ETUDE CLIMQLJE, LESIONNELLE, SEROLOGIQIJE ET
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ETUDE CLIMQLJE, LESIONNELLE, SEROLOGIQIJE ET
ETUDE CLIMQLJE, LESIONNELLE, SEROLOGIQIJE ET VTROLOGTQTJED'tiN PASSAGE DE MALADIE DE GTJMBOROVIRTJLENTE DANS T]N ELEVAGE Gardin Y.1, SzymanskyJ.2, Vélu S.3 rlntervetS.A. 43, AvenueJoxé,49100Angers 2laboratoireVétérinaireUCAAB, 02400Chierry 3laboratoireVétérinairedu Haut Pont, 62500St Omer Résumé Dansun poulailler contâminépar une souchevirulentede virus Gumborofurent mis en placeconjointement, des poulets label conventionnelset des poulets EOPS régulièrementsuivis aux plans clinique, lésionnel, sérologiqueet virologique (recherchedu virus dansla boursede Fabricius).Iæs élémentsrecueillismontrent que l'épisode clinique correspondà la phaseterminale d'un processusinfectieux amorcéquelquesjours auparavant de et suggèrentI'existenced'une vaguede contamination à une augmentation évoluantparallèlement la pressionvirale. [æs premièressemainesd'élevageconstituentune phasede latenceau cours de laquellele virus ne circule pas. Les conséquences en teûnede stratégievaccinalesontdiscutées. Abstract Field study of a virulent Gumboro diseaseoutbreak with special referenceto clinical signs, pathology, serologyand virology with Commerciallabeltypebroiler andSPFchickswereplacedon thesameday in a poultry housecontaminated virulent IBDV. Thesechicks were monitoredfor Gumborodiseasewith specialreferenceto clinical signs, pathology,serologyand virology (detectionof IBDV in the bursae). The observations demonstrate that the clinical manifestations of a virulent IBDV outbreakoccurduring the later stagesof the infectiveprocess,which will havestartedseveraldaysearlier. It is proposedthat clinical disease is the result of a contaminatingwave of IBDV passingthrough the houseas a result of sub clinical viral replicationand thereforeincreasedviral pressure.Thereis a periodof latencyduring which the IBDV doesnot circulate.The consequence of thesefindings on vaccinationstrategyare discussed. Introduction Les impactsdogmatiques et économiques de la maladiede Gumborosoussaforme virulenteont justifié la mise en oeuvrede nombreuses étudesexpérimentales utiles et productives,maisdont fort peu ont visé à appréhender le phénomène dansles conditionsdu terrain(Lukert et al., 1991).Iæ vide scientifiqueainsi laissélibre s'estpeu à peu combléde théoriesplus ou moinsétayéescherchantà répondreaux questionsdu terrain. C'est ainsi qu'à propos des modalitésde contaminationd'une bandede poussinsnouvellementintroduits dans un élevage contaminéfut développée la conceptiond'une sollicitationindividuelleéchelonnée despoussinspar les virus de l'élevage sitôt la disparition de leurs anticorpsd'origine maternelle(AOM) voire dès le premier jour et aboutissantà I'aphorisme'tout poussinmis en élevagesansAOM est un poussinmort". C'est la recherched'une confirmationou d'une infirmationde cetteapproche,dont les conséquences en terlne de stratégievaccinalesont importantes,qui ajustifié le présenttravail. Matériel et méthodes 1. L'élevage L'élevage,situédansle nord de la Francecomprendun seulpoulaillerde 360 m2de surfaceavecun sol estterre battue.La