Guy Mollet livres - l`Institut d`Histoire sociale

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Guy Mollet livres - l`Institut d`Histoire sociale
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livres
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L I V R E S
Guy Mollet
Itinéraire d’un socialiste
controversé (1905-1975)
de François Lafon
Fayard, Paris 2006, 960 p., 30 €
A
u moment où le Parti socialiste
montre tant de divergences parmi
ses membres, au moment où sa candidate n’a pu échapper à ces contradictions et à ces tensions qu’en se revendiquant autonome, il est bon de se
replonger dans son histoire – celle du
parti – et celle de la SFIO.
La monumentale biographie de plus
de 900 pages, issue d’une thèse soutenue par François Lafon, dont la préparation l’a conduit (entre autres lieux!) à
fréquenter l’Institut d’Histoire sociale,
nous permet cette plongée dans le
passé.
Guy Mollet (1906-1975) qui choisit
la Résistance en 1943, Guy Mollet qui se
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histoire & liberté
réfère à la lutte des classes, Guy Mollet
qui choisit le camp des démocraties
occidentales pendant la guerre froide,
Guy Mollet favorable à une politique
algérienne en faveur du maintien de la
France, tels sont quelques-uns des principaux moments de l’étude qui nous est
proposée.
Le dernier choix sera sans doute
longtemps le plus soumis aux critiques.
Mais de ces engagements pro-occidentaux à sa défaite face aux partisans de
François Mitterrand, grand triomphateur du Congrès d’Épinay de 1971, Guy
Mollet a accumulé bien des inimitiés au
point qu’il « apparaît toujours comme
la figure repoussoir symbolisant toutes
les trahisons et tous les reniements de la
gauche ». Controversé, Guy Mollet le
fut, mais comme l’indique bien Lafon,
le secrétaire général de la SFIO a été au
cœur des débats du Parti sur le socialisme, la République, la place et le rôle
des partis, les rapports entre le programme socialiste et les responsabilités
gouvernementales, la Constitution de la
Ve République, la laïcité, etc.
C’était un homme de parti, certes,
mais au sens où il voyait dans les partis
la meilleure ou la moins mauvaise
manière de servir la démocratie parlementaire, la seule en laquelle il crut. Le
camarade prit toujours le pas sur le
citoyen, affirme dans sa conclusion
François Lafon. Mais ce dernier montre
que Mollet n’a pas favorisé l’immobilisme comme on le lui a reproché. Il
était devenu européen et convenait, dès
les années 1960, que la SFIO ne pouvait
plus se maintenir telle qu’elle était.
Guy Dupré
www.souvarine.fr
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PRINTEMPS 2007

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