Windows Server de lancement
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Windows Server de lancement
DOSSIER THÉMATIQUE .NET Windows Server de lancement SOMMAIRE 66 Microsoft attendu sur le 64 bits et la consolidation 67 La cohabitation forcée des frères ennemis Java et .NET Microsoft annonce pour avril la nouvelle version de son système d’exploitation pour serveur. Windows Server 2003 est un Windows 2000 optimisé et « dotnetisé » qui jouera le rôle de serveur d’applications en plus de celui de serveur d’infrastructure. Par Nicolas Belot 69 .NET Framework, l’arme de Microsoft face à J2EE 71 Microsoft soigne la sécurité de Windows Server 2003 72 .NET marquera-t-il le retour du client-serveur ? 74 .NET ou J2EE : quelle architecture logicielle choisir ? 76 Les grands éditeurs très engagés vis-à-vis de Java 78 Linux, l’outsider qui est déjà plus que cela 79 Premiers retours d’expérience sur Windows .NET 2003 Il aura fallu un peu plus de trois ans à Microsoft pour mettre au point le successeur de Windows 2000 Server. Prévu initialement pour le second semestre 2002, c’est finalement en avril prochain que le lancement aura lieu. Si ce système d’exploitation serveur n’est pas une révolution en soi, Microsoft promet plus de sécurité, de disponibilité,de capacité d’évolution, de simplicité d’administration et de performances. En pratique, il s’agit d’une version améliorée de Windows 2000 Server, dotée de quelques nouvelles fonctions qui confèrent à ce système, outre le rôle de serveur d’infrastructure, celui de serveur d’applications grâce au framework .NET livré en standard. En fait, il est question ici d’un Windows 2000 Server optimisé et « dotnetisé ». Avec Windows Server 2003 (WS 2003),Microsoft s’attelle surtout à convaincre les utilisateurs de Windows NT 4.0 de se lancer dans une migration. D’autant que l’éditeur vient d’instaurer un 1988 Création de l’équipe, chargée de développer un OS multitâche 32 bits. 1991 Windows Advanced Server for LAN Manager En effectuant une première démonstration support payant pour Windows NT Server 4.0. Et, fin 2003, seul le support en ligne sera proposé. C’est pourquoi le GartnerGroup conseille aux entreprises équipées de serveurs stratégiques sous NT 4.0 de planifier une migration dès cette année. Les autres attendront 2004. Au moins quatre éditions Si Windows 2000 et WS 2003 sont très proches, des fonctionnalités, en particulier autour de l’annuaire Active Directory,peuvent néanmoins inciter les directions informatiques à migrer, au moins partiellement, vers ce nouveau système.Toujours selon le GartnerGroup, WS 2003 ne devrait pas pour autant permettre à Microsoft d’augmenter ses parts de marché. En 2006, les systèmes de l’éditeur équiperont 62 % des serveurs, contre 64 % en 2002. À titre de comparaison, les environnements Unix et Linux passeront respectivement de 11 à 9 % et de 7 à 22 % entre 2002 et 2006. WS 2003 sera donc décliné en aventure OS/2 menée en partenariat avec IBM. de ce système lors d’une conférence de développeurs, Microsoft met un terme à son www.01net.com [ 62 ] 1993 NT Advanced Server 3.1 Première incursion dans les services réseaux (fonctions de partage de fichiers et d’impression). Cette version multiplate- 01 Réseaux N° 125 / Février 2003 forme comporte encore de nombreux bogues. Elle aura du mal à s’imposer. 1994 NT Server 3.5 Elle arrive au secours de la version 3.1. Mais Microsoft ne répond pas DOSSIER THÉMATIQUE .NET aux attentes en termes d’outils d’administration ou de fonctions d’accès à distance. 1995 NT Server 3.51 Enfin une version qui inclut un outil de gestion de structure. Les développeurs de Redmond ont attaché une attention particulière à l’annuaire Active Directory, afin d’en corriger les principales lacunes et d’en augmenter fortement les performances (Microsoft parle d’une amélioration d’un facteur 4). licences clients pour les produits serveurs back-office (aujourd’hui .NET Enterprise Server), des utilitaires d’installation en réseau de Windows 95 et de redémarrage à distance. L’éditeur répond ainsi aux besoins de flexibilité des organisations multifiliales ou des groupes internationaux dont le périmètre d’activité est amené à changer. C’est ainsi que WS 2003 réalise la synchronisation multiforêt (une forêt décrit 1996 NT Server 4.0 Première version aboutie de l’OS 32 bits. Elle rencontre un franc succès commercialisé. Arrivée d’internet oblige, elle inclut le serveur web IIS, et un ensemble d’outils pour développer et gérer les intranets. www.01net.com [ 63 ] l’annuaire d’une entreprise sous la forme d’une arborescence). Cela s’avère très utile pour la messagerie Exchange, qui s’appuie directement sur Active Directory pour la localisation des utilisateurs. En outre, l’authentification multiforêt étend désormais la 1997 NT 4.0 Enterprise Edition Microsoft concurrence les systèmes Unix en incluant Transaction Server et Message Queue Server. Cette version gère les 01 Réseaux N° 125 / Février 2003 ▲ trois versions : Standard Edition, Enterprise Edition (en 32 et 64 bits) et Datacenter Edition (en 32 et 64 bits), allant crescendo en matière de disponibilité et de performances. Une quatrième version, Web Edition, sera destinée aux serveurs web et aux appliances. Le nouveau système serveur de Microsoft servira de socle aux applications .NET en gérant nativement les standards des services web (XML, Soap et WSDL).Comme le framework .NET, l’ASP .NET et les services web sont complètement intégrés au système, la firme a décidé de fournir un serveur UDDI avec WS 2003. Les services web s’appuieront sur le serveur Web IIS (Internet information services) 6.0, qui, outre une sécurité et des performances revues nettement à la hausse, offre une nouvelle architecture de traitement des requêtes qui permet de fournir à chaque application web un environnement d’exécution protégé. WS 2003 progresse aussi en tant que serveur d’infra- Boeing 2003 sur la rampe ressources serveurs avec des fonctions, notamment, de Load balancing. 1998 NT Server 4.0 Terminal Server Edition S’appuyant sur les solutions consacrées aux terminaux rachetées à Prologue et sur DOSSIER THÉMATIQUE ▲ procédure d’authentification unique (ou SSO) à l’ensemble des forêts.Encore une autre innovation : l’AD-AM (Active directory-Application mode), grâce auquel Active Directory se décline à présent en un annuaire applicatif indépendant de l’annuaire d’infrastructure. Enfin, afin de mieux cohabiter avec les autres annuaires du marché, Active Directory est compatible LDAP 3.0 et gère de nouvelles classes d’objets. Simplifier la tâche de l’administrateur Côté optimisation, WS 2003 inaugure les partitions Active Directory. Celles-ci permettent de définir les objets qui ne seront répliqués que sur certaines cibles.Par exemple, les objets DNS (Domain name system) n’ont besoin d’être recopiés que sur les serveurs DNS. Certaines opérations, consommatrices de ressources, deviennent facultatives. Il n’est plus impératif de répliquer l’intégralité du catalogue d’Active Directory en cas de modification du schéma, ni de répliquer un groupe dans sa globalité, lorsque seule une partie de ses effectifs a été modifiée. Autre apport très pratique dans un scénario multisite, l’Active Directory devient déployable à partir d’une bande ou d’un CD.En matière de configuration, l’administrateur a désormais le droit à l’erreur,puisqu’il est possible de redéfinir la classe ou les attributs d’un objet, même un partenariat technologique avec Citrix, Microsoft investit le monde des grands systèmes. 2000 Windows 2000 Server Tournée vers le monde IP, elle met en œuvre l’annuaire Active Directory (concurrent de LDAP), propose après que celui-ci a été ajouté au schéma. Très attendus, le « renommage » et le déplacement de domaine et de contrôleur de domaines sont aujourd’hui possibles. Une facilité qui est aussi indispensable lors de la fusion de deux annuaires. D’une manière générale,WS 2003 met l’accent sur la simplification des tâches de l’administrateur. La nouvelle console de gestion des groupes d’utilisateurs offre plus de souplesse et de finesse, d’autant plus nécessaire qu’environ deux cents nouvelles politiques et des stratégies de restrictions logicielles ont été ajoutées. Fort heureusement pour les environnements multiforêts, l’outil d’audit et de simulation RSoP (Resultant set of policy) .NET UN NOUVEAU TYPE DE LICENCE EN PERSPECTIVE Microsoft profitera du lancement de Windows Server 2003 pour proposer un nouveau mode de tarification. Les licences pourront être facturées par poste physique, comme c’est le cas actuellement, ou par utilisateur. Ainsi, une seule licence sera nécessaire aux utilisateurs disposant de plusieurs postes de travail. Ce nouveau système de prix devrait être proposé sur les futurs l’outil SUS (Software update services).Les serveurs de l’entreprise jouent alors le même rôle que les traditionnels serveurs Windows Update de mise à jour.Les correctifs sont ainsi déployés dynamiquement depuis un de ces serveurs sur tous les autres. ASR (Automated system recovery), l’utilitaire de récupération automatique du système disponible avec Windows XP, a été intéMicrosoft s’est attaché gré dans WS 2003.Il sauà ce que 95 % des foncvegarde l’état du systions d’administration tème et la configuration soient accessibles en des disques, afin de pouvoir les restaurer ligne de commande. en cas de défaillance. a été amélioré. Aussi, afin de WS 2003 introduit aussi une séduire les administrateurs nouvelle fonctionnalité en habitués à Unix, Microsoft matière de stockage, Shas’est attaché à faire en sorte dowCopy. Elle autorise les que 95 % des fonctions d’ad- administrateurs à restaurer ministration soient accessi- une image antérieure d’un bles en ligne de commande, volume de données et les ce qui facilite la création de utilisateurs à restaurer une scripts d’administration. Et, version antérieure de leurs pour ne pas renouer avec les fichiers stockés dans des expériences douloureuses du répertoires partagés. Ainsi, passé, l’éditeur a introduit avec ASR et ShadowCopy, dans WS 2003 une fonction on dispose d’une solution de mise à jour automatique complète de restauration du du système, complétée par système et des fichiers. des fonctions de gestion des noms de domaine, inclut, notamment, le langage ASP (Active server page) pour développer des pages web, et supporte le langage XML en standard. 