En 2015, les présidents des JCE en Alsace
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En 2015, les présidents des JCE en Alsace
Région économie Chemin de fer Un wagon de chantiers en Alsace pour RFF Réseau ferré de France (RFF) a dressé, hier, un agenda de ses opérations en cours et à venir dans la région. Le chantier de la deuxième phase de la LGV (ligne à grande vitesse) Est est dans les temps, a indiqué, hier, Réseau Ferré de France, son maître d’ouvrage. Les travaux de génie civil viennent de s’achever sur les 106 km de la future ligne à grande vitesse reliant Baudrecourt (Moselle) et Vendenheim (Bas-Rhin). « La pose des voies se terminera à la fin de l’année, pointe Alain Cuccaroni, le directeur des opérations. Des travaux de signalisation et d’alimentation se dérouleront encore début 2015, puis nous lancerons les essais sur la ligne. » L’ouverture de cette dernière, programmée au printemps 2016, mettra Strasbourg à 1 h 50 de Paris, contre 2 h 20 actuellement. Voies renouvelées à Saint-Louis Outre ceux de la LGV Est, RFF mène ou s’apprête à piloter un certain nombre de travaux dans la région. « Nous allons, notamment, renouveler la voie ferrée entre La LGV Est entre Baudrecourt et Vendenheim sera bientôt achevée. Saint-Louis et Bâle, du 9 mars au 18 avril », explique son directeur régional, Thomas Allary. Se déroulant de nuit, les manœuvres ne devraient avoir comme seul impact qu’un ralentissement des trains. RFF va aussi continuer à moderniser son système de gestion des FEuroAirport : des études préalables à l’enquête À l’horizon 2020, la création d’une voie ferrée de 6 km et d’une gare devrait permettre une déviation de la ligne Strasbourg-Mulhouse-Bâle vers l’EuroAirport. « Nous préparons actuellement les études préalables au lancement d’une enquête d’utilité publique sur le projet, précise Thomas Allary. Parallèlement, des négociations se poursuivent sur le financement des opérations », qui devraient avoisiner les 220 millions d’euros. circulations dans la plaine d’Alsace, dans le but de « simplifier la chaîne d’intervention, de gagner en réactivité et de résoudre plus rapidement les incidents ». Pour ce faire, elle automatise et centralise ses postes d’aiguillage autour d’une même « télécommande » gérée par un centre régional basé à Strasbourg. Vers une gare de Mulhouse modernisée Le regroupement a déjà été opéré pour les installations entre Illkirch-Graffenstaden et Kogenheim. « Nous allons maintenant effectuer des travaux de préparation entre Sélestat et Bollwiller, afin de pouvoir mettre en service cette télécommande en mai 2015 », précise Thomas Allary. Archives Jean-Marc Loos Dans le cadre d’un plan national de modernisation du réseau visant à anticiper la croissance des flux voyageurs et fret, la gare de Mulhouse va, elle, être passée au peigne fin. « Aujourd’hui, en raison du grand nombre de trains dans la région, les risques de problèmes, notamment de régularité, se situent dans les nœuds ferroviaires de Strasbourg et de Mulhouse, analyse Thomas Allary. Nous allons donc nous concentrer autour de réflexions très ciblées, comme l’efficacité des quais et des signalisations. » Cette phase d’études sera finalisée à la fin de l’année, afin de permettre le cas échéant de nouveaux aménagements sur la plateforme mulhousienne d’ici à 2020. Une transformation de son poste d’aiguillage à relais en poste informatisé est déjà prévue. VENDREDI 21 FÉVRIER 2014 37 Social Chez Depalor à Phalsbourg, trois cadres séquestrés Les salariés du fabricant de panneaux de particules en bois Depalor à Phalsbourg (Moselle), en passe de perdre leur emploi après l’incendie accidentel de leur usine cet été, ont relâché hier en milieu de journée les trois cadres qu’ils retenaient dans les locaux depuis la veille. Les quelque 140 salariés concernés ont pris cette décision en considérant que Mauro Capozzo, le PDG de leur maisonmère le groupe suisse Krono, s’était déclaré prêt à « renouer le dialogue » avec eux si les cadres étaient libérés. Les salariés se battent contre la fermeture annoncée de leur usine, détruite à 40 % dans un incendie accidentel en juillet dernier, et dont la direction a annoncé en décembre qu’elle ne serait pas