Cete info lYoN - Cerema Centre-Est
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Cete info lYoN - Cerema Centre-Est
CETE info LYON mars 2011 sommaire p. p. p. p. p. p. p. 2 3 4 5 6 7 8 Études et observatoires Modes doux et Quartiers Déplacements urbains R éseaux de transport S écurité Sécurité R isques / Environnement éditorial Mobilités Bruno Lhuissier directeur du CETE de Lyon Des voyages rapides et sûrs. Des flux de marchandises croissants. Des moyens de transports sans cesse plus innovants et moins consommateurs en énergie. Agir pour des modes de déplacement durables Faciliter les déplacements de millions de personnes. Repenser la place de moyens de transport comme… la bicyclette. Intervenir pour améliorer la sécurité des infrastructures. La mobilité est un enjeu majeur du développement durable, car les transports sont encore à l’origine de plus du quart des gaz à effet de serre émis en France. « es déplacements de personnes et et Technique Rhône-Alpes mobilité des L de marchandises nécessitent des solutions durables et sûres. Il faut réduire fortement les émissions liées à la mobilité des personnes et des biens, tout en donnant de nouvelles orientations à ce secteur, vital pour la vie économique et sociale. Dix organismes publics agissent en réseau au sein du Pôle Scientifique personnes et des marchandises pour imaginer, expérimenter et évaluer les solutions de demain », explique Fabien Duprez, directeur du département mobilités au CETE de Lyon, « Savoir identifier et analyser en même temps les enjeux techniques, sociaux et environnementaux de la mobilité, c’est toute la valeur ajoutée du CETE ». La mobilité est devenue une composante structurante du 21ème siècle et un besoin incontournable de notre société. Le réseau scientifique et technique du Ministère de l’Écologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement (MEDDTL) intègre les multiples composantes de la mobilité pour concilier la sécurité des déplacements et leur efficacité économique, l’optimisation des réseaux et leur accès pour tous. Au sein de ce dispositif, les Centres d’Études Techniques de l’Équipement (CETE) appuient leur expertise sur des actions nationales de recherche et de méthodologie et des expérimentations concrètes à l’échelle des territoires. Le CETE de Lyon accompagne les projets pour une mobilité au service de tous les citoyens, de l’économie et de l’environnement, pour une mobilité au service du développement durable. Vélivert de Saint-Étienne Des moyens de déplacement adaptés aux besoins des territoires Pour offrir une alternative à la voiture solo et amener les usagers à choisir de nouveaux modes de déplacement, les transports urbains doivent connaître de profondes évolutions. M ais en matière de développement durable, attention aux « fausses bonnes idées » d’un jour : les avis techniques du CETE sont très attendus pour aider au choix de moyens de transports qui répondent aux besoins de déplacements des populations. Et ces modes de déplacements ne seront pas les mêmes au cœur d’une agglomération millionnaire ou en périphérie d’une ville moyenne ! Dans le cadre de l’appel à projets « transports urbains » lancé par le ministère du développement durable, le CERTU et le CETE de Lyon, avec l’appui des autres CETE, apportent une expertise technique au jury qui examine les candidatures : tous les projets sont évalués selon une grille multi-critères unique qui permet de faire ressortir les forces et les faiblesses des différents projets. n°50 Études et observatoires Pôles de compétences et d’innovation A 2 u sein du réseau des CETE, les Pôles de Compétences et d’Innovation (PCI) ont été créés pour renforcer les équipes de spécialistes autour des activités de recherche, d’innovation, de méthodologie et d’expertise, sur les nouveaux champs du Grenelle comme sur les champs traditionnels. Dans le domaine de la mobilité, le CETE de Lyon pilote les pôles transports du quotidien, l’infrastructure au service de la sécurité des déplacements en situations dégradées et régulation dynamique des réseaux de transport. Il participe en outre au pôle gestion des situations de crise et hivernales dans les transports, piloté par le CETE de l’Est ainsi qu’au pôle interface voirie transports collectifs, piloté par le CETE Méditerranée. Pôle scientifique et technique Rhône-Alpes Mobilité des personnes et des marchandises 10 compétences associées • CETU (www.cetu.equipement.gouv.fr) : tunnels • CERTU (www.certu.fr) : ville, transports, aménagements • CETE de Lyon Une culture commune A « vec l’élargissement des bassins de vie, la connaissance des déplacements à une échelle de plus en plus vaste permet à l’ensemble des acteurs d’un territoire de partager une culture commune autour de la thématique des déplacements et de mieux appréhender