2003 (Avril) Windows Server 2003 Signe les débuts de l’ère www.01net.com [ 64 ] Autre innovation : WS 2003 peut démarrer et s’exécuter depuis un SAN. Tout ou partie des systèmes Windows pourra ainsi être consolidé sur des baies de disques centralisées, sécurisées et redondantes. Un service complémentaire,Virtual Disk, assure une virtualisation au niveau des blocs de données en fournissant une interface d’administration des volumes logiques et des volumes physiques. Le Wi-Fi n’est pas oublié Concernant le réseau, WS 2003 intègre IP v. 6 aussi bien au sein des outils de dépannage (IPConfig,NetStat,Ping, etc.) et des API Windows Socket et RPC (Remote procedure call) qu’au sein des composants applicatifs (internet Explorer, IIS 6.0,Telnet, FTP, et le partage de fichiers et d’imprimantes). Quant au Wi-Fi, il est à l’honneur avec l’authentification par port 802.1x. Celleci est intégrée aux politiques de groupes et dans le service IAS (Internet authentication services). ■ .NET. L’éditeur insiste fortement sur tous les aspects de sécurité et de fiabilité de son OS. Décliné en quatre versions : Standard Edition pour le partage de fichiers, les fonctions d’impression, la centralisation d’applications ou la connectivité internet sécurisée ; 01 Réseaux N° 125 / Février 2003 logiciels de l’éditeur, tel Longhorm, le successeur de Windows XP, mais ne concernera pas les produits déjà en service. Reste à connaître les prix, Microsoft demeurant muet sur le sujet. Enterprise Edition, qui met en œuvre des services web XML via, notamment, .NET Framework ; Datacenter Edition pour les applications stratégiques ; et, enfin, Web Server, la mouture tournée vers la mise en ligne de sites web. DOSSIER THÉMATIQUE .NET Microsoft, attendu sur le 64 bits et la consolidation Les améliorations de Windows Server 2003 sont notables. Reste à Microsoft à prouver que son système est en mesure de s’attaquer au marché des serveurs de haut de gamme, aujourd’hui chasse gardée des environnements Unix. Par Nicolas Belot Avec les versions 64 bits de Windows Server 2003 (WS 2003) Enterprise Edition et Datacenter Edition, Microsoft s’attellera cette année à faire valoir les atouts de ses systèmes en matière de hautes performances et de consolidation des serveurs. Comme l’affirme Maziar Zolghadr,chef de produit serveur chez Microsoft, « les versions 64 bits se positionnent comme serveurs pour les applications critiques et essaient de répondre aux problématiques de consolidation ». Mais Microsoft est-il en mesure de dominer le marché des processeurs Intel 64 bits, face à Linux ou à HP-UX ? Tikiri Wanduragala, expert en technologie des serveurs xSeries chez IBM, envisage un duopole : « Windows dominera le marché Intel 64 bits, mais, à terme, Linux sera un sérieux concurrent. » Andrew Butler, analyste au GartnerGroup, imagine plutôt un scénario inverse : « La version 64 bits de WS 2003 devrait accélérer la demande autour des processeurs 64 bits d’Intel.Mais,sur le marché des serveurs de haut de gamme, beaucoup d’utilisateurs doutent de la capacité de Windows à monter en puissance et de sa disponibilité. En réalité, le système est déjà assez bon pour satisfaire la majorité des besoins, mais il faudra du temps pour que cela soit reconnu. En attendant, à court terme, la demande se fera sur Linux et HP-UX. » D’ailleurs, une récente étude du GartnerGroup ne montre-t-elle pas que, sur un an, les serveurs Linux ont progressé de 65 %,sur un marché en baisse de près de 3 % ? De son côté, le Meta Group prévoit qu’en 2007 un serveur sur deux sera vendu sous Linux (aujourd’hui, Linux est crédité de 15 à 20 % de parts de marché). “ Pour faire taire ses détracteurs, Microsoft a apporté quelques améliorations à son système afin de répondre aux exigences des serveurs de haut de gamme. WS 2003 accepte jusqu’à trente-deux processeurs 64 bits Itanium 2, et gère 512 Go de mémoire. Satisfaire aux exigences de consolidation L’éditeur a adjoint à WS 2003 un outil de gestion des ressources pour satisfaire aux besoins de consolidation d’applications sur un même serveur. Cet outil, Windows System Resource Manager (WSRM), autorise les administrateurs à allouer des ressources spécifiques (proces- LE CLUSTERING, LA RÉPONSE DE MICROSOFT À LA HAUTE DISPONIBILITÉ Face aux besoins en haute disponibilité, la firme de Redmond a étoffé son offre de clustering. Les versions Enterprise et Datacenter de Windows Server 2003 acceptent jusqu’à huit nœuds, contre deux pour Windows 2000 Advanced Server et quatre pour Windows 2000 Datacenter Server. Avec huit nœuds de trente-deux processeurs, Microsoft comble une partie de son retard vis-à-vis d’Unix et de Linux (Solaris gère 8 nœuds de 106 processeurs chacun ; AIX, 128 nœuds de 32 processeurs ; et Linux, plusieurs centaines de nœuds de 1 à 4 processeurs). Ce clustering est désormais intégré au système. Microsoft suit également les traces de Linux avec un www.01net.com [ 66 ] équilibrage de charge au niveau réseau. Ce service pondère le trafic IP entrant sur chacun des nœuds d’un cluster en s’appuyant sur l’infrastructure de gestion WMI (Windows management instrumentation). 01 Réseaux N° 125 / Février 2003 Les versions 64 bits de Windows Server 2003 devraient être en mesure de côtoyer les grands systèmes Unix chargés des applications stratégiques et des gros centres de données. seur et mémoire) aux différentes applications selon leur importance. Le nouveau système de Microsoft se distingue aussi de Windows 2000 Server par une offre de clustering améliorée et des fonctions d’équilibrage de charge. Si l’ajout sous tension de mémoire supplémentaire est désormais supporté, l’échange à chaud de la mémoire et de processeurs est toujours impossible.Autre grand absent : le support du partitionnement dynamique. Il est pourtant très attendu, en particulier par Unisys, qui, avec ses serveurs ES7000, propose déjà du partitionnement physique. Cette fonction n’a finalement pas été développée par Microsoft. Elle aurait pourtant permis au système d’offrir le même niveau de flexibilité que dans les environnements Unix en matière de partitionnement système. ■ DOSSIER THÉMATIQUE .NET La cohabitation forcée des frères ennemis Java et .NET Les deux plates-formes de développement se ressemblent trop pour ne pas les comparer. Les sept ans d’âge de Java lui confèrent une maturité et le support d’une grande communauté. La nouvelle venue, .NET bénéficie de la puissance de Microsoft et de son intégration avec ses outils bureautiques. Par Thierry Outrebon En 1996, l’idée directrice de Sun était de créer un environnement de développement disponible partout, et surtout sous Unix et sous Windows, devenu de plus en plus envahissant. Java arriverait à « drainer » la plupart des développeurs d’applications, ces dernières étant synonymes de ventes de machines pour le constructeur. Microsoft, contraint de mettre au goût du jour ses outils pour créer des applications accessibles par internet, a repris la logique de l’environnement Java, avec un découpage fonctionnel voisin,ce qui explique en grande partie les similitudes. Pour les directeurs informatiques,ces évolutions n’étaient pas un luxe puisque, depuis les années 80, on estime que 40 % du temps de développement était consacré à l’interfaçage interapplications. À partir de 1996, Microsoft, qui avait sous-estimé le phénomène internet, a donc changé de cap, et mis l’accent sur les communications et la publication sur le web, avec le lancement de MTS (désormais appelé COM+),des ADO (accès aux données) et des outils de création de serveurs web,les ASP.En 2002,il a amélioré son offre en ajoutant à ses outils une simple couche « d’indépendance »,ou d’abstraction, appelée CLR (Common language repository), qui correspond exactement à la machine virtuelle Java. Avantage à l’un, ou à l’autre ? L’environnement de .NET diffère néanmoins un peu de celui de Java. Dans le cas de Microsoft, le langage C# permet de créer un LPR, un langage intermédiaire qui engendre une compilation automatique sur la machine cible, dotée d’un compilateur just-in-time. Dans le cas de Java, le code est aussi précompilé,mais le produit résultant (le byte code) doit encore être interprété par la machine virtuelle Java. Cela donne- DES ENJEUX ÉCONOMIQUES VITAUX Attirer les développeurs est vital pour les éditeurs d’outils. Derrière la rivalité entre Java et .NET, c’est tout le succès d’une industrie qui est en jeu. Si les plates-formes se différencient par leurs outils, plus ou moins universels, c’est de plus en plus souvent sur les tarifs que les choix s’effectuent. Pour le directeur informatique ou pour l’administrateur réseaux, c’est aussi le coût de migration qui sera décisif. On ne choisit pas vraiment un système d’exploitation — souvent pré-installé sur les serveurs — mais le logiciel qui fonctionne avec celui-ci. Services d'interfaces Applications web services Services de transaction Applications locales Web scripting Accès données Autres applications Accès distants Autres Bibliothèques standards Environnement Runtime Système d'exploitation Le développement d’applications d’entreprise repose sur un découpage fonctionnel similaire aux deux plates-formes concurrentes. Microsoft lui-même s’emploie à souligner les ressemblances entre .NET et J2EE. rait à .NET un avantage en temps de réponse, selon le consultant David Chapell (ex-créateur des applications pour Cray Research). Cet avis n’est pas partagé par tous. Des spécialistes Java, qui travaillent également sur les outils Microsoft, précisent qu’il existe aussi des machines Java fonctionnant avec des compilateurs justin-time,et que ce n’est pas un atout flagrant. En effet, des compilateurs just-in-time qui n’auraient pas le même degré de fraîcheur peuvent ralentir les mises à jour de codes sur différents environnements matériels.De plus,« avec la multiplication des outils intermédiaires, le risque d’erreur augmente. Microsoft essaie de faire passer Java pour un langage interprété lent,mais lorsqu’on étudie du C#, on se rend compte que c’est essentiellement du Java, avec les mêmes [ 67 ] 01 Réseaux N° 125 / Février 2003 notions d’héritage pour la programmation objet, détaille un développeur Java. La lenteur du code interprété hante Microsoft, car cela a souvent été une critique des outils Visual Basic, mais, dans le cas de Java, il y a tout de même une précompilation.Une petite application construite en environnement .NET donne globalement les mêmes temps de réponse qu’en Java.La qualité de l’écriture du code avec des outils de haut niveau pèse plus lourd que les outils de bas niveau, peu différents ». Pour attirer les développeurs, la firme de Redmond met aussi l’accent sur la disponibilité de nombreux langages avec .NET. Néanmoins, il faut que toutes les applications disposent de la même sémantique et, en particulier, de types communs, ce qui réduit sérieusement toute forme d’improvisation. De son côté, ▲ www.01net.com Applications via Browser DOSSIER THÉMATIQUE ▲ la communauté Java met en avant les serveurs d’applications J2EE commerciaux (WebSphere, WebLogic, etc.) ou Open Source (Tomcat et JBoss, entre autres) qui incluent, eux aussi, des notions de librairies très comparables. Dans les deux camps, l’architecture apparaît similaire. Ainsi,pour les accès réseaux, on parlera, chez Microsoft, de .NET Remoting, que l’on retrouve sous la forme de RMI dans Java. Pour l’accès aux données, on parle de JDBC chez les uns, et d’ADO.NET chez les autres. Pour l’écriture de sites web,on utilise les JavaServer Pages, aux fonctions identiques aux ASP.NET, chez Microsoft. Pour la création des interfaces utilisateurs « riches », on utilise Swing, chez Java ; et les Windows Forms, chez Microsoft. Enfin, les services de transactions se dénomment Enterprise JavaBeans ou Enterprise Services (ou Service Components), selon la plate-forme. À noter que, pour son infrastructure transactionnelle bâ- tie sur MTS, Microsoft n’a pas retenu d’équivalent aux EJB de type entité (qui assurent le mapping avec les bases de données),à cause des problèmes de gestion automatique de leur persistance. Il étudie plutôt une approche similaire à celle de JDO (Java data objects) dans le monde Java. De plus, les objets de type Enterprise Services remplissent le rôle des EJB de type session comme de type MDB (Message driven bean).Ils peuvent donc être requis de façon synchrone (via les services web) ou asynchrone (via MSMQ ou les services web). Une cohabitation inévitable Bref, sur les cinq principaux groupes d’outils de développement et de bibliothèques, on retrouve les mêmes notions, voire les mêmes noms. N’y aurait-il donc pas de différence ? Microsoft vante XML comme format natif de description universelle des données, mais on l’utilise aussi avec Java. La firme préconise l’usage des services web : ils .NET UNE PORTABILITÉ INDISPENSABLE Que ce soit chez Microsoft ou dans la communauté Java, l’envie de voir tourner les programmes sur tout type de matériel et de système d’exploitation (OS) ne date pas d’hier. Dès les années 60, les programmes Cobol étaient sans cesse refondus avec les compilateurs ad hoc sur des OS et des machines nouvelles. Des milliers d’entre eux sont toujours utilisés, une longévité qui tient en grande partie à leur portabilité. La situation est identique pour les programmes C, depuis le milieu des années 70. Java est né de ce constat, comme le rappelle sont également adoptés par Java. Au final, les deux environnements sont appelés à cohabiter. Des passerelles sont donc indispensables. La firme américaine Stryon a ainsi créé un serveur d’applications appelé iHub (en version bêta 3), qui permet à des applications Java d’accéder à des applications .NET, à des objets ActiveX, ou encore, à des DLL via les protocoles Soap et .NET Remoting.L’objectif,selon son responsable technique, Don Caractéristiques .NET Java Serveur d’applications .NET Framework solutions commerciales : IBM WebSphere, BEA WebLogic, Sun, etc. Solutions Open Source : JBoss, Apache Tomcat, Enhydra, Exolab, etc. Système d’exploitation Windows Linux, Unix, Windows, etc. Environnement d’exécution Common Language Runtime Java Virtual Machine Bibliothèques standards .NET FrameWork Class Library J2SE et J2EE Interface graphique utilisateur Windows Forms Swing Transactions Enterprise Services Enterprise JavaBean (EJB) Langages de scripts web ASP.NET Java Server Pages (JSP) Accès aux données ADO.NET Java Database Connectivity (JDBC) Plate-forme pour PDA ou mobiles .NET Compact Framework J2ME Support des services web ASP.NET et .NET Remoting IBM, Liberty Alliance, entre autres Langages C#, Visual Basic .NET, Jscript, C++, J#, etc. Java Développement d’applications web de base WebForms JSP et servlets Ateliers de développement Visual Studio .NET IBM WSAD, BEA WebLogic Workshop, Borland JBuilder, Eclipse (Sponsor IBM) et Forte for Java (sponsor Sun) Source : Microsoft, SQLi et 01 Réseaux QUAND MICROSOFT S’INSPIRE DE JAVA D’un côté, on a une offre encore entièrement liée à Microsoft et Windows, et, de l’autre, une association de développeurs dont la réputation pour les applications d’entreprise n’est plus à faire pour les quatre outils les plus vendus : WebSphere (IBM), WebLogic (BEA Systems), SunOne (Sun) et Oracle. www.01net.com [ 68 ] 01 Réseaux N° 125 / Février 2003 James Gosling, cocréateur du langage : « Java est un langage ouvert à la notion d’objets, qui, via une interface universelle (la machine virtuelle Java), permet de faire fonctionner les applications partout, quel que soit le système d’exploitation. » Hsi, est de pouvoir faire tourner des applications développées avec les outils .NET sur mainframe MVS ou sur Linux, ce qui confirme les déclarations d’Ilya Bukshteyn, responsable du groupe de développement .NET :« Nous suivons de près les passerelles qui permettraient de porter les applications .NET dans l’environnement Java, mais nous ne ferons pas la promotion de Linux. » Des applications .NET portables bénéficieront tôt ou tard à Microsoft, et la critique sur l’environnement « propriétaire » Windows auquel .NET est pour l’instant soudé pourrait bientôt ne plus avoir de légitimité. Surtout si le projet Open Source Mono (www.go-mono.com) aboutit. Derrière Mono se trouve la firme Ximian, connue pour son interface de bureau sous Linux.Plus d’une centaine de développeurs seraient en train de créer un compilateur compatible avec le CLR, ainsi que différentes librairies de type .NET,afin que des applications .NET fonctionnent sous Linux et Unix. Le projet pourrait aboutir l’été prochain, et démontre que, si les environnements .NET et Java sont proches, il faudra néanmoins des mois de travail pour que les applications créées dans un univers fonctionnent dans l’autre. ■ .NET DOSSIER THÉMATIQUE .NET Framework, l’arme de Microsoft face à J2EE Le système d’exploitation Windows Server 2003 s’accompagne de .NET Framework et des middlewares IIS, COM+ et MSMQ. L’ensemble équivaut à un serveur d’applications ciblant les développements et services web. Par Alain Clapaud et Jean-François Masler appeler des objets écrits en C# sans mettre en place une « plomberie », comme c’était le cas avec COM+. COM+ subsiste toutefois en tant que middleware assurant la gestion des transactions, l’activation des objets, et le partage de ressources (connexions au SGBD, par exemple). Ces services sont utilisables par les développeurs au moyen d’une déclaration d’attributs dans le code source similaire à ce qui existait auparavant, mais ils sont destinés à être plus profondément intégrés au système d’exploitation. Une base technologique commune En revanche, les interfaces obligatoires dans COM+ pour faire communiquer des composants écrits en Visual C++ et en Visual Basic ont disparu Code source VB.NET ou C#, entre autres Compilateur du langage VB.NET ou C#, entre autres Exécution Langage intermédiaire Code natif Compilateur « juste à temps » Common Language Runtime Les outils de développement fournissent à l’environnement d’éxécution CLR les applications traduites dans un langage intermédiaire. Ce dernier est compilé à la volée lors de l’exécution par un compilateur « juste à temps » inclus dans le CLR. pour les développeurs.Mieux : les objets écrits dans un langage peuvent hériter d’objets écrits dans un autre. Les différents langages utilisables avec .NET proviennent, en fait,d’une base technologique commune, construite autour de la notion d’objet, tout en gardant leur syntaxe propre. Pour obtenir cette base technologique, Microsoft s’est inspiré des travaux de Sun relatifs aux machines virtuelles Java (JVM) et aux compilateurs « juste à temps ». La firme a étendu ce concept à un environnement multilangage.Pour cela,elle a défini un langage intermédiaire, dans lequel tous les types et toutes les instructions des lan- automatique du contrat WSDL, et utilisation de ce dernier pour créer l’interface d’appel côté poste client. La vérité est autre. Les futurs standards de gestion de la sécurité, des www.01net.com Métadonnées Compilation DES SERVICES WEB FACILES À CRÉER ? Microsoft assure que les services web sont faciles à créer. En théorie, il suffit d’ajouter la déclaration webMethods pour transformer une méthode d’un objet en un service web. Il y a alors génération Code [ 69 ] transactions et des processus ne sont pas mis en œuvre dans les outils des éditeurs. Sans compter que les traitements risquent d’être différents selon le partenaire de l’entreprise. 