VM - Certification€: les prestataires aussi

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VM - Certification€: les prestataires aussi
VM
Certification :
les prestataires
aussi
Les prestataires de services en visite médicale sont engagés dans
la procédure de certification selon le référentiel de la HAS pour
2009. Certains ont pris les devants et fait certifier de longue
date tout ou partie de leurs activités selon la norme ISO.
L
es prestataires qui n’auront pas
fait certifier leur activité de visite médicale au mois de février
2009, soit un an après la publication du référentiel qui leur
est propre, ne pourront
plus envoyer leurs délégués sur le terrain.
Certification
La certification de
la VM selon le
de la VM
référentiel de la
Haute autorité de
obligatoire en
santé (HAS) s’apfévrier 2009
plique en effet de la
même façon aux laboratoires qu’aux prestataires de services. Pour
ces derniers, les exigences ont
été adaptées au mode d’exercice, mais
restent fondamentalement les mêmes.
Les adhérents à l’OPPSIS (voir interview du nouveau président Christian
Levistre en encadré) ont engagé la démarche de concert, avec l’organisme
SGS, et les audits se dérouleront entre septembre et novembre prochain.
Pour tous, le dossier de demande de
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PHARMACEUTIQUES - JUIN/JUILLET 2008
certification doit avoir été déposé
avant la fin décembre 2008.
De l’ISO à la certification HAS
La société Arvem, qui n’est pas membre de l’OPPSIS, a passé un audit à
blanc le 29 mai dernier. « C’est une
procédure qui n’est pas obligatoire
mais que nous avons décidé de réaliser
afin d’auditer avec le bureau Véritas
l’ensemble de nos procédures mises
en place sur notre société et notre établissement pharmaceutique », précise
Frédéric Derome, directeur général
d’Arvem. Comme d’autres prestataires
et recruteurs, Arvem a en effet créé au
sein du groupe un établissement pharmaceutique, les laboratoires Bioethic,
en 2004. « Un certain nombre de procédures ont été mises en place dans ce
cadre, poursuit Frédéric Derome. La
parution du référentiel concernant la
certification HAS nous a par conséquent amené à nous inscrire dans
cette logique pour travailler sur une
amélioration continue de notre visite
médicale, Bioethic hébergeant la vi-
site médicale du groupe Arvem. » Dans
un contexte de réduction drastique des
effectifs de visite médicale dans les laboratoires, les démarches qualité engagées
par les prestataires sont cruciales pour
l’avenir. La certification HAS de la VM
est obligatoire, mais ils sont plusieurs à
avoir fait certifier en amont leurs activités
selon la norme ISO 9001, « un gage de
qualité et de reconnaissance, y compris
au plan international », souligne MarcHenri Boy dont la société MBO est certifiée ISO 9001 depuis avril 2004. « La
volonté d’être certifié selon la norme ISO
se traduit par une amélioration continue
de la qualité de notre service, expliquet-il. L’implication des collaborateurs est
constante puisque ce processus nous oblige à communiquer et à former de façon
continue. » Ce n’est pas la seule activité de
visite médicale qui est alors certifiée, mais
l’ensemble des services ainsi que l’organisation interne de l’entreprise.
Un service qualité transversal
Même philosophie chez CL Innovation, qui a mis en place un service
Prestataires Industrie
DR
POUR CHRISTIAN LEVISTRE,
LA CERTIFICATION EST ESSENTIELLE.
qualité transversal à l’entreprise depuis trois ans, et vient d’obtenir en
un temps record la certification ISO
9001 en avril dernier. Le directeur
qualité, Lionel Gusmini, a également
pu anticiper la parution du référentiel
HAS en se « calant » sur celui des laboratoires. « Le processus a été amplifié depuis la publication du référentiel
volet prestataire, précise-t-il. En septembre, nous passons
l’audit à blanc, et
l’audit de certification proprement dit se déroulera au mois
de
novembre.
