Finances : ce qui empêche les mamans de dormir Mylène Péthel

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Finances : ce qui empêche les mamans de dormir Mylène Péthel
Finances : ce qui empêche les mamans de dormir
Mylène Péthel
Publié le: jeudi 08 mai 2014
Portrait des familles
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Il y a au Québec 2 203 625 familles, dont près de la moitié avec enfants. Le nombre moyen d’enfant par famille est
de 1, 73 et moins de 20 % des familles comptent trois enfants et plus.
On compte 16,6 % de familles monoparentales, dont la très grande majorité a à sa tête une femme (76 %).
Le revenu médian disponible des familles biparentales atteignait 77 300 $ en 2011. Un montant qui chute à 50 200
$ pour les familles monoparentales avec un homme à leur tête et 40 900 $ avec femme.
Malgré une forte progression de l’emploi des mères, celles qui ont des enfants de moins de 6 ans affichent un taux
d’emploi plus faible que l’ensemble des femmes (77,2 % contre 80,8 %). Elles réintègrent le marché du travail
progressivement, particulièrement lorsque le dernier enfant atteint l’âge scolaire.
Pour près de 70 % des mères, le souci d’avoir suffisamment d’argent pour régler les factures et les dépenses
courantes est la principale préoccupation qui les empêche de dormir.
«Ça démontre que les gens sont serrés financièrement, indique d’entrée de jeu Jean Richard, vice-président, gestion de
patrimoine, BMO Nesbitt Burns. Notre mode de vie y est pour beaucoup : il faut faire la distinction entre nos besoins et ce
dont on a envie, sinon on risque de frapper un mur.»
Les montants astronomiques qui seront nécessaires au financement de leur retraite de rêve (83%) et des études
supérieures de leurs enfants (67%) sont également en tête de liste des préoccupations des mères, selon un sondage de
BMO Nesbitt Burns mené pour la fête des Mères.
Les Canadiens disent avoir besoin de plus de 650 000 $ en moyenne pour la retraite, et les études postsecondaires
peuvent coûter jusqu’à 140 000 $ pour un enfant né en 2013.
«Ce sont des sommes d’argent substantielles qui peuvent paraître exorbitantes de prime abord, mais qui n’ont rien
d’impossible», poursuit M. Richard
Jocelyne Houle-LeSarge, présidente-directrice générale de l'Institut québécois de planification financière. Elle croit que
ces données sont le résultat du manque de planification du budget familial. «Les gens n’ont aucune idée de ce qu’ils
dépensent dans un mois. C’est seulement à partir de là qu’on peut constater que des économies peuvent être réalisées.»
L’épargne attendra
Selon ce même sondage, 40% des mères admettent qu’elles ou que leur famille n’ont pas de plan financier.
Mélodie Roy, maman de Guillaume, 6 ans, et Alice, 9 ans, en fait partie. Mais l’état de ses finances personnelles ne
l’empêche pas de dormir pour autant. «Comme mère monoparentale, j’ai le devoir d’arriver à la fin du mois. Je suis
consciente que je n’ai pas un salaire exorbitant, et je ne vis pas au-dessus de mes moyens.»
Elle admet toutefois ne pas avoir la marge de manœuvre nécessaire pour se permettre une folie passagère, pallier aux
imprévus ou encore épargner. «Je pourrais probablement le faire, mais très peu. Je ferais alors moins d’activités avec les
enfants, et je serais moins heureuse. Je préfère vivre le moment présent.»
La retraite? Les études supérieures à venir? «J’y pense… mais sûrement pas assez! C’est peut-être de la naïveté, mais je
me dis que lorsque je serai rendue là, je trouverai un moyen d’arriver!» admet-elle, consciente que cette réalité la
rattrapera.
L’argent fait des petits
Jean Richard déplore que l’effet de l’argent dans le temps soit si peu connu. Par exemple, moyennant une cotisation
mensuelle à un régime enregistré d’épargne-études (REEE) de 100 $ pendant 18 ans, le placement de 21 600 $
représentera 48 329 $.
«On pense souvent à financer les besoins quand on arrive devant, mais plus on s’y prend tôt, mieux c’est», rappelle-t-il.
«S’il reste 10 $ à la fin de la semaine, les femmes vont souvent acheter un petit quelque chose pour leur enfant. On paie
tout le monde et on s’oublie trop facilement. Il faut investir dans son propre avenir», complète Jocelyne Houle-LeSarge.
Faire des économies de façon régulière, même aussi peu que 5 $ par semaine en revisitant de petits plaisirs quotidiens,
est une bonne façon de développer de bonnes habitudes d’épargne.

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