les besoins de leur population : habiter, travailler, échanger et consommer », explique Christophe Hurez de l’unité planification, observation, prospective du CETE. C’est dans ce cadre de réflexion que cette unité vient de valoriser les résultats d’une enquête sur les déplacements des ménages, de la métropole chambérienne et de l’avant-pays savoyard pour le compte du Syndicat de SCOT de Métropole Savoie. Une dizaine de fiches thématiques en découlent, allant de l’analyse des motifs de déplacement aux bilans sur l’émission de gaz à effet de serre. « Nous avons ainsi remarqué que, dans leurs déplacements quotidiens, les habitants d’un logement urbain émettent deux fois moins de CO2 que les ruraux », souligne Christophe Hurez. Contact Christophe Hurez, 04 72 14 31 84 Plaquette « les pratiques de déplacements des habitants sur Métropole Savoie » Télécharger les fiches thématiques « étude déplacements Grand Territoire » sur : www.metropole-savoie.com La mobilité fait bouger la collectivité Comment se déplace-t-on aujourd’hui, comment amener nos concitoyens à choisir les modes de déplacement les plus respectueux de l’environnement ? Enquêtes et observatoires permettent au CETE d’apporter des réponses aux questions que se posent les collectivités et d’élaborer avec elles des outils de planification, souvent prédictifs. À la porte de Lyon, la démolition du Viaduc Mermoz, qui voyait l’autoroute A43 s’inviter dans la ville, a marqué la fin d’un type d’infrastructure qui divisait un quartier urbain et imposait la prééminence du « tout-auto ». La Direction Départementale des Territoires (DDT) du Rhône a sollicité l’intervention des experts du CETE pour évaluer les conséquences de cette démolition dans la durée. « Comment le quartier se recompose-t-il après avoir été si longtemps coupé en deux ? Comment les conditions d’entrée et de sortie de Lyon sont-elles modifiées par la suppression d’une infrastructure de transports importante comme le viaduc Mermoz ? Nous mettons en place pour le compte de la DDT les outils techniques d’une démarche partenariale de suivi et d’analyse de l’évolution du trafic routier et des encombrements, de l’utilisation des transports en commun ou du vélo, de la pollution atmosphérique, par comparaison avec l’état de référence établi avant les travaux, décrit Stéphane Chanut, directeur adjoint du département mobilités ; dans quelques années, il sera également intéressant de suivre la modification des déplacements induite par celle des grandes fonctions d’urbanisation du quartier, comme l’habitat et le commerce. » (www.cete-lyon.equipement.gouv.fr) : besoins des territoires, exploitation des réseaux et services de transport • CSTB (www.cstb.fr) : bâtiment, ville • ENTPE (www.entpe.fr) : enseignement, recherche • IFP (www.ifpenergiesnouvelles.fr) : énergies fossiles et énergies nouvelles • IFSTTAR (www.ifsttar.fr) : recherche, transports, sécurité • STRMTG (www.strmtg.equipement.gouv.fr) : transports par câble, transports guidés • SETRA (www.setra.equipement.gouv.fr) : transports, infrastructures • STAC (www.stac.aviation-civile.gouv.fr) : ingénierie aéroportuaire, sécurité. La COTITA se mobilise S tructure essentielle du travail collaboratif entre les collectivités territoriales et le réseau scientifique et technique, la COTITA Centre-Est (Conférence Technique Interdépartementale des Transports et de l’Aménagement) a créé un domaine « transports et mobilité durable » qui, entre autres activités, organise deux journées techniques par an sur des thèmes tels que la coordination des réseaux de transport public ou les transports à haut niveau de service. « Cet échange est essentiel pour prendre en compte toutes les contraintes comme celles du financement des transports publics et renforcer la cohérence entre les territoires dans les politiques de déplacement durable », explique Gaëlle Chapron, cheffe de l’unité territoires et offre de transport du CETE ; par exemple, concevoir un schéma de covoiturage impose de tenir compte des infrastructures et de l’organisation des transports publics, mais aussi de la dimension sociologique afin de n’exclure aucune population.» Le cas du département du Rhône est éloquent. Les habitants sont nombreux à travailler dans l’agglomération lyonnaise et à vivre au dehors. Le Grand Lyon organise les transports publics sur l’agglomération, tandis qu’à l’échelle du département, c’est le Conseil général. Ce dernier souhaitant déployer une nouvelle politique de déplacement, la question des périmètres et des interfaces entre les acteurs est centrale. Le CETE a pu contribuer à analyser les besoins, décrire l’offre de transport existante et future, puis fournir à la collectivité une méthode qu’elle pourra ensuite déployer seule. Contact Contact Stéphane Chanut, 04 72 14 31 43 Gaëlle Chapron, 04 72 14 32 62 Modes doux et Quartiers Vers des modes de déplacement plus durables Le CETE aide les collectivités à adapter leurs réseaux. Sans prétendre répondre à tous les besoins, les modes de déplacement doux offrent de réels avantages. À condition de les intégrer aux systèmes de déplacements. 