François Dubet : Progressiste …ou Populiste

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François Dubet : Progressiste …ou Populiste
François Dubet : Réformiste progressiste … ou populiste ?
A l’invitation de l’UPB (Université Populaire de Bordeaux), M. François Dubet, éminent professeur de
sociologie à l’université Victor Segalen de Bordeaux II, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes de
Sciences Sociales de Paris et, entre autres, membre de l’Institut Universitaire de France, présentait dans les
locaux du centre culturel et social Réseau Paul Bert, ce lundi 8 mars, l’essence de son dernier ouvrage, Les
places et les Chances, publié récemment au Seuil (Coll. La République des Idées).
Dès le début de son exposé, il a mis en parallèle deux modèles de justice sociale pour les opposer
ensuite : celui de « La réduction des inégalités » qui viserait à réduire les écarts des positions sociales (sans pour
autant remettre en cause ces dernières) afin de les rendre plus supportables (le fils d’ouvrier sera plus enclin
d’accepter sa position future d’ouvrier si la position du cadre est moins éloignée de la sienne), et celui de
« L’égalité des chances » qui viserait à promouvoir un système où chacun réussirait selon son mérite individuel,
les vaincus n’ayant au bout du compte que ce qu’ils méritent.
Déjà on peut relever une première approximation dans ses commentaires lorsque, voulant illustrer que
nous sommes tous en théorie pour l’égalité mais que nos pratiques sont inverses, il a pris son propre exemple de
professeur qui en notant 18 la copie d’un élève et 2 celle d’un autre, ne fait que créer l’inégalité. Il aurait été sans
doute beaucoup plus pertinent de dire que la pratique qui consistait à constater l’inégalité de fait entre les
productions de deux étudiants pouvait (épiphénomène certes regrettable) enraciner cette inégalité ; mais ce n’est
pas elle qui la crée, elle préexiste à l’évaluation.
De même lorsqu’il présente le modèle de « L’égalité des chances », sous un jour assez caricatural
(pour mieux le repousser au profit du précédent) comme la course au mérite individuel, (acception libérale qui,
d’autre part, structure en filigrane son discours), on serait tenté de lui rappeler que de nombreux partisans de ce
modèle ont lu Bourdieu et Passeron et qu’ils ne sont pas sans savoir que le sujet apprenant n’est pas vierge de
l’empreinte de son milieu d’origine qui détermine (en partie, cf. les travaux de Bernard Charlot) ses chances de
réussite, ce qui nuance (en partie aussi) le concept de mérite individuel. D’ailleurs, suite à l’élection de François
Mitterrand en 1981, le ministre de l’éducation de l’époque, Alain Savary, pour permettre justement la promotion
de l’égalité des chances, a mis en place une organisation inégalitaire de la répartition des moyens (« donner plus
à ceux qui ont moins », car l’égalité n’est pas l’égalitarisme), en a résulté la création des ZEP (Zones
d’Education Prioritaire) qui bénéficiaient de moyens accrus permettant l’émergence de projets spécifiques
adaptés à la prise en charge des difficultés des plus défavorisés.
Mais, beaucoup plus ennuyeux que ces approximations (même si de la part de ce spécialiste reconnu,
c’est un peu gênant quant à la crédibilité à accorder à ses analyses ; se serait-il adressé de la même manière à un
auditoire moins « populaire » ? Ses propos n’auraient-ils pas gagné spontanément en précision et en nuance face
au public d’intellectuels à qui il a l’habitude de s’adresser ? …), ce sont les jugements qui infiltrent son discours
lui donnant, à certains moments, des relents populistes qui vont à l’encontre du questionnement que par ailleurs
il essaie de promouvoir.
Projection personnelle qui n’engage que mon écoute par définition subjective ? Qu’on en juge par
quelques extraits du florilège qui suit (best of remastérisé garanti 100% conforme à l’original) …
« Les médecins actuellement ne pensent qu’à leur confort personnel : au lieu d’être au service des patients, ils
choisissent des spécialités (ophtalmologie, dermatologie, radiologie, cardiologie …) qui les mettent à l’abri.
