Terra Incognita

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Terra Incognita
Terra Incognita
Sommaire
Le sujet
L’intention
Le synopsis
La genèse
L’approche
L’équipe
Le sujet
Qui-suis-je ? Quelle Terra Incognita ?
Cette pièce est un autoportrait transformé en fiction, un fable, ancrée dans le réel, qui
s’inscrit dans des univers sacré, narratif, poétique, cru, comique, sensuel. C’est une plaine de jeux
où vont se déformer les polarités féminin/masculin, vide/plein, masque/vulnérabilité,
sérieux/absurde, impuissance/pouvoir, de la beauté et de la honte ; une exploration des
paradoxes de l’identité et de son image. Mon personnage évolue dans une tension
dramaturgique qui joue dans les extrêmes de la différence et du paradoxe.
Terra Incognita porte cette philosophie que rien n’est important et que tout l’est,
j’entends par là, l’importance à mes yeux de garder une distance avec ce qui est vécu sur scène en
le contextualisant sans cesse en lien avec le Monde, et d’autre part, ritualiser l’acte artistique et
lui reconnaître sa part de sacré.
Ma recherche se nourrit de la métaphore d’un oignon que l’on pèle pour y découvrir le
cœur, ici les différentes facettes de la femme que je suis.
Raconte, ô conteur
Raconte une histoire, qu'elle soit une légende
Parle-nous des gens d'antan
De Loundja, la fille de l'ogresse et du fils du Sultan
Commence par "il était une fois"
Offre-nous des rêves
Commence par "il était une fois"
Chacun d'entre nous a une histoire au fond de son cœur
Raconte, oublie que nous sommes grands
Comme si nous étions des enfants
Nous voulons croire à toutes les histoires
Parle-nous du paradis et de l'enfer
De l'oiseau qui n'a jamais volé
Donne-nous le sens de la vie
Raconte, comme on t'a raconté
Sans en rajouter, sans en enlever
Prends garde, nous avons une mémoire
Raconte, fais que l'on oublie notre réalité
Abandonne-nous dans ce "il était une fois".
SouadMassi, Raoui
L’intention
L’envie de créer une performance solo autour de l’autoportrait est née après trois mois de
formation auprès d’Anna Halprin où j’ai passé chaque semaine à découvrir une partie de mon corps
dans son mouvement et son histoire. Je me sens alors appelée à explorer tout le matériel découvert,
afin de le rendre visible et de le partager.
A travers le mouvement dansé, parlé et chanté, Terra Incognita cherche la part d’intime
de la danse. Elle l’offre au spectateur et l’invite à ouvrir ce monde en lui. Par la mise en lien
l’artiste et le spectateur, l’artiste cherche à rendre à la performance son rôle de rituel, remplaçant
celui de démonstration performative.
Comment stimuler la résonnance physique, émotionnelle et imaginaire en partageant
l’acte performatif ? Comment inviter le public à explorer les multiples possibilités de son rôle de
témoin ?
La genèse
Avril 2010
Je réagis à une nouvelle alarme. Une urgence. Départ d’un autoportrait. Je traque mon
intuition et récolte une série d’images. Ma conscience a du mal à identifier le sens de ces images
mais le processus de création semble prendre une direction certaine. J’accepte les nouvelles règles
du jeu qui me demandent de suivre ce qui est, qui me confrontent à l’inconnu, à une nouvelle
manière de créer. Je réalise « Coquille », un court-métrage projeté au Chien Perdu, à Bruxelles.
Reste ce qui est là, la matière, le corps en mouvement. Ce film suit des corps comme des
paysages, des sculptures de vides et de pleins, des supports pour la trace, des contenants, des
armes, comme le lieu de la rencontre. Ces corps se colorent, se décolorent, se ratent, essaient,
tombent, s'enroulent, se lâchent, cherchent où ils sont et ce qu'ils ressentent.
