Etude la notation sociétale – Influence des systèmes économiques

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Etude la notation sociétale – Influence des systèmes économiques
XVIème Conférence Internationale de Management Stratégique
Etude la notation sociétale
– Influence des systèmes économiques et sociaux Igalens Jacques, Professeur des Universités
Université Toulouse I / IAE de Toulouse - CRG
Déjean Frédérique, Maître de Conférences
Université Toulouse I / IAE de Toulouse – CRG
2, rue du Doyen Gabriel Marty, 31042 Toulouse Cedex 9
Tel : +33561635666
[email protected]
El-Akremi Assaad , Maître de Conférences
Université Toulouse I - LIRHE
Résumé
Cette étude porte sur les conséquences de la diversité des systèmes économiques et sociaux sur la
performance sociale des entreprises (PSE). A partir de la typologie des modèles de capitalisme
développée par Amable (2005), nous identifions cinq groupes de pays au sein desquels nous nous
intéressons aux spécificités de la PSE. Nous postulons que les résultats de la PSE sont en partie
liés à l’appartenance de l’entreprise à un système économique et social. La PSE est mesurée sur
la base des notes fournies par l’agence européenne de notation extra-financière Vigeo Nos
résultats démontrent l’influence de la nature du système économique et sociale sur la PSE,
confirmant ainsi l’importance de ce facteur pour expliquer les différences de notations sociétales.
Mots clés : performance sociale de l’entreprise, notation extra-financière, systèmes économiques
et sociaux.
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INTRODUCTION
Les exigences de compétitivité auxquelles doivent faire face les entreprises ont sensiblement
évolué du fait de la mondialisation. La volonté et la capacité d’innovation des entreprises s’en
sont trouvées renforcées. L’adoption de stratégies socialement responsables destinées à accroître
la performance sociétale s’inscrit dans cette démarche.
Le foisonnement des travaux académiques sur la performance sociale de l’entreprise1 rend les
tentatives de définition difficiles. On peut néanmoins se référer aux travaux de Wood, en
particulier l’article de 1991 dans lequel l’auteur précise que la performance sociale de l’entreprise
résulte d’une « configuration organisationnelle de principes de responsabilité sociale, de
processus de sensibilité sociale, de politiques et de résultats observables qui sont liés aux
relations sociétales de l’entreprise » (Wood, 1991, p.693). Cette définition souligne la nature
multidimensionnelle de la notion. Elle présente surtout la performance sociétale comme étant un
concept permettant d’appréhender les liens entre l’entreprise et la société civile. En effet, la PSE
dépend des attentes d’un certain nombre de parties prenantes de l’entreprise et, à ce titre, ses
différentes dimensions devraient être liées aux caractéristiques du système économique et social
auquel l’entreprise appartient.
Généralement, dans les systèmes de notation sociétale proposés par les agences de notation extrafinancière, si le rôle du secteur est mis en évidence, l’influence de la nature du système
économique et social reste ignorée (Agle et Kelley, 2001 ; Ruf, Muralidhar et Paul, 1998 ;
Sharfman, 1996). Les caractéristiques du système économique et social dans lequel évolue
l’entreprise ont une influence sur les attentes des parties prenantes et ainsi conditionnent la
performance sociale de l’entreprise. Ainsi, l’intégration des caractéristiques de l’environnement
économique et social de l’entreprise devrait permettre d’expliquer les différences de notation
existantes.
Dans cette communication, nous nous intéressons donc à l’influencede la diversité des systèmes
économiques et sociaux sur la notation sociétale. Pour cela, nous fondons notre analyse sur
l’approche développée par Amable (2005) qui distingue cinq types de capitalisme : l’économie
libérale de marché, le modèle social-démocrate, le modèle européen continental, le modèle
méditerranéen et le modèle asiatique. À partir de cette typologie, nous postulons que les
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Performance Sociale de l’Entreprise : PSE
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entreprises vont présenter des caractéristiques en matière de PSE différentes en fonction de leur
appartenance à un système économique et social. Nous nous proposons de tester cette hypothèse
en utilisant la notation extra-financière de l’agence européenne Vigeo.
Dans un premier temps, nous présentons les différentes variétés de systèmes économiques et
sociaux. Cette typologie nous conduit à préciser les spécificités de la PSE inhérentes à chaque
modèle. Le modèle de notation de Vigeo ainsi que ses implications en termes de mesure de la
PSE est développé dans une deuxième partie. La méthodologie fait l’objet de la troisième partie.
La dernière partie est consacrée à la présentation des résultats et à leur discussion.
1. LES DIFFERENTS SYSTEMES ECONOMIQUES ET SOCIAUX ET LEURS
IMPLICATIONS POUR LA PSE
À l’ère de la mondialisation, la diversité des systèmes économiques et sociaux demeure. De
nombreux travaux sont consacrés à l’explication de cette diversité. L’histoire, la culture, la nature
et le rôle des institutions ont tour à tour été mobilisés (Albert, 1991 ; Aoki, 1995 ; Hall et
Soskice, 2001 ; Amable 2005).