D’ores et déjà,
nous avons obtenu la certification
ISO 9001 version
2000 sur l’ensemble
du périmètre de notre
activité : commercial,
visite médicale, informatique, communication,
ressources humaines, management de la qualité (le tout au sein
de CL Innovation Santé), ainsi que
le recrutement des cadres. » Dans ce
contexte, la certification HAS sera-telle une simple formalité ? « La certification ISO va en effet nous permettre
de gagner du temps pour la certification HAS, reconnaît Lionel Gusmini.
Nous avons déjà un manuel qualité ;
les revues de processus et les revues de
direction existent également. Il y aura
simplement une part plus importante
Christian Levistre, président de l’OPPSIS
« Notre objectif est d’être proche du Leem et représentatifs de la profession. Aujourd’hui,
les délégués des laboratoires et ceux des prestataires sont sur un pied d’égalité. Nous voulons obtenir cette reconnaissance de la qualité de la prestation, et pas forcément pour
les seuls membres de l’OPPSIS1, car les sociétés comme Pharmexx-Repsco, Promedis,
Promothéra ou Arvem – que j’aimerais voir nous rejoindre – ont eux aussi des délégués
professionnels. Mon souhait est de tirer la prestation en général vers le haut et d’avoir
une vraie reconnaissance, y compris au niveau des prix. Il y a bien sûr une concurrence
commerciale entre nous, et sans rechercher un barème de référence, il est important qu’il y
ait un vrai prix de la prestation. Si nos partenaires laboratoires ne prennent pas en compte
cette dimension, elle peut être en danger. C’est aussi à nous de démontrer que la qualité
de notre travail a un prix, d’où l’importance de la certification. Bien sûr, la visite médicale
change également de nature. Elle va se réduire sur les produits «primary care» du fait de
l’évolution du modèle blockbuster et de la concurrence des génériques. L’activité des laboratoires s’orientera donc plus vers les spécialistes et sur l’hôpital. Les prestataires seront
là, avec un niveau de qualification plus élevé, pour répondre à leurs nouveaux besoins.
Enfin, nous envisageons également d’accueillir à l’OPPSIS de nouveaux membres tels que
les prestataires d’e-detailing. Plus nous serons importants, plus nous aurons de poids. »
(1) L’OPPSIS réunit CL Innovation Santé, Innovex-MBO, GSA, Eurapharma, Préciphar, Prestapharma, SOFIP.
à donner à la VM elle-même. Le panel
des différentes étapes de formation est
mis en place et respecté : formation réglementaire d’intégration, formations
produits, formation continue, formation par les directeurs régionaux...
Nous avons également les procédures
nécessaires au recueil des informations
de pharmacovigilance et des données
de réclamation, qu’il s’agisse de celles
des clients laboratoires ou des médecins sur la qualité de la visite. » Pour le
patron de CL Innovation et président
de l’OPPSIS, Christian Levistre, la
certification ISO est une satisfaction,
mais aussi un aiguillon qui oblige à
maintenir l’effort : « C’est un énorme
travail pour être ISO, mais il faut savoir le rester. C’est la raison pour laquelle il est très important d’avoir un
responsable de la qualité dans l’entreprise car il est difficile pour chaque
chef de département de s’y attacher en
permanence. » Enfin, les nouveaux acteurs de la VM à distance passent eux
aussi par la certification, comme l’explique Alain Neddam, président du
Groupe Marketing Global et patron
de CallMediCall. « Nous sommes en
cours de certification sur la base du
référentiel des prestataires de visite
médicale, qui s’applique également
au e-detailing depuis que l’AFSSAPS
a autorisé la dématérialisation du remis du RCP. Nous l’appliquons pour
notre part à notre outil Infomedicall,
la différence étant qu’il n’y a pas d’aide
visuel en ligne. » Plus complémentaire qu’alternative au terrain, la VM
à distance se développe avec vigueur
sur des problématiques, des produits
et des cibles spécifiques. Le Groupe
Marketing Global a défini le même
niveau d’exigence pour son action en
officine, une activité « qui ne possède
par de référentiel de certification pour
l’instant, précise Alain Neddam, mais
qui pourrait en avoir demain car on
ne peut pas raconter n’importe quoi
au pharmacien. » n
Jocelin Morisson
(1) Organisation professionnelle des
prestataires de services aux industries de
santé – OPPSIS.
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