Quant aux généralistes, impossible d’en trouver un le week-end! (J’en ai fait l’expérience ce dernier week-end)
Ils sont tous au Cap-Ferret ... » (1)
« Les enseignants eux dès quatre heures et demie, c’est fini pour eux. Ils travaillent 140 jours … 140 jours…140
jours… par an ! A quarante ans, les revenus d’un couple d’enseignants les classent dans les 10% de la
population la plus riche. Alors qu’on arrête de nous bassiner sur la dureté du travail et la souffrance des
enseignants… (2)
Le conservatisme de la profession s’exprime pleinement dans la raison qui les pousse à se mettre en grève : la
défense de leurs intérêts corporatistes qui se cache sous l’apparence de la défense de grandes idées ; pratique
commune à tous les petits clergés. D’ailleurs, la seule réforme qui ces vingt dernières années n’ait pas mis les
enseignants dans la rue et qui n’a soulevé aucune contestation du monde enseignant, est celle proposée par le
ministre Darcos réduisant d’une demi-journée le temps de travail en primaire…(3)
Quant aux RASED, ça ne marche pas, alors pourquoi vouloir les conserver ?... si ce n’est dans l’intérêt des
maîtres qui bénéficient de ce dispositif pour ne pas avoir à enseigner face à une classe complète. (4)
Les syndicats enseignants renforcent ce conservatisme d’une profession qui s’arc-boute sur ses avantages
acquis, qui ne sait que se défendre, comme le prouve l’indigence de leurs publications dans lesquelles aucune
place n’est faite à la réflexion pédagogique…lisez-les, vous verrez ! (5)
Les enseignants bénéficient d’autres avantages substantiels, comme la MGEN qui leur permet de pouvoir s’offrir
les soins dentaires et de changer de lunettes. (6) ».
« Les retraites…C’est du niveau d’un élève de CM2 de comprendre, qu’avec l’augmentation de l’espérance de
vie, l’âge de départ à la retraite doive être retardé. Pendant ce temps-là les retraités voyagent en avion avec leur
survêtement rose... (7) ».
« Notre société préserve ceux qui ont la chance d’être entrés dans le système (Par exemple j’ai cherché…sans
trouver …-si, j’en ai trouvé 1 ! – d’enseignant qui se serait fait exclure de l’éducation nationale…) et néglige
totalement ceux qui n’y ont pas accès. (8) ».
M. Dubet, que cherchez-vous à faire en exhibant ce prêt-à-porter de la pensée qui semble tout droit
sorti d’un comptoir du café du commerce ? Croyez-vous qu’en vous faisant le relais de ces assertions qui ne font
que conforter les idées reçues et la démagogie ambiante (haro sur les classes moyennes présentées comme
« privilégiées », fonctionnaires en général, enseignants en première ligne, responsables de la faillite annoncée de
l’école publique - alors que le gouvernement organise dans le même temps sa destruction en supprimant 16000
postes pour la rentrée prochaine ; 45000 postes supprimés depuis 2003…), croyez-vous qu’en vous faisant le
chantre de la pensée commune, vous allez provoquer une réelle réflexion qui remette vraiment en cause les
conservatismes existants ?
Vous êtes beaucoup plus intéressant à mon sens quand vous posez les vrais problèmes :
« Pourquoi le turn-over des enseignants dans les établissements difficiles où en grande majorité ce sont les plus
jeunes et les moins formés d’entre eux qui ont à affronter les publics les plus en rupture ? ».
« Pourquoi, dans la recherche de l’égalité des chances, se focalise-t-on sur la proportion de fils d’ouvriers dans
les classes préparatoires, au lieu de voir ce qu’il en est de cette même proportion dans les lycées professionnels
comparée à celle de leur présence dans les lycées d’enseignement général ? ».
« Pourquoi, dans la recherche de l’égalité entre hommes et femmes, se focalise-t-on sur la proportion de femmes
dans les organismes du CAC 40, au lieu de voir ce qu’il en est de cette même proportion dans les métiers
précaires et les emplois à temps partiel ? ».
