Approche participative de travail en groupe
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Approche participative de travail en groupe
Environnement, Ressources Naturelles et Alimentation Approche participative de travail en groupe Manuel de formateurs Ute Eberhardt Thierry Gillet Table des matières 3 Avertissement 4 Avant-propos 4 I. L’Autogestion 5 II. La Participation II.1 Les différents niveaux de la participation II.2 La participation dans une perspective d’autogestion II.3 La participation dans le contexte de la formation continue 6 6 7 10 III. L’approche participative de travail en groupe III.1 Une vue d’ensemble III.2 Principes de base de l’approche participative de travail en groupe III.3 Les différents composants de l’approche participative de travail en groupe lII.3.1 L’équipe de modération III.3.2 La visualisation mobile III.3.3 Alternance entre plénière et travail de groupe III.3.3.1 Le travail en assemblée Apports Problématisation Recueils d'idées Marché d'informations Plans d’action III.3.3.2 Le travail en groupe III.3.3.3 Les exercices didactiques et la simulation III.3.4 Le choix de la démarche III.3.5 Le suivi évaluation III.3.6 Créer un climat favorisant la participation III.4 Chronologie d’un atelier de travail en groupe III.4.1 La préparation de l’atelier III.4.2 La planification de la réalisation III.4.3 La réalisation de l’atelier III.4.4 Après l’atelier III.4.5 Le cycle d’une formation basée sur les principes de l’approche participative 12 12 13 15 IV. Situation de participation deux exemples IV.1 Application de l’approche participative dans une organisation de base au Bénin IV.2 Cas concret: Elaboration de la charte du pays dignois 58 58 61 51 4 Avertissement Avant-propos Ce document n’est pas un traité théorique sur l’auto L’approche participative de travail en groupe a pour promotion ou la participation, ni une recette miracle objectif d’initier ou de renforcer le processus d’auto pour la mettre en œuvre. promotion d’un groupe de personnes. Ce document veut être un manuel qui permette à des animateurs, des techniciens, des responsables d’organisations populaires, de réaliser des réunions de manière efficace, en permettant l’expression de tous les participants et leur implication dans un processus dont ils sont les premiers bénéficiaires. Ce manuel est avant tout un aide mémoire pratique pour des personnes ayant participé à des ateliers de formation sur l’approche participative. Il serait beaucoup plus difficile à quelqu’un n’ayant aucune pratique de l’approche participative, de valoriser le contenu de ce manuel. L’approche participative de travail en groupe avec ses implications pédagogiques et méthodologiques et avec ses outils et instruments spécifiques est utilisée dans le cadre des formations InWEnt depuis une vingtaine d’années et continuellement perfectionnée et adaptée aux besoins des groupes cible auxquels s’adressent les formations. L’approche participative vit de la coopération et de l’échange entre le modérateur et les personnes présentes dans des réunions, des formations. C’est en la mettant en oeuvre que son intérêt apparaît et que les compétences se renforcent. “On n’apprend pas à nager dans une bibliothèque” Paulo Freire Lutz Sackniess, InWEnt Ute Eberhardt Thierry Gillet Cette approche a été élaborée sur la base des principes de l’auto promotion est inspirée des acquis d’expériences issus de la pédagogie des adultes. Cette méthode peut être utilisée dans les différentes situations de réunions de personnes ayant un objectif commun (le diagnostic, la planification, l’analyse/ réflexion …) et dans le contexte de formations. Ce document présente dans la première partie les éléments concernant l’auto promotion, la participation, la formation continue des adultes et enfin les différents éléments de l’approche et les outils qui y sont liés, et dans sa deuxième partie: deux exemples concrets de mise en œuvre de l’approche participative (journée de planification locale avec plusieurs groupements villageois au Bénin, élaboration de la charte du pays dignois/France). I. L’autogestion L’autogestion est un processus par lequel des individus ou des groupes mettent en commun volontairement leurs moyens, leurs ressources individuelles et collectives, pour aboutir à un objectif commun, qu’ils ont eux mêmes défini. Même si les conditions sont différentes dans chaque cas, l’initiative d’un processus d’autogestion est d’abord l’affaire des “acteurs internes”. Elle repose toujours sur la prise de conscience collective de la nécessité de s’organiser, pour faire face à une difficulté, une menace ou un défi. 5 L’affirmation d’autonomie ne signifie pas que les organisations d’autopromotion cherchent à s’isoler dans une quelconque forme de développement autarcique. Elle constitue au contraire une dimension essentielle qui leur permet d’agir et de négocier avec les autres acteurs. Ces différents éléments distinguent l’autopromotion des approches de développement basées sur une participation partielle. Dans le premier cas, ce sont les acteurs de base qui définissent leurs objectifs et finalités et déploient L’influence de personnes, mues par la conviction des stratégies propres en intégrant les relations qu’un autre avenir est possible est souvent détermi- avec les autres acteurs; dans le second cas, ils prennante pour que cette démarche collective se produi- nent part à des schémas de développement pensés se; si ces personnes sont suffisamment crédibles de l’extérieur et reposant principalement sur les pour entraîner les autres vers ce qui est perçu acteurs externes. comme une utopie. Certains de ces innovateurs sociaux deviennent ensuite des leaders du groupe. Ainsi, on peut identifier un certain nombre de caractéristiques de l’autopromotion: Par contre les tenants du pouvoir peuvent s’y opposer s’ils voient dans cette démarche une remise en Au début une décision collective est prise, elle cause de leur situation au sein de la communauté. est basée sur une réflexion propre, à la suite d’une difficulté (climatique, économique, Les acteurs externes peuvent faciliter la naissance politique, …) ou d’une provocation externe. de ce processus en créant des conditions propices, Le processus d’autopromotion est nourri par la par exemple en soutenant les initiatives à la base, mobilisation des ressources propres du groupe ou le renforcement des organisations populaires. dans un premier temps, ces ressources sont Une des caractéristiques des organisations d’autod’abord humaines, puis matérielles et financières, promotion tient à ce qu’elles s’affirment comme des le renfort apporté de l’extérieur peut, suivant les acteurs autonomes vis à vis de ceux dont dépendait conditions, le renforcer ou l’étouffer. jusque-là leur destin. Leurs pratiques traduisent avant tout la volonté d’affirmer leur faculté collective propre, de penser, de s’organiser et d’agir. 6 II. La participation Aujourd’hui, dans la plupart des “projets” qu’ils soient élaborés par des grands bailleurs de fonds comme la Banque Mondiale ou par des ONG locales, le mot participation apparaît, comme une “clé” indispensable à la réussite d’un “projet”. Pour qu’une action, con- 7 cernant un groupe de personnes puisse donner des résultats durables, il est indispensable que ce groupe soit à la base de l’action et qu’il en soit le “porteur”, l’“acteur” (dans le sens de celui ou celle qui agit). Mais qu’est ce que la participation? Les différents niveaux de la participation II.1 Les différents niveaux de la participation Pour clarifier la notion de participation, il est important de comprendre que la participation est souvent entendue de différentes manières et que l’on peut en fait, la classer en différents niveaux. Le premier niveau est celui ou les “participants” sont simplement des bénéficiaires, c’est par exemple, le cas de populations recevant une aide alimentaire. Dans la mesure où ils consomment ce qu’ils reçoivent, certains considèrent qu’il s’agit là d’une forme de participation. Ce niveau est le plus rudimentaire. Le deuxième niveau est celui où le “public cible”, les “intéressés” les participants contribuent à la mise en œuvre d’une action qu’ils n’ont pas décidée, ni planifiée. C’est par exemple le cas de travaux d’infrastructures (puits, école, …) où la population contribue par un apport en main d’œuvre, où un apport en matériaux. Le troisième niveau correspond à celui où la population est consultée, avant l’action pour inventorier ses “besoins”, en vue d’un diagnostic. Ceux-ci vont être analysés, traités par d’autres pour en tirer le contenu d’un projet, d’un programme d’actions, d’un plan. Le schéma suivant met en relation les différents niveaux de la participation et les fonctions qu'exercent les concernés dans le contexte de ces types de participation (colonne du milieu) avec les objectifs induits (colonne à gauche) et l'attitude ou le rôle des concernés qui varient en fonction du type de participation (colonne à droite). Ces trois niveaux, correspondent à ce qui peut être considéré comme une participation partielle. Le quatrième niveau ou celui de la participation dans une perspective d’autopromotion, est celui où les personnes concernées, identifient, analysent, décident, planifient, exécutent, et évaluent leurs projets elles mêmes. Ce qui n’exclue pas un appui extérieur qui est un complément. Objectifs de l’appui ou des “concernés” Fonctions des “concernés” Attitude induite des “concernés” Renforcement (empowerment) Responsabilité Identifier, analyser, s’organiser, écider, planifier, mettre en œuvre, évaluer ACTIFS les personnes concernées sont les agents du développement Etre consulté avant l’action pour définir les besoins, les contributions Prendre en charge toute une action planifiée par d’autres. Prendre en charge une part de l’action. (contribution financière) Recevoir des bénéfices Charité soulagement aide d’urgence PA S S I F S les individus comme bénéficiaires les décisions sont prises par d’autres Source: Birgit Kerstan, ‘Approches participatives selon le genre dans la Coopération Technique’, 1996, Eschborn/Allemagne publication GTZ II. La participation II. La participation 8 9 II.2 La participation dans une perspective d’autogestion Nous allons envisager dans ce chapitre ce que nous considérons comme participation, c’est à dire une participation dans une perspective d’autogestion On peut définir ce que n’est pas la participation (d’après Marie Rose Mercoiret): 1 Elle ne consiste pas à transférer à la population des fonctions et des charges matérielles et financières, qui découlent de décisions prises en dehors d’elle. Dans certaines formes de désengagement de l’Etat, les décisions de transfert de responsabilités aux populations sont prises de façon unilatérale, les conditions de ce transfert sont définies en haut lieu, sans concertation, les organisations de base se trouvent alors dans l’obligation de gérer des services ou d’assumer des responsabilités sans l’avoir décidé et s’y être préparées. Dans certains cas, la contribution de la population à des actions définies en dehors d’elle par l’Etat, est considérée à tort comme de la participation. Ne confondons pas contribution et participation. 2 La participation populaire ne consiste pas non plus à rechercher l’accord ou l’adhésion de la population à des objectifs, des programmes d’actions, ou des démarches définies de façon unilatérale par des intervenants extérieurs. Elle ne consiste pas à “informer”, ou à sensibiliser pour obtenir une adhésion ponctuelle ou conjoncturelle. 3 La participation populaire n’est pas réservée aux zones les plus difficiles, là où les enjeux économiques sont considérés par les intervenants extérieurs comme peu significatifs en terme macro-économique. Elle n’est pas non plus réservée aux seules catégories sociales les plus démunies. * Marie Rose Mercoiret, Marie Jo Demante, Thierry Gillet, Yannick Lassica, Jacques Mercoiret: DEVELOPPEMENT RURAL PA R T I C I PAT I F, DURABILITE ET ENVIRONNEMENT, Organisation des Nations Unies pour l´Alimentation et l´Agriculture, 1994, p 12 et 13 II. La participation Ce qu’est la participation: 1 Elle consiste à restituer à la population un pouvoir d’initiative et de décision dans la définition et la mise en œuvre des actions et programmes qui concernent son propre avenir; cela signifie que les intervenants extérieurs reconnaissent les paysans, les artisans, les commerçants … comme des acteurs du développement, des partenaires à part entière et non comme les “cibles” ou les moyens de mettre en œuvre des décisions prises sans eux. 2 Il n’y a donc de participation populaire que si s’instaure une relation de partenariat, des rapports contractuels, entre la population, concernée par un programme ou un projet, et les autres acteurs. Cela suppose que le programme s’appuie sur un diagnostic concerté et que ses orientations prennent en compte les aspirations, les objectifs et les contraintes des différentes parties. 3 Dans une perspective de renforcement des capacités locales, il est également nécessaire d'analyser et de renforcer les mécanismes de participation internes au sein des organisations impliquées dans les processus de développement ainsi que les stratégies de coopération inter organisationnelles. Des éléments précédents, on peut tirer un certain nombre de conditions et caractéristiques de la participation: La participation est indivisible; ce n’est pas parce que la population prend en charge tout ou partie d’une action qu’elle participe, elle doit aussi être impliquée dans l’analyse, l’identification, la décision, la planification, la mise en œuvre et l’évaluation. La participation implique des règles. Les rôles et responsabilités des différents acteurs doivent être définis et connus de tous. Les différents acteurs ne sont pas identiques, ils n’ont pas les mêmes pouvoirs et moyens; il est nécessaire au préalable, de clarifier les responsabilités et fonctions de chacun de ces acteurs. La participation nécessite la possibilité de choisir. La participation dans une perspective d’autopromotion n’est pas envisageable sous la contrainte, en absence de toute alternative. La possibilité de choisir, implique pour les personnes concernées d’avoir accès à l’information et à la formation. Connaître les différentes alternatives et être capables de les mettre en œuvre est une condition pour choisir et donc pour participer. La participation implique pour chacun la possibilité de s’exprimer et la prise en compte de cet avis. Les structures internes des organisations impliquées dans les processus de développement doivent également permettre une participation active. Pour qu'on puisse atteindre une certaine durabilité de la participation, les possibilités d'intervention ne doivent pas se limiter à des actions spécifiques mais doivent être ancrées dans le fonctionnement de ces organisations. Il est donc nécessaire d'analyser par exemple leurs stratégies de prises de décision, le rôle des acteurs, l'intégration des groupes défavorisés etc. et de mettre en œuvre les adaptations nécessaires. Le travail d'InWEnt consiste à développer les compétences individuelles qui permettent une valorisation et un renforcement des capacités des organisations, administrations ou entreprises afin de promouvoir une gestion par les acteurs des processus de développement qui les concernent. Par ses interventions, InWEnt vise aussi le niveau politique, une contribution à la création d’un ordre mondial plus équitable, orienté vers une réduction de la pauvreté et promouvant une mondialisation écologiquement durable. II. La participation 10 11 II.3 La participation dans le contexte de la formation continue II.3.1 Les caractéristiques du public de la formation professionnelle continue L’expérience montre que la participation active dans le processus d’apprentissage est une condition clé pour la durabilité des acquis d’une formation. Dans ce contexte, ‘participation’ ne se limite bien entendu pas à une présence physique mais signifie l’intégration de l’individu dans son ensemble, des aspects intellectuels autant que sensoriels et émotionnels et également la prise en compte des réalités et des expériences vécues de chacun. Les participants de la formation continue se caractérisent par les aspects suivants, il s’agit d’adultes avec des expériences diverses dans le domaine considéré et des leçons tirées de ces expériences venant avec des questions ou problèmes concrets auxquels ils cherchent des réponses/solutions issus d’un environnement, un contexte de travailprécis Le processus d'apprentissage est compris comme un acte de perfectionnement, se basant sur les capacités existantes pour construire à partir de là ensemble avec les participants. Une pédagogie adaptée à une formation continue sera donc orientée par les spécificités de son groupe de bénéficiaires et en tirera les conséquences didactiques adéquates. Elle se caractérise par une certaine flexibilité par rapport aux outils pédagogiques, à Dans un tel processus, il y aura forcément un change- la progression du processus d’apprentissage, aux ment de rôle tant au niveau des ‘apprenants’ qu’au contenus traités en fonction du public présent et niveau des ‘enseignants’: les premiers n’étant plus répar une interactivité maximale entre participants et duits à être des consommateurs d’informations dispen- formateur mais surtout entre les participants. sées par autrui, les derniers ne pouvant plus se limiter à la simple transmission d’un savoir et à son illustration. Ceci implique qu'il n'existe pas de formations standards avec des contenus prédéfinis en détail, mais Dans une formation continue efficace, les participants qu'il existe plutôt une gamme de contenus potenont pour rôle de s’impliquer activement dans le protiels par rapport à la thématique en question et que cessus de formation et d’auto-formation et aussi de les thèmes et sujets sont choisis par les formateurs en mettre à la disposition du groupe leur savoir, leurs fonction des capacités existantes et des besoins des potentialités, leurs expériences. Les formateurs, ne sont participants. Autrement dit: les formations se complus ‘enseignants’ dans le sens classique, ils auront la prennent comme des réponses à des problématiques responsabilité de faciliter l’accès à l’apprentissage par concrètes existantes dans le vécu des participants. la mise à disposition de démarches et outils adaptés. II. La participation ayant développé des stratégies de travail, des réactions face à une situation donnée, des stratégies de résolution des problèmes ayant un rôle et un certain statut au sein d’une organisation/de la société en général ayant une disponibilité limitée dans le temps dû à leur engagement professionnel II.3.2. Les objectifs de la formation professionnelle continue améliorer l’efficacité du professionnel dans son activité concrète pour qu’il puisse réagir plus vite et de manière plus adéquate à des situations données pour cela, il doit analyser et comprendre sa situation professionnelle connaître et être capable de mettre en œuvre des outils et les adapter à sa propre situation Ceci implique que la formation soit pluridimensionnelle, qu’elle ne se limite pas à l’acquisition d’un nouveau savoir mais qu’elle permette de développer des compétences (savoir-faire) et des attitudes (savoir-être) adéquates pour maîtriser des situations concrètes. L’objectif de la formation professionnelle continue est de fournir des qualifications pour que les participants puissent mieux agir/gérer des situations. II. La participation 12 III. L‘approche participative de travail en groupe III.1 Une vue d’ensemble Un projet participatif nécessite une stratégie à long terme, impliquant les différents acteurs: administration, service techniques, ONG, et prévoyant les moyens pour que les personnes concernées par ce projet puissent assumer leur choix de manière autonome. De nombreuses méthodes participatives existent comme la Marp, le DRP, la planification participative, mais dans tous les cas, on se trouvera en de nombreuses occasions à devoir gérer des réunions de réflexion, de concertation, de prise de décision, de planification ou d’évaluation avec la participation souhaitée des différents acteurs. Lors de ces réunions, il est essentiel, pour un projet participatif, que les principes de la participation soient mis en œuvre. Souvent, quand on travaille en groupe, en vue de prendre une décision, d’analyser un problème d’intérêt commun, force est de constater que le débat, la discussion, ne correspond pas aux attentes et que beaucoup de temps est nécessaire pour que le groupe progresse. On peut aussi observer souvent, une faible participation de chacun des membres avec uniquement quelques personnes qui s’expriment, présentent leur avis, leur opinions que naturellement ils tentent d’imposer aux autres. 