au zoo. histoires d`émotions pour les 8‑12 ans 1. les

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au zoo. histoires d`émotions pour les 8‑12 ans 1. les
 AU ZOO.
HISTOIRES D’ÉMOTIONS POUR LES 8‑12 ANS
Jan Lantier
1. LES ÉMOTIONS
La cloche de l’école retentit et les enfants éclatent de joie car les vacances de printemps commencent. En quittant
leur classe, Pablo et Nurudin se disent qu’ils vont en profiter pour jouer au foot dans le parc du quartier. Véronique
et Aminata ont d’autres projets : pendant les vacances, elles vont étudier ensemble leurs leçons de biologie. Véro
veut tout savoir sur les otaries et Mina sur les manchots.
Quand Véro et Pablo rentrent à la maison, leur mère les attend avec une surprise :
–– Vous savez que vos tante et oncle habitent Anvers. Vous savez aussi qu’ils y sont gardiens d’animaux au jardin
zoologique. Eh bien, demain, ils vous invitent pour toute une journée au Zoo. Chacun peut emmener une
copine ou un copain.
Les enfants sautent de joie et, comme d’habitude, Pablo invente une petite chanson pour exprimer son contentement. Sur l’air de « Au clair de la lune », il chante :
Au son de la cloche,
Nous allons au Zoo.
Ce n’est pas tout proche
Mais plein d’animaux.
Avec copain et copine
On verra des éléphants
On boira de la grenadine
Et c’est amusant.
–– Je vais enfin voir de vrais chimpanzés, s’exclame-­t‑il.
–– Et moi, je vais enfin voir de vrais éléphants, ajoute Pablo.
En attendant le voyage, les garçons courent au parc où ils retrouvent les copains du quartier pour jouer un match de foot.
Entre-­temps, la sœur de Pablo a aussi quitté la maison. Elle se hâte vers l’immeuble où habite Aminata, sonne à
sa porte et lui demande si elle veut être du voyage au Zoo. Mina est tout de suite d’accord. Elle jubile :
–– J’espère qu’on pourra voir le nourrissage des manchots, s’écrie-­t‑elle.
–– Je crois bien car ma tante s’occupe des pingouins, enchaine Véro. Moi, j’espère surtout qu’on pourra voir le
dressage des otaries.
Saffie, la petite sœur de Mina, a tout entendu et demande si elle peut les accompagner à Anvers.
–– Non, Saffie, je ne peux inviter qu’une seule copine pour aller au Zoo, lui répond Véro.
Saffie s’effondre en pleurs et Mina la console :
–– Plus tard, nous irons au Zoo avec toi, lui susurre sa sœur.
Saffie reste inconsolable mais Véro et Mina sont très contentes.
2. LA PEUR
En arrivant à la Gare du Nord de Bruxelles, Véronique, Aminata, Pablo et Nurudin entendent de la musique. Un
peu plus loin, ils voient un petit vieux qui tourne la manivelle de son orgue ambulant. Au-­dessus de l’instrument est
assis un petit singe qui secoue un gobelet avec des pièces de monnaie. Nur se rue sur lui pour jouer avec l’animal
Au Zoo. Histoires d’émotions pour les 8‑12 ans
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La mère et la sœur de Pablo applaudissent sa chanson et le garçon annonce qu’il va demander à son ami Nurudin
de l’accompagner au Zoo. Pablo quitte la maison et court jusqu’à la fin de la rue où il retrouve Nur qui joue aux
billes sur le trottoir devant chez lui. Pablo invite son ami au voyage à Anvers et Nur est ravi :
mais celui-­ci lui tend très sérieusement son godet. Nur se retourne vers la mère de Véronique et Pablo pour lui
demander un peu d’argent mais celle-­ci regarde sa montre et appelle les enfants :
–– À Anvers, il y a beaucoup plus de singes à voir et votre train part dans trois minutes.
Ils courent à travers un long couloir, montent un escalier roulant et arrivent juste à temps sur le quai. Le train
entre en gare.
Les quatre enfants montent dans un wagon presque vide et le transforment aussitôt en plaine de jeux. Ils jouent
à cache-­cache. Quand le contrôleur entre dans le wagon, il découvre Pablo en dessous d’une banquette. Il le
gronde, explique aux enfants que, pour leur sécurité, ils doivent rester assis et contrôle leurs billets.
Sur ces entrefaites, le train s’arrête à Malines et deux loubards, accompagnés d’un grand berger allemand, montent dans leur wagon. Les deux se chamaillent, se bousculent et, à un certain moment, le plus grand gifle celui
qui tient le chien en laisse. Le berger allemand grogne férocement et quand le plus grand continue à frapper son
maitre, le chien se jette sur l’agresseur, sans lui faire vraiment mal, car l’animal est muselé.
En regardant la bagarre, Pablo est devenu pâle, le cœur de Véro bat dans sa gorge, les mains de Nur tremblent et
Mina a la chair de poule. Les enfants ont peur, se prennent par les mains et veulent s’encourir.
–– Vous avez peur du chien ? leur lance le loubard qui tient le berger allemand en laisse.
–– Non… non…pas du tout, bredouille Pablo.
–– Votre… chien est… très beau, murmure Nur.
–– Nous aimons les animaux, ose Véro.
–– Et… nous allons au Zoo… pour les regarder, balbutie Mina.
–– Alors vous voulez certainement voir mon chien de plus près, leur répond le maitre du berger allemand.
Il se lève et s’approche des enfants, qui reculent pleins d’effroi.
–– Je vais lui enlever sa muselière, pour que vous puissiez admirer ses crocs, ajoute le loubard en ricanant.
–– Non ! crient les enfants.
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C’est à ce moment que le train s’arrête à Berchem. Les loubards descendent du train et les enfants se rasseyent
sur leur banquette pour soupirer ensemble. Ils ont eu très peur.
3. LA TRISTESSE
Aminata, Véronique, Nurudin et Pablo descendent du train à Anvers et admirent la grande verrière au-­dessus
des quais. Ils empruntent un escalier majestueux et arrivent dans un immense hall surplombé d’une très haute
coupole. Ils regardent autour d’eux et au milieu du hall, ils découvrent un homme en uniforme bleu qui les salue.
C’est l’oncle de Véronique et Pablo, qui est gardien d’animaux au Zoo. Après les embrassades, l’oncle emmène
les enfants sur son lieu de travail, juste à côté de la gare. L’oncle paie les tickets d’entrée pour les quatre enfants
et leur annonce :
–– L’entrainement des otaries commence dans cinq minutes !
Suivant les indications de l’oncle, les quatre amis montent les escaliers vers l’Aquaforum.
La salle est déjà pleine d’enfants et ce n’est qu’en cherchant bien qu’ils trouvent encore une place. Sur le podium,
derrière le bassin d’eau, apparait une gardienne d’animaux munie d’un micro :
–– Chers enfants, nous sommes désolés mais l’entrainement des otaries de ce matin est annulé…
La salle exprime bruyamment sa déception.