Trois problèmes peuvent être distingués. Le premier est relatif à la mise en évidence et à la
caractérisation de chacun des systèmes économiques et sociaux. Le second a trait à l’explication
de ces différences et le troisième aux conséquences. Bien entendu, ces trois problèmes ne sont
pas indépendants et les deux derniers sont fortement liés aux choix qui sont effectués pour
caractériser les systèmes économiques et sociaux. Il est également évident que les conséquences,
ou du moins certaines d’entre elles, ont des influences sur l’évolution de systèmes de sorte que
chacun d’entre eux est à la fois la cause et l’effet des conséquences qu’il produit (Giddens, 1987).
Notre communication concerne les conséquences de la diversité des systèmes économiques et
sociaux sur la notation sociétale. Si certains auteurs ont déjà relevé les conséquences de la
diversité des systèmes économiques et sociaux sur le gouvernement d’entreprise (Maati, 1999),
notre contribution est limitée à la performance sociale des entreprises.
Dans la mesure où la PSE dépend des attentes de nombreux requérants ainsi que des choix et des
politiques mis en place par l’entreprise pour y répondre, nous postulons que les résultats de la
PSE seront en partie liés à l’appartenance de l’entreprise à un système économique et social
(Pasquero, 1989) et que ces résultats renforcent les déterminants des systèmes économiques et
sociaux. Le schéma ci-dessous est une illustration du modèle général de PSE. Dans cette
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communication, l’impact des attentes des parties prenantes sur les résultats de la PSE ne sera pas
abordé.
Figure 1 – Modèle général de la PSE
Histoire, Culture
Rôle des institutions
Conception et pratique de la
Responsabilité Sociale des Entreprises
(RSE)
Attentes des
requérants
PSE
Le contexte de la mondialisation a profondément marqué l’évolution des entreprises en les
obligeant à innover dans tous les domaines pour faire face aux nouvelles exigences de
compétitivité. L’innovation dépend en grande partie de l’adaptabilité des ressources humaines,
c’est-à-dire à la fois de leur capacité à acquérir des compétences nouvelles et de leur mobilisation
au service des objectifs de l’entreprise. Si cette double exigence est universelle, l’histoire, la
culture et les institutions de chaque système économique et social forgent un cadre réglementaire
normatif et cognitif particulier qui incite les entreprises à adopter des politiques sociales
différentes (North, 1990). Les salariés et leurs représentants, les syndicats, agissent dans le cadre
d’un système de relations professionnelles à la fois contraint par les institutions sociales et
permettant la reproduction voire le renforcement de ces mêmes institutions. Sous la double
pression d’un cadre institutionnel et de l’action des requérants, l’entreprise effectue des choix de
politique sociale, les met en œuvre et obtient des résultats (volet social de la PSE). Ces résultats
se traduisent par un niveau d’emploi, de rémunération, par des conditions de travail qui vont, en
retour, conforter les institutions et influencer les attentes des requérants salariés et syndicaux.
Les deux systèmes économiques et sociaux qui ont été les plus unanimement opposés par la
littérature sont le système orienté marché en vigueur aux USA et au Royaume-Uni et le système
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orienté banque en vigueur en Allemagne et au Japon. Le modèle allemand évite les tensions nées
du modèle de pleine concurrence anglo-américain en associant les requérants au gouvernement
d’entreprise, notamment les banques (la hausbank) et les représentants du monde du travail
(Albert, 1991). Hall et Soskice évoquent la même distinction sous le terme d’économie libérale
de marché et d’économies coordonnées de marché. Cette dichotomie s’appuie essentiellement sur
les mécanismes de coordination (Hall et Soskice, 2001). En centrant leur analyse sur
l’innovation, d’autres auteurs ont distingué quatre types de systèmes sociaux : un modèle fondé
sur le marché, un modèle méso-corporatif représentatif du Japon, un modèle social-démocrate
représentant les économies scandinaves et un modèle d’intégration européenne (Amable, Barre et
Boyer, 1997). Ces modèles ont été caractérisés par les formes institutionnelles des secteurs de la
finance, de l’emploi et de l’éducation.
Nous avons retenu l’approche de Amable qui distingue cinq types de capitalisme : le marché, le
modèle social-démocrate, l’européen continental, le méditerranéen et l’asiatique (Amable, 2005).