13 III.2 Principes de base de l’approche participative de travail en groupe De plus, si durant la réunion , une personne a été chargée de rédiger le compte rendu, il sera tenté de trouver une cohérence à une discussion qui n’en a pas toujours; sa responsabilité peut quelque fois aller jusqu’à définir la ou les décisions prises. Schématiquement les principes élémentaires de l’approche peuvent être présentés comme suit: Effets souhaités Les participants peuvent s’exprimer librement D’autre part, malgré la conviction que la participation est indispensable à la réussite d’une action intéressant un groupe, nous sommes bloqués par le manque de méthodes et de techniques permettant de concrétiser les principes de la participation. L’approche participative de travail en groupe est un ensemble de moyens (principes, méthodes, techniques, outils) applicables dans différentes situations se basant sur la participation active des présents: permettant à un groupe de se former, d’analyser une situation, de prendre une décision de manière à ce que chacun puisse s’exprimer et s’impliquer et que le résultat, le document, les décisions, soient l’image de ce que le groupe a réellement produit. Si cette approche est utilisée dans un contexte de formation, elle soutient un apprentissage actif, orienté vers les réalités professionnelles des participants et les solutions aux problèmes concrets existants dans ce cadre, accordant un rôle important au groupe, à l’échange et l’enseignement mutuel. La créativité des participants est favorisée Les participants sont mobilisés et motivés pour agir La communication est efficace Il n’y a pas de hiérarchie, chacun est participant au même titre Les résultats ou décisions prises reflètent l’avis des participants Les participants prennent leurs décisions et leurs responsabilités Principes de base La démarche (d’une formation, réunion) est orientée par des objectifs clairs adoptés par les participants Le processus est transparent et compréhensible pour tous les participants Les participants ont un rôle actif et responsable Chacun est participant au même titre – il n’y a pas de hiérarchie L’échange d’expériences joue un rôle important Le groupe est interactif - les différentes visions se complètent La démarche est basée sur la confiance dans les capacités des personnes concernées La séance de travail peut ainsi se transformer quelques fois en: Un monologue ou une succession de monologues qui ne sont pas forcément liés les uns aux autres Un débat acharné, entre deux camps Une suite de digressions qui ne sont pas forcément liées aux sujets pourtant d’intérêt général III. L‘approche participative de travail en groupe III. L‘approche participative de travail en groupe 14 15 Les spécificités d’une formation basée sur l’approche participative Les participants se trouvent au centre du processus, avec: - leurs contextes de travail - leurs expériences - leurs questions et problèmes et pas les connaissances et intérêts du formateur ou modérateur III.3. Les différents composants de l’approche participative de travail en groupe Un certain nombre d’éléments compose l’approche, dont l’utilisation peut varier selon le contexte (formations, réunions de différents types): La formation s’appuie sur l’expérience, les leçons tirées des actions passées, et est orientée vers l’action future, dans ce cas on se forme pour agir! On cherche les participants là ou ils se trouvent en se basant sur leurs savoirs et expériences ‘Apprendre en faisant’ et ‘apprendre en réfléchissant sur des questions d’orientation’ constituent des éléments didactiques de base Il y a un enseignement mutuel basé sur l’échange d’expériences, le groupe constitue un élément essentiel de la formation. Chaque participant est aussi personne ressource : Personne ne sait tout - personne ne sait rien chacun sait quelque chose Les formations visent le savoir-faire et le savoir-être (attitudes) autant que le savoir Les capacités à mettre en œuvre les acquis des formations dans des situations réelles constituent des objectifs clé de la formation Le transfert des acquis de la formation commence pendant l’atelier, les participants sont continuellement motivés pour réfléchir sur l’applicabilité de ces acquis dans leurs réalités professionnelles L’approche participative n’est pas une nouvelle méthode de formation, elle est une approche intégrant des éléments de différentes méthodes existantes – mettant un accent particulier sur la participation active en valorisant le groupe en tant que catalyseur des processus d’apprentissage individuel. III. L‘approche participative de travail en groupe Elle prévoit une polyvalence de situations pédagogiques - le choix d’utilisation étant fait en fonction d’un critère principal qui est la prise en compte du public auquel la formation s’adresse III. L‘approche participative de travail en groupe 16 17 L’approche participative apporte les moyens techniques et didactiques qui facilitent la formation, l’apprentissage, le perfectionnement professionnel et l’échange d’expériences; mais aussi tous les processus d’analyse, de prise de décision et de planification en groupe, en rendant ces différents processus plus transparents et efficaces. On développera cette approche dans le cadre d’ateliers dont la durée peut varier entre quelques heures, éventuellement reparties sur plusieurs rencontres (par exemple dans un processus de prise décision) et plusieurs journées ou semaines (dans le cadre d’une formation ou d’un cycle de formation). Un atelier, contrairement à un cours ou à une conférence, est un “lieu de construction” où chaque personne présente a “une pierre à apporter” à l’édifice commun. Ainsi une première étape de l’atelier est de définir collectivement l’objectif commun et les règles que le groupe se donne pour atteindre cet objectif. III.3.1 L’equipe de modération Pour assurer l’orientation et le fonctionnement pratique d’un atelier ou d’une réunion un certain nombre de fonctions sont à remplir: La conduite des débats, la visualisation, les apports éventuels sous forme de témoignages ou de points de vue théoriques, la gestion du matériel pédagogique, l’élaboration du document final de l’atelier, le maintien d’un climat favorable … Toutes ces fonctions peuvent être assumées par une même personne, mais on imaginera aisément la mobilisation d’énergie que cela peut imposer surtout pour une personne ayant peu d’expériences. Il est donc préférable d’intervenir en équipe, dans laquelle on se répartira ces différentes fonctions. Cette équipe peut être temporaire et créée pour l’occasion (avec des personnes du groupe ou proches du groupe, si nécessaire). L’équipe sera aussi importante lors de la préparation de la méthode de travail. Le modérateur Le modérateur est la personne qui va orienter le groupe au cours du processus de la réunion ou d’une formation et l’aider dans l’utilisation des outils qui sont à sa disposition. Il a donc surtout une fonction d’appui méthodologique. Les orientations apportées par le modérateur ne concernent pas directement le contenu développé lors de la réunion, mais les outils méthodologiques. Le modérateur est un facilitateur, il propose au groupe une voie pour atteindre l’objectif que le groupe lui même a fixé, pour cela il doit bien connaître son rôle et délimiter avec clarté son champs d’action. avoir certaines connaissances de base du sujet de la réunion qu’il va animer, ou avoir identifié au préalable les points problématiques; Les tâches spécifiques d’un modérateur: Préparer l’événement avec les intéressés (ou, si ce n’est pas possible en collectant un maximum d’informations au préalable): savoir qui va participer, quels sont les thèmes, les questions à discuter et les résultats qui sont visés. Mobiliser les connaissances et l’énergie créative des participants en fonction des problèmes et des objectifs du groupe. Permettre au groupe de progresser dans sa réflexion, pour cela, il doit intervenir sous forme de questions. Faciliter l’échange entre les participants en créant le débat, en recherchant l’expression de chacun et des différentes opinions Orienter le groupe avec des règles et des techniques pour les différentes étapes du travail, afin que les participants se sentent en confiance par rapport à l’évolution du processus. Le modérateur, pour être considéré par le groupe comme un appui méthodologique, ne peut pas donner son opinion et intervenir dans le contenu de la discussion, sauf pour mettre en évidence des contradictions, des non-dits. C’est pourquoi, sans forcément être un spécialiste dans la matière, il doit III. L‘approche participative de travail en groupe III. L‘approche participative de travail en groupe 18 19 Attitudes d’un modérateur: avoir confiance dans les capacités du groupe pratiquer l’écoute active face aux interventions des participants observer les réactions et intérêts du groupe traiter chaque participant de la même façon être flexible pour pouvoir réagir aux besoins du groupe avoir confiance dans ce qu’il fait et transmettre cette confiance aux participants accepter de ne pas être infaillible et indispensable, rester lui même et tout en maintenant la cohérence entre son discours et sa pratique. A l’inverse, un modérateur évitera: D’imposer sa propre analyse de la situation, ou son point de vue sur le thème abordé. De réaliser de conférences magistrales, afin de transférer son point de vue ou ses connaissances, aux participants D’improviser des contenus des démarches ou des règles de fonctionnement pendant la réunion. De réagir directement à des situations de conflits, des polémiques afin de préserver la dynamique positive du groupe. Compétences nécessaires au modérateur: Compétences méthodologiques La maîtrise de méthodes, outils et instruments facilitant la participation active La capacité d’adapter ces outils et méthodes en fonction des situations. Les capacités d’analyser des situations, concepts, interventions Les capacités de structurer et synthétiser les discussions Compétences sociales capacité de mobiliser un groupe compétences à créer une atmosphère décontractée et en même temps productive flexibilité pour pouvoir réagir en fonction des besoins d’une situation capacités d’identifier et de gérer des tensions ou conflits dans un groupe Le rôle de facilitateur s’appuie sur l’écoute du groupe et de ses intérêts, de ses difficultés, mais aussi sur l’attention portée à l’enregistrement et à une bonne structuration de ce qui est dit. III. L‘approche participative de travail en groupe Le co-modérateur Le co-modérateur est le soutien logistique du modérateur. Selon la méthode de travail les tâches du modérateur peuvent varier, en général il apportera son appui: lors de la préparation des séances de travail, (test des questions d’orientation ,...) mais aussi par exemple pour la visualisation d’éventuels apports. Pendant la séance de travail par l’appui à la gestion du matériel pédagogique ou par la visualisation des interventions pendant des débats. Il peut aussi veiller au maintien d’une ambiance propice au travail en suggérant des animations d’éveil si nécessaire. Après les séances de travail, en contribuant à la production des documents intermédiaires et finaux, ainsi qu’à l’évaluation interne de l’équipe de modération Le spécialiste ou la personne ressource Dans certains cas l’intervention de deux personnes est impossible. Si la même personne doit jouer les deux rôles (celle du modérateur et celle de la personne ressource), elle devra alors s’efforcer de diviser et distinguer ces deux types d’interventions de manière très claire. Dans le cas spécifique d’une formation basée sur l’approche participative, le formateur a ce double rôle. Il a la responsabilité de mobiliser tout d’abord les connaissances du groupe et aussi la tâche de faire acquérir un contenu technique. Dans certains cas, le formateur devra faire un apport. Donc, la clarification des rôles qu’il assure à différents moments est importante pour garantir la transparence du processus et pour garder la confiance des participants. Si la formation est dispensée en équipe, il est préférable qu’un des formateurs intervienne en tant que modérateur - facilitateur pendant que l’autre tient le rôle de personne ressource, on clarifiera alors la répartition des fonctions. Le modérateur et le co-modérateur n’ont pas pour rôle d’être des spécialistes, en effet ce dernier a pour fonction d’apporter des connaissances, des informations sur un thème donné, il apporte son point de vue et peut prendre position sur une question, dans le but de faciliter l’analyse ou la prise de décision. Il est important que le spécialiste n’intervienne pas trop tôt dans une réflexion; il est souvent important qu’un groupe ait d’abord analysé par lui même, la situation, sans être enfermé ou “écrasé” par un point de vue qui fait autorité. On analysera donc en fonction de chaque situation la nécessité de l’intervention du spécialiste. Les deux fonctions de modérateur et de personne ressource, sont d’importance équivalentes, mais doivent être organisées distinctement au long du processus. Il est important que le modérateur ne soit pas porteur d’un message technique; seul son comportement durant la ou les réunions pourra en convaincre les participants. III. L‘approche participative de travail en groupe 20 21 III.3.2 La visualisation mobile La visualisation est la représentation de la réflexion, du débat, ou des décisions prises par le groupe. Donner à un débat/réflexion sa dimension visuelle permet de prendre en compte l’avis de chacun de structurer et clarifier des débats, interventions et apports de ‘matérialiser’ la genèse des processus collectifs, des décisions prises de renforcer son impact et sa mémorisation auprès des participants d’élaborer collectivement le document, le rapport de la réunion de manière transparente. Pourquoi utiliser la visualisation mobile? Pour: Renforcer l’impact auprès des participants et la mémorisation de ce qui s’est dit ou fait Augmenter l’attention et la concentration par la transcription du processus (le débat par exemple). Clarifier un sujet complexe dont les différents éléments ou points de vue peuvent apparaître de manière compréhensible, ce qui est particulièrement important en situation de conflits. Augmenter l’interaction entre les participants. Les relations ne se créent pas entre des personnes passives et un “animateur” qui est devant, mais entre les participants eux mêmes autour de la visualisation de leur débat. III. L‘approche participative de travail en groupe III.3.2.1 Les éléments de la visualisation mobile La visualisation mobile est importante parce qu’elle: établit un point d’attention commun au travers de l’enregistrement et de l’exposition visible à tous des contributions de chacun en les maintenant accessibles à tous et à tout moment; facilite le recueil et la structuration des idées d’une manière synthétique; permet de distinguer et ordonner les idées essentielles et secondaires; facilite l’expression de tous même les plus réservés (de manière anonyme); rend explicite les opinions communes les divergences d’opinions, les conflits latents; réduit les répétitions ou les retours sur des thèmes déjà conclus; augmente la transparence du processus collectif en réduisant la manipulation; permet de stocker collectivement toutes les idées sans les perdre et assure la constitution d’un document de base qui retrace fidèlement l’évolution du processus de groupe; La visualisation peut se faire sous différentes formes, en fonction de la situation concrète et du groupe cible: des dessins accompagnés de commentaires, des figurines (Graap), des dessins symboliques des maquettes, des objets.. Elle se fait aussi en utilisant des cartes sur lesquelles sont écrites les différentes interventions. Ceci a pour objectif d’impliquer les participants et de les responsabiliser puisque leurs commentaires ne sont pas perdus mais pérennisées sur une carte au vu de tous. Matériel pour la visualisation avec cartes et tableaux: Les cartes de visualisation sont disponibles dans différentes formes et en diverses couleurs On travaille en général avec plusieurs couleurs en recherchant des tonalités claires qui permettent le contraste avec ce qui est écrit en noir. Les différentes couleurs et formes permettent de faire ressortir les différents éléments importants de la réunion, (titre, question, commentaire, décision). Un trop grand nombre de couleurs ou formes différentes peut rendre le panneau illisible, l’esthétique du panneau, même si elle est importante, ne doit pas en obérer l’efficacité et la clarté. Le nombre de cartes par panneau ne devrait pas être trop élevé, laissant de l’espace pour une structuration facilement compréhensible. III. L‘approche participative de travail en groupe 22 23 Exemple de tailles et formes des cartes pour la visualisation avec quelques propositions pour leur utilisation. Il n'y a pas de règles strictes quant à la forme ou aux tonalités, à l'occasion de réunions ou ateliers dans les pays, on choisira le matériel en fonction de la disponibilité. III. L‘approche participative de travail en groupe Exemples de structuration à l’aide de cartes de visualisation. La disposition des cartes et symboles peut souvent donner une première indication par rapport au type de structuration, de relations décrites (causes - effets, listes, réseau d'interrelations, …) III. L‘approche participative de travail en groupe 24 25 L’écriture: L’écriture, dans cette forme de représentation, est évidemment la base de la visualisation elle doit donc être claire et synthétique. Les participants doivent se sentir, à l’aise pour s’exprimer. L’écriture ne doit donc pas représenter un frein. Cependant, ce qui est écrit doit être lisible par tous au moment de la réunion et plus tard. Pour orienter les participants on pourra donner des indications visualisées – surtout dans le cadre d’une formation durant plusieurs journées ou semaines où on produira beaucoup de tableaux. III.3.3 Alternance entre plénière et travail de groupe Dans un processus de groupe, on recherchera une alternance entre moments de travail en groupe et en assemblée, ces deux conditions de travail ont des objectifs, des fonctions différentes, elles se complètent. en cas de besoin Prendre des décisions concernant l’ensemble les présents Valider les décisions prises en commun Le travail en groupe est indiqué pour: La plénière est le moment privilégié pour: Introduire un thème Donner des instructions pour un travail en groupe Faire un inventaire d’idées, points de vue, avis, propositions ... Mettre en commun les résultats des différents groupes de travail Discuter la totalité des résultats et les compléter échanger intensément approfondir et analyser des thèmes traiter des thèmes d’un intérêt spécifique à un sous-groupe permettre l’échange libre en cas d’une situation de hiérarchie en plénière pouvoir traiter plusieurs sujets en parallèle élaborer des propositions III.3.3.1 Le travail en plénière Les apports Présentation d'un apport Il existe différentes techniques de présentation d’un travail visualisé pour un modérateur (ou une personne ressource ou un participant). Le choix d’utilisation de l’une ou l’autre dépendra d’abord du modérateur (personne ressource, participant) de sa capacité à dominer la contribution qu’il fait ou bien de son aisance à manipuler les cartes et à les afficher. 2 Préparer le panneau à l’avance avec toutes les cartes retournées, que l’on replacera verso visible au fur et mesure de l’exposé, pour surmonter la difficulté d’une structuration sophistiquée dont on a du mal à se souvenir. L’inconvénient est d’obliger le modérateur à manipuler les cartes durant la présentation en regardant le panneau et donc à tourner le dos aux participants ce qui est évidemment préjudiciable à la dynamique du groupe. 1 Commencer la présentation à partir d’un panneau vide, avec toutes les cartes dans la main, ou posée sur une chaise à son coté; cette solution présente l’avantage de bien retenir l’attention des participants et de créer un certain “suspens” quant à l’enchaînement des cartes et à leur contenu. Cette technique implique que le modérateur se sente parfaitement à l’aise pour afficher progressivement les cartes, qu’il ait en tête la structuration de l’ensemble des cartes, ce qui est dans certains cas difficile; surtout pour des contenus très complexes. III. L‘approche participative de travail en groupe III. L‘approche participative de travail en groupe 26 27 D’autres possibilités existent: 3 Préparer le panneau à l’avance avec toutes les cartes visibles et lisibles Cette technique permet au modérateur d’avoir toutes les cartes en place sans avoir à manipuler les cartes mais cela peut amener une certaine dispersion dans l’attention des participants qui peuvent lire le panneau chacun à son rythme sans écouter les commentaires ou explications. Il s’agit à priori d’une technique à éviter. Il n’y a pas de technique a priori meilleure que les autres. Tout dépendra du contexte et de ce que le modérateur veut mettre en évidence, la meilleure technique est aussi celle qui rendra le modérateur le plus à l’aise et décontracté. 