Homélie du 2 décembre 2012 – Charles de Foucault et l`union à Dieu
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Homélie du 2 décembre 2012 – Charles de Foucault et l`union à Dieu
Homélie du 2 décembre 2012 – Charles de Foucault et l’union à Dieu 1er dimanche de l’Avent – Année C Aujourd’hui, 1er décembre, nous fêtons le Bienheureux Charles de Foucauld, c’est à lui que je demande de bien vouloir nous introduire dans le temps de l’Avent. Né en 1858 (facile à retenir pour des paroissiens de Sainte-Bernadette !) à Strasbourg, il abandonne la foi au moment de l’adolescence, puis se convertit en 1886 (même année que la « grâce de Noël » de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus !). Il est assassiné par une tribu senoussi le 1er décembre 1916, à Tamanrasset où il s’était installé. Voilà pour le résumé de sa vie. Selon ses propres termes, il a voulu s’installer « là où il n’y a pas de tabernacle, afin que Jésus y soit présent » ; le motif de sa venue, il l’a dit plusieurs fois, est « la conversion des infidèles » L’Avent est un temps de conversion, pour nous d’abord, et aussi pour le monde dans lequel nous vivons : c’est la raison pour laquelle nous adoptons la couleur violette ! Mais j’en viens au plus important : grâce au frère Charles, nous constatons ce que produit l’adoration eucharistique dans la vie d’un chrétien, cela tombe bien pour nous qui venons de vivre 24h d’adoration … Le 1er décembre 1916, donc, un groupe de senoussis arrivent dans le campement du Père de Foucauld, renversent tout pensant trouver des preuves d’espionnage ; un jeune guerrier tient en joue le Père tandis que se poursuit la « fouille » ; comme on l’imagine, celle-ci consiste à tout renverser, et en particulier ce qui ne retient pas du tout l’attention des guerriers, à savoir une hostie consacrée qui tombe alors dans le sable, à quelques mètres de Charles de Foucauld ; à l’annonce de l’arrivée des militaires du fort voisin, affolement général, le jeune guerrier prend peur, le coup part : le Père de Foucauld tombe lui aussi dans le sable, rejoignant son seigneur qui était tombé avant lui … le capitaine français retrouve l’hostie consacrée et conformément aux instructions reçues du « Padre » donne la communion à l’un de ses sous-officiers. Ce qui est manifeste dans cette histoire, c’est que l’union à Dieu dans l’adoration produit normalement une union à Dieu dans la vie et dans la mort (et dans la vie éternelle !). Le but de l’adoration eucharistique est le même que le but de la vie chrétienne : l’union à Dieu Dieu nous donne Foi, Espérance et Charité au jour de notre baptême, la sainteté est tout simplement le renforcement progressif de ces trois liens Romains 8,38 : « J'en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l'avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur. » L’Avent ? C’est une période de conversion et d’union à Dieu. Union à Dieu ? Celui qui est uni au Christ « se redresse et relève la tête », comme dit Jésus dans l’Evangile, à l’idée de voir revenir le Christ à la fin des temps !!! Le 21 décembre, c’est beaucoup trop tard, pour la fin des temps !!! D’ailleurs, n’est-ce pas ce que nous disons à chaque messe (un peu mécaniquement, je le crains) ? Voyons les trois textes officiels d’anamnèse : Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire Gloire à toi qui était mort, gloire à toi qui es vivant, notre Sauveur et notre Dieu, viens, Seigneur Jésus Nous rappelons ta mort Seigneur ressuscité et nous attendons que tu viennes Tous ceux qui sont loin du Christ « mourront de peur », dit Jésus, car c’est comme si un extraterrestre envahissait la terre, sur la base de critères qui nous seraient complètement étrangers. Heureux sommes-nous d’être proches du Christ, d’être les intimes du Christ et de son Père (Notre Père qui est aux cieux, disons-nous …) ! Dimanche dernier, lors de la fête du Christ-Roi, nous avons appelé de nos vœux « que son règne vienne » : aujourd’hui, nous savons que pour que son règne vienne, il faut « sanctifier son nom » et « faire sa volonté », c’est-à-dire s’unir profondément et définitivement à lui. La prière est la grande arme de l’Avent, il serait beau que chaque jour de l’Avent soit comme un écho des 24h d’adoration, où grandira l’intimité trinitaire en chacun de nous. Père Emmanuel d’Andigné