Dans le capitalisme de marché, la concurrence constitue l’élément essentiel. Elle rend les
entreprises très réactives, notamment concernant l’emploi. Le modèle social-démocrate réagit à la
pression de la concurrence par un mélange de protection modérée de l’emploi, un haut niveau de
protection sociale et l’accès facile à la formation. Un système de négociations sociales
coordonnées permet une fidélisation des salariés fondée sur la solidarité. Le modèle européen
continental est caractérisé par un degré plus élevé de protection de l’emploi et une protection
sociale moins élevée. Un système financier centralisé facilite l’élaboration de stratégies à long
terme pour les entreprises. Les négociations salariales sont coordonnées et une politique des
salaires fondée sur la solidarité est développée mais à un degré moindre que dans le modèle
précédent. Le modèle méditerranéen est caractérisé par une protection de l’emploi plus forte et
une protection sociale moins forte que dans le modèle européen continental. Enfin, le modèle
asiatique dépend fortement des stratégies industrielles des grandes firmes, établies en
collaboration avec l’Etat, et d’un système financier centralisé qui permet le développement de
stratégies à long terme.
L’auteur de cette typologie a testé sa pertinence sur les 21 pays de l’OCDE dans les années 1990.
Bien qu’il remarque qu’un pays donné ne relève pas systématiquement du même modèle pour
chaque dimension étudiée, son analyse aboutit à la correspondance suivante entre modèle et pays
(Tableau 1).
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Selon Amable, les cinq modèles de capitalisme se distinguent à partir de la combinaison des cinq
dimensions suivantes : les marchés de produits et de services, le marché du travail, le système
financier, la protection sociale et l’éducation (Amable, 2005, p.223-224).
En partant des caractéristiques principales de chacun des modèles de capitalisme proposés par
Amable, nous avons postulé des différences en matière de PSE, différences fondées sur les
particularités de chaque modèle. Ainsi, nous cherchons à démontrer que les choix et les résultats
des entreprises demeurent fortement déterminés par le modèle de capitalisme auquel elles
appartiennent.
Tableau 1 – Typologie des systèmes économiques et sociaux (Amable, 2005)
Type de capitalisme
Caractéristiques principales
Pays
Libéral de marché
- Marchés de produits déréglementés
- Flexibilité du marché du travail
- Système financier et gouvernement
d’entreprise fondés sur le marché
- Modèle libéral de protection sociale
- Système éducatif concurrentiel
- Marchés de produits faiblement réglementés
- Marchés du travail coordonnés
- Système financier fondé sur les institutions
financières
- Modèle corporatiste de protection sociale dans
lequel les allocations sont fondées sur l’emploi
- Système éducatif public
- Royaume-Uni
- USA
- Canada
- Australie
Européen continental
Social-démocrate
Asiatique
Méditerranéen
- Marchés de produits réglementés
- Marchés du travail réglementés
- Système financier constitué par des banques
- Modèle universel de protection sociale
- Système éducatif public
- Concurrence « dirigée » plutôt que
réglementée
- Marchés du travail réglementés
- Système financier constitué par des banques
- Faible niveau de protection sociale
- Système éducatif privé
- Marchés de produits réglementés
- Marchés du travail réglementés
- Système constitué par des banques
- Protection sociale limitée
- Système éducatif faible
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- France
- Allemagne
- Autriche
- Belgique
- Irlande
- Norvège
- Suisse
- Pays-Bas
- Suède
- Finlande
- Danemark
- Corée
- Japon
- Italie
- Espagne
- Portugal
- Grèce
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2. PRESENTATION DU MODELE VIGEO
Le recours au système de notation extra-financière développé par des agences spécialisées est
désormais fréquent, notamment dans les travaux sur le lien entre la performance sociétale et la
performance financière (Margolis et Walsh, 2003 ; Rowley et Berman, 2000 ; Griffin et Mahon,
1997). L’utilisation de ces notations suscite des interrogations quant à la pertinence de la
construction des bases de données. En particulier, Wood et Jones (1995) remarquent que les
modèles des agences de notation extra-financière ne sont que faiblement cohérentes avec les
modèles théoriques de la PSE et ne sont pas exemptes de toute dimension idéologique. Ainsi,
l’agence de notation américaine KLD propose un modèle fondé sur une approche de type
screening négatif : des critères sur le caractère controversé de certaines activités permettent de
mesurer le degré d’implication des entreprises dans ces secteurs (alcool, armement, jeux de
hasard, industrie militaire et nucléaire, tabac). Cette approche binaire ne permet pas
d’appréhender le caractère multidimensionnel de la PSE (Igalens et Gond, 2005). De ce fait, afin
d’utiliser une mesure cohérente avec les spécificités de la PSE explicitées dans la première partie,
nous avons retenu le modèle de l’agence européenne Vigeo.
Le modèle d’analyse de VIGEO recourt aux principes de gestion de la qualité totale autour d’un
référentiel baptisé « L – D – R », pour « Leadership – Déploiement – Résultats », qui est une
adaptation libre des trois premières étapes de la fameuse « roue de Deming » (Plan, Do, Check,
Act) et qui sera mobilisé de manière transversale pour configurer les modalités de construction
des notes sur les six domaines.
