Rencontre avec Erik Orsenna

Transcription

Rencontre avec Erik Orsenna
Rencontre avec Erik Orsenna,
à l’occasion du lancement de "L’Avenir de l’eau", aux éditions Fayard.
Pour un romancier, l’eau est le plus beau des personnages.
Le dernier livre d’Erik Orsenna, paru aux éditions Fayard, nous entraîne dans une série d’aventures
et de rencontres d’un bout à l’autre de la planète. Il y évoque "L’Avenir de l’eau", bienveillante,
empoisonnée, débordante ou désespérément manquante.
"L'Avenir de l'eau" est un livre qui se raconte et se partage…
C'est un livre qui se veut planétaire et pédagogique. L’idée est de s’en saisir comme d’une
alerte. Nous allons vers une crise de l’eau liée à la démographie, à l’épuisement des terres…
L’important est d’abord de le comprendre. Tout simplement…
On lit votre livre comme un grand reportage…
Mon rêve a toujours été d’être Tintin. A huit ans, quand je me passionnais pour ses aventures,
j’imaginais qu’adulte, mon terrain de jeux serait la planète. Ici, pour parler de l’eau, je suis allé
en Australie, en Inde, au Proche-Orient, en Afrique, aux Amériques, en Europe. Oui, j’aime le
reportage. Pour moi, c’est reprendre le flambeau d’Albert Londres. Je suis d’ailleurs certain
qu’aujourd’hui, il se serait passionné pour l’eau.
Combien de temps vous a pris la mise en œuvre de ce projet ?
Je l’ai à cœur depuis bien longtemps. Je vous dirais volontiers : ça m’a pris à la fois deux ans…
et trente ans. Deux ans – dont cinq mois de voyages que j’ai préparés longuement, tout seul.
Deux ans de documentation, de réflexion, d’écriture. Mais, avant, il y a eu des années et des
années de rencontres, de relations patientes… Un temps où l’on apprend, où l’on fait ses
preuves. Ce livre est un aboutissement. Si je n’avais pas écrit "Portrait du Gulf stream", je
n’aurais pas eu la confiance d’un certain nombre de scientifiques. Si je n’avais pas été élu à
l’Académie française, je n’aurais pas rencontré aussi aisément les plus grands savants, les plus
grands spécialistes…
On peut dire que vous avez mené un travail d’encyclopédiste…
On ne peut comprendre le monde, maintenant, que dans l’interaction des savoirs. Sinon, on
n’en a qu’une connaissance parcellaire. Certains disent que je suis un touche-à-tout. En fait, je
revendique la recherche d’une véritable "culture générale". Il y a encore dix ans, je m’estimais
"cultivé" alors que je ne savais rien, par exemple, des sciences de la nature. Parler de l’eau
exige des connaissances en chimie, en physique, en géographie, en géopolitique, en histoire,
en zoologie, en médecine…
C’est gigantesque…
Le sujet est vraiment inépuisable. Mon livre fait un peu plus de 400 pages. Et j’en ai coupé 200
pour la publication ! J’aurais pu en écrire bien davantage. On peut lire d’ailleurs des chapitres
inédits, publiés en feuilleton, sur mon site www.erik-orsenna.com. Je suis troublé de la
manière dont cet ouvrage est reçu : son succès signe qu’il s’agit là d’une préoccupation
universelle. L’eau est le plus beau des personnages pour un romancier. Elle réunit toutes les
ambivalences : c’est le bien et le mal, l’origine et la fin, le temps qui "s’écoule" et l’éternité…
En publiant "Voyage au pays du coton", vous saviez que viendrait un second tome à
votre "Petit précis de mondialisation" ?
Non, mais je voulais donner la parole à la planète. Je commençais sans m’en rendre compte
une histoire sans fin…
Visuel : erik orsenna
légende :
Né en 1947, Erik Orsenna est romancier et membre de l'Académie française. Il a écrit de
nombreux ouvrages, notamment "L'Exposition coloniale" avec lequel il remporta le prix
Goncourt, ainsi que "La grammaire est une chanson douce", "Voyage au pays du coton", "La
Chanson de Charles Quint"…
Liens :
Découvrir le site d'Erik Orsenna.
www.erik-orsenna.com.
Retrouver le site des éditions Fayard.
http://www.editions-fayard.fr/