RAPPORT - A la une | comifac

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RAPPORT - A la une | comifac
Commission des Forêts d’Afrique Centrale
Une dimension régionale pour la conservation
et la gestion durable des écosystèmes forestiers
PARTICIPATION DE LA COMIFAC AU CONGRES MONDIAL DE LA
CONSERVATION DE LA NATURE DE L’UICN 2016
Hawaï, du 01 au 10 septembre 2016
RAPPORT
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SOMMAIRE
1.
Introduction ..................................................................................................................................... 3
2.
Participation de l’Afrique Centrale au Congrès .............................................................................. 3
3.
Déroulement de la mission .............................................................................................................. 4
4.
3.1.
Le Panel de Haut niveau des Leaders du Bassin du Congo ..................................................... 4
3.2.
Animation du Pavillon Bassin du Congo ................................................................................ 5
3.3.
Organisation des sessions thématiques .................................................................................... 5
3.4.
Participation aux évènements et forum de haut niveau du Continent Africain ....................... 6
3.5.
Actions de communication ...................................................................................................... 6
Conclusion et recommandations...................................................................................................... 7
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1. Introduction
Les Etats Unis d’Amérique ont abrité du 1er au 10 septembre 2016, à Honolulu, Etat d’Hawaï, le
Congrès Mondial de la Conservation de la nature de l’Union Internationale pour la Conservation de la
Nature, édition 2016.
Ce Congrès qui a lieu tous les quatre ans, a eu la particularité de se tenir un an après l’adoption à Paris
d’un accord historique sous la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques
et l’adoption à New-York des Objectifs de Développement Durable (ODD). Cet important évènement
a été organisé sous l’égide de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) avec
comme thème central « la Planète à la croisée des chemins ».
Le Congrès d’Hawai’i avait trois principaux objectifs à savoir : (i) Inspirer la communauté
internationale à agir pour la nature, en démontrant le rôle essentiel de celle-ci comme système de
soutien de la vie, et en présentant des exemples inspirants, d’ Hawaiʻi et du reste du monde, où la
conservation a eu des effets tangibles sur la diversité biologique, les populations et le développement
durable ; (ii) Renforcer et mobiliser tous les Membres de l’UICN pour consolider et faire progresser la
politique de l’Union, afin de relever les défis urgents de notre époque, se mettre d’accord sur de
nouvelles priorités et mesures pour la communauté mondiale de la conservation sur la période 20172020, et impliquer toutes les parties prenantes et tous les partenaires de l’UICN afin de poursuivre
ensemble la mise en œuvre indispensable ; et (iii) Lancer les engagements d’Hawaiʻi à travers les
initiatives dans le secteur de la conservation globalement transformatrices et innovantes, qui
permettent de relever les défis et les opportunités cruciales de notre époque, notamment l’impératif de
développer les mesures sur la biodiversité et les objectifs de développement durable.
Il a réuni environ 10 000 participants du monde et représentant, les Gouvernements, les responsables
du secteur public et parapublic, les scientifiques, chercheurs et universitaires, les organisations non
gouvernementales, les organismes du système des Nations Unies et les organisations locales et
autochtones basées à Hawaii.
Le Congrès s’est déroulé en deux grandes étapes : la première étape a porté sur le Forum au cours
duquel plusieurs évènements ont été organisés tels que les sessions de haut niveau, les ateliers et
sessions thématiques, les cafés de connaissances et les expositions. La deuxième étape a porté sur
l’Assemblée Générale des Membres de l’UICN, assemblée au cours de laquelle, les motions devaient
être adoptées, de même que devaient être désignés les responsables de l’Union pour les quatre
prochaines années.
2. Participation de l’Afrique Centrale au Congrès
L’Afrique Centrale qui regorge le deuxième plus grand poumon écologique de la planète après celui
de l’Amazonie était représentée au Congrès par une délégation conduite par la Commission des Forêts
d’Afrique Centrale (COMIFAC), organisation sous-régionale assurant la coordination des politiques
forestières et initiatives environnementales en Afrique Centrale.
