Mutualiser l`achat d`un service de télé-billettique NFC

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Mutualiser l`achat d`un service de télé-billettique NFC
Mutualiser l’achat d’un service de télé-billettique NFC
Jérome CLAUZURE, Chargé de mission billettique, AFIMB
L’AFIMB, Agence française pour l’information multimodale et la billettique, a été mise en place en
2011. Un des principaux objectifs de l’agence est de favoriser l’interopérabilité tant du point de vue
de l’information multimodale que de la billettique.
Un même besoin pour des dizaines d’AOT
Beaucoup de territoires souhaitent innover, pouvoir proposer des applications modernes et
pratiques. En mai 2012, il y avait eu un appel à projets NFC qui ciblait des services sans contact et une
douzaine de territoires pour faire des applications dédiées à la vie quotidienne et / ou aux transports
et on avait fixé comme critère dans la sélection des projets la mutualisation et l’interopérabilité.
Donc, un certain nombre d’AOT voulaient proposer à leurs usagers actuels et futurs une application
billettique sur téléphones mobiles. Il s’agissait de trouver une solution qui fonctionne sur des réseaux
différents mais assez proches puisqu’en France on utilise quasiment partout les spécifications
techniques « Calypso » ; en allant dans ce sens on remplissait en même temps l’objectif d’assurer une
certaine interopérabilité. Finalement, les territoires retenus ont décidé de faire une « application
billettique commune » (ABC) pouvant être utilisée par chacun d’entre eux qui se superposerait à leur
système existant.
Pour faire cette application commune, on s’est basé sur « Triangle 2 » (qui dans son principe
correspond à un espace mémoire sécurisé avec des clés partagées) application définie par Calypso
qui devait pouvoir fonctionner sur les réseaux existants.
A cette application billettique commune, se sont greffées dans quelques territoires une « Application
billettique locale » (ABL) qui est l’équivalent ou presque de l’application carte existante pour laquelle
une visée de mutualisation a été défendue. L’objectif était bien clair ; ensuite il fallait trouver
comment le réaliser tant d’un point de vue technique qu’économique.
L’architecture générale de l’application billettique commune
Pour le déploiement de l’ABC sur téléphone
mobile NFC, le groupe de travail réuni par
l’AFIMB a défini un contenu du projet en 4
éléments :
 une application mobile ABC (midlet)
est installée sur le téléphone et permet le
dialogue avec l’usager (c’est l’IHM avec ses
écrans d’accueil, de consultation des titres
achetables, des titres achetés et en cours de
validité, etc.) ;
 une application de stockage sécurisé

ABC (cardlet), installée dans la carte SIM du téléphone, qui permet le stockage sécurisé des
titres de transport. Cet élément est fourni gracieusement par l’association CNA, qui gère le
standard Calypso ;
une passerelle ABC, qui est un serveur faisant le lien entre l’application mobile ABC et les
serveurs de vente à distance (SVAD) des AOT partenaires ;
Un prestataire tiers de confiance (TSM, pour trusted service manager) qui vérifie l’éligibilité du
téléphone et assure le chargement de la « midlet » et de la « cardlet » ABC sur les téléphones.
Bâtir une solution commune
La gouvernance
Cette architecture a fait l’objet d’un référentiel, c’est-à-dire de l’ensemble des caractéristiques de
l’application et des services associés mis au point par un groupe de travail de l’AFIMB.
Pour prendre ensemble les décisions nécessaires, il a été convenu que les AOT concernées se
réunissent dans une « structure conventionnelle », c’est-à-dire une structure dont les règles sont
fixées par convention entre les parties. Cette structure conventionnelle doit permettre de faire vivre
le référentiel technique, d’en gérer les évolutions à la manière dont on gèrerait un immeuble en
copropriété ; les membres de la convention sont des AOT avec en plus le GART et l’AFIMB au titre de
la coordination et du secrétariat. Cette structure conventionnelle pourra ultérieurement évoluer vers
une structure juridique de type GIP si les participants le décident.
La structure ne prend pas d’engagement financier et n’intervient pas dans la procédure d’achat
proprement dite.
L’achat
Pour l’achat, deux solutions pouvaient être envisagées : soit laisser le privé proposer une solution
avec un mode de rémunération conçu par ses promoteurs, soit construire un cahier des charges pour
commander la réalisation. Dans ce second cas qui a été retenu, deux modalités étaient possibles :
soit constituer un groupement d’achat, soit faire appel à une centrale d’achat. Le groupement
d’achat n’est possible que lorsque le nombre de partenaires est défini et invariable (comme dans le
cas d’une application régionale) ; il ne l’est pas pour l’ABC qui est ouverte à toutes les AOT appelées
au fil du temps à se joindre au processus. C’est la raison pour laquelle le choix s’est porté sur la
centrale d’achat et sur l’UGAP qui est la plus importante et la plus connue.
Les négociations ont été menées par l’UGAP en liaison étroite avec deux AOT chefs de file, Toulouse
et Marseille. Il s’agit, d’une part, d’une procédure négociée afin de s’entendre avec les opérateurs de
télécommunication mobiles (MNO) sur les conditions et le coût d’accès à la carte SIM dont ils sont
propriétaires ; et, d’autre part, d’une procédure d’appel d’offres avec dialogue compétitif pour le
service ABC incluant un prestataire tiers de confiance (TSM) et les interfaces avec les serveurs de
vente à distance.
Prestataire ABC
Opérateurs Mobile
4 x contrats d’interopérabilité
4 x marchés
négociés
1 marché
Dialogue compétitif
Commande
AOT1
AFIMB
AOT2
AOT2
AOT
Structure Conventionnelle
Ce qu’on souhaite achèter au « prestataire ABC », ce sont la mise en place de serveurs avec
paramétrage, leurs raccordements, leur fonctionnement et leur maintenance sur une durée de 3 à 4
ans.
L’état actuel de la consultation
Les prix obtenus suite au dialogue compétitif dans le cadre de l’appel d’offres pour la réalisation,
l’exploitation et la maintenance de la solution ABC sont trop élevés tant de manière absolue que de
manière relative, si on les compare par exemple au prix d’une carte à puce ou aux prix de revient des
des tickets pour les voyageurs occasionnels incluant les coûts de distribution et de gestion.
Donc il faut soit renégocier (sans apporter de changement substantiel au cahier des charges) pour
obtenir des prix acceptables, soit relancer un nouveau marché si l’on pense pouvoir atteindre de
meilleurs prix grâce à un changement substantiel de la commande. Différentes hypothèses sont
possibles ; la solution idéale serait qu’à la fois les candidats améliorent leur offre en terme de prix et
qu’un grand nombre d’AOT décident d’acheter cette solution – puisque les prix sont dégressifs en
fonction du nombre d’utilisateurs. Début 2015, nous devrions savoir quelle alternative sera
poursuivie, et tout « l’écosystème » concerné espère bien que la voie de la négociation pourra vite
aboutir car elle est la plus simple et la plus rapide. Relancer un nouveau marché demanderait a priori
6 à 12 mois de plus…