FRANCIS SCOTT FITZGERALD Gatsby le Magnifique
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FRANCIS SCOTT FITZGERALD Gatsby le Magnifique
FRANCIS SCOTT FITZGERALD Gatsby le Magnifique Gatsby ? Quel Gatsby ? Gatsby le Magnifique fait partie de ces livres sur lesquels on aurait une multitude de choses à dire, dont on voudrait parler encore, et encore. Mais le but est justement d’en dire le moins possible, car « Qui est Gatsby ? » est la grande question du livre. États-Unis, années 20. Malgré la prohibition, l’alcool coule à flot et les fêtes battent leur plein. Au milieu de tout ça ? Le très riche et beau Gatsby. Gatsby le Magnifique. Je vous vois déjà venir : « Oh, encore un roman qui s’amuse à critiquer la haute société… » Bon d’accord, j’avoue, vous marquez presque un point. Un demi-point, on va dire. Certes, Fitzgerald y dépeint la haute société américaine de l’époque, son luxe et son snobisme. Un univers qu’il connait bien. Toutefois, c’est plus que cela. L’auteur aborde un point qui peut tous nous toucher, un point encore bien d’actualité : l’hypocrisie. (Et pourtant, Facebook n’existait pas encore à cette époque !) Au milieu de la foule qui s’agglutine chez lui chaque soir, au cœur de la fête, sous les feux des projecteurs, Gatsby est seul. Monstrueusement seul. Eh oui car, parmi ces gens, combien le connaissent réellement ? Qui sait qui il est ? Personne. C’est l’ami d’un ami d’un ami, après tout. Chacun y va de sa petite histoire, répète des rumeurs, y ajoute des anecdotes croustillantes (« Ma main à couper qu’il a tué un homme ! »). Et le jour où la fête est finie, les gens rentrent chez eux, tout simplement. Mais au fond, l’argent que Gatsby dépense, l’alcool qu’il fait couler, les fêtes grandioses qui illuminent sa maison chaque soir, c’est pour impressionner une seule personne. C’est, et ça a toujours été, pour cette même personne. La femme qu’il aime. Pour tenter de la reconquérir, pour faire revivre le passé, changer le cours injuste des évènements afin de rattraper le temps perdu. Mais hélas, comme on ne le sait que trop bien, le temps perdu ne se rattrape jamais (ce serait trop facile !). Alors on se contente d’avancer, le cœur rempli de regrets. « Car c'est ainsi que nous allons, barques luttant contre un courant qui nous ramène sans cesse vers le passé. » Fiona Battaglia