Les six domaines sont issus des cinq domaines qui existaient à l’époque d’ARESE :
Environnement, RH , Clients-fournisseurs, Actionnaires et Société civile qui ont été en partie
rebaptisés, par exemple Actionnaires est devenu « Gouvernement d’entreprise » et Société civile
est devenu « engagement sociétal » tandis que la nouvelle Présidente , N. Notat, ajoutait « Droits
Humains ». A l’origine les cinq domaines d’ARESE étaient inspirés des autres agences et
notamment KLD et SAM.
Concernant les méthodes de travail la méthodologie repose en grande partie sur des analyses
statistiques et l’objectif prioritaire est de minimiser le travail d’évaluation subjective de l’analyste
et d’objectiver au maximum le processus. L’inégale disponibilité de données quantifiées dans un
format standardisé pour chaque critère va conduire les analystes à mettre au point une méthode de
scoring s’inspirant des modèles de qualité et de l’analyse financière. Les informations disponibles
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sont quantifiées en cochant des cases et en estimant des ratios . La méthode articule pour chaque
critère d’évaluation deux grandes phases : (1) une phase de scoring visant à transformer les
informations qualitatives en informations quantitatives et (2) une phase de ranking, consistant à
classer les entreprises les unes par rapport aux autres en fonction des différents scores au sein
d’un même secteur.
Le processus de scoring (1) est construit de manière à se rapprocher au maximum d’un processus
automatique où l’analyste « laisse s’exprimer » les chiffres qu’il recueille ou renseigne
directement le référentiel en cochant des cases ou en inscrivant des chiffres, étant donné
l’information dont il dispose. Ce processus est baptisé par les analystes « traitement automatique
de l’information ». De manière idéale, il devait conduire à faire en sorte que le référentiel puisse
s’actualiser automatiquement à partir des informations chiffrées recueillies à partir de différentes
sources, sans intervention de l’analyste.
Le second « bloc » de la méthodologie ranking,( 2) est un processus d’analyse statistique qui
s’appuie sur ces scores pour établir un classement relatif des entreprises les unes par rapport aux
autres au sein d’un même secteur et pour un critère donné. Ce classement est ensuite subdivisé en
quartiles et les notes (sous la forme ++, +, =, -, --) sont finalement attribuées en fonction de
l’appartenance de l’entreprise à l’un des quatre quartiles (A pour le premier, B pour le second,
etc.).
A partir des six dimensions du modèle Vigeo et sur la base de la typologie développée par
Amable (2005), nous formulons cinq hypothèses visant à caractériser la PSE en fonction des
variétés des systèmes économiques et sociaux.
Concernant les relations de l’entreprise avec ses clients et ses fournisseurs, nous avançons
l’hypothèse que plus l’économie nationale a dérégulé ses marchés de biens et de services moins
les entreprises sont performantes en termes de PSE. Dans une économie soumise à la
concurrence, les entreprises fondent leur politique vis-à-vis des clients et des fournisseurs sur les
mécanismes de marché tandis que dans des économies plus régulées interviennent des
mécanismes hors marché concernant notamment l’intégration de facteurs sociaux et
environnementaux dans la chaîne d’approvisionnement, la recherche de coopération durable avec
les fournisseurs mais aussi l’information des clients.
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Hypothèse 1 : Les entreprises relevant des capitalismes social-démocrate et méditerranéen seront
plus performantes en termes de RSE concernant la dimension clients-fournisseurs, que les
entreprises relevant du capitalisme libéral de marché.
Concernant les relations de l’entreprise avec la société civile (notamment la RSE vis-à-vis des
populations et des territoires sur lesquels elle est implantée), nous faisons l’hypothèse que les
exigences du système financier fondé sur le marché financier sont peu compatibles avec des
engagements jugés peu rentables à court terme. Il en va différemment pour les systèmes
économiques à base d’institutions financières ou de banques du fait de l’établissement de
relations de partenariat entre entreprises et banques.
Hypothèse 2 : Les entreprises relevant du capitalisme libéral de marché seront moins
performantes que les autres concernant l’engagement sociétal.
Concernant le gouvernement d’entreprise, l’efficience du marché boursier nécessite des règles
comptables strictes découlant de la nécessité de transparence de la part des sociétés. Ceci se
traduit à la fois par des mécanismes de contrôle et d’incitation qui régissent les relations entre les
actionnaires, leurs représentants et les dirigeants. Aussi, nous postulons que, sur ce point, le
capitalisme libéral de marché sera plus performant que les autres formes de capitalisme.
Hypothèse 3 : Les entreprises relevant du capitalisme libéral de marché seront plus performantes
que les autres concernant le gouvernement d’entreprise.
