L`ANNIVERSAIRE DE MARIAGE INTERROMPU Écrit par : Mme

FRA3C
2007-08
CRÉATION LITTÉRAIRE
L’ANNIVERSAIRE DE MARIAGE INTERROMPU
Écrit par : Mme Mélanie Paul
N.B. Ce texte est fictif, donc les expressions mentionnées ne reflètent pas les pensées de l’auteure. Elles
sont utilisées strictement pour ajouter de l’humour au récit.
Le jeudi 23 septembre
Cher journal,
La fin de semaine approche et j’ai tellement hâte. C’est mon
anniversaire de mariage samedi. Déjà dix ans que je suis mariée avec le plus
merveilleux homme au monde. Son nom est André. Il est honnête, drôle,
compréhensif et surtout romantique. En effet, je suis certaine qu’il a
manigancé quelque chose pour notre anniversaire.
Il est presque 17 h lorsque j’arrive à la maison. J’entre dans la
cuisine, le souper est prêt et la table est mise. André me sourit et on
s’installe pour manger. Les sujets de conversation sont variés. Tout d’un
coup, il commence à parler de sa mère qui est malheureusement ma bellemère. André me dit : «Bernice va venir passer la fin de semaine au chalet
avec nous.» Sur ces mots, je m’étouffe presque. Je lui réponds : «Chéri,
c’est notre anniversaire de mariage samedi. N’organises-tu pas quelque
chose de spécial au chalet?» Il me répond : «Oui, j’avais organisé quelque
chose, mais je ne peux tout de même pas laisser ma mère ici.»
Comme je suis présentement en train d’écrire ces lignes, je suis
enragée. La tache va venir passer la fin de semaine au chalet avec nous! Ma
belle-mère n’a pas beaucoup de qualités. C’est le genre de femme qui ne se
mêle pas de ses affaires, qui aime chialer et qui n’apprécie rien de ce qu’on
fait pour elle. La liste de ses défauts est longue, mais je m’arrête ici. J’ai le
pressentiment que le week-end sera interminable.
Le vendredi 24 septembre
Cher journal,
Je suis assise sur le lit de la chambre d’amis et je vais te raconter ce
qui s’est passé jusqu’à présent. André est venu me chercher au travail avec
La tache. Le trajet pour se rendre au chalet est d’une heure et demie. Je ne
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te mens pas, mais à toutes les quinze minutes, elle me demandait si on était
arrivé. Comme je suis très patiente, je lui répondais que non.
À notre arrivée au chalet, princesse Bernice me demande d’apporter
ses bagages parce qu’elle a trop mal au dos. Je trouve cela curieux, car tous
les mercredis, elle se déplace pour son cours de danse en ligne. De toute
façon, sans répliquer, je m’exécute. Elle entre dans le chalet et referme la
porte immédiatement. Comme une belle dinde, je dépose ses valises par
terre et j’ouvre la porte.
«Madame Constantin, je vais déposer vos bagages dans la chambre
d’amis,» lui dis-je. Elle me répond : «C’est la chambre avec le lit simple?»
Je lui fais un signe de tête affirmatif. Elle réplique : «Je ne dors pas bien sur
ce genre de lit. De plus, je regarde ton canapé et il n’est sûrement pas
confortable. D’ailleurs, je ne veux pas empirer mon mal de dos.» Comme je
suis gentille, je lui offre ma chambre. Sans hésiter, la belle-mère accepte.
Je commence la préparation du repas lorsque princesse Bernice me
demande : «Qu’est-ce qu’on mange pour souper?» Je lui réponds : «Au
menu, du steak, des patates au four et une bonne salade César.» Voici ce
qu’elle me répond : «Je ne mange plus de viande rouge.» Maudite vieille
sacoche, cela veut dire que pendant toute la fin de semaine, je devrai
préparer deux repas : un pour André et moi, un autre pour elle.
Le souper étant terminé, je me lève pour débarrasser la table et
commencer la vaisselle. Je suis convaincue que la belle-mère va me donner
une raison pour ne pas m’aider. Effectivement, Madame Constantin se lève,
vient me donner une petite tape à l’épaule et me répond ceci : «Ma belle,
j’aimerais bien ça t’aider avec la vaisselle, mais je suis trop fatiguée. Je vais
aller me reposer un peu.»