–– …une de nos vedettes, l’otarie Spanky, est malade.
Et en prononçant son nom, la gardienne désigne un animal qui se trouve dans le coin du podium. Il frotte sa tête
contre le mur et gémit de douleur.
Pendant que le public quitte la salle, les quatre enfants s’approchent du bassin pour regarder Spanky de plus près.
Le médecin vétérinaire du Zoo arrive et observe également l’animal. La gardienne prend son seau plein de petits
poissons et en jette quelques-­uns en direction de l’otarie malade mais celle-­ci ne s’y intéresse guère.
–– On reviendra cet après-­midi pour voir le spectacle des otaries, dit l’oncle de Véronique et Pablo. D’ici là, Spanky
sera peut-­être guérie et il y a encore mille autres animaux à voir dans notre Zoo.
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L’oncle et ses invités bruxellois quittent l’Aquaforum et quand ils sont à l’extérieur, ils constatent que Véronique
n’est pas avec eux.
–– Elle est certainement restée avec Spanky, remarque Nur et il remonte les escaliers pour aller la chercher.
Assise toute seule sur le premier banc devant le bassin, Véronique regarde l’otarie plaintive et pleure avec elle.
Nur s’installe à côté de Véro, met son bras autour de ses épaules et la console. Peu de temps après, ils quittent
l’Aquaforum bras dessus bras dessous.
4. LA COLÈRE
On entend un barrissement strident, suivi d’un grondement profond. L’oncle de Véro et Pablo sait immédiatement
qu’il se passe quelque chose d’anormal chez les éléphants. Il est en congé aujourd’hui mais même en congé, il
reste le chef des gardiens du Zoo.
Avec les quatre enfants dans son sillage, il court en direction du palais égyptien où résident les girafes et les éléphants. Puisqu’il fait beau, tous les animaux se trouvent dans les parcs autour du palais.
Quand ils arrivent sur place, ils voient que deux éléphants mâles s’affrontent. Les queues dressées en l’air et les
oreilles grandes ouvertes, ils foncent l’un sur l’autre et essayent de blesser leur adversaire avec leurs longues
défenses. Ils sont en colère.
L’oncle savait qu’entre ces deux mâles, la tension montait depuis un certain temps. La lutte pour la domination
du troupeau avait commencé et elle éclate aujourd’hui. Des éléphants femelles essayent de s’interposer mais elles
sont rudement repoussées par les combattants. Deux petits éléphants risquent de se faire piétiner par les mâles.
L’oncle a pris son téléphone portable et appelle des renforts. Ensuite, il donne ses ordres. Première consigne :
aucun gardien ne peut entrer dans le parc des éléphants. C’est beaucoup trop dangereux. Deuxième consigne :
il faut éloigner les femelles et les éléphanteaux du champ de bataille.
Dans ce but, l’oncle ordonne aux gardiens de rentrer les girafes dans le palais, de telle façon que leur parc puisse
être utilisé pour attirer avec de la nourriture les éléphants qui ne participent pas au combat.
Véronique, Nur, Mina et Pablo regardent les yeux grands ouverts. Décidément, la journée qu’ils passent au Zoo
n’est pas une journée ordinaire. C’est une journée extraordinaire.
C’est à ce moment qu’un jeune gardien ouvre la porte du palais égyptien donnant sur le parc des éléphants. Il en
sort et s’avance vers les éléphanteaux pour les faire rentrer dans le palais. L’oncle pique une crise de colère et hurle :
–– Julien, rentre immédiatement et ferme cette porte ! Personne ne doit mettre le pied dans le parc des éléphants !
Une demi-­heure après, tout le monde s’est calmé, aussi bien les éléphants que les gardiens. Véronique en profite
pour demander à son oncle pourquoi il s’est mis en colère contre son jeune collègue.
–– Les éléphants ne sont pas des animaux en peluche. Ils peuvent peser plus de six tonnes. Même quand ils sont
petits et très calmes, ils constituent un danger pour l’homme. Il faut que Julien le comprenne sinon, un jour, il
va se faire tuer par un éléphant. Gardien d’éléphants est un des métiers les plus dangereux au monde !
5. LA JOIE
Le rêve de Mina est sur le point de se réaliser : elle va assister au nourrissage des manchots. Les quatre enfants
montent les escaliers vers le « Pays du Gel » et arrivent dans une grande salle que l’on a obscurcie. L’aquarium
illuminé qu’ils y admirent est aussi grand que la salle. On y voit tant la partie sous l’eau que celle au-­dessus où
se dandinent une trentaine de manchots.
Quand ces oiseaux veulent avancer plus vite, ils font de leur corps une luge et se laissent glisser tout simplement
sur le ventre avec la tête crânement en l’air. Dans l’eau, ils se déplacent encore beaucoup plus vite.
–– Les manchots sont des oiseaux qui ne savent pas voler, explique l’oncle mais dans la mer, ils utilisent leurs
ailes comme des pagayes.
Mina a remarqué un petit manchot qui semble bien s’amuser. Il plonge dans l’eau, y fait un petit tour et en
ressort avec un saut cocasse qui le remet sur ses pattes. Sans cesse, il recommence le même manège. Lors d’un
dernier plongeon, il disparait. Mina court le long de l’aquarium et le cherche dans l’eau. Tout à coup, le petit
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Le plan concocté par l’oncle semble porter ses fruits. Près de l’eau, les deux mâles continuent à se battre mais de
l’autre côté de leur parc, près de celui des girafes, les éléphantes et les éléphanteaux se sont regroupés et mangent
les balluchons d’herbe fraiche que des gardiens y ont largués.
manchot glisse devant son visage de l’autre côté de la paroi de verre. Mina sursaute mais elle est contente de
le retrouver.
Entre-­temps, tous les autres manchots ont commencé à jaboter en cœur. Ils sont très excités et avancent tous vers
un coin de leur espace. Les enfants comprennent vite la raison de cette agitation : une femme bien emmitouflée,
un seau à la main, apparait de derrière un rocher. C’est la gardienne qui vient les nourrir.
Elle salue les enfants. Véro, Mina, Nur et Pablo regardent derrière eux, pensant que la gardienne s’adresse à d’autres
enfants mais ils constatent qu’ils sont seuls dans la salle, à part l’oncle qui, lui, répond au bonjour de la gardienne.
Les enfants se retournent vers l’aquarium et ne comprennent toujours pas pourquoi la gardienne les salue. Du
moins jusqu’à ce que celle-­ci enlève son bonnet et l’écharpe qui cachait sa bouche. Véro et Pablo reconnaissent
alors leur tante. Maintenant, les quatre enfants saluent joyeusement la gardienne.
Certains manchots profitent de ce moment d’inattention pour se saisir des poissons dans le seau de la tante. Celle­ci leur enlève le butin et jette les poissons en direction de tous les oiseaux marins. Chaque fois qu’elle lance
un hareng au petit manchot de Mina, un grand s’en empare. La tante écarte le grand oiseau et fourre plusieurs
poissons dans le bec du petit. Mina est ravie que la tante n’ait pas oublié son protégé.
