Modélisation et stabilisation avec des entrées - Revue e-STA
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Modélisation et stabilisation avec des entrées - Revue e-STA
Modélisation et stabilisation avec des entrées bornées d’un petit hélicoptère possédant deux rotors pivotants Farid Kendoul ∗, Isabelle Fantoni, Rogelio Lozano Heudiasyc, UMR CNRS 6599, UTC, BP 20529 60205 Compiègne, France email :{fkendoul, ifantoni, rlozano}@hds.utc.fr RESUME Dans ce papier, nous avons présenté une nouvelle configuration pour un drone miniature autonome. Ce dernier utilise un mécanisme de contrôle original qui comporte deux rotors montés latéralement. La direction de la poussée totale peut être obtenue en forçant les rotors à pivoter latéralement et longitudinalement. L’étude de ce mécanisme montre que les couples nécessaires pour la commande peuvent être obtenus en exploitant la nature gyroscopique des rotors pivotants. Cette configuration a été aussi validée sur deux prototypes que nous avons construits. Après avoir décrit la modélisation de la dynamique de l’hélicoptère birotor, nous avons proposé une loi de commande basée sur des saturations imbriquées qui a permis de prendre en compte les contraintes réelles sur les entrées de commande. Les résultats de simulation ont montré les bonnes performances de la stratégie de commande proposée. ned Aerial vehicles) a beaucoup évolué pendant cette dernière décennie et a attiré de nombreux chercheurs travaillant dans les disciplines liées notament à l’automatique, l’électronique et à l’aérodynamique. Depuis, différentes configurations de drones ont été proposées. Les UAVs les plus connus dans la catégorie des véhicules à voilure tournante sont entre autres les hélicoptères standard avec un rotor principal et un rotor de queue, les quadri-rotors possédant quatre rotors, etc. Récemment, Gary Gress [1] a eu l’idée d’exploiter et d’adapter la technologie des rotors pivotants pour concevoir un mécanisme permettant la commande d’un drone miniature. Dans le cadre du concours universitaire international des drones miniatures organisé par la DGA1 et l’ONERA, nous nous sommes inspirés de l’idée ingénieuse de G. Gress pour concevoir un petit hélicoptère baptisé BIROTAN (BI-Rotor Orientable en TANdem), (voir la Figure 1). Ce birotor comporte deux hélices MOT CLES : Drones miniatures, hélicoptères, rotors pivotants, modélisation des robots volants, stabilisation, saturations imbriquées. ABSTRACT In this paper, we have presented a new configuration for a small autonomous aircraft. This rotorcraft uses an original mechanism with two propellers mounted laterally. The direction of the thrust can be obtained by tilting the propellers laterally and longitudinally. The study of this mechanism has showed that the required control moments can be obtained by exploiting the gyroscopical nature of tilting rotors. This aerodynamical configuration has also been demonstrated using two prototypes that we have constructed. Once the dynamical model of the helicopter is presented, we have synthesized a controller which is based on nested saturations method with considering the real constraints on the control inputs. The simulation results have showed the good performance of the proposed controller. KEYWORDS : Small UAVs, helicopters, aerial robots modeling, stabilization, nested saturations. I. INTRODUCTION Le domaine des drones miniatures ou UAVs (Unman∗ Correspondant, e-mail : [email protected] Fig. 1 – L’hélicoptère BIROTAN avec deux rotors pivotants contrarotatives à pas fixe. Les rotors peuvent pivoter dans deux directions différentes pour