1 Chères Amies, Merci tout d`abord, merci à vous toutes d`avoir r

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1 Chères Amies, Merci tout d`abord, merci à vous toutes d`avoir r
Meeting femmes -­‐ 13 mars 2014 Discours de Mme Sonia Lagarde Chères Amies, Merci tout d’abord, merci à vous toutes d’avoir répondu présentes à notre invitation. Je vais vous faire une confidence : Voici maintenant plusieurs semaines après avoir pris la décision de présenter ma candidature à cette élection municipale, et au-­‐delà des espoirs qu’elle suscite pour chacune d’entre nous je l’espère, j’avais une seule véritable certitude quant à la manière d’organiser notre campagne, je voulais qu’à l’image du meeting que nous avions organisé voici près de deux ans avec Hélène Iékawé, à la veille des législatives, cette campagne compte un moment spécifiquement dédié aux femmes. Cette idée, je le sais, peut surprendre, et au fond on pourrait se poser la question suivante : pourquoi ne pas avoir invité les hommes à participer à un meeting qui se veut d’abord citoyen, au moment précisément où l’avenir de notre ville est en passe, dans quelques jours à peine, de se décider ? La réponse est simple, c’est parce que je voulais un moment juste entre nous, car il y a dans ce choix, une part de symbole. En janvier dernier, alors que nous examinions à l’Assemblée nationale, le projet de loi pour l’égalité hommes-­‐femmes, s’est posée la question d’une actualisation de la Loi Veil sur l’IVG. A cette occasion et pour préparer mon intervention dans l’hémicycle, j’ai voulu me replonger dans les débats qui avaient accompagné en 1975 1 l’adoption de cette loi et j’ai relu le discours admirable qu’avait alors tenu Simone Veil, ministre d’un gouvernement dont les soutiens naturels au Parlement étaient alors, on s’en souvient, largement opposés à ce texte. Je dois le dire, j’ai été frappée par ce discours, par le courage de cette femme d’exception, où elle semble s’excuser de soulever une question telle que l’IVG devant une assemblée composée presqu’intégralement d’hommes. Si j’ai souhaité un meeting réservé aux femmes, c’est parce qu’il n’y a pas si longtemps, on trouvait juste, légitime et normal que des hommes se prononcent sur une question aussi difficile sans que nous les femmes, n’ayons finalement été consultées. Si j’ai voulu ce meeting, c’est que comme beaucoup d’entre vous, j’appartiens à cette terre du bout du monde qui est une terre française. Il ne faut pas oublier qu’en France et donc ici, nous étions dans un pays où, même si le droit de vote était acquis, une femme ne pouvait pas travailler, ni même ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de son mari. Dans cette France-­‐là, une femme ne pouvait pas même disposer librement de son corps. Cette France-­‐là, cette Nouvelle-­‐Calédonie-­‐là, c’est le courage de quelques-­‐uns, des femmes et des hommes d’ailleurs qui l’ont changée. Si la France a changé, elle le doit au Général de Gaulle, qui a la tête du Gouvernement provisoire décida en 1944, de donner aux femmes ce droit essentiel qu’est le droit de vote. Si la France a changé, elle le doit à Lucien Neuwirth, dont l’obstination permit d’autoriser la pilule. 2 Si la France a changé, elle le doit bien sûr à l’immense courage de Simone Veil, elle le doit aussi à toutes celles qui se sont battues pour instaurer la parité sur les listes électorales y compris de nombreuses calédoniennes comme Marie-­‐Noelle Thémereau. N’est-­‐ce pas Simon Loueckhote, n’est-­‐ce pas Eric Gay ? Et on pourrait en rajouter sur la liste ! On le doit aussi à des femmes moins connues, comme Yvette Roudy et Catherine Génisson, qui ont porté ce principe si simple, si évident et pourtant si peu respecté, qu’est l’égalité professionnelle. Cette idée selon laquelle hommes et femmes ont droit aux mêmes opportunités de carrière professionnelle, et celle plus simple, et plus évidente encore, selon laquelle à travail égal, hommes et femmes méritent le même salaire. Mes chères amies, parce qu’au-­‐delà du symbole que peut représenter ce meeting, j’ai une conviction aussi ardente que profonde : notre société, je pense à la société française dans son ensemble mais aussi à notre société calédonienne, notre société doit continuer de changer. Pour cela, nous portons, nous les femmes une responsabilité particulière, car l’égalité entre hommes et femmes c’est, à mon sens, le chemin vers une société à la fois plus protectrice et plus équitable. Cette