01 Réseaux N° 125 / Février 2003 gages de programmation sont exprimables. Les outils de développement, tel Visual Studio .NET, traduisent les applications (VB.NET,C#,etc.) dans ce langage intermédiaire. À l’exécution, ce dernier est compilé à la volée en code machine par un exécutif inclus dans le CLR (Common language runtime), que les développeurs .NET n’ont pas besoin de connaître. Le CLR fournit des services complémentaires tels que la libération automatique de la mémoire par un « ramassemiettes »,la gestion en parallèle des sous-processus indépendants (threads) d’une application, ou encore, la sécurisation des accès au système, indépendamment du langage employé. La montée en charge est obtenue en déployant des fermes de serveurs, avec un équilibrage de charge réalisé au niveau du réseau. « Le système d'exploitation équilibre la charge pour les objets via le multi-threading et l'Object Pooling (service COM+) »,déclare Thierry Zucchi, directeur technique de Avanade. La persistance ▲ Depuis le lancement de MTS (Microsoft transaction server) et de Windows DNA (Distributed internet architecture), Microsoft multiplie les efforts pour imposer ses technologies sur les serveurs d’entreprise. Mais l’arrivée à maturité de la plate-forme J2EE et les limites de Windows DNA ont freiné son succès dans ce domaine. Avec la sortie de l’architecture .NET, la firme franchit cependant une nouvelle étape technologique.Au-dessus des middlewares déjà inclus dans Windows DNA (IIS, COM+ et MSMQ), il introduit un nouveau modèle de programmation, dénommé .NET Framework, qui remplace le modèle des composants COM.Disponible depuis janvier 2002, .NET Framework a déjà été adopté par des entreprises comme L’Oréal, ou encore, TPS. Avec .NET Framework,Microsoft revient au concept de la programmation objet.Il abandonne la notion de composant définie dans le modèle COM+ (Component objet model). L’objet devient indépendant du langage de développement employé (Visual Basic ou C#, entre autres). Des objets développés en Visual Basic peuvent désormais Outil de développement (Visual Studio.NET…) .NET DOSSIER THÉMATIQUE ▲ Un ensemble analogue à un serveur d’applications En plus du CLR,le framework .NET contient un ensemble de classes utilisables dans tous les langages de programmation .NET (VB.NET, C#, etc.).Ces classes servent à créer les interfaces graphiques Windows (les Windows foundation classes) et les API de programmation du nouveau modèle d’application web de Microsoft : ASP.NET et WebForms. Ces classes prédéfi- COM Objects COM DCOM ADO.NET Ø Ø CLR Windows MSMQ COM MSMQ COM+ MobForms Winforms WebForms .NET Objects .NET Remoting ADO équivalent pour le web des formulaires Visual Basic pour Windows. Pour créer une page web dynamique, on dessine son graphisme HTML, on ajoute les contrôles gérant les interactions avec les internautes, et on développe les nies sont prises en compte par Visual Studio.NET, qui apporte une vision graphique de la création des interfaces utilisateur,qu’elles soient web ou Windows.L’accès aux données XML stockées dans la base SQLServer n’est pas oublié,avec les classes ADO.NET. Enfin, le framework .NET inclut les interfaces nécessaires aux services web,aussi bien pour les exposer que pour y accéder en mode synchrone ou asynchrone. La fondation middleware de .NET Framework — composée du trio IIS, COM+ et MSMQ — a aussi été adaptée pour prendre en compte les services web. Les anciens COM+ Windows VB.NET, C#, C++ et J# VB Runtime Ø .NET Framework ASP-HTML VB et C++ IIS Incluses dans .NET Framework, les pages ASP.NET sont les héritières des pages ASP. Elles améliorent la productivité des développeurs et la montée en charge des sites. Pour cela, Visual Studio.NET intègre le concept de WebForms, Microsoft .NET VBScript Microsoft DNA DE MEILLEURES PERFORMANCES AVEC ASP.NET traitements (stockés séparément) associés à ces contrôles. Un nouveau filtre ISapi isole les différentes applications ASP.NET fonctionnant sur un même serveur, chacune discutant directement avec le ListenerHTTP (module du serveur IIS composants COM+ sont désormais accessibles sous la forme de services WML-Soap, tandis que MSMQ parle XML et Soap nativement. De plus, Windows.NET comprend un référentiel UDDI privé, destiné aux intranets et aux extranets des entreprises. L’ensemble,composé de .NET Framework et des services middlewares sous-jacents, constitue une base technologique dont le rôle est analogue à celui d’un serveur d’applications. Son indépendance vis-à-vis des langages de programmation objet .NET (VB.NET, C#, Cobol objet...) facilite le travail des développeurs,qui n’ont plus à maî- DÉTAILS ÉQUIVALENT J2EE Logique de présentation et de navigation (client léger, lourd ou mobile) JSP (Java server pages) Servlet Modèle de développement d’objets métiers Appel de composants à distance Connexion aux SGBD relationnels Connecteurs standards vers d’anciens systèmes Middleware asynchrone Gestion des transactions Système d’exploitation EJB (Enterprise JavaBean) (gérant la persistance) RMI (Remote method invocation) JDBC (Java database connectivity) JCA (J2EE connector architecture) JMS (Java message services) JTA (Java transaction services) Unix, Windows, Linux etc. En standard, le système d’exploitation Windows.NET, de Microsoft, sera distribué en incluant le nouveau modèle de programmation .NET Framework, ainsi que des versions plus évoluées des middlewares sous-jacents, tels IIS, COM+ et MSMQ. www.01net.com [ 70 ] 01 Réseaux N° 125 / Février 2003 Source : SQLI de l'état des objets dépend du développeur, via des requêtes sur une base de données, ou en mémoire. « Mais nous ne recommandons pas de créer des objets à état », poursuit Thierry Zucchi. La persistance de l'état des sessions est assurée automatiquement par la technologie ASP.NET — les pages web — par sauvegarde soit dans SQLServer, soit dans un gestionnaire d'états en mémoire. Ce dernier est un processus qui fonctionne même si le serveur IIS tombe en panne. Dans le cas d'une ferme de serveurs, les autres serveurs récupèrent ainsi les sessions en cours. écoutant les requêtes des internautes). Un cache, fragmenté ou total, des pages ASP.NET et la compilation à la volée par le CRL des traitements associés aux pages ASP.NET (au lieu des pages ASP interprétées) dopent les performances. triser l’hétérogénéité des plates-formes de développement. « Aujourd’hui, nous utilisons exclusivement Visual Basic .NET, alors que nous avions jusqu’alors développé sous C++, VBScript (ASP) et Visual Basic. Il était difficile de déboguer les différents composants », explique Peer Jakobson, d’Assurland. Les gains de productivité sont réels pour les développeurs, grâce à l’intégration entre Visual Studio.NET et .NET Framework.Toutefois, la migration vers .NET représente un saut technologique pour le programmeur VB « classique ». Il va devoir penser objet, s’il veut profiter de la plate-forme, un effort jugé comparable au passage à Java. Cette approche objet systématique a ses avantages, comme le souligne Thierry Cazenave, consultant pour Fi System : « Elle répond à un besoin de réutilisation des composants applicatifs tels que les services web, l’héritage, et la mise au point croisée entre différents langages s’appuyant sur le CLR. Cette approche nécessite une méthodologie plus importante lors de la conception des applications : découplage des couches présentation,contrôles de surface, et logique métier.Le framework réduit aussi les risques liés au développement, et apporte une meilleure connectivité avec l’existant applicatif de l’entreprise. » ■ DOSSIER THÉMATIQUE .NET Microsoft soigne la sécurité de .NET Server Souvent décrié par le passé, Microsoft s’est efforcé d’améliorer la sécurité de son système d’exploitation. L’architecture est modifiée, les privilèges et les rôles remaniés. En attendant des produits complémentaires. Par Olivier Ménager La firme de Redmond a mauvaise réputation en matière de sécurité. À la fois en raison du nombre de failles régulièrement découvertes sur ses produits — serveur Web IIS (Internet information services) en tête —, et aussi pour les imbrications que son architecture entraîne. De plus, que Microsoft soit parfois source de fantasmes amplifie encore sa renommée, bonne ou mauvaise. Avec sa stratégie TrustWorthy Computing et son initiative Secure Windows, Microsoft entend appliquer une politique globale, dont il faudra voir à l’usage tout le bienfondé.Ainsi,après la sortie de .NET Server et des autres produits conçus