générer les couples de tangage et de lacet. Le couple de roulis est obtenu par la différence de vitesses de rotation des deux rotors. Contrairement aux hélicoptères classiques, cette configuration ne nécessite pas de plateaux cycliques 1 Ce travail a été financé par la DGA (Délégation Générale de l’Armement) et la région Picardie. ou d’anti-couple. Elle est donc beaucoup moins compliquée mécaniquement. l’absence de tringles permet d’atteindre des vitesses de rotation plus élevées. Cette configuration simple et originale est aussi plus adaptée à la miniaturisation requise pour les drones. Le drone BIROTAN a un fuselage qui ressemble à celui d’un avion classique, lui permettant ainsi d’augmenter la portance en vol de translation. Un autre challenge des véhicules aériens est leur commande. Teel a développé une technique de commande basée sur des saturations imbriquées [2], [3]. Cette technique a été utilisée pour la stabilisation du PVTOL dans [4] et [5] et du quadri-rotor dans [6]. Le grand intérêt de cette stratégie de commande est sa simplicité et sa prise en compte de la bornitude des entrées de commande. En effet, les couples de commande obtenus par le mécanisme mentionné précédemment dépendent essentiellement des angles de pivotement des rotors et de leurs vitesses de pivotement. Or, ces grandeurs sont limitées par la construction mécanique et la dynamique des servo-moteurs. Ceci nous a conduit à exploiter et adapter la stratégie de commande développée dans [6] pour la stabilisation du drone BIROTAN. En plus de la bornitude des entrées de commande, nous avons imposé des contraintes supplémentaires sur leurs conditions initiales. Ces contraintes ont été satisfaites en introduisant des fonctions variant dans le temps [7]. des deux poussées P1 et P2 . – Le moment de tangage se résume aux couples gyroscopiques issus du pivotement latéral opposé des deux rotors, Figure 5. – Le moment de lacet est généré par la précession longitudinale opposée des rotors, Figure 4. Ce mécanisme utilise quatre servo-moteurs (voir Figure 2(a)) pour contrôler indépendamment le pivotement latéral et longitudinal des deux rotors. Les deux servos internes permettent de pivoter les rotors longitudinalement avec le même angle α et dans deux sens opposés. Quand aux servos externes, ils forcent les rotors à pivoter latéralement avec un angle β pour le rotor n˚1 et −β pour le rotor n˚2. Inspirés du mécanisme de G. Gress, nous avons construit un prototype comme montré dans la Figure 2(b) qui a donné des résultats prometteurs. La dynamique du drone Birotan peut être décomposée en quatre blocs principaux (voire la Figure 3) : la dynamique du corps rigide, le processus de génération des vecteurs de commande, l’aéorodynamique des pales et la dynamique des moteurs et des servomoteurs. U1 U2 U3 Ce papier est organisé comme suit : dans un premier temps, un modèle mathématique de la dynamique du drone est présenté ainsi que la description et l’analyse du mécanisme de contrôle. Par la suite, en se basant sur le modèle simplifié de l’engin, une loi de commande basée sur des saturations emboîtées est synthétisée. La dernière partie est consacrée à la présentation des résultats de simulation qui témoignent de l’efficacité du contrôleur. II. MODELISATION DU DRONE BIROTAN Dans cette section, une brève description du système de contrôle du drone Birotan est exposée avec l’analyse de ses performances. (a) mécanisme de G. Gress (b) Notre prototype Fig. 2 – Le mécanisme de contrôle basé sur la technologie des rotors pivotants Gary Gress [1] a découvert qu’en utilisant deux rotors pivotants, il est