Harold`s parting gifts - Société Suisse de Pédiatrie
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Harold`s parting gifts - Société Suisse de Pédiatrie
Personnalités Vol. 23 No. 5 2012 Harold’s parting gifts Bernard Laubscher, Neuchâtel Harold Gaze est mort le 28 septembre 2012. Presque en bonne santé. On se souvient qu’en juin dernier, souriant, il accueillait ses amis, bras droit fort et tendu vers une poignée de main. C’était au congrès de la Société Suisse de Pédiatrie à Lucerne. En juillet, il «plongeait les trois mètres» en présence de ses petits enfants admiratifs. En août, il décrivait à d’anciens collaborateurs rencontrés au hasard de la ville le bonheur de sa deuxième vie, avec une délectation et un sourire légèrement espiègles. A fin septembre, peu d’heures avant sa mort, il écoutait attentivement ses proches et les soutenait encore de quelques paroles à vrai dire calmes et sages. La mort d’Harold certes inscrit un vide et imprime une grande tristesse. Mais pour ceux qui ont eu le plaisir de l’approcher, amis, collègues, proches, parents de patients, patients, collaborateurs, assistants, experts, partout en Suisse, à l’étranger, la douleur de son absence surprend par sa sérénité: ils garderont longtemps les forces des enseignements «gaze-iens», ces enseignements distillés par petites touches vivaces à la croisée de leur chemins. Comme les amis de Blaireau1). Références 1) Badger’s Parting Gifts (Au revoir Blaireau), Susan Varley, 1984, multiples éditions. Est-ce en raison de son attention humaniste pour tous, de son intérêt indéfectible pour l’autre, de son souci naturel de percevoir chez chacun une qualité ou une valeur remarquables que notre tristesse est si sereine? De part sa résistance physique, sa fidélité à ses engagements, à ses amitiés, à ses connaissances, de par ses principes de vie («les bonnes choses aux bons moments»), sa croyance en l’espoir, Harold Gaze représentait notre meilleur rempart contre la fi nitude. Qu’il fut à la «Chef Visite» de la clinique infantile de l’Ile, en salle d’accouchement à l’Hôpital Pourtalès, à sa consultation de gastroentérologie ou de pédiatrie de premier recours, à la réunion d’une association philanthropique, sur un sommet alpin ou au fond d’une crevasse, sur une chaise longue dans son jardin, à une conférence d’astrophysique, au Dies Academicus de l’Université de Neuchâtel, dans un lit d’hôpital pour recevoir une perfusion de (90)Y-1,4,7,10tetra-azacyclododecan-4,7,10-tricarboxymethyl-1-yl-acetyl-D-Phe-Tyr(3)-octréotide, Harold Gaze gardait un plaisir toujours curieux et une confiance inébranlable en les autres; et en l’avenir, quel qu’il fut. 36