« Pourquoi notre école, contrairement au modèle danois qui se soucie de permettre l’avènement de citoyens bien
dans leur peau, sachant communiquer et capables de créativité, est-elle obnubilée par le parcours standardisé
de la Terminale S, voie royale hors de laquelle il n’y a pas de salut ? ».
Mais malgré ces dernières interrogations, qui mériteraient bien sûr d’être mises à l’épreuve d’un débat
de fond, je dois avouer, M. Dubet, que vous m’avez déçu … J’attendais de l’Universitaire bardé de références
que vous êtes, plus de constance et de rigueur épistémologique dans la manière de conduire votre réflexion. Il est
vrai que vous étiez devant un public de Centre Social … Comme si une posture quelque peu méprisante pouvait
se dévoiler à la faveur des circonstances… Je pense que devant les auditeurs de France Culture, où l’on peut
régulièrement entendre votre voix, vous n’auriez pas tenu de tels propos abrupts.
Vous permettrez donc (en effet je doute que la coquetterie que vous avez ostensiblement affichée en
confessant que vous aviez été « un élève moyen » soit à l’origine de la pensée « moyenne » que vous avez
produite ce soir-là) que je rectifie ou critique ci-après vos propos – inspirés, me semble-t-il, par une certaine dose
d’inconscience, de paresse…ou de conviction ? - traversés par autant d’allégeances à la pensée dominante ;
comme si vous aussi vous étiez (à votre insu ? …) contaminé par l’atmosphère délétère (sur le plan social et
humain, stricto sensu) qui devient le lieu commun. Mais pouvez-vous, de là où vous êtes, prêter écoute à la voix
discordante, de celles et de ceux qui, pour anonymes qu’ils soient, en tant que citoyens et acteurs de terrain,
soucieux de redonner à l’humain la place légitime qui lui revient au centre du système social, économique et
politique, mus par l’impérieuse nécessité de rétablir la dignité de chacun, au travail et hors du travail, proposent
simplement « une insurrection des consciences » (sic), d’autant plus urgente que certains, comme vous, même à
« gauche », semblent parfois avoir du mal à s’affranchir de l’idéologie envahissante du néo-libéralisme.
PS : Petites notes brèves à porter à la connaissance de M. Dubet .
(1)
SOS Médecins (tél. 05 56 44 74 74 ou le 15), disponible en cas d’urgence sur simple appel
téléphonique, assure les visites à domicile (tarif 32 euro dans la journée et 52 euro le soir après vingt heures et le
week-end). Cette tarification étant celle de la SS secteur 1, la même que celle que pratiquerait votre généraliste
habituel, donne droit au même remboursement.
(2) Le temps de travail des enseignants ne s’arrête pas à leur présence face à leurs élèves mais comporte
aussi quelques menues tâches comme la préparation de leurs cours, la construction des sujets, la correction des
copies et autres travaux de leurs élèves, la recherche de documents et autres lectures, la rencontre avec les
familles, les réunions pour bâtir les projets, les différents conseils, etc…
Le calendrier scolaire est réparti sur 36 semaines à raison de 18 heures hebdomadaires de cours (et
non de travail…) pour un professeur certifié de collège et lycée, et 27 heures hebdomadaires pour un professeur
des écoles. Certains emplois du temps sont répartis sur 5 jours (voire 6 en lycée), d’autres (en primaire) sur 4
jours.
Le salaire mensuel net minimum d’un professeur certifié et d’un professeur des écoles (source
www.education.gouv.fr ) est le suivant : stagiaire 1342 euro, après deux ans de carrière 1599 euro, après dix ans
1795 euro, après vingt ans 2353 euro, après trente ans 2530 euro. (Ceux qui auraient, selon leur notation, réussi à
passer à chaque fois au grand choix, auraient quant à eux au maximum : 1342, 1599, 1903, 2530, 3011 euro).