responsabilité, nous devons en être conscientes, tout est plus dur lorsqu’on est une femme, qu’il s’agisse de faire carrière dans le monde du travail ou même, et je peux en témoigner, de se présenter à une élection. Pour autant, de même que les femmes qui nous ont précédées nous ont permis de vivre dans un pays plus juste, ce que nous faisons 3 aujourd’hui, nous ne le faisons pas seulement pour nous-­‐mêmes, nous le faisons surtout pour celles qui viendront après nous, nous l’offrons aux générations futures. Voici près de deux ans, vous m’avez fait l’honneur de me désigner pour vous représenter sur les bancs de l’Assemblée nationale et j’en ai retiré une immense fierté, non pas tant celle d’être la première femme députée de Nouvelle-­‐Calédonie, mais plutôt celle d’avoir pu montrer et notamment aux plus jeunes, qu’une calédonienne pouvait être député. Oui, c’était possible, cela a été possible, et que peut-­‐
être demain, vous me confierez les clefs de Nouméa. Plus qu’une fierté, c’est un espoir, celui que je forme pour toutes nos jeunes en les invitant à ne pas, à ne jamais, s’interdire de rêver lorsqu’elles pensent à leur avenir. Alors que faire de cette responsabilité ? Et bien il faut agir. Je reprendrai l’exemple des dernières élections législatives : avec 155 femmes élues, nous avons atteint en 2012 un record historique, 155 femmes face à 422 hommes, nous sommes encore très loin de la parité, et au rythme où vont les choses, celle-­‐ci ne sera pas atteinte avant 15 ans. J’ai déjà parlé de l’égalité professionnelle, c’est-­‐à-­‐dire à la fois de l’égalité des carrières et de l’égalité des salaires et toutes ici, nous mesurons le chemin qui reste devant nous. Mais il y a un sujet plus grave, plus urgent encore, je veux bien sûr parler des violences conjugales, des violences tout court. Nous détenons ici un bien triste record, celui des femmes victimes de violences, une sur 4. Une femme sur 4 est chez nous victime de violences. J’insiste sur ce chiffre, car les violences faites aux femmes, 4 c’est à mon sens, la plus inacceptable, la plus intolérable des inégalités. J’ai eu l’occasion de le dire à l’Assemblée nationale lors du débat sur l’égalité hommes / femmes et je vous le dis ce soir, il nous faut agir. D’abord pour donner aux femmes le courage de porter plainte lorsqu’elles sont victimes, de les soutenir vers l’émancipation, vers l’insertion et vers le retour à la dignité. Nous devons agir collectivement pour que ces violences cessent. Plus largement, il nous faut être conscientes de nos responsabilités en tant que femmes, et il nous faut agir pour l’égalité entre les sexes, dans toutes ses dimensions. Il reste bien du travail à faire, le chemin est encore long, il est parsemé d’embûches, cependant, notre volonté et notre détermination sont là, et c’est bien toutes ensemble que nous y parviendrons. Mes chères amies, Il faut que ça change, c’est comme pour Nouméa, il faut que ça change ! Notre programme pour Nouméa est réaliste et concret, il repose sur 12 années d’expérience au sein du conseil municipal. Rien de pharaonique, rien d’utopique avec 40 milliards pour le quai Ferry ou un déplacement de l’aérodrome de Magenta en baie de Koutio. C’est juste du bon sens, du pragmatisme, du réalisable. Il se décline en 4 thèmes : Pour Changer, Nouméa a besoin de sécurité. Il est temps de rétablir les principes républicains d’autorité et de respect de la loi. Chacun doit prendre ses responsabilités et le rôle du 5 maire est de se porter en 1ére ligne de ce combat. Je ferai donc de la sécurité des Nouméennes et des Nouméens la priorité des priorités. Pour changer, Nouméa a besoin de démocratie. Construire une ville moderne et intelligente, c’est fédérer les énergies et les initiatives. C’est créer les conditions d’une vraie gestion participative en associant les représentants des quartiers à la réflexion et à la définition des projets. Construire une seule et même ville en offrant à toutes et à tous, quel que soit le quartier où il habite, une vraie qualité de vie, c’est bien ce qui nous anime, c’est bien ce qui nous motive, c’est tout le sens de notre programme. Pour changer, Nouméa a besoin de justice et de solidarité. Les quartiers Nord ont été délaissés. La fracture est de plus en plus visible en termes d’aménagement urbain et de qualité de vie et c’est toute la ville qui en subit les conséquences. Alors, oui, Je veux construire une seule et même ville où les Nouméens vivent ensemble et non pas cohabitent dans la méfiance. Pour changer, Nouméa a besoin d’une vision ambitieuse de l’avenir. Avec vous, je veux réveiller Nouméa, faire battre son cœur et vivre ses quartiers, en soutenant la créativité et les initiatives, en fédérant les talents et les énergies. Pour cela, nous devons donner plus de place à la culture et aux artistes, valoriser le sport, mieux mettre en valeur notre histoire, défendre notre patrimoine et notre environnement. Nous devons prendre en compte les aspirations de notre jeunesse, de nos seniors. 