Hommage à Philippe Séguin - Nogent-sur
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Hommage à Philippe Séguin - Nogent-sur
Hommage à Philippe Séguin J’étais aux Invalides le 11 janvier pour l’hommage de la République à Philippe Séguin en présence des plus hauts dignitaires de l’Etat, présents ou passés. La mort vient de nous prendre un personnage politique de premier rang qui a marqué l’histoire de la Vème République. Je perds un ami avec lequel j’ai milité depuis la fin des années soixante pour le gaullisme social. La France perd un homme brillant et attachant qui nous a marqués par sa grande rigueur, son exemplarité, son intelligence, son ouverture d’esprit, son fort caractère, son franc-parler qui a perturbé, plus d’une fois, le « politiquement correct ». C’était aussi un homme exigeant, pour lui et pour les autres, capable de prendre des positions à contrecourant. Il était toujours présent lorsque la France était confrontée à des rendez-vous historiques. Je pense au traité de Maastricht en 1992. Je m’étais engagé avec Roland Nungesser pour le Non à ce traité aux côtés de Philippe Séguin qui menait, dans la fidélité à la tradition gaulliste, la campagne contre ce traité européen qui nous semblait être une menace pour la France craignant une Europe trop libérale. Il était venu animer un débat sur ce référendum à mon invitation à Nogent. J’étais à ses côtés lorsque, en 1981, il apportait son soutien à l’abolition de la peine de mort à l’Assemblée nationale. Par sa décision, il fut un des rares députés d’opposition à soutenir cette réforme fondamentale de la justice française. Grand patriote et attaché aux valeurs de notre République, il a apporté beaucoup à son pays et à l’avenir de l’Europe dans le domaine du droit au travail, de la politique sociale et de la moralisation de la vie publique. À la tête de la Cour des Comptes depuis plusieurs années, il avait su donner à cette institution de la république une nouvelle dimension, se vouant à sa mission sans concessions. Il manquera beaucoup à notre pays et manquera à tous ceux qui partageaient ses valeurs… Ce fût un Républicain dans l’âme. Adieu cher Philippe. Jacques J.P. Martin