Ce film révèle autant de métaphores des diverses couches entre moi et moi, moi et l’autre, moi et
le monde. Un miroir de toutes les protections qui empêchent l’essence même des choses
d’exister et de s'exprimer. «Coquille» nous renvoie à la simple question du contenu, au vide, à
l'errance.
Qu’ai-je voulu dire? Portée par cette question, je continue cette recherche autobiographique
par l’exploration de mon corps et de ma voix en mouvement, en intégrant une formation intensive
d’immersion sur le thème de l’autoportrait sur la direction d’Anna et Daria Halprin en Californie.
Septembre à décembre 2010
Pendant ce processus, je visite mon corps à la loupe comme un invité, une carte au trésor.
J’y découvre des messages, chaque partie de ce squelette, cette chair, cette mémoire. J’entame des
fouilles archéologiques dans les croyances de ce que je suis en tant qu’être humain et artiste. En
pointant les thèmes récurrents de mes explorations, je crée «4 foi 7», au Mountain Home Studio,
en Californie.
C’est un immense puzzle d’informations. Devant ce panneau blanc, prête à dévoiler ma part de
sensualité, de douceur; je pénètre dans la «coquille» et plonge dans l’essence fragile de mon
vivant. Mon corps silencieux voit, mon corps est vu. Pour le temps d’une danse, mon visage n’a
plus de masque, il dit. Tel un allié, mon épée à la main, je coupe les liens douloureux, crie ma
liberté d’être une femme et me reconnecte à mes racines.
De janvier à juillet 2011
J’ouvre une phase de réflexion à propos du sens de ce projet et de son cheminement. Je laisse
digérer la masse d’information.
J’écris à propos de cette phase de création :
Je m’enlève une première peau pour en découvrir un autre en dessous. Je suis plus lucide, il fait
plus froid, plus noir. Je sens davantage la sensation d’être en vie. J’entre à la fois dans un espace
malléable, transformable, un perpetuum mobile et sur un territoire où je pose des marques. Je
marche sur un sol mouvant, mes pieds sont bien plantés, mais la surface sur laquelle ils se
posent est instable. C’est une matière plus ou moins souple, élastique, rebondie et résistante.
Comme un gigantesque tapis volant migrant aux grés des vents d’une énergie à une autre, d’une
pensée à une autre, d’une terre à une autre. Moi, témoin de ce voyage aléatoire, je me demande
d’où je viens, qui je suis et où je vais.
L’envie de créer une pièce en solo autour de l’autoportrait est née. Je me sens alors appelée à
explorer tout le matériel découvert, afin de le rendre visible et de le partager à un plus large public.
Depuis Juillet 2011
Je suis en studio par 4 fois en résidences d’une semaine. J’explore la quantité d’éléments
présents et écris un premier squelette dramaturgique.
En Juillet 2012, suite à l’accueil en résidence des Summer Studio PARTS à Bruxelles et de
Canaldanse à Paris, je présente un premier jet en studio. L’échange avec le public me permet de
recycler mon score.
Aujourd’hui, je suis en résidence au Mary Sano Studio, à San Francisco, pour terminer la
forme courte qui sera présenté le 23 Novembre prochain au Regard du cygne à Paris.
Synopsis
A ce jour, 7 tableaux construisent l’écriture dramaturgique de Terra Incognita. Chacun des
tableaux est une recherche sur une des facettes à la fois de moi et de mon personnage.
Mudra Prière
Travail sur le rapport à la Terre. Hommage à l’ici et maintenant, méditation dansée,
l’impuissance et la force. Je m’abandonne, je reçois.
Hello Madame
Scène inspirée par l’œuvre de l’artiste peintre Munch qui décline dans différents médiums
l’archétype d’une femme debout, nue, en pleurs auprès d’un lit où se devine encore parfois
l’empreinte d’un corps. Partant de cette posture, hommage à la femme, à toutes les femmes.
Fenêtre sur l’intime, la sensualité, la douceur, la beauté et la honte.
