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Ducros, Abraham-Louis-Rodolphe, Temple de Mercure à Baia, 1794/1800, aquarelle rehaussée de blanc et gouache, 67,5 x 104 cm, Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne Bearbeitungstiefe Name Ducros, Abraham-Louis-Rodolphe Namensvariante/n Du Cros, Abraham-Louis-Rodolphe DuCros, Abraham-Louis-Rodolphe Ducroz, Abraham-Louis-Rodolphe Lebensdaten * 21.7.1748 Moudon, † 18.2.1810 Lausanne Bürgerort Villette (VD), Staatszugehörigkeit CH Vitazeile Peintre, aquarelliste et graveur. Actif à Rome et à Naples. Ruines de l'Antiquité, paysages pittoresques et sublimes. Protagoniste du préromantisme Tätigkeitsbereiche peinture, aquarelle, eau-forte, estampes, gouache Lexikonartikel Formé par son père, maître de dessin au collège d’Yverdon, destiné tout d’abord au commerce, Ducros pratique le dessin en dilettante. Dès 1769, il se rend à Genève où il suit les cours d’une académie privée chez un peintre flamand, le chevalier Nicolas-Henri-Joseph de Fassin. Après un probable voyage dans les Flandres avec son maître, il revient à Seite 1/6, http://www.sikart.ch Genève où il entre en relation avec le banquier collectionneur François Tronchin et le naturaliste Charles Bonnet. Ducros se lie avec le peintre genevois Pierre-Louis De la Rive en compagnie duquel, entre 1773 et 1776, il copie les peintures hollandaises de la collection Tronchin et peint à l’aquarelle dans la campagne genevoise. En été 1776, il part pour l’Italie, accompagné du graveur Isaac-Jacob La Croix qui avait travaillé dans l’atelier de Christian von Mechel à Bâle. Installé à Rome, il est engagé en 1778 par des gentilshommes de La Haye qui entreprennent un voyage au Royaume des Deux-Siciles et à Malte. Quatre mois de pérégrinations lui donnent l’occasion de réaliser près de trois cents aquarelles qui sont ses premières œuvres datées. De 1777 à 1793, Ducros est établi à Rome dans le quartier du Campo Marzio. Ne pratiquant que le paysage, genre encore considéré comme mineur, et éloigné des grandes commandes religieuses, réservées aux peintres catholiques, il réalise que son salut réside dans les étrangers de passage, friands de vues pittoresques du Latium. Avec beaucoup de discernement Ducros s’associe avec le graveur Giovanni Volpato qui jouit d’un grand prestige pour ses estampes de reproduction des Stanze de Raphaël et bénéficie de la protection du pape Pie VI Braschi. Ils publient en 1780 une série de vingt-quatre grandes estampes aquarellées représentant des Vues de Rome et de ses environs qui reçoivent un accueil favorable. En 1782, Ducros ouvre un atelier qui lui sert également de commerce. Il y vend ses œuvres et les gravures réalisées avec Volpato, Raffaele Morghen et son compatriote Jacques Sablet, mais également des vues élaborées par des artistes concurrents comme Francesco Piranesi et Louis-Jean Desprez. Les gazettes commencent à parler de lui et les voyageurs fortunés visitent fréquemment son atelier. Il reçoit en 1782 du grand-duc de Russie Paul Romanov la commande de deux tableaux aujourd’hui au Musée du château de Pawlovsk à Saint-Pétersbourg, et en 1783, du pape, la commande du tableau Pie VI aux Marais Pontins. Dès 1784, le roi de Suède Gustave III lui achète plusieurs séries de vues et de nombreux aristocrates anglo-saxons lui passent des commandes. Ducros se fait une réputation d’aquarelliste spécialisé dans les œuvres de grand format représentant les ruines de la Rome antique, les palais et jardins de la Rome moderne, les cascades de Tivoli et de Terni. A une époque où les «grands-touristes» sont friands de souvenirs qui, une fois de retour, leur permettront d’afficher leur pouvoir culturel, il leur fournit très opportunément de grandes «vues» des antiquités romaines. En Seite 2/6, http://www.sikart.ch 1786, il entre en contact avec le banquier collectionneur Richard Colt Hoare qui devient un fervent admirateur et son plus fidèle commanditaire. Celui-ci lui achète régulièrement des œuvres