possible d’obtenir les trois couples de commande nécessaires pour stabiliser un véhicule aérien sur une trajectoire désirée. – Le moment de roulis est obtenu par la différence U4 w1 Dynamique des moteurs w2 Dynamique des servo-moteurs P1 Aérodynamique des pales P2 Pivotement longitudinal α Pivotement latéral β Processus de F génération des forces et des couples de couples commande position Dynamique du Corps Rigide orientation Effets aérodynamiques (fuselage, sol, vent, intéraction des rotors, vent, ....) Fig. 3 – La dynamique du drone BIROTAN Génération Des Vecteurs De Commande La stabilisation d’un objet volant à 6 degrés de liberté nécessite au minimum, une force et trois couples (τφ , τθ , τψ ) qui sont le couple de roulis, de tangage et de lacet respectivement. Dans ce qui suit, nous détaillerons chacun de ces couples et nous adresserons les expressions complètes des vecteurs force et couple. Afin de développer notre analyse, nous allons d’abord définir les repères suivants : – I = (Ex , Ey , Ez ) est le repère inertiel lié à la terre. – A = (E1 , E2 , E3 ) est le repère lié au corps rigide de l’hélicoptère, Figure 5. – A1 = (A1x , A1y , A1z ) et A2 = (A2x , A2y , A2z ) sont deux repères supplémentaires qui sont liés aux rotors n˚1 et n˚2 respectivement (voir la Figure 4). La position des rotors par rapport au repère A peut être décrite par deux matrices de passages T1 et T2 telles que cα sα sβ sα cβ cβ −sβ T1 = 0 (1) −sα cα sβ cα cβ β A2z P2 E3 0X A1z P1 lenght: l A2x M2β O A2y Q2 β lenght: l E2 h E1 Ez M1β A1y G A1x 0X m.g Q1 Ey Fig. 4 – Le pivotement longitudinal et cα T2 = 0 sα sα sβ cβ −cα sβ −sα cβ sβ cα cβ Ex Fig. 5 – Le pivotement latéral et les moments associés (2) avec β est l’angle de pivotement latéral et α décrit le pivotement longitudinal des rotors. Expression Du Vecteur Force F La rotation des pales génère des poussées axiales P1 et P2 qui peuvent être modélisées comme suit [9] Pi = Cl ωi2 , i = 1, 2 (4) Pour trouver leurs expressions dans le repère lié au drone A, il suffit de multiplier P1A1 par la matrice T1 et P2A2 par T2 . Après calculs, on trouve (P1 − P2 )sα cβ A2 1 (P2 − P1 )sβ (5) F = T1 PA 1 + T2 P2 = (P1 + P2 )cα cβ Les Moments Gyroscopiques Faire tourner un objet en rotation autour d’un axe donné crée un couple gyroscopique qui est perpendiculaire à ces deux axes. En effet, le pivotement des rotors avec un certain angle donne naissance à des couples gyroscopiques qui sont les produits vectoriels des moments cinétiques des rotors et des vecteurs vitesses des pivotements [7]. Ces moments sont exprimés dans les repères liés aux rotors comme suit A1 A2 M1α = −Ir ω1 α̇A1x , M2α = −Ir ω2 α̇A2x (6) pour le pivotement longitudinal, et A1 A2 M1β = Ir ω1 β̇A1y , M2β = Ir ω2 β̇A2y et (3) où Cl spécifie le coefficient de la poussée axiale qui dépend principalement de la géométrie des pales et de la densité de l’air. La vitesse de rotation du rotor i est notée par ωi . les deux poussées P1 et P2 peuvent être exprimées dans les repères A1 et A2 respectivement comme T T 2 1 , PA PA 2 = (0, 0, P2 ) 1 = (0, 0, P1 ) multipliant ces couples par les matrices de transformation T1 et T2 , on obtient 2 −(ω1 + ω2 )cα X Ai 0 Mα = Ti Miα = Ir α̇ (8) i=1 (ω1 − ω2 )sα (7) pour le pivotement latéral. Ir est le moment d’inertie des rotors par rapport à leurs axes de rotation Aiz . En Mβ = 2 X i=1 Ai Ti Miβ (ω1 + ω2 )sα sβ = Ir β̇ (ω1 + ω2 )cβ (ω1 − ω2 )cα sβ (9) G. Gress a démontré dans [7] que la composante Ir β̇(ω1 +ω2 )cβ issue du pivotement latéral des deux rotors est suffisante pour la commande de l’angle de tangage. Ce moment gyroscopique