Le syndrome de John Wayne
Contrepoint humoristique, nous plongeons dans un western. Histoire d’un cow-boy audacieux
en doute, comédie, caricature du genre masculin, exploration des oppositions pouvoir/fragilité,
féminin/masculin.
Sans mon nez
Qu’est-ce qu’il y a de vivant entre vous et moi? Seule, assise sur une chaise, avec la contrainte de
ne pas se lever.
My walk on the darkside
Longue traversée du désespoir. Chaos. Une femme? Un clown? Un être humain abandonné au
rien, au simple mouvement du «je ne sais pas».
Hello Monsieur
Appartenance à l’Histoire, la question d’identité, les mémoires familiales et la migration.
Vite
Je fuis la course contre la
montre
je quitte
fuite
coupé le passé
quitte
ma vie
présente
fuite
chaos
rage
orage
N’ai pourtant
tué personne
De l’autre côté du rivage,
qui fuis-je ?
ô rage
je quitte ma vie présente
ne comprends pas
Terre inconnue
Terra Incognita
Nouvelle Terre
Où commence
Où finit la séparation ?
Tous les bateaux
transportent des illusions
Tous les bateaux
transportent des illusions
L’océan étincelle de blanc.
Vaste.
Le bateau m’emporte
Vogue mon présent
Mon devenir vague
Qui a-t-il de l’autre côté de
la rive ?
J’arrive
Dominique Lahaut
L’approche
Ma recherche s’appuie sur différentes méthodes de travail du corps en mouvement qui
s’intéresse à la relation du performeur et de son rapport au moment présent sur scène. Ici, l’écriture
chorégraphique s’appuie sur des partitions composées, dans lesquelles la danse reste en évolution
constante à chaque état de corps et d’esprit, traversés au fil de la pièce. Les médiums du
mouvement, de la voix chantée et parlée sont tous présents.
Le life/Art process :
La méthode du Life/Art process développée par Anna et Daria Halprin est basée sur
l’interrelation entre le corps physique, émotionnel et l’imaginaire à travers le mouvement
comme base d’exploration. Elle approfondit notre relation et compréhension de l’aspect
psychologique de la vie quotidienne, des questions sociales, artistiques et de la créativité ellemême.
RSVP Cycles :
Développé par Lawrence Halprin, cette structure sert à composer une partition dans le
but de générer la créativité au niveau individuel et collectif et de développer des projets.
R= resources, S = score, V = valuaction, P = performance.
La composition instantanée :
Faire confiance aux ressources d’un corps qui pense, d’un corps en mouvement relié au
système entier du vivant. Ecrire la danse pendant qu’elle est en train de se vivre.
L’ Improvisation:
Apprendre à jouer, expérimenter l’engagement à ce qui se passe sur le moment en étant
pleinement présent, abandonner les jugements et l’attachement à l’idée de la solution. Tout
devient matière à explorer et une opportunité pour travailler de manière créative avec ce qui
surgit.
L’équipe
Aude Cartoux : Performeuse et porteuse du projet
Aude est danseuse, pedagogue et art thérapeute par le mouvement.
Dès l’âge de 8 ans, elle s’initie à la danse contemporaine, l’improvisation et la composition
chorégraphique, en tournant dans toute l’Europe pendant 10 ans avec le «Groupe Grenade»,
dirigé par Josette Baïz, une troupe d’enfants semi-professionnels.
Depuis 2000, elle performe dans le milieu de la Danse-Théâtre entre autres avec Y.Davids,
Irene.K, S.Chollet, S.Pèpe, S.Shelton Mann. En 2006, elle chorégraphie sa première pièce:
e dans l’o-pièce pour deux sœurs.
En 2004, elle reçoit son diplôme d’état français d’enseignement en danse
contemporaine. Depuis, elle enseigne à des enfants et des adultes, principalement dans des
centres culturels, sociaux, pour l’Education Nationale et les Théâtres contemporains. De 2008 à
2010, elle travaille dans les projets «danse à l’école» pour le Pierre de Lune et le CDWEJ.