5 Lire toutes les cartes, la visualisation seule n’est La présentation d'un travail en groupe à l'assemblée plénière Quand un groupe vient présenter le résultat de ses réflexions, il est important de comprendre que cette présentation est avant tout une proposition qui doit 4 Préparer le panneau à l’avance avec toutes les être considérée comme une base de réflexion pour cartes recouvertes l’assemblée, et donc qui est appelé à être modifiée, Une grande feuille recouvre l’ensemble des cartes et transformée, améliorée, (il arrive souvent que les est petit à petit, descendue pour rendre visible les membres du groupe se placent dans une attitude cartes d’une même ligne, la manipulation de la grande défensive en réagissant aux remarques et propositifeuille n’est pas toujours aisée, on pourra faire appel ons, en défendant leur travail, refusant toutes les à un co-modérateur qui pourra participer à la desmodifications). Les contributions de la plénière cente progressive de la grande feuille. Le raisonnedevront donc être orientées vers une proposition ment, dans ce cas, est construit ligne par ligne, le constructive et non vers une critique systématique panneau est donc organisé en conséquence, pour stérile. que chaque ligne ait sa cohérence. Lors de la présentation des travaux de groupes, si 5 Préparer le panneau à l’avance avec toutes les le modérateur assure la présentation, il devra: cartes recouvertes individuellement La présentation se fait carte par carte, chaque carte 1 S’efforcer de parler lentement, à haute et intelliest couverte par une autre carte vierge, le modéragible voix, en croyant à ce qu’il présente, en s’efteur retire la carte vierge couvrant la carte qu’il veut forçant de transmettre l’intérêt que l’on porte soiprésenter. L’avantage de cette méthode est que la même à la présentation. disposition des cartes est organisée à l’avance. 2 Présenter l’essentiel, en indiquant les doutes du Mais le modérateur va devoir ensuite gérer les cartes vierges et aiguilles qu’il a retiré du panneau, ce groupe, les nouvelles questions qui se posent, afin qui peut prendre du temps et donner une impressi- que la présentation suscite un débat dans le groupe. on de confusion et de désorganisation. 3 Etablir le contact avec l’auditoire, grâce au Selon cette technique le modérateur peut découvrir les cartes de manière chronologique, les unes après regard qui sera dirigé vers les différents participants, les autres, il peut aussi commencer par découvrir les afin de capter leur attention. titres, pour expliquer la structure du raisonnement puis présenter les contenus de chacun des paragraphes, dans ce cas les titres même recouverts doivent être identifiables par le modérateur, par exemple la carte qui les recouvre est elle aussi d’une couleur différente. III. L‘approche participative de travail en groupe 4 Etre créatif et dynamique durant la présentation, en montrant avec la main les cartes dont il parle, tout en regardant l’assemblée, afin de faire le lien entre ce qu’on dit et ce qu’on peut lire. Tâches du modérateur pendant la présentation du résultat d’un travail en groupe: 1 Coordonner le débat, favorisant l’expression de questions pendant ou après la présentation suivant ce qui a été décidé au départ. pas explicite à priori, elle doit être liée au discours 2 Représenter (visualiser) les contributions de l’as6 Eviter les commentaires interminables et non indispensables, qui lassent l’auditoire. 7 Ne pas justifier ce qui est présenté, en recherchant à se démarquer des résultats, ou éviter la responsabilité en disant par exemple “je n’étais pas d’accord mais la majorité a gagné”, dans ce cas il vaut mieux laisser quelqu’un d’autre présenter. 8 Eviter une réaction naturelle de défendre ce qui est présenté en essayant de le justifier à tout prix. Une réaction positive cherchera à identifier les propositions de la plénière en posant des questions comme par exemple: Quelles seraient vos propositions pour améliorer la contribution du groupe? Pourriez vous mieux expliquer votre remarque? Que devrions nous changer? Ces réactions ne doivent pas être considérées comme un moyen pour échapper à la critique mais plutôt pour prendre en compte celle-ci et la transformer en une contribution positive. Le groupe perçoit très bien quand un rapporteur essaie d’esquiver la critique et la remise en cause. Dans une situation de critique il est souvent nécessaire que le modérateur intervienne pour éviter des polémiques et aider le groupe à construire des propositions constructives sur la base des points critiqués. semblée plénière au fur et à mesure. Il pourra utiliser des cartes différentes s’il veut mettre en évidence ce qui est produit par le groupe et par l’assemblée. 3 Après que tous les groupes aient présenté leurs résultats: positionner le travail dans la logique du processus en expliquant où le groupe est arrivé avec ce travail et comment la suite (du processus de décision, de la planification, de l’apprentissage) s’enchaînera. 4 Dans le cas ou apparaîtraient des critiques sur ce qui est présenté, et que le groupe, qui a fait le travail, se sente attaqué, motiver l’assemblée à transformer la critique en propositions constructives, en posant par exemple les questions suivantes: pourriez-vous expliquer votre point de vue un peu plus en détail? pouvez-vous citer un exemple concret? quelles sont vos propositions de modification? Si le fait que le travail d’un groupe soit critiqué crée une atmosphère de tension ou de compétition, le modérateur devra ‘débloquer’ la situation. Il pourra par exemple rappeler le caractère ‘atelier’, mettre en exergue que le groupe est là pour construire ensemble, pour s’inspirer mutuellement et que l’effet de synergie se crée justement à travers des questionnements critiques et des compléments proposés par les autres sur la base de leur expérience. III. L‘approche participative de travail en groupe 28 29 La problématisation La problématisation est la traduction d’un thème de discussion sous forme de problématiques, de provocations au travers de questions d’orientation, afin que les participants à la réunion puissent réfléchir, analyser et s’exprimer sur un thème. La problématisation est un aspect essentiel du rôle du modérateur, c’est en effet ce qui va permettre au groupe d’avancer vers son objectif, en analysant les différents aspects du thème, ce qui va permettre aussi de débuter et d’alimenter un débat, une réflexion individuelle et collective. L’équipe de modération devra donc préparer avec beaucoup d’attention et de soins, les questions ainsi que leur enchaînement. Caractéristiques des questions d’orientations Une question d’orientation doit: provoquer la réflexion collective sur le thème; éveiller la curiosité sur le résultat du débat; correspondre à l’intérêt du groupe et à ses compétences; faire apparaître la diversité des opinions; faire apparaître les nouvelles questions qui sont liées au thème; Une question d’orientation ne doit pas: induire des réponses du type oui ou non; provoquer des situations désagréables, des malaises dans le groupe; par exemple par la mise en accusation d’une personne sans que cela débouche sur une avancée du groupe; entraîner des débats stériles, des justifications ou des sentiments de culpabilité; amener la division du groupe par une question d’intérêt spécifique à quelques uns; Les Recueils d’idées, (Brainstorming) Cette technique sert à recueillir et ordonner des idées, des opinions, des propositions sur un thème, un projet, une question donnée. Le principe de cette technique est d’obtenir la plus grande variété possible d’opinions de propositions, en favorisant la participation et l’implication des personnes présentes. Le recueil d’idées peut être réalisé de différentes manières – le schéma suivant résume les variantes les plus connues: Dans la formulation de la question, on accordera, afin de les éviter, une attention particulière à: des questions trop spécialisées; des questions qui peuvent être interprétées de façons différentes; une mauvaise visualisation; l’improvisation; Dans le cadre d’une analyse diagnostic les questions doivent faire apparaître les forces et faiblesses, contraintes et atouts. La mise en évidence des seules difficultés, renforce la dépendance du groupe vis à vis de l’extérieur et donc, son incapacité à réaliser par lui même. Il est donc indispensable que les questions d’orientation soient testées et validées par l’équipe de modération. Le rédacteur de la question la posera à ses collègues. III. L‘approche participative de travail en groupe III. L‘approche participative de travail en groupe 30 31 1. Recueil d’idées ‘inductif’ Le principe est de recueillir tous les points de vue des participants et de les ordonner par “nuages” de cartes, auxquels, on attribue un titre. Schématiquement, on pourrait visualiser les étapes de la démarche inductive d’un recueil d’idées comme suit: Déroulement en détail (après avoir rappelé les règles d’écriture, de manière plus ou moins approfondie, en fonction du public concerné). Le modérateur lit la question d’orientation et vérifie sa bonne compréhension par les participants. Les participants à l’atelier répondent par écrit sur les cartes, à la question, individuellement ou en mini-groupes. On peut constituer des mini groupes de deux ou trois personnes, soit si on veut favoriser une préanalyse, soit si le nombre de participants est important. En effet on ne pourrait, dans ce cas là, recueillir qu’une seule carte par personne. Lors d’un recueil d’idées, il est difficile de recueillir et de traiter plus de trente cartes; le fait de créer des mini-groupes de deux ou trois personnes) permet à chacun de donner deux ou trois réponses à la question. Le choix de la technique de travail (en mini-groupes ou individuelle) devra être effectué à l’avance lors de la préparation, en fonction du temps disponible, du nombre de participants et de la complexité de la question. Le temps accordé doit être suffisant pour que les participants puissent réfléchir et répondre. On accordera en général un peu plus de temps quand on créé des mini groupes. En effet, les membres du groupe doivent d’abord se concerter sur leur compréhension de la question puis une fois les réponses rédigées sur les éventuels choix à faire parmi les réponses. Durant le travail de réflexion le calme doit être préservé afin de permettre à chacun de réfléchir dans de bonnes conditions. Le modérateur doit attendre jusqu’à ce que tous les participants aient terminé de répondre pour présenter les réponses. Pour recueillir les réponses, le modérateur collecte les cartes face écrite vers le bas et ne les lit pas (les réponses sont anonymes pour le modérateur aussi), et il les mélange au fur et mesure, pour III. L‘approche participative de travail en groupe que les réponses d’une personne ou d’un groupe ne se suivent pas, afin que la logique de raisonnement d’un groupe ou d’une personne ne s’impose pas aux autres. Le modérateur lit les réponses à haute voix en montrant la carte à l’assemblée. En suivant les orientations des participants, il affiche la carte et regroupe en nuages, les réponses analogues ou proches. Le choix de regrouper les cartes est déterminé par les participants et non par le modérateur. Le regroupement en nuages prend du temps, mais c’est une phase importante car il permet à l’assemblée de construire une vision commune du thème et de ses différents composants. Quand les nuages sont constitués, l’assemblée donne alors un titre à chacun de ces nuages. Les titres sont écrits sur une carte de couleur et de forme différentes des cartes réponses. Quand le panneau est terminé, il est utile d’entamer un débat et une synthèse des résultats, et d’envisager les différentes conclusions possibles. Sur la base de cette synthèse et par des questionnements, le modérateur introduira la suite du processus. Les avantages de cette démarche Provoquer et faciliter la participation permettant à tous de s’exprimer de façon anonyme, évitant que certaines personnes imposent leur point de vue, et facilitant l’expression de celles qui n’oseraient pas prendre la parole en public. Valoriser ainsi la diversité des points de vue et des opinions. Indiquer l’importance d’une proposition ou d’une idée grâce à la taille du nuage. Obliger les participants à exprimer de manière claire et concise leur point de vue. Renforcer la responsabilité des participants vis à vis des propositions exprimées. Assurer l’enregistrement de toutes les idées et leur prise en compte. III. L‘approche participative de travail en groupe 32 33 Précautions à prendre pour le recueil d’idées 3. Démarche associative Une attention particulière doit être accordée à la rédaction de la question d’orientation qui doit être claire, et répondre à l’objectif visé. On s’interrogera sur les différentes interprétations possibles, et il est donc nécessaire de tester la question entre les membres de l’équipe de modération. Dans ce cas, ce n’est pas le modérateur qui rassemble les réponses et les affiche toutes ensemble comme dans le premier cas; mais les participants ou groupes de participants, au fur et à mesure de leur rédaction. Un groupe, un participant va afficher une réponse et retourne s’asseoir pour continuer à réfléchir. Les réponses déjà affichées permettent ainsi d’orienter la réflexion, ce qui peut présenter l’inconvénient d’enfermer le groupe dans une logique, un point de vue. Le modérateur doit être attentif à ce que le classement des contributions, soit issu du point de vue du groupe dans son ensemble, et non du sien, ni de celui d’une ou deux personnes. Pour cela, le modérateur doit être conscient de son propre point de vue sur la question pour pouvoir contrôler ses réactions lors du classement des cartes. Les réponses ne sont pas anonymes, si ce sont les participants qui vont eux mêmes afficher, ce qui peut être un inconvénient si des avis contraires à ceux d’un groupe dominant sont à exprimer. Il faudra prévoir suffisamment de temps pour le recueil et le regroupement des questions, et les éventuels débats de clarification qui peuvent apparaître. Cette technique comme la précédente sera utilisée avec un groupe qui a déjà l’habitude de la démarche. 2. Recueil d’idées pré structuré Dans ce cas les différents petits groupes, viennent l’un après l’autre présenter leurs réponses devant l’assemblée, l’éventuelle structuration des idées se faisant lorsque tous les groupes ont présenté. La démarche ressemble à la précédente, mais au lieu de créer des nuages auxquels on donne ensuite un titre, les titres sont déjà définis et l’assemblée les complète, les illustre , les détaille. Généralement dans cette technique, il n’y a pas d’anonymat. Les personnes ou les petits groupes vont compléter les différents points, les uns après les autres. On utilise cette technique dans le cas de questions concrètes et pratiques à résoudre, par exemple pour préciser les tâches à remplir pour réaliser une action: Que devons nous préparer pour réaliser notre projet; 1 matériel, 2 main d’oeuvre, 3 locaux, etc. …? III. L‘approche participative de travail en groupe Cette démarche demande beaucoup de concentration du modérateur pour pouvoir enregistrer tout ce qui est dit et dans le même temps, gérer le débat. Il est recommandé dans ce cas de travailler avec un comodérateur qui pourra se charger de visualiser ou d’aider à visualiser. 4. Démarche séquentielle, Recueil successif Cette démarche est utilisée avec des groupes qui dominent déjà bien la démarche et qui pourront rapidement présenter leurs idées. Un désavantage est évidemment la perte d’anonymat des contributions. 5. Visualisation simultanée La question d’orientation fait l’objet d’un débat au cours duquel le modérateur enregistre les idées au fur et à mesure qu’elles sont émises et les affiche, tout de suite, durant la discussion. On utilise cette technique quand on veut permettre à un débat de se développer entre les différents participants de manière plus spontanée. La visualisation immédiate permet de limiter les répétitions et facilite le contrôle par les participants de ce qui est visualisé. III. L‘approche participative de travail en groupe 34 35 On pourra aussi demander à chacun des participants de visualiser leur contribution, le modérateur se chargeant de recueillir les cartes et de les afficher durant la discussion. 6. Utilisation de tableau de papier, de tableau noir ou blanc Dans ce cas, on n’utilise évidemment pas de carte, mais les contributions sont visualisées sur le tableau (de papier, tableau noir ou blanc, …). Les participants s’expriment verbalement et le modérateur enregistre sur le tableau, les idées sont écrites les unes après les autres. On ne peut pas les déplacer, mais on peut les regrouper soit en leur donnant un numéro: idées de type 1; idées de type 2, etc. soit en soulignant les idées analogues par une même couleur (idées rouges, bleues, …). Cette technique ne permet ni l’anonymat, ni la participation de tous (sauf si le modérateur interroge les participants les uns après les autres), ni d’éviter la domination par une personne ou un groupe de personnes. Cette technique permet que le débat soit enregistré et donc le rend plus efficace. Les Marchés d’informations Cette forme d’échange permet de traiter une grande quantité de données d’une façon relativement structurée et en fonction des intérêts individuels des participants, car lors de la ‘visite’ du marché chacun décide individuellement, combien de temps il voudra investir pour quels tableaux. 2 Des sous-groupes composés de 5-6 personnes sont formés, les résultats visualisés des travaux sont présentés et discutés en sous-groupe. Un temps pour modifier les travaux suite aux commentaires ou propositions des collègues du sous-groupe est donné. Cette étape permet l’analyse critique et intense des présentations et donne aux membres d’un même sous-groupe l’occasion de connaître en détail les travaux de ceux qui vont exposer ‘leur produit’ au même moment ‘sur le marché’. 3 Tous les participants se retrouvent en plénière où les travaux d’un sous-groupe sont rapidement présentés. On donnera un temps relativement court à chaque présentation – en fonction de la complexité du sujet entre 3 et 6 minutes à chacune, car à ce moment, il s’agit juste de donner au public une vue globale des ‘produits’ qui vont être exposés ‘au marché’ par la suite. C’est aussi l’occasion pour les futurs ‘acheteurs d’information’ de noter les questions spécifiques qu’ils voudraient poser aux auteurs des présentations. Des thématiques qui se prêtent pour un marché d’informations: présentations des projets des participants, expériences, problèmes et stratégies de solutions, plutôt en début d’un atelier de formation plans d’action Vers la fin d’un atelier Différentes variantes sont possibles: Marché à plusieurs étapes 1 Le modérateur donne une tâche (individuelle, par binôme, par mini-groupe) et laisse un temps adéquat pour préparer une présentation visualisée – selon sujet: 1-2 heures III. L‘approche participative de travail en groupe III. L‘approche participative de travail en groupe 36 37 4 Une fois présenté les tableaux du premier sousgroupe, on poussera de côté les chaises et on disposera les tableaux dans la salle comme les stands répartis aux quatre coins de la salle. Tous les membres du sous-groupe exposent donc en même temps pendant que les autres participants sont les acheteurs et se déplacent pour venir voir les différents tableaux. L’auteur (ou un représentant des auteurs) du/des tableaux restent à côté pour pouvoir faire des présentations détaillées du produit et pour répondre aux questions des ‘visiteurs’. La disposition des tableaux se fera en fonction de la salle, l’idéal étant qu’il y ait assez d’espace entre les différents stands pour ne pas se déranger mutuellement lors des discussions et pour permettre aux ‘acheteurs’ d’informations de se déplacer librement d’un stand à l’autre. Dépendant de l’intérêt des acheteurs et du temps disponible on accordera par tout de marché entre 30 et 60 minutes. existants dans les contextes spécifiques, succès lors de la solution de problèmes, expériences des participants concernant l’utilisation d’outils spécifiques, etc.) entre les résultats présentés. Une autre possibilité est d’identifier les nouvelles informations que les participants ont pu obtenir à l’aide du marché pour leur situation individuelle. Les synthèses du marché peuvent être faits par des recueils d’idées en plénière ou en mini-groupes, en débat visualisé en assemblée ou bien en travaux de groupe avec des questions d’orientation données par le modérateur. 