qu’il expose dans son château de Stourhead dans le Wiltshire où le jeune William Turner, protégé de Colt Hoare, pourra les admirer. Dès les années 1790, suite aux troubles consécutifs à la Révolution française, les voyageurs se font plus rares et les commandes moins nombreuses. Ducros, soupçonné de jacobinisme, est surveillé par la police inquisitoriale. En février 1793, il est expulsé des Etats pontificaux. Obligé d’abandonner son atelier et son commerce, il se réfugie quelques mois dans les Abruzzes, peignant de grandes aquarelles de ces contrées encore peu fréquentées. Dans l’impossibilité de revenir à Rome, il s’installe à Naples jusqu’en 1799. Son activité napolitaine est mal documentée, mais les œuvres provenant du fonds d’atelier – les nombreuses aquarelles représentant les antiquités de la Campagnie ou le Vésuve, des marines, des vues de Naples – témoignent d’un travail fécond. Il peint pour une élite de connaisseurs, anglais pour la plupart, comme le diplomate et géologue William Hamilton ou le premier ministre John Acton, chargé de la réorganisation de la flotte napolitaine de Ferdinand IV de Bourbon et pour lequel Ducros réalise une série de vues des chantiers navals de Castellamare di Stabia. En 1800 et 1801, il est à Malte où il peint de nombreuse vues de La Valette pour Thomas Graham, le général à la tête des troupes anglaises qui ont conquis l’île. Des difficultés financières contraignent Ducros à revenir à Lausanne en 1807 où il donne des leçons particulières de dessin et propose au gouvernement vaudois de créer une Académie de peinture, mais sans succès. Il a plus de chance à Berne où il expose ses œuvres et bénéficie du soutien de Sigmund Wagner, un notable collectionneur et marchand d’art. Les autorités de la ville de Berne nomment Ducros professeur de peinture à l’Académie en septembre 1809, mais l’artiste meurt dans sa soixante-deuxième année, avant d’avoir pu entrer en fonction. Le fonds d’atelier, racheté par souscription publique en 1811, devient propriété de l’Etat de Vaud dès 1816 et forme le noyau du Musée cantonal des beauxarts de Lausanne. Imprégné de la vision harmonieuse de l’univers des petits maîtres helvétiques, Ducros débute par des aquarelles topographiques transparentes, comme les Dessins de mon voyage dans les Deux Siciles [sic] et à Malte (1778), et des œuvres dans lesquelles la Seite 3/6, http://www.sikart.ch distribution des arbres et l’écriture des feuillages témoignent de l’héritage de Claude Lorrain. Mais ses premiers travaux «romains» montrent ses facultés d’assimilation et révèlent la rapide diversification des moyens mis en œuvre pour composer le paysage. L’essentiel de son bagage, il le doit au graveur Giovanni Battista Piranesi: dynamisation de l’image, manipulation des éléments du paysage, valorisation de l’échelle, utilisation des grands formats, autant d’emprunts que Ducros saura intégrer à sa propre vision sans s’approprier ni le langage ni les thèses de son illustre prédécesseur. Les estampes réalisées avec Volpato, des eaux-fortes au trait aquarellées, consacrent la rencontre de la tradition des grandes estampes de reproduction dont Volpato est l’héritier et de la pratique artisanale des gravures coloriées à la «manière Aberli» que Ducros introduit en Italie. Les aquarelles de la maturité révèlent un artiste inquiet dont les œuvres trahissent une progression vers l’ombre et vers les espaces clos. Les ruines antiques sont de plus en plus envahies par la végétation. Orages, tempêtes et éruptions volcaniques viennent animer les aquarelles, répondant sans doute à une demande des commanditaires anglosaxons friands de sublime et de néogothique. Ducros devient de moins en moins topographe et de plus en plus metteur en scène. Tant par le format des œuvres que par l’intensité de l’aquarelle souvent rehaussée de gouache, voire d’huile, et recouverte de vernis, le peintre tente de rivaliser avec la peinture à l’huile. Il encadre d’ailleurs ses aquarelles et les recouvre d’un verre pour pouvoir les exposer (Salons de 1789 et 1792 à Genève). Protagoniste du préromantisme, Ducros aura contribué à l’affirmation du paysage comme genre autonome. Œuvres: Amsterdam, Rijksprentenkabinet; Lausanne, Musée cantonal des beaux-arts; Stourhead (Wiltshire), The National Trust. Pierre Chessex, 1998, actualisé, 2016 Literaturauswahl Seite 4/6, http://www.sikart.ch - Gli acquerelli di Louis Ducros. 