peut être utilisé comme une entrée principale pour fournir le couple de tangage désiré. Le Moment De La Résistance De L’air Q Quand les pales tournent, elles sont sujettes à des forces de traînées produisant des couples Qi qui agissent dans le sens inverse à la rotation des pales (voir Figure 5). T T 1 2 QA , QA 1 = (0, 0, −Q1 ) 2 = (0, 0, Q2 ) (10) Les quantités Qi peuvent être exprimées en fonction de ω comme suit [9] Qi = Ct ωi2 , i = 1, 2 (11) Ct est le coefficient du couple de rotor qui est positif et qui dépend aussi des paramètres des pales. De la même manière, ces couples peuvent être exprimés dans le repère A. On écrit 2 −(Q1 + Q2 )sα cβ X i (Q1 + Q2 )sβ Q= Ti QA (12) i = i=1 −(Q1 − Q2 )cα cβ Les Moments Générés Par La Force F −−→ Se référant à la Figure 4, on définit O1 G = (0, −l, 0)T et −−→ O2 G = (0, l, 0)T comme les vecteurs positions exprimés dans A des points d’application des poussées P1 et P2 respectivement. (Fξ , τη ), on obtient les équations standard d’un solide évoluant dans un espace à trois dimensions [6],[10]). Donc, le couple produit par les poussées par rapport au centre de gravité G et exprimé dans A est donné par mξ¨ + mgEz = Fξ 1 ∂ T (η̇ Iη̇) = τη Iη̈ + İη̇ − 2 ∂η −−→ −−→ MF = (T1 P1 ) × O1 G + (T2 P2 ) × O2 G (13) Après le développement de cette équation, on obtient l(P1 − P2 )cα cβ 0 MF = (14) −l(P1 + P2 )sα cβ Le Moment De La Réaction Inverse Mr.i Ce couple parasite est causé par le pivotement de chaque rotor. Effectivement, quand un servo-moteur exerce un couple sur un rotor pour le forcer à pivoter, il en résulte un couple de réaction inverse Mr.i qui agit sur le corps rigide du drone. Ce moment auxiliaire dépend essentiellement des accélérations (β̈, α̈) et tend à tourner le drone dans le sens inverse au pivotement induisant le système en instabilité. Cependant, comme les deux rotors pivotent dans des sens opposés, ces couples se compensent et s’annulent mutuellement. Alors dans ce qui suit, Mr.i va être fixé à zéro. Le Vecteur Couple Total τ L’expression complète du vecteur couple τ = (τ1 , τ2 , τ3 )T qui agit sur le drone et exprimé dans A est donnée par τ = Mα + Mβ + Q + MF (15) Finalement, en remplaçant les termes à droite par leurs expressions, on obtient (19) Les forces généralisées peuvent être exprimées en fonction de la paire (F, τ ) définie en (5) et (16)-(18). Fξ = RF (20) τη = W −1 τ La matrice de rotation R définit la transformation entre les deux repères A et I. Elle peut être obtenue en se basant sur les angles d’Euler : R = Rφ .Rθ .Rψ cθ cψ = sφ sθ cψ − cφ sψ cφ sθ cψ + sφ sψ cθ sψ sφ sθ sψ + cφ cψ cφ sθ sψ − sφ cψ (21) −sθ sφ cθ cφ cθ W est la matrice qui lie le vecteur de rotation angulaire Ω du drone exprimé dans A au vecteur des vitesses généralisées η̇. Ω = W η̇ (22) avec cos ψ cos θ W (η) = sin ψ cos θ − sin θ − sin ψ cos ψ 0 0 0 1 (23) En définissant une matrice de coriolis/centrifuge comme 1 ∂ T C(η, η̇) = (İ − (η̇ I)) (24) 2 ∂η et en introduisant (20) dans (19), on peut écrire τ1 = l (P1 − P2 )cα cβ − (Q1 + Q2 )sα cβ − Ir α̇(ω1 + ω2 )cα + Ir β̇(ω1 + ω2 )sα sβ (16) τ2 = (Q1 + Q2 )sβ + Ir β̇(ω1 + ω2 )cβ τ3 = − l(P1 + P2 )sα cβ − (Q1 − Q2 )cα cβ (17) + Ir α̇(ω1 − ω2 )sα + Ir β̇(ω1 − ω2 )cα sβ (18) Dynamique Du Corps Rigide Les équations du mouvement du corps rigide du drone peuvent être obtenues en utilisant l’approche Lagrangienne. Les coordonnées généralisées utilisées ici sont q = (x, y, z, φ, θ, ψ) ∈ R6 Le vecteur ξ = (x, y, z) représente la position du centre de gravité du véhicule aérien relative au repère inertiel I. L’orientation du corps rigide est décrite par les angles d’Euler η = (φ, θ, ψ) qui sont le roulis, le tangage et le lacet, respectivement. En appliquant la méthode d’Euler Lagrange au corps rigide de masse m, soumis aux forces généralisées mξ¨ = RF − mgEz Iη̈ = W −1 τ − C(η, η̇)η̇ (25) III. STABILISATION DU VEHICULE AERIEN Dans cette section, nous allons appliquer une loi de commande basée sur des saturations emboîtées pour la commande du système (25). Ce choix est motivé par le fait que cette méthode prend en compte la bornitude des entrées de commande. Ceci est d’une grande importance dans notre cas, vue que les angles de commande α et β sont petits et bornés, et que la vitesse des servo-moteurs est aussi limitée. Les expressions des vecteurs de commande F et τ sont très complexes. Elles présentent de fortes non-linéarités et un grand couplage entre les entrées de commande. ce qui rend leur exploitation pour la synthèse des lois de commande très difficile. Il est donc nécessaire d’analyser ces expressions et d’effectuer quelques approximations afin d’aboutir à un modèle simple qui engendre les termes et les caractéristiques essentielles de l’aéronef. En effet, les angles de pivotement α et β sont en général assez petits (< 15◦ ). On va donc adopter les approximations suivantes : cos α = cos β ' 1, sin α ' α et sin β ' β. Pour simplifier les expressions, on propose le changement de variables d’entrées suivant On va noter u la somme des deux poussées P1 et P2 , que l’on va considérer comme la seule force principale. Les composantes longitudinale et latérale du vecteur force F dépendent de la différence des deux poussées et des angles de pivotement. Elles sont donc petites par rapport à u et peuvent être considérées comme des perturbations dans le modèle général. En réécrivant les équations dans (25), on obtient Le vecteur de commande τ peut être représenté comme la somme de deux quantités : le vecteur de commande nominal et une perturbation qui comporte tous les petits termes parasites. En analysant son expression dans (16)-(18), on peut définir les entrées de commande nominales comme suit τ = W (C(η, η̇)η̇ + Iτ̃ ) ⇒ η̈ = τ̃ (28) mẍ = −u sin θ, θ̈ = τ̃θ mÿ = u cos θ. sin φ, φ̈ = τ̃φ (29) mz̈ = u cos θ. cos φ − mg, ψ̈ = τ̃ψ u τψ Début Commande de l'altitude Z Linéarisation ==> Cont. Lin. PD 1 Stabilisation de l'angle du lacet ==>Cont. Lin. PD 2 τφ PVTOL 1 τφ 3 φ φ' PVTOL 2 Couplage via φ et r Y' τφ = l(P1 − P2 ) θ θ' Y X' τθ = Ir (ω1 + ω2 )β̇ + (Q1 + Q2 )β τψ = −l(P1 + P2 )α (26) T τ = (τφ , τθ , τψ ) + ∆τ Nonlinear terms Fin A partir des développements ci-dessus, les vecteurs de commande peuvent être représentés sous la forme suivante F = (0, 0, u)T + ∆F Nonlinear terms Saturations Imbriquées où τφ est le couple de roulis qui est généré par la différence des deux poussées axiales P1 et P2 . Le couple gyroscopique issu du pivotement latéral opposé et la composante du couple de la résistance de l’air agissent dans le même sens et se complimentent pour créer le couple de tangage. En analysant l’expression de τθ , on constate que l’angle de tangage est commandé par l’angle β et de sa dérivée β̇, multipliés par des termes variant dans le temps. Quand au mouvement de lacet, il est commandé par l’angle α. (27) où ∆F et ∆τ sont des vecteurs dans R3 qui regroupent les termes parasites présents dans (5),(16)(18) et non inclus dans les entrées nominales (26). Ces forces/moments non désirées sont supposées être petites avec une influence limitée sur le comportement du système. Elles seront donc négligées dans le modèle qui va servir à la synthèse des lois de commande. L’objectif de commande est maintenant de trouver un retour