Concernant le volet social de la PSE, qu’il s’agisse de la politique sociale en matière de RH ou du
respect des droits humains, les hypothèses émises tiennent compte à la fois des particularités des
marchés du travail, de la protection sociale et de l’éducation. Les marchés du travail réglementés
vont souvent de pair avec une importance accordée à la place des syndicats dans les relations de
travail. Que cette place soit liée à des dispositions institutionnelles ou à un fort taux d’adhésion
syndicale, les variétés du capitalisme à marché du travail réglementé ou coordonné devraient être,
sur cet axe, plus performantes que le capitalisme libéral de marché. Mais au sein de ce groupe de
quatre capitalismes, il existe différentes formes de protection sociale, le capitalisme socialdémocrate se distinguant par un modèle très protecteur et universel tandis que le capitalisme
européen occidental réserve les allocations principalement à ceux qui sont engagés dans l’emploi
et que le capitalisme libéral de marché offre une protection limitée. De même, les systèmes
éducatifs des modèles européen continental et social-démocrate, sont des systèmes publics et de
niveau élevé, ce qui n’est pas le cas pour le capitalisme méditerranéen.
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Hypothèse 4 : Les entreprises relevant du capitalisme européen continental et social-démocrate
sont plus performantes concernant le volet social de la PSE (Ressources Humaines et Droits
Humains) que celles relevant du capitalisme libéral de marché.
Le marché financier contraint les entreprises relevant du capitalisme libéral de marché à intégrer
les risques environnementaux ainsi que leurs conséquences financières. Traditionnellement, le
modèle social-démocrate, régi par une réglementation contraignante, est plus enclin à intégrer le
volet environnemental. Au contraire, le modèle méditerranéen tend à ignorer cette dimension.
Hypothèse 5 : Les entreprises relevant du système capitaliste de marché seront plus performantes
que les entreprises relevant du capitalisme méditerranéen, les entreprises du modèle socialdémocrate et du modèle continental européen se situant en position intermédiaire.
3. METHODOLOGIE
L’étude porte sur les entreprises européennes listées au DJ STOXX 600 ou au SBF 120 sur une
période de deux ans, entre janvier 2004 et décembre 2005. Dans le modèle de Vigeo, les six
dimensions décrites précédemment font l’objet d’une analyse dite par angle d’approche ou L –D
– R (Leadership, Déploiement et Résultats). Il s’agit d’évaluer distinctement la politique
annoncée par l’entreprise (le Leadership), puis ses efforts en termes de processus et de moyens
mis en œuvre pour appliquer cette politique (le Déploiement) et enfin les résultats qu’elle obtient
en la matière (le Résultat). La note finale est le produit équi-pondéré des scores attribués à ces
trois angles d’approche. Au total, pour chaque score (score L, score D, score R et score final),
nous disposons de 30 626 observations.
Les entreprises analysées appartiennent à 17 pays et 35 secteurs d’activité. Ces pays ont été
regroupés afin de mettre en évidence les différences de variétés des capitalismes. Une série de
tests+ T sous SPSS a permis de vérifier que les cinq groupes retenus constituaient des
échantillons indépendants. Au vu du nombre d’observations disponibles pour chacun des
groupes, nous obtenons cinq échantillons de taille comparable :
- Premier groupe : Danemark, Finlande, Suède, Norvège
- Deuxième groupe : Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Allemagne, Suisse
- Troisième groupe : Portugal, Espagne, Italie, Grèce
- Quatrième groupe : France
- Cinquième groupe : Angleterre, Irlande
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Selon la typologie proposée par Amable (2005), le premier groupe correspond au modèle socialdémocrate (à l’exception de la Norvège, classée dans le modèle européen continental). Le
deuxième et quatrième groupes caractérisent le modèle européen continental. Le modèle
méditerranéen est représenté par le troisième groupe. Au sein du modèle européen continental,
nous avons souhaité isoler la France (quatrième groupe), le nombre d’observations disponibles
permettant d’obtenir un échantillon de taille comparable. Le cinquième groupe est quant à lui
représentatif de l’économie libérale de marché. Etant donné le faible nombre d’observations dont
nous disposions, nous n’avons pas retenu les entreprises américaines, de même que les
entreprises japonaises (le modèle asiatique ne sera donc pas testé).
Un ensemble d’analyses univariées de la variance nous a permis d’étudier simultanément l’effet
du secteur et l’effet du pays sur le score de performance sociale des entreprises. Les résultats
montrent que l’effet secteur et l’effet pays sont tous deux significatifs. Toutefois, lorsqu’on
contrôle la variable « secteur », l’effet pays reste significatif. De plus, l’étude des moyennes
marginales estimées indique que lorsque le secteur est contrôlé, les moyennes obtenues sont
sensiblement proches de celles que l’on obtient en l’absence du contrôle de cette variable. Ces
tests nous ont ainsi permis de nous assurer que les résultats obtenus ne sont pas influencés par le
poids des différents secteurs d’activité.