pour ce système d’exploitation, il sera intéressant de constater le nombre de vulnérabilités. L’arrêt de tout nouveau développement pendant deux mois, afin de se consacrer à sa sécurisation, a fait partie de cette démarche globale.Du Service Pack 3 Windows Server 2000 au Service Pack 1 d’XP, il est possible de savoir quel est le développeur responsable du code qui a entraîné une faille et, in fine, de le responsabiliser davantage dans son écriture. S’attacher à une fonction demandée Les produits de Microsoft adoptent le système SD3 + C (Secure by design, by default, by deployment + communication).La version Release Candidate 2 de Windows .NET Server 2003 que nous avons testée répond concrètement à cette donne.En faisant appel à un service d’audit des vulnérabilités en ligne, aucune faille majeure n’a été découverte en désactivant le minifirewall intégré de .NET Server. Plus d’une vingtaine de services ne sont pas installés par défaut (dont IIS), réduisant la surface d’attaque. « Les développeurs de Microsoft se sont attachés à ce que le produit fasse effectivement la fonction demandée, et uniquement celle-là, indique Pierre Bugnon, architecte de la maison. Ainsi, le service réseau ne compte désormais plus que cinq privilèges, et correspond à un compte utilisateur, avec moins de droits associés qu’auparavant. Nous avons également affiné la notion d’appropriation (impersonation en anglais). Ce principe d’appropriation est local, et correspond au concept de délégation, lorsqu’il s’opère entre machines physiques différentes ». La sécurité s’appuie fortement sur les stratégies de groupes et de serveurs de rôles, RÉDUIRE LA TAILLE DE LA FENÊTRE DE VULNÉRABILITÉ Découverte d’une vulnérabilité Faille devenant publique Outils permettant d’exploiter au mieux la faille Correctif apporté par l’éditeur ou la communauté Test du correctif au sein de l’entreprise Déploiement en masse du correctif Temps écoulé Fenêtre de vulnérabilité L’un des objectifs de Microsoft est de réduire le temps d’exploitation d’une faille découverte, en permettant une mise à jour centralisée au sein du LAN de l’entreprise, via Microsoft Software Update Services. www.01net.com [ 71 ] 01 Réseaux N° 125 / Février 2003 La notion d’appropriation est présente depuis Windows NT 3.1. Elle correspond à la possibilité, pour un processus, d’utiliser l’identité d’un autre processus ou utilisateur. Le nouveau privilège permet de contrôler localement, avec plus de finesse, cette capacité de délégation d’identité. ainsi que sur une API de gestion des autorisations. L’année 2003 verra la sortie de produits complémentaires, tel Microsoft Audit Collection Server, qui centralise les événements dans une base SQL, avec une API autorisant un IDS à exploiter les informations collectées. Microsoft Secure Server Role, lui, donne un rôle à chaque serveur,comme bloquer à distance des services et des ports non utilisés. Les relations d’approbation interforêts,fondées sur Kerberos, deviennent,quant à elles,transitives, ce qui simplifiera les scenarii multiforêts dans un annuaire Active Directory par rapport à Windows 2000 Server. Enfin, la stratégie de restrictions logicielles baptisée Safer, arrivée avec Windows XP, est présente, avec une isolation fine, applicable au niveau du jeton. Microsoft semble avoir tiré quelques leçons des échecs passés.Mais le verdict du terrain aura le dernier mot. ■ DOSSIER THÉMATIQUE .NET .NET marquera-t-il le retour en force du client-serveur? HTML-HTTP Le navigateur web comme interface universelle est-il remis en question par .NET? Ce dernier, en tout cas, donne un nouveau souffle au clientserveur. La technologie de Microsoft permet, en effet, de déployer deux types de postes clients. Le premier est le navigateur web.Le second est un client « riche » que l’on développe grâce aux outils WinForms. Or,selon Randy Souza,consultant chez Forrester Research, le client riche est indispensable car il comble les lacunes des interfaces web :«Les navigateurs web ont l’avantage d’être portables, mais ils manquent de richesse en interaction — ils n’acceptent pas, notamment, le Drag and drop — et consomment plus de bande passante que les clients Windows du mode client-serveur.»Ainsi, la saisie d’un formulaire web via un navigateur peut entraîner de nombreux allersretours avec le serveur. De fait, Forrester Research prédit l’arrivée de clients riches adaptés à des usages métiers intensifs, tandis que les clients légers ne serviront qu’aux utilisateurs occasionnels.Avec .NET,ce client riche vient chasser sur les terres du client Java et de sa machine virtuelle (JVM). Microsoft aura même tenté de couper l’herbe sous le pied à cette dernière,au point de se faire rappeler à l’ordre,le 23 décembre dernier, par un tribunal fédéral américain de l’État du Maryland.Celui-ci a ordonné à l’éditeur de distribuer, en standard, une JVM certifiée par Sun Microsystems dans la prochaine mouture,attendue pour avril,de Windows XP,son système d’exploitation pour poste de travail. Des avis partagés Siebel, spécialiste du CRM, a été le premier éditeur à annoncer l’adoption du client riche de .NET,en octobre der- Client léger navigateur web JavaScript IIOP, RMI et Soap Client lourd Java JFC-Swing JVM (Java Virtual Machine) Alain Le Hégarat, responsable marketing .NET chez Microsoft. « C’est ce qui a tué le client-serveur », assure Éric Groise, consultant chez Octo Technology. Mais avec .NET, le nier. Le client Siebel dialoguera de façon transparente avec les logiciels de bureautique de Microsoft (Office,Outlook, Access, etc.) sur le PC de l’utilisateur. « On pourra, par exemple,effectuer un Drag and drop d’un e-mail vers notre client .NET»,illustre Jean-Paul Vencatachellum,responsable avant-vente chez Siebel. L’éditeur conservera son client navigateur web, ainsi qu’un client lourd Java, qui télécharge une applet et s’exécute sur la JVM du poste client. Au final, Eric Schmitt, de Forrester Research,estime que «la refonte déploiement serait aussi simple que celui d’un navigateur web, puisqu’il n’y a plus de Registry ni de DLL à modifier et que « chaque code client contient son propre fichier de configuration », www.01net.com HTML-HTTP Client léger (WebForms) .NET Remoting, Soap et COM+ Client lourd (WinForms) CLR L’interface utilisateur .NET est exécutée par le CLR (Common language runtime), qui joue le même rôle qu’une machine virtuelle Java. Une interface riche exploite la puissance du PC pour des contrôles locaux. Certaines interfaces web réalisent les mêmes fonctions. LE DÉPLOIEMENT DES POSTES CLIENTS FACILITÉ GRÂCE À .NET Le déploiement d’un client « riche » sous Windows rappelle de mauvais souvenirs. « La mise à jour des fichiers DLL et de la base de registres créait des difficultés », admet Serveur de présentation de la plate-forme .NET (ASP) Source : SQLI Serveur de présentation de la plate-forme J2EE (JSP et servlets) La technologie de Microsoft facilite le développement d’interfaces utilisateurs « riches », qui seront fortement intégrées aux outils de bureautique de la firme sur les postes clients. Siebel est le premier à suivre cette voie. Par Jean-Pierre Blettner [ 72 ] explique Alain Le Hégarat. « La JVM ou .NET simplifient le déploiement mais pas suffisamment comparé au navigateur web », estime, pour sa part, Jean-Christophe Cimetière de SQLI. 01 Réseaux N° 125 / Février 2003 des interfaces clients en s’appuyant sur les API de .NET optimisera les performances. À ce moment-là, .NET surpassera les interfaces Java ou le navigateur web ». Mais tout le monde n’est pas de cet avis. PeopleSoft, lui, proclame : « Pas de code sur le client. » Il emploie donc un simple navigateur web comme client. Il n’utilise que du JavaScript et ne nécessite pas de JVM. C’est une voie que SAP suit aussi en privilégiant le navigateur web,par rapport à l’interface Windows ou au client lourd Java.Thierry Pierre, responsable avantvente technique de PeopleSoft,souligne :«Le navigateur web est aussi puissant qu’une interface Windows.» Il réalise, en particulier, des contrôles de validité locaux. L’analyste Eric Schmitt ne craint pourtant pas d’annoncer :«PeopleSoft ou SAP devront adopter le client .NET lorsque les entreprises le leur demanderont ». Affaire à suivre. ■ .NET DOSSIER THÉMATIQUE .NET ou J2EE : quelle architecture logicielle choisir ? Si le choix d’une architecture logicielle est plus dicté par l’existant applicatif de l’entreprise que par ses réelles capacités techniques, l’offre de Microsoft est-elle une véritable solution de remplacement à J2EE ? Paroles d’experts. Par Alain Clapaud 100 % Architectures existantes (CICS, Tuxedo, AS/400, CGI, Scripts et 4GL) .NET En dépit des efforts fournis par Microsoft ces dernières années, la plate-forme Java a connu un essor important dans les architectures déployées par les grandes entreprises. Une ascension encore plus importante depuis le lancement de J2EE : « J2EE a parfaitement su persuader les grands consommateurs de système d’information, capables de dépenser des budgets importants dans la mise en œuvre d’une plateforme internet ou intranet, explique Thierry Cazenave, consultant chez Fi System France. De même, J2EE a su aussi convaincre par la multitude de solutions Open Source proposées. » De fait, Microsoft s’est vu confiné au milieu du marché, ce qui l’a poussé à lancer son offre .NET. Après les premières annonces marketing, dès juin 2000, le géant américain a délivré une brique significative de son offre, début 2002. Une évolution majeure Le framework .NET, 20 Mo de bibliothèques objets et le CLR (ou langage d’exécution unifié) sont aujourd’hui intégrés à l’offre Windows Server 2003 (WS 2003),de Microsoft. L’objectif est de concurrencer les grands serveurs d’applications Java ainsi que l’offre Open Source structurée autour d’Apache.