reconstruite, au vu de la « situation économique fragilisée » de l’entreprise depuis des années, avec 21 millions d’euros de pertes cumulées entre 2007 et 2012. Les employés demandent l’ouverture de discussions pour que l’actuelle direction du groupe « donne les moyens au CE et aux collectivités locales pour négocier avec un éventuel repreneur ». Pendant toute la journée de mercredi et la nuit qui a suivi, ils ont retenu dans les locaux administratifs du site le directeur général, le directeur technique et la directrice administrative et financière de l’usine, en exigeant, pour les relâcher, des propositions du PDG « pour débloquer la situation ». Selon Michel Beltran, délégué CFDT, les trois cadres « bien qu’un peu stressés », ont été « bien traités ». « On leur a donné à boire et à manger, et même apporté des croissants », a souligné le syndicaliste. « La seule solution » Avant que les cadres aient finalement quitté les lieux, Michel Beltran s’est adressé aux salariés devant le bâtiment, où un cercueil portant l’inscription « Depalor, 1973-2013 » a été installé sur un monticule de particules de bois. La reprise du dialogue avec la direction « est la seule solution possible pour sortir du marasme dans lequel on est plongé depuis plusieurs semaines », a souligné le syndicaliste. Les salariés demandent que la direction les informe sur « la valorisation ou la reprise potentielle du site », dont 60 % n’a pas été détruit lors de l’incendie. L’usine Depalor a été détruite par un incendie accidentel en juillet dernier. Photo Patrick Hertzog/AFP Philippe Wendling Congrès En 2015, les présidents Agriculture À la FDSEA, on fait des Jeunes Chambres en Alsace « le choix d’être offensif » La 27e conférence des présidents de la JCEF vient de décider de tenir sa prochaine rencontre à Strasbourg dans un an. « La JCEF [Jeune Chambre Économique Française] est un mouvement citoyen qui forme les jeunes de 18 à 40 ans à la prise de responsabilité, une véritable source d’épanouissement », résume Rémi Sypowski, le nouveau président de la JCE de Strasbourg. Et pour que chacun puisse assumer ces responsabilités, le mandat de président est limité à un an dans ce mouvement. Membre depuis quatre ans de la JCE alsacienne, ce Strasbourgeois de 31 ans, responsable des ressources humaines chez Isri à Merckwiller, en a été élu président en novembre dernier. Il vient d’obtenir, à Antibes, lors de la 27e Conférence des présidents de la JCEF, la tenue de la 28e édition de ce congrès à Strasbourg, les 30 et 31 janvier 2015. Environ 200 responsables nationaux seront présents en Alsace à cette date. plus importante, captant un tiers des responsables alsaciens. « Nous menons des actions pour répondre aux besoins des territoires, en détectant et en proposant des projets innovants », expliquet-il. La JCEF organise ses interventions autour de « cinq axes : agir pour l’emploi, être solidaire, développer l’économie, préserver la planète et aménager le territoire », détaille Rémi Sypowski. Parmi les actions historiques menées naguère par la JCEF figure la mise en place des numéros d’urgence abrégés dont le premier fut le 18, le déploiement des rues piétonnes… La JCE a également lancé, à Strasbourg, « le Training Job Café, une initiative gérée aujourd’hui par l’Université de Strasbourg, qui consiste à expliquer aux demandeurs d’emploi comment obtenir et comment réussir un entretien d’embauche », relève Rémi Sypowski. Pour l’année en cours, une dizaine d’actions sont dans les cartons de la JCE de Stras- bourg, notamment en direction des jeunes en rupture sociale, avec l’organisation des Passerelles vers les métiers qui en seront à leur 2e édition. Problème des déchets Les JCE « œuvrent également pour faire tomber les stéréotypes dans le monde du travail » avec « Mon métier, c’est sans cliché », pour tenter d’éliminer le sexisme dans les deux sens : en orientant des femmes dans le bâtiment, les travaux publics et les transports, mais aussi les hommes vers les métiers de la petite enfance et de l’esthétique. Le thème national retenu par la JCEF pour 2014 est celui de l’économie circulaire : « Il faut sortir du schéma produire-consommer-jeter pour comprendre qu’on peut