Revue de presse du 19/09/2016

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Revue de presse du 19/09/2016
N°741
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Du 19/ 09 /2016
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Finances Regrouper ses crédits : une bonne idée ?
Besoin de faire le ménage dans vos crédits ? De réduire votre taux d’endettement et/ou de
dégager de la trésorerie pour épargner ou financer un nouveau projet ? Le regroupement ou
rachat de crédits peut se révéler une solution pour celui qui, au fil du temps, a empilé les prêts.
L’idée de base est simple : le rachat de crédit (RAC) consiste à faire racheter les crédits en cours
et souscrits dans différentes banques et de rassembler ces créances dans une enveloppe unique
remboursable dans un seul établissement financier. Cette gymnastique financière est souvent
réservée aux personnes fortement endettées. Le regroupement de crédits «constitue une bouffée d’air pour certains ménages, dont 45 % des revenus partent en remboursement de crédits»,
reconnaît Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux.com.
«Ce réaménagement de la dette permet également de mieux s’adapter à une nouvelle situation
financière à la suite d’un divorce, d’une baisse de revenus ou pour aider un enfant en difficulté
», ajoute Jérôme Robien, fondateur de Vousfinancer.com. « Avec la baisse des taux, cette solution commence à être utilisée par d’autres profils de clients soucieux d’optimiser leurs remboursements », explique Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi.
Mêler toutes les familles de prêts
Dans la pratique, «on peut rassembler autant de lignes de crédits que l’on souhaite et mêler
toutes les familles de prêts, qu’ils soient à la consommation, renouvelable, automobile, personnel et même immobilier », détaille Cécile Roquelaure, directrice des études chez Empruntis.
Certains prêteurs acceptent même de financer des dettes d’impôts et des impayés de loyers.
Une fois créée, cette nouvelle enveloppe couvrant la totalité des créances donne lieu au règlement d’une mensualité unique. Intérêt de la manœuvre ? La dette est lissée dans le temps, elle
assainit une situation financière et réduit significativement l’endettement. «Lorsque au moins
60 % du montant refinancé comprend de l’immobilier, la nouvelle créance est considérée
comme un prêt immobilier avec une hypothèque prise par le nouveau prêteur sur le bien», précise Maël Bernier.
Les taux sont plus élevés que ceux proposés pour chaque crédit lors d’une première souscription. Ces barèmes sont à mi-chemin entre ceux des prêts immobiliers (aujourd’hui très bas) et
les revolving (les plus élevés). Chez Empruntis, on indique qu’il faut tabler sur un taux d’au
moins 4 % pour ne regrouper que des crédits à la consommation et de 2,5 % minimum si l’on
mixe un crédit immobilier avec des prêts à la consommation.
Etablissements actifs sur le créneau
Jusqu’à fin novembre, LCL propose à ses clients «Solution Conso 1,2,3», destiné à racheter des
prêts à la consommation externes. «Les montants vont de 3.000 à 50 000 euros, avec un taux
annuel effectif global (hors assurance) de 1 % sur 1 an, de 2 % sur 2 ans, 3 % entre 3 et 5 ans»,
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Finances Regrouper ses crédits : une bonne idée ?
précise Frédéric Dupuis, responsable marketing crédits pour les particuliers chez LCL.
Seuls une dizaine d’établissements (Sygma, Creatis, BNP PF, etc.) sont spécialisés dans cette
activité, et les courtiers sont assez actifs sur ce créneau. Le montant d’un regroupement de
crédits à la consommation ne peut excéder 100.000 euros sur une durée maximum de 10 à 12
ans et, si l’on y mêle un prêt immobilier, la limite passe à 2 millions d’euros sur 25 ans.
En apparence simple, cette option n’a pourtant rien de magique. Le refus du dossier par la
banque est toujours possible. Ensuite, les taux pratiqués sont élevés, car cette clientèle est considérée plus risquée. De plus, la « nouvelle » dette étant souvent alignée sur le crédit le plus long
ou lissée dans le temps, le coût total de l’opération est supérieur à la situation initiale. Enfin, les
frais de dossier sont plus salés que ceux des crédits standards. Comptez en général 1 % du montant du nouveau prêt.
Un budget crédit allégé
Pour bien comprendre la mécanique du regroupement de crédit, prenons l’hypothèse suivante
: une personne rembourse simultanément quatre lignes de crédits : un prêt immobilier (270.000
euros sur 19 ans) avec une mensualité de 1 693 euros ; un crédit à la consommation (avec 6.480
euros de capital restant dû sur 24 mois) de 286 euros par mois ; un crédit renouvelable de 24
mois à 140 € par mois et un prêt à la consommation de 554 euros par mois courant sur 24 mois.
L’addition de ces mensualités s’élève à 2.673 euros. Grâce au regroupement de ces crédits en un
prêt unique de 293.480 euros sur 19 ans à 1,85 %, la mensualité est ramenée à 1.589 euros.
