Liaisons - UCL Mons

Transcription

Liaisons - UCL Mons
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BELGIQUE - BELGIE
P.P.
7000 MONS 1
5/526
Liaisons
■ N°34 - Sept. 2004
Editorial
2004-2005,une année
académique pleine de
nouveautés
Enseignement
Etudier le journalisme et
la communication à
Mons
Les professeurs ont la
bougeotte
Recherche
Intégrer les fonctions de
l’entreprise pour
optimaliser les systèmes
de production
L’intégration européenne
des nouveaux pays :le cas
polonais
Service à l’environnement
Des chiffres et du droit
Côté étudiants
Une vie d’étudiant bien
remplie
Côté anciens
Le bonheur d’un
entrepreneur bosseur et
créateur
De son terroir,faire tout
un fromage !
Thème
L’enfant,la publicité et le
législateur :un ménage à
trois impossible à gérer ?
Couverture :
Travaux pour la création d’une cage
d’escalier supplémentaire et d’un nouvel ascenseur dans le bâtiment des
cours
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Editorial
2004-2005, UNE ANNÉE
ACADÉMIQUE PLEINE DE
NOUVEAUTÉS
En effet, le décret dit de
Bologne, en discussion
depuis bien longtemps, a été
adopté le 31 mars dernier et
entre en vigueur dès le
1er septembre 2004. Ce décret
« définit l’enseignement
supérieur, favorise son intégration à l’espace européen
de l’enseignement supérieur
et refinance les universités ».
2
Pour les étudiants entrant
Le Recteur entouré par Céline Nicolas, Directrice du secrétariat des étudans l’enseignement supédes et Irène Doison (assise) que tous les étudiants connaissent.
rieur universitaire, c’en est
fini des candidatures – dont
Bologne… Ah ! le nom de cette ville itala création datait de 1849 – et des licenlienne est-il souvent revenu à la une de
ces instaurées en 1929.
l’actualité au cours des deux dernières
années.
Ils obtiendront maintenant un titre de
bachelier (de transition) après 3 années
réussies (ou 180 crédits ECTS, la nouvelle norme de référence), qu’ils feront suiLiaisons est le périodique d’information des Facultés
vre d’un titre de master, obtenu en 1 ou 2
Universitaires Catholiques de Mons (FUCaM), en colans (au niveau européen, la norme est
laboration avec l’Association royale des Licenciés et
Ingénieurs commerciaux des FUCaM (ALIFUCaM).
de 2 ans).
Tiré à 6500 exemplaires, il est publié en janvier, avril,
septembre et novembre. Les articles peuvent être
reproduits uniquement après autorisation écrite du
comité de rédaction, de(s) l’auteur(s).
Editeur responsable :
Christian Delporte, recteur
Rédaction :
Christine Massin,
Service de communication,
Tél. 065 32 33 12,
Courriel [email protected]
Comité de rédaction :
Jean-Luc Depotte, Léon Deprèay, Alfred Diricq,
Jacky Ducarroz, Andrée Etienne, Ghislain Lefèbvre,
Christine Massin, Annie Mazzon.
Adresse :
ASBL FUCaM, Chaussée de Binche 151 - B-7000
Mons. Les FUCaM sont membres de l’Académie
universitaire ‘Louvain’
Conception graphique :
Euro Print Belgique
Liaisons est membre de l’Association belge de la
presse d’entreprise
Les FUCaM ont donc transformé, pour
ces nouveaux étudiants, leurs programmes et offriront trois titres de bachelier
en sciences de gestion, bachelier ingénieur de gestion et bachelier en sciences politiques, suivis des masters correspondants.
En outre, les FUCaM ouvrent un programme de bachelier en sciences
humaines et sociales qui, grâce à un
partenariat avec le département
« Information et Communication » de
l’UCL, donnera un accès direct au master en information et communication, en
plus de l’accès au master en sciences
du travail et au master en gestion des
ressources humaines.
Pourquoi cette orientation ? Afin de
combler une lacune dans l’offre hennuyère d’enseignement supérieur et
proposer une formation sérieuse dans
FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004
un domaine dont l’importance s’accroît
sans cesse.
Ces changements pour les étudiants
s’accompagnent aussi de nouveautés
pour les universités. Le décret permet
des associations – les académies universitaires – et les FUCaM, les FUNDP,
les FUSL et l’UCL se sont regroupées
pour constituer l’Académie « Louvain ».
Celle-ci est à la fois :
• un défi, celui d’associer, en étroite collaboration, des universités de tailles
différentes, dans des implantations
séparées, dans le respect de l’identité
et des spécificités de chaque partenaire ;
• une ambition, celle de promouvoir un
enseignement et une recherche de
qualité reconnue internationalement,
attractifs pour les étudiants belges et
pour les étudiants étrangers, et de
défendre et faire rayonner les valeurs
de respect de la personne humaine et
d’ouverture, l’attachement à une tradition d’inspiration chrétienne et l’enracinement dans une culture ;
• une vision, celle d’un pôle universitaire
qui soit un acteur majeur du développement de l’enseignement supérieur
en Communauté française de
Belgique, et en Europe, et au sein
duquel circulent librement les personnes, les idées et les expériences.
Ce défi, cette ambition, cette vision,
c’est grâce à tout le personnel des
FUCaM qu’ils commenceront à être
réalisés dès septembre prochain.
Bonne rentrée à tous. Nous vous donnons rendez-vous pour la séance solennelle d’ouverture de l’année académique le 11 octobre prochain.
Christian Delporte
Recteur
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Enseignement
ETUDIER LE JOURNALISME ET LA
COMMUNICATION À MONS
Des études universitaires préparant au
journalisme et aux métiers de la communication manquaient à l’offre académique présente en Hainaut. En autorisant de nouvelles habilitations, le décret
sur l’harmonisation des études supérieures en Communauté française et le
regroupement des universités auront
permis de combler ce manque.
La gestion et les sciences politiques ont
désormais une petite sœur ! En effet, dès
la rentrée académique 2004-2005, de
nouveaux étudiants entreprendront le
nouveau programme de bachelier en
sciences humaines et sociales, option
« information et communication » que
les FUCaM ouvrent en partenariat avec
l’UCL. Ce baccaulauréat en 3 ans à Mons
donnera un accès direct, sans formation
complémentaire, au master en 2 ans en
information et communication à l’UCL.
Le bachelier pourra alors choisir entre la
filière “Information et journalisme”, la
filière “Médias, culture, éducation” centrée sur la communication pédagogique,
culturelle, scientifique, muséale, etc. ou
bien la filière “Relations publiques et
communication d’organisation”. Il aura
également l’opportunité de suivre une
filière formant à la recherche en communication (dans l’optique d’un doctorat) ou une autre à l’enseignement (pour
obtenir le titre d’agrégé). Le programme
de bachelier en sciences humaines et
sociales donne également accès automatiquement aux masters en sciences
du travail et en gestion des ressources
humaines.
L’absence d’une formation universitaire
dans ce domaine, le développement culturel prometteur de la ville de Mons et
plus largement, de toute la province de
Hainaut, l’installation de la RTBF à Mons
qui s’ajoute aux médias existants nous
ont décidé à nous lancer dans l’aventure, a déclaré le Recteur Delporte lors de
la présentation à la presse de ce nouveau programme en juin dernier. Notre
volonté d’organiser ce nouveau programme a été confortée par l’adhésion
immédiate de l’UCL et plus particulièrement, de son département COMU réputé
et reconnu internationalement pour la
qualité de ses travaux scientifiques, a-til poursuivi.
Partageant certes une volonté commune
mais aussi des valeurs et des critères
identiques en termes d’enseignement,
FUCaM et UCL ont mis en commun les
moyens nécessaires pour donner à ce
programme un « esprit » et une identité à
part entière. Pas question pour les deux
institutions de sacrifier sur l’autel de
l’opportunisme la qualité de la formation
de leurs étudiants.
Ce programme, « materné » par les
enseignants des FUCaM et ceux du
département COMU de l’UCL, se caractérise par une formation de qualité dans
la discipline information et communication, une formation de base en économie
et gestion ainsi qu’en sciences politiques et environnement européen et
international. Il se distingue aussi par
l’ouverture à la dimension sociologique
et culturelle, appropriée dans une ville
telle que Mons, capitale culturelle.
Pratique
gnol - 4 crédits), et ce, tout au
long des trois années du programme de bachelier.