réutiliser les objets que nous utilisons. Nous souhaiterions supprimer le mot déchets du dictionnaire », indique le nouveau président strasbourgeois. Alvezio Buonasorte Sus à la « pollution administrative » : telle est, en résumé, la position de la FDSEA face aux velléités d’encadrer l’impact environnemental de l’agriculture. « Il ne fait pas beau d’afficher cette agriculture qui élève plus de 20 têtes, sème du maïs, pratique l’irrigation… Mais comment croire qu’un paysan aime polluer ? Nous sommes les seuls garants des équilibres de vie ! », a affirmé Pascal Wittmann, secrétaire général, lors de l’assemblée générale qui s’est tenue à Mulhouse, mercredi. « Ras-le-bol » « Répondre aux besoins » L’an prochain, outre l’organisation de cette manifestation, la JCE de Strasbourg fêtera son 60e anniversaire et le 100e de la JCI (Jeune Chambre Internationale). Il y a sept JCE locales en Alsace, de Haguenau à SaintLouis, regroupant une centaine de membres ; Strasbourg est la La Fédération des syndicats d’exploitants agricoles du Haut-Rhin a vigoureusement réaffirmé, lors de son assemblée générale, son opposition aux normes qui, selon elle, entravent l’activité des agriculteurs. Rémy Sypowski, le nouveau président de la JCE de Strasbourg (à droite) et le comité d’organisation de la prochaine Conférence des présidents qui se tiendra dans un an en Alsace. DR « C’est un patrimoine français, le seul secteur qui marche, et on peut continuer à créer des emplois en libérant les énergies : ras-le-bol des contraintes, on est des grands garçons ! », ajoute Denis Nass, le président de la FDSEA. Quelques exemples. Le SRCE (Schéma régional de cohérence écologique), le Sage (Schéma d’aménagement et de gestion des eaux) ? « Nous avons été offensifs et nous avons obligé les rédacteurs du Sage III Nappe-Rhin à revoir leur copie… Stop à ces farces, ces pseudo approches réalisées par des nan- Denis Nass, président de la FDSEA du Haut-Rhin. Photo S. F. tis ! », revendique Denis Naas. L’écotaxe ? « Nous nous opposerons à toute nouvelle taxe sur nos productions. Et si la guerre doit être déclarée et qu’il faille sortir la coiffe alsacienne comme le font les Bretons avec leur bonnet rouge, nous le ferons ! » L’obligation, décrétée par la Pac (Politique agricole commune), de diversifier les productions ? « Pourquoi casser ce qui marche encore dans des filières qui créent des emplois ? » « Le bon sens paysan » Ikea à Mulhouse ? « La M2A [Mulhouse Alsace agglomération] empiète sur les terres agricoles alors qu’il y aurait de la place ailleurs... » Les aménagements routiers tels que les ronds-points ou les rétrécissements de chaussée, qui compliquent la circulation des engins agricoles, sont également condamnés. Autre préoccupation, les dégâts de gibier, à l’heure du renouvellement des baux de chasse : « On veut que les chasseurs fassent leur boulot et on encourage les paysans à passer leur permis pour qu’ils se débarrassent eux-mêmes des nuisibles ». Mais le comble, pour le syndicat, c’est la directive nitrates : « Un texte pondu sans tenir compte de la réalité du terrain, une aberration agronomique et environnementale, estime Sébastien Stoeffel, responsable de la section élevage à l’échelle régionale, très remonté. Le bon sens veut qu’on épande quand le temps le permet, mais on veut nous imposer des dates fixes. Les sols peuvent être trempés et tout se retrouve dans la nappe. » Record d’installations Un motif de satisfaction au milieu de ces récriminations : le record d’installations de jeunes agriculteurs dans le Haut-Rhin, une soixantaine en 2013, après plusieurs années fastes. « Grâce à notre travail, on constate un vrai dynamisme, et pas seulement dans le lait pour lequel les quotas ont été augmentés, souligne Denis Nass. Il y a un vrai potentiel de développement. On espère juste qu’on n’envoie pas les jeunes au casse-pipe avec ce qu’on nous fait subir… » Forte de ses 71 % de représentativité lors des élections professionnelles, la FDSEA entend porter haut et fort la voix du « bon sens paysan » souvent évoqué dans les discours. « Nous avons fait le choix d’être offensifs. Le doute ne fait pas partie de nos valeurs », prévient le président. Sylvain Freyburger