6 Une fois tous les tours de marché finis, il est possible et souvent utile de clore cette étape, en faisant une sorte de synthèse du marché. Cette synthèse peut se référer à différents aspects: en fonction de l’étape de l’atelier et du contenu des présentations. On pourra identifier des convergences (par exemple : problèmes communs, situations adéquates dans les projets des participants) ou des variations (par exemple: différents types de conflits En situation de temps limité et si les tableaux de présentation peuvent être faits par au moins 2 personnes (binôme ou mini-groupe et en fonction du sujet on pourra se passer de la phase ‘présentation et analyse en sous-groupe’ et passer directement de la phase 1 (production des tableaux) à la phase 3 (présentation en plénière). Pour orienter les participants il est avantageux de leur présenter un schéma indiquant le déroulement détaillé du marché. Exemple du déroulement d’un marché d’expériences: Variantes raccourcies Si le temps ne permet pas l’organisation du marché avec toutes ses étapes) on pourra éventuellement abandonner la présentation en plénière par le réalisateur de son module, donc passer directement de l’étape 2 à l’étape 4, tout en acceptant le désavan5 Le premier tour fini (et après une pause) on tage que l’orientation sur le marché sera plus diffipassera à la prochaine présentation en plénière suivi cile pour les «visiteurs», n’ayant pas eu une vision d’un autre tour de marché et ainsi de suite au préalable. III. L‘approche participative de travail en groupe N . B. Pour éviter toute monotonie, il est mieux d’étaler les marchés sur 2 journées au cas où, dû au nombre élevé des présentations, plus de 3 tours de marché sont nécessaires. Selon le contexte, la thématique des présentations et la durée de l’évènement, on pourra aussi songer à organiser par exemple 1 tour de marché durant plusieurs soirées successives d’une formation. III. L‘approche participative de travail en groupe 38 39 III.3.3.2 Travail en petits groupes Dans un processus participatif, le travail en petits groupes est très important, dans la mesure où il permet la créativité et l’implication de chacun dans le travail avec une plus grande liberté de parole. Le travail en petits groupes facilite l’analyse d’un thème complexe. Après avoir fait ressortir les différents aspects en assemblée, chaque petit groupe va traiter un de ces aspects. La mise en commun ensuite des différentes contributions permettra à l’assemblée d’avoir une vision complète et approfondie du thème. Les Plans d’action Une des caractéristiques d’une formation basée sur l’approche participative est son orientation vers l’action. Le lien avec les situations concrètes et l’acquisition de nouvelles compétences pour mieux les maîtriser oriente le choix des thèmes, des outils pédagogiques et la démarche de tout atelier ‘participatif’. C’est pourquoi un transfert permanent avec le vécu des participants est assuré pendant les différentes phases des formations. Toutefois, pour renforcer cet aspect et pour préparer la mise en œuvre de changements concrets ‘après atelier’, il est utile et souvent indispensable que les participants préparent leur plan d’actions concret. III. L‘approche participative de travail en groupe On accorde un temps pour l’élaboration d’un tel plan individuel (ou en binôme ou petits groupes s’il s’agit de personnes qui travaillent ensemble, par exemple dans un même projet et qui réaliseront des activités en commun). Selon le cas, les termes de référence pour ce travail peuvent être des questions comme: Quelle action? Qui? Avec quels partenaires? Quand/jusqu’à quand? Préparatifs nécessaires? Si possible, on recherchera un maximum d’éléments concrets pour concrétiser ce ‘contrat avec soi-même’. Les plans peuvent être présentés et discutés en plénière ou, si le temps le permet, on pourra organiser un marché d’informations ce qui permettra une analyse plus approfondie des planifications et une production collective grâce aux propositions des collègues. Il permet aussi de mettre en évidence les différents points de vue concernant un thème; dans par exemple, une assemblée de paysans et d’agriculteurs, le thème de la gestion de l’espace sera analysé de manière bien différente par un mini groupe constitué d’agriculteurs et par un mini groupe d’éleveurs. Le travail en mini groupe permettra d’approfondir chaque point de vue et de le présenter à l’assemblée. Les petits groupes n’ont pas pour fonction de prendre des décisions, mais de préparer des propositions pour le groupe dans son ensemble. Ils vont ainsi par exemple; approfondir l’analyse d’un thème, élaborer une série de propositions de solutions à un problème donné, proposer un calendrier d’activités. Ces propositions seront ensuite présentées à l’assemblée, dans son ensemble, pour être discutées modifiées et validées. Comment organiser les différents groupes? Selon quels critères? Les critères de constitution des groupes sont déterminés afin de permettre la meilleure efficacité, la créativité. Les critères vont varier selon les situations, ils devront être préparés à l’avance et être présentés aux participants. On gardera une certaine flexibilité (mais attention aux pertes de temps et aux éventuelles manipulations par un petit groupe). Les critères peuvent être: Le libre choix: chaque participant choisit le sous thème qui l’intéresse, mais dans ce cas on peut aboutir à des groupes de tailles déséquilibrées, pour l’éviter deux possibilités s’offrent au modérateur: soit définir au préalable un nombre maximum de personnes dans chaque groupe, si un groupe arrive à son nombre limite, les autres participants devront s’inscrire dans d’autres groupes, soit de laisser se constituer les groupes et en cas de déséquilibre négocier avec l’assemblée une nouvelle répartition des participants. Cette deuxième solution présente l’inconvénient de prendre beaucoup plus de temps. Le travail en petits groupes a pour objectif de valoriser le temps disponible, d’améliorer la communication entre les participants, et donc la qualité des résultats du travail. Un autre intérêt du travail en groupe est d’amener les personnes à bouger, se déplacer, changer d’endroit ce qui réduit la fatigue et la monotonie du travail et accroît la disponibilité des participants. III. L‘approche participative de travail en groupe 40 41 Le choix aléatoire, chaque participant reçoit un numéro au hasard (1,2,3,4,5, …), tous les participants ayant reçu le même numéro X, forment le groupe X, cette méthode permet de créer des nouvelles relations entre les différents participants, de favoriser les échanges informels et la créativité des groupes. Cette méthode est particulièrement intéressante dans le cas ou les participants ne se connaissent pas. Le choix selon un critère prédéterminé; en fonction des compétences ou expériences professionnelles spécifiques des participants, leur origine géographique, leur situation familiale, l’appartenance à un groupe socioculturel, l’aspect genre etc. La constitution du groupe peut aussi être orientée en fonction des caractères des participants. Au cours d’un atelier, on peut regrouper des participants dominants ou particulièrement bavards pour laisser plus d’espaces aux autres. Groupes homogènes ou hétérogènes? Tout dépend du thème abordé et de ce que recherche l’équipe de modération. En général on peut dire: Le caractère d’homogénéité se définit évidemment enfonction du thème abordé. Groupes homogènes: pour permettre un travail approfondi sur un sujet d’intérêt commun aux membres du groupe pour permettre l’expression libre des ‘dominés’ en cas d’hiérarchie en plénière Groupes hétérogènes: pour faire ressortir une multitude d’avis pour rechercher un consensus Le nombre idéal de participants d’un petit groupe ne devrait pas dépasser 7, le nombre idéal est compris entre 4 et 6, dans un tel groupe tout le monde peut s’exprimer de manière informelle et décontractée; en dessous de 4, les ressources du groupe peuvent ne pas être suffisantes. III. L‘approche participative de travail en groupe Précautions à prendre pour le travail de groupe Prévoir une période de temps suffisante pour le travail de groupe, en général une heure et demie est une période minimum pour mener un travail d’analyse en petits groupes, dans certains cas les durées peuvent être bien supérieures, quand il s’agit de l’élaboration d’une proposition construite, l’expérience montre qu’il faut toujours un certain temps pour un travail en petit groupe surtout quand les membres de celui-ci ne se connaissent pas. Recommandations à faire aux groupes de travail Surtout au début d'un atelier ou lors du premier travail en commission pendant une réunion, il est indi- qué de donner des orientations aux groupes expliquant comment procéder réaliser un travail commun reflétant l'avis de tous. On pourra par exemple mettre à la disposition des groupes les conseils suivants sous forme écrite: 1 Préparer son lieu de travail et le matériel nécessaire. On essaiera: de s’asseoir en demi cercle et d’organiser le matériel pour la visualisation du travail du groupe, 2 Ecrire lisiblement le thème où la question d’orientation et vérifier que tous les membres du groupe ont bien compris, en expliquant la tâche du groupe 3 Afin que tous aient la même vision du processus qui va être mis en œuvre par le groupe, organi ser et distribuer les tâches: qui va être modérateur?, quelles sont les étapes qui vont être suivies? 4 Etablir un horaire de travail, en définissant un temps pour chacune des étapes prévues, et en Avant de décider d’organiser un travail de groupe, l’équipe de modération doit clarifier les objectifs et raisons du travail de groupe: Quel est l’avantage du travail en petits groupes par rapport à celui en assemblée plénière? Quels sont les thèmes que nous devons discuter? Quels sont les types de résultats que nous voulons atteindre dans ce travail de groupe? Comment va-t-on structurer la présentation des résultats en plénière (laisser tous les groupes présenter leur travail complet? se limiter à laisser présenter certains aspects clé? faire des présentation consécutives de tous les tableaux dans leur totalité? Laisser présenter par étapes de sous-questions? Produire un tableau de synthèse sur la base de tous les résultats). Faut il traiter le même thème pour tous les groupes ou bien des thèmes complémentaires? Combien de groupes va-t-on former? Quels sont les critères pour constituer les groupes? Les tâches assignées aux différents groupes sont elles claires et concrètes? Les questions d’orientation sont elles bien formulées? Quelles sont les éventuelles difficultés que les différents groupes peuvent rencontrer? Y a t-il suffisamment de matériel pour tous les groupes? Les lieux de travail des différents groupes sont-ils disponibles et adaptés pour le travail du groupe? (il est toujours préférable que chaque groupe ait son espace indépendant) vérifiant au cours du travail que le temps prévu est respecté 5 Avant de commencer la discussion, laisser un temps de réflexion individuelle pour chacun des membres, ce qui permet à chacun de construire sa propre vision, sans être dès le départ influen cé par l’un ou l’autre et ceci afin de préserver la diversité des idées et des opinions. 6 Après ce temps de réflexion, écrire ses idées sur des cartes permettant ainsi que les propositions de chacun soient enregistrées et prises en compte. 7 Lorsque toutes les idées, opinions et propositions individuelles ont été recueillies, lues et affichées, on procède alors à l’organisation et l’analyse de l’ensemble de ces contributions, en mettant en évidence les points communs, les contradictions et divergences et complétant le tableau avec les idées qui peuvent naître de cette discussion. Les contributions et de l’analyse, construire et représenter (“visualiser”) le résultat que le groupe veut présenter à la plénière 9 Vérifier que le résultat défini par le groupe correspond à la tâche que le groupe devait remplir, compléter si nécessaire. 10 Préparer la présentation du groupe, qui présente? comment? quels sont les points essentiels? Qui va visualiser les contributions de l’assemblée? Comment les autres membres du groupe vont ils aider leurs collègues? Il est préférable que la présentation ne soit pas faite toujours par les mêmes personnes, mais que les timides ou ceux qui ne sont pas habitués le fassent aussi. Chaque opportunité de présentati on, doit être considérer comme une possibilité d’apprentissage et doit donc être mise à profit par ceux qui en ont le plus besoin. 11 Ranger la salle où le groupe a travaillé et récupérer le matériel non utilisé. III. L‘approche participative de travail en groupe 42 43 III.3.3.3 Les exercices didactiques et les simulations Une des caractéristiques essentielles de l’approche participative de travail en groupe est de s’appuyer sur la réalité, sur le concret, mais aussi de mobiliser chez les participants, les savoir (connaissance) les savoir faire (compétences) et les savoir être (attitudes). Cette orientation pluridimensionnelle se reflète aussi dans le choix des outils et méthodes pédagogiques qui cherche à intégrer le niveau intellectuel ainsi que le niveau affectif et sensoriel dans un processus d’apprentissage. L’intégration de ces différents niveaux peut se faire à l’aide d’exercices didactiques. Normalement, l’utilisation de ces exercices se prête surtout aux contextes d’ateliers de formation, on pourra quand même également songer à s’en servir pendant des réunions, par exemple en cas de blocage ou de conflits dans une situation de prise de décision ou de planification. L’exercice didactique Un exercice didactique est un moyen pour générer – sur la base d’une expérience concrète ‘vécue’ – une réflexion sur les compétences et attitudes nécessaires à la résolution d’une situation problématique ou indispensables pour un certain style de travail, par exemple les capacités ou comportements liés au travail en équipe, à la gestion de situations conflictuelles etc. L’intérêt essentiel est de mobiliser la dimension, de faire ressentir une expérience et de ne pas se situer à un niveau théorique et intellectuel. Un exercice didactique ‘joué’ par tous les présents permet aussi de créer une expérience commune entre des personnes qui ne se connaissaient pas au départ. On considère ces exercices comme des “détours” pédagogiques permettant de réfléchir par analogie à une situation qui concerne les participants. Il est important que le modérateur pendant l’introduction de l’exercice n’explique pas au préalable pourquoi on fait cet exercice afin que les participants se III. L‘approche participative de travail en groupe plongent dans l’exercice pour le ‘vivre’ sans s’occuper de réflexions et analyses, dans un premier temps. Pour valoriser un exercice didactique Il est essentiel de disposer de temps pour l’exploitation. Celle ci se fait en trois temps: 1 Exprimer et clarifier ce que chacun a ressenti durant l’exercice Dans cette première étape, on se concentre donc à la dimension émotionnelle, aux sensations de chacun. Un processus de sensibilisation, de compréhension est d’autant plus pertinent que le niveau émotionnel est intégré. Le fait de ‘matérialiser’ cette dimension par la discussion et éventuellement par la visualisation renforce encore cet effet, valorisant les sentiments générés comme base pour un processus d’analyse. Cette première étape est aussi importante, car les participants en général peu habitués à travailler à ce niveau, peuvent être “débordés” par cette expérience, d’autre part certains peuvent avoir vécu cette expérience de manière négative, il leur est alors indispensable de s’en libérer. Le modérateur va donc recueillir les sentiments ressentis de chacun, il pourra procéder soit par un recueil d’idées individuelles, soit par un débat ouvert et visualiser au fur et à mesure. Une fois recueillie, les différents avis, le modérateur procède à une petite synthèse des émotions ressentis mis en jeu. 2 La deuxième étape consiste à décrire et analyser ce qui s’est passé pendant l’exercice, à détailler les différents événements et phases. Il s’agit donc de la reconstitution des faits et leur analyse dans le contexte de l’exercice. Pour cette étape, il peut être quelques fois plus pratique de procéder à un débat ouvert et visualisé au fur et à mesure. 3 La troisième étape est l’interprétation du jeu et son extrapolation à une situation vécue concernant le thème ou un aspect du thème de l’atelier. Il s’agit alors de faire l’analogie entre la situation de l’exercice et la situation réelle. L’exercice recrée certaines conditions analogues à celles de la réalité et amène le participant à réagir à ces conditions artificielles. Les résultats des deux étapes précédentes constituent la base de la réflexion et de l’analyse de la situation réelle. Ils doivent amener le participant à s’interroger sur son comportement habituel, ses émotions, des automatismes développés par lui même ou typiques pour un groupe en général ou certaines situations. Les modérateurs doivent veiller à rédiger des questions d’exploitation pertinentes pour réussir à profiter de ce type d’exercices et pour permettre aux participants de voir le lien logique entre ces exercices et le reste du processus. Quelques exemples de questions d’exploitation: 1 Qu’avez vous ressenti durant l’exercice? 2 Que s’est il passé durant l’exercice 3 Quels liens faites vous avec notre atelier, avec votre contexte de travail? On peut ensuite essayer d’approfondir certains enseignements en posant les questions suivantes: Quelles attitudes dois-je développer dans une situation d’interdépendance pour créer une relation de confiance? (cf. l’aveugle et le guide) Quelles sont les attitudes nécessaires pour réussir un travail en équipe? Quel est mon comportement – souvent inconscient - lors d’une tâche à réaliser collectivement, lors de prises de décisions? Est-ce que j’ai l’habitude de bloquer des processus collectifs par mon atti tude? Que faut-il modifier dans mon comportment pour éviter cela? (cf. construisons des carrés) Quelles attitudes bloquent l’évolution de nouvelles stratégies, la solution de situations conflictuelles, les processus de prise de décision? Comment faire pour surmonter ces difficultés? (cf. Le marchand de chevaux) Construisons des carrés Cet exercice met en évidence les difficultés de chaque individu à prendre un risque individuel pour ce qui lui semble être un objectif collectif. Si personne n’accepte de courir un risque le groupe restera bloqué. On pourra donc discuter grâce à cette expérience des attitudes nécessaires à l’évolution d’un processus de groupe quel qu’il soit. L’aveugle et le guide Cet exercice permet d’analyser les sentiments vécus dans une situation d’interdépendance, les moyens de communiquer avec une autre personne sans utiliser la parole mais avec des attitudes adaptées pour créer une relation de confiance. Cette expérience peut être utilisée, par exemple, pour analyser la relation qui existe entre le technicien et le producteur. Le marchand de chevaux Est un exercice qui peut être utiliser avec un groupe qui a des problèmes de communication dus à des situations de tension, de conflit, ou des blocages parce que les participants ne sont pas prêts à s’écouter ou à accepter des propositions des autres. III. L‘approche participative de travail en groupe 44 45 Traverser un fleuve Cet exercice mettra en évidence les différentes formes d’aide externe, problématisant des concepts paternalistes. Il pourra être utilisé pour introduire un débat sur les atouts de l’autopromotion ou pour clarifier les différents rôles d’organisations de développement. Il existe une multitude d’exercices didactiques. Leur choix adéquat pour la situation donnée et une exploitation mettant en évidence le lien avec la réalité concrète sont des conditions cruciales pour pleinement profiter de cet outil pédagogique. La simulation La simulation est une mise en situation des participants, où chacun reçoit un rôle caractérisé par un certain nombre de contraintes, d’atouts et d’objectifs individuels. Des contraintes collectives pèsent aussi sur le groupe, tous ces différents éléments ne sont évidemment pas choisis au hasard mais sont basés sur une connaissance fine de la réalité. Dans ce contexte on recrée un certain nombre d’événements qui amènent chacun à se positionner en fonction de ses contraintes, atouts et objectifs et en fonction de sa personnalité. III. L‘approche participative de travail en groupe Par