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L'employeur jugé coupable d'une faute «inexcusable» après le suicide d'un salarié (source AFP) Dans un arrêt récent, la 5ème chambre de la Cour d'appel de Versailles considère cette fois-ci que «Renault n'a pas pris les mesures nécessaires pour préserver le salarié du danger auquel il était exposé en raison de la pénibilité avérée de ses conditions de travail et de la dégradation continue de celles-ci». La cour brocarde les supérieurs hiérarchiques du salarié qui «n'ont jamais réellement cherché à améliorer ses conditions de travail et n'ont jamais contrôlé ses horaires de travail», estimés par l'Inspection du travail à 10 et 12 heures par jour en janvier 2007, ce qui présentait «un caractère excessif». Le tribunal des affaires de sécurité sociale de Versailles avait écarté en première instance de novembre 2010, la «faute inexcusable» de Renault pour expliquer la mort de cet homme, employé comme technicien informatique sur le technocentre de Guyancourt (Yvelines). Sa famille avait déposé en décembre dernier à Versailles une plainte avec constitution de partie civile pour «harcèlement moral, homicide involontaire, mise en danger de la vie d'autrui et défaut de transcription des risques sur le document unique». Commentaires du blog FO-santé : Il ne faut donc pas désespérer de la justice. (voir cheminement de la plainte ici) Un jugement similaire dans une tentative de suicide imputable à l'employeur a été rendu par la Cour de cassation en 2007. Cette décision de justice est exemplaire. Elle va bien au-delà de Renault et met en cause les défaillances d'une gestion des ressources humaines qui peut conduire au suicide d'un salarié à cause de son travail. La Cour de cassation affirme pour la première fois que « un accident qui se produit à un moment où le salarié ne se trouve plus sous la subordination de l’employeur constitue un accident du travail dès lors que le salarié établit qu’il est survenu par le fait du travail ». Elle considère de plus que l’équilibre psychologique de la victime a été gravement compromis à la suite de la dégradation continue des relations de travail et du comportement de l’employeur et qu’ainsi ce dernier a ou aurait dû avoir conscience du danger auquel était exposé son salarié et n’a pas pris les mesures nécessaires pour l’en préserver caractérisant ainsi une faute grave. L'accord national interprofessionnel sur le stress au travail en date du 2 juillet 2008, signé par le patronat et les syndicats, pointait déjà clairement cette responsabilité. "Le stress lié au travail peut être provoqué, est-il souligné, par différents facteurs tels que le contenu et l'organisation du travail." La responsabilité de "déterminer les mesures appropriées" pour prévenir, éliminer ou, à défaut, réduire ce stress "incombe à l'employeur". Il est temps de repenser l'organisation du travail là où le culte de la performance conduit à piétiner les hommes. L'hôpital n'est pas épargné. Les conditions de travail sont très détériorées. De nombreux suicides de personnels hospitaliers ont eu lieu depuis ce début d'année. Tous ne sont pas en relation avec le travail, mais comment pourrait-on en avoir la certitude puisque les enquêtes sont systématiquement bâclées ou menées en interne pour se protéger des regards externes qui pourraient contredire les thèses officielles. "Il avait des problèmes personnels"! Circulez il n'y a rien à voir! Ainsi va l'hôpital ! Les personnels sont systématiquement appelés chez eux pour venir travailler, mais il n'y a aucune incursion de la vie professionnelle dans la vie privée ! Ce n'est pas acceptable. FO pour la création d'un observatoire des suicides en France FO est signataire de l'appel lancé pour la création d'un observatoire des suicides en France. Nous ne pouvons que vous encourager à signer cet appel sur le site : http://www.observatoiresuicides.fr/