MIA, un logiciel d`aide à la gestion des exploitations agricoles de la

Transcription

MIA, un logiciel d`aide à la gestion des exploitations agricoles de la
MIA, un logiciel d’aide à la gestion des
exploitations agricoles de la région
Nord-Pas de Calais
Initiative analysée (monographie) dans le cadre du projet IRIS; Rédigée par Benoît Dumolin publié
le 19 novembre 2007 , mise à jour le 20 septembre 2011
Description du projet : La Chambre d’Agriculture du Nord-Pas de Calais a développé et mis à disposition des agriculteurs depuis mai
2007 un système informatique destiné à faciliter la gestion de leurs exploitations.
Type d’initiative : Développement d’un logiciel informatique
Territoire de projet : Région Nord-Pas de Calais
Porteur(s) du projet : Chambre d’Agriculture du Nord-Pas de Calais
Date de lancement : 05/2007
Avancement (à la date de recueil) : Opérationnel
Date de recueil de l’information : 11/2007
Cible : Les agriculteurs de la région Nord Pas-de-Calais
Thèmes, domaines d’action : Environnement agriculture
Niveau de territoire de projet : Régional
Départements : Nord (59) , Pas-de-Calais (62)
Régions : Nord-Pas de Calais
Mots-clés "outils" : Plate-forme de services
Date de lancement du projet : 2007
Mots-clés "transversaux" : système d’information
1- Contexte et objectifs du projet
1.1 Contexte et origine du projet
La multiplication des mesures et obligations réglementaires notamment en matière de traçabilité et de pesticides oblige les agriculteurs à une
gestion rigoureuse de leur exploitation et mobilise un temps important.
Les outils informatiques existants sont coûteux et ne sont parfois pas adaptés aux conditions d’utilisation du milieu rural qui ne bénéficie pas de
l’accès au haut débit.
Pour éviter l’accumulation de papiers, les erreurs et pouvoir répondre aux demandes d’informations en provenance des multiples partenaires de
l’exploitation, la Chambre d’Agriculture du Nord-Pas de Calais a souhaité développer une application qui facilite la gestion des exploitations
agricoles de la région.
Un logiciel dénommé SYNel avait déjà été développé au bénéfice des éleveurs de la région dès l’année 2002 avec la collaboration des
organismes professionnels d’élevage. Cette expérience réussie a constitué l’un des fondements du projet.
1.2 Objectifs et enjeux
L’objectif de MIA (Maîtrise de l’Information Agricole) est de contribuer à la gestion technico-économique des exploitations agricoles d’une part et
de simplifier les démarches administratives en facilitant la gestion des échanges entre les agriculteurs et les acteurs du monde agricole.
Plus globalement, il s’agit de faire, de la région Nord-Pas de Calais la région la mieux informatisée de France en matière d’agriculture.
2- Description et organisation du projet
2.1 Les acteurs du projet
Initié par les organismes agricoles régionaux (les deux Chambres d’Agriculture, les deux Fédérations départementales des syndicats
d’exploitants agricoles (FDSEA), les deux Centres Départementaux des Jeunes Agriculteurs (CDJA), les deux Association Départementale
d’Aménagement des Structures des Exploitations Agricoles, l’Association de Fiscalité Agricole, l’Association Elevage Informatique et les
Contrôles Laitiers, le projet a été soutenu et financé par le Conseil Régional.
Le projet est actuellement géré par une structure associative dénommée M.I.A. (Maîtrise de l’Information Agricole).
2.2 Les services proposés
Le logiciel mis à disposition des agriculteurs permet de saisir, stocker, consulter et échanger des données relatives à l’exploitation agricole et
aux activités de culture et d’élevage.
MIA est une application qui met en cohérence l’ensemble des données de l’exploitation : elle permet d’enregistrer les pratiques culturales mais
également les interventions d’élevage (la partie élevage bovin reprend dans son intégralité l’outil SYNel déjà existant).
Elle propose différentes fonctionnalités telles que :
la gestion des stocks (semences, engrais minéraux, produits phytosanitaires, aliments) ;
la traçabilité ;
les déclarations notamment celle de la PAC (Politique Agricole Commune) ;
la gestion des bons de livraison et des clients/fournisseurs ;
la gestion du personnel intervenant sur l’exploitation ;
la gestion d’une bibliothèque de documents administratifs ou informatifs.
L’application est personnalisable en fonction des produits utilisés sur l’exploitation, du profil et des activités de l’exploitation (élevage, culture..),
des interventions réalisés couramment.
Elle peut être complétée par un module de saisie mobile (Pocket PC) pour l’enregistrement des interventions effectuées sur l’exploitation.
La mise à disposition par la Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt du registre parcellaire graphique de chaque exploitation
permet de calculer automatiquement les surfaces des parcelles culture par culture, ce qui simplifie la déclaration PAC.
La maintenance annuelle de MIA est facturée 300 euros HT.
2.3 Les publics bénéficiaires
Le système est proposé aux 15 000 agriculteurs de la Région.
2.4 La dimension financière
Le budget du projet est d’environ 1 millions d’euro. Il a représenté pour la maîtrise d’ouvrage 2 100 jours/homme (sur une période de 15 mois)
en conception et développement.