3 P etite ville de 4000 habitants au sud du département du Rhône, Communay souhaitait réaliser un plan de déplacement durable (PDD) en droite ligne de son plan local d’urbanisme, et engager un plan de mise en accessibilité de la voirie et des espaces publics (PAVE) qui fasse la part belle aux modes de déplacement doux. L’intervention du CETE de Lyon a permis d’associer les deux démarches. « L’élaboration simultanée du PAVE et du PDD permet d’apporter des réponses plus cohérentes, plus complètes et plus intégrées aux besoins des communes, souligne Alain de Nayer, du département construction aménagement projet ; à titre d’exemple, le PAVE seul aurait pu préconiser un élargissement des trottoirs dans le centre de Communay afin de respecter les normes d’accessibilité en la matière. L’association avec le PDD a conduit à une proposition plus complète, celle de réaménager l’ensemble du centre-ville en une zone de rencontre. Un autre gage de succès a été la mobilisation d’élus, d’associations et d’habitants rassemblés au sein d’une commission pour exprimer leur ressenti, tant sur l’insécurité routière que sur les besoins de déplacement. » Commune de Communay Contact Alain De Nayer, 04 74 27 51 20 Émilie Vignon, 04 74 27 51 01 OBIS, des vélos à suivre P Véloroutes et voies vertes ont toute leur place dans les démarches de planification territoriale. L’envol des vélos verts E n s’intégrant aux SCOT et aux PLU, le schéma national des véloroutes et voies vertes donne un nouvel élan à l’usage des modes doux. Josiane Laville, du département construction aménagement projet, souligne que « tous les échelons de la puissance publique sont concernés, l’objectif étant d’établir un plan cyclable qui assure une programmation cohérente des réalisations d’itinéraires et des mesures d’accompagnement nécessaires aux déplacements à vélo ». La moitié des régions de France a approuvé son schéma, comme l’Auvergne, parmi les premières, avec l’appui du CETE de Lyon. Jean-Louis Pons, responsable de la mission nationale des véloroutes et voies vertes, se félicite de l’engagement des CETE : « 80% des déplacements auto correspondent à des trajets inférieurs à 5 km, soit la distance idéale pour un parcours en vélo. Il y a donc beaucoup à faire ! Mais comme le vélo s’inscrit dans une logique de territorialisation (le schéma national des véloroutes et voies vertes approuvé en mai 2010 représente 20 000 km d’itinéraires reliant villes et campagne) , il est nécessaire de disposer de relais locaux pour s’inscrire dans la cohérence et aplanir les difficultés qui, parfois, retardent des projets vraiment utiles. Les CETE apportent leur vision d’ensemble des déplacements et leur capacité à faire du benchmarking». articulièrement développé en France depuis l’apparition du Vélo’v à Lyon en 2005, le vélo en libre-service poursuit son chemin. 32 villes de différents pays ont mis en place ce système que plébiscitent les usagers. Loin des effets de mode, l’observatoire OBIS (Optimizing bike sharing in Europa, dont le correspondant pour la France est le CETE de Lyon) cherche à tirer les leçons de ces expériences fortement médiatisées. Bonne nouvelle, ces services sont de plus en plus reliés aux autres modes de transports publics, donc mieux intégrés aux politiques de mobilité. Le vandalisme et le vol, fléaux de la période pionnière, sont en baisse. Le problème majeur reste d’éviter que les usagers ne rencontrent trop de stations vides ou pleines, ce qui impose d’utiliser des véhicules à moteur pour redistribuer en permanence les vélos. Mettre en place des stations modulables et déplaçables, comme à Montréal, ou temporaires, comme à Paris, apporte un premier niveau de réponse. Contact Maxime Jean, 04 72 14 31 69 Olivier Richard, 04 72 14 31 82 Plus sur le web : www.obisproject.com Contact Josiane Laville, 04 74 27 51 34 Télécharger les fiches techniques : www.developpement-durable.gouv.fr/les-fiches-techniques-Veloroutes Un partage d’expérience international pour analyser le phénomène des vélos en libre-service (ici, les Vélo’V de Lyon). Déplacements urbains Un tramway nommé sécurité L 4 es projets de tramway qui fleurissent en France font régulièrement appel aux compétences du CETE de Lyon. « À Reims par exemple, le CETE intervient de manière continue depuis fin 2006 et sera présent jusqu’à la mise en service commerciale en avril 2011. Aujourd’hui la première ligne est dans sa phase d’essais qui fait l’objet d’un nouveau suivi de la part des services de