Solutions pratiques : clôtures et abreuvoirs

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Solutions pratiques : clôtures et abreuvoirs
Solutions pratiques : clôtures et abreuvoirs
Depuis janvier 2009 jusque fin 2012, le Contrat de Rivière Ourthe (CRO) est opérateur du projet
RIPARIA, un des 5 projets du Groupe d’Action Locale (GAL) « Pays de l’Ourthe ». Un volet du projet
RIPARIA est d’apporter une aide technique et financière pour la pose de clôture et l’aménagement de
postes d’abreuvement. A l’heure actuelle, le projet a permis à 25 agriculteurs d’aménager leurs
prairies pour l’abreuvement du bétail. Une centaine de pompes à museau, une pompe éolienne, 3
pompes solaires transportables et 2 systèmes d’abreuvement gravitaire ont été installés ainsi que 10
km de clôtures.
La présence de clôtures le long des berges d’un cours d’eau est une condition fondamentale pour en
interdire l’accès aux bovins. Cependant, avant la mise en place de la clôture, il convient de se poser
certaines questions :
- Y a-t-il présence ou non d’autres utilisateurs (pêcheurs, promeneurs…) ?
Parfois, l’aménagement de passages pour personnes (chicanes, escabeaux simples…) peut
résoudre le problème.
- Faut-il s’attendre à des crues de grande ampleur ?
Le choix du type de clôture se fera en adéquation avec le type de cours d’eau.
L’arrêté royal du 5 août 1970 (règlement général de police des cours d’eau non navigables) fixe la
distance minimale légale de la clôture par rapport à la crête de la berge à 0,75 – 1 m mesurée à partir
de la crête de la berge du cours d’eau. La clôture doit être établie de façon qu’elle ne puisse créer une
entrave au passage du matériel utilisé pour les travaux ordinaires de curage, d’entretien ou de
réparation aux cours d’eau.
Lorsque les bovins sont tenus à l’écart du cours d’eau par une clôture, il est nécessaire de trouver une
solution pour subvenir aux besoins en eau des animaux sans pour autant augmenter la charge de
travail quotidienne des agriculteurs. Les systèmes proposés sont donc autonomes basés sur le
fonctionnement mécanique (pour les pompes à museau), sur l’utilisation des déclivités naturelles (les
abreuvoirs gravitaires) ou sur l’énergie éolienne ou solaire. L’aménagement d’une aire d’accès au
cours d’eau n’est quant à elle pas recommandée. Les facteurs essentiels qui influent sur le choix d'un
système sont la fiabilité du système, son coût, le type et la taille du cheptel et les caractéristiques du
site. Chaque système a ses points forts et ses points faibles. Le contrôle régulier de l’abreuvoir est
primordial pour le bon fonctionnement de tous les systèmes.
La pompe à museau est le système qui offre le meilleur rapport coût-efficacité. En effet, ce type
d’abreuvoir s’adapte à la quasi-totalité des cours d’eau, y compris les petits ruisseaux, les sources et
les puits. La pompe permet de remonter l’eau sur une hauteur maximale de 7 m ou sur une longueur
de 70 m. Une seule de ces pompes peut alimenter en eau jusqu’à 15 animaux qui apprennent
facilement et rapidement à utiliser cet abreuvoir (3 à 4 jours d’accoutumance).
L'installation de l’abreuvoir ne requiert que des connaissances de base en plomberie. La pompe doit
être installée en terrain plat, légèrement surélevé et bien drainé, pour éviter la formation d’une zone
boueuse (possibilité également de déplacer l’abreuvoir très facilement) et conserver le matériel hors
de l’eau. Aucune source d'énergie auxiliaire n'est nécessaire et les coûts des matériaux et de
l'installation sont modiques.
La pompe est alimentée par un tuyau de type « Socarex » fermé par une crépine à clapet anti-retour
immergée dans la rivière. Il est conseiller de placer la crépine au niveau d’un secteur du cours d’eau
rapide, profond, sans vases ni algues. Ce système ne délivre qu’une faible quantité d’eau à la fois
(chaque poussée apporte 0,3 à 0,5 litre d’eau). Il ne convient donc pas pour les vaches laitières en
production, qui doivent absorber quotidiennement de grandes quantités d’eau. Lorsque l’on se trouve
dans ces conditions, il est donc nécessaire de se tourner vers d’autres systèmes d’abreuvement.