Le Professeur Philippe Verhaegen, Président
du département COMU à l’UCL, a conçu le
programme de bachelier « information et
communication », en concertation avec la
direction des affaires académiques des
FUCaM. Il enseignera dès 2004-2005 sur le
campus montois.
encore en troisième année. Le programme comporte dès la première
année trois cours spécifiques, soit près
d’un quart du programme : informatique
et multimédia - 4 crédits - , information
et communication - 5 crédits - et sémiotique générale - 4 crédits. Ces cours,
dispensés par les spécialistes de l’UCL,
sont composés d’une partie théorique
mais comportent également une partie
pratique qui place les étudiants en
situation de travail concret dans ces
domaines.
L’orientation information et communication est présente dès la
première année du programme de
bachelier, se renforce en deuxième et se marque plus nettement
Comme pour la gestion et les sciences
politiques, les FUCaM réservent une
place importante à l’apprentissage des
langues étrangères (anglais - 4 crédits
- et néerlandais ou allemand ou espa-
Ce programme intégré a été construit par une équipe FUCaM/UCL.
Les étudiants de cette orientation
seront encadrés de manière spécifique.
FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004
Une ouverture est faite d’une part
à la dimension d’économie et de
gestion (7 crédits en première
année) et à la dimension des
sciences politiques (9 crédits en
deuxième année). Ces cours de
fondement sont suivis avec les
étudiants des orientations de
sciences de gestion et politiques.
3
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Enseignement
LES PROFESSEURS ONT
LA BOUGEOTTE
Les enseignants n’ont pas attendu le décret de Bologne –
dont l’un des objectifs est la mobilité des étudiants – pour
professer à l’étranger. Tout comme le personnel scientifique,
ils sont rodés aux programmes d’échanges qui consistent à
exercer son art dans une université étrangère et à accueillir
des professeurs invités dans le cadre de leurs cours. Au-delà
des enrichissements sur les plans personnel et professionnel
que les uns et les autres en retirent, ces va-et-vient confèrent
une dimension internationale certaine à l’université, à ses
enseignements et à ses recherches.
Ainsi, pendant l’année académique 2004-2005, certains professeurs des FUCaM accueilleront à Mons cinq collègues,
pour une période de un à trois mois, dans le cadre de missions scientifiques subsidiées par le Fonds national de la
recherche scientifique (FNRS). A l’inverse, certains de nos
professeurs iront à la rencontre d’auditoires étrangers.
4
Dr. Jim Rappold est professeur en gestion des opérations et de l’information à la School of Business et
au College of Engineering de l’université du
Wisconsin-Madison. Il a développé une application
pédagogique baptisée Nova qu’il utilise dans ses
enseignements aux Etats-Unis et en Belgique, à
l’UCL et aux FUCaM.
Les étudiants perçoivent aussi les bénéfices de ce type d’échanges comme en
témoignent les professeurs Fouad Riane
des FUCaM et Jim Rappold de l’université du Wisconsin-Madison venu aux
FUCaM pour la 4e fois. Dynamique, passionné, travailleur, le professeur
Rappold est réputé pour ses méthodes
pédagogiques reconnues au sein de son
institution, qui lui ont notamment valu les
honneurs de l’hebdomadaire économique et financier « Business Week ».
Fouad Riane : Le professeur Jim
Rappold est intervenu cette année dans
le cadre d’un séminaire de gestion orga-
FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004
nisé en 3e année d’ingéniorat de gestion.
Le séminaire est organisé en deux parties : une présentation du cas en mars
pendant trois jours par le professeur
invité et la présentation des travaux de
groupes en mai devant le professeur
invité, avec, entre ces deux périodes,
une mise au point à distance grâce à la
vidéo-conférence. Aujourd’hui accompagné par son assistant, Keenan Yoho,
engagé dans une recherche doctorale,
Jim développe, depuis douze ans, une
étude de cas baptisée Nova, complètement fictive mais introduisant de nombreuses situations rencontrées par l’entreprise. L’intérêt pour le planning
logistique et la visibilité des outils développés dans le cadre de Nova m’ont
motivé à inviter le professeur Rappold à
en faire la démonstration devant les étudiants en dernière année ING. Pour les
étudiants, Nova permet de mettre en
pratique les acquis fondamentaux, les
oblige à une approche transversale
finance-marketing-logistique et les aide
à affiner leur sens du travail en équipe.
Pour moi aussi, il s’agit de partager des
expériences et de nouer, voire d’intensifier, des collaborations avec les EtatsUnis. Très concrètement, Jim et moi
avons un projet de conférence pour
2006 mais il est prématuré d’en parler
davantage.
Jim Rappold : Nova est un jeu de rôle
construit à partir de cas réels de
consultance. Entreprise imaginaire,
Nova évolue pourtant dans des conditions bien réelles. Je travaille depuis
une dizaine d’années à ce programme
que je continue d’enrichir avec de nouveaux éléments scientifiques et avec le
feedback que me donnent les participants. L’approche pédagogique est très
constructive. Elle permet aux apprentis
managers de construire des savoirs et
de
se
construire
eux-mêmes.
Enseignement pratique, le programme
est sympathique, hautement interactif,
motivant et particulièrement didactique.
Les étudiants retiennent généralement
10% de ce qu’on leur transmet oralement, 50% de ce qu’on leur montre et
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100% de ce qu’ils expérimentent par
eux-mêmes.
FUCaM Liaisons : Professeur
Rappold, que pensez-vous de nos
étudiants ?
Ce sont de véritables futurs managers !
La deuxième partie du programme en
mai est consacrée à la présentation
orale en anglais et à l’analyse des résultats des travaux en équipe devant l’auditoire. Je constate que la maîtrise de la
langue anglaise s’est sensiblement
améliorée au fil des années, signe d’une
évidente qualité dans l’enseignement
des langues aux FUCaM. Ces étudiants
sont tout à fait capables de se présenter
devant des décideurs et de s’exprimer
dans une langue étrangère. Sur le plan
du contenu, les propositions ont du
sens, elles sont défendables au niveau
de l’entreprise. Ils sont tout à fait prêts à
démarrer dans la vie professionnelle et
à assumer les responsabilités pour lesquelles ils ont été formés. Ils ont les
compétences techniques et linguistiques. Par rapport aux années précédentes, je note aussi une plus grande
ouverture au monde extérieur donnée
par les voyages à l’étranger.
F.L. : Et en comparaison à leurs
homologues américains ?
Je ne veux ni ne peux comparer les étudiants belges par rapport aux jeunes
Américains. Ils sont assez différents de
par leurs origines, leur culture.
L’environnement de vie et d’étude
influence sensiblement leur comportement. Par exemple, les jeunes Belges
sont moins habitués à être interpellés
par leur prénom, moins enclins à agir de
manière interactive avec leurs interlocuteurs et le monde environnant. La
société américaine apparaît moins frileuse et encourage les gens à prendre
des risques. Par exemple, aux ÉtatsUnis, pour créer une entreprise, c’est
simple, il suffit d’un (petit) capital et de
trois signatures pour démarrer. C’est
évident, l’environnement législatif, politique, culturel, socio-économique …
façonne le comportement des individus.
C. M.
Recherche
INTÉGRER LES FONCTIONS DE
L’ENTREPRISE POUR OPTIMALISER
LES SYSTÈMES DE PRODUCTION
Notre société évolue rapidement tant sur les plans économique et social que sur les plans technique et technologique. Cette évolution confère à la fonction OpérationProduction un rôle de toute première importance dans l’entreprise. De plus, la mondialisation donne lieu à une économie et un commerce international où la concurrence est
basée sur des produits de haute qualité offerts à des prix
compétitifs tout en respectant les délais des clients. Dans ce
contexte, la réduction des coûts et l’amélioration de la qualité des produits et du service sont devenues les principales
préoccupations des industriels qui cherchent à augmenter
les performances de leurs entreprises.
En juin dernier, Hamid Allaoui a présenté la soutenance publique de sa thèse réalisée en cotutelle
entre les FUCAM et l’Université Pierre et Marie
Curie (Paris). Elle est intitulée « Ordonnancement
d’un flow shop hybride sous les contraintes de maintenance : Complexité, Algorithmes et Application ».
FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004
Dans le domaine de la production industrielle, les tendances actuelles indiquent
que les systèmes manufacturiers performants doivent s’adapter rapidement aux
fluctuations du marché (demandes aléatoires) et aux perturbations internes
(pannes des machines). Les machines
doivent pouvoir fabriquer plusieurs
types de produits simultanément et de
manière efficace. Dans un tel contexte,
la planification optimale de la production et le contrôle de ces machines
deviennent de plus en plus préoccupants tant pour les investisseurs et producteurs que pour les consommateurs.