En peu de temps, le seau de la tante s’est vidé et elle repart.
–– Ce n’est pas fini, précise l’oncle. Tous les animaux du Zoo doivent être nourris mais ils doivent aussi garder
l’habitude de faire un effort pour se nourrir.
Les enfants comprennent ce que l’oncle vient de leur expliquer en voyant arriver la tante parmi ses oiseaux avec
un sac en plastique translucide plein de petits poissons vivants. Les manchots se bousculent autour d’elle mais
la tante ne leur donne rien à manger. Elle va vers un rocher suspendu au-­dessus de l’eau et y accroche le sac qui
plonge dans l’aquarium. Il y a des trous dans le sac par lesquels les poissons s’échappent. Pour se nourrir, les
manchots sont obligés de se jeter à l’eau et de les poursuivre.
Le petit manchot de Mina et son grand concurrent font la course pour attraper les poissons. Le petit est très agile
et en attrape le plus.
Mina saute de joie. Elle a un nouveau copain et c’est un champion !
6. LA HONTE
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Devant la cage aux ours, l’oncle de Véronique et Pablo montre le panneau qui interdit au public de jeter des objets
dans les espaces des animaux et de les nourrir.
–– C’est dommage, s’exclame Mina.
–– Et pourquoi ne peut-­on pas faire cela ? demande Véro.
–– Je vais vous donner un exemple. Un jour, l’ours à lunettes, que vous voyez au fond de la cage, était très malade.
Le médecin des animaux n’en trouvait pas la cause et décida de l’opérer. Et bien, dans l’estomac de l’ours, il
a trouvé une serviette de bain qui empêchait l’animal de digérer normalement et qu’un visiteur lui avait sans
doute jetée. Le public lance des pièces de monnaie dans le bassin des otaries et celles-­ci se mettent en danger
en les avalant. On a même trouvé un ballon dans l’estomac d’un des hippopotames…
–– Mais nous n’allons pas faire cela, rétorque Véro. Nous voulons juste leur donner quelque chose à grignoter.
–– Encore faut-­il savoir ce qu’ils peuvent manger, répond l’oncle bien décidé à convaincre les enfants de la règle
la plus élémentaire du Zoo. Je vous donne un autre exemple : tout le monde sait que les singes mangent des
bananes. Quand vous allez visiter le pavillon des petits singes pour y retrouver les beaux langours, que vous
adorez, vous leur apportez donc une belle banane jaune. Et bien, si vous leur donnez cette banane et qu’ils
la mangent, ils vont tomber malades et ils risquent d’en mourir, car les langours ne mangent pas de bananes
mûres. Ils ne mangent que des bananes vertes !
Bouche bée, les enfants semblent avoir compris la leçon et poursuivent leur chemin en direction du parc des
bongos, un bovidé originaire d’Afrique centrale.
Devant un attroupement de bongos, un jeune couple déballe son sac à pique-­nique, en sort quelques tartines
et les jette par-­dessus la grille. D’un pas décidé, Pablo s’approche d’eux et leur désigne le panneau fixé au
grillage :
–– Monsieur-­Dame, vous devriez savoir qu’il est interdit de nourrir les animaux…
Le jeune homme regarde Pablo de haut en bas et lui répond :
–– Et vous Monsieur, vous devriez savoir qu’il est interdit de m’adresser la parole sur ce ton.
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Le jeune homme fait un pas en direction de Pablo et le pousse si violemment que le garçon tombe en arrière.
L’oncle de Pablo intervient aussitôt :
–– Cela suffit, Monsieur ! Vous devriez avoir honte. Doublement honte ! D’une part, vous faites quelque chose
d’interdit et d’autre part, vous agressez celui qui attire votre attention sur les règles à respecter ici.
Ne sachant que répondre, le jeune homme rougit de honte jusqu’aux oreilles.
7. L’ÉMOI AMOUREUX
Arrivés au bâtiment des grands singes, l’attention de Mina, Véro, Nur et Pablo est attirée par un gorille assis près
de la grille. Il tient un tout petit singe dans les bras.
–– Voilà les enfants, je vous présente Ursula. C’est une femelle qui vient d’accoucher de son petit Samson,
explique l’oncle de Véro et Pablo. Comme chez les êtres humains, les petits gorilles sont très dépendants
de leur mère quand ils viennent au monde. Ils savent tout au plus s’agripper au pelage de leur maman. Ils
mettent trois mois avant de s’asseoir et six mois avant de courir et de grimper. La mère les allaite durant
plus ou moins un an et demi. L’amour maternel est donc très important pour le développement des petits
gorilles.
–– Et où sont les chimpanzés ? demande Nur.
L’oncle désigne l’autre aile du bâtiment et les enfants courent déjà dans cette direction.
La cage des chimpanzés est très grande. Des troncs d’arbres y sont plantés et, entre les branches, de vieilles lances
d’incendie sont fixées et servent de lianes. Les vieux chimpanzés se tiennent tranquilles. Avec de la paille de bois,
ils se sont construit un nid où ils dorment et à partir duquel ils observent les jeunes singes.
Ceux-­ci, en revanche, sont très remuants. Il y en a deux qui font une course poursuite. L’un tient une poupée entre
ses dents et l’autre veut la lui arracher. Le poursuivant se rue sur le premier et ils se battent pour le trésor. Quand
le deuxième a obtenu gain de cause, la course reprend de plus belle. Ils répètent ce jeu plusieurs fois jusqu’au
moment où ils ont tous les deux perdu la poupée. Là, ils se battent pour de bon et les cris fusent.
Après quelques minutes, un vieux chimpanzé se lève de son nid, s’approche des jeunes et les sépare. Leurs cris
s’arrêtent et, quand le vieux repart, un des jeunes chimpanzés tend le bras vers l’autre, lui gratte le dos et commence à lui enlever les poux de l’épaule.
–– Venez les enfants, crie l’oncle. On va éterniser les amoureux.
Il désigne un panneau sur lequel sont peints deux singes qui s’embrassent. À la place de leur tête, il y a des trous.
Véro et Nur passent derrière le panneau et montrent leur visage à travers les trous. Le photographe du Zoo fait
leur portrait et promet la photo pour la fin de la journée.
8. LA SURPRISE
L’oncle de Véro et Pablo doit régler quelque chose avec ses collègues et propose aux enfants de visiter entre-­
temps « Hippotopia » où séjournent les hippopotames. Il leur indique le chemin et les quatre amis partent seuls
à la découverte de ces mastodontes.
Véro, Mina, Pablo et Nur s’amusent comme des petits fous au Zoo. Ils courent à travers les allées du parc, renversent presqu’un jardinier qui amène de nouvelles fleurs à planter et passent par les volières des perroquets de
toutes les couleurs qui jasent à réveiller le monde entier.
Enfin, ils arrivent à « Hippotopia ». Ils entrent dans un grand bâtiment. Ils y découvrent un immense bassin. Ce
bassin est plein d’eau. Une eau plutôt sale. Il fait très chaud dans Hippotopia et l’odeur qui y règne est asphyxiante.