contrôle de l’État. Le tramway dessert notamment des quartiers d’habitat dense et de gros équipements d’agglomération, franchit la rue piétonne et passe en site banal sur plusieurs centaines de mètres », résume Isabelle Basset, du département construction aménagement projet du CETE de Lyon. La mission se concrétise alors par des visites de terrain avant construction, l’analyse du projet d’aménagement aux différents stades d’avancement, de nombreux échanges avec le responsable du projet et tout autant de visites de sites. Autre spécificité : le tramway de Reims est dirigé par une société concessionnaire, MARS (Mobilité Agglomération RémoiSe), qui l’a construit et le gérera pendant trente ans. D’une esthétique audacieuse, choisie par les rémois eux-mêmes, ce tramway dont la première rame a été inaugurée en mars 2010 deviendra le centre névralgique du réseau de transports en commun. « Nous avons fait appel au CETE en tant qu’organisme qualifié agréé, jouant un rôle de second regard sur les aspects d’aménagement urbain de notre tramway, explique Olivier Pilloud, responsable sécurité du groupement constructeur Alstom Transport et groupe Bouygues (assurant la construction du projet pour le compte du concessionnaire) ; la conception de carrefours, l’insertion des voiries adjacentes, l’accessibilité des personnes à mobilité réduite, la logique de cheminement piéton, voilà autant d’exemples de nos attentes, toutes tournées vers la sécurité dont le CETE est un centre d’expertise reconnu. » Contact Isabelle Basset, 04 74 27 51 21 Le tramway de Reims : des couleurs audacieuses pour une insertion aussi respectueuse du centre-ville que des quartiers excentrés. La DDT de Haute-Savoie a réalisé son PDE L es plans de déplacements d’établissements, sur lesquels le CETE de Lyon dispose d’une belle expérience, se construisent en phases successives. La première est de déterminer les objectifs à atteindre. La DDT de Haute-Savoie, l’un des services d’État dont le CETE a accompagné la démarche, a repris l’objectif du «facteur 4» : diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. La première étape est une diminution de 10% en 2012, 15 % en 2014, 20 % en 2020... Lors de l’enquête déplacements effectuée en 2007 auprès des agents au cours de la phase de diagnostic, il était ressorti que 52 % d’entre eux utilisaient leur voiture en solo pour leurs déplacements domicile- Un présentoir garni d’informations qui encouragent à se déplacer autrement. travail et 66 % les voitures de service pour leurs déplacements professionnels. Ces taux devront descendre respectivement à 35 % et 58 % en 2014, puis 30 et 52 % en 2020. Le diagnostic comprend aussi une étude d’accès multimodal et l’élaboration d’un budget prévisionnel. Un plan d’action est alors proposé et mis en œuvre. Ensuite, il s’agit de maintenir la dynamique de la démarche grâce à une communication régulière. « La DDT de Haute-Savoie a déjà engagé bien des réalisations concrètes, décrit Maxime Jean : des vélos classiques et électriques sont mis à disposition pour les déplacements professionnels, de même que des tickets de bus et de TER. Le parc de véhicules de services est progressivement réduit et renouvelé avec des modèles de voitures les moins émettrices de CO2. Les agents peuvent aussi bénéficier de conseils personnalisés sur l’utilisation des transports collectifs, du vélo, du covoiturage. Une journée annuelle du vélo au travail est organisée. Des fiches d’accès multimodal, décrivant les principaux déplacements, des présentoirs « Se déplacer autrement », une information régulière sur l’intranet, sont mis en place, car une communication régulière est essentielle pour pérenniser de nouvelles habitudes de déplacements. » Le transport par câble peut-il décoller en France ? À Medellin (Colombie), à Constantine et Alger, en Italie, partout où l’altitude s’accompagne d’une forte densité d’urbanisation, le transport par câble a quitté les pistes de ski pour survoler les centres villes. Sous l’impulsion des élus en charge des transports publics et des différents acteurs du secteur, le STRMTG et le CERTU ont conjointement confié au CETE de Lyon et au CETE Méditerranée une étude prospective sur ce mode de transport en milieu urbain et péri-urbain, avec l’analyse des solutions déployées sur les différents continents pour en évaluer la pertinence. « Les contraintes d’exploitation et l’articulation avec l’ensemble du réseau de transports collectifs, soulèvent des questions importantes, tout comme le fait de faire survoler du foncier privé par une installation publique », analyse Gaëlle Chapron, au département mobilités du CETE. L’étude en cours, dont les conclusions seront livrées au printemps prochain, rassemble des experts en économie des transports et des spécialistes de l’insertion