Dans ces conditions, la détermination
5
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d’un rythme de production, d’une politique de maintenance des équipements,
d’une stratégie de setup et d’une règle
d’ordonnancement et d’affectation des
produits aux machines qui permet de
minimiser les coûts d’opération de ces
systèmes est de nos jours un problème
essentiel dans le domaine de l’optimisation des systèmes de production.
Ainsi l’intégration des différentes fonctions de l’entreprise constitue un élément de réponse fondamental pour
atteindre ces objectifs. C’est dans ce
contexte que le but primordial de cette
recherche doctorale était d’établir une
politique d’intégration des deux fonctions : la fonction production représentée par la planification et l’ordonnancement et la fonction maintenance
représentée par le préventif et les pannes. Les problèmes classiques d’ordonnancement considèrent que les machines sont toujours disponibles pour
exécuter des ordonnancements au plus
tôt. Or, dans l’industrie, ceci n’est que
très rarement le cas. Les machines peuvent être sujettes à des périodes d’indisponibilité correspondant à des pannes (cas stochastique), ou à des
opérations de maintenance préventive
(cas déterministe).
6
L’auteur a cherché à optimiser les critères d’ordonnancement tels que le
makespan, les retards, les avances et
les temps de séjour, sous les contraintes
de maintenance dans un flow shop
hybride. Cet environnement particulier
d’ordonnancement est un modèle générique qui peut être utilisé pour modéliser
des systèmes de production composés
d’ateliers en série. Il a travaillé sur un
modèle dans lequel les caractéristiques
des périodes de maintenance sont
connues à l’avance ou sont aléatoires.
Les dates de début et de fin d’exécution
par exemple d’une période de maintenance préventive seront considérées
fixées a priori ou avec un certain degré
de liberté. Ce genre de problèmes présente en général deux types de complexité, une complexité algorithmique et
une complexité structurelle et fonctionnelle. Pour répondre à la complexité
algorithmique, nous disposons d’un
large éventail de méthodes de recherche opérationnelle. Elles sont regroupées dans deux grandes catégories : les
méthodes exactes et les méthodes
approchées. Pour les modèles étudiés,
l’auteur a utilisé dans la première catégorie la programmation dynamique et le
branch and bound. Et dans la deuxième
catégorie, d’une part il a utilisé les deux
métaheuristiques : le recuit simulé et la
recherche tabou, et d’autre part il a proposé des heuristiques tout en calculant
leurs performances. Pour répondre à la
complexité structurelle et fonctionnelle,
il a procédé par modélisation et simulation à l’aide du simulateur RAO
(Ressources, Actions, Opérations) dans
le but d’évaluer les performances du
système de production étudié. Pour
résoudre les instances du problème
avec la double complexité, l’auteur a
proposé un couplage entre l’optimisation et la simulation.
CELEBRER LA RECHERCHE
Mercredi 29 septembre - 13 heures
Dans une société où la recherche
est un facteur important de développement, de croissance et de
bien-être, il est important de sensibiliser les décideurs et le public
aux travaux conduits au sein de
l’université.
Vous êtes cordialement invités à
participer à l’après-midi consacrée aux chercheurs des FUCaM
et à leurs travaux, le mercredi 29
septembre dès 13 heures aux
Ateliers des Fucam. Ce sera l’occasion pour les chercheurs en
parcours doctoral de présenter
leurs travaux. Les auteurs présenteront leurs travaux en une vingtaine de minutes, dans un langage
accessible à tous et répondront
aux questions du public. Un résumé des travaux présentés sera
disponible sur demande. Le tout
se terminera par un verre de circonstance.
PRIX DE THESE AFFI-EURONEXT 2003
Le prix AFFI-EURONEXT a été
décerné à Catherine D’Hondt pour
sa thèse sur « Les ordres cachés
sur Euronext, un compromis stratégique entre liquidité et transparence”, codirigée par le
Professeur Rudy De Winne des
Facultés Universitaires Catholiques de Mons et le Professeur
François-Heude de l’Université de
Perpignan (voir FUCaM Liaisons
33, avril 2004).
FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004
Le jury avait reçu 15 très bonnes thèses
et en avait nominé cinq, toutes dans un
domaine différent.
Après une présentation très pédagogique de ce que sont les “ordres
cachés” sur Euronext, l’auteur fait une
analyse statistique totalement inédite
de ces ordres. Pour ce faire, elle effectue un prodigieux travail : elle reconstitue le carnet d’ordres des 40 actions du
CAC-40 pendant 63 séances, soit 13
millions d’ordres ! Cela conduit à
deux apports novateurs. D’une
part, une comparaison inédite des
ordres cachés par rapport aux
ordres non cachés. Plus original,
car contre-intuitif, est l’analyse
du contenu informatif des ordres
cachés qui se révèle être inférieur à celui des ordres non
cachés.
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Recherche
L’INTÉGRATION EUROPÉENNE
DES NOUVEAUX PAYS :
LE CAS POLONAIS
L’objet de la recherche porte sur le diagnostic et l’évaluation
du programme de décentralisation polonais mis en place
depuis 1999. Elle vise à déterminer la genèse et les conséquences de plusieurs réformes menées au cours d’une période de transition politique et d’intégration européenne dans
la perspective de l’élargissement de 2004.
En juillet dernier, Florence Terranova obtenait son
doctorat en sciences politiques (spécialisation
Etudes européennes) à l’Université d’Exeter
(Royaume-Uni). Sa recherche doctorale menée sous
la direction du Professeur Bogdan Szajkowski et en
collaboration avec l’Université de Varsovie est intitulée « Regional Structures in Poland : Reshaping
Governance in a Global and European Context ».
L’intégralité de cette recherche sera prochainement
publiée en Angleterre et fera l’objet de plusieurs
articles en français, polonais et anglais.
Dans une première partie, la méthodologie choisie permet de resituer la problématique au moyen d’un cadre théorique
double : d’une part, la réarticulation de
l’Etat européen en transition dans un
espace globalisé et son impact sur l’action publique ; d’autre part, les effets de
l’européanisation (notamment par le
respect des critères de Copenhague et
l’ajustement des politiques publiques
aux normes européennes) sur les structures nationales de gouvernance.
L’étude du cas polonais permet notamment d’appréhender les effets d’entraînement de l’intégration européenne sur
les structures politico-administratives.
Avec la définition de plusieurs hypothèses de travail, la seconde partie de la
recherche consiste à mettre sur pied
une méthode d’analyse du changement
institutionnel à l’aide de plusieurs indicateurs et de références théoriques sur
les modes d’organisation de l’Etat et les
choix des structures de gouvernance.
L’apparition de nouvelles divisions territoriales telles que les régions et les districts pose en effet la question du rôle
joué par celles-ci dans la définition et la
mise en oeuvre des politiques publiques.
Afin d’appréhender ces questions, plusieurs voyages en Pologne à la rencontre d’acteurs-clé au niveau national et
régional furent nécessaires. A partir de
questionnaires prédéfinis, ces enquêtes
ont permis de récolter et confronter les
opinions des concepteurs de la réforme,
des nouveaux acteurs régionaux ainsi
que des responsables des politiques
FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004
régionales au sein de l’administration
centrale polonaise.
Avec une réforme trouvant principalement son origine dans la volonté politique des gouvernements postcommunistes successifs de rompre avec la
logique centraliste du passé, la décentralisation polonaise reste cependant un
modèle atypique. En l’absence de
moyens financiers et de capacité politique suffisants pour définir des orientations propres, les seize nouvelles
régions polonaises restent confinées à
un rôle d’exécutant. De plus, la présence au niveau régional d’une double
structure (Etat central représenté par un
préfet et gouvernement régional) complique la lisibilité d’un niveau de pouvoir
censé jouer un rôle accru au sein d’un
espace européen élargi dans lequel les
régions interagissent, dialoguent directement avec Bruxelles et développent
de nouveaux partenariats avec les
acteurs privés, les entités locales et les
autorités centrales. Au terme de plusieurs années de réformes, l’unité de
l’Etat polonais n’est pas remise en question. A la décentralisation « par le haut »
doit encore correspondre une mobilisation régionale suffisante et organisée, la
défense des intérêts des communautés
territoriales devant nécessairement
passer par le développement d’une
identité propre.
7
Thème
L’ENFANT, LA PUBLICITÉ ET LE LÉGISLA
UN MÉNAGE À TROIS IMPOSSIBLE À G
De plus en plus de pays européens imposent des mesures de
contrôle de la publicité TV à destination des enfants. Que disent les études scientifiques de l’efficacité de telles mesures ?