C’est un gain de trésorerie de plus de 1.000 euros par mois.
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Revenu de base
Un outil pour se «libérer» du travail
Ses promoteurs parlent d’une «utopie au pas à pas», d’une démarche progressive visant à se
«libérer» du travail et accroître l’autonomie des individus. L’idée du revenu de base, évoquée, à
nouveau ces derniers jours, par le Premier ministre, Manuel Valls, occupe de plus en plus le terrain politique.
Qu’est-ce que le revenu de base ?
Il vise à assurer à tout individu, tout au long de sa vie, un revenu de subsistance (de 465 à 1.000
euros selon les projets), s’ajoutant à un éventuel salaire. Ce revenu serait versé indépendamment de la situation financière et familiale, contrairement au système actuel de prestations
sociales.
Il pourrait soit s’ajouter à certaines allocations comme l’aide au logement, soit remplacer celles
existantes. Le principe est de séparer emploi et revenu afin de libérer les individus du «chantage» à l’emploi pour assurer leur survie.
Qui le défend ? Sous quelles formes?
L’idée du revenu de base est reprise par des courants de pensée très divers. Elle est portée à
gauche (Benoît Hamon, PS) et à droite (Frédéric Lefebvre, LR) et par de nombreux chercheurs.
Pour les libéraux, le revenu de base doit rester faible, volontairement insuffisant. Couplé à la
suppression du salaire minimum et des prestations sociales, il doit permettre de flexibiliser le
marché du travail.
Les partisans d’une vision «émancipatrice» voient, au contraire, dans le revenu de base un outil
pour donner aux individus les moyens de se prendre en charge, l’objectif étant de redynamiser
les activités non-marchandes, associatives, culturelles et citoyennes. Cette idée est défendue
notamment par le Mouvement français pour un revenu de base (MFRB).
Une troisième voie, incarnée par le sociologue Bernard Friot, est celle du «salaire à vie», fondée
sur une conception élargie du travail et l’idée que toute activité est créatrice de richesse.
Combien cela coûte ?
Le coût irait d’un peu moins de 200 milliards d’euros par an pour un montant autour de 500
euros mensuels à près de 400 milliards (soit un cinquième du PIB annuel de la France) pour
1.000 euros.
Pour le financer, les partisans de l’approche libérale souhaitent une refonte de l’impôt sur le
revenu qui ne serait plus progressif mais proportionnel dès le premier euro gagné, couplé à une
suppression des aides sociales. Le revenu de base serait versé sous forme de crédit d’impôt.
L’approche «émancipatrice» envisage une hausse de l’impôt sur le revenu pour les plus hauts
salaires, de nouvelles taxes sur le patrimoine ou les transactions financières, la suppression de
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Revenu de base
Un outil pour se «libérer» du travail
niches fiscales, voire la création monétaire.
A travers le «réseau salariat», Bernard Friot propose de mutualiser les richesses produites par le
pays dans une caisse chargée de redistribuer un salaire à vie à partir de 1.500 euros dès 18 ans.
Les entreprises cotiseraient au prorata de leur valeur ajoutée.
A-t-il déjà été testé ?
Seulement sous des formes partielles.
L’Alaska reverse chaque année depuis 1976 les revenus du pétrole et du gaz à ses résidents de
plus de cinq ans. En 2014, ce revenu s’élevait à près de 2.000 dollars par personne et par an
(environ 1.800 euros au cours actuel).
Au Brésil, entre 2008 et 2014 un programme intitulé Bolsa Familia a accordé une allocation aux
familles les plus pauvres, conditionnée à la scolarisation des enfants. Il a touché près de 11 millions de foyers, permis de sortir de la pauvreté un très grand nombre de personnes et
d’améliorer le taux de scolarisation.
La Finlande va faire une expérimentation afin de simplifier le système d’aide sociale: à partir du
1er janvier 2017, pendant deux ans, quelque 2.000 demandeurs d’emploi de 25 à 58 ans
toucheront 560 euros par mois à la place des différentes aides auxquelles ils avaient droit.
En Suisse, les citoyens ont rejeté par référendum à près de 76% l’idée d’un revenu de base à
2.000 euros.
En France, un rapport du Conseil national du numérique s’est penché sur le sujet, de même que
la Fondation Jean Jaurès qui a étudié l’idée sous une approche «sociale-démocrate», en envisageant plusieurs montants (400, 750, 1.000 euros) à travers la refonte du système d’aide sociale.
Manuel Valls a évoqué la possibilité d’instaurer un «revenu universel garanti» fusionnant «la
plupart» des minimas sociaux.
Au Sénat, le groupe socialiste a impulsé la création d’une «Mission d’information sur l’intérêt et
les formes possibles de mise en place d’un revenu de base en France» qui a entamé ses auditions.
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