toussaint bible - Points de repère

Transcription

toussaint bible - Points de repère
J’ai vu une foule immense
À travers la Bible
L’Apocalypse, une liturgie céleste
L’Apocalypse, une révélation pour aujourd’hui
En cette fête de la Toussaint, la première lecture est tirée de l’Apocalypse de Saint
Jean. Ce livre, le dernier de la Bible, est un écrit de la fin du 1er siècle destiné à
redonner courage aux chrétiens dans un temps de persécution. « Apocalypse » veut
dire « Révélation » : elle concerne la révélation de Jésus Christ et de ce que sa
venue a changé pour l’humanité. Le nez collé au jour le jour et à l’immédiat, les
chrétiens ont du mal à percevoir comment la résurrection de Jésus a tout bouleversé.
Sous forme de visions et en transportant ses lecteurs au ciel, l’auteur de
l’Apocalypse s’attache donc à leur faire découvrir ce qui n’est pas immédiatement
perceptible par des yeux humains.
La Toussaint, le peuple immense des sauvés
La fête de la Toussaint nous donne de contempler notre avenir par l’exemple de tous
les saints qui nous ont précédés. Dans l’extrait du livre de l’Apocalypse qui nous est
donné pour cette fête, nous nous transportons à la fin des temps. C’est un jour
terrible pour les ennemis de Dieu mais un jour de joie pour ceux qui ont été marqués
du sceau du Dieu vivant. Cette marque1 évoque le baptême qui a déjà fait passer
ceux qui le reçoivent de la mort à la vie (cf. Deuxième lettre aux Corinthiens, chapitre
1, verset 22). Tous ceux qui l’ont reçue forment le peuple de Dieu dénombré à
l’exemple du peuple de l’ancienne Alliance (les 12 tribus) avec une symbolique des
chiffres désignant la multitude : 12 (les 12 tribus d’Israël) multiplié par 12 (les tribus
de tous les temps) multiplié par 1000 (le chiffre symbolique de la multitude), soit
144000. D’après cette symbolique, ce chiffre ne peut pas être pris au pied de la lettre
comme une limite puisque la suite de la vision nous met en présence d’une foule
immense que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples
et langues. La fête de la Toussaint est pleine d’optimisme puisqu’elle montre que les
places auprès de Dieu ne sont pas limitées : il n’y a pas de quotas !
La Toussaint nous fait rejoindre la liturgie de l’Agneau de Dieu
Pour contempler cette foule immense, le voyant nous transporte dans le ciel pour
une grande liturgie céleste à laquelle participent tous les membres de cette foule. Ils
se tiennent devant le Trône de Dieu et devant l’Agneau. Cette métaphore de
l’Agneau a déjà été utilisée dans l’évangile de Jean (chapitre 1, verset 29) où le
Baptiste désigne Jésus ainsi : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du
1
L’auteur s’inspire ici d’Ezéchiel 9 où le sceau distingue ceux que Dieu protège.
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monde. » Cette métaphore de l’Agneau ne livre pas sa signification de manière
immédiate. Sa référence est double : d’une part, elle évoque l’agneau d’Isaïe
(chapitre 53, verset 7) ; dans ce texte, le prophète parle d’un serviteur de Dieu
« broyé à cause de nos perversités, » conduit à la mort « comme un agneau traîné à
l’abattoir. » D’autre part, elle fait allusion à l’agneau pascal immolé lors de la Pâque
juive. L’évangile de Jean fait remarquer que Jésus a été mis en croix à l’heure où l’on
immolait l’agneau pascal (chapitre 19, verset 14). L’Agneau désigne donc ici Jésus
dont la mort-résurrection est source de salut.
Cette liturgie céleste évoque la fête juive des Tentes où le peuple entrait
processionnellement dans le Temple les palmes à la main et chantait le Psaume 118
(117) dont le verset 25 contient la prière du « Hosanna », « Sauve maintenant. »
C’est ce que chante la foule immense : « Le salut est donné par notre Dieu, lui qui
siège sur le trône, et par l’Agneau. Les anges, les anciens (les responsables de
communauté) et les quatre vivants (symbolisant toute la création), tous chantent la
gloire de Dieu.
Le vêtement blanc du baptême
La marque du sceau de Dieu avait déjà donné une piste pour comprendre l’identité
des membres de cette foule immense. Les vêtements blancs qu’ils portent donnent
définitivement la clé : « Ils viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs
vêtements, ils les ont purifiés dans le sang de l’Agneau. » L’image n’est pas à
prendre au pied de la lettre, sinon le vêtement serait rouge ! En fait, dans la Bible, le
blanc est l’uniforme de tous ceux qui appartiennent au monde de Dieu : les anges,
Jésus transfiguré, etc. Le vêtement blanc est donc la robe baptismale : il indique que,
par le baptême, les croyants ont été sauvés par la mort du Christ, l’Agneau de Dieu.
Nous sommes déjà membres de ce peuple immense.
En cette fête de la Toussaint, nous sommes invités à découvrir que la foi chrétienne
n’est pas une aventure individuelle. Le Christ mort et ressuscité nous incorpore au
peuple immense des sauvés.
François BROSSIER
Professeur honoraire de l’Institut Catholique de Paris
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