Coût : environ 40 €/UGB (montage et TVAC)
Le système gravitaire ne pourra être installé que si le terrain remplit certaines conditions
particulières. En effet, ce système n’est performant que lorsque la pente du ruisseau capté est
supérieure ou égale à 5%. Dans le cas contraire, des bouchons d’air se créent dans le tuyau
d’alimentation et bloque l’arrivée d’eau au fur à mesure de son utilisation. Il est également nécessaire
que la charge du ruisseau soit assez caillouteuse afin que la prise d’eau ne soit pas bouchée trop
rapidement (le contrôle régulier de la prise d’eau est primordial pour le bon fonctionnement de tous les
systèmes).
Coût : +/- 500 € pour un bac de 600 l. (dépend de la grosseur du bac)
Le système éolien est à déconseiller pour les gros troupeaux. En effet, l’approvisionnement en eau
ne pouvant se faire que lorsqu’il y a du vent, il est nécessaire de prévoir un abreuvoir assez
volumineux permettant d’accumuler des réserves d’eau suffisantes pour assurer un
approvisionnement régulier durant les période où il ne vente pas. Le volume conseillé de l’abreuvoir
est de 3 fois le volume journalier nécessaire.
Coût : +/- 3800 € avec placement (bac de 1500 L)
Une autre solution : les panneaux solaires. Mais comme ils ne fonctionnent que lorsque la luminosité
est suffisante, le système doit être équipé d’une batterie qui stocke l’électricité. Elle permet de faire
face à un manque de soleil pendant 10 jours et 10 nuits. L’électronique est le point faible de ce
système. En effet, il est nécessaire d’avoir des connaissances techniques assez pointues afin de
réparer l’abreuvoir en cas de panne. Des problèmes électroniques peuvent intervenir lorsque l’on
alimente les clôtures avec la batterie.
Coût : entre 4000 et 5500 € pour un abreuvoir solaire fixe sans placement
L’abreuvoir est un point d’attraction pour l’entièreté du cheptel présent. Le piétinement intense de ses
abords est donc important. La création d’une surface portante pour l’abreuvoir et la mise en place de
dalles de stabilisation ou autres pour la protection du sol environnant sont des actions
complémentaires à ne pas négliger.
Rappelons qu’il est nécessaire d’obtenir une autorisation du gestionnaire du cours d’eau pour
toute installation d’une prise d’eau ainsi qu’un permis d’urbanisme et une autorisation du
gestionnaire du cours d’eau compétant pour la construction d’un passage pour bétail.
Enfin, lorsqu’une pâture est traversée par un cours d’eau et que ce dernier est clôturé, la création d’un
passage permettant au bétail de se rendre d’une rive à l’autre peut s’avérer nécessaire. Le type
d’aménagement dépend de la largeur du cours d’eau à traverser. Citons la possibilité de construction
d’un passage en bois qui peut s’appliquer à toutes les largeurs de cours d’eau ou les tubes en PEHD
pour les cours d’eau ne dépassant pas 1 m de large. Ceux-ci sont plus de 10 fois plus légers que les
tuyaux en béton de même dimension, ce qui facilite beaucoup leur mise en place. Les tubes PEHD
peuvent être placés de la même manière que les tuyaux en béton, mais contrairement à ces derniers,
ils peuvent également être coupés en deux dans le sens de la longueur, ce qui divise le prix par deux.
La mise en place de ce demi-tube est encore facilitée par rapport au tube entier et le lit du cours d’eau
n’est pas détruit.
Pour plus d’information, contactez Pierre PIROTTE au Contrat de Rivière Ourthe ([email protected]
ou au 086/21 08 44).
Pour plus de renseignements :
LAURENCE DE VOS ET PAUL PETITFRERE, Ministère de la Région wallonne – DGA. Les livrets de
l’agriculture n°16 – L’accès du bétail aux cours d’eau. 2008. 121 p.
http://agriculture.wallonie.be/apps/spip_wolwin/IMG/pdf/Llts16.pdf
CONTRATS RIVIERES DE LA PROVINCE DE LUXEMBOURG, Rivières et Agriculture – Concilier
production agricole et préservation des milieux aquatiques. 2009. 58 p.
http://www.cr-ourthe.be//uploads/Agrieteau.pdf
CONTRATS DE RIVIERE RANCE ET CELE. Guide technique, les systèmes d’abreuvement au pâturage.
2006. 31p.
http://www.reseau-eau.educagri.fr/files/fichierRessource1_Plqt-Abreuvement.pdf