8
Depuis de nombreuses années, le sujet
« L’influence de la
publicité sur les
enfants » alimente
bon nombre de
débats où s’affrontent d’une part l’industrie publicitaire et
d’autre part certaines associations de
parents, de défense des consommateurs.
Les tout premiers débats ont vu le jour
« outre-atlantique » à la fin des années septante reposant sur le postulat un peu simpliste que la publicité est par définition
« injuste » lorsqu’elle s’adresse aux enfants,
ceux-ci ne disposant pas de toutes les capacités cognitives pour comprendre son intention persuasive. Les résultats de nombreuses études menées aux Etats-Unis et en
Europe montrent néanmoins qu’il faut se
garder de tirer des conclusions trop hâtives
en la matière. Pourtant ce sujet est de
manière récurrente à l’ordre du jour, comme
ce fut le cas lorsque la Suède profita de sa
présidence de l’Union européenne pour proposer une interdiction totale dans l’espace
européen de la publicité à destination des
enfants. Si la position de la Suède n’a pas
été suivie car jugée trop radicale, elle eut
certaines conséquences. Ainsi, en
Belgique, le législateur a décidé d’intervenir et faisant suite à certaines mesures déjà
prises dans les pays nordiques, la règle dite
« des 5 minutes » a été instaurée. En clair,
toute publicité est interdite 5 minutes avant,
5 minutes après et bien évidemment pendant
tout programme destiné aux enfants1. Cette
interdiction repose sur la croyance du législateur en une efficacité réelle des publicités
dans ce contexte. Cette croyance non fondée sur des résultats d’études scientifiques
était essentiellement basée sur une certaine logique, un certain bon sens non mis à
l’épreuve des faits.
Dans le même ordre d’idées, d’aucuns avancent que les publicités destinées aux
enfants mettant en exergue des situations
FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004
de consommation en groupes d’enfants sont
plus efficaces que celles où on ne verrait
qu’un enfant seul consommant le même produit. L’influence des pairs dans un contexte
d’exécution publicitaire est-elle démontrée
afin d’appuyer ceux qui pensent interdire ce
type de publicité ? Ici aussi les études
scientifiques n’étaient pas à la base de ces
intentions. Pourtant, en Finlande, de telles
publicités sont interdites.
On le voit, les études scientifiques sont plus
que jamais nécessaires et c’est dans ce
contexte que depuis janvier 1995, Christian
Derbaix et Claude Pecheux au sein du
LABACC (LABoratoire d’Analyse du
Comportement du Consommateur fondé le 1er
février 1992) se sont penchés sur diverses
problématiques concernant la publicité et
les enfants, au travers d’une démarche
scientifique basée sur des enquêtes et
expérimentations réalisées auprès d’enfants de 8 à 12 ans2. L’interrogation de ces
enfants s’est effectuée à l’aide d’outils
(questionnaires, échelles de mesure) spécialement mis au point pour cette population spécifique, mise au point consacrée par
cinq publications. Les résultats de ces travaux confirment tout d’abord l’influence de
la publicité (du moins à court terme3) et mettent en lumière l’impact très significatif de
l’évaluation de l’annonce par l’enfant (une
évaluation de nature essentiellement affective) sur son évaluation de la marque présentée dans l’annonce et sur son comportement vis-à-vis de cette marque (des
intentions de demande de la marque et des
choix de marque plus fréquents étant observés chez ceux qui ont aimé l’annonce). Rien
de très surprenant jusque-là, surtout en
situation d’exposition à une marque nouvelle où la seule source d’information sur la
marque provient de l’annonce publicitaire !
Là où les résultats divergent par rapport à ce
qui a été observé chez les adultes est qu’il
apparaît que les enfants ne semblaient pas
traiter ce qui est dit dans l’annonce (les
arguments sur le produit). En d’autres mots,
pour juger l’annonce et la marque, les
enfants se basent sur les éléments exécutionnels de l’annonce (ce qui s’y passe, ce
qu’on y voit, les personnages, la musique, le
décor, etc.) mais pas sur les informations
directes concernant la marque, le produit
présenté ! Cela suggère par conséquent que
les débats sur la vulnérabilité de l’enfant à
la publicité en raison de son incapacité à
fournir une contre-argumentation ne sont
sans doute pas pertinents puisque l’enfant
ne traite pas les arguments d’une annonce
(certes l’enfant n’a peut-être pas les capacités de contre-argumenter, mais de toute
façon, il n’est pas persuadé par les arguments et il ne base aucunement son appréciation de l’annonce sur les arguments). Par
contre, d’un point de vue réglementation du
contenu publicitaire, cela suggère un
contrôle d’éléments exécutionnels et spécialement ceux qui seraient trop forts car ils
exploiteraient l’affectivité sur base de
laquelle réagit l’enfant lorsqu’il voit une
annonce publicitaire. Par exemple et en
caricaturant, si on montre dans une publicité un jouet qui vole (alors que ce n’est pas
vrai) cela peut être dangereux car l’enfant
risque de le croire (même si on lui donne
des arguments plus réalistes sur le produit).
ATEUR :
GÉRER ?
Plus tard, au
contact du produit,
il sera déçu quand
il se rendra compte que le jouet ne
vole pas. En résumé, dans une
annonce pour enfants, ce qui est montré est
plus important que ce qui est dit/écrit.
Sur base de ces résultats, des problématiques plus particulières de contenu et de
placement publicitaire sont étudiées au
LABACC. L’objectif principal de ces travaux
étant de fournir des résultats scientifiques
robustes permettant d’alimenter les discussions sur le contrôle de la publicité et donc
de proposer des réglementations efficaces.
Si nous revenons aux deux types de contrôle de la publicité mentionnés au début de
cet article, les travaux menés pas Christian
Derbaix et Claude Pecheux au LABACC
apportent des éléments de réponse. En ce
qui concerne la règle « des 5 minutes »
appliquée en Belgique, les résultats d’expérimentation récentes (menées en collaboration avec Ingrid Poncin du LABACC) conduisent à mettre en doute sa réelle utilité. En
effet, en comparant l’efficacité d’une même
annonce insérée dans trois programmes différents : un programme apprécié des enfants
(les Simpsons) et deux programmes « regardés en famille » -n’étant par conséquent pas
sujets à la règle des 5 minutes- (Star
Academy et le journal télévisé, deux programmes respectivement apprécié et non
apprécié), des résultats très instructifs sont
obtenus. En effet, ce qui semble clair est que
le facteur important pour déterminer l’efficacité d’une annonce n’est pas la cible du
programme la précédant (à savoir, programme pour enfants ou programme familial)
mais plutôt le fait que l’enfant apprécie ou
pas le programme. En clair, une même
annonce4 est plus efficace (en termes d’appréciation de cette annonce par les enfants)
lorsque celle-ci suit le journal télévisé (programme non apprécié) que lorsqu’elle suit
les Simpsons ou Star Academy (aucune différence n’étant observée entre ces deux
programmes). Pourtant, la règle des « 5
minutes » conduit à interdire les publicités
pour enfants 5 minutes avant ou après les
Simpsons mais pas Star Academy ni le journal télévisé …. Le journal télévisé, programme familial par excellence (nombreuses
FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004
sont les familles où les enfants sont dans la
pièce lors du JT et peuvent donc avoir une
attention même passive vis-à-vis de la télévision) serait un « bon » contexte pour des
publicités dans la mesure où celles-ci semblent particulièrement « contraster » par
rapport à leur contexte. Nos observations
pendant les expérimentations montrent en
effet que les enfants, puisqu’ils n’aiment pas
le JT, semblent « soulagés » lorsque des
annonces suivent ce programme qu’ils n’aiment pas. Ce contraste conduirait à une plus
grande attention portée aux annonces par
les enfants lorsqu’elles suivent un programme que ceux-ci n’aiment pas et donc à une
efficacité accrue des annonces placées
dans ce type de contexte.
La deuxième préoccupation actuelle du
LABACC en matière de contrôle de la publicité destinée aux enfants concerne l’impact
de la présence de pairs (d’amis) dans une
annonce et l’influence potentielle sur des
enfants exposés à de telles annonces (projet de recherche mené en collaboration
avec Corinne Gyssels). Rappelons que certains pays nordiques interdisent de telles
situations représentées dans des publicités.