Les indemnités susceptibles d’être perçues par certains, correspondantes à des responsabilités particulières
(Directeur d’école, professeur des écoles spécialisé, indemnité suivi et orientation, indemnité professeur
principal) sont à rajouter (entre 69 et 116 euro mensuel). Que chacun fasse les comptes … et conclue si cela
range les enseignants dans les 10% de la population française les plus fortunés …
(3)
M. Darcos a réduit effectivement d’une demi-journée le temps de présence des élèves en primaire…
mais celui des professeurs des écoles reste inchangé : en effet il a imposé que 2 heures de soutien soient données
par chaque enseignant aux élèves en difficulté (après la fin des cours ou à la pause de la demi-journée) et 1 heure
consacrée à la concertation pour organiser cette prise en charge. Cela a d’ailleurs mis les enseignants dans la
rue ; une majorité d’entre eux considérant qu’on ne pouvait alourdir, dans le cadre de la journée d’enseignement,
le temps de travail des élèves les plus en difficulté, et que cette mesure qui visait à compenser la suppression
annoncée des RASED, était un vaste leurre, la nature de l’aide apportée n’ayant rien à voir avec une prise en
charge de maîtres spécialisés formés pour répondre à la spécificité des difficultés ou handicaps.
Etait-ce aussi pour la défense corporatiste de leur job, ou au nom de l’idée qu’ils se font de la
mission émancipatrice qui est la leur (de l’idée qu’ils se font d’un futur citoyen non assujetti aux lois du
formatage mais libre de se construire ses propres valeurs grâce aux capacités critiques développées) que les
professeurs ont lutté contre la suppression de l’enseignement de l’Histoire dans certaines sections de Terminale,
ou encore, ont dénoncé avec force le remaniement de l’enseignement des SES (Sciences Economiques et
Sociales) expurgées des questions de société, jugées embarrassantes par le pouvoir actuel, comme celles de
l’emploi, du chômage, des inégalités ou encore des revenus du travail et de ceux des finances ?
(4)
Les RASED (Réseaux d’Aide Spécialisée aux Elèves en Difficulté), constitués de maîtres ayant reçu
une formation spécifique complémentaire d’une année sanctionnée par un diplôme, et de psychologues, ne
permettaient certes pas d’avoir un taux de 100% de réussite dans la prise en charge des difficultés, mais de très
nombreux élèves, grâce à ce dispositif, ont pu retrouver des repères qui les ont sans conteste aidés à progresser
(et pas uniquement sur le plan scolaire …). D’autre part, ils permettaient aux professeurs des écoles (et aux
familles, souvent très démunies devant les difficultés ou le handicap de leur enfant), de trouver là de précieux
relais et des appuis essentiels. Les supprimer constituent une triple aberration : d’abord négation de leur utilité
avérée ; ensuite négation de l’investissement humain des enseignants qui se sont formés pour cette prise en
charge spécifique ; et on pourrait aussi évoquer, le gaspillage des deniers publics concernant le coût de cette
formation, privée très vite d’application sur le terrain.
(5) Suivant votre recommandation, nous avons pris la peine de les lire… Exemple de la dernière
publication en date de Fenêtres sur cours (n°338 - mars 2010), du SNU/PP. FSU (Syndicat National Unitaire des
Professeurs des écoles et PEGC) (Revues consultables sur le site www.SNUipp-FSU(fenêtres ) : Articles d’ Eric
Debarbieux (Directeur de l’observatoire international de la violence à l’école, responsable du prochain comité
scientifique des états généraux de la sécurité à l’école) ; de Philip Milburn (Sociologue, qui a participé à un
ouvrage collectif analysant les injonctions dans différentes professions) ; de Catherine Vidal (Neurobiologiste,
directrice de recherche à l’Institut Pasteur , qui nous fait part de l’état de ses recherches dans un article titré :
« Rien n’est écrit d’avance dans le cerveau ») ; ou encore de Claude Lelièvre (Historien de l’éducation).
(6) La MGEN (Mutuelle Générale de l’Education Nationale) assure une partie de la prise en charge
complémentaire des soins de ses adhérents selon des cotisations tarifées : 2.8 % de l’assiette existante (salaire
brut + indemnités éventuelles) pour les actifs ; et 3.35% de la pension brute pour les retraités. (Soit par exemple
pour le revenu d’un actif qui perçoit 2800 euro brut, une cotisation, à déduire du salaire net annoncé plus haut,
de 78.40 euro mensuel.)