urbaine des transports publics. Contact Gaëlle Chapron, 04 72 14 32 62 Les défis de l’accessibilité Rendre les réseaux de transports collectifs accessibles aux personnes à mobilité réduite d’ici à 2015, c’est la ligne tracée par la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. « Toutes les mobilités réduites sont à prendre en compte dans les aménagements de la chaîne du déplacement, du domicile à sa destination, en passant par la voirie et le transport collectif : aménagements des arrêts bus, des bureaux de vente de titres et d’accueil, des espaces d’échanges intermodaux et des bus », explique Anne Le Ruyet, du pôle accessibilité du CETE de Lyon, un pôle transversal traitant du bâti, de la voirie et des transports. Le CETE a contribué aux efforts réalisés par le CERTU et la DGITM pour fournir aux autorités organisatrices de transports un cadre méthodologique leur permettant d’élaborer leur schéma directeur d’accessibilité. Il a également assisté des collectivités sur le terrain dans l’élaboration de leur politique de mise en accessibilité. Contact Contact Maxime Jean, 04 72 14 31 69 Anne Le Ruyet, 04 72 14 31 56 Réseaux de transport Stratégies de régulation : de l’observation à la décision Optimiser les conditions de déplacement sur les infrastructures existantes, mieux exploiter le réseau routier déjà en place, notamment par la régulation dynamique des trafics et le renforcement de la sécurité, l’exploitation dynamique ouvre des perspectives innovantes. À la demande de la direction interdépartementale des routes de l’Est, qui souhaite mettre en place des systèmes de régulation dynamique des vitesses limites autorisées entre Nancy et le Luxembourg, le CETE de Lyon « effectue une simulation du trafic sur le sillon lorrain à partir d’un logiciel expert. Une fois représentée la situation actuelle sur la base des données collectées, nous pouvons simuler la mise en place des limitations variables de vitesse, et évaluer leurs effets : fluidité du trafic, émission de polluants, risques pour la sécurité sont passés au crible », indique Stéphane Chanut, directeur adjoint du département mobilités. Quand les VRU suivront l’algorithme À Grenoble, le déploiement de la régulation dynamique des vitesses entre dans une phase opérationnelle pour contribuer à résoudre les problèmes de congestion des voies rapides urbaines (VRU) du sud de l’agglomération. Pour le compte de la direction interdépartementale des routes Centre-Est, le CETE travaille avec l’institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA) sur l’élaboration d’un algorithme, qui devrait faire l’objet de tests au second semestre 2011. Cet outil, qui sera alimenté par la base des données des stations de comptage, permettra de calculer la limite de vitesse optimale et de réguler le trafic, heure par heure. Contact Stéphane Chanut, 04 72 14 31 43 L’interdiction de dépassement des poids lourds, mise en place sur l’A47 entre Givors et Saint-Chamond (Loire) fait l’objet d’une étude de ses impacts par le CETE depuis août dernier. Respect de l’interdiction, débits écoulés, vitesses constatées, encombrements, espaces entre les véhicules, impacts sur les entrées de l’autoroute sont analysés à partir de boucles de comptage et de caméras. Régulation de vitesse aujourd’hui, simulation dynamique pour demain. Le temps des transports intelligents L ’application des nouvelles technologies de l’information et de la communication au domaine des transports a été baptisée du nom d’Intelligent Transportation Systems (ITS). L’appellation rassemble les applications avancées qui visent à fournir des services innovants liés aux différents modes de transport et à la gestion de la circulation. Ces services permettent aux usagers d’être mieux informés et d’utiliser de manière plus sûre, coordonnée et intelligente les différents réseaux de transport. Il s’agit de systèmes de gestion du trafic (capteurs, télécommunications…) et de localisation, de services d’information des transports publics, d’outils d’aide à la conduite dans les véhicules, de systèmes de paiement électronique, de radars automatiques, etc. Une directive européenne de 2010 a imposé à chaque État membre de l’Union de faire le bilan du déploiement de ces systèmes et de décrire les actions envisagées sur 5 ans. Le CETE de Lyon contribuera avec les services techniques centraux du ministère à cette action dont le but est d’harmoniser à terme les systèmes entre pays de façon à assurer leur compatibilité et leur continuité, notamment aux passages des frontières (mesures coordonnées de gestion trafic et information aux usagers par exemple). Contact Stéphane Chanut, 04 72 14 31 43 Plus sur le net : www.transport-intelligent.net/index3.php Grenoble : la mobilité mobilise À la demande du Conseil général de l’Isère, un