Les enfants regardent partout mais ils ne voient aucun hippopotame. Pourtant, ces animaux sont loin d’être petits.
Un panneau près du bassin indique que Hans, le hippo mâle qui habite normalement dans ce pavillon, pèse trois
tonnes et mesure presque quatre mètres de long. Où se cache-­t‑il ?
Pablo découvre une porte de l’autre côté du bâtiment et propose de l’emprunter pour chercher plus loin. En passant la porte, les enfants arrivent à l’extérieur où le bassin des hippos se prolonge en plein air. Le panneau près de
l’eau indique qu’on ne devrait pas seulement y trouver monsieur Hans mais également madame Hermine. Aucun
des deux n’est présent. Quelle déception !
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Toujours bras dessus bras dessous, Nur et Véro les regardent avec étonnement. Les singes s’enlacent et se donnent
des bisous. Nur fait de même avec Véro, qui trouve cela très agréable.
Pour sortir d’Hippotopia, les enfants doivent repasser par l’intérieur du pavillon. Ils courent le long du bassin sans
hippopotames et au moment de quitter les lieux, ils entendent un bruyant grognement. Des fontaines jaillissent
de l’eau sale et deux têtes d’hippopotame apparaissent à la surface de l’eau. Voici madame Hermine et monsieur
Hans, qui jouaient à cache-­cache avec les enfants. Quelle surprise !
9. LE DÉGOUT
Dans le pavillon des reptiles, les quatre enfants passent devant une série de terrariums où vivent des insectes.
Sur la plaquette du premier, ils lisent qu’ils devraient y trouver des phasmes. Le terrarium est rempli de branches
mais ils ne découvrent aucun animal. Évidemment, les phasmes ressemblent à ces branches et se cachent sans
doute bien pour les enfants.
La plaquette du deuxième terrarium annonce la présence de mantes religieuses. Là aussi, les locataires semblent
absents. Quand les enfants se retirent de la paroi de verre pour continuer leur visite, ils sont surpris de découvrir
une mante en haut de la fenêtre. Elle observe fixement ses visiteurs. Tandis que Nur et Pablo passent au terrarium
suivant, Mina et Véro essayent de trouver les colocataires de la mante.
Les garçons découvrent un terrarium rempli d’insectes. Il y en a des centaines, des grands et des petits, certains
sont gluants. Ils marchent les uns sur les autres. Sous une lumière rouge, ils forment une masse grouillante. Ils ont
un dos écaillé, une petite queue et deux antennes qui bougent dans tous les sens. Sur la plaquette, Pablo lit qu’il
s’agit de blattes souffleuses de Madagascar.
–– Venez voir les filles, crie Nur. Il y a du beau monde ici !
Quand les filles voient les gros cancrelats, elles crient de dégout et se mettent les mains devant la bouche. Mina
s’encourt carrément et disparait par la porte d’entrée.
Les autres la rejoignent dehors et quand Mina a enfin repris son souffle, l’oncle lui demande en riant pourquoi
elle n’aime pas les cafards.
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–– Ils me soulèvent le cœur. Il y a quelques mois, nous en avions partout à la maison. Pas seulement dans la cuisine où ils cherchaient à manger. Il y en avait même dans les chambres. Mon père avait mis des pièges dans
l’appartement et capturé plusieurs dizaines de ces bestioles chaque jour. Malgré cela, dès la nuit tombée, ils
continuaient à sortir des fentes des murs. Une nuit, je me suis réveillée en sursaut avec un cafard sur le front.
Je l’ai écrasé en me tapant sur la tête mais, après cela, je ne savais plus dormir. Je me suis imaginée que ce
cancrelat m’entrait dans la bouche… Je n’ose plus y penser ! Ces animaux me dégoutent !
10. LA PANIQUE
De retour au pavillon des reptiles, l’oncle attire l’attention des quatre enfants sur quelque chose qui se passe un
peu plus loin. Un petit garçon se trouve devant un grand terrarium et s’appuie avec les deux mains contre la paroi
de verre. Mina, Véro, Nur et Pablo ont beau regarder, rien ne se passe.
–– Attendez un instant, leur conseille l’oncle.
Et c’est alors qu’un animal allongé s’élance contre la vitre à l’endroit des mains du garçon, qui crie de surprise et saute
en arrière de peur. Après cela, il n’a plus envie de rester en compagnie des reptiles et quitte leur bâtiment avec sa mère.
Les quatre enfants s’approchent du terrarium de l’animal agressif et l’oncle explique que le reptile en question
porte bien son nom car on l’appelle la vipère heurtante.
–– Mais il ne peut pas nous heurter puisque nous sommes protégés par la paroi, remarque Pablo.
–– En effet, répond l’oncle. Il ne peut pas nous atteindre.
–– Alors, je vais essayer de garder ma main contre la vitre pendant qu’il attaque.
–– Je parie que tu vas lâcher la paroi comme le petit garçon de tout à l’heure, lui lance Nur.
–– Et moi je parie que je garde ma main contre la fenêtre pendant que la vipère la heurte, s’obstine Pablo
–– Qu’est qu’on parie ? demande Nur.
–– Je parie… une tournée générale de glaces, répond Pablo.
–– D’accord, dit Nur. J’espère que tu as de l’argent !
L’oncle, Véro, Mina et Nur s’installent devant le terrarium pour bien observer ce qui va se passer et Pablo
s’avance vers la vitre. Il pose sa main droite sur la paroi… et il ne se passe rien. La vipère se tient tranquille
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près de la racine d’un arbre. On dirait qu’elle fait semblant d’être une racine elle-­même. Des minutes passent
et Pablo a le temps de se retourner vers son public. Il est trop tôt pour triompher mais dans ses yeux on voit
qu’il est sûr de gagner son pari.
–– Attention, dit l’oncle, au moment où la vipère sort sa langue et la bouge délicatement de droite à gauche.
Et une seconde après, le serpent se lance de toutes ses forces contre la main de Pablo, qui fait un bond en arrière
et hurle de panique.
11. LE CONTENTEMENT
Il est midi et demi et temps de manger. L’oncle emmène les quatre enfants au « Flamingo », un restaurant où chacun se choisit un bon sandwich et une boisson pétillante. Ensuite, les cinq convives s’installent à la terrasse avec
vue sur les flamants roses qui crient comme des oies pour faire comprendre au Zoo entier qu’eux aussi ont faim.
–– C’est aujourd’hui l’anniversaire de Kai-­Mook, raconte l’oncle. Kai-­Mook, c’est un des éléphanteaux que vous
avez vus tout à l’heure. Normalement, nous organisons à cette occasion une petite fête dans leur parc mais,
après la bagarre entre les deux éléphants mâles, nous avons dû annuler les festivités. Si tout va bien, on le fera
peut-­être demain.
–– C’est dommage, soupire Véro. Demain, nous ne serons plus au Zoo.
