Télécharger le PDF

Transcription

Télécharger le PDF
24/9/2015
[Comptabilité, Fiscal, social, entreprise] L'actualité Vie du cabinet : "Nous ne comptons pas développer le cabinet virtuel"
"Nous ne comptons pas développer le cabinet virtuel"
14/09/2015
Chaque semaine, nous interviewons un
professionnel sur une question d'actualité.
Président de Comptacom, un groupe qui se
transforme en réseau de franchise, Didier
Caplan croit depuis longtemps au
numérique. Pourtant, il estime que
l'expert­comptable doit rester en contact
physique avec ses clients.
Comptacom devient un réseau de franchise.
Qu’est­ce que cela signifie ?
Ce sera sans doute le premier. Habituellement,
au travers de la franchise, on transmet un
savoir­faire, une marque, une communication.
S’il n’y a pas eu de franchise dans l’expertise
comptable, c’est parce qu’on est un métier de
sachant. La notion de savoir­faire est organisée dans un cadre professionnel réglementé. C’est
l’Ordre qui est garant à la fois de la formation d’origine, avec la sanction d’un diplôme, et de la
formation continue. Donc le savoir­faire est déjà organisé.
Qu’est­ce qui a changé ?
Il y a un domaine qui n’est plus réglementé : la communication. Ce n’est pas un savoir maîtrisé par
les experts­comptables. J’en suis le premier exemple. Mais le plus fragrant se situe sur internet. On
sait aujourd’hui que l’économie y bascule de manière considérable. Pour apparaître, il faut être dans
les 3 premières pages des moteurs de recherche pour ne pas dire en haut de la 1ère page. Il existe
en France 20000 experts­comptables et près de 18000 cabinets. On ne peut pas tous apparaître sur
les trois 1ères pages. Comptacom, qui est un site et un logiciel, a été imaginé dès l’origine pour
communiquer. Le nom de domaine Compta.com date de 1993. Nous avons anticipé depuis
longtemps l’explosion d’internet.
En quoi un réseau de franchise d’expertise comptable se différencie­t­il d’un réseau
«classique» de cabinets ?
En règle générale les réseaux laissent une certaine liberté dans l’utilisation des logiciels de
production comptable. Nous, nous fournissons les deux : l’outil de production et de communication.
Notre offre
s’adresse aux
structures de 5, 6
ou 7
collaborateurs Vous allez donc chercher à développer votre réseau
comme n’importe quel réseau de franchise, c’est­à­dire
que chaque franchisé pourra utiliser votre marque, votre
outil et devra payer des redevances en contrepartie ?
Oui. En moyenne, un cabinet est composé d’un expert­
comptable avec 5 ou 6 collaborateurs. Cette taille est trop petite
pour rejoindre des réseaux existants qui s’intéressent essentiellement à des structures d'au moins 10
collaborateurs. Il existe aussi de grands réseaux et de grands cabinets qui font directement de
http://www.actuel­expert­comptable.fr/content/nous­ne­comptons­pas­developper­le­cabinet­virtuel
1/4
24/9/2015
[Comptabilité, Fiscal, social, entreprise] L'actualité Vie du cabinet : "Nous ne comptons pas développer le cabinet virtuel"
l’acquisition. Pour les petits cabinets, il n’y a pas d’intermédiaire entre conserver leur indépendance et
adhérer à une politique de communication commune et à un outil commun. Notre offre s’adresse aux
structures de 5, 6 ou 7 collaborateurs.
Pourquoi vous positionnez­vous sur ce type de cabinets ?
Parce que c’est l’histoire de Comptaexpert [ex Comptacom]. C’est aujourd’hui 30 cabinets, 20
experts­comptables associés, 300 personnes dont 75 au siège social. Cela fait donc une taille
moyenne bien inférieure à dix si on exclut le siège social.
Quels sont les droits et les obligations du franchisé de votre réseau ?
La 1ère caractéristique du franchisé est qu’il est indépendant sur ses travaux, ce qui est à l’intérieur
même du concept de franchise. Que peut­il obtenir ? L’outil de production qui est partagé entre les
collaborateurs, l’expert­comptable et les clients. C’est un des premiers outils à avoir été en ligne sur
internet. 10000 utilisateurs l’emploient aujourd’hui. Il fait la production comptable, la récupération
bancaire et la récupération de caisse. Et cela a été le 1er outil d’OCR [reconnaissance optique de
caractères] pour la comptabilité. En même temps, nous avons inventé une Ged [gestion électronique
de documents] comptable intuitive : en cliquant sur l’écriture comptable, on fait apparaître la pièce.