d’état (P1 , P2 , β, α) tel que les états q du système convergent vers leurs valeurs désirées. On va aussi imposer des contraintes supplémentaires sur les conditions initiales des entrées de commande β et α. En effet, on aimerait avoir β(0) = α(0) = 0. Physiquement, ceci veut dire que les rotors sont initialement à la position verticale par rapport au corps du drone ce qui correspond au cas réel. X Saturations Imbriquées Fig. 6 – Le diagramme de la stratégie de commande Le système (29) contient six variables et quatre entrées de commande. C’est donc un système sousactionné qui peut être vu comme quatre sous-systèmes connectés entre eux et chacun est commandé par une entrée de commande. La stratégie de commande présentée ici (voire la Figure 6) vise à contrôler chacun de ces sous-systèmes en commençant d’abord par l’altitude (z) et l’angle de lacet (ψ). Ensuite, on applique la technique des saturations imbriquées pour commander le mouvement latéral (φ − y) et le déplacement longitudinal (θ − x) [12] et [6]. Commande De La Position Verticale Et Du Lacet Ces deux mouvements peuvent être commandés en utilisant des contrôleurs linéaires simples. Nous proposons u=m −az1 ż − az2 (z − zd ) + g cos θ cos φ τ̃ψ = −aψ1 ψ̇ − aψ2 (ψ − ψd ) + fψ (t) (30) (31) Les angles θ et φ sont supposés être inférieurs à π2 . Les gains (az1 , az2 , aψ1 , aψ2 ) sont positifs et doivent être choisis convenablement. fψ (t) est une fonction dépendante du temps qui permettra de satisfaire les contraintes sur les CI (Conditions Initiales) des entrées de commande. Son expression sera donnée dans la suite. Commande De Roulis-Mouv. Latéral (φ, y) Une fois que z et ψ sont stabilisés, on va considérer le sous système représentant les mouvements de roulis et latéral. Ce sous-système peut être représenté par une chaîne de quatre intégrateurs auquel s’ajoutent des termes non linéaires, Figure 6. On peut donc exploiter les résultats obtenus dans [4] et [6] pour proposer un contrôleur qui prend en compte la saturation de τ̃φ et les contraintes sur ses conditions initiales. τ̃φ = −σφ1 (φ̇ + fφ1 (t) + σφ2 (φ̇ + φ + fφ2 (t) + σφ3 (φ̇ + 2φ ẏ y ẏ + + fφ3 (t) + σφ4 (φ̇ + 3φ + 3 + + fφ4 (t))))) (32) g g g Les fonctions fφi (t) dépendent du temps et des valeurs initiales des états du système. Commande De Tangage-Mouv. Longitudinal (θ, x) A ce stade on considère que φ converge vers zéro et on suit la même procédure que précedement [6]. On obtient alors τ̃θ = −σθ1 (θ̇ + fθ1 (t) + σθ2 (θ̇ + θ + fθ2 (t) + σθ3 (θ̇ + 2θ ẋ ẋ x − + fθ3 (t) + σθ4 (θ̇ + 3θ − 3 − + fθ4 (t)))))(33) g g g σi représentent des fonctions de saturation, voir [2]. Les fonctions (fψ (t), fφi (t), fθi (t)) peuvent être choisies de manière à satisfaire les contraintes sur les CI des angles de pivotement β et α. Ces fonctions peuvent être prises sous la forme f (t) = −h(ξ0 , ξ˙0 , η0 , η̇0 )e−rt , r > 0 (34) avec h est une constante qui dépend des CI des états du système dont l’objectif est d’imposer les CI désirées du vecteur couple τ (dans notre cas, on aimerait avoir τ (0) = 0). Le terme e−rt force ces fonctions à converger vers zéro pour ne pas détériorer les performances de commande. La constante r pourrait être utilisée pour le choix de la dynamique de commande. En d’autres termes, plus r est petite, plus les couples de commande varient lentement et par conséquent les servo-moteurs peuvent fournir les commandes instantannées désirées. On peut donc déduire que les fonctions f (t) permettent en plus de prendre en compte la dynamique des servomoteurs. En utilisant [2] et [4], on peut démontrer que (φ̇, φ, ẏ, y, θ̇, θ, ẋ, x) sont