Imprégnés de leur présence, leur esthétique, leur usage, leurs

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Imprégnés de leur présence, leur esthétique, leur usage, leurs
TOC-TOQUE
Musique et Théâtre d’objets
La première des démarches serait d’aller sur le site de la compagnie où se trouve une vidéo qui donne
une très bonne idée du spectacle
http://perso.club-intervent.fr/ptimonde
Des éléments pour aborder
spectacle
(réalisé
par
compagnie)
le
la
Conception et Interprétation : José Pedrosa, Jean-Christophe Luçon
Mise en scène : Marc Brazey
Création Lumière : Nicolas Guellier
Ingénieur du son : Eric Clet
L’Intention :
La cuisine, place forte de nos demeures, est habitée d’innombrables objets :
compagnons d’armes ménagères ou prolongements de nos désirs de bien-être,
ils ponctuent notre quotidien.
Imprégnés de leur présence, leur esthétique, leur usage, leurs
sonorités, nous pourrions nous laisser aller à rêver leur monde où
ils sont interprètes de leurs propres fonctions, avec des
ébauches de personnalités, des façons de communiquer par le
mouvement et les sons, des petites histoires entre eux…Une
chronique de la vie cachée d’une cuisine.
Le Spectacle :
Sans texte, ce spectacle vous emmène dans le quotidien d’une cuisine, ou
comment, de l’aube au coucher du soleil, ces ustensiles qui nous sont si
familiers vont devenir les héros d’une journée. Le langage musical est
interprété par les deux musiciens-manipulateurs qui nous entraînent dans un
monde où le banal devient extraordinaire.
La Presse :
« Pourtant
rompus aux supplices des flammes culinaires, marmite,
poissonnière, bouilloire et autre grille-pain d’antan devraient rougir de plaisir
à la découverte de leurs dons enfouis et révélés sous la chaleur des
applaudissement. » La Nouvelle République
« Une table de cuisine où l’on voit les ustensiles de la ménagère qui prennent vie, les hachoirs se mettent à
glisser, à danser. Saladiers, poêles, rouleaux à pâtisserie deviennent des êtres vivants. Rêve-t-on ? Et puis le
bruit du déplacement devient rythme, primaire, puis syncopé. Soudain, la cuillère en bois se dote d’une corde,
elle devient contrebasse…L’alignement des poêles devient xylophone… » La Nouvelle République
Quelques pistes pédagogiques,
« Toc-Toque » est né de la rencontre de deux formes d’expression : le théâtre d’objets et la musique. Il
peut donc être appréhendé par l’un ou l’autre de ses axes, selon que l’on souhaite aborder l’expression
théâtrale ou l’éveil musical. Pour les plus courageux, les deux sujets peuvent être traités !
Vous trouverez ci-dessous diverses explications sur la manière dont est né le spectacle et comment nous
avons procédé pour passer de l’idée à la réalisation.
L’idée
La cuisine nous est apparue comme un lieu idéal à explorer. Cet univers, connu de tous, d’une utilité vitale, riche
en actions, en odeurs et saveurs (difficilement reproductibles en spectacle, hélas !), en sons de toutes sortes, hanté
par des cultures et civilisations diverses au gré des influences culinaires, est rythmé au quotidien d’une chronologie
de taches rituelles.
Autant d’ingrédients qui alimentent un imaginaire visuel et sonore proposé sous la forme de documentaire. Il
pourrait s’intituler « une journée ordinaire de la vie secrète d’une cuisine ».
C’est aussi une invitation pour le spectateur à mettre en éveil ses sens et à laisser son imagination aller sur les pistes
qui lui sont ouvertes.
Note d’intention
La nature de ce projet réside dans le désir, bien immodeste, de trouver une nouvelle forme de représentation d’un
spectacle en direction du jeune public.
On ne parlera pas ici de narration puisqu’il n’y a pas de forme littéraire, mais de plusieurs fils conducteurs. L’un
d’eux est le déroulement chronologique d’une journée en cuisine, l’autre la réalisation de la musique uniquement
avec de vrais ustensiles de cuisine, quelquefois « arrangés ».
Si nous n’avons inventé ni la musique ni la manipulation d’objets, le pari est pour nous d’obtenir des saynètes
racontant des histoires claires avec des objets, et que, dans le même temps, ceux-ci fassent entendre une musique
mélodique.
La volonté de ce spectacle étant d’emmener le spectateur, qu’il soit jeune ou moins jeune, dans un univers onirique
et imaginaire.
La mise en scène et l’éclairage
L’espace scénique évoque une cuisine et se compose principalement de deux éléments :
♦ A l’avant scène un plan de travail sous la forme de mobilier sur lequel se jouent souvent les scènes d’objets.
♦ En fond de scène un mur symbolisé par un cadre tapissé de casseroles, poêles, louches, récipients.
L’éclairage est, dans ce spectacle, essentiel pour créer l’esthétique du visuel et l’imaginaire,
♦ Il pose sur le décor des ambiances : par les couleurs, les intensités, il peut évoquer la chaleur ou un ailleurs (
rouge ), la fraîcheur ( bleu ), la frénésie par des éclairs aléatoires et rapides…
♦ Il détermine des aires de jeu : la crédibilité de la vie d’un objet est accrue lorsqu’il évolue dans un faisceau
précis et de bonne intensité, le manipulateur disparaissant dans le « noir » ( théâtre noir )
♦ Il crée de la magie : projection de silhouettes avec des distorsions, surdimensionnements sur ou à travers des
surfaces ( ombres portées, chinoises )
Le théâtre d’objets
Les rôles des objets.