« L’évolution apportée par WS 2003 est ici majeure, explique Nicolas Clerc,responsable du pôle de compétence .NET de Cross Ils ont dit… « L’offre Java est plus mature que celle de .NET. » Jean-Christophe Cimetière, directeur technique adjoint de SQLI Même si Java présente un ticket d’entrée élevé, J2EE possède, aujourd’hui, une incontestable longueur d’avance sur .NET dans le domaine de l’industrialisation des développements. Microsoft a bien publié une série de Best Practices sur l’utilisation de sa plate-forme, mais celle-ci appartient au domaine théorique et il n’y a pas encore de standard en la matière dans le clan Microsoft, cela constituant un inconvénient pour .NET. De son côté, le framework Open Source Struts pour Java est une technologie bien affirmée, que les entreprises commencent à adopter. J2EE Corba 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 L’usage des serveurs J2EE domine celui des serveurs .NET pour les applications supportant plus de cinq cents utilisateurs simultanés, selon le GartnerGroup. Mais, si l’on considère les projets de toutes tailles, J2EE et .NET arrivent ex æquo. Systems. IIS a été retravaillé et largement restructuré, et c’est un véritable serveur d’applications que Microsoft livre désormais, avec de réelles capacités de montée en charge et de fiabilité, qui font de la plate-forme WS 2003 couplée au framework .NET une solution comparable, voire en avance sur certains points,aux serveurs d’applications J2EE. » Système d’exploitation ou serveur d’applications ? Jusqu’à présent, les experts J2EE balayaient la solution Microsoft d’un revers de la main, avançant que la plateforme n’était pas à proprement parler un serveur d’applications avec les notions de montée en charge, de disponibilité et de fiabilité que cela entend. « Microsoft avait peu communiqué vers la communauté des développeurs autour [ 74 ] 01 Réseaux N° 125 / Février 2003 des fonctionnalités de serveur d’applications de sa plateforme.COM+ et MSMQ étaient bien là, mais peu usités. L’ensemble de ces technologies est désormais regroupé sous une unique console d’administration, appelée Application Server », leur répond Nicolas Clerc. Néanmoins, la confusion entre système d’exploitation (OS) et serveur d’applications reste plus que jamais vraie : « La grosse différence avec J2EE est que l’architecture .NET est mixée avec l’OS. J2EE implique le choix d’une plate-forme indépendante de l’OS (plate-forme commerciale ou Open Source), alors que le framework .NET impose le choix de l’OS Windows », commente JeanChristophe Cimetière, directeur technique adjoint de SQLI. Conscient de l’importance de cette contrainte, ▲ www.01net.com COM-MTS-COM+ Source : GartnerGroup, 2002 50 % DOSSIER THÉMATIQUE ▲ notamment dans le cadre d’applications mobiles,Microsoft fait tout pour gommer les inconvénients de sa stratégie :« .NET n’est pas multiOS, il est multiéquipement, ajoute Jean-Christophe Cimetière. On va pouvoir déployer des applications sur serveurs, sur clients Windows ou même sur des terminaux mobiles sous Pocket PC. » Les experts sont nombreux à souligner la qualité du travail fourni par la firme de Redmond sur sa plate-forme, une qualité que l’on observe déjà sur la version 1.0. Reste à convaincre les grandes entreprises mais aussi les développeurs.Parmi ces derniers, ce sont ceux de Microsoft qui ont le plus intérêt à travailler sur le framework .NET. « Ils n’auront plus à gérer des incompatibilités de composants entre applications. Les applications ASP traditionnelles gagneront en sécurité de fonctionnement »,assure JeanChristophe Cimetière. Une migration non dépourvue de difficultés Toutefois, le directeur technique adjoint de SQLI tire la sonnette d’alarme sur les difficultés que risque de poser cette migration : « Microsoft assure une continuité au niveau des langages et d’IIS, qui évolue, mais cette continuité s’arrête là. La migration d’applications Microsoft sous la plate-forme .NET reste un véritable challenge pour les entreprises. Celles-ci peuvent donc, légitimement,se poser la ques- tion : Et pourquoi pas Java ? Les applications web de types ASP et objets COM seront plus faciles à migrer que les applications Visual Basic (VB) en mode client-serveur.Le modèle objet VB est très différent du framework .NET et nécessitera beaucoup de réécritures de code.La migration de ces applications client-serveur va être l’occasion pour les entreprises de reconsidérer leur choix technique.D’autant plus que le saut culturel entre VB et .NET ne doit pas être négligé. » L’épineux problème de l’intégration à l’existant Outre la gestion des compétences au sein des équipes de développement,les directions informatiques voient leurs choix guidés par l’indispensable intégration à l’existant, ainsi que par le nécessaire contrôle des coûts. Mis à part les défenseurs d’Open Source, la bataille des coûts de licences entre les plates-formes J2EE et .NET tourne souvent à l’avantage de ce dernier : « Dans un premier temps, .NET peut paraître comme la solution la plus économique, mais cet avantage n’est pas aussi important sur le long terme, réplique Jean-Christophe Cimetière. .NET bénéficie, sans doute, du meilleur outil de développement du marché, Visual Studio .NET, mais, dès lors que les entreprises vont chercher à industrialiser leurs développements, le duel peut tourner en faveur de Java. Ainsi, le fra- .NET Ils ont dit… « L’architecture .NET est maintenant comparable à celle des serveurs J2EE. » Nicolas Clerc, responsable du pôle de compétence .NET de Cross Systems À la différence de J2EE, la plate-forme .NET ne place pas le développeur dans l’obligation d’apprendre un nouveau langage. Et pour ceux qui choisissent Java, J# est intégré. .NET est désormais capable de fournir aux applications un environnement d’exécution cloisonné et indépendant. Leur déploiement devrait être simplifié grâce à un recours massif à XML : tout le paramétrage d'IIS va être stocké dans un même fichier XML, qu’il sera possible de distribuer très simplement aux autres serveurs. mework Open Source Struts est un atout très important pour Java : il permet de bien structurer les développements d’applications et, en quelque sorte, de brider l’imagination des informaticiens. » Quant à l’épineux problème de l’intégration à l’existant, « la portabilité de Java est un atout indéniable, à l’exemple de mainframes IBM sur lesquels on peut faire tourner une partition Linux pour exécuter des applications Java. D’ailleurs, Java a été adopté par les spécialistes de l’EAI, tel webMethods, qui intègre JBoss dans sa plate-forme », explique Jean-Christophe BATAILLE DE CHIFFRES AUTOUR D’UN MAGASIN D’ANIMAUX Java PetStore est la simulation d’un site de vente d’animaux. Il est au cœur d’une polémique entre aficionados de J2EE et ceux de Microsoft. Sun a lancé cette démonstration en mai 2001 afin de présenter la manière de concevoir une application J2EE. Elle a été malicieusement reprise par Microsoft afin de prouver les qualités de .NET et de C#. Résultat : 75 % de lignes de code en moins et des performances dix fois supérieures à celles obtenues par Oracle. « PetStore a été implémenté dans les règles de l’art des EJB, sans finalité quant aux performances, défend Jean-Christophe Cimetière www.01net.com [ 75 ] de SQLI. Microsoft a eu une approche pragmatique, ce qui explique les différences. » De nouvelles versions du site circulent, XML et services web faisant partie des fonctionnalités testées. 01 Réseaux N° 125 / Février 2003 Cimetière.Quant aux services web, cheval de bataille de Microsoft pour l’intégration, ils ne sont pas encore suffisamment élaborés pour répondre aux attentes des entreprises. « XML c’est bien, mais, à l’heure actuelle, on ne peut pas tout faire avec XML et les services web. Ainsi, dès lors qu’on parle d’applications transactionnelles,ces derniers ne permettent pas encore de gérer des transactions complexes, et les solutions d’EAI s’imposent », conclut JeanChristophe Cimetière. Thierry Cazenave résume, à sa façon,l’enjeu de .NET pour ces prochains mois : « Microsoft saura-t-il convaincre les grands comptes de la qualité des produits dès leur sortie ? Saura-t-il persuader les développeurs de la facilité de prise en main et de la puissance de Visual Studio .NET ? Saurat-il, enfin, se constituer rapidement un réseau d’experts et de partenaires pour crédibiliser la plate-forme par le biais de réalisations significatives ? » Patience… ■ .NET DOSSIER THÉMATIQUE Les grands éditeurs très engagés vis-à-vis de Java Microsoft saura-t-il convaincre les éditeurs d’adopter .NET comme leur plate-forme serveur ? La compétition s’annonce difficile face à Java qui, non seulement, a su persuader les spécialistes nés avec la vague de l’e-commerce et de l’e-CRM,mais qui possède également une sérieuse longueur d’avance auprès des grands acteurs : qu’ils proposent des progiciels d’infrastructure ou métiers. « Oracle, IBM, SAP ou Sybase ont déjà fortement investi dans Java », confirme Jean-Christophe Cimetière, directeur technique adjoint de SQLI. « Très peu d’éditeurs globaux s’engagent sur .NET, note Massimo Pezzini, vice-président et directeur de recherche au GartnerGroup, alors que des acteurs comme BroadVision, Documentum, i2 Technologies,J.