Tout à coup fuse un « Happy Birthday » chanté de vive voix. De l’autre côté de la terrasse, les enfants voient un
des serveurs du restaurant apporter un gâteau à la table où un petit garçon est félicité pour son anniversaire. Quand
il a soufflé toutes les bougies, sa famille et ses amis l’applaudissent.
Entre-­temps, Véro et Mina semblent se disputer.
–– Pourquoi tu n’oses pas le dire ? lance Véro à Mina.
–– Je ne sais pas, hésite Mina.
–– Alors, moi je vais le dire, riposte Véro.
–– Non, non, ne fais pas cela ! murmure Mina essayant de retenir Véro.
–– Si, si. Tout le monde doit le savoir.
–– Vous devez tous savoir qu’aujourd’hui, c’est aussi l’anniversaire de Mina !
–– Bon anniversaire, Mina ! crient Véro, Nur, Pablo et l’oncle, qui ajoute :
–– Si je l’avais su, j’aurais pu organiser pour Mina un anniversaire comme pour le garçon de la table à côté. Dommage. Mais on peut en tout cas manger le dessert. Je vais vous chercher la spécialité de la maison.
Les quatre enfants se demandent quelle délicatesse l’oncle va leur rapporter et, quand celui-­ci revient les mains
vides, ils sont un peu déçus.
–– Patience, on va vous apporter le dessert, allez voir entre-­temps comment mes collègues nourrissent les flamants
roses, leur répond l’oncle.
Les quatre enfants contournent le kiosque à musique et s’approchent de la mare où ces grands oiseaux roses
mangent majestueusement en s’appuyant sur une seule de leurs échasses.
Quand les enfants reviennent à la table du « Flamingo », ils découvrent une tarte d’anniversaire avec neuf bougies.
L’oncle entame un « Joyeux anniversaire Mina » et les autres enfants enchainent.
Après la chanson, Mina a les larmes aux yeux et elle dit :
–– Je suis très contente. Merci.
12. L’ÉNERVEMENT
Les quatre enfants regardent les ragondins. Ils voient comment ces castors des marais cassent les branches avec
leurs dents et transportent les bouts de bois jusqu’au centre de la mare où ils construisent leur forteresse.
Tout à coup, le portable de l’oncle sonne. Il apprend qu’un phacochère s’est échappé de son enclos. Avant de
partir aider ses collègues, il a juste le temps de dire aux enfants qu’ils doivent l’attendre dans le bâtiment des
grands singes.
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–– Véronique tape sur la table et annonce d’une voix solennelle :
Pendant que les haut-­parleurs conseillent aux visiteurs du Zoo de quitter les allées du parc et de se mettre à l’abri
dans les bâtiments, l’oncle s’en va au pas de course. Les enfants hésitent. Ils aimeraient voir de près ce qui va se
passer. Ils décident finalement de le suivre de loin.
Ils remarquent qu’un jeune gardien vient à la rencontre de l’oncle. C’est Julien, le gardien qu’ils ont déjà vu à
l’œuvre chez les éléphants. Julien est dans tous ses états. Tout agité, il explique qu’il était en train de nettoyer la
loge des phacochères mais qu’il avait oublié de bien fermer la grille et que Xenos, le mâle du couple des phacochères, en a profité pour s’enfuir.
–– Tes explications ne servent à rien, lui répond l’oncle ! Maintenant, il faut attraper Xenos !
Des collègues arrivent avec un chariot plein de nasses. Ils saisissent les bâtons aux grands filets et se dépêchent
en direction de l’endroit où Xenos est signalé : derrière le palais égyptien.
Julien est bien décidé à capturer lui-­même le phacochère mais, quand il veut prendre un bâton, il ne sait pas le
détacher des autres car les filets sont emmêlés. Ses mains tremblent et, quand il s’en aperçoit, il jure et ses mains
tremblent encore davantage.
Nur quitte le snack-­bar où les enfants se sont réfugiés, s’avance vers le chariot, démêle les filets et en donne un
à Julien. Celui-­ci oublie de le remercier et se précipite à la recherche de Xenos.
Les enfants le suivent et voient au loin le phacochère, qui se promène calmement devant le parc des bisons. Il
s’arrête au pied d’un arbre et commence à chercher de la nourriture entre les racines.
De tous les côtés, des gardiens armés de longs bâtons à filet s’avancent silencieusement vers l’animal. Quand
ils l’ont encerclé, le chef des gardiens s’approche encore plus et, au moment où il lève son bâton en l’air, Julien
hurle de toutes ses forces :
–– Non, je veux le capter moi-­même !
Ce cri effraie le phacochère qui se sauve à nouveau. Il brise l’encerclement, se rue à travers un buisson et plonge
dans la mare des pélicans qui s’enfuient en cacardant bruyamment.
Bloqué dans la vase de la mare, Xenos est intercepté sans difficultés par un des gardiens. Ses collègues attachent
ses pattes avec des cordes, le hissent sur le chariot et le ramènent à son habitation qu’il n’aurait jamais dû quitter.
Entre-­temps, les enfants entendent comment Julien se fait réprimander par son chef :
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–– Tu fais des bêtises parce que tu t’énerves. Un bon gardien d’animaux doit toujours rester calme.
13. LA JALOUSIE
Devant le parc des zèbres, un groupe d’étudiants de l’académie est à l’œuvre. Sur leurs grands blocs de papier,
ils dessinent les chevaux rayés. Véro, Mina, Nur et Pablo sont curieux et se choisissent chacun un étudiant pour
observer leur travail créatif.
Pablo s’est mis à côté d’une jeune fille qui esquisse la tête d’un zèbre. Elle s’applique à coucher sur papier les
rayures noires et blanches sur le museau de l’animal. Nur a trouvé un artiste marrant. Il dessine un zèbre au cirque
avec un clown sur le dos. Ensuite, il interpelle Nur :
–– Les zèbres sont-­ils des animaux blancs avec des rayures noires ou sont-­ils des animaux noirs avec des rayures
blanches ?
Nur éclate de rire mais ne connait pas la réponse.
À côté de lui, Véronique observe une étudiante qui peint tout le troupeau de zèbres tandis que Mina est attendrie
par le travail d’un jeune homme qui fait le portrait d’une femelle avec son poulain.
–– J’adore votre dessin, Monsieur, lui dit Mina.
–– Et bien, je te l’offre, lui répond l’étudiant.
Avec son dessin en main, Mina sautille de joie.
–– Pourquoi on te donne un dessin à toi et pas à moi ? lui demande Véro.
–– Tu es jalouse, Véro ? lui réplique Mina.
Véro se rue sur son amie et veut lui arracher son dessin mais la petite Mina s’échappe et s’encourt. Elle va se
cacher derrière le dos de l’oncle et, quand Véro s’approche, l’adulte la saisit par les épaules :
–– Arrête Véro. Ce dessin appartient à Mina. Elle l’a bel et bien reçu en cadeau et tu ne dois pas désespérer : il y
a encore des milliers d’autres dessins d’animaux dans le monde. Un jour, tu en recevras un aussi.