bornées et convergent vers zéro même en présence des fonctions f (t). La prochaine étape consistera à trouver les entrées de commande originales (P1 , P2 , α, β). En utilisant la transformation (28), on peut calculer (τ = (τφ , τθ , τψ )T ). Maintenant, il reste à résoudre le système (26) et déduire les entrées originales en fonction de (u, τφ , τθ , τψ ) qui sont connues à ce stade. On avait u = P1 + P2 , τφ = l(P1 − P2 ) (35) on déduit alors que P1 = 1 τφ 1 τφ (u + ), P2 = (u − ) 2 l 2 l (36) En utilisant les équations (3) et (11), on peut calculer la vitesse wi et le couple résistant Qi du rotor i r Pi Ct ωi = , Qi = Pi (37) Cl Cl Maintenant, on peut résoudre l’équation différentielle du système (26) pour trouver l’expression de β. Z t β = e−P (t) eP (τ ) τθ dτ , avec 0 (38) Z t Q1 + Q2 P (t) = dτ 0 Ir (ω1 + ω2 ) Finalement, l’angle α peut être déduit de la troisième équation de (26) τψ α=− (39) lu La poussée axiale totale u est supposée être strictement positive pour tout t ≥ 0. IV. SIMULATIONS La construction du drone Birotan n’est pas complètement achevée, et l’identification de ses paramètres exacts est difficile. Pour les simulations, on va donc utiliser des paramètres approximatifs qui ont les mêmes ordres de grandeurs que ceux du "Draganflyer" [6]. Le tableau ci-dessous résume les différents paramètres du modèle du véhicule aérien et aussi les constantes utilisées pour le réglage du contrôleur. Mi sont les bornes paramètre m Inertie (J) l Ir az1 az2 aψ1 aψ2 valeur 1 kg I3 0.2 m 0.001 kg.m2 1 2 1 2 paramètre Mθ1 Mθ2 Mθ3 Mθ4 Mφ1 Mφ2 Mφ3 Mφ4 valeur 2 1 0.2 0.1 2 1 0.2 0.1 des fonctions de saturations σi . La loi de commande décrite dans ce papier a été simulée pour le modèle complet du drone Birotan avec les conditions initiales suivantes : (x(0), y(0), z(0), φ(0), θ(0), ψ(0)) = (1, 1, 0, 0.1, 0.3, 0.4) et η̇ = ξ˙ = 0. L’objectif est de stabiliser l’hélicoptère à une altitude d’un mètre, avec une orientation désirée pour le lacet, i.e., (zd , ψd ) = (1, 0). Les résultats de simulation présentés dans la Figure 7 montrent que tous les états du système convergent vers leurs valeurs désirées et que le véhicule aérien est bien stabilisé après un certain temps de transition. La Figure 8 montre que les contraintes sur les entrées de commande sont satisfaites. En effet, les couples de commande sont bornés et les angles de pivotement β et α sont initialement nuls et restent petits. Ces résultats témoignent des bonnes performances du contrôleur décrits dans ce papier. Notons aussi que cette loi de commande est robuste contre les incertitudes et les dyna- miques non modélisées. Néanmoins, une étude approfondie [11] de la robustesse du contrôleur est nécessaire afin de déterminer les conditions de convergence du système en présence des forces/moments parasites ∆F et ∆τ . 0.1 Roll [rad] 20 x[m] 0 −20 −40 0 10 20 30 0 −0.1 40 4 2 0 0 10 20 30 −0.5 40 20 30 40 0 10 20 30 40 0.5 Yaw [rad] z[m] 10 0 1.5 1 0.5 0 0 0.5 Pitch [rad] y[m] 6 0 10 20 30 Time[sec] 40 0 −0.5 0 10 20 30 Time[sec] 40 Fig. 7 – Stabilisation de la position et de l’orientation du drone en considérant le modèle complet (∆F et ∆τ ) 14 0 τφ u 10 8 −0.02 0 20 40 −0.04 0 −0.5 0 20 40 0 20 40 0.5 β[rad] α[rad] 20 0 −0.5 40 0.2 0 −0.2 0 0.5 τψ τθ 0.5 0 20 Time[sec] 40 0 −0.5 [1] G.R. Gress, “Using dual propellers as gyroscopes for tilt-prop hover control,” AIAA, Inc, 2002. [2] A.R. Teel, “Global stabilisation and restricted tracking for multiple integrators with bounded controls,” Systems and Control Letters, vol. 18, pp. 165-171, 1992. [3] A.R. 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