exemple: on peut reconstituer la situation de producteurs (de miel, de céréales ou autres) avec des capacités de production différentes, des contraintes familiales et donc financières spécifiques; ainsi, tous les rôles sont différents mais tous vont être soumis à des lois du marché qui auront été présentées en début de simulation. Certains événements: invasion de criquets, chute des cours amènent les participants à réagir à un problème, individuellement et collectivement. L’interprétation de la simulation suit les mêmes trois étapes que les exercices didactiques, on pourra réaliser l’interprétation de la simulation soit après chaque événement important, pour discuter et analyser les choix qui ont été faits (par exemple comment l’organisation a réagi à la chute des prix, ou bien au détournement de l’argent de la caisse? …) L’autre possibilité est de ne débuter l’interprétation que quand la simulation est terminée et d’en faire donc une interprétation globale. Cette dernière solution a pour avantage de maintenir les participants dans le contexte et de mieux “s’imprégner” de leur rôle, mais présente l’inconvénient de perdre un certain nombre de données et de se limiter à une analyse globale. On choisira la première solution quand par exemple les participants ne changent fondamentalement pas d’identité (le paysan reste paysan, le technicien est toujours technicien). C’est par exemple le cas d’un atelier de formation à la gestion pour les membres d’une organisation paysanne. On privilégie dans ce cas là l’analyse des choix individuels et collectifs pour la résolution des problèmes. Par contre il peut être important pour des techniciens de “s’imprégner” du rôle de paysans, “de se mettre dans leur peau” et dans ce cas, on choisira la deuxième solution. III.3.4 Le choix de la démarche pédagogique adéquate pour les différentes étapes Evidemment, il n’y a pas de démarche à priori bonne ou mauvaise, son efficacité est liée aux pré requis du groupe présent, à l’importance du sujet pour la progression pédagogique et l’atteinte des objectifs, au temps disponible etc.. Pour maintenir un certain ‘tonus’ de la formation, mais aussi pour prendre en compte la diversité des modes d’apprentissage qui existent, on évitera la monotonie en variant les démarches et outils pédagogiques durant une formation. La démarche inductive Partir d’exemples concrets cités par les participants sur la base de leur vécu ou d’une expérience concrète faite collectivement dans l’atelier par exemple pendant un exercice didactique. Sur cette base on arrivera ensuite à la théorie à l’aide de questions d’orientation posées par le formateur. Ces questions d’orientation peuvent être posées pendant un débat en plénière ou bien elles peuvent être les termes de référence pour un travail en petits groupes, préparant une étape d’abstraction ultérieure. Toutefois, il existe des aménagements particulièrement adaptés aux spécificités des bénéficiaires de la formation continue: ceux qui créent les conditions pour une implication active des participants permettant une valorisation de leurs savoirs, expériences, des questions qu’ils se posent. Il est donc important que le formateur se pose un certain nombre de questions pour identifier la démarche adaptée à l’étape pédagogique qu’il est en train de préparer: Quel niveau d’acquisition est-ce que je recherche: savoir? compétence? comportement? La démarche déductive Est-ce que je peux me baser sur les savoirs, expériences des participants, quel pourcentage des Cette démarche – très répandue dans l’enseignement présents dispose de ce savoir, de ces expériences? classique – est basée sur la présentation d’un concept, Quand il s’agit de faire acquérir un concept: quel d’une théorie, d’un système de pensées etc. qui est est le niveau de sa complexité, quel degré d’abpar la suite alimentée par des exemples concrets. straction est nécessaire pour parvenir depuis des Pour qu’une telle démarche soit adaptée aux modaexemples concrets jusqu’à la théorie, au concept? lités d’une formation continue, on veillera à ce que Quelle est l’importance de ce sujet dans la prola présentation soit visualisée (sur cartes, tableau à gression pédagogique et par conséquent, combien papier, éventuellement sous forme de présentation de temps puis-je accorder à cette phase? diapositives power point), que pendant ou au moins Y a-t-il un risque que les résultats soient incomplets? à la fin de cette présentation, les participants aient est-ce que ça peut poser problème? Si oui, comment assez de temps et de possibilités pour poser des gérer ces résultats? questions et que les exemples qui alimentent l’apport théorique viennent des participants – assurant ainsi Le schéma de comparaison sur la page suivante peut la bonne compréhension et le lien avec leur vécu. donner quelques orientations pour le choix de la démarche adéquate. Les exercices didactiques et les simulations permettent de créer une expérience commune au groupe ce qui enrichira le contenu de l’atelier. Il s’agit aussi d’une expérience collective qui permet de créer des liens entre les participants. III. L‘approche participative de travail en groupe 46 47 Matrice de comparaison entre les deux démarches III.3.5 Suivi - évaluation Démarche déductive Démarche inductive On part d’un concept, d’une théorie pour en déduire des exemples On part d’exemples concrets pour identifier un concept, une théorie ‘partir de l’inconnu et l’illustrer avec les éléments connus des participants’ ‘partir du connu des participants vers l’inconnu’ utilité utilité Pour introduire des thèmes complexes Quand on veut et peut se baser sur les expériences pratiques des participants Quand il s’agit de techniques, concepts que les participants ne connaissent pas encore Quand le groupe possède le savoir nécessaire et il s’agit de se compléter mutuellement Plutôt pour faire acquérir un savoir Surtout pour faire acquérir des compétences et attitudes avantages avantages Souvent relativement rapide Les concepts présentés sont complets inconvénients Se limite souvent au niveau savoir Les participants sont souvent peu actifs III. L‘approche participative de travail en groupe Les participants partent de leur vécu Ils sont actifs Un apprentissage réciproque est favorisé (apprentissage dans l’échange avec les autres) Si bien préparé et certains pré requis existants: niveau d’acquisition plus élevé inconvénients Nécessite plus de temps pour préparer et réaliser Risque de résultats moins complets Le suivi évaluation Il s’agit de l’observation critique et systématique de l’évolution du processus afin de permettre au groupe de vérifier qu’il progresse vers les objectifs et les résultats fixés au départ. L’évaluation périodique (le suivi) est d’abord un outil de maîtrise de l’événement pour les participants, un instrument qui permet leur participation active dans le déroulement de l’atelier. Le suivi se fait naturellement en dehors du lieu de réunion. Mais les discussions informelles sur ce qui s’est passé ne sont ni enregistrées, ni organisées, et n’ont aucun impact sur l’évolution de la réunion. Le suivi est un outil qui permet de formaliser et d’organiser ces échanges de points de vue impressions ou d’opinions et de les valoriser en permettant leur prise en compte dans le déroulement de l’atelier. Le suivi/évaluation périodique permet de vérifier la réalisation du programme, permet d’identifier très tôt les problèmes, et d’adapter le plan de travail prévu aux circonstances. Le suivi – évaluation va s’appliquer à plusieurs éléments: Le contenu Il s’agit de vérifier que les résultats déjà obtenus correspondent aux objectifs que le groupe a fixés au départ. Quand il s’agit d’un processus en plusieurs étapes, on peut évaluer l’étape réalisée et sa cohérence avec l’objectif général. La méthode utilisée En quoi la méthode a-t-elle permis ou compliqué/ empêché d’atteindre les objectifs? Il s’agit donc d’analyser la pertinence de la méthode, des outils, utilisés pour atteindre l’objectif. On pourra par exemple analyser les différents outils ou aspects de la méthode, le rôle du modérateur, l’intérêt de la visualisation, des exercices didactiques, etc.. L’ambiance et les conditions de travail Bien que secondaires par rapport aux deux premiers points, elles sont importantes, car elles peuvent avoir une grande influence sur les résultats et la satisfac- tion des participants. En particulier, l’entente entre les différentes personnes présentes peut favoriser ou non l’échange d’expériences et d’opinions au sein du groupe. Les outils du suivi-évaluation L’outil de suivi évaluation sera adapté en fonction des conditions spécifiques de l’atelier: la durée du processus les objectifs visés les participants Pour des ateliers de courte durée, on ne fera pas de suivi périodique mais simplement une évaluation finale. Si l’atelier d’une journée s’inscrit dans un processus plus long (planification, formation-action, …) l’atelier devra être évalué en tant qu’étape s’intégrant à une démarche plus globale et donc en prenant aussi en compte la cohérence de l’étape avec les objectifs globaux. Pour des ateliers plus longs (à partir de 3-4 jours) on organisera un suivi évaluation, sur les trois éléments: contenu, méthode, ambiance et environnement On choisira la méthode en fonction des conditions par exemple: Suivi-évaluation quotidien; un petit groupe de personnes (comité de suivi) se charge de recueillir les avis du groupe sur les différents thèmes et les présenter le soir ou le matin suivant, (ce qui laisse plus de temps pour préparer). Le mode de présentation peut changer d’un jour à l’autre (cartes, dessins, saynètes, chansons, ...); les conclusions en sont visualisées, après débat. Suivi par thème ou par étape; Lorsque le processus est arrivé au terme d’une étape, un groupe, ou l’assemblée va évaluer les résultats atteints et leur cohérence avec l’objectif global. Les techniques de suivi sont multiples, et on pourra en trouver beaucoup dans la “littérature”. On pourra par exemple procéder par recueil d’idées, par questions III. L‘approche participative de travail en groupe 48 49 réponses, ou bien encore par l’utilisation des fiches questionnaires individuelles analysées, synthétisées et présentées par le groupe de suivi. lI est aussi possible d’utiliser l’outil SEPO adapté, où baromètre d’humeur pour mesurer la satisfaction par rapport à l’ambiance. Il est important que le suivi-évaluation ne se limite pas à des aspects quantitatifs 59.3% de satisfaits et 25.7% d’insatisfaits, mais plutôt débouche sur des propositions et des remarques constructives et utiles pour le groupe et l’équipe de modération. Le suivi évaluation est très important dans la logique de l’approche participative car il constitue un des éléments qui assure que le groupe de participants assume sa responsabilité dans la conduite du processus. Pour clarifier le rôle et le fonctionnement du suivi périodique, on pourra les définir ensemble avec les participants en plénière ou présenter un tableau visualisé comme par exemple le suivant: III.3.6 Créer un climat favorisant la participation Dans chaque réunion ou formation, l’ambiance qui règne au sein du groupe a une influence sur la pertinence du travail et les résultats atteints. Dans cette approche qui est basée sur la participation de tous. L’ambiance au sein du groupe est particulièrement importante car elle influe directement l’implication des présents, leur volonté à s’engager et à s’exposer par leurs contributions. L’ambiance peut donc favoriser ou, au contraire, freiner la coopération des participants qui est à la base d’un processus participatif. Dans ce contexte, il est indiqué de veiller à plusieurs aspects: elles constituent un obstacle entre les participants et les panneaux de visualisation. Or le libre accès aux tableaux et un espace suffisamment grand pour que les participants et le modérateur puissent se déplacer facilement est un élément important pour créer une ambiance de production active et créative. La disposition de la salle: Dans le cas idéal, les participants seront placés en demi cercle, plutôt qu’en rangs de manière scolaire. Il est important que les participants puissent tous se voir. On imaginera facilement la différence entre une discussion, un échange d’avis, pendant lequel je peux regarder mes collègues de face et une disposition où je vois une partie des présents de dos, les autres pas du tout, sauf en me retournant. Une position en demi-cercle ou en forme de U-ouvert du côté où se trouvent les tableaux – est à privilégier pour une bonne visibilité des tableaux ou autres supports pour les cartes ou textes visualisés, car si la salle est assez grande, avec cette disposition il n’y a pas de voisin de devant qui va cacher la vue. En plus, on s’entend beaucoup mieux quelqu’un dit qui est de face. Un tel arrangement des chaises en demi-cercle localise le centre d’intérêt et d’activité: ce n’est pas un enseignant devant et en face d’un groupe mais c’est le groupe dans son ensemble qui est le centre d’intérêt, l’instance de production! Au cas où la salle ou le nombre élevé des présents ne permettent pas un demi-cercle, on devrait favoriser des dispositions qui garantissent une plus grande visibilité des présents que les simples rangées scolaires. dans tous les cas, on cherchera une disposition qui évite de focaliser l’attention uniquement sur le modérateur ou formateur. On n’évitera si possible les tables car III. L‘approche participative de travail en groupe III. L‘approche participative de travail en groupe 50 51 Eléments et étapes pédagogiques: Le début d’un atelier, d’une rencontre est un moment stratégique qui peut influencer positivement ou négativement la suite. Il est donc indiqué à choisir une façon adéquate pour que participants et modérateur ou équipe d’atelier puissent faire connaissance dès le début. L’utilisation de méthodes interactives peut aider à créer une ambiance détendue et prépare l’application ultérieure d’autres méthodes interactives et participatives. Une variante souvent utilisée est, par exemple, la présentation mutuelle en binômes, si le temps le permet accompagné par des informations visualisées sur des cartes et affichées au fur et à mesure de la présentation. Cette démarche permet de découvrir le collègue, qu’on interviewera tout d’abord avant de le présenter ensuite à l’assemblée, et elle allège le stress que certaines personnes peuvent ressentir s’ils n’ont pas l’habitude de parler devant un groupe, car il est plus rassurant d’être ‘devant’ à deux. Une forme de présentation rapide est la présentation par plusieurs personnes (3 –5) qui produisent ensemble un poster de présentation, se limitant à un certain nombre d’informations clé, indiqués par le modérateur. Cette méthode, en plus de son avantage d’être rapide peut être intéressante s’il est important de créer une cohésion particulièrement forte au sein d’un groupe ou de présenter des groupes avec des points de convergence. Il existe toute une gamme de formes et variantes de présentation, le choix de la méthode adéquate dépend des spécificités de l’événement, du groupe cible, du contexte culturel et du temps disponible, l’objectif principal étant de permettre aux présents de faire connaissance et de créer une ambiance positive et productive. Les objectifs et le programme de l’atelier, ci-inclus l’horaire de travail, doivent être présentés dès le début, les participants se sentiront d’autant plus à l’aise qu’ils sont informés du cheminement futur de l’atelier. Cette présentation – éventuellement suivi III. L‘approche participative de travail en groupe d’une discussion en plénière - permet de vérifier que les objectifs sont clairs et adoptés, et donne l’occasion d’éventuelles modifications/compléments à l’initiative des participants. Ceci crée une transparence du processus, une certaine confiance dans la démarche et entraîne un engagement plus grand. Durant l’atelier, introduire des exercices, des jeux d’éveil pour amener les participants à bouger et à se détendre. Pour les ateliers de longue durée (plusieurs journées ou semaines), on peut créer un comité ‘social’, chargé de veiller à la bonne ambiance au sein du groupe. Ce comité pourra éventuellement être responsable des jeux d’éveil, il pourra observer l’atmosphère entre les participants également pendant le temps ‘hors salle’, et organiser des activités qui ont une influence positive sur la cohésion du groupe. III.4. La chronologie d’un atelier de travail en groupe III.4.1 La préparation de l’atelier de travail en groupe 1. Analyse de la demande et de la situation en général 3. Elaboration de la démarche, des différentes étapes pour atteindre les objectifs La phase de préparation est dans cette démarche, essentielle. Lorsqu’il s’agit d’une première expérience avec le groupe considéré, un certain nombre de précautions préalables sont à prendre: Un élément important, lorsqu’on intervient comme modérateur auprès d’un groupe, est d’analyser la demande. C’est à dire: Qui fait la demande? Pourquoi? (quelles personnes ou quelles institutions), quels sont les intérêts qu’il/elle défend? Qui sont les participants? Quelle est leur implication dans la demande? L’enchaînement des différentes étapes est un des points difficiles et importants. Chaque étape est clairement liée aux précédentes, et son résultat doit correspondre à une progression vers l’objectif visé. (Dans certains cas, les participants peuvent s’interroger sur une étape et son lien avec l’objectif; c’est le cas quelquefois au début des exercices didactiques qui constituent des détours pédagogiques, des métaphores pour mettre en évidence un phénomène, ou faire ressentir, vivre une expérience individuelle ou collective. Les liens avec le sujet n’apparaissent en général qu’après analyse de l’exercice.) Il faut aussi s’assurer que les conditions sont réunies pour pouvoir mettre en œuvre une démarche participative, c’est à dire que les futures décisions éventuellement prises par le groupe ont une chance d’aboutir, par exemple que l’environnement administratif local, politique, n’est pas complètement bloqué; que le groupe est demandeur, et que les conflits éventuels qui pourraient apparaître peuvent être résolus (La mise à jour de conflits est positif, si cela débouche sur leur dénouement et non sur leur aggravation). 4. Définir les outils pédagogiques, les méthodes, pour chacune de ces étapes en fonction de leurs objectifs spécifiques, les interventions des personnes ressources et leurs caractéristiques. 