Journal de l`Auberge communautaire du Sud
Transcription
Journal de l`Auberge communautaire du Sud
Journal de l’Auberge communautaire du Sud-Ouest vol. 43 Décembre-janvier-février 2017 La 27e édition de la Nuit des sans-abri s’est tenue vendredi le 21 octobre à Montréal tout comme dans 37 villes à travers la province. La Nuit des sans-abri est un rendez-vous annuel important visant à sensibiliser la population aux réalités et enjeux de l’itinérance mais aussi à interpeller les acteurs politiques afin que les réponses nécessaires soient apportées pour prévenir et réduire le phénomène. Si plusieurs avancées sont notées à Montréal notamment en matière de cohabitation sociale ou de logement, du chemin reste à faire pour éviter la rue à nombre de personnes et en sortir d’autres durablement. Dans ce numéro: Mot de la Fête de Noël 3 La tolérance 4 Charlemagne 6 Rhume et grippe 7 L’itinérance est un phénomène en croissance à Montréal. La fréquentation des Envol ressources d’hébergement pour hommes et celles pour femmes a enregistré des records, atteignant l’hiver dernier plus de 80 000 nuitées d’occupation. Au-delà du Immigration centre-ville, l’itinérance se vit désormais dans Hochelaga, le Plateau Mont-Royal, le Sud-Ouest, Côte des Neiges, ou encore l’Ouest de l’Ile, et prend diverses formes : Hébergement personnes à la rue, dans les refuges, mais aussi faisant du « couchsurfing », vivant dans des appartements insalubres ou surpeuplés,… Ce phénomène s’inscrit dans les Manifestation trajectoires de vie d’hommes, de femmes, de jeunes, d’aîné(e)s, d’Autochtones mais aussi de personnes issues de l’immigration. Il y a urgence à agir, en utilisant pour cela Oeuvres des le gain qui a été fait il y a deux ans d’une Politique nationale de lutte à l’itinérance. membres Cette année, le choix a été fait de mettre en lumière les enjeux reliés au "Pas dans ma cour". On parle ici d’une situation de rejet à laquelle les personnes et organismes se retrouvent parfois confrontés lorsque qu’il s’agit de développer un projet de logement social, de relocaliser des services mais aussi juste de faire valoir son droit d’occuper l’espace public. A Montréal, la stratégie centre-ville en cours d’élaboration semble intégrer des éléments visant à faire une place à tous et à toutes, incluant les personnes marginalisées et les organismes leur venant en aide. Ce projet implique une vigilance particulière à avoir afin de s’assurer que ce soit bien le cas, pour une ville plus inclusive et solidaire, respectant le droit de cité des personnes itinérantes. 2 direction 8 9 10 11 12 Agenda 13 Donateurs et 14 commanditaires Acso en action 15 Mot de la Direction L’Auberge a participé à une évaluation des pratiques sur une période de 18 mois accompagnée d’un chercheur de l’UQAM. Cette évaluation avait comme objectif d’évaluer et de réfléchir sur les différents aspects de l’intervention de trois Auberges du Coeur, et ce, dans un but d’amélioration des pratiques. Afin de bien évaluer tous les aspects de l’intervention de l’hébergement, nous avons identifié les grandes étapes du séjour des résidants : L’arrivée; le temps d’adaptation; le coeur du séjour; le départ. Nous avons exploré l’expérience du résident ainsi que les pratiques d’interventions propres à chacune des étapes. Afin de faire une collecte de données la plus complète possible, nous avons procédé à des entrevues et des rencontres de groupe de discussion avec les résidents, les intervenants et les gestionnaires. Certains formulaires ont aussi été utilisés. Les résultats ont été analysés et résumés dans un rapport de recherche. Voici les principaux résultats de cette démarche : Les effets des séjours à l’hébergement : Le passage à l’Auberge a un effet préventif pour les résidents. Ils soulignent que l’Auberge les a aidés à prévenir une situation bien pire comme l’itinérance, une institutionnalisation ou un suicide. ♦ Le séjour à l’Auberge permet aux résidents de