LES FEMMES tiennent Les rênes

Transcription

LES FEMMES tiennent Les rênes
Découverte
Salon du cheval de Paris
Les femmes
tiennent les rênes
L’équitation est devenue une pratique
majoritairement féminine. Cette féminisation se
traduit dans l’offre de produits concernant aussi
bien l’équipement de la cavalière que celui de sa
monture. Par Éric Leforestier
A
vec du prêt-à-porter très
tendance, des accessoires
qui laissent de la place à la
fantaisie et à la couleur, l’équitation
est bel et bien devenue une affaires
de femmes, ou plutôt de filles, et
cela se voit. Les jeunes cavalières,
venues entre copines ou avec leurs
28 . PETMARKET N°251
mamans, constituaient le gros des
visiteurs – moins nombreux que les
années précédentes – du 44e Salon
du cheval de Paris. L’événement
s’est tenu pendant neuf jours, du
28 novembre au 6 décembre derniers, dans le cadre du Parc des expositions de Paris Nord Villepinte.
Mode et accessoires
S’il y a encore deux ou trois décennies, le marron, le noir, le vert ou le
bleu étaient de mise dans les clubs
équestres, les temps ont bien
changé. Quand elles viennent pratiquer leur sport, le temps d’une reprise, les jeunes cavalières personnalisent leur monture, emmenant
leur propre selle, leur boîte de pansage, assortis à leur blouson et à leur
culotte de cheval. Les bombes, ou
plutôt les casques désormais,
n’échappent pas à la règle. Ils offrent des couleurs gaies, aux tons
les plus variés et arborent même
des cristaux Swaroski pour les plus
glamour ! Le cheval devient lui
aussi une fashion victim. Il voit par
exemple ses bridons (les lanières
qui servent à maintenir le mors dans
sa bouche) prendre de la couleur et
s’orner de strass.
La personnalisation de la tenue de
la cavalière et de la monture est devenue la ligne directrice pour les
équipementiers, avec des marques
phares connues de tous les pratiquants et des fabricants artisanaux,
plus locaux. « La technique cède de
plus en plus la place aux équipements fantaisie. L’équitation devient un sport de mode et d’accessoires », explique Laurent Philippe,
découverte
directeur technique et logistique de
l’enseigne Horse Wood, présente
sur le salon. Le détaillant spécialiste de l’équipement pour le cheval et le cavalier compte dix-sept
magasins, en propre, dans l’Hexagone. Pour répondre à la féminisation croissante de sa clientèle, il a
fait évoluer son offre et son merchandising. « Nous avons effectué
un gros travail de référencement,
avec beaucoup plus de vêtements
destinés aux cavalières, ceci sur
des tailles affinées », argumente
Laurent Philippe en ajoutant :
« Nous avons aussi cherché à présenter notre offre de façon beaucoup plus conviviale, quels que
soient les produits concernés ». Ce
travail de remise à niveau s’est effectué dans un contexte de concurrence soutenue, où l’enseigne multisports Décathlon (absente du
salon) tient la corde. Sa marque
propre, Fouganza, couvre les besoins d’équipement du cavalier et
de son cheval dans un rapport qualité/prix très compétitif. La part de
marché du distributeur nordiste est
aujourd’hui estimée à 40 % des
ventes sur ce marché.
Connexions chiens
et chevaux ?
« Nous avons coutume de dire que
derrière chaque cavalière ou cavalier, il y a un chien, et cela se vérifie
souvent en concours, où les participants viennent pour la plupart accompagnés de leur chien »,
constate Laurent Philippe. L’enseigne Horse Wood propose un petit rayon d’accessoires canins dans
la plupart de ses points de vente.
« Il s’agit simplement d’un rayon
de dépannage », précise le responsable logistique de l’enseigne.
L’offre se constitue essentiellement
Des surchaussures pratiques
chez le fabricant français Mouillère.
de sellerie, avec des laisses et des
colliers et quelques produits de
confort, comme des corbeilles et
des coussins. De son côté, le commerce animalier spécialisé, essentiellement les libres-services agricoles et les jardineries, développe
un rayon cheval quand les zones de
chalandise sont propices à la pratique de l’équitation. « Comme
nous le faisons nous-mêmes pour
le chien, l’offre en produits pour
chevaux des magasins agricoles ou
des jardineries se fait sur des produits basiques, essentiellement
pour l’entretien du cheval, comme
les brosses, par exemple », glisse
Laurent Philippe qui précise : « À
part quelques exceptions, très peu
de ces magasins animaliers proposent des produits techniques pour
les chevaux ».
La France compte un million de
chevaux. S’il faut les équiper pour
pouvoir pratiquer l’équitation, il
faut aussi les nourrir. Comme les
chiens, les chevaux couvrent la majeure partie de leurs besoins nutritionnels avec des aliments préparés
industriellement. À la différence de
l’aliment canin qui se vend en
Le premier sport féminin
L’équitation est aujourd’hui le premier sport féminin, 83 % des
licenciés (soit environ 550 000 femmes) de la Fédération française d’équitation sont féminins, et plus précisément de jeunes
femmes, puisque la majorité d’entre elles a moins de 18 ans. La
gent féminine est également largement majoritaire dans les formations aux métiers de moniteur d’équitation.
Les jeunes cavalières, venues entre copines, constituaient le gros des visiteurs du salon.
Une nation équestre
• La France est la 2 e nation
équestre mondiale en nombre de
cavaliers.
• La France est la 1re nation organisatrice de compétitions
internationales.
• La Fédération française d’équitation est la 3e fédération olympique
française en nombre de licenciés.
• C’est une cavalière française, Pénélope Leprévost, qui occupe actuellement la 3e place mondiale de
la FEI Longines Ranking List.
son club », souligne l’un des exposants présents. La friandise est une
niche très porteuse sur le marché
canin, et elle gagnerait sans doute
aussi à se développer dans le commerce animalier spécialisé sur le
marché équin. n
(Source : Fédération française d’équitation)
magasins, l’aliment équin échappe
en grande partie à la distribution de
détail. Le gros du volume est écoulé
par les clubs équestres pour leur
propre parc de chevaux. Ces clubs
vendent également des aliments auprès de leurs membres qui sont propriétaires de leurs chevaux. Très
peu de fabricants d’aliments pour
chevaux avaient fait le déplacement
au Salon du cheval 2015. Il n’est
pas indispensable pour eux de venir
exposer leur savoir-faire auprès du
grand public. En revanche, deux fabricants de friandises sont venus
vendre, en vrac, leur production de
biscuits et autres gâteries pour chevaux. Leurs stands ont fait le plein.
« C’est un achat d’impulsion au
prix abordable, qui fait autant plaisir au cheval qu’à sa jeune maîtresse, contente de pouvoir gâter
l’animal qu’elle va retrouver dans
Des casques haut de gamme
et tout en couleur chez Antarès.
La veste de concours Aerotech
du Français Horse Pilot.
Janvier 2016 . 29