Tout ce qui est arrivé aujourd’hui ne me surprend pas. Ça fait dix ans
que je suis mariée avec André et Madame Constantin a toujours agi de cette
façon. Une chance qu’elle habite à trois heures de route des Chutes
Iroquoises. Même cette distance n’est pas suffisante. Donc, toute cette
histoire pour te raconter pourquoi je me suis retrouvée dans la chambre
d’amis, et André sur le canapé.
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Le samedi 25 septembre
Cher journal,
Aujourd’hui c’est notre anniversaire de mariage. André, moi et La
tache décidons de faire une promenade en bateau. J’adore me promener sur
l’eau. Cependant, Madame Constantin ne peut pas s’empêcher de chialer.
Le compteur indique 20km/h lorsqu’elle dit : «André, tu vas trop vite. Je
suis certaine que si je m’ouvre la bouche, je vais perdre mon dentier!»
Imagine! Le bateau navigue maintenant à 10km/h. Ce n’est pas une
promenade, parce que je peux compter tous les poissons qui nous dépassent.
De retour au chalet, André va chercher quelque chose dans sa valise.
Il sort une boîte emballée. Immédiatement, je sais que c’est mon cadeau. Il
me la donne et je l’ouvre. À l’intérieur, il y a une magnifique chaîne en or.
À mon tour, je lui donne son cadeau. Il ouvre le coffret qui contient une
précieuse montre en or. André vient m’embrasser et me dit : « Joyeux
anniversaire de mariage, darling.» Sur ce, Madame Constantin se lève et
vient examiner nos cadeaux. Elle nous regarde et en disant ceci : «Mon
Dieu, je ne savais pas qu’aujourd’hui était votre anniversaire de mariage. Je
suis désolée, mais je ne vous ai rien acheté.» Ça fait seulement dix ans que
notre anniversaire de mariage est le 25 septembre. Je suis contente qu’elle
ait oublié, car l’an dernier, comme présent, elle nous avait offert une cage à
hamster sans l’animal.
Pour bien paraître, Madame Constantin nous dit qu’elle va nous
préparer un succulent souper. En attendant, je m’installe sur le canapé avec
mon livre. Une heure après, le repas est prêt. Je regarde la ratatouille
qu’elle a mijotée, et à mon avis, ça n’a pas l’air mangeable. J’y goûte, et j’ai
raison, c’est affreux! Je te dis que ce mélange est tellement mauvais que je
n’en donnerais même pas à mon hamster. Je lui demande poliment :
«Madame Constantin, qu’est-ce qu’on mange?» Elle me répond : «Ma belle,
c’est un mélange de tofu avec une variété de légumes. C’est très bon pour la
santé. Comme j’ai pu le constater lors du repas d’hier, vous ne mangez pas
sainement.» Je suis bouche bée. Elle a le culot de me dire ça.
En terminant ces lignes, je suis encore une fois assise sur le lit de la
chambre d’amis et mon mari est couché sur le canapé. En repensant à ma
fin de semaine d’enfer, j’ai de la fumée qui me sort des oreilles. J’ai
tellement hâte à demain, car La veille sacoche retourne chez elle. Je pense
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que l’année prochaine, pour notre anniversaire de mariage, j’irai en
Nouvelle-Zélande avec André. Je suis certaine que la belle-mère ne nous
accompagnera pas, car elle souffre d’aérodromophobie!
Le dimanche 26 septembre
Chère Brute,
Je me suis réveillée de bonne heure ce matin. Tout en cherchant un
livre sur le bureau de la chambre d’amis, par hasard, j’ai trouvé ton journal
intime. Après en avoir fait la lecture, je constate que tu ne m’aimes pas la
face. C’est pareil pour moi. Mais que veux-tu? Il faut s’y faire, tu es
mariée avec mon garçon et il t’aime.
J’en profite pour te remercier, car j’ai passé une agréable fin de
semaine. J’ai eu énormément de plaisir avec toi et André. Surtout hier, lors
du souper avec mon mélange végétarien. Comme tu l’as inscrit dans ton
journal, ce n’était pas mangeable et tu l’as avalé quand même, je te lève mon
chapeau! (rires)
Bon je te fiche la paix, et on se reverra l’an prochain en NouvelleZélande!
Gros bisous,
La vieille sacoche
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