Par définition et littéralement, la cuisine est un théâtre d’objets.
Il est peuplé d’une multitude d’ustensiles parmi lesquels nous en avons choisi pour leurs fonctions,
formes, tailles, matières, couleurs ou sonorités.
Les cherchant d’abord dans les brocantes, nous avons veillé à ce que leurs patines ou usures leur
confèrent du passé, de l’histoire, de l’expérience pour qu’ils soient facilement identifiables ou
« personnifiés » et nous imaginer qu’ils ont acquis une vie propre et des sentiments, comme pour répondre à
la question de Lamartine :
Objets inanimés, avez-vous donc une âme
Qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ?...
Certains ont subi des modifications ou reçu des mécanismes qui, discrètement, leur donnent plus de vie et
d’expressions : ils deviennent alors personnages qui, parfois
- sont « humanisés »:
des bouilloires se rencontrent dans des jeux de découverte, de séduction, d’indifférence, de
rejet, d’acceptation…
- jouent des rôles :
Deux cafetières sont deux fauves à l’assaut d’un troupeau de bols, leurs proies…
- reproduisent leurs fonctions, donnant lieu à des péripéties :
un faitout et une cuillère versent dans une passoire, mais un spaghetti collant rend l’opération
laborieuse…
- d’autres restent accessoires du décor ou
prennent la forme d’un autre objet :
un couvercle devient soucoupe volante, un plat métal aileron de requin…
- sont éléments d’assemblages :
un poisson est constitué de cisailles à volaille et d’une spatule…
Les rôles de manipulateurs.
Deux manipulateurs - musiciens font évoluer les ustensiles en étant
cachés : l’objet est acteur, il semble vivre tout seul
à vue : le manipulateur a un rôle humain, volontairement peu défini et variable pour mettre en avant
l’interaction entre lui et l’ustensile :
- après avoir attaqué les bols, les cafetières menacent leur manipulateur…
- une prestation musicale : ils jouent des percussions sur les objets accrochés à un cadre…
- différents modes de manipulation :deux brosses en guise de jambes suggèrent un
personnage hybride, surmontées de la tête du manipulateur, quand celle-ci est expressive et éclairée ; quand
elle disparaît, les brosses seules suffisent à faire persister le personnage…
à moitié visibles : les manipulateurs jouent les utilisateurs des objets, mais ils restent en second plan :
habillés de bleu, ils s’effacent dans un faisceau de lumière de même couleur.
Ils seraient deux cuisiniers ou mitrons. Volontairement, leur présence physique dans le réel n’est pas très
déterminée, pour donner plus de place à l’imaginaire engendré par la vie et la musique des objets.
Néanmoins des hypothèses sont possibles : on assiste à leur propre rêve ; ils sont imaginés par les objets ;
capturés par les objets, ils leur sont soumis…
La musique
Ustensiles de cuisine ou instruments de musique ?
Outre leur esthétique et leurs capacités à être vivants, les objets de « Toc-Toque » ont été choisis pour leurs
performances sonores : qualité du son, hauteurs (notes) bien précises, timbres, couleurs sonores pouvant
illustrer un style musical bien précis, ex : une harmonique est aussi bien produite par le frottement du métal d’un
bol tibétain que par celui d'une poêle à châtaignes.
Une particularité de ce spectacle est d’utiliser le son ou le dialogue musical pour identifier ou faire communiquer
les objets. Qu’ils soient personnages ou non, tous jouent la musique ou sont joués à quelques exceptions près.
Certains ont pu être choisis pour la justesse de leur note, d’autres ont du passer entre les mains des musiciens –
sonneurs pour un petit accordage et d’autres encore subir quelques opérations de bricolage, les plus légères et
discrètes possible, pour mieux s’exprimer, au plus près du son d’origine.
Quelle(s) musique(s) ?
Plus qu’une production de sons, « Toc-Toque » propose une véritable musique.
Souvent percussive, elle peut être concrète (bruits d’eau, gargouillis, clapotis…), diversement mélodique (flûte à
coulisse, embouchure de trompette, corde pincée, corde frottée, chant…), avec des timbres différents en fonction
des matières ( métal, bois, plastiques, cordes, faïences, … ), constituée de thèmes, accords et de mélopées.
Univers parsemé de clins d’œil et de références, « Toc-Toque » aborde différents
♦ styles de musiques : jazzy, latino, asiatique, actuelle …Concrète ou figurative, la musique pouvant être
illustration sonore (ex : pour accentuer le milieu aquatique d’une scène d’objets, on joue séparément et
simultanément avec une série d’instruments dans de l’eau).
♦ modes de jeu : sons frottés, grattés, frappés, soufflés.
♦ Et d’autres paramètres musicaux : les nuances (ex : piano, forte), les formes (couplet - refrain, forme A.B.A),
la résonance (sons longs ou brefs), les harmoniques (ex : notes crées par résonance), les timbres (qualités
des sons), les hauteurs (grave, médium, aigu)
Le son. A l’exception de quelques secondes de son enregistré pour surprendre à la fin du spectacle, dans Toc
Toque, tout est joué en public (« live »), et pour que le spectateur se retrouve au mieux dans cet univers acoustique
et en saisisse la moindre nuance, des micros sont placés minutieusement pour équilibrer les intensités des sources
sonores et les restituer le plus finement possible.
Vous pouvez également vous procurer le livret CD « Cuisik » aux Editions Fuzeau, qui semble tout à fait
adapté au spectacle pour travaille les percussions à partir d’ustensiles de cuisine.

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