Discours prononcé par Jean-Jacques Aillagon M. Jean Jiquel

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Discours prononcé par Jean-Jacques Aillagon
M. Jean Jiquel,
chevalier dans l’Ordre national du mérite
Mardi 17 mars 2009
Salon Vergennes Château de Versailles
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Chers Amis,
Nous sommes réunis ce soir autour de vous, cher Jean Jiquel, dans ce Salon
Vergennes de l’Aile des Ministres nord du Château de Versailles, pour vous
marquer notre reconnaissance, au nom de la République Française.
J’avais eu la joie, lors de la cérémonie que nous avions organisée au moment de
votre «départ» en septembre dernier à l’Orangerie du château, d’évoquer
votre parcours hors du commun, si intimement lié à l’histoire de notre maison,
qui, je vous l’avais dit, est la votre. Vous y êtes et y serez toujours le bienvenu.
je souhaite rappeler, ce soir, les qualités, les traits qui me semblent
caractéristiques de votre personnalité.
Autodidacte. Rétif à l’idée de poursuivre vos études, vous quittez à 14 ans
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l’école Lafitan du Boulevard de la Reine, à quelques pas d’ici, pour entrer
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certificat d’études en poche- chez Chaussy, entreprise de serrurerie du
Chesnay où vous apprendrez votre métier. Chez Chaussy, vous êtes remarqué
par Marc Saltet, ACMH en charge de Versailles, qui vous suivra durant toute
votre carrière et que vous considéréz un peu comme votre père.
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Passionné, vous êtes passionnant par votre parcours, vos rencontres, vos
expériences. Pendant votre service militaire, dans les atolls du Pacifique, vous
rencontrez Paul-Emile Victor et Haroun Tazieff dont vous êtes fier d’être l’ami.
Mais les rencontres qui vous marquent, ce sont aussi celles de ce matin d’été
dans la cour du Grand Trianon avec André Malraux, Van der Kemp et Marc
Saltet. Votre parcours est également marqué par tous les lieux au sein desquels
vous avez apporté votre passion et votre savoir faire: l’Opéra et le Louvre,
l’institut de France et la Monnaie, l’Arc de triomphe, la Cathédrale de Chartres,
Notre-Dame de Paris, l’Oratoire du Louvre, la colonne de la Bastille, les
Invalides, la place de la Concorde, les musées Nissim de Camondo et Picasso,
le Mobilier national... et bien sûr Versailles.
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Vos connaissances uniques, dans votre spécialité, les métaux, me
semblent également caractériser votre parcours. Dois-je rappeler votre science
des « pênetons, verrous, espagnolettes, tiges, tirettes et boutons
»...
? Vous
connaissez tous ces objets mieux que personne et vous avez le souci de
transmettre -je le rappellerai dans quelques instants- cette connaissance et ces
« savoir-faire
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>).
votre totale disponibilité et votre sens des responsabilités. En 45
ans de « maison », de présence à Versailles, vous n’avez jamais failli à la tâche,
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et vous avez accompagné tous les grands chantiers de Versailles, notamment
récemment celui du Petit Trianon.
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votre grand attachement envers vos patrons: en juillet 1964, Henri
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Chaussy. Chez Carnier, votre collaboration avec Francis Verneul. Mais aussi
tous les ACMH avec lesquels vous avez oeuvré sur tous les chantiers que vous
avez menés, y compris à Versailles avec nos deux Architectes en chef. Sans
oublier les différents responsables de cet établissement jusqu’à Pierre Arizzoli
Clémentel, Béatrix Saule et moi-mêriie, aujourd’hui.
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votre exigence absolue de la qualité, alliant savoir faire traditionnel et
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curiosité pour les nouveautés techniques. Votre volonté, votre désir, d’entrer
dans « l’intelligence des choses », en allant « plus loin » que muni d’un simple
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savoir-faire »,
Ce souci de la qualité, vous m’avez confié l’avoir acquis en observant avec soin,
non pas votre père -qui, je le rappelle, était officier de police- mais votre mère,
lorsqu’elle travaillait à tous les détails des modèles qu’elle réalisait pour la
prestigieuse maison de couture « Jean Patou
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».
votre générosité est un trait de votre personnalité. Une générosité que
vous exprimez notamment auprès de jeunes à former et par la grande attention
que vous portez à votre propre fils. Vous travaillez d’ailleurs avec I’ASPA,
association destinée à transmettre votre savoir-faire à des chômeurs
« circonstanciels » qui cherchent à se recycler.
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votre très (trop?!) grande activité ! Mais j’espère que votre retraite
vous permet d’assouvir votre passion des voyages, d’écrire —comme vous le
souhaitiez- l’histoire de votre vie professionnelle si passionnante, sans doute
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sous la forme d’un roman «à clefs », ce serait bien la moindre des choses
venant de vous
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Enfin, votre audace, avec, notamment, la création de votre propre société
les «jardins du Roi Soleil », connue dans le monde entier du japon au Texas,
des émirats à la Russie, et qui réédite -est-il utile le rappeler
?-
les caisses à
oranger, modèle exclusif du château.
Avant de vous remettre cette distinction, permettez-moi de saluer celle qui,
quotidiennement, vous apporte un soutien si précieux, je veux parler de votre
épouse janine, sans laquelle vous n’auriez pu mener ce si beau parcours et
réunir autant de qualités qui font de vous un homme apprécié et sollicité.
Pour toutes ces raisons, qui doivent tout à votre talent, devant cette belle
assemblée composée de votre famille, de vos amis, j’ai l’honneur de vous
remettre les insignes de Chevalier dans l’Ordre National du Mérite.
<(Au nom du Président de la République Française, nous vous faisons Chevalier
de l’Ordre National du Mérite. »
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