travailler sur leur estime et leur confiance en soi, sur leurs liens avec les autres et de développer une certaine autonomie. ♦ Les différents éléments qui supportent les effets identifiés : ♦ L’encadrement du milieu de vie permet l’acquisition d’un mode de vie plus sain et normal. ♦ Les relations du résident (avec les autres résidents, avec les intervenants et les liens de l’extérieur) sont des éléments essentiels dans son cheminement. ♦ La mise en action du résident quant à ces démarches lui permet de développer son pouvoir d’agir (empowerment). Le rapport détaille toutes les pratiques d’intervention selon les étapes des séjours des résidents et aussi les effets identifiés du temps passé dans les trois sites. L’équipe de l’hébergement de l’Auberge prendra le temps d’analyser, dans la prochaine année, les résultats de cette évaluation des pratiques et réfléchir à chacun des éléments identifiés dans le but d’améliorer nos pratiques. Anne-Marie Dupuis Directrice générale CONTACTS Association, Envol et Administration: 514-768-4774 Local 514 766-9243 2 Hébergement: 514-768-5223 Charlemagne: 514-419-0738 Fête de Noël Notre traditionnelle Fête de Noël pour nos membres se tiendra Mercredi, le 7 décembre à compter de 17h00 au 2532, rue Centre VOUS ÊTES TOUTES/TOUS INVITÉ(E)S À VENIR CÉLÉBRER AVEC NOUS! (Souper traditionnel, tirage de prix de présence, musique et beaucoup de plaisir) Si tu veux t’impliquer à l’organisation de la soirée et donner un coup de mains au Comité organisateur, tu peux contacter une de ces personnes: Jonathan à Charlemagne 514 419-0738 Samira à Envol 514 768-4774 Nikki à l’hébergement 514 768-5223 3 Semaine de la tolérance On appelle ça la semaine de la tolérance. Tolérer la différence; les marginaux, les moins nantis, les handicapés, les gens d’autres origines, d’autres couleurs, d’autres facultés, les plus petits comme les plus gros, les plus « politically correct », les moins… Si on faisait la liste des nombreuses différences qui forment un tout, notre belle société, ça prendrait beaucoup de temps, et on pourrait gaspiller plus de pages que la collection du Reader’s Digest au complet. Mais classifier toutes les différences ne sert à rien ici. Ça ne sert à rien d’étiqueter tout ce qu’on voit, surtout quand on parle de tolérance. Et c’est là où j’accroche. Ça me fait grincer des dents, ça me donne le haut-le-coeur, ça m’enrage à la limite. TOLÉRER. Verbe transitif, du latin tolerare. Permettre quelque chose bien que ce ne soit pas conforme au règlement, au statut, à la loi, etc. Considérer avec indulgence quelque chose, un comportement, ne pas le punir, le laisser passer. Supporter quelqu'un, quelque chose, accepter leur présence. Ce n’est pas de la tolérance dont on devrait parler. C’est d’acceptation et d’inclusion! Mon fils fait des crises. Quand je parle de crise, on ne parle pas d’un enfant de deux ans qui fait le bacon par terre à la caisse de l’épicerie pour une barre de chocolat, on parle de crises d’anxiété grave qui nous amène parfois en ambulance à l’hôpital. Le genre de crises qui dérange les passants sur la rue, le genre de crises qui font parfois douter les dits passants, et si j’étais un kidnappeur et mon fils ma victime? Juste parce que je dois le retenir de se blesser. Notre mission Lutter contre la pauvreté, la désaffiliation sociale et le mal de vivre des jeunes adultes sanssans-abri vivant des difficultés 4 Semaine de la tolérance Pourtant, mon fils est-il un criminel? Est-il conforme à la loi qu’il puisse souffrir d’anxiété? Donc est-ce qu’autour, les gens, que ce soit des passants, ma famille, l’école, ses amis, etc. doivent tolérer le comportement de mon fils ou accepter le fait qu’il fait une crise, qu’il est différent et qu’on doit lui porter assistance sans discriminer, voir au-delà de sa différence et le voir tel qu’il est, un autre être humain fragile, imparfait, mais acceptable et non pas tolérable? Je suis un homme. Je ne suis