en voir et en savoir plus

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Monique Voz
Professeur de mathématique, peintre, informaticienne et infographiste de
formation, Monique VOZ à un parcours atypique où elle privilégie la création
de mondes à l’intérieur desquels naissent les objets qu’elle présente au public
sous forme d’installation-performance. « Le propos de ma création n’est pas
d’imaginer la dimension séduction, ou décoration de l’objet, du bijou, de l‘écrit,
de la sculpture, de la création numérique. Ma démarche est celle d’un témoin
de la nature fantastique d’une réalité physique et réelle. La création devient
symbole. Du réel magique ou merveilleux associé au réel bien terre à terre. »
Pour ce qui concerne la lumière, un parallèle peut être fait entre son approche
et celle de l’astrophysicien Trinh Xuan Thuan, qui aime à dire : « La lumière
nous lie au cosmos (…) Qu'elle soit naturelle ou artificielle, la lumière nous
permet non seulement de contempler le monde, mais aussi d'interagir avec lui
et d'y évoluer. Elle ne donne pas seulement à voir, elle donne aussi à penser.
Des temps les plus reculés jusqu'à nos jours, la lumière a toujours fasciné
l'esprit des hommes, qu'ils soient scientifiques, philosophes, artistes ou
religieux. »
Monique Voz, dans son cheminement créatif et intuitif a souhaité associer
l’ambre et le verre qui se répondent si bien dans la transparence, y a adjoint
l’or qui reflète l’un et l’autre, tout en cherchant une harmonie où la
technologie puisse être présente et pourtant invisible.
Dans ses pièces elle joue avec les deux origines étymologiques possibles de
l’appellation grecque de l’ambre : élektron ou électrum. Elektron fait référence
aux propriétés électrostatiques de l’ambre, et est aussi à l'origine du terme
« électricité » ; tandis qu’électrum « matière jaune » a donné son nom à un
alliage d’or et d’argent.
Elle use de l’électricité, insérant dans l’un de ses pendentifs un dispositif
lumineux qui, actionné par un interrupteur, projette la lumière d’un led au
travers de billes d’ambre, et peut ainsi illuminer l’ambre des autres bijoux.
Tous les supports métalliques des pièces quant à eux sont travaillés par la
technique coréenne du keum-boo (qui se traduirait par « or attaché » ou « or
lié »). Cette technique permet d’appliquer une très fine feuille d’or pur sur de
l’argent pur, du cuivre ou du fer… La liaison entre les deux métaux se fait sans
apport de soudure. Les structures atomiques des métaux sont très similaires et
deviennent instables lorsque les métaux sont chauffés. A une température de
260°C à 400°C, le mouvement des atomes augmente. Ainsi, si à ce moment là
une pression est exercée par frottement sur la feuille d’or, il se produit un
échange d’électrons à la surface des deux métaux qui crée un lien permanent.
Pour conclure avec Trinh Xuan Thuan « C‘est ce qui m’a toujours étonné : qu’il
y ait de l’ordre, de la beauté, de l’harmonie dans l’univers. « Selon moi, la
conscience humaine est apparue pour appréhender cette beauté et cette
harmonie. Cela s’appelle le principe anthropique, et c’est le pari que je fais. »

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