Depuis 2003, elle étudie le Contact Improvisation et l’improvisation avec Anna Halprin, G.Soto
Hoffmann, D.Lepkoff, J.Hamylton; A.Harwood et K. Simson, et se concentre sur son désir
d’utiliser la danse comme un moyen de mise en lien entre l’art et la vie quotidienne. Portée par
cette curiosité, en 2010, elle se forme en thérapie des arts expressifs, au Tamalpa Institute,
USA, dirigé par Anna et Daria Halprin.
Aujourd’hui, elle travaille sur sa nouvelle pièce en cours de création, collabore avec le
collectif Matters, et enseigne l’art du mouvement et le Life/Art Process®, en France et en
Belgique.
Par désir d’évolution, je choisis de collaborer avec des artistes qui ont de l’expérience dans
la recherche de composition instantanée et d’écriture scénique en lien avec le présent.
Soto Hoffman : collaboration artistique
Je demande à Soto G.Hoffmann de m’accompagner au départ de cette création car je sais à quel
point son approche somatique de la danse, mêlée à sa pratique des arts martiaux, est propice à
l’évolution de mon travail.
Soto a étudié, pratiqué, performé et enseigné la danse, le mouvement et les arts martiaux
depuis 1968. Ceci inclue un large éventail de la post-modern danse, à la danse africaine,
brésilienne, au butoh japonais, au Tai Qi Ch’uan, à la Capoeira, à l’Aikido et aux Arts Martiaux
philippins.
Il est formé en Ideokinesis, CranioSacralTherapy, PolarityTherapy et diplômé d’un B.A.
dans l'enseignement du Mouvement du Nouveau Collège de San Francisco et d'un M.E.D
dans l'enseignement Somatique du Collège de Lesley dans le Cambridge, Massachusetts.
Il danse avec Anna Halprin dans leSan Francisco Dancers’ workshop et collabore au
TamalpaInstitute depuis 1973. Il travaille au service de la Faculté de Nouveau Collège de
Californie depuis 21 ans et enseigne à EuwhaWomens l'Université de Séoul Corée du Sud.
Depuis trente-deux ans, il transmet sa pratique et joue en Europe, au Canada,au Japon,
Hong-Kong en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Sandra Vincent: collaboration artistique, Mise en scène.
Puis, je décide de collaborer avec Sandra Vincent. Elle offre à mon travail des questionnements
percutants tant au niveau de la dramaturgie que de l’écriture chorégraphique et développe le lien
entre l’intime et le collectif, en reliant ma mythologie a des symboles sociaux, des mythes et des
mémoires collectives.
Artiste chorégraphe et interprète corps et voix belge, elle se forme à la danse depuis son
plus jeune âge. Philosophe de formation, elle vit la pensée en mouvement, à travers
l’improvisation et la composition qui sont au cœur de sa pratique. La musique est sa plus grande
source d’inspiration. La voix et le chant, qu’elle découvre avec Anne-Marie Blink, la passionne
et lui donne un accès à un soi inouï, une nouvelle voie physique à explorer. C’est cette recherche
qu’elle partage depuis plus de 10 ans en Belgique et à l’étranger.
Sous Playsure Company qu’elle fonde en 2005, elle met en scène dans plusieurs
productions des danseurs amateurs et professionnels et mélange les générations.
Par ailleurs, l’approche systémique à laquelle elle est formée entre 2008 et 2010 lui donne
à vivre l’expérience humaine la plus porteuse pour ce qui l’anime: que fait un artiste sur scène?
Dernièrement, auprès d’Anna Halprin, et de Bonnie Bainbridge Cohen, elle
approfondit sa relation au corps émotionnel, moteur caché de toute création artistique.
CONTACT/
Aude Cartoux
79, AV. Jupiter Boîte 8
1190 Bruxelles/
[email protected]

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