pas né homme, mais je l’ai toujours ressenti. Légalement, j’en suis un, c’est écrit sur des papiers qui m’ont couté la peau des fesses (presque littéralement). Est-ce que je demande qu’on soit indulgent envers moi? Qu’on ne me punisse pas d’être né avec un morceau en moins ou en plus? Est-ce que je demande à ce qu’on accepte ma présence peu importe où je vais? Non, parce qu’évidemment, ça va de soi! Si on lit la charte des droits de l’homme, j’ai le droit d’être qui je suis, je ne fais rien contre la loi, j’ai droit d'existence et de participer au bon roulement de la société! Ce que je demande, ce que j’exige, c’est qu’on ne fasse pas tout un plat de mon identité. Je ne m’en cache pas, je ne le crie pas, je ne revendique rien. Et puis la plupart du temps, personne ne se rend compte de ma différence ou de mes différences. De toute façon, ça change quoi que je sois transgenre ou pas? Je reste un humain, avec mes qualités et mes défauts, mon identité seule n’a rien à voir avec mes comportements, donc tant que je suis les lois, qu’y a t-il à tolérer? La tolérance, c’est tout simplement avoir conscience de la différence, ignorer ce que ça implique. Bref, s’en ficher tout au plus. Accepter la différence, c’est savoir la regarder dans les yeux, s’arrêter quelques instants pour voir au-delà de celle-ci, l’accepter et inclure les forces et faiblesses de l’humain devant nous. Ne pas étiqueter, ne pas prétendre que ça ne change rien, parce qu’en fait, oui, la différence change les choses. La différence choque parfois, mais il faut voir plus loin si on veut que chaque humain puisse contribuer à sa façon à la société. Il faut juste savoir aller avec le courant et prendre les gens pour ce qu’ils sont, pas pour leur couleur, leur handicap, leur grosseur, leur apparence, etc. Il faut accepter la différence, et l’intégrer. Pas juste tolérer sa présence. Mais bon, c’est la semaine de la tolérance, donc je vous en souhaite une bonne quand même, en espérant que vous soyez capable aussi d’acceptation et d’inclusion. Parce que dans le fond, qui n’est pas différent? Frédéric Buchanan, locataire 5 Projet Charlemagne Du nouveau à Charlemagne! Salut, moi c’est Jo, je suis désormais le pilote du bateau nommé Charlemagne, l’école de la rue qui a débuté il y a déjà 4 ans. Quatre ans, c’est aussi le temps que j’ai passé comme intervenant à l’hébergement…on vieillit, c’est fou. Un prof de math au secondaire a dit en classe quelque chose de très simple dont je me suis toujours souvenu, quelque chose du genre : les maths, ça va pas trop vous servir dans la vie de tous les jours, on vous fait apprendre tout ça pour d’autres raisons : pour vous pousser à persévérer, à continuer malgré les difficultés, pour vous faire voir qu’il y a toujours des solutions! Disons qu’après 4 ans au Cégep, suite à un DEP lâché, une Technique de Génie débutée, des Sciences Natures (un peu coulé) et finalement des Sciences Humaines terminées, je me suis dit que j’avais bien fait de persévérer ! Après une pause, j’ai même continué à l’université et je me suis enfin retrouvé dans le monde du travail communautaire. J’espère dans l’avenir pouvoir supporter quelques personnes faisant un retour à l’école, peu importe la nature de leurs défis. Qui sait, peut-être que quelqu’un un jour se rappellera des mots simples qui l’auront fait avancer, persévérer malgré tout le poids du monde. PS : On a des artistes à Charlemagne, voyez leurs œuvres en page 12 PS : C’est l’fun Charlemagne, on a du café à volonté, des collations, c’est relax ET on fait des sorties, comme cette fois-là aux pommes, avec la petite ferme et le lama! . 