2. Analyse de la situation spécifique à l’atelier Rythme de travail Travailler durant des périodes d’une heure et demie à deux heures est suffisant. Des petites pauses permettent non seulement de reprendre de l’énergie mais aussi d’échanger de façon informelle avec les autres membres du groupe. Pour avoir un meilleur effet de détente et pour marquer une interruption du travail, il est préférable que les pauses ne soient pas prises dans la salle de travail mais ailleurs. L’atelier doit toujours être basé sur les nécessités des participants et sur la réalité locale, pour cela la connaissance de la situation actuelle (les atouts/les contraintes des participants à tous les niveaux, vis à vis du thème traité), mais aussi de l’histoire collective du groupe, est essentielle pour l’équipe de modération. Une vision claire et concrète des objectifs et des résultats que veulent atteindre les participants est aussi indispensable. III. L‘approche participative de travail en groupe 52 53 III.4.2 La planification de la réalisation Pendant cette phase de la préparation l’équipe de modération organisera les différents aspects pratiques de l’atelier: locaux matériels nécessaires personnes ressources extérieures financement (alimentation, déplacement, logement, …) nombre de participants III.4.3 Réalisation de l’atelier obtenir pour chacune des étapes. Cette phase de clarification et de concrétisation du processus (objectifs et structure) peut se faire sous forme de mini atelier, en préalable, avec les participants. Il est nécessaire que l’équipe de modération ait ensuite un peu de temps pour se préparer. Durant cette phase on définira aussi les voies et moyens de suivi et d’évaluation de l’atelier. Le suivi et l’évaluation est double; d’une part le suivi évaluation des participants et d’autre part, celui de l’équipe de modération Durant l’atelier, l’équipe de modération doit aussi mettre en œuvre, un suivi-évaluation interne, en général, quotidien. L’objectif de ce suivi évaluation est pour l’équipe de modération de contrôler l’avancement du programme, d’évaluer la cohérence de la démarche mise en œuvre avec les objectifs, la pertinence des techniques utilisées et les prestations de ses différents membres. Tout ceci afin d’adapter, d’ajuster le scénario initial en fonction des résultats de l’évaluation. Les participants mènent aussi leur suivi-évaluation du processus pendant l’atelier, la formation (cf. outils de la démarche). Dans la mesure du possible, les éléments du document de l’atelier sont distribués aux participants au fur et à mesure de leur production. Ce qui permet de disposer de ce qui a été discuté ou décidé les jours précédents. Préparation finale de l’atelier (juste avant l’atelier) Quand les points précédents ont été résolus et que l’atelier est programmé, que les participants sont prévenus et ont confirmé leur participation; alors l’équipe de modération entre dans le détail du contenu de l’atelier Le programme de l’atelier En fonction du temps disponible et des objectifs, on définira le temps affecté à chaque étape et le contenu qu’on voudra développer dans ces conditions. Le programme comprend une structure globale, mais aussi les résultats intermédiaires que l’on veut Le scénario de l’atelier Le scénario de l’atelier constitue la programmation fine et détaillée de celui-ci, il est élaboré par l’équipe de modération et pour elle. Cet instrument permet d’éviter l’improvisation (et les problèmes qui y sont liés) dans la conduite de l’atelier. L’équipe de modération doit savoir à chaque moment où elle est et où elle va! Le scénario contient le déroulement détaillé de chaque journée, les différentes phases, les responsabilités de chacun dans le déroulement, les outils et méthodes utilisées. Pour préparer le scénario d’une réunion, séance, journée, le modérateur peut s’appuyer sur les questions suivantes: quand? quoi? pourquoi? comment? préparer? par qui? durée contenu résultats visés objectifs prévus démarche techniques questions matériel spécifique? a r r a n g ement de la salle modération? personne ressource? C’est pendant l’élaboration du scénario que sont rédigées et testées les questions d’orientation. III.4.4 Après l’atelier Le document final de l’atelier est élaboré et distribué aux participants, dans les délais les plus brefs possibles. Ce document final est d’abord une reproduction de la visualisation des panneaux produits durant l’atelier. La reproduction peut être faite de différentes manières: la “photo-documentation” La documentation est constituée de photos numériques des panneaux, ces photos sont insérées dans un document informatique avec des commentaires. cette technique est aujourd’hui celle qui est la plus utilisée dans le cadre des ateliers de formation panneaux. Elle présente un coût de fonctionnement faible et elle est pratique après apprentissage. Les panneaux sont reproduits par dactylographie On récupère les cartes dans l’ordre ou elles ont été placées sur le panneau, et on les dactylographie à la machine ou au traitement de texte. On peut essayer de reconstituer la disposition des cartes de manière identique à celle du panneau. Le temps de traitement est assez long surtout si la production quotidienne de panneaux est importante. Ce type de reproduction ne coûte pas cher, mais on se limite à l’écrit on ne peut évidemment pas reproduire les dessins. Pour toutes les méthodes, les panneaux reproduits peuvent être accompagnés de commentaires courts situant le panneau dans la démarche. Dans tout les cas, il est important que la documentation soit produite au cours de l’atelier et qu’on n’attende pas la fin du processus pour commencer la documentation finale. La fonction du document final tel qu’il est décrit, ci-dessus, en tant que rapport d’atelier est un aide mémoire, il ne peut pas être un outil à diffuser auprès de personnes n’ayant pas participé à l’atelier. Une bonne planification est indispensable pour permettre la progression vers les objectifs. Cependant les modérateurs doivent maintenir une certaine flexibilité face aux besoins qui peuvent surgir en ‘cours de route’ et rester assez souples pour pourvoir adapter leur planification aux nécessités de la situation. La planification détaillée – ci-inclus les scénarios – est considérée comme une orientation, un fil conducteur qui n’empêche pas des modifications en cas de besoin. Au contraire, une bonne préparation permet d’identifier des adaptations possibles sans perdre de vue les objectifs fixés. III. L‘approche participative de travail en groupe III. L‘approche participative de travail en groupe 54 55 Visualisation du cycle d’une formation basée sur les principes de l’approche participative: III.4.5 Le cycle d’une formation* basée sur les principes de l’approche participative 1. Les besoins en formation Point clé de chaque formation sont les besoins existants dans le contexte dans lequel on veut intervenir. Pour le groupe cible des mesures de la formation continue, ces besoins se situent moins sur le niveau d’un savoir technique mais plus souvent sur le niveau des compétences, des capacités d’agir, ou bien au niveau des attitudes, des comportements nécessaires pour gérer d’une façon adéquate des situations professionnelles concrètes. Dans la phase de l’identification des besoins en formation on recherchera donc – en coopération avec les partenaires impliqués – à connaître l’environnement (politique, légal, socioculturel, institutionnel) dans lequel agissent les futurs participants ainsi que les caractéristiques, les défis et difficultés de leurs réalités professionnelles. Les besoins peuvent être identifiés par différents moyens – enquêtes sur le terrain, études, échanges avec les partenaires sur place, ateliers de concertation/d’identification. Selon le cas, il sera nécessaire d’analyser en détail les différents acteurs impliqués: les bailleurs de fonds les organisations partenaires avec lesquelles ont peut ou doit coopérer les stratégies et règles de fonctionnement de l’organisation pour laquelle on organise éventuellement cette formation les participants Il est souvent indiqué de compléter ces analyses par des questionnaires spécifiques qu’on envoie aux participants avant la formation, par exemple pour connaître leurs types de problèmes rencontrés ou les expériences spécifiques dont ils disposent. Cette démarche aide les formateurs à planifier une formation ‘sur mesure’ prenant en compte les réalités professionnelles des futurs participants 2. La conception (le «design») de la formation Sur la base des données collectées et analysées dans la phase de l’identification des besoins en formation, on développera les objectifs globaux et spécifiques de la formation on choisira les contenus et thèmes qui permettent d’atteindre les objectifs ainsi que les méthodes et outils adéquats pour finalement faire une planification détaillée des journées et unités de formation sous forme de scénarios détaillés Dans la planification des activités et de la démarche d’une formation on prendra aussi en considération les phases typiques de la vie d’un groupe, sachant qu’il y a des moments clé de dynamique d’un groupes qui influencent sa capacité et volonté à coopérer: * Nous distinguons atelier (d’information, de concertation, de prise de décision) qui dure entre quelques heures et 3, 4 jours et formation où il s’agit de faire acquérir des savoirs, compétences et attitudes et qui durent plusieurs journées ou semaines. III. L‘approche participative de travail en groupe III. L‘approche participative de travail en groupe 56 57 Les phases de vie d’un groupe 1. formation Le groupe se forme; les individus font connaissance et se familiarisent entre eux 2. agitation les membres du groupe se positionnent possibilité de conflits les règles sont testées 3. acceptation la cohésion du groupe augmente les membres du groupe s’acceptent dans leur diversité les règles sont consolidées ou adaptées 4. production la phase de la productivité d’un groupe une vision commune des tâches et objectifs se crée répartition des rôles au sein du groupe cussion. Dans le cas idéal, on les gardera affichés dans la salle pendant toute la formation, servant ainsi de fil conducteur orientant les présents tout le long de la formation. Lors de la mise en œuvre, on prendra aussi soin des aspects de dynamique du groupe, particulièrement importants dans une formation basée sur la coopération et l’apprentissage mutuel des participants. forme de contribution active, mais il faudra aussi se méfier de vouloir satisfaire chaque souhait avancé et analyser s’il s’agit vraiment de l’avis de la majorité du groupe ou pas seulement d’une idée individuelle ou minoritaire. Si un groupe note que ses propositions constructives sont prises en considération par les modérateurs, il sera motivé pour s’impliquer dans le processus de formation. 4. L’évaluation Résumé: Chaque groupe vit ces phases plus ou moins explicitement Le formateur doit en être conscient pour pouvoir réagir et par exemple prévoir au début des éléments qui facilitent la cohésion du groupe accorder assez de temps pour la phase 1 et ne pas tout de suite commencer avec le contenu, surtout pas avec un contenu complexe pas poser de questions ‘stressantes’ au début d’une formation être conscient qu’au début d’une formation certaines discussions – en plénière ou groupe de travail – durent plus longtemps que prévu car en dehors des éléments thématiques, il y a les aspects de ‘positionnement’ des membres du groupe qui jouent un rôle (phase 2) se rendre compte que certaines discussions autour de règles ne sont pas forcément une remise en question mais peuvent être un indicateur pour une implication plus forte dans une logique de formation (phase 3) Lors de formations très courtes, phases 2 et 3 peuvent être très courtes ou insignifiantes Comme cela a déjà été dit dans le contexte de la préparation de réunions, une préparation détaillée doit toujours rester flexible pour pouvoir s’adapter aux besoins concrets des participants ou à une situation spécifique surgissant au cours d’un événement de formation. III. L‘approche participative de travail en groupe 3. La mise en œuvre La présentation du contexte de la formation, des participants et de l’équipe est la première occasion de ‘préparer le terrain’ d’un atelier. On veillera donc à créer dès le début une atmosphère détendue, mettant les acteurs à l’aise. (Variantes pour la présentation voir sous III.2.6 étapes et éléments pédagogiques). Une étape primordiale au début est l’identification des attentes des participants suivie de la présentation et la clarification des objectifs de la formation et du programme par lequel l’équipe pédagogique voudra arriver à la réalisation de ces objectifs. La confrontation des attentes avec les objectifs et le programme permet de souligner le lien entre les besoins des participants et la formation en tant que réponse à ses besoins. Elle permet aussi d’identifier des modifications éventuellement indiquées (toutefois sans remettre en question le concept pédagogique et le programme tel qu’élaboré par les formateurs), d’orienter les individus par rapport aux attentes des autres membres du groupe et de créer une transparence du processus dès le début – condition nécessaire pour une implication active dans le processus participatif. L’identification des attentes pourra se faire par une collecte d’idées individuelle et visualisée – ce procédé permettant la libre expression de chaque participant, objectifs et programme devraient être présentés sous forme écrite (visualisés sur tableau ou tableau à papier) pour faciliter la compréhension et la dis- L’évaluation finale d’un atelier de formation peut se faire sous forme de questionnaires anonymes, sous Dans l’approche participative, il n’y a pas uniqueforme de tableaux avec des grilles dans lesquelles les ment une évaluation finale de l’atelier mais aussi participants peuvent mettre des croix ou des pastilles une évaluation périodique par les participants comme autocollants pour marquer leur estimation – éventuoutil renforçant l’implication des présents. Ce suivi ellement combinés avec des collectes d’idées par rappermanent peut se faire de différentes manières, il port à des questions ouvertes (points les plus forts de dépendra du contexte d’une formation, de sa durée, la formation, propositions de modification etc.). de la structuration du programme et de la créativité Les résultats d’une évaluation finale peuvent être des participants. Des suivis à la fin d’un module (en utiles pour préparer une prochaine formation du cas de programmes modulaires) sont possibles ainsi même type. Vu formation comme un processus que des suivis journaliers, en début de la journée de itératif, ils peuvent aussi aider à identifier de nouformation le matin ou le soir, juste après les séances. veaux besoins en formation pour un autre événement de perfectionnement avec le même groupe ou Le suivi peut être présenté sous forme avec un autre public. de tableaux visualisés par une équipe de suivi Dans la même perspective et aussi avec l’objectif de reportant les résultats de recherches faites auprès se perfectionner continuellement, l’équipe de fordes autres participants, mateurs organisera également des séances de suivi d’une scène de théâtre, récapitulant les résultats interne tout le long de l’atelier et une évaluation d’une enquête réalisée au préalable, finale d’équipe qui permettra de tirer des enseignede transparents visualisant les résultats de ments de la formation. questionnaires remplis par le groupe, de collecte d’idées en plénière etc. 5. L’opérationnalisation des acquis Chaque groupe trouvera le rythme et la forme qui lui conviennent. Pour que le suivi périodique joue vraiment son rôle d’outil participatif il est important que les formateurs expliquent bien sa finalité et ses règles de fonctionnement. Le suivi en tant qu’instrument méthodologique doit aboutir à des critiques constructives et à des propositions concrètes. Les formateurs, de leur côté, ne devraient pas se sentir attaqués par des commentaires critiques mais chercher à les intégrer dans la mesure du possible dans la suite de la formation ou, au cas où ça n’a pas de sens, expliquer les raisons. Le suivi est une Dans le cadre d’une formation participative - contrairement à d’autres types de formation le liens des acquis avec la réalité commence déjà pendant l’atelier – par l’intégration permanente du vécu des participants (par exemple: travail sur leurs cas concrets, exercices les ‘mettant en situation’) et souvent par la production d’un plan d’action précisant les actions concrètes que chaque participant se propose de réaliser dans un délai déterminé, à la fin de la formation. Ces plans d’action préparent l’opérationnalisation des acquis et sont un premier pas de leur mise en œuvre ‘sur le terrain’. III. L‘approche participative de travail en groupe 58 IV. Situation de participation: deux exemples au Bénin et en France 59 proposer des proposer des solutions sous forme d’action dont la mise en œuvre interpelle toute la communauté. Application de l’approche participative dans une organisation de base au Bénin (Gantoli Geoffroy) 1. Contexte 2. Déroulement La méthode participative désigne un ensemble de techniques dont l’application facilite le partage de l’information et suscite la libération de la parole au sein du groupe et favorise la prise en compte de l’opinion consensuelle. Pour les organisations d’appui à l’autopromotion, l’un des objectifs majeurs est d’amener les groupes cibles à adopter la méthode participative pour la gestion de leurs groupements. Prévu pour 9 heures, le démarrage des travaux de l’atelier n’a pu être effectif qu’à partir de dix heures et même un peu plus tard. Les groupes d’acteurs représentés étaient: les femmes, une dizaine environ, en majorité des femmes âgées d’environ la quarantaine) les éleveurs, une quinzaine environ appartenant à l’ethnie Peul, minoritaire) les agriculteurs une vingtaine environ appartenant à l’ethnie Bariba, majoritaire) le groupe des intervenants extérieurs (infirmiers, vulgarisateurs, enseignants, représentants d’ONG, etc. …) C’est ainsi que le comité villageois de développement (cvd) de Maressararou qui est une organisation de base regroupant différents groupes socio professionnels, a acquis de précieuses expériences dans le domaine de l’utilisation des outils participatifs, grâce à l’appui technique d’un projet bénino-allemand conjointement piloté par la GTZ et le Carder . En effet, les membres de ce comité sont parvenus à un niveau d’autogestion tel qu’ils organisent avec très peu de soutien extérieur, des ateliers de négociation et de prises de décisions sur la gestion des ressources relevant du patrimoine villageois. Le cas décrit ici se rapporte à une journée de planification locale à laquelle plusieurs groupes d’acteurs au niveau du terroir ont pris part. IV. Situation de participation: deux exemples au Bénin et en France La modération était assurée par le secrétaire du comité et l’organisateur principal qui sont les mieux alphabétisés parmi les membres du bureau. Après un bref bilan des activités réalisées au cours de la campagne écoulée, bilan exposé en plénière par le président aidé du secrétaire, les participants se sont mis en trois sous groupes homogènes (femmes, éleveurs, agriculteurs). Chaque sous groupe a été instruits par les modérateurs de réfléchir sur les difficultés liées à ses activités professionnelles et de Le groupe des intervenants était observateur et pouvait être consulté au besoin par les différents sous groupes ainsi constitués. Au niveau de chaque sous groupe, les discussions devaient être synthétisées par un rapporteur élu et fut amené à faire le compte rendu visualisé à la plénière. Après 3 heures de temps, les participants revinrent en plénière après une pause déjeuner individuel s’appuyant sur la démarche GRAAP à laquelle le public est habitué; la mise en commun a commencé par les femmes et se termina par les agriculteurs. Les exposés étaient illustrés par des dessins réalisés par les paysans eux même sur du papier épais marron, (“papier Kraft”) et sur des cartons, à l’aide de crayons et de stylos feutres fournis par le “ projet ”. Parfois avec des objets ramassés dans l’entourage immédiat tels que des cailloux branchettes, fleurs ou fruits sauvages et même des chaussures ou des ustensiles divers pour symboliser telle situation indésirable ou telle situation souhaitée. En fin de journée cinq actions prioritaires ont été sélectionnées par consensus pour être réalisées au cours de la campagne. Il s’agit de: l’équipement de la salle d’alphabétisation des éleveurs Peuls en mobilier; la pose de pièges à glossines dans la zone de protection végétale de la retenue d’eau; le réalisation des travaux d’entretien de la retenue d’eau servant pour l’abreuvement du bétail; la réfection d’une piste au niveau des agglomérations ou résident les agriculteurs; l’organisation et le financement des cours d’alphabétisation au profit des femmes volontaires. déroulées ensuite sans passion et au besoin les classifications matricielles ou simples étaient utilisées pour la pondération des actions. Le vote était le dernier recours. Le principe de base est de retenir au moins une action en faveur de chaque groupe socioprofessionnel. Les principaux critères de sélection utilisés étaient: “nous voulons” (l’activité est nécessaire) “nous pouvons” (les ressources pour la réalisation de l’activité sont disponibles ou peuvent être mobilisées) nous sommes autorisés à le faire (le comité dispose des prérogatives juridiques et administratives qui lui permettent d’agir sans entamer l’équilibre socio-politique et administratif dans lequel il s’inscrit). Il convient de signaler que les villageois avaient été initiés à l’utilisation des outils de classification lors des séances de diagnostic participatif précédemment réalisés. Au cours des journées suivantes (l’atelier durant trois jours) les participants ont réussi à élaborer le budget des actions et préciser les différentes responsabilités. A ces actions se sont ajoutées quelques tâches de gestion telles que les réunions de suivi et l’organisation du prochain atelier de bilan et de planification. Les débats pour la sélection des actions se sont IV. Situation de participation: deux exemples au Bénin et en France 60 61 les leaders du comité mettent déjà leurs savoirs faire au service d’autres organisations voisines qu’ils appuient dans l’organisation et la modération des ateliers de planification; 3.2 Points faibles 3. Remarques et commentaires Une évaluation de la fonctionnalité du comité a été réalisée quelques mois plus tard à l’initiative du projet, il se dégage les observations suivantes: Points forts les populations sont de mieux en mieux motivées pour le développement local parce qu’elles sont plus impliquées dans le choix des actions à mettre en œuvre; les capacités de négociation sont améliorées grâce à l’existence d’une plate forme commune d’actions de développement à partir de laquelle les dirigeants recherchent des partenaires; l’analphabétisme a pu être partiellement contourné par l’utilisation de symboles et de dessins dans la communication; la participation des groupes socialement “faibles” (femmes et éleveurs) au processus décisionnels a augmenté de manière remarquable; les investissements communautaires sont mieux appréciés par les populations bénéficiaires; la gestion financière a connu une transparence relative qui rend les dirigeants moins suspects et plus crédibles aux yeux des autres membres; IV. Situation de participation: deux exemples au Bénin et en France l’utilisation des dessins et symboles nécessite un savoir faire qui n’est pas toujours maîtrisé au niveau de chaque groupe de travail, ça prend parfois trop de temps; la bonne volonté et l’expérience des modérateurs locaux sont nécessaires pour l’utilisation optimale des outils de la méthode participative; les ateliers ne sont pas budgétises et les travaux ne peuvent pas se poursuivre en continu; les interruptions fréquentes et parfois intempestives pour aller boire manger fumer occasionnent une instabilité numérique et même qualitative des sous groupes de travail; les femmes ont des obligations de ménage qui bloque trop souvent leur disponibilité pour une durée longue surtout pendant les heures de préparation des repas; les réflexions pour l’amélioration/adaptation des outils de visualisation ne préoccupent pas outre mesure et par conséquent ces outils sont par fois d’utilisation difficile pour certains participants. En résumé, on pourra affirmer que les progrès enregistrés au niveau de cette organisation de base ne les dispensent pas des efforts d’amélioration qui doivent être soutenus d’ailleurs par les organisations d’appui. Cela est un gage pour éloigner l’autopromotion de l’irréalisme auquel on est tenté parfois de la comparer. (Geoffroy Y. Gantoli; formateur, responsable du volet appui à l’autopromotion paysanne CARDER Atacora/Bénin) (Carder: centre d’action régional pour le développement rural) IV.2 Cas concret: Elaboration de la charte du pays dignois Dans le cadre de la création du «pays dignois»: une structure réunissant 45 communes de la région de Digne dans les Alpes de Haute Provence; les élus locaux initiateurs du projet ont pris conscience de la faible implication des 350 élus concernés, pour remédier à cette situation, une démarche participative a été envisagée. Nous avons mis en œuvre une démarche de réflexion visant la planification du programme de développement porté par le futur «Pays». C’est après avoir pris conscience du manque d’implication de la plupart des élus locaux que les initiateurs du projet de «Pays» ont décidé de mettre en œuvre une démarche participative. En effet la participation est une condition nécessaire à une implication dans un projet. 