(7)
La logique néo-libéraliste qui, résultat de la mondialisation envahissante, fait office aujourd’hui
de pensée unique, présente effectivement comme inéluctable de lier l’augmentation de l’espérance de vie à la
nécessité de retarder d’autant l’âge de départ à la retraite ; il s’agirait là d’une équation mathématique
indiscutable… Et si l’augmentation du temps de vie liée aux progrès réalisés grâce au travail de chacun se
soldait par « un supplément de vie » et non par un supplément de travail ? Si l’on considérait, avec les signataires
de « L’appel des Appels », (Cf. l’Essai « L’appel des Appels ; Pour une insurrection des consciences », ouvrage
collectif paru aux éditions « Mille et une nuits » sous la direction de Roland Gori, Barbara Cassin et Christian
Laval), que l’individu n’est pas une valeur marchande et qu’il y a urgence à développer des formes solidaires de
résistance pour que les acquis du Conseil de La Résistance, au lendemain de la seconde guerre mondiale, ne
soient pas dilapidés par une société qui n’a pour seuls objectifs que la course au profit ? Oui, des solutions
alternatives existent aux politiques libérales.
Quelques pistes pour préserver la conquête sociale du droit à prendre sa retraite à 60 ans tout en
augmentant son montant (en premier lieu pour les femmes dont une sur trois perçoit moins de 900 euros par mois
et pour ceux très nombreux dont le montant de la pension les situe au-dessous du seuil de pauvreté) : Prélever,
sur les revenus financiers des entreprises et des banques, des cotisations au même taux que celles prélevées sur
les revenus des salariés (actuellement elles sont exemptées de toute contribution tant pour la protection sociale
que pour les retraites) ; Prélever des cotisations sur tous les éléments de rémunération (heures supplémentaires
des salariés, primes d’intéressement et de participation, stock-options.) ; Réduire le chômage en interdisant par
exemple aux entreprises ayant dégagé des bénéfices de licencier ses salariés (dernier exemple en date : TOTAL
qui après avoir annoncé 8 milliards de bénéfice veut fermer, dans la logique d’un profit toujours accru, des
raffineries jugées pas assez rentables), cette mesure de réduction du chômage, outre ses bénéfices humains
essentiels, dégagerait, avec le retour à l’emploi de ceux qui en sont privés, des cotisations supplémentaires qui
alimenteraient ainsi les caisses de l’Etat pour faire face aux dépenses de justice sociale et de retraite.
(Par contre, désolé, je n’ai rien trouvé à opposer à la mention de la couleur rose des
survêtements arborés soi-disant par certains retraités qui prennent l’avion …).
(8) Le retour à l’emploi de ceux qui en sont privés est effectivement la priorité des priorités mais cela
ne devrait pas occulter la souffrance au travail qui se généralise (Cf. le syndrome France Télécom, Renault,
etc.…), conduisant à des pathologies graves pouvant dans des cas de plus en plus nombreux aller jusqu’au
suicide. Les responsables de cette situation ? Des méthodes de management, qui infiltrent toutes les strates des
entreprises et de la Fonction publique où le culte de l’évaluation chiffrée devient aussi la règle d’or. Les
conséquences ? Isoler chacun en le soumettant à des objectifs de plus en plus élevés à atteindre, ce qui crée une
concurrence impitoyable et parfois déloyale entre salariés (chacun, pour réaliser les objectifs fixés, liés aux
primes qui vont avec, est encouragé à « voler » le travail fourni par un autre…), détruit la conscience collective
de participer à une tâche commune, prive chacun de l’estime de soi et du sens à donner à son travail.
Ces quelques données n’ont que le modeste but de participer à un vrai débat démocratique au lieu
de l’occulter par des déclarations péremptoires … et, pour le moins, discutables …
Yves Lisoie ; 17 mars 2010.