6 Rhume et grippe Les rhumes et grippes sont de retour mais comment les différencier? Le rhume est une infection bénigne du nez et de la gorge. Il est causé par six différents types de virus. Une fois infectés par le virus, les tissus tapissant l’intérieur de la bouche, de la gorge ou du nez se gonflent. Éternuements, maux de gorge, écoulement nasal et congestion nasale sont les symptômes caractéristiques du rhume. Le système immunitaire vient généralement à bout du virus du rhume en sept jours. Les enfants d’âge préscolaire connaissent en moyenne de cinq à sept épisodes de rhume par année, comparativement à deux ou trois pour les adultes. La grippe, aussi appelée influenza, est une infection des voies respiratoires due à un virus. Elle survient normalement entre novembre et avril. Contagieuse comme le rhume, elle peut toucher jusqu’à 25 % de la population chaque année. Certains de ses symptômes, comme la toux, le mal de gorge et les éternuements, sont les mêmes que ceux du rhume. La grippe, par contre, s’accompagne de fièvre, de maux de tête, de douleurs musculaires, de fatigue importante, de maux de gorge et de toux. Le fait de soulager ces symptômes aide à la récupération. La plupart des personnes atteintes guérissent en une ou deux semaines. Certaines personnes à risque de complications peuvent développer une otite, une pneumonie ou une bronchite. La vaccination est le meilleur moyen de prévenir la grippe. Le vaccin, qui immunise contre le virus environ deux semaines après l’injection, a un taux d’efficacité de 80 % chez les enfants et les adultes en santé. Toutefois, il ne vous protège pas contre toutes les souches du virus, ni contre le rhume. Pour éviter le rhume et vous prémunir contre la grippe : Restez à l’écart des personnes infectées. Lavez-vous les mains avec de l’eau et du savon ou frictionnez-les avec un gel désinfectant à base d’alcool s’il n’est pas possible de vous laver les mains; Évitez de toucher vos yeux, votre nez ou votre bouche avec les doigts: utilisez plutôt le dos de la main ou un mouchoir en papier. 7 Nouvelles d’Envol Bonjour à vous, Moi c’est Samira, la petite recrue à l’Auberge. Je suis la nouvelle intervenante communautaire du volet Envol et je suis très heureuse de faire partie de cette belle équipe dynamique et engagée qu’est l’ACSO. Technicienne en travail social j’ai toujours pratiqué dans le communautaire. Que ce soit comme animatrice en maison des jeunes ou en tant qu’intervenante en réduction des méfaits j’ai toujours eu à cœur les valeurs que véhicule les organismes communautaires : empowerment, éducation populaire, pragmatisme et grand respect de la personne. Avec dans mes bagages une expérience en défense de droit du logement je crois être en mesure d'appliquer et partager mes acquis, mes connaissances et mes techniques pour permettre aux jeunes (et moins jeunes) de parfaire leurs parcours avec nous. J’aime les débats, les discussions animées, les ateliers pratico-pratiques et les sorties culturelles. Dotée d’une bonne oreille, je serai présente pour quiconque aura besoin de se confier, de ventiler ou simplement de jaser pour sortir de son quotidien. Avec déjà en tête une foule d’activités et de thèmes dont j’aimerais aborder, j’entreprends avec beaucoup d’enthousiasme cette nouvelle année qui me permettra de me faire connaitre auprès de nos locataires, mais aussi auprès des jeunes de l’hébergement ainsi qu’aux étudiants de Charlemagne. J’aimerais dire merci à l’équipe de m’offrir cette belle opportunité de grandir en tant qu’intervenante et en tant qu’humaine au sein d’un organisme qui me ressemble et avec qui je partage beaucoup de valeurs. Je crois que je saurai y mettre de ma couleur pour rendre la mosaïque de l’équipe encore plus éclatante ! On se revoit dans la prochaine publication où j’aurai la chance de partager avec vous mes premiers mois en tant que membre de l’équipe de l’ACSO. Et d’ici là, je vous souhaite à tous un très joyeux temps des fêtes, soyez prudents et amusez-vous bien ! ☺ Samira El Yamani 8 Les défis de l’immigration Je viens d’un pays du centre-est en Afrique. Il s’appelle le Burundi. Je suis au Canada depuis 2011. Je commence tout juste à m’y plaire et à m’adapter un peu. Ces dernières années ont été difficiles car la