Les données de Vigeo ont été analysées sur la base d’une série de tests de moyennes. Tout
d’abord, nous nous sommes intéressés aux scores de chaque niveau (L – D- R) et au score global
des cinq groupes de pays. Ensuite, pour chacune des six dimensions du modèle Vigeo, nous
avons comparé les scores des cinq groupes. Aussi, dans ce test de moyenne, deux variables
explicatives ont été définies : la dimension et le pays. Un test de la variance, de type ANOVA,
indique que l’effet de ces variables demeure significatif.
4. RESULTATS : PRESENTATION ET DISCUSSION
Une première approche permet de classer les groupes de pays en fonction de leur score (notés de
0 à 100) puis de détailler ce classement en fonction des trois angles d’approche L – D – R
(Tableau 2).
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Tableau 2 – Scores en fonction des groupes de pays
Score final
Score L
Score D
Score R
Groupe 5 (27,84)
Groupe 5 (30,34)
Groupe 5 (25,86)
Groupe 5 (25,17)
Groupe 2 (25,34)
Groupe 2 (26,60)
Groupe 2 (23,87)
Groupe 4 (24,01)
Groupe 1 (24,62)
Groupe 1 (25,86)
Groupe 4 (22,31)
Groupe 1 (23,69)
Groupe 4 (24,60)
Groupe 4 (25,44)
Groupe 1 (21,72)
Groupe 2 (23,26)
Groupe 3 (21,09)
Groupe 3 (21,2)
Groupe 3 (18,16)
Groupe 3 (22,25)
Moyenne 25,35
Moyenne 26,78
Moyenne 23,20
Moyenne 23,95
Ce tableau apporte déjà quelques enseignements sur les systèmes économiques et sociaux. Il
témoigne d’une forte disparité entre le capitalisme libéral de marché (groupe 5), classé
systématiquement au premier rang, et le capitalisme méditerranéen (groupe 3) que l’on retrouve
systématiquement quant à lui au dernier rang. Cela confirme le faible engagement, de manière
générale, des pays d’Europe du Sud envers la RSE. Au contraire, les pays anglo-saxons
apparaissent comme les tenants d’une approche orientée PSE. On constate aussi que le
classement du groupe 1 (capitalisme social-démocrate) est relativement constant quel que soit
l’angle d’approche retenu. En revanche, au sein du modèle européen continental, des disparités
apparaissent. En particulier, excepté pour le score R, la France (groupe 4) ressort moins bien
classée que les autres pays appartenant à ce même système économique et social (groupe 2).
Autrement dit, les données quantitatives fournies par les entreprises appartenant au modèle
européen continental, à l’exception des entreprises françaises, ne sont pas à la hauteur ni des
engagements annoncés ni des moyens d’action mis en place. Inversement, la communication des
entreprises françaises apparaît en retrait par rapport aux résultats obtenus.
Les tests de différence de moyenne, expliquant le score en fonction du critère et du pays, ont été
utilisés pour valider les hypothèses présentées dans la première partie (Annexe A).
Selon la première hypothèse, les entreprises relevant des capitalismes social-démocrate et
méditerranéen sont plus performantes en termes de RSE sur la dimension clients-fournisseurs que
les entreprises relevant du capitalisme libéral de marché. Cette hypothèse n’est que partiellement
confirmée. Bien au contraire, les groupes 3 (capitalisme méditerranéen) et 1 (capitalisme socialdémocrate) affichent les scores les plus faibles (respectivement 17,03 et 17,21). Par conséquent,
les mécanismes hors marché, notamment la recherche de coopération durable entre les entreprises
et leurs fournisseurs, ne semblent pas fonctionner. Toutefois, il est à noter que les entreprises
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relevant du modèle européen continental se situent effectivement dans une situation intermédiaire
comme cela avait été postulé. Il est à noter que lorsqu’on effectue l’analyse non plus sur la base
du score final mais sur le score R, les résultats diffèrent. Les différences de scores se réduisent et
le groupe 3 (score 23,35) occupe la deuxième place derrière le groupe 5 (score 24,25) tandis que
le groupe 1 se situe à la troisième place (22,38).