1. Démarche mise en œuvre 1.1. Justification 1.2. Principes de la démarche Pour s’impliquer dans un projet collectif, il ne suffit pas d’être informé du projet, il faut pouvoir y jouer un rôle, ceci entraîne donc que chacun puisse s’exprimer, et que les différents avis soient pris en compte. Pour que chacun puisse s’exprimer, l’expérience montre qu’il ne suffit pas d’être présent, mais que des «mécanismes» doivent permettre à chacun de faire connaître son opinion. La participation à un projet nécessite: la transparence dans les objectifs et la démarche des règles de fonctionnement claires et connues de tous les responsabilités clairement réparties (entre élus, acteurs socio-économiques, animateurs, techniciens, …) la possibilité pour les participants d’orienter la démarche La constitution du pays dignois s’inscrit dans le cadre défini par la loi d’orientation pour l’aménagement du territoire (LOADT du 25/06/99), dont l’axe principal est la mise en oeuvre d’un développement durable au niveau local. Le développement durable est la mise en convergence du développement économique, écologique, social, s’appuyant sur la participation et la concertation des différents acteurs au niveau local, la mise en oeuvre de partenariats au travers de projets, fruits de démarches participatives de planification. Ainsi selon la loi, le pays doit être porté par l’ensemble des élus concernés et par les différents acteurs économiques et sociaux du territoire. Pour que cela soit possible, il est indispensable que l’ensemble de ces acteurs soient impliqués, chacun d’eux suivant son rôle et ses fonctions, dans l’élaboration de la charte de développement du pays. Cette charte deviendra alors le contrat cadre de développement des acteurs politiques et socioéconomiques au niveau local. IV. Situation de participation: deux exemples au Bénin et en France 62 63 1.3 Les étapes de la démarche proposée 3. Compte rendu des 3 ateliers d’elaboration de la charte du pays dignois pour le canton de Barrême Réunions cantonales de réflexion sur le projet de pays dignois, (3 réunions par cantons): objectif: les élus s’impliquent dans la définition du rôle du pays, en particulier, au niveau de leur canton. activités: 3 réunions d’élus par cantons: Première réunion. Diagnostic de la situation L’élaboration s’appuie sur le diagnostic externe réalisé par les techniciens, la réunion débute par la présentation de ce diagnostic externe et sa discussion. Sur cette base seront définis des thèmes de réflexions pour le canton et pour le pays, ces thèmes seront approfondis lors des deux réunions suivantes. Identification des forces et faiblesses du canton. Deuxième réunion, construction d’une vision du futur Elaboration de la vision du futur du canton, autour de la question: dans dix ans comment devrait être le canton? Cette phase était une étape de réflexion et d’élaboration de la charte de développement du pays dignois; elle devait être suivie d’une phase de planification des actions, de définition des conditions de suivi (indicateurs et responsabilités), des critères et conditions d’évaluation de la charte. Troisième réunion, Définition d’une stratégie de développement pour le canton, orientée par la vision du futur et le diagnostic de la situation. La démarche dans cette troisième phase s’organise autour des questions suivantes: Comment lever les contraintes que nous avons identifiées, et valoriser nos atouts pour atteindre ou pour se rapprocher de notre vision du futur du canton? 2. Résultats attendus de la démarche mise en œuvre avec les élus des communes du pays Créer une dynamique de travail en commun par un échange organisé entre les élus d’un même canton. Elaborer une proposition de charte de développement par canton et proposer une synthèse des six propositions cantonales. 3.1 Premier atelier d’élaboration de la charte du pays dignois sur le canton de Barrême Le premier atelier à eu lieu à la mairie de Barrême, en présence de 12 élus des communes de Barrême, Clumanc, Senez et Tartonne, avec la participation de Marilyne Féraud de la mairie de Digne les Bains, de Jean Pierre Pesce responsable de conseil de développement pour l’association du futur pays dignois, et Jean Markidès et Thierry Gillet Liste des élu(e)s présent(e)s. 3.1.1 Déroulement de l’atelier Introduction Un atelier est un lieu de production, il n’est pas uniquement une opportunité d’échange de point de vue, les participants se fixent un objectif d’élaborer un résultat concret. Dans le cas de cet atelier l’objectif de départ est d’élaborer le diagnostic de la situation du canton. Cet atelier s’inscrit dans une série de trois ateliers dont le but est de définir les propositions du canton pour la charte de pays. En effet pour que la charte de pays soit suivie d’effet et d’une mobilisation des élus, il est indispensable que ces propositions soient le fruit d’une réflexion collective et organisée des élus. Pour cela la démarche proposée s’appuie sur la participation active des élus locaux à toutes les phases de la démarche. Les principes de base utilisés sont les suivants: des rôles différents assumés par les personnes présentes: Les élus sont responsables du «contenu» Un facilitateur propose la démarche à suivre et organise le contenu sur orientation des participants Des personnes ressources (les techniciens) apportent des informations. les débats sont visualisés (écrits et affichés) au IV. Situation de participation: deux exemples au Bénin et en France fur et à mesure de l’atelier, ce qui doit permettre l’expression de tous et la transparence sur le résultat obtenu. Présentation des participants et recueil de leurs attentes Les participants se sont présentés mutuellement deux par deux, après interviews et ont exprimé leurs attentes vis à vis de l’atelier. Les attentes des participants recueillis sont de trois types: Etre informé sur le pays (clarification de la notion de pays, connaître le cadre juridique du pays, mieux connaître l’ensemble du pays dignois, savoir ce que le pays peut apporter …) S’unir pour un projet de développement (Créer une force d’unification, projet commun, travail intercommunal, s’unir et lutter contre la désertification rurale (exode), participation large et diversifiée …) Définir la charte (développer un projet commun à tous, comment construire la charte et le rôle du canton, …) Clarification de la notion de pays Afin que soient prises en compte les attentes des participants, le programme de l’atelier a été modifié et la première partie a été utilisé pour définir la notion de pays, le cadre juridique et ce que le pays pouvait apporter aux cantons et aux communes qui en sont membres en résumé (cf. annexes): Le pays est issu de la loi d’aménagement du territoire de 1995 modifiée en 1999 (LOADT 1999). Le pays est une zone géographique, économique, culturelle, cohérente. Le pays peut prendre deux formes juridiques différentes: un syndicat mixte, ou un groupement d’intérêt public ... IV. Situation de participation: deux exemples au Bénin et en France 64 65 Elaboration du diagnostic L’élaboration du diagnostic a été divisée en deux parties Une première partie présentée par la technicienne correspondant à cinq thèmes: La population, le territoire, les services, les activités économiques, les flux internes et externes, la deuxième partie consiste en un travail de groupe des élus pour approfondir des différents aspects présentés par la technicienne. Les activités économiques L’économie est dominée par l’agriculture qui selon les statistiques est dynamique. Les logements sont à 47 % des résidences principales, et à 39 % des résidences secondaires, 14 % des logements sont vacants. Mille lits commerciaux représentent la capacité d’accueil touristique du canton. La population du canton représente 4% de la population du pays sur 20 % du territoire. Elle a légèrement augmenté ces dernières années entre 1975 et 2000 l’augmentation a été plus forte sur la commune de Chaudon Norante qui semble profité d’un effet de péri urbanisation, le solde naturel est négatif alors que le solde migratoire est positif ce qui indique que l’augmentation de la population est due à l’arrivée de nouveaux habitants, qui sont ils? Agriculture et forêts Différentes activités agricoles: apiculture à Clumanc, maraîchage à Clumanc et Tartonne, les chiffres agricoles seraient surestimés, le terme d’exploitation est inadapté, il y aurait beaucoup de pluri-actifs, les exploitations sont petites et sans salariés, l’agriculture menacée le foncier saturé. Patrimoine forestier sous exploité Le Territoire est étendu, c’est la deuxième zone de montagne du pays (après Seyne) c’est une zone enclavée, même si Barrême est le lieu de croisement de deux nationales, c’est une zone de passage, le canton est traversé par la voie de chemin de fer du train des pignes. Les trois vallées du canton débouchent sur Barrême, qui est ouvert sur Digne par les clues de Chabrières. Les communications sont surtout difficiles l’hiver. L’habitat est dispersé ce qui complique les aménagements. Le patrimoine vernaculaire est important. Ces caractéristiques naturelles et un aménagement en infrastructures faible expliqueraient la faible densité de population. Les services Il existe sur le canton un certain nombre de services mais la plupart d’entre eux sont menacés (écoles, et lignes de bus). Quatre écoles dont une menacée à court terme, 1 médecin et deux infirmières, 1 banque et une assurance, des commerces de proximité, des commerces ambulants. IV. Situation de participation: deux exemples au Bénin et en France Les commentaires et compléments issus des travaux de groupes To u r i s m e Manque d’organisation du tourisme, hébergement souvent vétuste Artisanat Manque d’entreprises artisanales Logement Manque de logements locatifs Manque de disponibilité foncière Carence de logements Propositions diverses Valorisation du patrimoine naturel et culturel Activités liées à la nature peu valorisées Découvrir de nouvelles activités économiques Fermeture culturelle Remarques sur le diagnostic Compléter le recensement des entreprises non agricoles Compléter les données sociales Analyse de genre (hommes/femmes) Atouts et contraintes du canton en matière de développement Ce thème a été abordé en groupe de trois ou quatre, orienté par la question suivante: Sur la base du diagnostic présenté et des résultats des discussions qui ont suivi quels sont selon vous les atouts et les contraintes du canton? Les atouts L’air pur, le climat, l’environnement, la vie à la campagne, le calme, la préservation de l’environnement Le patrimoine géologique et naturel, et l’existence de la réserve géologique La situation géographique, carrefour des routes nationales, le canton est à 4h30 de Paris, le train des pignes Proximité de Digne qui représente un bassin d’emplois Proximité du Verdon et des stations de ski L’enclavement: le canton est un milieu relativement clos qui pourrait amener les touristes à rester Les Contraintes Faiblesses démographique, déprise rurale Le manque de disponibilité foncière L’isolement, le manque de transport collectifs Potentiel fiscal faible et des infrastructures à réaliser Agriculture contraignante Immobilisme des mentalités Conclusion Le temps de la réunion étant écoulé, il est proposé de débuter le deuxième atelier par les compléments à apporter au diagnostic, chacun s’engageant à reprendre les nombreuses données des différents diagnostics déjà réalisés dans le canton, pour que le groupe cantonal d’élus puisse ensuite débuter l’étape prospective, d’élaboration de projets dans les meilleures conditions. Commentaires du facilitateur Certains aspects du diagnostic peuvent paraître contradictoires dans le diagnostic ainsi la densité de population est faible, ainsi que le nombre d’exploitation mais le foncier est saturé. 14 % des logements sont vacants mais il y pénurie de logements locatifs. Le canton est enclavé mais c’est un lieu de passage. on peut ainsi se poser la question: Les atouts existent, qu’elles sont les contraintes sur lesquelles on peut agir? 3.2 Deuxième atelier d’élaboration de la charte du pays dignois sur le canton de Barrême L’atelier à eu lieu à la mairie de Barrême, en présence de 11 élus des communes de Barrême, Clumanc, Tartonne. 3.2.1 Déroulement de l’atelier Introduction Etant donné la présence de nouveaux élus à ce deuxième atelier, il a été procédé à la présentation des participants. Rappel des résultats du premier atelier Clarification de la notion de pays Rappel des atouts et contraintes Construire une perspective du futur, une vision Question d’orientation: Sur la base des résultats du premier atelier et votre connaissance de la région, quelle est votre vision du canton d’ici à 10 ans Après avoir en petits groupes de quatre élaborées les différentes visions, les résultats des petits groupes sont discutés et une synthèse est élaborée: Les emplois sont en hausse, nos enfants restent et gagnent leur vie au pays De nouveaux commerces sont créés Installation de petite entreprise, par exemple de nouvelle technologie en liaison avec l’IUT de Digne IV. Situation de participation: deux exemples au Bénin et en France 66 67 Un musée géologique et un plan d’eau sont créé, ainsi qu’un musée des ammonites en lien avec des scientifiques, l’écomusée de la lavande est installé dans le canton, la cathédrale de Senez est le siège d’un son et lumière chaque année le nombre d’agriculteurs a peu diminué, l’agriculture s’est diversifiée, évolution vers une agriculture biologique, un label de qualité existe pour les produits le miel, l’agneau … Le secteur est mieux desservi par les transports Il existe un centre de loisirs ou on peut pratiquer l’équitation, la randonnée pédestre le tennis, le tourisme est en hausse, grâce à l’amélioration des routes et constructions de gîtes, le tourisme de santé a permis de créer quelques emplois les structures d’accueil ont augmenté ainsi que les services et les commerces Augmentation sensible de la population, la population a augmenté et le nombre de logements vacants est tombé en dessous des 10% du parc de logements Les services publics assurent leurs fonctions sur tout le canton. Conclusion L’atelier a pris fin à 20 h45 un peu avant le début du conseil municipal de Barrême. Le troisième atelier aura pour fonction de définir, sur la base du diagnostic, les voies, les programmes, les actions nécessaires pour que le canton se rapproche peu à peu de cette vision du futur. 3.3 Troisième atelier d’élaboration de la charte du pays Le troisième atelier à eu lieu à la mairie de Barrême, en présence de 10 élus des communes de Barrême, Clumanc, Tartonne, Jean Markidès et Thierry Gillet. 3.3.1 Déroulement du troisième atelier Première étape Rappel des résultats du deuxième atelier Présentation de la «vision du futur» Le canton en 2010, Les différents changements: Création d’emplois: emplois en hausse, nos enfants sont restés au pays et gagnent leur vie Services marchands: de nouveaux commerces, le secteur est mieux desservi Tourisme: un tourisme de découverte s’est développé, les accompagnateurs de moyenne montagne sont plus nombreux, le tourisme de santé a permis de créer des emplois, les structures d’accueil augmentent (hôtellerie, restauration, accueil rural) centre de loisirs est créé dans le canton. Nouvelles activités économiques: Installation de petites entreprises(NTIC, tourisme, …) une entreprise de haute technologie en relation avec l’IUT de Digne s‘est installée dans le canton, Les services Toutes les écoles ont vu leur effectif augmenté Agriculture Le nombre d’agriculteurs a peu diminué, évolution de l’agriculture vers le «bio», les agriculteurs peuvent enfin valoriser directement leurs produits. Un label de qualité pour les produits, miel, agneau, etc. Patrimoine culturel Un musée des ammonites avec accueil de géologues et paléontologues, musée géologique, plan d’eau, la cathédrale de Senez fait un son et lumière, un écomusée de la lavande avec des produits touristiques liés au «rain des pignes» IV. Situation de participation: deux exemples au Bénin et en France Logements Les logements vacants ont diminués Ces différents changements ont permis une augmentation sensible de la population. Deuxième étape Les participants analysent les différents groupes de changements et définissent pour chacun d’eux un objectif, des justificatifs et les indicateurs de réussite de l’objectif. Les services marchands Objectif: Développement du nombre et de l’éventail des commerces (y compris les commerces ambulants) sur les communes du canton. indicateurs: En terme de services pour la population et d’attractivité du canton par rapport à l’extérieur, diversité de l’offre de services corrélatives à un accroissement de la demande locale. Patrimoine culturel Objectif: L’ensemble du patrimoine naturel vernaculaire est réhabilité et mis en valeur (patrimoine architectural, sentiers, …), Justificatif: Il s’agit de l’un des principaux atouts en phase avec le développement durable. Indicateur: activités et emplois induits Création d’emplois Objectif: augmentation du nombre d’actifs Justificatifs: renouvellement des générations, accroissement démographique. Indicateurs: Développement des services publics et marchands (écoles , postes, commerces, exploitations agricoles, …) Logements Objectif: valorisation du foncier bâti, nouvelles constructions pour un accueil d’une population croissante. Justificatif: on ne peut pas espérer une augmentation de la population sans avoir les moyens de la loger Indicateurs: Maintien des services publics, augmentation de la fréquentation des écoles, augmentation du nombre d’électeurs dans les communes, diminution du nombre de logements vacants. Nouvelles activités économiques Objectif: Diversifier l’activité par la création de nombreuses entreprises, Justificatifs: la création d’emploi n’est possible que si de nouvelles activités sont créées ou développées Les entreprises existantes ayant un développement potentiel limité Indicateurs: augmentation des inscriptions au registre du commerce, augmentation des recettes fiscales des communes. Agriculture Objectif: Maintien des exploitations, diversité des exploitations, diversification des productions Justificatifs: Bonne gestion de l’espace et de son entretien, activité économique importante du canton, maintien d’un espace vivant. Indicateurs: plus de produits sur les marchés, nouvelle génération d’agriculteurs Tourisme/hébergement Objectif: Augmentation hôtellerie et camping, augmentation du nombre de touristes et de leur durée de séjour Justificatif: retombées sur l’économie locale Indicateur: augmentation et étalement des durées de séjour Services Objectif: Maintien et développement des services présents (poste gendarmerie, perception, et autres, …) justificatifs: besoins de développement de la population Indicateurs: une école par commune, réseau routier amélioré, maintien de la poste, CP, gendarmerie, … IV. Situation de participation: deux exemples au Bénin et en France 68 69 Troisième étape Les participants définissent les actions que le pays devrait mettre en œuvre pour que le canton atteigne ces objectifs Quatre groupes ont élaboré différentes propositions: G1: Habitat et foncier Faire l’inventaire des logements vacants Mesures incitatives pour la réhabilitation Assurer impérativement le maintien des services publics existants Intervenir auprès de la SAFER pour préserver les exploitations G2: Développer l’emploi au niveau local Créer des liaisons entre les formations et le patrimoine du canton Encourager l’embauche pour les petites entreprises en allégeant leurs charges Favoriser la commercialisation et la transformation de toute la production agricole Augmenter auprès des touristes la publicité sur les aspects attractifs du canton G3 Promotions de manifestations financement privilégiés aux communes et aides aux particuliers Opérations structurantes (musée gîte d’étapes,…) Aide stratégique pour opérations structurantes moteur (ex: le train des pignes) G4 Promotion globale du territoire, Eco tourisme agriculture Assurer cohérence et complémentarité dans les projets et les actions Porter des opérations que les communes seules ne peuvent pas mettre en place réhabilitation de l’habitat services culturels soutien techniques aux communes Intercommunalité au niveau du canton IV. Situation de participation: deux exemples au Bénin et en France G5 Label pays dignois pour les productions agricoles Création d’un organisme chargé de la commercialisation Promotion et utilisation des programmes d’aides existantes, région état, département, sur la valorisation du foncier bâti Aide à la création d’entreprises, installation et fiscalité, … L’ambiance de travail bonne ambiance les liens doivent se maintenir sympathique et studieuse participative détendue et sérieuse bonne calme et sereine très positivante bonne donne des arguments pour poursuivre un travail en commun détendue Pour conclure, les élus des différentes communes ont évalués les résultats atteints, la méthode utilisée et l’ambiance de travail de cette série de trois ateliers cantonaux. Commentaires A la fin de l’évaluation, plusieurs remarques ont été faite par les élus présents: le résultat du travail n’est pas la charte mais la proposition des élus du canton de Barrême pour le travail inter-cantonal d’élaboration de la future charte Le travail au niveau cantonal devrait se poursuivre. Il a été décidé de prendre contact avec les autres communes du canton pour tenter de les associer à la démarche d’élaboration de la charte, (Mr J M Gibelin s’en chargera) Les résultats atteints La réflexion doit se poursuivre tout n’a sûrement pas été vu intéressant concordance de vue sur le développement avenir des communes des idées intéressantes et constructives rapprochement entre les communes bonne concordance de notre vision cantonale des pistes intéressantes, des préoccupations et objectifs bien partagés problème de l’absence de certaines communes meilleure vision du problème, sommes nous arrivés à la charte? assez réalistes La méthode de travail Petite perte de temps au départ pour tout clarifier ensemble Détaillée et constructive Sans elle à mon avis point de démarche collective bonne dynamique permet à tous de s’exprimer logique méthode productive au niveau des idées, ne rêve t on pas trop? scolaire mais efficace, fait ressortir l’intérêt du travail à plusieurs IV. Situation de participation: deux exemples au Bénin et en France 70 71 Synthèse des propositions de la charte de développement du pays dignois issues de la démarche dans les six cantons Le pays développe et valorise ses ressources: Essentiellement en maintenant et surtout en valorisant les richesses du pays qui sont: 1. Emploi-formation l’environnement: la faune, la flore, les minéraux mais aussi le patrimoine bâti Les cantons dans leur ensemble ont retenu le thème l’agriculture en développant la pluriactivité et la de l’emploi et de son développement comme un point valorisation des produits locaux (vente directe, important su lequel le pays pouvait agir. marques labels, etc. …) le tourisme 3. Tourisme adapté et maîtrisé Objectifs Développement du tourisme ver: géologie, aérologie, santé (thermalisme), culturel. Augmentation hôtellerie et camping, Augmenter le nombre de touristes et leur durée de séjour, Indicateurs Actions nombre de touristes augmentation maîtrisée de qualité: eau, air Nombre de circuits, à thèmes Présence dans les guides (Français et étrangers) nombre de gîtes, de lits. augmentation et étalement des durées de séjour Formation à l’accueil adaptée, aide à la formation à l’hébergement, dans les équipements. Informations et formations à la pluriactivité, signalétique Développer l’information Communication Internet, points information Maison de pays relation avec CDT et office de tourisme maillage intercommunal d’activités de nature. Réhabilitation du bâti existant (conseils, amélioration, aides incitatives) Mise en valeur et exploitation des sites remarquables par les chemi n s de randonnée Emploi de qualité adapté au pays Objectifs Indicateurs Actions du pays 1. Développement de l’emploi lié aux ressources du pays (environnement + qualité de vie + services, tourisme+ agriculture, etc. …) Le taux de chômage maintien des emplois nouveaux salariés et habitants augmentation des recettes fiscales des communes. Diversifier l’activité par la création de nombreuses entreprises augmentation du nombre d’actifs Aides aux entreprises existantes et accueil Création de services aux entreprises Développement de la pluriactivité Pépinières d’entreprises, Opérations structurantes (musée gîte d’étapes, …) 2. Formation initiale et continue orientée vers les domaines : environnement, agriculture, thermalisme, accueil et gîtes, géologie, activités culturelles Maintien et accroissement du nombre d’étudiants dans le pays, rajeunissement de la population du pays, bassin de recrutement élargi bourses, promotion enseignement supérieur actions concertées pays/chambres consulaires Créer des liaisons entre les formations et le patrimoine du canton 2. Une agriculture diversifiée, dynamique, écologique Objectifs Indicateurs Actions du pays Maintenir et développer l’agriculture et l’emploi agricole (économie) Des jeunes s’installent nouvelle génération d’agriculteurs Adhésion des agriculteurs terres exploitées et entretenues diversités des produits sur les marchés Charte de qualité Aides et incitations aux agriculteurs Reconnaissance de la pluriactivité Aides pour la mise aux normes Promotion et valorisation: Maison de pays Label pays dignois pour les productions agricoles Maintenir l’agriculture pour les paysages et l’occupation de l’espace (environnement) Garder et développer, créer, transformer et vendre des produits de qualité. Synthèse des propositions de la charte de développement du pays dignois issues de la démarche dans les six cantons 4. Environnement préservé et développement maîtrisé de l’urbanisme Conserver un environnement écologique existant compatible avec le développement local (démographie, tourisme, économie, …) Préservation du milieu naturel Valoriser le patrimoine naturel pour le protéger normes écologiques suivi écologique maîtrise de l’urbanisme fréquentation touristique maintien au pays des jeunes Politique d’information et de formations permettre une évolution contrôlé de la population supervision des projets par les communes développement des capacités d’accueil touristiques création de structures de maintien des jeunes création d’un bureau d’urbanisme du pays Démarche globale du pays: S C OT et PLU Soutien du pays à la restauration du bâti ancien Quid des déchets agricoles? Respect du capital nature, développer une meilleure connaissance de nos richesses naturelles (brochure) Synthèse des propositions de la charte de développement du pays dignois issues de la démarche dans les six cantons 72 73 5. Culture et enseignement Le pays développe se relations avec l’extérieur Politique culturelle du pays 6. Infrastructures, désenclavement, transport Objectifs Indicateurs Actions du pays Objectifs Indicateurs Actions du pays Etablissement d’une politique culturelle par un subventionnement des activités culturelles variées et de qualité Rencontre des gens, brassage, vie communautaire ouverture d’esprit Spectacles, animations décentralisées ou itinérantes, création d’une programmation au niveau du pays Axe nord sud prioritaire Aménagement et amélioration du réseau national et départemental Gain de temps Amélioration de la sécurité, facilité de déplacement et de contact voie rapide de communication routière, Bruxelles –Paris- Lyon Grenoble- Nice passant impérativement par le pays Mise en sécurité et aménagement du réseau national existant impératif au travers du pays et nette amélioration du réseau départemental Rail pour les relations avec l’extérieur? Création de «comités de ligne» Communication: presse radio, du pays. Réseau de communications Mise en valeur des arts et traditions populaires Mise en valeur du patrimoine architectural L’ensemble du patrimoine naturel vernaculaire est réhabilité et mis en valeur (patrimoine architectural, sentiers, …) moins de ruine plus de visiteurs, tourisme rural Chantiers de réinsertion chantier de jeunes visites guidées écomusées sentiers de découvertes Diversifier les moyens de transport au sein du pays Transport de personnes et de marchandises et infrastructures améliorées Meilleure couverture des liaisons radio et téléphone Un enseignement supérieur adapté à la vocation de pays Formation initiale et continue thèmes agriculture de qualité, agro-alimentaire, tourisme, thermalisme, géologie. Aides aux familles (solidarité) d’étudiants, hors pays Création d’emplois accroissement du nombre d’étudiants rajeunissement du pays (vie bassin recrutement élargi) Formation sur le site avec les communes concertée avec les consulaires, création d’entreprises pépinières d’entreprises, bourses promotion enseignement sup. au pays dignois relèvement du seuil d’accès Synthèse des propositions de la charte de développement du pays dignois issues de la démarche dans les six cantons 7. Une image du pays construite et reconnue Identité interne et reconnaissance externe Sentiment d’appartenance Connaissance du pays et afflux de touristes Concertation, large pour définir l’image, recherches études Brochures/Ntic Politiques culturelles et touristiques Synthèse des propositions de la charte de développement du pays dignois issues de la démarche dans les six cantons 74 75 Le pays renforce les solidarités 9. Intercommunalité 8. Le pays dignois solidaire et efficace Pour certains cantons, la démarche de pays peut être aussi l’opportunité de développer une intercommunalité au niveau du canton qui en serait le complément; La communauté de communes regroupant tout ou partie des communes du canton représenterait la réponse aux questions que ne peut résoudre le pays (cas de: Mezel, Barrême, La javie). Objectifs Indicateurs Actions du pays Créer des liens de solidarité Un bon maillage du territoire une meilleure qualité de la vie Soutien à la vie associative et offres de services adaptés aux besoins (santé/enseignement/culture, etc. …) à adapter aux différents publics Renforcer la vie associative Accès de tous les publics à la vie associative accès à la citoyenneté Augmentation du nombre d’ass o c i a t i o n s, du nombre d’adhérents et du nombre d’animateurs Création d’équipements sportifs et culturels intercommunaux, seraient l’idéal. Création d’emplois et soutien aux bénévoles qui sont en voie de disparition. Services à la population Les services marchands Développement du nombre et de l’éventail des commerces (y compris les commerces ambulants) sur les communes du canton. (canton désertifié) Des services publics de qualité maintenus Ecoles maintenir les groupes scolaires existants (effectifs constants ou en légère augmentation) Poste et perception maintien du service à l’usager au niveau local Lieu de regroupement de représentations des administrations (Anpe, …) Equipement (centre d’exploitation maintenu) gendarmerie aussi Création de services sociaux et de santé Accueillir les personnes âgées du canton/assister à domicile les personnes âgées. Maintien des personnes âgées ou dépendantes dans leur milieu habituel Logements Objectif: valorisation du foncier bâti, nouvelles constructions pour un accueil d’une population croissante. Justificatif: on ne peut pas espérer une augmentation 10. Augmentation équilibrée de la population Dans certaines communes, la désertification est une contrainte majeure au développement. Une réflexion globale sur la répartition de la population dans le pays apparaît indispensable pour valoriser et renforcer les complémentarités intercommunales. Ainsi l’augmentation équilibrée de la population est un objectif pour les communes des cantons de Barrême, La Javie, Mezel. Augmentation de la population de toutes tranches d’âge de population active sur place de chaque village (répartition équilibrée dans la vallée) 11. Qualité de la vie sauvegardée de la population sans avoir les moyens de la loger Indicateurs: Maintien des services publics, augmentation de la fréquentation des écoles, augmentation du nombre d’électeurs dans les communes, diminution du nombre de logements vacants. Synthèse des propositions de la charte de développement du pays dignois issues de la démarche dans les six cantons Pas d’industrie ou d’activités polluantes Sérénité et sécurité maintenues (taux d’incivilité) Sauvegarde du patrimoine naturel (mitage du paysage) Synthèse des propositions de la charte de développement du pays dignois issues de la démarche dans les six cantons 76 Sites Web et articles sélectionnés Les auteurs Publications et articles sur éducation des adultes et développement: Ute Eberhardt: pédagogue travaillant depuis une vingtaine d’années dans la formation des adultes et depuis 1986 comme consultante «freelance» pour InWEnt. Elle a réalisé de nombreuses formations et des activités d’appui conseil pour des organisations de la coopération allemande (InWEnt, GTZ, Miséreor, Agro-Action allemande, EIRENE) mais aussi pour des organisations internationales (FAO, BAD, FIDA, WorldVision, INADES-Formation, Handicap International) ou des ONG locales (par exemple KARKARA au Niger, ECAS en République Dominicaine). Ses thèmes prioritaires sont les approches participatives et le renforcement de processus locaux, les approches genre, la gestion des conflits. Elle était aussi chargée de la conception est du montage d’un projet de formation de médiateurs scolaires. www.deza.admin.ch www.fao.org/publishing [email protected] www.iiz-dvv.de www.unesco.org/éducation www.unitar.org/ccp Publications sur éducation des adultes en général: www.barbier-rd.nom.fr/A.P.DUFA96PDF www.up.univ-mrs.fr www.silapedagogie.com/adultes.htm alex.espace-competences.org perso.wanadoo.fr/eric.auziol/biblio.htm Quelques documents imprimés Annie Roncerel, ‘Vue d’ensemble sur les approches participatives’, UNITAR: Ouagadougou 2003 Birgit Kerstan, ‘Approches participatives selon le genre dans la Coopération Technique’. 1996, Eschborn/Allemangne publication GTZ UNICEF: VIPP – Visualisation in Participatory Programmes, UNICEF: Dhaka, 1993 Jules N. Pretty, Irene Guijt, John Thompson, Ian Scoones, Participatory Learning and Action, IIED: London 1995 Marie Rose Mercoiret, Marie Jo Demante, Thierry Gillet, Yannick Lassica,Jacques Mercoiret, Développement rural participatif, durabilité et environnement Organisation des Nations Unies pour l’Amintation et Agriculture, 1994, p 12 et 13 Yves Gorgeu, Marie-Conseils, Catherine Jenkins, ‘La charte de territoire, une démarche pour un projet de développement durable’, Fédération des Parcs Naturels Régionaux de France, La Documentation Française 1997 Thierry Gillet: Ingénieur agronome, spécialisé dans les démarches participatives et la «facilitation» a réalisé ces dix dernières années de nombreuses formations dans le domaine des démarches participatives, du développement local et de la décentralisation au Maroc et en Afrique de l’ouest. Il a par ailleurs conduit des démarches participatives dans le cadre de projet locaux de collectivités locales ou de projets internationaux de développement par exemple: en France (élaboration de la charte de développement du pays dignois) au Maroc. Avant de se spécialiser dans la formation, il a travaillé pendant une quinzaine d’années dans le développem e n t rural en France, au Brésil et en Afrique de l’ouest. 77 78 Textes et concept Ute Eberhardt Thierry Gillet Textes exemple concret Bénin Geoffroy Gantoli Textes exemple concret France Thierry Gillet Jean Markidès Photos Jean Markidès Thierry Gillet Ute Eberhardt Eloi Prosper Nombré InWEnt Capacity Building International Germany InWEnt – Internationale Weiterbildung und Entwicklung gGmbH (Renforcement des capacités et développement international) SARL d’utilité publique pour le perfectionnement et le développement international - est synonyme de développement du personnel et organisationnel dans la coopération internationale. Les offres de la société s’adressent aux experts, aux cadres et aux décideurs du monde industriel, de la vie politique, de l’administration et de la société civile. InWEnt travaille à parts égales avec des partenaires dans les pays de développement, dans les pays de transformation et dans les pays industriels; Ses actions atteignent chaque année environ 55 000 personnes. Les programmes et mesures d’InWEnt visent à promouvoir les compétences de changement à trois niveaux différents: au niveau individuel - renforcer les compétences d’action ; au niveau des entreprises, des organisations et des administrations – en augmenter l’efficacité ; au niveau politique - améliorer les capacités d’action et de décision. Les instruments méthodologiques sont de conception modulaire et ils sont adaptés aux exigences respectives selon la solution préconisée. À côté d’un face – à – InWEnt – Internationale Weiterbildung und Entwicklung gGmbH Département 5 Environnement, Ressources naturelles et Alimentation Division Développement rural, alimentation et protection des consommateurs Wielinger Strasse 52 D-82340 Feldafing, Allemagne Lutz Sackniess chef de projet Telefon: +49(0)81 57- 938 -105 Telefax: +49(0)81 57- 938 -777 E-mail: [email protected] face, tel qu’on le crée pour des situations de formation, d’échange et de dialogue, les réseaux mis en place dans le cadre de l’enseignement électronique ont considérablement gagné en importance. Les partenaires d’InWEnt sont implantés à parts égales dans les pays en développement, dans les pays en transformation et dans les pays industriels. Le gouvernement fédéral allemand, représenté par le Ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement, l’industrie allemande et les Länder sont sociétaires d’InWEnt. InWEnt a été créé en 2002 suite à la fusion de la CDG - Carl Duisberg Gesellschaft (Société Carl Duisberg) et de la DSE - Deutsche Stiftung für internationale Entwicklung (Fondation allemande pour le développement international). InWEnt – Internationale Weiterbildung und Entwicklung gGmbH Tulpenfeld 5, 53113 Bonn Fon: +49(0) 2 2 8 - 2434 -5 Fax: +49(0) 2 2 8 - 2434 -766 www.inwent.org Département 5 Environnement, Ressources naturelles et Alimentation Le département 5 Environnement, ressources naturelles et alimentation comprend trois divisions situées à Feldafing sur le lac Starnberg, à Leipzig-Zschortau et à Berlin. Bien que chacune d’entre elles soit spécialisée dans un domaine d’expertise différent, elles se renforcent mutuellement et se complètent en tant que centres de compétence. Pour nous, le contrôle de la qualité est un engagement permanent. Notre gestion de la qualité est basée sur la norme DIN EN ISO 9001 :2000.