La délégation de la COMIFAC était conduite par Monsieur Martin TADOUM, Secrétaire Exécutif
Adjoint; assisté de M. Chouaïbou NCHOUTPOUEN, Expert en biodiversité et désertification ; et M.
Valérie Tite TCHUANTE, Expert en suivi –évaluation ; ainsi que les représentants des programmes,
et projets de la COMIFAC suivants : Mme Florence PALLA, Coordinatrice du projet d’appui à
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l’OFAC ; M. Gervais Ludovic ITSOUA MADZOUS, Assistant Technique Négociations et REDD+ du
Projet régional REDD+ ; M.
Jérôme GUEFACK, Expert en technologie de l’information du
Programme PACEBCo ; d’une délégation de la facilitation du Partenariat Pour les Forêts du Bassin du
Congo (PFBC) composée de M. Maxime NZITA, Facilitateur Délégué du PFBC et M. Dany POKEM,
chargé des communications du Partenariat, et d’une délégation du RAPAC composée de quatre
membres et, conduite par M. Omer NTOUGOU, son Secrétaire Exécutif .
Outre la délégation de la COMIFAC, la sous-région était représentée par les experts régionaux et
nationaux de l’UICN ainsi que les membres de l’Union, incluant les Organisations de la Société Civile
(CARFAD, CAMECO, CEW, FODER, etc.).
L’objectif de la participation de la COMIFAC à ce Congrès était de contribuer au dialogue, au partage
d’expériences et aux bonnes pratiques de conservation de la nature en Afrique centrale et influer sur
les orientations de la politique mondiale en matière de conservation de la nature.
Il s’agissait plus spécifiquement:
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d’assurer la visibilité de la COMIFAC et de ses partenaires techniques et financiers au
Congrès mondial de la conservation de la nature de l’UICN ;
de valoriser et promouvoir les expériences des pays de l’espace COMIFAC et leurs partenaires
en matière de création et gestion des aires protégées transfrontalières ;
de partager les progrès réalisés et les défis majeurs en matière de conservation de la
biodiversité et de restauration des écosystèmes forestiers en Afrique centrale en général, et de
la mise en œuvre du Plan de convergence en particulier ;
de mobiliser de nouveaux partenaires pour le Bassin du Congo.
3. Déroulement de la mission
Afin d’atteindre les objectifs fixés et conformément à la planification des activités préalablement
établie, la COMIFAC et ses partenaires ont mené une série d’activités au cours du Congrès à savoir :
l’organisation d’un panel de Haut niveau sur les avancées, défis et enjeux de la conservation et la
gestion durable des forêts du Bassin du Congo, l’animation d’un pavillon bassin du Congo,
l’organisation des sessions thématiques, la participation aux sessions plénières, la participation à la
journée africaine, l’organisation d’une conférence de presse intitulé « Appel à protéger le Bassin du
Congo et sa faune sauvage» et la participation aux autres activités de communication.
3.1.
La session de Haut niveau des Leaders du Bassin du Congo
La session de Haut niveau des Leaders du Bassin du Congo a été organisée par la COMIFAC le 2
septembre 2016 dans une des salles de réunions du Centre de convention d’Hawaii et a bénéficié de
l’appui de l’UICN. Cette session portait sur les avancées et défis de la conservation de la biodiversité
et la gestion durable des écosystèmes forestiers en Afrique centrale.
Modéré par M. Humberto DELGADO ROSA, Directeur du Capital Naturel à la Direction Générale de
l'Environnement de la Commission Européenne, Représentant le Facilitateur du PFBC, la session avait
pour objectif d’échanger sur les leçons apprises et les défis liées à la gestion durable des forêts et la
préservation de la diversité biologique dans le bassin du Congo. Elle a regroupé environ soixante-dix
(70) participants parmi lesquels les personnalités comme la Ministre en charge de l’environnement du
Mali et des partenaires nouveaux comme les représentants des Fondations américaines.