-D.Edwards, Oracle, PeopleSoft, SAP proposent un support de J2EE. Même si cela ne signifie pas forcément qu’ils ont réécrit leurs produits pour J2EE ». En effet,« pour la plupart des éditeurs, la logique métiers reste encore dans leur structure d’origine : C, C++, voire assembleur, note Christian Doguet, directeur avant ventes de BEA Systems.La migration vers les standards est amorcée, Java notamment. Cela prendra du temps, mais le mouvement est visible chez SAP, Siebel, PeopleSoft, Oracle… » Ainsi, SAP propose certains composants (Enterprise Portal, Internet Sales, Internet Pricing & Configurator) via son propre serveur d’applications Java : « Il s’agit essentiellement d’une couche de présentation gérée via des JSP ou TRADUIRE LES COMPOSANTS COM EN SERVICES WEB Pivotal est un éditeur de CRM, avec quatrevingt-dix installations en France. Il a fait le choix de .NET. Son progiciel, du même nom, fonctionne sous Windows 2000. Il est en cours de portage sur Windows Server 2003. L’ensemble est réécrit en C# dans l’environnement Visual .NET. Sa disponibilité est prévue pour le second trimestre 2003. Un point essentiel : « Les composants COM sont traduits en services web », souligne Stéphane Banon, ingénieur avant vente de Pivotal. Le serveur de composants COM – qui joue le rôle de passerelle entre le serveur web et la base de données – devient un serveur de services Web. Le client est un client web avec chargement d’ActiveX, pour de petites fonctions locales (calendrier, par exemple). À la pointe Traversée Début de des difficultés banalisation Banalisation Portails Maturité définitive EDI Microsoft .NET Serveurs en lames J2EE Investir à votre gré Agir avec prudence Limiter l’usage Serveurs modulaires flexibles Défricheurs (enthousiastes) Premiers réalisateurs (visionnaires) Services web Chahut EAI Corba Traînards Majorité Majorité retardataire (sceptiques) innovante (pragmatiques) (conservateurs) Le GigaGroup s’attend à ce que .NET gagne en popularité en tant que plate-forme applicative. Cette croissance ne devrait toutefois pas encore déclencher un basculement significatif dans les parts de marché des principaux éditeurs de plates-formes concurrents (IBM, BEA Systems ou Oracle). des servlets, notamment en ce qui concerne le portail », confirme Jean-Michel Franco, responsable marketing chez SAP. De plus, Java est accepté comme langage de programmation à côté du langage propriétaire ABAP/4. Une histoire de coûts « La plupart des éditeurs adoptent J2EE pour compléter leur architecture et leur technologie,reprend Massimo Pezzini. Ainsi,les applications SAP sont un mélange de code J2EE et de code ABAP.Il en est de même pour PeopleSoft [J2EE et PeopleTools], Oracle [J2EE, Oracle Forms ou PL/SQL] ou BroadVision [J2EE et Corba]. » L’usage de Java s’avère structurant. Jean-Michel Franco en rappelle clairement l’objectif : « Nous avons choisi Java pour la portabilité, afin de ne pas tout redévelopper en fonction des systèmes d’exploitation choisis par nos clients ». Et Massimo Pezzini d’ajouter : [ 76 ] 01 Réseaux N° 125 / Février 2003 « Certains éditeurs sont préoccupés à l’idée d’investir sur une plate-forme qu’ils ne peuvent pas contrôler et qui appartient à une société — Microsoft — qu’ils perçoivent de plus en plus comme un concurrent au vu de ses récentes acquisitions : Navision ou Great Plains [ERP pour PME]. » Reste un défaut majeur à J2EE : le prix important du ticket d’entrée en ce qui concerne les serveurs d’applications commerciaux. « WebSphere, d’IBM, revient à 12 000 dollars par processeur. WebLogic, de BEA Systems, à 10 000 dollars », indique JeanChristophe Cimetière. Et, même si on peut démarrer avec des serveurs J2EE d’entrée de gamme, en Open Source,gratuits (Apache Tomcat ou JBoss, par exemple), l’arrivée de .NET redistribue les cartes pour les petits éditeurs spécialisés. « Les coûts seront moins élevés »,relève Jean-Christophe Cimetière. Alain Le Hégarat, ▲ www.01net.com Premières pierres Source : GigaGroup, décembre 2002 Microsoft mise sur la puissance de ses outils de développement objet et de services web afin de promouvoir sa plate-forme .NET auprès des éditeurs. Sur ce secteur, Java possède une avance certaine auprès des grands acteurs. Par Jean-Pierre Blettner DOSSIER THÉMATIQUE Ils ont dit… « Migrer de COM-COM+ vers .NET n’est ni trivial ni bon marché » Massimo Pezzini, vice-président du GartnerGroup Les éditeurs adeptes de Microsoft sont soit en train de migrer vers .NET soit d’en tirer avantage pour améliorer leurs produits ou développer de nouvelles fonctionnalités. Les éditeurs établis, dont ceux qui ont déjà investi dans les technologies Microsoft, auront une approche graduelle et incrémentale vers .NET. La plupart perçoivent cette évolution comme risquée et difficile à justifier du point de vue de leur activité. Ils préféreront tirer profit de .NET de manière sélective pour compléter leur offre, en particulier en introduisant le support des services web, plutôt que de migrer vers .NET. ▲ responsable du marketing de .NET chez Microsoft, énumère ainsi de nombreux acteurs qui, en France, font appel à Visual Studio .NET pour sa rapidité de développement en technologie objet : « e-Charlemagne, pour du elearning, a créé un million de lignes de code en C# en neuf mois.Geac – cinquième éditeur mondial d’ERP – qui développe son offre Anael [paie, ressources humaines…] sur .NET. Concept [racheté par Sage], a programmé en C# sa solution de gestion de tréso- rerie. AS Infor a réalisé en C#, et sur .NET,sa solution de pilotage d’une chaîne de magasins [Sephora,mais aussi le Musée du Louvre…]. Enfin, Medasys a eu recours à ASP .NET et à VB .NET sur une base de donnée Oracle pour son offre adaptée au secteur médical. » Concernant les éditeurs américains,la liste des adeptes de .NET est plus rapide : « Crystal Reports, pour les outils de reporting ; Onyx, spécialiste du CRM ; FronStep, éditeur d’ERP [racheté par Mapics]. » La diffusion du framework .NET .NET se déroule sur fond d’évolution majeure chez les grands éditeurs :« La tendance est à l’adoption des services web », déclare Jean-Christophe Cimetière.PeopleSoft,par exemple, est proposé, depuis la v.8.4, sous forme de services web qui réalisent des opérations telles que création ou consultation d’un client,création d’une facture… De même, Siebel est accessible, via les services web, depuis sa v.7. Pour Alain Le Hégarat, cette évolution est capitale : « Le client riche du framework .NET interagit avec ces services web, via Soap et XML. » Mieux, le nouvel Office 11, de Microsoft, introduit des versions Word et Excel compatibles avec les services web, ainsi qu’un support de formulaires XML.Dès lors,« les utilisateurs pourront accéder aux données depuis ces outils familiers, plutôt que d’acquérir des logiciels clients Siebel à 2 500 dollars pièce », prédit Bob Chatham, analyste chez Forrester Research. On n’en est toutefois pas encore là. « Les services web sont incomplets. L’initiative DE LOURDS INVESTISSEMENTS DÉJÀ RÉALISÉS SUR LES SERVEURS D’APPLICATIONS JAVA J2EE Technologie du serveur d’applications retenue par l’éditeur .NET Propriétaire Commerce (B to B ) ou B to C ATG, Blue Martini, BEA Systems IBM, Intershop, BroadVision, HAHT Commerce, IronSide, Oracle, SAP Microsoft Siebel, PeopleSoft Gestion de la relation clients (CRM) Chordiant, Coheris, eGain, Blue Martini, E.piphany, Kana Pivotal, Onyx, FrontRange Siebel, PeopleSoft, SAP, Oracle Progiciel de gestion intégré (ERP) Intentia, Oracle, SAP, GénériX, J.-D. Edwards Navision (filiale de Microsoft), Sage, Adonis PeopleSoft Portail BEA Systems, iPlanet, SAP, Oracle, Epicentric, ATG, Tibco Plumtree Gestion des achats (e-procurement) Exponentiel Technologies Business Intelligence Business Objects (outils de développement de services web), MicroStrategy, Information Builders Gestion de contenu Interwoven, Vignette, Divine Centres d’appels Com6, Aspect Business Objects (outils de développement de services web)< FileNET Algoria (spin-off de EADS) Cisco, EasyPhone, CosmoCom Source : GigaGroup, Forrester Research, 01 Réseaux. Usage Plus ancien, le camp Java a de l’avance sur .NET. Ses partisans les plus avancés sont les spécialistes nés avec la vague de l’e-commerce (Intershop, ATG…) ou du e-CRM (Kana, eGain…). www.01net.com [ 77 ] 01 Réseaux N° 125 / Février 2003 GXA [Global XML web services architecture], poussée par IBM et Microsoft pour adapter les services web au transactionnel, vient tout juste d’être publiée, tempère Eric Groise, consultant chez Octo Technology.De plus, « la technologie des services web reste assez lourde pour un dialogue client-serveur ». Microsoft incontournable En attendant, pour accéder à un serveur applicatif, il reste soit le navigateur web,soit un client riche. Dans ce second cas, « il vaut mieux utiliser les standards de communication propres à chaque technologie : .NET Remoting chez Microsoft,ou RMI chez Java.On reste ainsi dans un contexte objet de bout en bout », affirme Eric Groise. Or, l’usage d’un client riche favorise Microsoft dans sa lutte pour conquérir le cœur des applications d’entreprise. En effet, la firme règne sur le PC de bureautique. Ses outils WinForms, fournis avec .NET,permettent de développer de puissantes interfaces utilisateurs dialoguant de façon transparente avec ses propres logiciels (Office,Access, Outlook…). Il sera alors naturel d’utiliser la même technologie .NET depuis le poste client sous XP jusqu’au serveur sous Windows Server 2003. Bien que Microsoft reste un challenger, en ce qui concerne les serveurs d’applications, aucun éditeur ne pourra faire l’impasse sur sa technologie.Sans aller jusqu’à la stratégie de Siebel, qui selon Jean-Paul