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–– Un jour ou même aujourd’hui ! crie le professeur des dessinateurs qui, de loin, a observé la scène. Il
s’avance vers l’oncle et les deux filles avec une grande farde sous le bras. Arrivé près d’eux, il dépose sa
farde sur le sol, l’ouvre et en sort une série d’esquisses. La première est destinée à Véro et l’oncle reçoit
les deux suivantes :
–– Ces deux là sont pour les garçons, dit le professeur. Ainsi, il n’y aura pas de jaloux !
14. LE MÉPRIS
Dans le fond du Zoo, une colline se dresse à l’horizon. C’est le grand parc. Plusieurs sortes d’animaux y sont
regroupés mais séparés par de la rocaille. Entre deux de ces rochers, un pont surplombe le parc et de là, on voit
les lions, les élans, les chameaux et les dromadaires dans leur enclos respectif.
En bas, l’oncle et les quatre enfants observent les lions. Deux femelles, les yeux fermés, profitent du soleil. Le
mâle se promène. Il fait le tour de son domaine et grimpe sur le rocher en face de ses visiteurs. Il les regarde d’en
haut, secoue sa crinière, soupire et s’en va.
Plus loin, Mina, Véro, Nur et Pablo voient qu’une classe avec son institutrice monte sur le pont au-­dessus du
grand parc. Les élèves sont très excités de se trouver là-­haut et agitent les mains pour saluer les visiteurs en bas.
En gesticulant, un des élèves laisse tomber une bouteille en plastique dans l’enclos des chameaux.
–– Mais quels cochons, ces moutards ! s’exclame l’oncle.
Il remonte la colline jusqu’aux rochers qui soutiennent le pont, disparait par une porte de service et les enfants le
voient ensuite entrer dans le parc des chameaux pour aller récupérer la bouteille en plastique.
En ressortant de la porte de service, il dit aux enfants qu’il lui faut encore dire un mot à l’institutrice.
D’un pas décidé, l’oncle emprunte le chemin vers le pont, suivi des yeux par les quatre enfants. Arrivé en haut,
l’oncle apostrophe l’institutrice :
–– Madame, le règlement du Zoo interdit de jeter des déchets dans les parcs des animaux. Il faut éviter de laisser
tomber des bouteilles de plastique parmi les chameaux. S’ils les avalaient, ils pourraient en mourir.
–– C’était un accident, Monsieur. Je n’y peux rien.
–– Je n’y peux rien, Monsieur. C’est l’enfant qui a laissé tomber sa bouteille, pas moi.
–– Madame, vous refusez de prendre vos responsabilités. Votre attitude ne m’inspire que du mépris.
15. LA FIERTÉ
Le portable de l’oncle retentit une fois de plus. Ses collègues ont besoin de son aide au palais égyptien pour soigner Darou, une des petites girafes.
L’oncle demande aux enfants de l’attendre au terrain de jeu mais Véro, Mina, Nur et Pablo le supplient de pouvoir
l’accompagner.
–– Bon, d’accord mais vous ferez exactement ce que je vous dis de faire et surtout de ne pas faire, car soigner un
animal peut toujours être dangereux.
Les enfants sont heureux et suivent l’oncle au pas de course vers le palais égyptien. Ils y pénètrent par une porte
sur le côté, traversent un couloir et arrivent dans une grande pièce où se trouve la petite girafe, entourée de trois
gardiens et du vétérinaire.
Darou a une fêlure au sabot d’une de ses pattes de derrière et le médecin doit y appliquer de la pommade. C’est
d’autant plus important que la girafe grandit chaque jour et que le poids qui pèse sur ses pattes s’alourdit donc
en conséquence. La blessure doit être soignée au plus vite.
L’oncle commence tout de suite à donner des directives. Deux gardiens doivent glisser un collier en cuir autour
du cou de l’animal, attacher des cordes au collier et fixer celles-­ci à des crampons dans les murs latéraux. L’oncle
oblige Darou à se coucher dans la paille sur le sol et noue une corde autour de ses pattes de derrière. Le troisième
gardien fait de même avec les membres antérieurs de la girafe.
Darou n’est pas très contente et commence à tirer sur les cordes. Elle balance surtout la tête et le cou en avant
et en arrière.
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–– Comment, vous n’y pouvez rien ? Ces enfants sont ici sous votre responsabilité. Vous êtes leur éducateur et
vous devez les éduquer au respect des règles en vigueur au Zoo.
L’oncle jette un coup d’œil en direction des enfants et leur dit de bien rester à l’écart. À ses hommes près du mur,
il demande de tirer sur les cordes du collier de Darou et de réduire encore sa liberté de mouvement.
Quand tout est contrôlé une dernière fois et que l’animal est totalement immobilisé, l’oncle fait signe au vétérinaire qu’il peut entamer les soins.
Celui-­ci s’agenouille près de la patte blessée et nettoie le sabot avec une brosse. Chaque fois qu’il la touche,
la girafe essaie de retirer ses pattes mais Darou se calme quand le médecin désinfecte la plaie avec un
vaporisateur.
C’est le moment de mettre la pommade. Le vétérinaire fait signe à Pablo de s’approcher délicatement. Il montre
comment il met le médicament sur la blessure et invite le garçon à répéter le même geste.
Pablo se concentre. Il met son doigt dans le pot que lui tend le docteur et glisse la pommade dans la fêlure du
sabot. Il reprend du produit et réitère ce mouvement jusqu’à ce que le vétérinaire lui fasse signe d’arrêter et de
rejoindre ses amis.
Darou doit rester attachée durant encore une heure pour que la pommade fasse son travail cicatrisant, tandis que
l’oncle et les quatre enfants peuvent reprendre leur promenade.
À la sortie du palais égyptien, Pablo fait un bond de joie, il se sent fier. Il n’avait pas cru qu’une visite au Zoo
pourrait être aussi passionnante. Il pense sérieusement à devenir gardien d’animaux comme son oncle.
16. L’INDIGNATION
Mina, Véro, Nur et Pablo continuent leur visite dans les coulisses du Zoo. En effet, l’oncle les emmène maintenant
dans la cuisine centrale où se prépare la nourriture pour des milliers d’animaux.
Ils rencontrent d’abord un boucher qui désosse la cuisse d’un bœuf. Cette bonne chair est prévue pour les lions.
À côté de l’établi du boucher s’ouvre la porte d’une des chambres froides. Un autre cuisinier en sort portant une
caisse pleine de surgelés. Il la met dans un bassin et y laisse couler de l’eau pour dégivrer les poissons, qui seront
au menu des ours polaires.
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Un peu plus loin, un troisième cuistot vide des boites de corn flakes dans une large cuve. Il y ajoute un grand
paquet de viande hachée et arrose le tout de plusieurs litres de lait. Véronique lui demande quel animal va manger
le drôle de mélange qu’il est en train de concocter.
–– Ce mélange est prévu pour les oryctéropes, mieux connus sous le nom de cochons de terre. En Afrique, ils
mangent un nid de termites par jour mais nous n’avons que très peu de termites à notre disposition. La pratique
a montré que ce mélange est un bon repas alternatif pour ces mammifères.