6 A la base de mon engagement, il y a, chères amies, la volonté et la fermeté. Il en faut, croyez-­‐moi encore plus lorsqu’on est une femme. J’ai notre capitale chevillée au cœur et je sais qu’elle mérite mieux. J’ai toujours défendu mes idées et mes projets et je me battrai encore pour faire avancer Nouméa. Nouméa doit changer et plus que changer, Nouméa doit se réveiller. Nous sommes dans un pays de soleil, nous avons un patrimoine aussi bien naturel que culturel d’une richesse hors du commun, et j’ajouterai que nous avons l’espoir de devenir, demain enfin une destination touristique de premier plan, et pourtant… Pourtant, soir après soir, Nouméa et son centre-­‐ville continuent de sonner désespérément creux, désespérément vide. Vous le connaissez toutes, ce triste spectacle d’une fontaine à l’arrêt, d’un kiosque à musique sans musique, sans théâtre de plein air, des terrains de sports fermés aux sportifs le soir, des rideaux de fer qui se baissent, et des rues qui se vident avant même que la nuit ne tombe. Aussi, je vous le demande, que penser d’une ville où la vie s’arrête dès 5 heures de l’après-­‐midi ? Ce que je veux pour Nouméa, au fond, c’est que notre ville retrouve le fil de son destin, celui d’une ville ouverte et rayonnante, active et attractive, qu’elle redevienne pour la Nouvelle-­‐Calédonie une capitale dont on soit fier. Ce que je veux pour Nouméa, c’est que cette élection sonne l’heure du réveil et celle du changement. Ce changement, mes chères amies, il passe par les femmes, et pas seulement par moi. Ce changement, il passe par chacune d’entre 7 vous et par toutes les Nouméennes sans oublier les nouméens bien sûr. L’enjeu, le véritable enjeu de cette élection municipale est en réalité bien plus large, c’est d’abord et avant tout admettre l’absolue nécessité de poser, sur chacun des défis auxquels nous faisons face, un nouveau regard, un regard qui soit plus attentif à la réalité de ce que nous vivons et de poursuivre un seul et même objectif, une qualité de vie pour toutes et tous quel que soit le quartier où il habite. L’enjeu, c’est aussi le regard que vous portez sur notre ville, parce que vous en mesurez les injustices et les échecs, parce que vous comprenez les besoins et les aspirations de notre jeunesse et celle de nos quartiers, mais surtout parce que vous savez que rien ne changera vraiment sans audace et sans courage. Alors mes chères Amies, en cette soirée du 13 mars, soit désormais 10 jours à peine avant le premier tour, j’en appelle, avec chacune de celles qui m’ont fait l’honneur de s’associer à ma candidature, qui m’ont accordé leur confiance tout comme je leur accorde la mienne, ces nouméennes engagées pour leur ville qui sont ici ce soir à mes côtés, à vos côtés, ensemble, nous en appelons une nouvelle fois à votre soutien et à votre totale mobilisation. 8 Vous avez une seule question à vous poser pour cette élection, soit vous choisissez la continuité et l’immobilisme et là vous avez deux candidats de choix, les champions des promesses mais pas des idées sinon ça se saurait depuis longtemps vu tout le temps qu’ils ont passé aux commandes, ce sont les 2 G ( Gaél et Gaby), en plus, ils ne savent pas qu’en Europe on envisage déjà la 5G, c’est pour vous dire si ils ont du retard, soit c’est Sonia, parce que oui je l’affirme ici, avec moi, avec nous, avec vous, ça va changer ! Mes chères amies, les 23 et 30 mars, vous aurez l’occasion de faire basculer le destin de notre ville, vous aurez l’occasion de changer Nouméa ! Alors, faisons-­‐le ensemble, et montrons leur notre force, faisons leur la démonstration de notre détermination et de notre volonté de construire enfin une ville intelligente, une ville sécurisée, une ville qui rayonne, une ville chaleureuse, une ville tournée vers l’avenir. Les 23 et 30 mars, je compte sur vous ! Vive les femmes, et vive Nouméa ! Je vous remercie, 9 

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