Un numéro récent de la revue « Sciences
Humaines » consacré à l’enfant soulignait
d’ailleurs l’importance des groupes de pairs
dans l’épanouissement social, émotionnel
et cognitif de l’enfant (comme l’ont montré
de nombreux spécialistes du développement de l’enfant), les enfants ne parvenant
pas à s’intégrer dans des groupes seraient
plus susceptibles de développer plus tard
des problèmes de santé physique et mentale. Des annonces présentant des groupes
d’amis seraient donc plus efficaces que les
autres en termes de désir du produit (la
logique sous-tendant un tel argument est
que les enfants vont craindre d’être exclus
de leur groupe d’amis s’ils ne possèdent pas
le produit) ? Les résultats récents de deux
expérimentations menées au LABACC n’accréditent pourtant pas cette thèse.
Comparant différentes versions d’une
annonce présentant soit un enfant seul, soit
un groupe d’amis, nous n’obtenons pas de
différences significatives. En clair, la version de l’annonce présentant le groupe d’enfants n’induit pas une appréciation plus
positive et un plus grand désir du produit
qu’une version strictement équivalente de
cette annonce (pour la même marque) pré-
sentant un enfant seul. Il convient toutefois
de noter que de nouvelles expérimentations
vont être réalisées dans lesquelles des produits « ostentatoires » vont être utilisés
(c’est en effet pour ce type de produits que
les chances de voir un impact des pairs sont
les plus fortes). De même, le comportement
même des pairs dans l’annonce (sont-ils
passifs ou réactifs) mérite de plus amples
investigations.
On le constate, les sujets de recherche sur
l’enfant et la publicité ne manquent pas et
les études scientifiques en la matière ne
sont pas légion. Comme on le voit, la question de la publicité ciblant les enfants est
complexe. Une interdiction totale n’est certainement pas la meilleure solution et ce
pour deux raisons. Tout d’abord, parce que
les enfants seraient de toute façon exposés
à de multiples autres stimuli publicitaires ;
ensuite et surtout parce qu’il semble y avoir
un effet positif d’une plus grande exposition
à la publicité TV en terme de compréhension
de l’intention persuasive (en clair, plus l’enfant est exposé à des annonces publicitaires, au mieux il comprend les mécanismes
publicitaires). Quant à la question de savoir
s’il faut légiférer, les résultats de nos
recherches suggèrent que si un contrôle est
introduit, il devrait se faire tant sur le contenu (et spécialement les éléments d’exécution) que sur le placement des annonces
publicitaires, à condition de bien identifier
les « placements » posant problème. Ce
n’est pas le cas de la règle dite des « 5 minutes » qui ne porte que sur les programmes
pour enfants alors que les résultats de nos
expérimentations montrent que ce sont plutôt des programmes familiaux qui posent
problème. De plus, quelle est l’utilité de
légiférer en Belgique sur le placement
publicitaire si nos voisins ne le font pas ? Il
est acquis que les enfants belges sont des
grands « consommateurs » de chaînes françaises, or en France, aucune réglementation
n’existe en matière de publicité destinée
aux enfants. Donc, se focaliser sur cette
règle des « 5 minutes » nous éloigne sans
doute des vrais problèmes liés à la publicité
lorsque celle-ci s’adresse aux enfants. Pour
conclure, permettons-nous d’émettre un
souhait : quelle que soit la mesure envisagée, il nous semble déterminant que son
application soit précédée d’études scientifiques en étayant son bien-fondé.
Christian DERBAIX, professeur ordinaire
Claude PECHEUX, chargée de cours
1 Notons que la définition des “programmes pour
enfants” de même que la tranche d’âge concernée par
une telle mesure sont assez floues.
2 Environ 6000 enfants ont été interrogés à ce jour.
3 Dans la mesure où il est très difficile d’évaluer l’impact
à long terme de la Publicité (cette source d’information
étant alors « en concurrence » avec de nombreuses
autres sources).
4 Les expérimentations ont été menées en comparant
une même annonce diffusée dans différents programmes (contextes).
9
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Côté étudiants
UNE VIE D’ÉTUDIANT
BIEN REMPLIE
A coté des études à proprement parler et des soirées tardives, certains étudiants sont engagés dans les structures de
gestion de l’université ou sont actifs au sein de différents
comités. Par goût mais aussi par nécessité, car de plus en
plus sur le marché du travail, la valorisation d’activités extraacadémiques constitue indéniablement un plus au moment
du recrutement. Lors d’entretiens d’embauche, beaucoup de
questions tournent autour de l’expérience extra-académique. Or, devant l’intervieweur, il est trop tard pour s’en
inventer une. Aux FUCaM, les opportunités sont multiples et
encouragées par le rectorat. Qu’on se le dise !
Salué par une standing ovation lors de la récente
Assemblée générale du CEFUC, Olivier Lemay (1er à
gauche), aujourd’hui ancien président du CEFUC,
considère la présidence comme une reconnaissance car le poste est attribué après des élections auxquelles participent tous les étudiants.
10
Pour l’étudiant, adhérer à l’une de ces
associations est, parallèlement à la vie
académique, une occasion d’exprimer
sa créativité, sa solidarité ainsi que son
dynamisme dans une multitude d’activités. Elles constituent aussi une expérience de la gestion et de la démocratie
enrichissante pour les adhérents et les
membres élus des comités.
A l’heure où elle est imposée par décret,
la participation étudiante est une tradition aux FUCaM : les étudiants sont
considérés, depuis longtemps, comme
partenaires dans les processus décisionnels. Leurs représentants groupés
en un Conseil des étudiants siègent dans
les organes de gestion des FUCaM pour
relayer auprès des autorités la position
de la communauté étudiante sur tous les
aspects de l’organisation de l’institution
et informer leurs membres des décisions
arrêtées.
J’ai eu la chance d’être administrateur
pendant deux ans et il est évident que
cette expérience est extrêmement enrichissante, raconte Olivier Lemay, président du CEFUC1 et du Conseil des étudiants pour l’année 2003-2004. Assister à
FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004
ces réunions, c’est une application en
temps réel de beaucoup de cours. Dès
lors, c’est très efficace pour compléter
une formation plus ‘théorique’. Ensuite,
on assiste à des débats d’une certaine
importance et on réalise toute la difficulté, par exemple, de la détermination
et mise en place d’une stratégie.
Quoique, on fait plus qu’assister, on participe, puisque aux FUCaM, les étudiants
sont totalement intégrés dans le processus de décision. Ceci nous responsabilise et nous fait prendre conscience de
l’importance des débats. De plus, représenter les étudiants nous amène à
écouter au maximum leurs desiderata et
problèmes. Enfin, défendre un point de
vue, ça permet aussi de réfléchir aux
problèmes d’argumentation du point de
vue soulevé. Pour l’avenir professionnel,
tout ceci s’avère à coup sûr très utile.
L’expérience d’une prise de décision,
d’une défense d’avis, d’une analyse de
documents et de préparation de réunions sont autant de choses qui reviennent très souvent, je pense, dans le
milieu professionnel. Anne-Sophie
Massart, étudiante siégeant aussi au
Conseil d’Administration, renchérit : on
apprend aussi à fonctionner dans une
logique d’intérêt général. Il faut pouvoir
faire valoir le point de vue de l’ensemble
des étudiants, baptisés ou non, dans la
mesure où il se concilie avec le bien de
l’institution. On apprend à faire la part
des choses entre son propre avis, la
position d’un groupe et l’intérêt de la
collectivité. Pierre-Emmanuel Losfeld,
représentant des étudiants en horaire
décalé au Conseil d’Administration,
n’hésite pas à comparer son expérience
à un cours supplémentaire auquel il a eu
la chance d’assister. Nous pourrions
l’appeler “gestion d’entreprise” à raison
de 60 heures par an, ce n’est pas négligeable. Les séances du Conseil m’ont
suscité énormément de questions sur
les rouages de celui-ci. Parmi toutes ces
questions, beaucoup ont eu des réponses directes, d’autres indirectes lors des
conversations avec les collègues du
Conseil. Préparation et gestion de réunions, jeux de pouvoir, fusion d’entreprises, gestion d’une université, interprétation des lois, répercussions de
manœuvre du monde politique, traité de
Bologne, création de statuts …autant
de matières qui en constitueraient le
programme. Anne-Sophie et PierreEmmanuel déplorent tous deux la trop
courte durée de leur mandat. Un an,
c’est très court pour bien comprendre le
fonctionnement des structures, se sensibiliser à sa responsabilité d’administrateur, s’affirmer devant les autorités et
aussi, décoder la complexité des matières traitées. Au cours de l’année écoulée, les étudiants ont été amenés à s’ex1 Le CEFUC (Cercle des étudiants des FUCaM) s’investit
dans une foule de domaines aussi divers que les manifestations sportives, les activités culturelles, la rédaction
d’un journal estudiantin et des opérations caritatives qui
permettent de récolter des fonds pour les démunis.