Ensuite, l’oncle conduit les enfants dans une autre salle remplie d’étagères sur lesquelles une centaine de boites en
plastique translucides sont rangées. Chaque boite est un nid de souris. L’une après l’autre, les boites sont contrôlées
par un gardien. Quand les animaux en ont besoin, il leur donne plus de nourriture ou d’eau.
Le gardien prend une boite, la met sous son bras et fait signe aux enfants de le suivre. Ils quittent la cuisine et se
dirigent vers les cages des rapaces. Le gardien dit aux enfants de chercher la volière de l’aigle royal et de bien
regarder comment il va le nourrir.
Les enfants courent d’une cage à l’autre en lisant les plaquettes avec les noms des oiseaux et c’est Nur qui trouve
la maison de l’aigle. Celui-­ci dort. Avec une voix très aiguë, Mina crie :
–– Aigle, réveille-­toi !
Le roi des rapaces ouvre un œil, regarde les enfants du haut de sa branche, secoue sa tête, ouvre grand ses ailes
majestueuses, les replie et va s’endormir à nouveau, quand il entend tout à coup s’ouvrir la petite porte au fond
de sa cage. C’est le signe que son repas est arrivé. Et, en effet, par la petite porte, entre un troupeau de souris.
L’aigle se laisse tomber comme une pierre et se rue sur les rongeurs.
–– Non ! crie Mina. Non, non, non, non. Vous ne pouvez pas faire cela !
–– Vous ne pouvez pas faire cela ! crie aussi Véro. Vous ne pouvez pas faire grandir ces petites souris adorables
pour ensuite les donner à manger à cet horrible rapace !
L’oncle a rejoint les enfants et répond aux filles en pleurs :
–– Je comprends votre indignation mais nous ne faisons rien d’horrible au Zoo. Nous faisons la même chose
que la nature. Ce matin, vous n’avez pas protesté quand les manchots se jetaient à l’eau pour capter les petits
poissons. Dans la nature, les uns se nourrissent en mangeant les autres. C’est ainsi !
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Développer l’autonomie affective
17. LA CULPABILITÉ
L’oncle a une petite réunion avec son directeur et en attendant, Mina, Véro, Nur et Pablo s’amusent à la plaine
de jeux.
Un immense éléphant cache un toboggan. Les enfants montent l’échelle dissimulée dans les pattes de derrière,
courent au-­dessus du dos et se laissent glisser le long de la trompe du quadrupède métallique.
Arrivées dans le bac à sable aux pieds de l’éléphant, Véro et Mina voient deux girafes qui, très haut, tiennent une
barre horizontale entre leurs cornes. À cette barre pendent deux balançoires qui sont vite occupées par les filles.
Elles appellent les garçons et demandent à être poussées.
Quand Mina et Véro volent en l’air et crient de plaisir, les garçons grimpent vers le sommet d’une pyramide faite
de cordes. Tout en haut, ils se grattent en dessous des aisselles et crient comme des singes.
Une fois les pieds à nouveau par terre, les quatre enfants se précipitent vers le manège. Les filles montent à bord
et se choisissent chacune un beau cheval de bois. Les garçons poussent le manège, qui va de plus en plus vite.
Quand Mina et Véro passent devant les garçons, ceux-­ci tendent leurs mains pour toucher celles des filles.
À un certain moment, Pablo ne touche pas seulement la main de sa sœur mais l’agrippe. Véro est brusquement
tirée hors du manège et tombe par terre aux pieds de son frère. Elle a heurté le sol avec son genou et saigne.
Julien, le jeune gardien que les enfants connaissent depuis ce matin, passe par là avec son chariot. Il voit que Véro
est tombée et accourt. Il soulève la blessée et la met dans sa charrette.
–– Venez, on va la faire soigner.
Nur, Mina et Pablo suivent l’ambulance improvisée de Julien et leur petit cortège passe devant le parc des okapis,
le bâtiment des petits singes et la mare des flamants roses pour aboutir, non loin de l’entrée du Zoo, au poste des
premiers secours.
Un infirmier y couche Véro sur la table et commence à désinfecter son genou. Le produit picote tellement qu’elle
en pleure. Quand Pablo voit les larmes aux yeux de sa sœur, il se retourne et sort de l’infirmerie.
Dehors, il regarde le ciel et ne se sent pas bien. Il se sent coupable, coupable de la blessure qu’il a provoquée à Véro.
18. L’EMPATHIE
La gardienne arrive avec le micro sur le podium derrière le bassin et annonce que le show aura lieu sans Spanky,
qui est toujours malade. Il sera remplacé par une autre otarie.
Les lumières dans la salle s’éteignent. Un seul projecteur illumine le centre du bassin et de cette flaque de lumière
jaillit l’otarie Banjo, qui fait un joyeux bond en l’air, replonge dans l’eau, saute sur le podium et vient se coucher
aux pieds de la gardienne. Le public l’applaudit chaleureusement pendant que les lumières s’allument à nouveau.
–– La vie sur terre est née dans la mer, explique la gardienne. D’abord il y avait des poissons, de petits et de grands
poissons.
Banjo a regagné le bassin et quand la gardienne parle de grands poissons, il passe devant le public en mettant une
de ses nageoires au-­dessus de l’eau pour faire semblant d’être un requin. Le public éclate de rire.
–– Ensuite, les poissons sont sortis de l’eau, continue la gardienne. Les animaux de la mer ont grimpé sur la terre
et sont devenus des grenouilles.
Banjo sort du bassin, fait une série de cabrioles et coasse comme une rainette. Véro l’applaudit, comme le reste
du public mais en même temps elle tient à l’œil Spanky dans son coin.
–– Enfin, les animaux de la terre se sont mis sur leurs pattes de derrière et sont devenus des hommes, conclut la
gardienne.
Banjo ne se laisse pas prier. Il se met debout à côté de la gardienne et lui tend une nageoire. Ils se serrent la main
et provoquent un éclat de rire général.
Véro rit aussi mais elle est surtout préoccupée par Spanky. Elle aimerait qu’il soit guéri. Elle se met à sa place et
aimerait qu’il puisse participer au spectacle.
Au Zoo. Histoires d’émotions pour les 8‑12 ans
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La grande salle de l’Aquaforum est remplie des cris de garçons et de filles qui viennent assister au show des
otaries. Les quatre enfants se cherchent une place et en découvrent une tout près du bassin d’eau mais, avant de
s’asseoir, Véro regarde où en est Spanky. L’otarie se trouve toujours au même endroit que le matin. Dans le coin
du podium, l’animal se frotte la tête et le cou contre le mur et gémit de temps en temps.
Celui-­ci continue. La gardienne a pris un ballon et le lance à Banjo qui l’attrape avec ses nageoires et le jette en
l’air de telle façon qu’il retombe à travers un anneau fixé au mur.
–– Et Banjo ne joue pas seulement du basket-­ball, crie la gardienne. Maintenant, nous passons au foot !