maladiede Gumboro,formevirulente,y estapparueau coursde l'été 1989.Malgré la miseen place de diversvaccinset diversprogrammes étéaffectéesavec de vaccination,4 des5 bandessuivantesont également des mortalitésdébutantentre35 et 45 jours, s'étalantsur 9 à 1l jours et variantentre30 et33 7o. La mise en place de la bandeconsidérée(octobre1991)a êtêprêcédênd'un nettoyageet d'une désinfection soignéssuivis d'un vide sanitairede 6 semaines. Une visite réaliséela veille de I'arrivéedesanimauxdémontra cependantla présencede quelquesrésidusde la litière précédente. 173 2, Læ animaux L'élevagea étépeupléde 4.040 pouletslabel de soucheJA 657séparésen 4 parcspar 3 cloisonstransversales. Le jour de la mise en place, 32 pouletsEOPSâgésde 4 semaines,ont été répartisà raison de g par parc, regroupésdansun cerclegrillagé. L'âge de cesanimauxa été ainsi choisi du iait que les pouletsa-ges ae + semaineset plus présententles plus forts taux de mortalitéaprèsépreuve(Van den Berg et al., l99l). Une vaccinationcontrela maladiede Gumboroa été appliquéele 29èmejour (D 78 GumboroNobilis). 3. Programmesde suivi Les mortalitésont fait I'objet d'un relevéjournalier. Les cadavres,de mêmeque despouletslabel et EOpS sacrifiésà intervallesréguliersont ététransmisau Laboratoired'AnalyseVétérinairedu Hlaucpont(62 St Omer) pour autopsieet prélèvements de boursesde Fabricius.Cesderniersont étéexpédiésau Dr. NicolasEterradossi du CNEVA-LCRAP, (22, Ploufragan)pour mise en évidencedes antigènesviraux par la technique d'immunodiffusiondouble en milieu géloséadaptéà la détectiondu virus dè la maladiede Gumboroet au LaboratoireVétérinaired'Analysede I'UCAAB (02, Chierry)pour histologie.Ce mêmelaboratoirea également assuréle titrageà intervallesréguliersdesanticorpsGumboropar méthodeElisa (kits Idexx, dilution ySOO). Résultats (cf. tableau1) 1. Suivi d'élevage La maladiede Gumboroest apparuesur les pouletslabel avecles signescaractéristiques (animauxprostrés, ébouriffés,diarrhée,mortalité)àJ 27 et s'estarrêtéeàJ 37. Un traitementà basede furaltadonea étéàppliqué de J 29 à J 32. Un passage de coccidiose(8èmesemaine)puis de coryza(9èmesemaine)onr été signlesit ônt justifié la mise en placede traitements. [æspouletsEOPSsesontrévélésd'une vigueurexceptionnelle et trèstôt aprèsla miseen placeont quitté leurs cerclesgrillagéspour semélangerallègrementet harmonieusement au resd de la population.Aucun n'est mort en élevageet seulsceuxprélevésdansle cadredu suivi expérimentalont Cteautôpiies. 2. Autopsies(cf. tableaul) [æs autopsiesont été menéesavec une attentionparticulièrepour les lésions de Gumboro. La présence d'hémorragiesmusculairesetlou d'oedèmede la bourseaveccontènucaséeuxou hémorragique a étéconsidérée contmebasedu diagnosticlésionnelde maladiede Gumborovirulenteconfirmépar tristologie. A I'exceptiond'un poulet mort à J 9 et qui présentaitdespétéchiesmusculaires et une bourseoedémateuse, les lésionsde Gumboron'ont été observées sur les morts qu au coursde la phaseclinique : ni avant,ni après. En revanche,deslésionsde Gumboroont éténotéessur âespouletslabelsacrifiésla veille du débutde l'èpisode clinique etjusqu'à 10jours aprèsla fin de l'épisode(2t8 à-J 47). S'il esrprobableque certainssujetsprélevés aient été choisisparmi les maladesou les trainardset non au hasard,il est égalementclair que deJ lésions typiqueset sévèresde Gumboroont été observées sur despouletsen bonnesaniéapparente. I-espouletsEOPSsacrifiésont présentédeslésionsde Gumborotrès nettesun peu avantet pendantl'épisode cliniqueavecuneincidence décroissante :3r3 àJ 26,zl3 àJ 29,lt3 à133. 