forum citoyen sur les déplacements dans l’agglomération grenobloise a été organisé le 24 septembre 2010. Ce forum a permis à de nombreuses associations de formuler des propositions pour améliorer les conditions de déplacements autour de la capitale dauphinoise. « Les observateurs ont été surpris par le nombre et la richesse de ces propositions. Sans attendre une grande infrastructure miracle, beaucoup préconisent d’associer un ensemble de solutions, comme les transports collectifs, l’exploitation routière mais aussi le covoiturage, les chemins de fer, le vélo, le câble, avec un dispositif de financement par l’instauration d’un péage urbain », fait remarquer Olivier Richard, de l’unité évaluation des politiques et des systèmes de déplacement. Le Conseil général de l’Isère demande maintenant au CETE d’analyser ces trente-huit propositions, en partenariat avec un bureau d’études. Ils en présenteront les conclusions lors d’un deuxième forum citoyen, début 2011. Contact Laurent Lambert, 04 74 27 53 30 Françoise Mermoud, 04 72 14 31 58 Olivier Richard, 04 72 14 31 82 5 Sécurité La sécurité au coeur de la mobilité Étudier la sécurité des infrastructures, enquêter sur l’accidentalité d’itinéraires ou de territoires, mettre au point des méthodes d’études et mener des recherches : trois types d’interventions aussi indispensables que complémentaires pour renforcer la sécurité des déplacements, diminuer le nombre de morts et de blessés sur les routes. 6 A fin d’assister les gestionnaires de voiries dans la connaissance et la compréhension de l’accidentalité sur les réseaux dont ils ont la charge, le CETE de Lyon applique une méthode qui permet de déterminer les enjeux de sécurité, diagnostiquer un territoire, un itinéraire ou encore une catégorie d’usagers. Cela permet de prendre des mesures correctives : modifier les itinéraires dangereux, créer plus d’aires de repos, identifier des points de contrôles, mettre en place des actions visant certaines catégories d’usagers, etc. L’analyse des PV d’accidents et l’observation locale conduisent les experts du CETE à proposer aux collectivités des recommandations adaptées au diagnostic, « car il n’existe jamais de solutions toutes faites », comme le rappelle Geneviève Rul. Le CETE intervient aussi dans le programme d’inspection de sécurité routière des itinéraires qui concerne le réseau routier national, tous les trois ans. Les inspecteurs sillonnent ces routes en relevant tous les risques potentiels, tels qu’incohérence ou manque de signalisation, présence d’obstacles bâtis ou naturels... Afin de faire progresser la connaissance en matière de sécurité routière, le département laboratoire de Lyon mène quant à lui des recherches sur le comportement physique des poids lourds (comme le renversement), mais aussi sur l’adhérence des chaussées : le groupe adhérence et sécurité a un rayonnement Analyser l’accidentalité d’un territoire, d’un itinéraire ou d’une catégorie de véhicules, passe par des observations de terrain. international en la matière. Au département laboratoire de Clermont-Ferrand, ce sont les déplacements en conditions de brouillard et de pluie en lien avec la sécurité qui sont étudiés. « Le plus du CETE, c’est de faire un lien direct entre l’accidentologie et la recherche, la simulation et le réel », souligne Geneviève Rul. Contact Département mobilités : Geneviève Rul, 04 72 14 31 34 Département laboratoire de Lyon : Véronique Cerezo, 04 72 14 32 01 Département laboratoire de Clermont-Ferrand: Michèle Colomb, 04 73 42 11 29 Une approche probabiliste du risque d’accident Deux thèses de doctorat portant sur l’approche probabiliste du déclenchement d’alerte pour un véhicule en situation accidentogène sont actuellement co-encadrées par le département laboratoire de Clermont-Ferrand, celui de Lyon, l’ENTPE et l’université de Clermont-Ferrand. Elles contribueront à pouvoir prévoir, en entrée de virage, le pourcentage de risques d’accident qu’encourt un véhicule. Un panneau lumineux (ou un système à bord du véhicule) pourrait avertir le conducteur de la dangerosité de la situation. Contact Frédéric Bernardin, 04 73 42 10 87 - Mohamed Bouteldja, 04 72 14 33 27 Le département laboratoire de Clermont-Ferrand fait la pluie et... le brouillard É quipement unique en Europe, le CETE de Lyon dispose au sein de son département laboratoire de ClermontFerrand d’une salle de brouillard d’une trentaine de mètres de long, très sollicitée par l’administration, le réseau scientifique et technique du ministère et les équipementiers automobiles, quand ce ne sont pas les universités étrangères, comme ces Lettons venus étudier les conditions de visibilité dans un brouillard comparable à la capacité de vision d’un œil atteint de cataracte. Dans le cadre du projet Innov@pôle, cette salle de