culture québécoise est complètement différente de la mienne. J’ai été touché par le génocide lorsque j’étais dans mon pays. Au Canada, je savais qu’il ferait froid mais que ma vie n’était pas en danger à cause des bombes. L’adaptation est difficile dûe à la culture, au regard qu’on les gens parfois sur les nouveaux arrivants. Certains de mes amis québécois avaient de la difficulté à comprendre quelques-unes de mes approches en tant que Burundais. Dans mon pays par exemple on tient nos amis par la main dans la rue, tandis qu’ici on marche plutôt côte à côte. J’ai eu de la difficulté à mon arrivée à faire face aux différents préjugés. Je me sentais constamment différent peu importe où j’allais. Un jour j’ai décidé de me comporter comme tout le monde dans le but de démontrer que je m’étais intégré, sans que personne ne m’ait expliqué et parlé des valeurs québécoises, je devais me conformer afin d’éviter d’être étiqueté. Maintenant je me sens à ma place, car j’ai un réseau d’amis. Je suis une formation en électromécanique. J’ai appris à mieux communiquer avec les gens. Je vis dans les logements de l’Auberge depuis un an et demi et je quitterai prochainement pour m’installer en appartement avec des membres de ma famille. Je tiens d’ailleurs à remercier l’Auberge pour m’avoir donné un toit et m’avoir permis de vivre de façon positive mon intégration à la culture québécoise et de prendre mes responsabilités face à mon avenir. La guerre est encore une réalité dans mon pays, je suis Burundais avec maintenant une identité également québécoise. Don-Kris Nishimwe, ex-locataire 9 Nouvelles de l’hébergement ENRACINEMENT Comme certains d’entre vous le savez, j’ai passé les mois de l’été dernier sur une toute petite île en face de Rivière-du-Loup, au milieu du fleuve Saint-Laurent. Sur l’île où je travaillais et habitais, il n’y avait qu’un phare ainsi que des colonies d’oiseaux marins. J’y ai vu naître et grandir des goélands, des petits pingouins, des eiders à duvet et bien plus encore. Durant l’été, j’ai également appris plusieurs choses sur la flore, et la faune et l’histoire du fleuve Saint-Laurent. En vivant et travaillant dans ce milieu hors du commun, j’ai eu la chance de connaître un mode de vie différent de celui de la ville et qui, au final, me fit beaucoup de bien. Sur l’île, il n’y avait pas de télévision ni de wi-fi. L’eau potable était une ressource à laquelle il fallait faire attention et les contacts avec l’extérieur étaient limités. En dehors des heures de travail, nos activités étaient des plus simples: lire, prendre une marche, regarder les étoiles, identifier les oiseaux ou tout simplement discuter. Sans distraction ni invitation extérieures, nul autre choix que de se concentrer sur soi. C’était le contexte parfait pour apprendre à se connaître et pour prendre conscience de l’environnement qui nous entoure. Le message que j’ai envie de transmettre par cet article est le suivant: laissez vos racines prendre dans la terre une fois de temps en temps. Éteignez votre téléphone pour une soirée, travaillez fort, apprenez le nom d’une nouvelle plante, contemplez un paysage, partagez une idée avec un ami, etc. Faites des gestes qui sont positifs pour vous et pour l’environnement. C’est ce qui nous solidifie. Julie, intervenante 10 Manifestation à Ottawa Le 13 octobre dernier, nous sommes partis de Montréal en autobus pour allér manifester à Ottawa. Cette manifestation concernait le droit au logement autant pour les Québécois que pour les réfugiés de la ville de Fukushima au Japon. Arrivés dans la Capitale Nationale, il y avait environ 300 personnes venant d’un peu partout au Canada tous rassemblés pour la même cause. Même Justin Trudeau a fait une apparition… en quelque sorte. Au début, nous étions réunis devant la résidence de Justin Trudeau. Des chants provenant de haut-parleurs voulaient faire entendre au Premier Ministre le besoin de logements subventionnés au Québec ainsi