ici - Lycée Français Jakarta

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LA CANTOCHE…
Que mangent nos enfants ? Qu'est ce qui se passe à la cantine ? Une tradition au Lycée Français
de Jakarta veut que tous les élèves déjeunent sur place pendant les 2 premières semaines du
premier trimestre. Les parents font ensuite le choix de les inscrire comme demi-pensionnaires ou
comme externes. Qu’allez-vous décider ? Voici un petit coup d’œil sur ce qui se passe dans les
classes de maternelle (pour qui la cantine est de rigueur) et au restaurant scolaire des élèves du
primaire et du secondaire…
Un premier chariot arrive en maternelle à 11h. Il amène les plats froids, dans des bacs
alimentaires hermétiquement couverts. Quatre serveurs de CBM s’installent sur les deux étages.
Gantés et portant des masques en papier, ils repartissent les portions dans de petites coupelles,
les rangent sur des plateaux, les entreposent dans des armoires vitrées réfrigérantes. Un second
chariot arrive à 11h15, apportant cette fois les plats chauds. En groupes, les enfants commencent
par aller se laver les mains tandis que les enseignantes préparent leurs gobelets, tous nominatifs.
Lorsque les enfants sont assis à leurs tables dans la classe, leurs assiettes et couverts déjà en
place, on leur distribue les entrées. Aujourd’hui une jolie nan (galette indienne) ronde et blonde,
décorée d’une cuillerée de yaourt à la menthe. Un enfant nouvellement arrivé a été signalé
comme intolérant au lactose, la galette ne lui est pas servie, on lui donne une salade composée en
remplacement. En Moyenne Section, je vois un petit coquin taper fort sur la table avec ses
couverts. Il n’avait pas vu l’assistante maternelle qui arrivait derrière. Elle lui touche l’épaule
doucement pour le faire cesser, ses copains pouffent de rire, ils comprennent tous que le calme
est plus agréable à table. En Petite Section la maitresse fait face aux grimaces de toute une
tablée: «J’aime pas!» «Moi non plus j’aime pas!». «Goûte un petit bout, tu vas voir, c'est très bon
!». A côté, sans un mot, quatre petites filles ont déjà fini leur assiette. Le grand moment est venu:
les enfants de Moyenne et Grande Section vont aller chercher eux-mêmes au chariot, dans le
couloir, le plat chaud, qui vient juste d’être découvert et que sert le personnel de cantine. C’est
un chili con carne végétarien: une généreuse cuillerée de haricots rouges dans une sauce de
légumes et de tomates, au centre d’un tacos croustillant (préparé «maison» comme tout le reste).
Les élèves de Moyenne et Grande Section portent avec précaution leur assiette jusqu'à leur table.
Bing ! Plaf ! Une petite fille renverse la sienne, le sol est écarlate, la petite fille aussi: elle lève un
regard très embarrassé sur les serveurs et la maitresse. Une autre assiette lui est donnée et ses
camarades se concentrent encore plus fort sur le tacos qui menace de glisser. A petits pas,
lentement, ils regagnent leur place pour manger le plat chaud. Les coupelles de salades de fruits
sont amenées par les serveurs et les enseignantes. Une bonne partie d’entre elles déjeunent avec
les enfants. «Pour moi, ca fait partie de la leçon: on en profite pour ajouter du vocabulaire,
montrer l’exemple…». J’admire leur effort car ce n’est pas de tout repos: «Marie, assieds toi
complètement quand tu manges….. Paul, attention, tu vas renverser ton verre». Dans une autre
classe, un gâteau d’anniversaire a été amené pour clore le déjeuner. Il semble très apprécié.
L’enseignante en profite pour dire: «Finissez vos fruits d’abord.». L’un des serveurs remarque
avec moi que les haricots n’ont pas rencontré le même succès: «Mais c’est pareil partout, hein ?
Les enfants et les légumes….». Avant que je ne parte, pendant que les assistantes nettoient les
menottes enduites de chocolat ou de sauce tomate, l’enseignante de Petite Section me dit: «Alors
souviens-toi bien d’aujourd’hui. Parce que tu verras, à la fin de l’année, c’est formidable ! ils
savent s’asseoir tout seuls, débarrasser leur assiette…». Le déjeuner en maternelle ? Ce n’est pas
qu’un apport de calories et de vitamines: on y apprend des TAS de choses…
Le même menu, avec la différence de pouvoir choisir entre le chili con carne et un plat «oriental»
(croquettes de poisson, légumes sautés et riz), est offert aujourd’hui aux élèves de primaire et de
secondaire. La queue pour le chili est dix fois plus longue que celle pour le poisson. Mais, montre en
main, depuis le moment où l’élève entre dans le restaurant et celui où il reçoit son plateau complet,
l’attente est d’1minute 30 à 2 minutes au maximum pour le plat oriental, de 3 minutes et demi pour le
chili. Outre les serveurs derrière les buffets chauffants et les chefs en arrière cuisine, six à sept personnes
animent et facilitent le déjeuner. Anita et Ayu vérifient les badges pour assurer que les enfants absents ne
seront pas facturés. Avec le personnel de la Vie Scolaire elles aident aussi ceux qui semblent perdus ou
hésitants. A un élève de CM2 très timide: «Tu parles français ou anglais ?» - «Moi je parle français et
arabe.» - «Wah, c’est formidable !». Large sourire. - «Et qu’est ce que tu voudrais manger aujourd’hui ?
Ça c’est des croquettes de poisson». Grand hochement de tête. Plus loin, un très jeune élève semble
refuser tout son plateau. Un assistant de Vie Scolaire lui demande pourquoi il ne mange pas. Ayu finit par
l’encourager, la cuillère en main, à prendre au moins la salade de fruits. A la fin du repas certains élèves
«petits mangeurs» viennent montrer leur plateau à Anita avant de demander du «rabiot \» de pain ou de
dessert. Un groupe de trois filles arrive, indignées: «M’dame, y a quelqu’un qu’a laissé tout son plateau
intact sur la table sans le ramener !»
Un groupe de trois garçons sous le bungalow semble bien rigoler. «Qu’est ce que vous préférez
aujourd’hui ?» - «Moi les tacos !» - «Moi j’aime mieux le saumon fumé !» - «C’est quoi ça ?!» - «Tu sais,
le truc orange qu’on met sur des tartines !»Gros éclat de rire… Les tablées sont rarement mixtes: garçons
ou filles, rarement les deux ensemble. Un groupe d’anglophones du secondaire se retrouve chaque jour à
la même table On y parle fort, on y plaisante, on s’y raconte parfois des trucs INCROYABLES. On
n’aime pas tous les mêmes plats, mais on se prépare des souvenirs pour la vie: «Tu te souviens des
pommes au four du LIF de Jakarta ?»

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