3. Analysessérologiques(cf. figure I et tableaul) Iæ suivi sérologiquedespouletslabel est conformeaux observations habituellesavecune phasede démarrage en plateau(J I à J 8) 9_olelnondantau relarguagedes AoM encorecontenusdansle vitellus, une phasede décroissance régulière(J 8 à J 26) avecune dlmi-vie desAoM d'environ 6 jours, une phasede décroissance précipitée(J 26 - J 29) conespondantà l'épisodecliniqueet enfin une phasede séroconversion(J zg - J 47). [æs pouletsEOPSsont restésséronégatifs jusqu'à J zo. ta séroconversion amorcéeà J 26 est devenueclaire àJ29. t74 4. Recherchesvirologiques (cf. tableaul) La présencede virus de Gumboron' a êtêmiseen évidenceau niveaudesboursesqu'à partir du 16èmejour chez une partie despouletslabel (2/10) et EOPS(1/3) sacrifiés.Les prélèvements sur pouletslabel sacrifiésà J 20 et J 26 (la veille de l'épisodeclinique) se sontrévélésnégatifs. Durant l'épisode,la plupartdesboursestestéesont ététrouvéespositivesavec,chezles animauxsacrifiés,une incidencemaximaleau début(versJ 29). Après l'épisodeclinique, aucunprélèvementne s'est révélépositif. Discussion L'ensembledesrésultatsobtenus,tant cliniques,que lésionnels,que sérologiques,que virologiques,montrent que I'infection d'un troupeaude pouletsmis en place dansun élevagesûrementcontaminépar une souche virulentede virus Gumboro,estun phénomène limité dansle temps,qui ne débutepasdèsla miseen placedes poussins,mêmeen présenced'un pourcentage non négligeablede sujetsséronégatifs. L'épisodeclinique obsené tel que classiquement décrit, avecune courbede mortalitéen clocheparfaitement limitée dansle temps,recouvreet extérioriseavecun légerretardI'infection virale de quasimenttous les sujets accompagnée de I'apparitionde lésions. Des lésionstypiqueset sévèresde Gumboroont étéobservées sur dessujetsparfaitementalertesdanslesjours précédantl'épisodeclinique et pendantcelui-ci. En l'absencede lésions,la présencede virus au niveaudes boursesa constituéle signeavantcoureurde cet épisode.La périoded'incubationde la maladiede Gumboro étantde 2 à 3 jours, les élémentsrecueillisau coursde ce suivi montrentque la contaminationd'un troupeau s'étale dans le temps et que le cheminementindividuel de I'infection, comporte les étapessuivantes: multiplicationdu virus dansla bourse,apparitionde lésions,atteintede l'état général,mortalité,maisn'aboutit pascheztous. Il est alors loisible d'imaginer que la vaguede cont:rminationqui parcourt l'élevage s'accompagned'une élévationde la pressionvirale, et quela dosevirale d'épreuveestmaximalepour les sujetsles plus tardivement atteintsqui présententalors une altérationde l'état généralet de la mortalité.Ceci est en accordavecVan den Berg et al. (1991) soulignantI'importancede la dosevirale inoculéesur le pourcentage de mortalitéobtenu. Le commencement du