qu’ailleurs. En effet, le budget proposé par le gouvernement canadien envisage de réduire de moitié l’aide financière dans les ressources liées aux logements ; appartements subventionnés, Auberges du Cœur, HLM, Coop d’habitation, etc. Cette grande marche prit fin devant l’ambassade japonaise afin de soulever une autre problématique liée au droit au logement. Fukushima est une ville japonaise qui a été affectée par une catastrophe nucléaire suite au tremblement de terre du 11 mars 2011. Or, les habitants de la ville ont été évacués mais le gouvernement du pays veut maintenant les forcer à y retourner même si la qualité de l’air là-bas est encore nocive pour la santé. Nous avons manifesté pour démontrer que le droit au logement est universel : autant pauvres, riches, enfants, vieillards, Québécois ou Japonais. Comme dirait Gilles Vigneault : «Ma maison c’est votre maison… et tous les humains sont de ma race». Holling et Julie 11 Œuvres uvres des membres Karly—La fille au papillon 12 À vos agendas! Quelques dates à retenir: 7 décembre: 21 décembre: Fête de Noël des membres Dîner de Noël de Charlemagne Souper de Noël des locataires À tous les mardis après-midi: Cueillette de Moisson À tous les mardis soirs: Massage à l’hébergement À tous les mercredis: Cuisine collective et souper communautaire des locataires À tous les jeudis: Souper des membres à l’hébergement ________________________________________ La persévérance La persévérance est un mot qui a pris toute sa signification pour moi cette année, maintenant âgé de 45 ans et membre de l’Auberge depuis un peu plus de 25 ans. J’ai entrepris cette année des démarches afin d’améliorer ma situation tant personnelle que financière et assurer ainsi mon avenir. Persévérer ne veut pas dire de tout réussir d’un seul coup. C’est apprendre à se relever à la suite d’épreuves et accepter nos limites. Il y a de cela 25 ans, j’entrais à l’hébergement suite à des difficultés. J’étais loin de me douter qu’aujourd’hui, après toutes ces années, je retournerais à l’école. Au printemps dernier j’ai réussi mon test de développement général, appelé aussi TDG. Par la suite, j’ai complété ma formation académique à Charlemagne afin d’obtenir mon secondaire 3. N’ayant pas mis les pieds dans une école depuis 1986, je suis évidemment anxieux face à cette nouvelle étape, mais je demeure confiant que si la persévérance a pu me mener jusqu’ici, je pourrai, en continuant de persévérer, atteindre mes objectifs et mes buts futurs. Le professeur que j’ai eu à Charlemagne m’a beaucoup encouragé dans ma détermination et m’a soutenu quant à mon projet de formation académique. Stéphane André, locataire et ex-participant Charlemagne 13 Donateurs L’Auberge communautaire du Sud-Ouest remercie les donateurs et commanditaires qui se sont associés à l’organisme durant l’année. Par votre soutien, vous insufflez un vent de solidarité qui anime la flamme de l’espérance d’une vie meilleure pour nos jeunes ! VOUS POUVEZ FAIRE UN DON VIA CANADON : www.canadahelps.org Entreprises Administration portuaire de Montréal Aon Hewitt Desjardins Caisses du Sud-Ouest Desjardins Capital de Risque Fednav Fondation des Concessionnaires Automobiles de Montréal Fondation Charles Cusson Fondation Echo Fondation Georges Perras Fondation Yvon Boulanger Guimond Lavallée Logistec Perspective Psychologie Organisationnelle Plomberie J. Jodoin Power Corp. Syndicat des chargés de cours de l’Université de Montréal Syndicat des professeurs de l’UQAM « Cœur Vaillant » Andrée Beaudry Lina Blain Denyse Chicoyne Lili De Grandpré Louise Denis Jean Duchamp Jean Filiatrault Olivier Fournier Michel Gélinas Claude Miron Pierre Myrand Georges Quentin Amis de l’Auberge Antoine Beauvais Marc Chartrand Pierre Colas Sylvain Dupuis Monique Julien Catherine Lapointe Roberto Longo Christian Roy Louise et Jean St-Onge 14 Commanditaires 15 L’ACSO en action Finalistes au Tournoi des Auberges du Coeur Nuit des sans-abri