L’OCR pour la comptabilité fait gagner du temps sur le traitement global de l’information mais
n’automatise pas la production ?
Effectivement. Je n’ai jamais présenté l’OCR comme une solution d’automatisation comptable. Par
contre, en matière de révision assistée par ordinateur, c’est extrêmement puissant. Vous n’avez plus
à manipuler de documents papiers.
Chez nous, il n’y a
pas de
commerciaux. Il
n’y a que des
développeurs
Pourquoi ?
A partir du moment où vous avez les pièces comptables qui ont
été numérisées, vous disposez automatiquement du lien entre
l’écriture comptable et la pièce comptable, ce qui permet de
vérifier l'imputation. C’est ce que j’ai mis au point en 2000. Pour
autant, nous ne sommes pas devenus éditeur. Nous sommes
un cabinet d’expertise comptable avec un service informatique qui travaille pour ses clients. Un
éditeur, c’est 15% de développeurs et 85% de commerciaux. Chez nous, il n’y a pas de
commerciaux. Il n’y a que des développeurs. Et ce sont les experts­comptables associés qui donnent
l’impulsion des développements. Pour preuve, nous avons continué à mettre au point toujours plus
de fonctionnalités. En 2004, on a franchi encore une étape : l’intégration d’un workflow décisionnel
dans le logiciel de production.
C’est­à­dire ?
Il s’agit d’inclure dans le processus comptable le processus décisionnel. On sait qui a commandé
quoi, à quel moment, avec quelle autorisation hiérarchique.
C’est intéressant pour les PME et les grandes entreprises mais les TPE ont­elles besoin de
cela ?
Non. Sauf qu’il y a toujours des impacts sur la TPE. Je vais prendre un exemple. Notre cabinet reçoit
directement les factures, y compris papiers, des fournisseurs de notre client Warner car nous
sommes pour ce client l’adresse de facturation de ses fournisseurs. Nous préférons recevoir les
factures papier parce que nous maîtrisons la qualité de la reconnaissance optique de caractères qui
est liée à deux facteurs : 1) la qualité du scanner, et curieusement de son nettoyage régulier ; 2) la
http://www.actuel­expert­comptable.fr/content/nous­ne­comptons­pas­developper­le­cabinet­virtuel
2/4
24/9/2015
[Comptabilité, Fiscal, social, entreprise] L'actualité Vie du cabinet : "Nous ne comptons pas développer le cabinet virtuel"
qualité de l’image qui doit être en haute définition. Il se trouve que Warner a racheté l’éditeur EMI. La
comptabilité d’EMI France était tenue par Accenture en Inde. Elle l’est désormais par Comptacom à
Laval.
Notre offre
comptable est
moins chère que
celle des indiens
Pourquoi ce changement ?
Notre offre comptable est moins chère que celle des indiens.
Nous sommes plus performants grâce à notre process
complètement intégré. Donc l’impact du workflow ne s’applique
pas que sur les gros dossiers.
Techniquement, votre offre permet­elle à un cabinet d’offrir une prestation comptable
exclusivement en ligne ?
Oui, techniquement c’est possible. Mais on le fait pour des activités très particulières. Exemple : les
loueurs en meublé non professionnels. Il y a 4 ans nous avions 300 clients dans ce domaine.
Aujourd’hui nous en avons 3000.
Ca veut dire qu’il n’y a pas de rencontre de visu entre le cabinet et ces clients ?
Quand un client recherche une prestation très standard, comme dans le cas particulier des LMNP qui
demandent une simple liasse et un résultat fiscal, on n'a pas forcément besoin de le rencontrer. Par
contre, dès qu’il pose des questions particulières, la présence de l’expert­comptable auprès de lui est
indispensable. D’ailleurs, c’est pour cela qu’on veut développer un réseau de franchise : pour pouvoir
s’appuyer sur des experts­comptables qui sont sur toute la France. Nous ne comptons pas
développer le cabinet virtuel au­delà de quelques activités très particulières.