La seconde hypothèse concerne la dimension « engagement sociétal ». Elle indique que les
entreprises relevant du capitalisme libéral de marché s’impliquent moins vis-à-vis de la société
civile et sont donc moins performantes que les entreprises appartenant aux autres systèmes
économiques et sociaux. Les résultats ne permettent pas de valider cette hypothèse puisque les
pays anglo-saxons se situent au premier rang du classement (24,28) tandis que le dernier rang est
occupé par les pays du modèle social-démocrate (16,53). Les résultats obtenus sont identiques
lorsqu’on effectue l’analyse avec le score R. Nous avions considéré que les relations avec la
société civile sont des engagements peu rentables à court terme et donc que les investissements
dans ce domaine sont sanctionnés négativement par les marchés financiers. Il semble que cela ne
soit pas le cas. En particulier, cela conduirait à tempérer le comportement court-termiste des
marchés financiers. Une autre explication amènerait à penser que l’orientation PSE prise très tôt
par les pays anglo-saxons leur permet dès à présent de s’engager pleinement envers la
communauté, en dépit des exigences des marchés financiers.
La dimension « Gouvernement d’entreprise » est traitée dans la troisième hypothèse, selon
laquelle les entreprises relevant du capitalisme libéral de marché sont plus performantes que les
autres. Nos résultats confirment cette hypothèse. La France et le modèle méditerranéen occupant
les deux derniers rangs, cela confirme de fait l’influence des caractéristiques des systèmes
économiques et sociaux dont les disparités ont été maintes fois soulignées par la littérature
traitant des problématiques de gouvernement d’entreprise (Buhr et Freedman, 2001 ; Nobes,
1998 ; Roberts, 1995 ; Gray, 1988).
Dans la quatrième hypothèse, nous indiquions que les entreprises relevant du capitalisme
européen continental et du capitalisme social-démocrate sont plus performantes que les autres sur
les dimensions « Ressources Humaines » et « Droits Humains ». Même si le classement des pays
diffère en fonction des dimensions considérées, cette hypothèse est confirmée : les pays des
groupes 1 (modèle social-démocrate), 2 et 4 (modèle européen continental) occupent les trois
premières places du classement. Si l’on s’attarde sur le cas de la France, les entreprises de ce
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groupe obtiennent le score le plus élevé sur la dimension Ressources Humaines et se situent au
deuxième rang pour la dimension Droits Humains, confirmant ainsi une forte sensibilité par
rapport au volet social de la PSE.
Le classement obtenu pour la dimension « Environnement », développée dans la cinquième
hypothèse, est quasiment identique à celui concernant le gouvernement d’entreprise. Au premier
rang, se trouvent les pays du système libéral de marché ; ce qui démontre que les conséquences
financières des risques environnementaux ne sont pas négligeables et sont de ce fait intégrées
dans l’évaluation des entreprises. La seconde place est occupée par les pays du modèle socialdémocrate, témoignant ainsi de l’importance que les pays du Nord accordent à l’environnement.
À l’autre extrémité, les pays méditerranéens affichent une sensibilité à l’Environnement
beaucoup moins élevée que les autres pays.
Le tableau en page suivante laisse apparaître que, quelle que soit la dimension de la PSE
considérée, à l’exception notable des dimensions Ressources Humaines et Droits Humains, les
pays anglo-saxons affichent une performance plus élevée que les autres groupes. Ce résultat
rejoint les premières constatations issues des tests de la moyenne des scores par pays.
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XVIème Conférence Internationale de Management Stratégique
Modèle de
Niveau de PSE par thème
capitalisme et
ClientEngagement Gouvernement
RH et
Environnement
pays
Fournisseur
Sociétal
Entreprise
Droits
correspondants
Humains
Economie libérale
+
+
+
+
de marché
(Groupe 5)
Modèle européen
=
=
+
+/=
=
+
-
-
+
-
-
+
-
-
-
-
-
=
=/+
+
Partiellement
Non validée
Validée
Validée
Validée
continental
(Groupe 2)
Modèle européen
continental
(Groupe 4 :
France)
Modèle
méditerranéen
(Groupe 3)
Modèle socialdémocrate
(Groupe 1)
Hypothèses
validée
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Les commentaires portent essentiellement sur les domaines Client-Fournisseur et Engagement
sociétal dans la mesure où les trois autres hypothèses ont été validées et ont fait l’objet d’une
discussion dans la première partie.
La dimension Client-Fournisseur est partiellement validée dans la mesure où le score global de
PSE est plus élevé pour le système libéral mais reste plus faible lorsqu’on s’intéresse à l’approche
par les résultats (angle R). Ainsi, il est probable que les entreprises qui relèvent d’une économie
libérale de marché ont une conscience de l’importance de la chaîne de sous-traitance et une
politique de communication de meilleure qualité que leurs résultats effectifs. Cette conclusion est
conforme avec les travaux menés dans le domaine de l’audit social, domaine dans lequel il
apparaît que les entreprises anglo-saxonnes ont une démarche plus ancienne, plus systématique
mais plus superficielle que les entreprises relevant du modèle européen continental (Combemale
& Igalens, 2005).