3- La mise en oeuvre du projet
3.1 Les étapes de mise en oeuvre
2005 : début de la conception fonctionnelle de l’application
Septembre 2006 : développement d’une version pilote testée par 40 agriculteurs
Février 2007 : actions de sensibilisation auprès des agriculteurs
Avril 2007 : premières formations
Mai 2007 : lancement de MIA
3.2 Les méthodes
Le projet s’appuie sur un double travail de sensibilisation, de formation des agriculteurs et d’accompagnement des utilisateurs.
Deux niveaux de formations, d’une durée deux journées, sont proposés selon que les agriculteurs soient déjà familiarisés à l’informatique ou
non. Des sessions en direction des maraîchers par exemple et divers modules (Synel, perfectionnement) sont également proposés. Ces
différents séances font l’objet d’un calendrier trimestriel largement diffusé auprès des agriculteurs.
La sensibilisation des agriculteurs s’est appuyée sur l’organisation d’une trentaine de journées d’information. Une enquête destinée à identifier
les freins et motivations par rapport à l’informatique s’est déroulée auprès d’une cinquantaine d’agriculteurs réticents. Elles a permis d’identifier
les obstacles à la prise en main de l’application.
Enfin, un accompagnement au travers d’une hotline mobilisant 10 personnes réparties par secteur sur toute la région (3 dans le Nord et 7 dans
le Pas-de-Calais) est proposé à chaque utilisateur. Des interventions sur les exploitations peuvent le cas échéant être effectuées.
3.3 Les moyens techniques
L’utilisation de MIA nécessite une installation peu exigeante tant au niveau de l’équipement (Windows 2000 permet d’utiliser le logiciel) que de
la connexion à l’internet (un débit de 56 Ko suffit).
MIA repose sur une plate-forme originale de stockage et de transfert : les données enregistrées par l’utilisateur sont stockées dans un espace
sécurisé et confidentiel. Ce "coffre-fort" est mis à jour régulièrement par synchronisation via internet. En cas de panne informatique sur son
exploitation, l’exploitant peut donc récupérer l’ensemble de ses données.
La plate-forme facilite également les échanges d’information. L’agriculteur peut donner à un ou plusieurs partenaires un accès ponctuel ou
régulier à une partie définie de ses données. Ces échanges sont contrôlés et suivis, permettant une traçabilité accrue des envois de données.
3.4 Les moyens humains
Une équipe composée de formateurs et d’une hotline dans chaque chambre assure l’accompagnement des agriculteurs à la prise en main de
MIA.
3.5 La communication sur le projet
Des documents d’information sont à la disposition des utilisateurs :
une lettre d’information mensuelle depuis septembre 2006 : "L’Actu MIA" envoyée par courriel ou par courrier (9 exemplaires déjà publiés) ;
un "cahier" décrivant les informations pratiques (fonctionnalités, coûts…) du système.
4- Bilan et perspectives
4.1 Les éléments de bilan
Les objectifs réalisés
L’objectif de ce déploiement sur l’année 2007-2008 est fixé à 1.000 agriculteurs sur la région Nord-Pas de Calais.
Précédemment, des journées d’information ont permis de sensibiliser plusieurs milliers d’agriculteurs du Nord-Pas de Calais. Au début de l’année
2008, près de 400 utilisateurs de MIA seront ainsi formés.
Points forts
MIA bénéficie du bon niveau d’équipement informatique des exploitations. Des offres informatiques ont par ailleurs été négociées pour
permettre aux agriculteurs de s’équiper à moindre coût.
Enfin, les formations, l’accompagnement personnalisé par téléphone et les dépannages à domicile assurent une prise en charge très rassurante
pour l’agriculteur grâce à un bon maillage du territoire.
Points faibles
La mise en place du dispositif nécessite un effort de mise en oeuvre important qui ralentit son déploiement.
Perspectives d’évolution
Il est envisagé de proposer des tarifs négociés pour l’équipement des exploitations en ordinateurs de proches équipés de GPS.
Le développement d’un site internet comprenant une FAQ (foire aux questions) est également à l’étude.
4.2 Appréciation du porteur de projet
L’atout principal de MIA est sa simplicité d’utilisation. Il permet en effet d’éviter la multiplication des enregistrements et d’homogénéiser les
pratiques.
L’ensemble des données de l’exploitant est sécurisé : il ne les rend accessibles que s’il le désire. Globalement, cette démarche est donc
particulièrement innovante et permet de renforcer la liberté d’action, chère au métier d’agriculteur.
5- Critères d´évaluation
5.1 Innovation
Le projet présente deux innovations techniques :
la possibilité de sécuriser les données de l’exploitation via une connexion internet ;
la possibilité d’enregistrer des données par l’intermédiaire de PDA équipé de GPS.
Sur le plan de la structuration du projet, la possibilité d’échanger les données avec les partenaires est particulièrement innovante.
5.2 Impact
Le projet permet de renforcer les compétences des agriculteurs en matière de gestion de leur information. Il contribue à simplifier leurs relations
avec les administrations et leurs interlocuteurs techniques et commerciaux.
5.3 Reproductibilité
Le projet nécessite un investissement tel qu’il est difficilement reproductible, mais le partage de l’investissement réalisé par l’extension de
l’utilisation à d’autres régions que le Nord-Pas de Calais est largement ouverte (étude en cours avec la Picardie).
5.4 Pérennité
La pérennité du projet est envisagé par la biais des contributions annuelles versées par les agriculteurs.
Contact :
Romain DREMAUX
Site :
Chambre d’Agriculture du Nord