Vencatachellum,responsable avant vente, porte sa structure applicative à la fois sur WebSphere et sur .NET, chacun d’entre eux devra prévoir des passerelles vers .NET. L’annonce de l’infrastructure NetWeaver, de SAP, va dans ce sens, en s’annonçant pleinement interopérable avec .NET et WebSphere. ■ DOSSIER THÉMATIQUE .NET Linux, l’outsider qui est déjà plus que cela Linux a gagné ses lettres de noblesse dans l’infrastructure internet. Il monte en puissance dans le domaine applicatif et fait de l’ombre à Microsoft, mais c’est du côté des éditeurs de progiciels métiers que la partie va se jouer désormais. Par Jean-Pierre Blettner Décidément, Linux est la bête noire de Microsoft. L’éditeur est même allé, en décembre dernier, jusqu’à commander au cabinet d’études IDC une comparaison du coût d’exploitation (TCO) de Windows 2000 par rapport à Linux. Sans surprise,Windows 2000 sort gagnant puisque, pour quatre usages sur cinq (infrastructure de réseau, serveur de fichiers, serveur d’impression et applications de sécurité),il reviendrait de 11 % à 22 % moins cher que Linux sur une période de cinq ans. Seul l’usage en tant que serveur web tourne à l’avantage de Linux. Une telle étude n’a pas manqué de susciter des réactions Un autre cabinet d’analystes, le GigaGroup, rejette l’opinion d’IDC selon laquelle Windows 2000 est plus stable et mature que Linux, et plus simple à configurer. Et, pour élargir le débat,il affirme que le TCO est inadapté pour mesurer l’ensemble des « En 2003, l’usage de Linux comme plate-forme pour les bases de données va s’accroître », selon le GigaGroup. avantages liés à chaque technologie. En particulier, la flexibilité n’est pas quantifiée — c’est-à-dire que ne sont pas pris en compte des paramètres comme la capacité à interopérer avec d’autres environnements, dans le cas de Microsoft ; ni la portabilité sur différentes plates-formes matérielles ou l’existence de multiples distributions, pour Linux. Convaincre les grands éditeurs métiers Mais le débat n’en est déjà probablement plus là. Linux déborde du domaine technique (serveurs de cache, DNS, web ou FTP, coupe-feu, proxy, messagerie, etc.), pour se rapprocher du domaine applicatif, et s’installer dans les centres de calcul, estime une étude, sortie en janvier, de la firme d’investissements Goldman Sachs. Une tendance que confirme Stacey Quandt, du GigaGroup : « En 2003, l’usage de Linux comme plate-forme pour les bases de données va s’accroître. » À côté des SGBD Open Source tels que mySQL ou PostgreSQL, les entreprises peuvent s’appuyer sur DB2, d’IBM, ou sur Oracle, portés sous Linux. L’engagement d’IBM à propos de Linux est d’ailleurs impressionnant : « Pas moins de soixante-cinq produits d’IBM fonctionnent sous Linux, parmi lesquels WebSphere, DB2, Lotus ou Tivoli », liste Ted Schadler, analyste chez Forrester Research. Ce qui révèle une autre tendance : la disponibilité des serveurs d’applications Java sous Linux, qu’il s’agisse de produits commerciaux (WebSphere, WebLogic et Oracle) ou Open Source (Tomcat et JBoss). Conséquence : Linux DEUX DISTRIBUTIONS LINUX MAJEURES POUR L’ENTREPRISE Plusieurs fournisseurs Linux (Conectiva, Suse, SCO, TurboLinux, etc.) se sont regroupés pour proposer une version unifiée, UnitedLinux, tandis que Red Hat fait cavalier seul. Dès lors, seules deux versions majeures de Linux existent sur le marché. Comment choisir entre les deux ? Pour Stacey Quandt, du GigaGroup, « La différence vient des accords de partenariats avec les éditeurs et de la www.01net.com [ 78 ] certification de leurs progiciels sur chaque plate-forme, à vérifier également pour chacun des partenaires du consortium UnitedLinux. » 01 Réseaux N° 125 / Février 2003 constitue le soubassement d’applications d’infrastructure telles que les portails. Epicentric,éditeur de portails propose ainsi une version de son logiciel sur serveur Open Source (Tomcat et JRun) sous Linux. Mais le défi le plus important, pour Linux,consiste à gagner l’adhésion des grands éditeurs métiers. La stratégie de SAP est, par exemple, clairement volontaire dans ce domaine. Avec cinquante mille installations dans le monde, dont la moitié sous Windows, l’éditeur annonce un millier de sites sous Linux. En France, Generix, autre éditeur d’ERP, compte dix clients Linux sur un total de deux cent cinquante. En revanche, chez PeopleSoft, seul le serveur web est déployé sous Linux. Quant à Siebel, « Linux est inconnu », résume Jean-Paul Vencatachellum, responsable avantvente. Siebel est, en effet, déployé à 35 % sous Windows (qui constitue également la plate-forme de développement), et à 65 % sous Unix (Solaris, HP UX et AIX). ■ DOSSIER THÉMATIQUE .NET Premiers retours d’expérience sur Windows Server 2003 Service web Prise de commande IIS MSMQ Composants et services Windows Système d’information Filiale France Framework .NET IIS Système d’information Opticiens charge.Ces derniers devaient être rebootés régulièrement. Le remplacement de l’un d’eux par un serveur IIS 6.0, sous WS 2003, a supprimé cet inconvénient. « WS 2003, assure Dominique Manas, responsable d’exploitation chez 123Multimédia, tourne sans défaillance, même avec des codes non optimisés et une forte charge. »Associé au framework .NET,WS 2003 a également simplifié l’exploitation de serveurs en grappes. La puissance de la programmation objet Autre évolution de WS 2003 : la capacité multiforêt. L’intégrateur Access IT l’a vérifiée pour le chimiste Cognis. « L’annuaire que nous développons sous Windows 2000 pour la France,affirme Christophe Maillard, consultant chez Access IT, pourra s’inscrire aisément dans un projet d’annuaire européen,voire glo- Serveur de données Éléments systèmes Éléments développés web à la chaîne. Auront-ils pour autant une signification métiers ? « J’en doute, poursuit Rémy Mathieu-Daudé, car aucun système d’information (SI) n’a été pensé en mode service. Il faut donc architecturer le SI en agrégeant les SQL Server 2000 IIS Système d’information Afin de traiter sur internet les prises de commande des opticiens, Essilor, numéro un mondial des verres ophtalmiques, va déployer un premier service web entre un serveur applicatif central et le système d’information de ses filiales nationales. bal, grâce à WS 2003. » Ainsi, l’unification des annuaires des différentes régions se fera soit par migration des platesformes Windows 2000 vers WS 2003,soit en installant WS 2003 comme métaannuaire de consolidation. Autre aspect : les outils de développement. Chez Agfa Gevaert, fournisseur de produits photosensibles, la gestion des ventes sur serveur Notes n’offrait ni de vue graphique des résultats, ni de consultation de plusieurs bases de données à la fois. Une nouvelle interface graphique, conçue en C# en cinquante jours par BizzDev, services web et les autres flux applicatifs (batchs et messages interapplicatifs) afin de présenter une vision métiers des services offerts. Ces services métiers assureront l’intégrité des transactions sous- www.01net.com Autres filiales Base de données ORCHESTRER LES SERVICES WEB « Présenter des composants applicatifs (COM ou .NET) sous la forme de services web est aisé avec .NET », assure Rémy MathieuDaudé, consultant chez Octo Technology. Il est donc très tentant de produire des services IIS Service web Internet Service web Une meilleure protection des applications web fait partie des atouts du nouveau système de Microsoft. En témoigne la société Bewise, concepteur de sites web à Toulouse,qui a testé Windows Server 2003 (WS 2003) pour la création de sites avec ASP .NET,dont un catalogue électronique dynamique, adossé à un serveur SQL, très lourd en volumes graphiques. « WS 2003 résiste très bien à la charge,affirme David Catuhe, consultant chez Bewise. Il supporte le développement de plusieurs sites en même temps, sans que la défaillance de l’un n’entraîne celle des autres. » Dès que possible, les quatre serveurs Windows 2000 seront remplacés par WS 2003. Même constat pour 123Multimédia, qui exploite cent soixante-dix sites web de téléchargement de jeux et de chat, le tout sur six serveurs Windows 2000 avec répartition de Filiale Espagne Serveur web et applicatif Service web Les développeurs accueillent favorablement les nouveaux outils Microsoft. Grande facilité de création de services web, support multilangage et meilleure protection des applications web sont les principaux avantages constatés. Par Jean-Claude Streicher [ 79 ] jacentes. » Aussi, les plates-formes .NET et J2EE d’exécution de ces services web devront être couplées par le biais d’un noyau d’EAI « chef d’orchestre » (BizTalk, SeeBeyond, Tibco et webMethods, entre autres). 01 Réseaux N° 125 / Février 2003 y pourvoira sans modifier le client Notes ni le serveur luimême. Et cette application sera aisément portable sur un PDA sous Pocket PC. Enfin, le framework .NET apporte la puissance de la programmation objet. Chez Surcouf, spécialiste de la micro-informatique, le logiciel client-serveur 4D de gestion des livraisons ne pouvait pas s’adapter à une modification des processus métiers ou à l’ajout de nouveaux entrepôts.Il a donc été remplacé par des composants C#,développés par Business Interactif sur une architecture .NET, et capables de traiter jusqu’à cinq mille envois quotidiens. « Grâce à l’approche objet, explique Thierry Rotin, responsable technique de Surcouf,nous pourrons mettre en place de nouvelles règles de traitement des commandes sans tout redévelopper, ni modifier l’interface utilisateur. » Le centre d’appels, via des postes .NET,pourra modifier les commandes en cours jusqu’à la dernière minute. ■