Quel autre exemple y a­t­il que les LMNP ?
Le photovoltaïque, l’éolien. Ce sont des activités qui ne sont pas des métiers.
Certains répondent que quand on fait de la visioconférence on a un contact. De même avec le
téléphone ou avec le mail…
Pour moi, il faut un contact de visu et physique. Ne pas aller chez le client, c’est ne pas se rendre
compte de la façon dont il est installé. On perd un peu en connaissance du dossier. Autre exemple :
on peut penser que l’évolution va vers la télémédecine. Mais je ne sais pas si on peut vraiment
remplacer le contact physique avec le thérapeute.
Certains de vos confrères critiquent le cloud computing en disant que c’est cher et que cela
fait courir des risques de sécurité. Qu’en pensez­vous ?
Nous sommes notre propre hébergeur. Donc en matière de sécurité, il n’y a pas de problème.
Avez­vous une activité à l’étranger ?
Non.
Donc en théorie vous n’êtes pas concerné par les lois américaines en matière de sécurité ?
Non. Nous maîtrisons l’information.
A partir du
moment où
Quickbooks va
maîtriser les
Comment les cabinets et les TPE réagissent­ils par rapport
au cloud computing ? Ou peut­être que les TPE ne se
posent pas les questions dans ces termes ?
Non en ce qui concerne nos clients. Pour nous, c’est simple.
Nous sommes responsables de tout vis­à­vis des clients. Nous
http://www.actuel­expert­comptable.fr/content/nous­ne­comptons­pas­developper­le­cabinet­virtuel
3/4
24/9/2015
[Comptabilité, Fiscal, social, entreprise] L'actualité Vie du cabinet : "Nous ne comptons pas développer le cabinet virtuel"
avons une obligation non pas de moyens mais de résultat.
Donc on fait tout pour que ce soit hyper sécurisé. Et les clients
nous font confiance. On va voir apparaître au congrès
Quickbooks [logiciel édité par Intuit]. C’est un monstre qui
arrive. Certains qualifient ce logiciel d’Uber de la compta. C’est
vrai que c’est édité par une société américaine. On peut se poser de grosses questions. Quickbooks
annonce plus d’un million d’entreprises clientes dans le monde. C’est forcément comparable à Uber
qui investit des fortunes dans la voiture qui se conduit toute seule. Qu’est­ce qui va arriver ? On va
passer à la révision intelligente, ce qui ira beaucoup plus loin que la révision assistée par ordinateur.
A partir du moment où Quickbooks va maîtriser les comptabilités, l’expert­comptable va se faire
piéger. Je ne tiens pas à être squizzé par Quickbooks. Je crois au contact entre le client et l’expert­
comptable. Je dis à nos futurs franchisés : venez. Ca vous coûtera beaucoup moins cher que
Quickbooks.
comptabilités,
l’expert­comptable
va se faire piéger Pouvez­vous donner quelques repères en matière de prix ?
Les tarifs seront officialisés au prochain congrès. Ca va être moins cher pour les clients que
l’utilisation d’un logiciel concurrent en ligne sur internet alors que le service va être beaucoup plus
important. Notre logiciel sert aussi au suivi des temps, au suivi de la production, aux lettres de
mission, à la mise à jour des tâches à réaliser pour chacun des clients. Et les droits d’entrée seront
symboliques.
Quels sont les objectifs du réseau ?
Nous souhaitons avoir entre 20 et 30 nouveaux franchisés par an. Nous «sélectionnons» les
confrères sur une base de partage de valeurs, sans exclusivité géographique, comme s’ils étaient
associés. Il faut rompre l’isolement des confrères.
Propos recueillis par Ludovic Arbelet
Ecrit par
Propos recueillis par Ludovic Arbelet
Autres articles de l'édition
L'entreprise qui ne peut justifier une absence de promotion au statut cadre commet une
discrimination
Huissier de justice : les impacts de la loi Macron
Dispense de déclaration de résultats pour les associés des sociétés en participation
1,5 million de dollars infligé à BDO aux Etats­Unis
http://www.actuel­expert­comptable.fr/content/nous­ne­comptons­pas­developper­le­cabinet­virtuel
4/4

Documents pareils