processusde contaminationsemblecorrespondreà la présencedansle troupeaud'un pourcentageconsistantd'animauxréceptifsà I'infection, c'est-à-direayantatteintun titre bas en AOM. Iæs pouletsEOPSauraientalorsréagitles premierset, recevantune faible dosevirale n'ont présentéqu'un tableau lésionneltypique sansatteintede l'état généralni mortalité. Cesdifférentspoints nousautorisentà émettrequelquesremarquessur la ou les stratégiesvaccinalespossibles. Un lot de pouletspourvusd'AOM, mis en placedansun élevagecontaminé,connaîtau démarrage,unepériode de latenceau coursde laquellele virus ne circulepaset qui perdureaussilongtempsquele pourcentage de sujets sensibles(= avectrès peu d'AOM) est insuffisant.L'applicationprécocede vaccinsvivants atténuésde type intermédiairene diffusantpasou peu retardealorsprobablement morbidesansle prévenirde façon le processus définitive. Des vaccinationsmultiplesà l'aide de vaccinssemblables, ou une vaccinationuniqueà I'aide d'un vaccin inactivé (à action prolongée)constituentdes approchespossiblesbien qu'onéreuseset, en pratique, irrégulièrementefficaces. En revanche,I'utilisation ciblée de vaccinsinvasifs capablesde surmonterdes taux d'AOM assezimportantset de diffrrsers'estrévéléeéconomique,efficaceet sansdanger(Gardin, 1994). I-es élémentsfournis par le présentsuivi soulignentl'importance du choix de l'âge à la vaccinationqui ne peut et ne doit intervenir que lorsque le taux moyen d'AOM est suffisammentbas pour permettrela prise vaccinale, mais avant que le processusinfectieux par le virus sauvagene soit mis en route. Références GardinY., 1994.Proc. Int. Symp.on IBD andCIA (Institutfur Gefltigelkrankheiten, Justus-Liebig-Universitât) Giessen,Germany,286-304. Lukert P.D., Saif Y.M., 1991.Diseases of Poultry(IowaStateUniversityPressedit.) Ames,Iowa, 648-663. Van den BergT., GonzeM., Meulemans G., 1991.Av. path., 20, L33-143. 175 TABLEAU 1 : suiviclinique, lésionnel;virologique. POULETSLABEL Jours morls (1) 1 2 3 4 6 7 8 I 11 12 16 20 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 39 40 41 47 49 s0à91 (3 G + / a u t o p s i é s BF ( 2 +/testées 0t3 0t2 2 2 1 3 1 4 0t2 0t2 0t1 1t3 0t1 0t4 20n0 0 / 1 0 0t 2 ' 0/ 1 0 0/10 0t1 0t1 6/10 2 5 4 11 37 24 51 52 14 5 2 1 séro.ELISA G+ BF+ / autopsiés/ testées séro.ELISA morts sacrif iés morls sacrif (4, ilog 2 (5) sacrifiés sacriliés +/testési l o g2 iés+Âestés 3 2 1 POULETSE.O.P.S. 1t2 4t5 11/13 3 / 3 1 0/ 1 0 6/6 5/5 5/5 4t4 I / 10 4t4 3t3 5t5 2t2 0t1 5/10 0/9 25t2s 12,4 0/3 0t3 12,4 0/3 0t3 0/13 5,4 2t10 25t25 10,8 0 / 9 2 3 t 2 5 10,7 0/3 1t 3 0/10 0/13 0/10 6,9 7,0 1,6 0 / 1 0 23 t25 10,1 3t3 3/3 2/13 8,1 9,0 7,2 2t3 2t3 7 t 1 3 10,s 9,6 ' tt 3 0/3 1 3 / 1 3 11,7 0/3 0t3 14t14 11,4 0/3 0t3 1 1/ 1 1 3/5 5/8 4 t13 2t3 10/10 2 t24 515 4t4 5/ 1 0 8 t25 0/8 25t25 11,5 1 2t8 1 22 0 / 1 0 25 t25 11,2 11,7 0t7 (1)morblitésjoumalières-(2) nombredepouleba\rælésior$/nombredepoulebautopsiés.(3) nombr€deboursespositives/nombredebouEestest&sparimmuno ' (4)nombte - ' les2 BFtesËes, desenposiÙb provenaient / nombre & seÉbstds- (5)moyenne adhmétique noniJenùfiées, des8 sujebmorbdelapremière semain€ . FIGURE 1 : suivisérologique. H ar.--r.a) t76 poulebconventionnels poulabE.0.P.S.