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Après les mots introductifs prononcés par M. Stewart MAGINNIS et M. Martin TADOUM,
respectivement Directeur Global, Groupe des solutions basées sur la nature de l’UICN et Secrétaire
Exécutif Adjoint de la COMIFAC, représentant S.E. Emmanuel NIYONKURU, Ministre de l’Eau, de
l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme du Burundi et Président en
exercice de la COMIFAC, la session a été animée par cinq panelistes. le panel était ainsi constitué par
M. Omer NTOUGOU NDOUTOUME, Secrétaire Exécutif du RAPA), Pasteur Dr. Cosma
WILUNGULA, Administrateur Directeur Général de l’Institut Congolais pour la Conservation de la
Nature (ICCN), M. Marc Languy, Conseiller Technique Aires Protégées de WWF-CARPO, Pr. Roger
GOUFO, Président du Comité des membres de l’UICN au Cameroun, et représentant des
organisations de la Société civile et M. Christophe Ducastel, Représentant de l’Agence Française de
Développement. Les interventions de ces panélistes ont été suivies des débats qui ont permis de
formuler de plusieurs recommandations à l’attention des Etats et des partenaires. Quelques-unes de ces
recommandations sont :
- La nécessité pour les pays de se doter de schémas d’aménagement du territoire ou de plans
d’affectation des terres afin de sécuriser les espaces dédiés à la conservation de la biodiversité
et les espaces affectés au développement économique ;
- La nécessité pour toutes les parties prenantes d’avoir une approche d’intervention qui concilie
la conservation et le développement, ceci dans le souci de lutter efficacement contre la
pauvreté des populations locales et riveraines des massifs forestiers ;
- La nécessité pour les pays de mettre en place un cadre interministériel pour une meilleure
coordination des interventions des administrations en charge de la lutte contre le braconnage et
le trafic illégal des produits fauniques ;
- La nécessité pour les partenaires d’accroître leurs appuis en faveur des pays d’Afrique centrale
pour soutenir leurs efforts de GDF en général et de lutte contre le grand braconnage en
particulier.
3.2.
Animation du Pavillon Bassin du Congo
Un pavillon de 27 m2 destiné à l’Afrique Centrale baptisé « Congo basin initiatives » a été érigé au
Centre de convention de Hawaii par la COMIFAC et le RAPAC. Ce pavillon ouvert à tous les
partenaires de la sous-région avait pour but de promouvoir les différentes initiatives de GDF et de
conservation du bassin du Congo et de montrer les efforts réalisés dans ces domaines. Pour l’espace
dédié à la COMIFAC, plusieurs supports comprenant notamment des posters géants sur lesquels
étaient inscrits divers messages clés et les réalisations étaient présentés. En plus de ces supports de
communication, un nombre limité de documents physiques et des publications sur la COMIFAC, ainsi
que des clés USB contenant des documents électroniques, et des oriflammes ont été exposés et/ou
distribués aux participants lors de leur visite au stand d’exposition. Durant l’exposition, l’on a pu
dénombrer en moyenne 100 à 150 visiteurs par jour. Un registre d’or était également mis à la
disposition des visiteurs qui y ont inscrits des messages d’encouragement, de félicitations pour les
efforts fournis par la COMIFAC et pour les opportunités de poursuivre des échanges et/ou de nouer la
coopération avec certains partenaires présents au congrès.
En plus des expositions, le pavillon Bassin du Congo a également servi de cadre pour la tenue des
sessions thématiques organisées par la COMIFAC avec l’appui des partenaires.
3.3.
Organisation des sessions thématiques
En marge des travaux du Congrès, la COMIFAC a organisé cinq sessions thématiques avec l’appui de
ses partenaires Ces sessions se sont tenues au pavillon bassin du Congo à l’exception d’une session qui
a été organisée à l’hôtel Ala Moana situé non loin du centre de convention.