brouillard vient de se doter d’un système de production de pluie artificielle. « Des buses se chargent d’envoyer une eau comparable à une chute de pluie faible, moyenne ou forte. Un capteur, de type spectropluviomètre, permet de caractériser cette pluie. Il est ainsi possible de mesurer et de contrôler la pluie produite », témoigne Frédéric Bernardin, de l’unité technique mobilité durable et sécurité. Prochaine étape, dans le cadre du projet FUI SURVIE, l’acquisition en cours d’un système spécifique de production de pluie sur pare-brise pour mieux comprendre les mécanismes de perception. Contact Michèle Colomb, 04 73 42 11 29 Frédéric Bernardin, 04 73 42 10 87 Sécurité Deux roues motorisés, une priorité nationale « S i la sécurité routière s’est incontestablement renforcée depuis 2005, celle des conducteurs de deux roues motorisés reste préoccupante. C’est pourquoi une concertation nationale sur leur sécurité a été lancée par la préfète Michèle Merli, Déléguée interministérielle à la sécurité routière, qui a fait de cette question une priorité », explique Geneviève Rul, de l’unité sécurité des déplacements au CETE de Lyon. Gestionnaires de voiries, associations d’usagers, assureurs, auto-écoles, constructeurs et équipementiers, réseau scientifique et technique se sont rassemblés pour proposer des décisions concrètes. À la demande du CERTU, le CETE assiste chaque groupe de travail au sein de cette concertation : accidentalité, formation, véhicules, équipements et infrastructures. Il s’appuie sur sa connaissance du terrain, tant pour analyser les scénarios d’accidents, observer les comportements routiers que rassembler les compétences autour de cet enjeu. Cela consiste par exemple à observer les remontées de files de véhicules pratiquées par les motards : dangereux ou non ? Le CETE dispose aussi d’informations sur l’utilisation des deux roues, grâce aux nombreuses enquêtes ménages liées aux déplacements. « Rapporté au nombre total de déplacements, l’usage des deux roues est très limité, mais il se développe, surtout en Île-de-France pour des raisons de congestion du trafic et en PACA en raison de la météo plus favorable qu’ailleurs. Autrement dit, le risque d’accident croît lui aussi à la même vitesse », fait remarquer Jean-Philippe Darbour au département mobilités du CETE. Guide « prise en compte du motocycliste » Ce guide, destiné aux techniciens chargés de la conception et la gestion des voiries et aménageurs, apporte les connaissances spécifiques aux deux roues motorisés. Il a été publié par le SETRA (Service d’étude sur les transports, les routes et leurs aménagements) et le CERTU (Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les contructions publiques) en 2000. Plusieurs CETE de France ont contribué à l’actualisation des connaissances sur le sujet. À télécharger gratuitement sur le site www.certu.fr Contact Geneviève Rul, 04 72 14 31 50 Brève À noter : le CETE de Lyon a pris une part active à la journée d’échanges sur la Sécurité routière des usagers de 2 roues motorisés organisée à Lyon par la COTITA Centre Est (Conférence Technique Interdépartementale des Transports et de l’Aménagement) le 16 novembre. Sur le net : www.cotita-centre-est.fr/spip.php?article135 Pour des passages à niveau plus sûrs J uin 2008, sur le passage à niveau d’Allinges, en Haute-Savoie, un bus scolaire est broyé par un train, causant la mort de sept collégiens. L’émotion touche tous les Français. Le gouvernement lance un programme d’actions qui passe d’abord par l’analyse de tous les passages à niveau. « Le réseau des CETE s’est mobilisé aux côtés des DREAL, de RFF et de la SNCF, explique Georges Dias au département laboratoire de ClermontFerrand ; il faut savoir que la France compte plus de 16000 passages à niveaux et qu’aucun ne ressemble tout à fait à l’autre. » Supprimer les passages les plus dangereux s’avère parfois indispensable et le coût de la mesure est élevé, il avoisine les 5 millions d’euros. Mais il existe bien d’autres manières d’améliorer la sécurité : « Rendre les feux rouges d’arrêt plus visibles en augmentant leur diamètre et en les équipant de diodes, peindre des croisillons sur la chaussée pour bien rappeler que tout arrêt est interdit, limiter la vitesse à 50 km/h, comptent parmi les mesures qu’il convient d’évaluer sur le terrain », énumère Georges Dias. Après avoir formé les auditeurs, assisté ou conduit directement certains audits, les CETE peuvent être chargés de suivre et évaluer ces nouvelles signalisations. 16 000 passages à niveau en France, tous analysés pour en réduire la dangerosité. Contact Georges Dias, 04 73 42 10 54 7 Risques / Environnement Alertes et scénarios de crise Migrations estivales, chutes de neige… Tout ce qui ralentit brutalement le trafic nécessite l’intervention de services opérationnels comme le CRICR. Le CETE les appuie en réalisant des études prédictives sur des scénarios de crise. 