1778, quattro gentiluomini, un pittore di paesaggi, la Puglia del Grand Tour. Museo nazionale archeologico di Taranto, 2008-09. Taranto: Scorpione editrice, 2008 - Abraham-Louis-Rodolphe Ducros: un peintre suisse en Italie. Lausanne, Musée cantonal des beaux-arts, 1998; Québec, Musée du Québec, 1998-99. [Textes:] Jörg Zutter, Pierre Chessex, Didier Prioul [et al.]. Lausanne: Musée cantonal des beaux-arts; Milan: Skira, 1998 - Pierre Chessex: «Tradition et innovations dans la peinture de paysage à l'époque de la Révolution française. L'exemple de Louis Ducros (17481810)». In: L'art et les révolutions. [...]. Section 1. L'Art au temps de la Révolution française. Strasbourg: Société alsacienne pour le développement de l'histoire de l'art, 1992. pp. 143-156 - J. W. Niemeijer: Images et souvenirs de voyage. Le dessinateur suisse Louis Ducros accompagne des touristes hollandais en Italie en 1778. A Tour in Words and Watercolour [...]. Zwolle: Waanders, 1990 - Giovanni Volpato 1735-1803. Bassano del Grappa, Museo Civico, 1988; Roma, Istituto Nazionale per la Grafica, 1988. Bassano del Grappa: Ghedina & Tassotti, 1988 - A. L. R. Ducros (1748-1810). Paysages d'Italie à l'époque de Goethe. Lausanne, Musée cantonal des beaux-arts, 1986. [Textes:] Pierre Chessex, André Corboz, Luc Boissonnas [et al.]. Genève: Tricorne, 1986 - Images of the Grand Tour. Louis Ducros 1748-1810. London, The Iveagh Bequest, Kenwood, 1985; Manchester, The Withworth Art Gallery, 1986. [Textes:] Pierre Chessex, Francis Haskell, Lindsay Stainton [et al.]. Geneva: Tricorne, 1985 - Francis Haskell, Pierre Chessex: Roma romantica. Vedute di Roma e dei suoi dintorni di A. L. R. Ducros (1748-1810). Milano: Franco Maria Ricci, 1985 - Pierre Chessex: «A Swiss Painter in Rome: A. L. R. Ducros». In: Apollo, June 1984, pp. 430-437 - Pierre Chessex: «Ducros' italienische Landschaften. Die Landschaftswahrnehmung eines Schweizer Malers am Ende des 18. Jahrhunderts». In: Daidalos. Berlin Architectural Journal, 1984, 12. pp. 70-78 Nachschlagewerke Seite 5/6, http://www.sikart.ch - E. Bénézit: Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays par un groupe d'écrivains spécialistes français et étrangers. Nouvelle édition entièrement refondue sous la direction de Jacques Busse. Paris: Gründ, 1999, 14 vol. - Biografisches Lexikon der Schweizer Kunst. Dictionnaire biographique de l'art suisse. Dizionario biografico dell'arte svizzera. Hrsg.: Schweizerisches Institut für Kunstwissenschaft, Zürich und Lausanne; Leitung: Karl Jost. Zürich: Neue Zürcher Zeitung, 1998, 2 Bde. - The Dictionary of Art. Edited by Jane Turner. 34 volumes. London: Macmillan; New York: Grove, 1996 - Allgemeines Künstler-Lexikon. Die bildenden Künstler aller Zeiten und Völker, München, Leipzig: Saur, 1992 ff. - Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, begründet von Ulrich Thieme und Felix Becker, 37 Bde., Leipzig: E. A. Seemann, 1907-1950. - Schweizerisches Künstler-Lexikon, hrsg. vom Schweizerischen Kunstverein, redigiert unter Mitwirkung von Fachgenossen von Carl Brun, 4 Bde., Frauenfeld: Huber, 1905-1917. Direktlink http://www.sikart.ch/KuenstlerInnen.aspx?id=4022831&lng=de Normdaten GND 119307324 | Deutsche Biographie Letzte Änderung 13.05.2016 Disclaimer Alle von SIKART angebotenen Inhalte stehen für den persönlichen Eigengebrauch und die wissenschaftliche Verwendung zur Verfügung. Copyright Das Copyright für den redaktionellen Teil, die Daten und die Datenbank von SIKART liegt allein beim Herausgeber (SIK-ISEA). 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