Bernard Henri Levy - Après la pantalonnade libyenne, un auto

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Bernard Henri Levy - Après la pantalonnade libyenne, un auto
Bernard Henri Levy - Après la pantalonnade libyenne, un auto- entartrage syrien ?
Lundi, 28 Novembre 2011 00:00
L’étiquette de sioniste colle à la peau de Bernard Henry Levy. Il s’enorgueillit et va jusqu’à
déclarer que c’est en tant que juif qu’il s’est engagé en Lybie.
Comme par hasard, son parcours de soldat de l’humanitaire le mène souvent dans les contrées
musulmanes. Après la Bosnie, la Tchétchénie, l’Afghanistan, le Soudan et la Libye, le voilà qui
repart à l’assaut de la Syrie. Pour le spectateur qui l’observe se démener comme un diable
depuis des années, le nouveau round va sûrement être le plus intéressant à suivre. C’est que,
autant que pour BHL sinon plus, pour le peuple syrien, la notion d’identité dépasse souvent
tout autre intérêt.
Le sionisme de Bernard Henry Levy
Pour ceux qui refusent de le reconnaître, Bernard Henri Levy est un sioniste pur et dur, donc
par extension un raciste, si l’on s’en tient à la résolution 3379 des Nations Unies qui en 1975 a
jeté l’opprobre sur le sionisme le décrétant « une forme de racisme et de discrimination raciale
». Partant de ce constat, on ne peut que demeurer sceptique quant à ses engagements pour
les causes humanitaires dans le monde et particulièrement dans le monde arabo-musulman.
La seule cause pour laquelle se bat BHL est celle d’Israël et du sionisme. Le Grand prêtre du
Ramsès français s’est jeté corps et âme dans l’aventure libyenne, pour la seule raison d’être
juif, entraînant l’Elysée dans sa folie meurtrière. "J'ai porté en étendard ma fidélité à mon nom
et ma fidélité au sionisme et à Israël" a-t-il déclaré lors de la première Convention nationale
organisée par le Conseil de représentation des organisations juives de France (Crif).
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Le soutien aveugle de BHL à Israël a toujours constitué un obstacle à l’adhésion des masses
arabes à son « souci continu de démocratie et de paix » auquel ils opposent toujours ses
déclarations sur les massacres des enfants de Gaza en 2009 qu’ils s’accordent tous à juger
ignobles. Là où certains voient en BHL un défenseur de la justice, de la paix et de la
démocratie, nombreux sont les Arabes qui continuent à l’accuser de jouer un rôle suspicieux
dans la manipulation des masses.Ils demeurent convaincus que là où BHL est passé, la
situation sécuritaire des pays s’est encore plus détériorée avec l’intensification des massacres
commis dans le cadre de conflits confessionnels et sectaires. Même le CNT libyen n’a pas
hésité à rappeler à BHL qu’il n’était nullement dans les projets de la Libye Post Kadhafi de
reconnaître Israël. Le journaliste Slimane Dogha va jusqu’à déclarer à Al Jazeerah que «
l’allégeance de BHL à Israël représente un réel danger dont le CNT doit tenir compte. Le «
conseiller » de Sarkozy n’est plus le bienvenu en Libye et sa présence porte préjudice à la
révolution libyenne ».
Mais le succès grise son auteur et, tournant le dos à la nouvelle position des Libyens à son
encontre, le Lawrence d’Arabie des temps modernes, en quête d’une nouvelle victoire, a déjà
jeté son dévolu sur la Syrie.
Le réalisme des Syriens
Aucune personne sensée ne peut s’opposer aux désirs de liberté et d’égalité des peuples et il
ne saurait y avoir d’exception pour le peuple syrien. Mais quand Bernard-Henri Lévy décide de
voler aux secours de la révolution syrienne, même les opposants les plus farouches au régime
de Bachar El Assad tirent la sonnette d’alarme. En Syrie, à part quelques exceptions
aujourd’hui pointées du doigt, tous les opposants sont d’accord pour émettre de sérieuses
réserves quant à cet « « ennemi du peuple palestinien » en raison de ses liens étroits avec
Israël.
Si à Benghazi, son allégeance sans nuance à Israël ne l’a pas empêché de faire tomber la
dictature de Kadhafi, il en va tout autrement du régime de Bachar El Assad. Les opposants
syriens ne s’y sont pas trompés quand ils ont décidé de boycotter la soirée organisée par le
philosophe, baptisée « SOS Syrie ». Venir s’exprimer ainsi que BHL les y avait conviés devant
un parterre on ne peut plus acquis à Israël, dont notamment Fabius, Kouchner, Delanoë,
Glucksmann, Fadela Amara ou encore...Jane Brikin, c’était sans aucun doute se discréditer et
donner du grain à moudre au régime syrien qui se serait empressé de les accuser de trahison.
C’était également sans compter que pour les Syriens se battre pour la liberté c’est également
se battre pour son indépendance et celle de tous les autres peuples. Comme l'a déclaré
Suhair Atassi, figure emblématique de l'opposition syrienne, "celui qui se fait l'ennemi des droits
d'un peuple ne peut prétendre soutenir une révolution fondée sur les mêmes droits" avant de
rappeler que "BHL a considéré les enfants tués à Gaza comme des dommages inévitables de
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la guerre contre le terrorisme. Celui qui parlait de guerre propre au Liban en 2009 alors qu’en
33 jours, les bombardements israéliens avaient fait 1300 morts civils dont un tiers de moins de
12 ans, avait poussé l’ignominie lors du massacre de Jénine en 2002, à entrer dans le camp de
réfugiés à bord d'un char israélien en déclarant haut et fort que « L'armée israélienne est
l'armée la plus humaine de l'histoire moderne".
Après la pantalonnade du CNT libyen dans lequel il avait placé ses espoirs pour la signature
d’un traité de paix avec Israël, avec le dossier syrien cette fois Bernard Henri Levy qui selon
Desproges détient le record incontestable et incontesté du nombre d'entartage, semble parti
pour s’auto-entartrer. Fatma BENMOSBAH
Bernard-Henri Lévy, épargnez aux Syriens votre soutien!
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