8 L e saviez-vous ? C’est à Bron, sur le site du CETE, qu’est situé le CRICR Rhône-Alpes Auvergne, dont le nom est si souvent cité en cas de difficulté sur le front de la circulation. S’il est la pointe émergée de l’iceberg, cet organisme interministériel sous l’autorité du Préfet, s’appuie sur l’ingénierie du CETE pour prévenir et résoudre les crises. L’essentiel tient en trois lettres : PGT, pour Plan de Gestion du Trafic. « Le plan Palomar, le plan neige Vallée du Rhône, sont des PGT, explique Frédéric Evesque, chef de l’unité exploitation et gestion dynamiques des trafics. Ils sont construits sur des mesures d’information, d’itinéraires alternatifs ou de stationnement temporaire des PL, et décrivent l’organisation destinée à faire face aux événements tels que les migrations estivales, les intempéries ou les accidents graves. Tel un chef d’orchestre, le CRICR les met en musique au quotidien auprès de nombreuses autorités et divers gestionnaires de voirie. » Et s’il fallait évacuer Grenoble en moins de 24 heures ? Mais que se passerait-il si, comme à la Nouvelle Orléans en 2005, une ville française devait être évacuée au plus vite ? La ville de Grenoble a été choisie pour être l’objet d’une singulière étude. Il était une fois… une crue exceptionnelle qui entraînerait la rupture du barrage de Montenard, situé en amont de l’agglomération. En moins de 24 heures, les 400 000 habitants devraient avoir quitté les lieux. L’équipe de l’unité évaluation des politiques et systèmes de déplacement a fait ses calculs : la modélisation des flux de circulation a montré que ce délai ne pourrait être tenu sans mesures spécifiques de gestion du trafic, comme par exemple une mise à sens unique de l’autoroute en direction de Lyon. La modélisation dynamique en cours a pour objectif de fournir des résultats plus précis sur le déroulement de l’évacuation. Contact Frédéric Evesque, 04 72 14 31 27 La Maurienne écoute Le CETE de Lyon s’est fait une spécialité des études de bruit ferroviaire, réalisées notamment pour le compte de RFF. Il intervient soit en assistance à maîtrise d’ouvrage, nationale et régionale, soit en pilote des programmes de recherche, comme en Maurienne. La vallée savoyarde s’est mise à l’écoute de son important trafic ferroviaire, au moyen d’études d’impacts très perfectionnées : enquête sociologique sur la perception du bruit par les habitants, influences saisonnières et météorologiques, phénomènes de réverbération, analyse des sources de bruit et de leur diffusion, restitution sonore et visuelle. « Les outils de la recherche nous permettent d’apporter des réponses aux questions du public », indique Xavier Olny, de l’unité environnement et santé. Achevée fin 2010, cette étude aura duré 18 mois. Contact Xavier Olny, 04 74 27 51 74 Coup de frein sur les gaz R éduire la vitesse en agglomération permettrait-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ? C’est la question que la DDT du Rhône a posé au CETE de Lyon après l’adoption du Plan de Protection de l’Atmosphère de l’agglomération lyonnaise, en juin 2008, par les préfectures des départements de l’Ain, de l’Isère et du Rhône. 130 communes sont concernées. Ce plan prévoit une série de mesures destinées à améliorer la qualité de l’air et atteindre les objectifs fixés par la réglementation européenne, et d’autres pour améliorer les connaissances et la coordination des documents de planification, comme les SCOT. Un premier état des lieux, ainsi qu’une action de veille internationale, ont montré qu’un gain réel pouvait être espéré. Trois scénarios de limitation des vitesses sont en cours d’élaboration, qui donneront lieu début 2011 à des simulations de la situation future. Ces simulations permettront d’évaluer les effets attendus de chaque scénario sur les conditions de trafic et le report modal, et en lien avec l’agence Coparly (Comité pour le contrôle de la pollution atmosphérique dans le Rhône et la région lyonnaise), sur les émissions de polluants et la qualité de l’air. Le résultat de ces simulations et la faisabilité et lisibilité des mesures orienteront la préconisation finale. Contact Sylvain Belloche, 04 72 14 30 73 + Sur le web : www.ppa-lyon.org Vitesse et pollution : études et scénarios pour réduire... les deux ! CETE INFO Journal du Centre d’Études Techniques de Lyon 25, avenue François Mitterrand, Case n°1, 69674 Bron Cedex www.cete-lyon.developpement-durable.gouv.fr Directeur de la publication : Bruno Lhuissier Rédacteur en chef : Pierre Boillon Rédaction : Jean REMY - Intelligible Photos : MEDDTL Maquette : CETE de Lyon - Unité gestion de la connaissance - communication Réalisation : Naturine Tous droits de reproduction réservés.