Liaison#34 23/08/04 14:17 Page 11
primer sur des projets futurs d’un grand
intérêt pour eux comme la création
d’une école de gestion et à remodeler le
règlement électoral pour se conformer
au nouveau décret sur la participation
étudiante. Heureusement, nous avons
pu compter sur l’expérience d’Olivier
dont c’était le deuxième mandat au
Conseil d’Administration.
Les étudiants qui ont occupé des postes
dans les associations d’étudiants présentes sur le campus tirent un bilan
assez semblable. L’AIESEC 2 m’a tout
d’abord donné l’opportunité de développer mon leadership, chose qui est très
valorisée par le monde de l’entreprise et
les institutions publiques, constate
Michael Leroy, président 2003-2004,
heureux d’avoir contribué à la croissance de l’association dans la mesure où le
nombre de stagiaires envoyés à l’étranger a progressé et où l’association a
accueilli un stagiaire étranger sur le
campus — chose qui n’était plus arrivée
depuis bien longtemps. D’autre part, j’ai
pu me familiariser avec quelques instruments indispensables tels que la négociation de contrats, l’organisation d’événements et la gestion d’un groupe
d’étudiants d’une trentaine de personnes. L’accomplissement de la mission de
l’AIESEC m’a aussi permis de rencontrer
bon nombre de responsables d’entreprises locales, nationales et internationales.
Nicolas Meuret, nouveau président du
CEFUC pour l’année 2004-2005, entend
bien poursuivre l’œuvre de son prédécesseur : promouvoir l’image du comité
culturel, de son folklore et des étudiants
et faire valoir l’intérêt des étudiants
actuels et des générations futures dans
un contexte de mutation du paysage
académique en Communauté française.
Dès la rentrée, le CEFUC sera fort occupé à adapter les statuts de l’ASBL aux
nouveaux impératifs réglementaires. Je
m’attacherai aussi à créer davantage de
synergies entres les différents postes
du comité ainsi qu’avec les autres cer-
cles étudiants sur le campus, tout en
insistant sur une certaine « rigueur universitaire » dans l’organisation des différentes activités.
Saluant le travail de ses deux prédécesseurs qui ont réussi en peu de temps à
relancer l’association, la nouvelle présidente de l’AIESEC, Julie Vonck, aura à
cœur de poursuivre sur la voie tracée.
Le plus important à apporter cette
année à l’AIESEC serait d’augmenter le
nombre de membres actifs et de promouvoir nos différentes activités sur le
campus afin de permettre aux autres
étudiants des FUCaM de découvrir
davantage nos Erasmus ainsi que les
ouvrir à d’autres cultures.
C. M.
2 Plus grande association d’étudiants au monde, l’AIESEC
(Association internationale des étudiants en sciences
écono-miques et commerciales) est active sur plus de
800 campus universitaires dans 80 pays. L’objectif principal consiste à aider les étudiants à combler le fossé entre
la vie estudian-tine et le monde professionnel par le biais
de programmes d’échanges internationaux, de conseils
au recrutement et d’activités et conférences spécifiques.
POUR TOUS LES GOUTS
Les possibilités pour les étudiants de s’impliquer dans des
activités extra-académiques sont
multiples sur le campus. Aux
côtés du Conseil des étudiants et
de l’AIESEC ci-dessus, coexistent
d’autres groupements d’étudiants
qui se sont fixés des objectifs
spécifiques. L’Amicale des étudiants étrangers aux FUCaM
(AMEEFUC) assure l’accueil et
l’intégration des nouveaux étudiants étrangers en Belgique et
sur le campus. De création plus
récente en décembre 2002, la
FUCaM Junior Consulting (FJC)
est une société de consultance
mise en place par des étudiants
des FUCaM. Constituée en ASBL,
elle est active dans le conseil aux
entreprises, réalise des études de
faisabilité, enquêtes d’image et
de notoriété, crée et gère des
sites internet … En décembre
2003, à l’initiative d’une poignée
d’étudiants de l’université, le
Comité Humanitaire des FUCaM a
vu le jour. Ce mouvement vise, via
différentes activités principale-
FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004
ment de nature sociale ou culturelle, à
récolter des fonds pour permettre à un
certain nombre d’étudiants de partir en
projet humanitaire durant les vacances
d’été. Un premier groupe partira début
septembre au Burkina Faso pour apprécier les opportunités d’aide à la gestion
d’une savonnerie. Un autre groupe intéressé par les affaires européennes partira cette année au Québec pour assister à la Simulation de Parlement
Européen (SPECQUE). Constituant la
seule délégation d’étudiants belges à
cette manifestation, les participants
enrichis par cette expérience forte s’efforcent de partager leur expérience
avec leurs condisciples.
D’autres initiatives plus ponctuelles
voient le jour sur le campus à la faveur
de circonstances favorables. C’est
ainsi que pendant l’année académique
2002-2003, un groupe associant étudiants et membres du personnel ont
réalisé un moyen métrage présenté à la
presse et au public en septembre 2003.
Tous ces projets sont gérés dans les
règles
de
l’art.
Un
Conseil
d’Administration ou un comité
d’accompagnement constitué d’étudiants, avec le soutien de membres du personnel, administre ces
associations dans le respect de la
législation et de l’intérêt de tous.
Ils constituent une plate-forme
intéressante pour ceux et celles
qui ne veulent pas attendre la fin
de leur cursus avant de se frotter
à la pratique des réalités professionnelles. Pour l’étudiant, ils
constituent une source d’épanouissement certaine. Pour l’université, ils traduisent un dynamisme et une curiosité que
probablement, les enseignants
ont su suggérer et encourager.
Et pour ceux et celles qui hésitent
à s’engager dans des structures
aussi lourdes, participer au spectacle annuel organisé par l’ensemble des FUCaM au profit du
Télévie constitue aussi une expérience inoubliable et généreuse !
11
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Service à l’environnement
DES CHIFFRES ET DU DROIT
Former les professionnels du conseil à penser ensemble des
solutions globales aux problèmes juridiques et fiscaux qui
se posent aux entreprises, tel est le défi relevé par le Cefiad –
Centre de formations interprofessionnel affaires et droit –
créé il y a tout juste un an aux Ateliers des FUCaM. Rencontre
avec son enthousiaste responsable scientifique, Patrick
Jaillot.
cherchant, par exemple, à optimaliser
une situation fiscale, on produit souvent
une série d’effets secondaires qu’il faut
pouvoir anticiper et maîtriser. Faire en
sorte que les spécialistes du chiffre
(réviseurs d’entreprises, experts comptables et fiscaux) et ceux du droit (avocats, notaires, juristes d’entreprises)
« planchent » ensemble sur des cas
d’interactions, proposent des solutions
globales et constituent des réseaux.
Telle était – et est toujours, bien sûr ! –
notre ambition.
12
Patrick Jaillot, expert comptable et conseiller fiscal.
Président de l’Union hennuyère des professionnels
de la comptabilité. Membre de la commission de
stage du Conseil national de l’Institut des experts
comptables (IEC). Responsable scientifique du
Cefiad.
FUCaM Liaisons : Quelle a été la
genèse de ce projet ?
Patrick Jaillot : Tout a commencé il y a
une dizaine d’années au sein de l’unité
Droit des affaires des FUCaM, pilotée
par le professeur Jean-Louis Kruseman
(lequel prend cette année une retraite
bien méritée, n.d.l.r.). L’idée était de mettre en avant la place du droit des affaires comme outil de gestion de l’entreprise. Avec le temps, au fil des
conférences organisées, on s’est rendu
compte que le public le plus intéressé
était davantage celui des professionnels
du conseil que celui des entrepreneurs
eux-mêmes ; d’où l’idée du Cefiad.
F.L. : Vous insistez sur sa dimension
interprofessionnelle.
P.J. : Elle est au cœur même du projet.
C’est assez simple à comprendre : en
FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004
F.L. : Ce qui oblige chacun à sortir
de son pré carré. Un projet, dès
lors, peut-être un rien « subversif »… ?
P.J. : Les professions libérales sont souvent constituées en milieux assez traditionalistes, c’est vrai. Mais il y avait déjà
depuis plusieurs années une prise de
conscience de la nécessité de ces
réseaux. La réalité du monde de l’entreprise évolue à un tel rythme…
F.L. : Peut-on parler de nouvelles
professions ?
