Se mettre debout avec le souffle de Dieu Se mettre debout avec le

Transcription

Se mettre debout avec le souffle de Dieu Se mettre debout avec le
Regard’une foi
PA R
DA
N I E L
R
E I S T
Se mettre
debout avec
le souffle
de Dieu
Permettez-moi de partager quelques réflexions autour du
texte d’Ezéchiel 37, 1-4, 9-10
« 1-4 La main de L’Eternel fut sur moi, et l’Eternel me fit
sortir en esprit et me déposa dans le milieu de la vallée ;
celle-ci était remplie d’ossements. Il me fit passer tout
autour. Il me dit : Fils d’homme, ces os pourront-ils revivre? Je répondis: Seigneur Eternel, c’est toi qui le sais ! Il
me dit : Prophétise sur ces os ! Tu leur diras : Ossements
desséchés, écoutez la parole d’Eternel !
9-10 Esprit, viens des quatre vents, souffle sur ces morts,
et qu’ils revivent ! Je prophétisai selon l’ordre qu’il m’avait donné. Et l’Esprit vint en eux, ils reprirent vie et se tinrent sur leurs pieds. C’était une très, très grande armée.»
1-Le constat : ces ossements, dit Dieu à la suite du récit,
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c’est toute la maison d’Israël. Déportés et exilés à
Babylone en -589, les Israélites ont tout perdu. Ils sont
déracinés, sans repères, dispersés et sans Temple ils ne sont
rien. Le peuple ne forme plus une nation, il est disloqué,
comme mort. Notre prophète ose souligner le détail : les
ossements sont desséchés, c’est-à-dire que la mort rôde
depuis longtemps.
N’attendant plus rien de Dieu, se disant abandonné de
Lui, le peuple est sans espérance. Dans nos existences,
notre paroisse, nos projets professionnels, il faut bien
avouer que l’espérance est parfois difficile et que nos vies
sont parfois bien arides.
2-Une parole d’homme : Surgit la question : « Ces ossements peuvent-ils revivre ? » A notre surprise, celui qui
pose la question d’un recommencement possible n’est
autre que Dieu. Puisque Dieu lui-même ose cette
question, nous aussi nous pouvons, et même nous devons
la poser.
On attend du prophète une réponse assurée et ferme du
genre : « oui, bien sûr la vie peut reprendre le dessus. » A
notre grand étonnement, Ezéchiel répond : « Seigneur,
c’est toi qui le sais ». Lâcheté, manque de foi ? Cette
réponse nous est apparue au contraire comme le point de
départ de l’espérance. Après l’effondrement des illusions
et des certitudes, elle signifie : « Seigneur, je m’en remets
entièrement à toi, Seigneur, c’est toi qui le sais ».
« Ces ossements peuvent-ils revivre ? Notre situation
peut-elle changer ? Seigneur, c’est toi qui le sais ». Voilà le
commencement de la confession de foi qui va rythmer
désormais toute la suite du récit. Déposer et remettre
toute chose devant le Dieu « des possibles », attendre et
demeurer disponible dans l’optique d’un changement
possible, voilà tout le début de l’espérance.
3-Parole et action de Dieu : Et Dieu prend les choses en
main. Il parle et agit : les ossements se réarticulent et la
chair croît sur les nerfs. Cet assemblage s’ordonne mais
reste inerte ! Dieu ose aller plus loin : l’Esprit souffle sur
les morts et leur redonne vie : notre Créateur est sans
limites !
Il nous ouvre un avenir de ce côté-ci de la vie, il nous
offre de nouveaux recommencements. Là où le courage et
la volonté s’effritent, là où la solidarité est émiettée,
l’Esprit Saint s’offre à nous comme un ballon d’oxygène.
Ne confondons pas cette « réanimation » et la résurrection du Christ dont nous parle le Nouveau Testament qui
elle est signe décisif de la victoire de Dieu.
Ezéchiel ( son nom signifie : « Eternel fortifiera » ) nous
enseigne que Dieu prend l’initiative de guérir les hommes
de leurs découragements et que la force de l’Esprit-Saint,
à l’œuvre dans la résurrection, peut avoir des retombées
dans nos vies et notre paroisse….
Alors mettons–nous debout ! Et Bonne Pâques à tous :
qu’elle soit synonyme de Renouveau et de Résurrection.

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