Le « Sang noir » des Tirailleurs
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Le « Sang noir » des Tirailleurs
Éducation Le « Sang noir » des Tirailleurs « JE CROIS QUE LES ÉLÈVES ont apprécié la partie où l’on présente les traditions sénégalaises, la culture, la religion, les rapports sociaux entre castes. » Frédéric Chabaud est heureux de recevoir le prix jeunesse « Racontemoi une histoire » décerné par le Centre mondial de la Paix avec le soutien de la France Mutualiste. L’auteur de la bande dessinée « Sang noir » qu’il a écrite aux côtés du dessinateur, Julien Monier, a essayé de comprendre l’état d’esprit, la mentalité, les croyances des Tirailleurs sénégalais qui ont combattu pour la France durant la Grande Guerre. « Nous avons beaucoup échangé sur ce sujet avec les élèves qui ont lu notre ouvrage et on sentait que ça les passionnait. » En effet, 300 élèves de troisième et de seconde venus du lycée Margueritte de Verdun, mais aussi des Ardennes, Bes a n ç o n , R e i m s, N a n c y, Damvillers et Clermont ont jugé et noté six ouvrages mis en compétition à l’occasion de ce prix organisé chaque année par le CMP et la Fran- ce Mutualiste : « Outre cette BD de Frédéric Chabaud et Julien Monier qui a remporté le premier prix, nous avons mis en compétition une autre BD, SOS Lusitania d’Orpas, Cothias et Manina, qui parle du sous-marin qui a été coulé avant la Grande Guerre », dit Véronique Fonte-Meyer, professeur de lettres détachée au service éducatif du Centre mondial de la Paix. Avec le dessinateur Julien Monier « Quatre romans ont aussi été proposés aux élèves. Il s’agit du « Petit cœur rouge » de Véronique Duchâteau, également consacré à la Première Guerre mondiale, « Mon Rêve d’Amérique » de Yaël Hasson traitant du journal d’une jeune ado juive qui rêve de partir aux USA et de fuir les persécutions du Second Conflit mondial, « Une Poignée de mains de la honte », de Philippe Bardeau et Gérard Ferrand, celle entre Pétain et Hitler et « Une Plage en enfer, Omaha Beach », de Patrick Bousquet et Michel Giard. » Mais c’est « Sang noir » qui K Trois cents élèves ont assisté à la remise du prix décerné à « Sang noir ». a recueilli le plus de suffrages, peut-être aussi parce que les auteurs ont traité le sujet sous tous ses aspects. Outre une présentation des traditions sénégalaises, non seulement ils ont rapporté l’expérience qu’ont vécue ces hommes originaires d’Afrique dans les tranchées, en particulier en Champagne et à Verdun, mais aussi, ils ont écrit un épilogue qui se passe à la fin des années trente. À un moment où un nouveau conflit mondial se profile à l’horizon. Une BD qui fait réfléchir mais surtout qui a le souci du détail et pas uniquement dans l’écriture. En effet, le dessinateur Julien Monier soigne la précision dans ses dessins. Il dessine ces hom- mes, tels qu’ils sont avec leurs cultures, leurs masques, leurs équipements durant la guerre, leurs émotions, leurs peurs, surtout leur immense courage qui fait peur aux Allemands. Les couleurs ressemblent à celles d’une peinture. Une BD qui ouvre l’esprit et contribue à combattre les préjugés. Pascal ISCH