P.J. : De nouvelles façons de travailler,
en tout cas. Les entreprises, et en particulier les PME et TPE (très petites entreprises, n.d.l.r.), ont un besoin évident de
spécialistes qui les accompagnent
depuis leur création et dans toutes les
étapes de leur développement. Les
responsables d’aujourd’hui formulent de
moins en moins des demandes segmentées mais posent leurs questions en termes de besoin global. Il faut pouvoir y
répondre.
F.L. : Très concrètement, comment
se présente le programme de formations que vous proposez ?
P.J. : Il s’agit d’un mastère en conseil de
gestion réparti sur deux années de 150
heures chacune. La première année
présente un double tronc : la spécialisation « droit des affaires », destinée aux
juristes, et la spécialisation « fiscalité »,
destinée aux économistes. D’un côté
comme de l’autre il s’agit d’une série de
modules pointus dispensés par des spécialistes de renom. Après un examen
portant sur l’ensemble des matières suivies, la deuxième année se présente
sous la forme d’un tronc commun qui
associe les mêmes juristes et économistes. C’est là aussi une des originalités de
ce programme : d’ordinaire les formations vont vers plus de spécialisation,
tandis qu’ici on renforce chaque groupe
dans sa spécificité pour ensuite fondre
les publics dans une démarche de
réflexion et de travail en commun.
Ajoutons aussi que, pour optimaliser les
interactions, nous avons choisi de limiter les groupes à 35 participants.
F.L. : A la lumière de l’expérience
de cette première année peut-on
mieux cerner le type de public que
touche ce programme ?
P.J. : Deux profils types : d’une part, le
professionnel qui veut acquérir une
connaissance technique globale de
haut niveau et, d’autre part, celui qui
souhaite réactualiser ses connaissances dans un domaine bien précis.
(A noter d’ailleurs que certains participants ne s’inscrivent pas à l’ensemble
Liaison#34 23/08/04 14:17 Page 13
du programme mais seulement à l’un ou
l’autre module qui les intéresse. C’est
une opportunité que nous avons tenu à
offrir - dans les limites des possibilités
d’inscription, bien entendu.) Il s’agit
d’hommes et de femmes soit fraîchement sortis des études, soit de professionnels déjà confirmés. Quant à notre
aire de recrutement, elle dépasse de
loin les limites du seul Hainaut…
F.L. : Les perspectives pour cette
nouvelle année académique ?
P.J. : Excellentes, si on se réfère à l’année écoulée ! (Pour la petite histoire,
l’an dernier, dès l’annonce de la mise en
place de la filière « fiscalité », au bout de
5 jours, nous affichions complet…). Plus
concrètement, dans l’immédiat, il y a
la parution d’un CDrom reprenant le
contenu des enseignements : il s’agit, à
partir d’un index, de pouvoir appréhender les matières de manière transversale, de mettre les éléments des différents cours en connexion.
F.L. : Toujours cette idée de
« maillage »…
P.J. : « Maillage », « interactions »,
« réseaux »… : autant de mots-clefs du
monde d’aujourd’hui.
Propos recueillis par J.-L. D.
Pour plus d’informations concernant le
Cefiad et les programmes de formation :
Ateliers des FUCaM,
rue des Sœurs noires 2, 7000 Mons,
065/35 33 88, [email protected],
www.fucam.ac.be
Côté anciens
LE BONHEUR D’UN ENTREPRENEUR
BOSSEUR ET CRÉATEUR
Le zoning de Zaventem est peut-être un modèle du genre :
plan de situation à l’entrée, numérotation reprise sur
chaque entreprise. Il est donc aisé de trouver EASI (Enterprise
Application Services Integration), la société de Christian
Castelain.
municateur et ravageur du
boss, Christian Castelain.
S’il n’était cravaté comme
l’est un manager du 3e
millénaire, on le prendrait
volontiers avec sa coupe
de cheveux à la brosse
pour un marathonien ... du
travail ! « Dans les premières années, quand on
crée son entreprise, on ne
dort pas, on travaille »,
confie-t-il.
Christian Castelain : Dans les premières années, quand on crée son entreprise, on ne dort pas, on travaille !
Immeuble high-tech, dont le silence
propice à la recherche de la meilleure
solution de gestion d’une entreprise, est
émaillé de temps à autre par le rire com-
FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004
FUCaM Liaisons : En
quelle année avezvous créé EASI ?
Christian Castelain : Je
suis sorti des FUCaM en 1986 avec un
diplôme d’ingénieur commercial et de
gestion. Après mon service militaire, en
1988, je suis entré chez IBM pour visiter
les petites et moyennes entreprises et
j’y suis resté jusqu’en 1993. Cette annéelà, je suis passé chez IBS, un éditeur
suédois de package, qui cherchait à se
développer sur Bruxelles et la Wallonie.
En 1999, avec Salvatore Curaba, à la fois
gradué en informatique et ancien joueur
au Sporting de Charleroi, nous avons
décidé de créer notre entreprise, que
nous dénommons EASI. On y met
620 000 euros de fonds propres : pour
qu’une politique de développement à
long terme soit forte, il faut être très vite
indépendant et autonome. Nous mettons
au point notre premier produit, ERP
(EASI Business Solution), une solution
de gestion performante, complète et
intégrée. Nous attaquons ensuite le
marché des sociétés qui cherchent des
solutions pragmatiques à leurs problèmes de gestion.
13
Liaison#34 23/08/04 14:17 Page 14
F.L. : Après 5 ans d’existence, vous
venez de recevoir une reconnaissance internationale !
C.C. : Après un audit très rigoureux,
EASI a décroché la certification internationale Q*FOR. Evalué sur une dizaine de
critères, EASI a obtenu un score de 89%
en formation et 93% en activités de
conseil. Cette reconnaissance traduit
notre professionnalisme, la qualité
continue de nos prestations, ainsi que le
haut degré de satisfaction de nos
clients.
F.L. : Comment se présente votre
clientèle ?
C.C. : Pratiquement, 30% de nos
clients sont des entreprises de grande
envergure comme les banques et caisses d’épargne de l’Etat luxembourgeois,
Scania, Spadel, IDELUX, Belgique
Loisirs, les AMP… ; 30 % sont des
moyennes entreprises avec un département informatique et 30 % sont des petites entreprises qui n’ont pas de département informatique.
14
F.L. : Vous nous avez déclaré tout
de go « Quand on crée son entreprise, on ne dort pas, on travaille ».
Vous étiez un étudiant – bosseur
aux FUCaM ?
C.C. : Je n’étais pas un étudiant – modèle. Je reconnais avoir bien profité de la
vie de student. Mais, j’ai appris à travailler intensément sur des périodes
très courtes. Soit je guindaillais à 100 %,
soit je travaillais à 100%, et j’ai obtenu
mon diplôme dans le temps normal de 5
ans. Mais, j’ai toujours su durant mes
études que je serais du type « entrepreneur ». J’ai toujours senti que j’avais
cela en moi.
F.L. : Quel souvenir gardez-vous
des FUCaM au point de vue des
études ?
C.C. : De mon temps, début des années
80, j’estimais que les FUCaM n’étaient
pas assez ouvertes aux entreprises.
Cela a beaucoup changé puisque
depuis un certain temps il y a cette journée « Entreprises », à laquelle je participe d’ailleurs ! D’autre part, EASI
accueille des étudiants des FUCaM
pour leur stage – cette année ce sont
Sébastien Roupin et Cédric Carnoy – et
la plupart sont engagés à la fin de leurs
FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004
F.L. : Et les Régionales !
études. J’ai ainsi pour le moment
8 collaborateurs qui viennent des
FUCaM.
C.C. : Vous touchez là une corde
sensible. Les régionales, c’est hyperimportant ! Originaire de Dottignies, j’ai
été trésorier de la Frontalière et ensuite
son président. Cela m’a permis de me
positionner, de me tester, de rendre
service ! Sans la Régionale, je ne serais
jamais allé au CEFUC. Ce que je retiens
surtout des FUCaM, c’est la possibilité
que l’on nous donnait de nous
développer pleinement dans des activités extra-études. C’est assez unique !
Ce qu’il manquait à l’époque, c’étaient
des initiatives en avance sur leur
temps !
Alfred Diricq
F.L. : Votre côté « entrepreneurcréateur » viendrait plutôt de la vie
sur le campus en dehors des études ?
C.C. : Tout à fait ! L’une des plus grandes
richesses des FUCaM, c’est que l’on
nous permettait de nous ouvrir à l’extrauniversitaire. Je fus durant deux ans le
responsable de la commission des fêtes
au sein du CEFUC. Quand j’allais trouver
M. Lhoas, recteur de l’époque, pour lui
soumettre un projet, il était toujours le
premier à en remettre une couche, à
pousser plus loin le concept et la réalisation.