L’hypothèse concernant la dimension Engagement sociétal n’est pas confirmée. Nous avions
considéré que les relations avec la société civile sont des engagements peu rentables à court terme
et donc que les marchés financiers sont susceptibles de sanctionner négativement les
investissements dans ces domaines qui relèvent essentiellement du long terme (Cummings, 2000 ;
Teoh, Welch et Wazzan, 1999) Il semble que cela ne soit pas le cas. En particulier, cela
conduirait à tempérer le comportement court-termiste des marchés financiers. Une autre
explication amènerait à penser que l’orientation PSE prise très tôt par les pays anglo-saxons leur
permet dès à présent de s’engager pleinement envers la communauté, en dépit des exigences des
marchés financiers. Autrement dit, la diversité des horizons temporels implique autant de
stratégies d’investissement qui se répercutent différemment sur les dimensions de la performance
sociétale (Johnson et Greening, 1999).
CONCLUSION
L’objet de cette recherche portait sur les conséquences de la diversité des systèmes économiques
et sociaux. A partir de la typologie des modèles de capitalisme développée par Amable (2005),
nous avons identifié cinq groupes de pays au sein desquels nous nous sommes intéressés aux
spécificités de la performance sociale des entreprises. Les différents modèles théoriques ont
montré que la PSE dépend de la formulation et de l’intégration des attentes des différentes parties
prenantes de l’entreprise. Aussi, nous avons postulé que les résultats de la PSE sont en partie liés
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à l’appartenance de l’entreprise à un système économique et social que ces résultats renforcent
les déterminants des systèmes économiques et sociaux. Notre analyse, menée sur les six
dimensions de la PSE telles que mesurées par l’agence européenne Vigeo, valide ces hypothèses
pour cinq dimensions sur six. Ces résultats démontrent donc l’influence de la nature du système
économique et sociale sur la PSE, confirmant ainsi l’importance de ce facteur pour expliquer les
différences de performances et de notations sociétales. Ces résultats doivent être nuancés dans la
mesure où d’autre part, les spécificités de la PSE ont été présentées sur la base de la typologie
proposée par Amable (2005) dont une des limites est qu’un pays donné ne relève pas
systématiquement du modèle pour chaque dimension testée. D’autre part, dans cette étude, la
PSE est appréhendée à partir du modèle développé par l’agence Vigeo, induisant ainsi une
contingence de la mesure.
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XVIème Conférence Internationale de Management Stratégique
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ANNEXE A - SCORE PAR PAYS EN FONCTION DES CRITERES -
Observations
Observations
Inclus
Score*Critère*Pays
Exclus
Total
N
Pourcentage
N
Pourcentage
N
Pourcentage
26209
85,9%
4286
14,1%
30495
100%
Scores
Critère
Pays
Moyenne
N
Ecart-type
Engagement
Danemark, Finlande, Suède, Norvège
16,53
191
21,554
sociétal
Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Allemagne, Suisse
20,81
469
25,202
Portugal, Espagne, Italie, Grèce
21,19
312
24,811
France
19,25
421
25,487
Angleterre, Irlande
24,28
724
28,907
Gouvernement
Danemark, Finlande, Suède, Norvège
38,40
260
21,213
Entreprise
Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Allemagne, Suisse
41,86
628
21,037
Portugal, Espagne, Italie, Grèce
32,32
428
21,254
France
36,69
568
19,943
Angleterre, Irlande
60,54
972
16,318
Client-
Danemark, Finlande, Suède, Norvège
17,21
494
21,573
Fournisseur
Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Allemagne, Suisse
17,45
1207
21,821
Portugal, Espagne, Italie, Grèce
17,03
800
21,420
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France
18,14
1045
23,219
Angleterre, Irlande
19,83
1820
24,320
Danemark, Finlande, Suède, Norvège
17,76
703
23,736
Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Allemagne, Suisse
18,53
1735
24,907
Portugal, Espagne, Italie, Grèce
12,48
1143
20,870
France
14,58
1435
21,543
Angleterre, Irlande
17,89
2628
25,479
Ressources
Danemark, Finlande, Suède, Norvège
23,29
482
24,269
Humaines
Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Allemagne, Suisse
23,94
1173
25,182
Portugal, Espagne, Italie, Grèce
21,07
770
23,869
France
27,78
1049
26,866
Angleterre, Irlande
21,92
1801
23,228
Danemark, Finlande, Suède, Norvège
32,91
264
26,814
Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Allemagne, Suisse
29,43
656
24,801
Portugal, Espagne, Italie, Grèce
24,45
436
21,422
France
29,75
579
25,415
Angleterre, Irlande
28,49
1016
25,599
Danemark, Finlande, Suède, Norvège
22,57
2394
24,473
Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Allemagne, Suisse
23,29
5868
25,099
Portugal, Espagne, Italie, Grèce
19,34
3889
22,856
France
22,60
5097
24,842
Angleterre, Irlande
25,44
8961
27,382
Total
23,24
26209
25,565
Environnement
Droits Humains
Total
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