La gardienne s’est mise devant le but et relance la balle à Banjo, qui se couche sur le côté et frappe la balle avec
sa queue. Il marque le but et est applaudi par toute la salle. L’otarie se retourne et applaudit le public à son tour
en tapant les nageoires l’une contre l’autre.
Après une nouvelle ovation, Banjo commence à aboyer. C’est le signal pour les autres otaries restées derrière les
coulisses. Des deux côtés du podium, elles se laissent glisser jusqu’au bassin où elles rejoignent Banjo dans un
grand giclement d’eau.
En son for intérieur, Véro espère que Spanky aussi va répondre à l’appel de Banjo mais l’animal malade reste
dans son coin.
La gardienne a descendu un grand cerceau au-­dessus du bassin. L’une après l’autre, les otaries sortent de l’eau
et sautent à travers le cercle.
Tout à coup, un cri rauque retentit dans le coin de Spanky. Toute la salle le regarde. Spanky se détache du mur
et avance lentement en direction de la gardienne. Tous les enfants vivent le moment avec lui. L’empathie pour
l’animal est à son comble. La gardienne lui jette un petit poisson et quand Spanky l’avale, tous les enfants poussent
un ouf de soulagement.
Après avoir ingéré quelques autres petits poissons, Spanky se jette à l’eau et une seconde après, il saute à travers
le cerceau. La salle éclate de joie.
19. L’AFFECTION
Autour d’une table à la terrasse du « Flamingo », Mina, Véro, Nur et Pablo boivent une grenadine et mangent une
gaufre. L’oncle les regarde tendrement, soupire et dit enfin :
–– Mes amis, c’est la fin de votre journée au Zoo. Cela vous a-­t‑il plu ?
–– C’était magnifique, crie Mina. Je vais revenir avec ma petite sœur pour lui montrer les manchots.
–– Et moi, si je pouvais, je reviendrais chaque jour pour voir Spanky, ajoute Véro.
Jan Lantier et al. – Développer l’autonomie affective de 5 à 14 ans ©De Boeck Éducation, 2014
–– Et vous, les garçons, vous êtes contents aussi ?
–– On a beaucoup appris aujourd’hui, répond Nur. J’ai vu des animaux dont je n’avais jamais entendu parler.
–– Et moi, c’est décidé, affirme Pablo. Quand je serai grand, je veux être gardien d’animaux comme toi.
–– Eh bien, j’espère que je resterai suffisamment longtemps au Zoo pour t’y accueillir comme jeune collègue. En
attendant, j’ai quelques souvenirs pour vous.
L’oncle prend un grand sac de la boutique du Zoo, en sort un livre et le donne à Pablo :
–– Voilà, c’est une encyclopédie sur les animaux. Tu y trouveras plein d’informations sur un millier d’animaux,
du plus petit ver de terre jusqu’aux immenses baleines.
–– Oh, cela m’intéresse aussi, remarque Nur.
–– Pour toi, j’ai un autre livre, répond l’oncle. « Le jardin de la vie » raconte tout ce que tu veux savoir sur ce qui
se passe dans les coulisses du Zoo.
Les deux garçons remercient l’oncle tandis que les filles sont impatientes. Quels cadeaux vont-­elles recevoir ?
–– Pour Véro, je n’ai pas hésité longtemps, continue l’oncle. Sur cette vidéo, tu trouveras tout le spectacle des
otaries avec Banjo et évidemment aussi avec Spanky.
Véro saute au cou de l’oncle et l’embrasse.
–– Et pour Mina, je n’ai pas hésité non plus, conclut l’oncle qui sort de son sac un grand manchot en peluche.
Mina embrasse d’abord son pingouin puis elle saute sur les genoux de l’oncle pour l’embrasser à son tour.
Tout le monde est content et se lève pour partir mais Pablo a encore quelque chose à dire :
–– Mon oncle, pour te remercier, j’ai inventé une petite chanson, et sur l’air de « Au clair de la lune », il chante :
Mon très cher Tonton, Oui,
Nous sommes très contents
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Développer l’autonomie affective
Nous avons visité, Oui,
Le Zoo en galopant.
On a mangé de la tarte
Et reçu tant de présents
Avant que le train ne reparte
Merci, infiniment !
Les autres applaudissent la chanson de Pablo et le moment des adieux est arrivé. L’oncle conduit les quatre enfants
à l’entrée du Zoo et embrasse affectueusement Pablo, Nur, Véro et la petite Amina.
20. LA NOSTALGIE
Le train pour Bruxelles quitte lentement la gare centrale d’Anvers. Mina, Véro, Nur et Pablo y sont montés. Leur
compartiment est également occupé par une vieille dame.
Les enfants ne disent rien. Le train fait halte à Berchem et redémarre mais les quatre sont toujours aussi silencieux.
–– Vous avez tous l’air triste, dit la vieille dame. Quelque chose ne va pas ?
–– Non, non. Tout va bien, répond Pablo.
–– Vous ne donnez pas cette impression, insiste la vieille.
–– Nous avons passé une journée extraordinaire, dit sèchement Véro.
–– Eh bien, en regardant vos visages, on ne le dirait pas. Qu’est-­ce que vous avez fait, aujourd’hui ?
–– Nous avons visité le Zoo, répond Mina en soupirant.
–– Et c’est une raison pour soupirer ? demande la dame. À votre place, je serais en pleine forme.
–– Nous étions en forme toute la journée, réagit Nur. Mais, maintenant, nous ne sommes plus au Zoo.
–– J’ai tout compris, répond la dame en hochant la tête. Vous auriez préféré rester au Zoo ?
–– Ah oui ! crient les quatre enfants à la fois.
–– Nostalgique ? Qu’est-­ce que cela veut dire, demande Pablo.
–– « Être nostalgique » veut dire qu’on regrette le passé.
–– Je n’ai toujours pas bien compris, insiste Véro.
–– Je prends votre exemple. Vous avez passé une merveilleuse journée et après vous aimeriez revivre cette journée,
vous aimeriez revivre ce passé. C’est cela être nostalgique.
–– Oui, alors nous sommes tous très nostalgiques, enchaine Pablo.
–– En tout cas, merci pour l’explication, Madame, ajoute Véro.
Le train s’arrête à Malines et la vieille dame descend. Quand le train repart, Nur ouvre son livre « Le jardin de la
vie » et propose aux autres de regarder les photos pour revivre leur journée au Zoo.
Arrivés au milieu du livre, les enfants découvrent des photos prises dans un autre parc que celui qu’ils ont visité.
Après lecture, ils comprennent que le Zoo d’Anvers dispose d’un deuxième jardin zoologique à Planckendael,
non loin de Malines.
–– Zut, soupire Véro. Nous venons de quitter la gare de Malines.
–– Ce n’est rien, réplique Nur. Nous demanderons à ton oncle de nous inviter une deuxième fois à Planckendael.
–– Youpi ! crient les enfants en chœur.
Au Zoo. Histoires d’émotions pour les 8‑12 ans
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–– Vous êtes nostalgiques donc, conclut la vieille.

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