Mon grand regret à l’heure d’aujourd’hui concerne les baptêmes : c’est une
période unique, mais je crois que les
comités qui ont suivi n’ont pas su les
faire coller à la réalité d’aujourd’hui. Le
folklore est un point fort, qui malheureusement a quasi disparu !
E A S I, NOTRE QUALITÉ AU
SERVICE DE VOTRE PERFORMANCE
Activités :
Chiffres :
- Le logiciel de gestion intégrée
(EASI Business Solution) ERP
- le développement de solutions
sur mesure : DEVELOPMENT
PROJECT
- l’infrastructure technique :
INFRASTRUCTURE PROJECT
- les formations : TRAINING
- 3 sites : Zaventem - Liège Luxembourg
- 4 actionnaires actifs
- 50 collaborateurs
- 350 clients
- un chiffre d’affaires annuel de
10000000 euros
- aucune dette financière
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Côté anciens
DE SON TERROIR, FAIRE TOUT
UN FROMAGE !
Alors que certains revendiquent leurs origines, Freddy
Constant, quant à lui, préfère le slogan « Chimay, une bière
que la terre nous envie ». En effet, Freddy est né à Chimay, fut
élève au collège Saint –Joseph de Chimay, et depuis 1991, a
quasi revêtu la bure du cistercien, puisqu’il occupe des
responsabilités importantes à la Fromagerie des bons Pères
et à Discobeer, la société de distribution urbi et orbi de la
trappiste ADS, dite trappiste de Chimay.
Freddy Constant : Si j’ai un conseil à donner aux étudiants qui entrent en première année, c’est de s’impliquer dans l’organisation d’activités. On y apprend
un tas de choses concrètes.
FUCaM Liaisons : Pensiez-vous,
quand vous avez quitté les FUCaM
en 1980 avec votre diplôme d’ingénieur commercial et de gestion en
poche, revenir un jour à Chimay,
professionnellement parlant ?
Freddy Constant : En réalité, mon rêve
d’ado était de devenir ingénieur des
eaux et forêts, profession que j’aurais
voulu bien sûr exercer dans ma région
natale. Mais, déjà en 1975, le secteur
était bouché. Alors, je me suis dit
« Pourquoi pas ingénieur commercial,
des études qui ouvrent des portes à pas
mal de jobs ? ». Mais il m’a fallu attendre 11 ans pour revenir sur mes terres.
F.L. : Sitôt votre diplôme en poche
en juin 1980, vous pariez avec votre
meilleur ami de décrocher un job
pour le 15 août. Le 15 août 1980,
vous entrez tous deux chez
RUF-KINZEL pour faire de la
programmation …
F.C. : Après quelques mois, je suis alors
passé aux ACEC pour m’occuper d’analyse. Je pensais n’y rester que 3 ou 4
mois, j’y suis resté jusqu’en 1985. Ce
n’est qu’en 1987 que je suis entré dans le
secteur agro-alimentaire à la charcute-
FUCaM Liaisons N°34 - Septembre 2004
rie « Le Gaulois » à Jemappes. En 1991,
cette entreprise de 20 personnes a été
reprise par « Chimay Salaisons » et je
suis alors arrivé au zoning de Baileux.
J’étais revenu à la maison.
F.L. : Après vos études secondaires
au collège Saint-Joseph et l’abandon de votre rêve d’être un homme
des bois, vous souhaitez devenir
ingénieur commercial. Pourquoi
les FUCaM ?
F.C. : D’abord, j’avais quelques copains
chimaciens, anciens du collège, qui y
étaient. Ils m’ont vanté l’ambiance due
surtout à la taille humaine du campus.
Enfin Chimay-Mons, ce n’est pas Vienne
– Péking en Orient-Express !
F.L. : Venant d’un pays de bûcherons, étiez-vous « bûcheur » ou
guindailleur ?
F.C. : J’étais entre les deux, parce que je
n’avais pas l’endurance de mon pote
Tonio pour la guindaille. Cela ne veut pas
dire que je ne me suis pas impliqué dans
des activités estudiantines. Que du
contraire ! Si je n’ai jamais été togé, je
n’en fus pas moins président de la
Régionale « ChimaLux ». Au foot, nous
étions d’ailleurs imbattables. On écrasait tout le monde !
Si j’ai un conseil à donner aux étudiants
qui entrent en première année, c’est de
s’impliquer dans l’organisation d’activités. On y apprend un tas de choses
concrètes : aussi bien à gérer un budget
en dehors des grandes théories comptables et financières, que gérer des relations humaines.
F.L. : Mais vous avez obtenu votre
diplôme dans le temps normal,
c’est-à-dire en 5 ans. Vos études
vous ont –elles aidé dans les différents postes exercés depuis 1980 ?
F.C. : Si, en informatique, on n’était pas
mal formé – la preuve en est que de 1980
à 1987, j’ai fait de la programmation et de
l’analyse – en gestion, au contraire, on
n’était pas prêt à lancer sa PME ou à
diriger. De toutes façons, en gestion, on
utilise rarement les grandes théories
économétriques : comme pour la plupart
des professions, c’est sur le tas que l’on
apprend le plus.
F.L. : Après bientôt 25 ans de sortie
des FUCaM, quel souvenir en
gardez-vous ?
F.C : Pour moi, les FUCaM restent une
grande famille. On a là quelque chose au
cœur d’indicible, d’attachement réel, qui
se manifeste quand on se retrouve à
l’assemblée générale des anciens ou au
Lapin perdu de La Frontalière. La preuve
est que nous relançons La Chimacienne
avec des potes comme Dubuc, Guerin,
Vereecke, Bouillot. Les FUCaM, c’est un
attachement à la fois intellectuel pour
ce que l’on y a reçu, mais aussi sentimental vis-à-vis des poteaux avec qui
l’on a vécu un tas de trucs !
Alfred Diricq
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We create the future
INVITATION A TOUS
Professeurs, membres du personnel, étudiants,
anciens étudiants, amis et amies des FUCaM, ne
manquez pas les grands événements de la rentrée !
Y Séance
solennelle d’ouverture
de l’année académique
lundi 11 octobre 2004 à 17 heures
Après la concélébration eucharistique par Monseigneur Guy Harpigny à 15h30, le recteur
Christian Delporte dressera le bilan de l’année écoulée et tracera les perspectives d’avenir de
l’institution. Dans sa leçon inaugurale intitulée « Mobilité des marchandises demain ? Défi pour
la Wallonie aujourd’hui », le professeur Bart Jourquin investiguera les pistes sur lesquelles
acteurs, opérateurs et législateur devront se positionner.
Réservation avant le 4 octobre auprès de Madame Yvonne Willame
(Tél. 065 32 33 18 – Fax 065 32 33 05 – courriel : [email protected])
Y
Assemblée générale de l’ALIFUCaM
samedi 16 octobre 2004 à 18 heures
Après la célébration de la messe, le président de l’ALIFUCaM présentera le rapport d’activités
et les comptes pour l’année écoulée et esquissera le programme des activités pour 2005.
La séance académique sera suivie par l’apéritif. Le repas sera servi à partir de 20 h 30, au cours
duquel les jubilaires de 1999,1994,1984,1979,1961,1954 et toutes les années antérieures seront
fêtés et les nouveaux membres, élus. Soirée dansante au bar des étudiants
Droit de participation au repas 35 € pour les cotisants ; 40 € pour les autres. Réservation avant
le 8 octobre auprès de Madame Annie MAZZON (Tél. 065 32 33 19 - 32 33 15 – Fax 065 32 34 38 –
courriel : [email protected])
Y
Grand Bal de la Consule
samedi 20 novembre 2004 dès 20 heures 30
Comme chaque année, à l’automne, le Cercle des étudiants des FUCaM (CEFUC) organisera le
Grand Bal de la Consule dont les bénéfices seront intégralement redistribués à l’ASBL
« Comme les autres » qui a pour but de venir en aide aux personnes handicapées.
L’orchestre Blue Berry’s en grande formation animera la soirée dans les salons. La discothèque
se tiendra au foyer des étudiants de 20h30 à l’aube.
Droit de participation : 8 € pour les membres et 13 € pour les non-membres. Réservation avant
le 19 novembre auprès de Nicolas Meuret, président du CEFUC ([email protected])
Adresse du jour : Chaussée de Binche 151, 7000 Mons

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