Les différentes sessions thématiques s’articulaient autour des problématiques suivantes :
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Atouts, défis et perspectives de la gestion des écosystèmes forestiers en Afrique Centrale coorganisé par le Projet Régional REDD+ et l’OFAC et modéré par M. Chouaibou
Nchoutpouen, expert biodiversité COMIFAC ;
Criminalité environnementale en Afrique Centrale – Défis et perspectives organisé par
USAID/CARPE et modéré par ……
Conservation de la biodiversité et développement durable : les initiatives locales novatrices de
lutte contre la pauvreté et de promotion de la croissance économique organisé par le
Secrétariat Exécutif de la COMIFAC modéré par M. Maxime Nzita, Facilitateur délégué du
PFBC ;
Restauration des paysages en Afrique Centrale organisé par UICN/PACO et modéré par M.
Gervais Madzou, Assistant Technique PREREDD+ ;
Synergie, mutualisation – des ONG internationale du PFBC parlent d’une même voix:
Lancement du collège 3 des organisations internationales du PFBC organisé par la Facilitation
UE du PFBC.
Au cours de ces sessions auxquelles prenaient part les experts de la sous-région, les partenaires et des
participants aux congrès, des communications ont été faites par des experts, suivies des questions
réponses. Ces communications ont suscité des débats fructueux en lien avec le thème central du
Congrès et ont permis de formuler des recommandations. Parmi les recommandations figurent
notamment :
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Promouvoir le paiement des services fournis par les écosystèmes forestiers dans les pays de
l’espace COMIFAC ;
Faire une évaluation de la certification forestière en Afrique centrale pour tirer les leçons en
vue de faciliter l’action des acteurs privés de la filière forestière engagés à la GDF ;
Poursuivre la sensibilisation des pays de l’espace COMIFAC sur le défi de Bonn en matière de
la restauration des paysages ;
Attirer l’attention de la communauté internationale sur la nécessité de dialogue pour une
coopération renforcée avec les pays de transit et de commerce de l’ivoire pour mettre fin au
trafic illégal de l’ivoire (fermeture des marchés) ;
Promouvoir une approche des interventions conciliant la conservation et le développement
pour mieux lutter contre la pauvreté des populations locales riveraines des aires protégées et
concessions forestières.
3.4.
Participation aux évènements et forum de haut niveau du Continent Africain
Outre l’organisation de ces propres sessions, le Secrétariat Exécutif de la COMIFAC a également pris
part à d’autres évènements organisés lors du Congrès. Il s’agit notamment des évènements suivants :
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Le Panel de haut niveau sur les stratégies de conservation de la forêt dans le Golfe de Guinée
« Be part of the future of the Gulf of Guinea forests » pour lequel le Secrétaire Exécutif
Adjoint de la COMIFAC a fait une communication ;
Le « Forum Afrique » du Congrès Mondial de la Conservation de la Nature, avec la
participation de la Directrice Générale de l’UICN et une intervention du Secrétaire Exécutif
Adjoint de la COMIFAC ;
La stratégie de l’Union Européenne en matière de conservation des éléphants en Afrique.
3.5.
Actions de communication
Le Congrès mondial de la Nature de l’IUCN a été une occasion pour la COMIFAC de faire sa
promotion et faire connaitre ses réalisations à travers les medias internationaux. C’est ainsi que les
experts du Secrétariat Exécutif ont été interviewés par plusieurs médias ayant visité le pavillon du
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bassin du Congo. En plus de ces interviews, la COMIFAC a organisé le 7 septembre 2016 une
conférence de presse intitulée « Appel à protéger le Bassin du Congo et sa faune sauvage».
4. Conclusion et recommandations
Un total de 85 motions a été soumis au vote électronique des membres de l'UICN. Toutes ces motions
ont été adoptées. La COMIFAC n’a pas participé à l’Assemblée générale parce qu’elle n’est pas
membre de l’UICN. Cette absence n’a pas permis à la délégation de la COMIFAC de participer au
vote. Au cours de l'Assemblée générale deux motions qui pourront permettre à la COMIFAC
d’adhérer à l’UICN, ont été discutées et un groupe de travail a été mis en place pour poursuivre les
réflexions. Il s'agit des motions relatives à la gouvernance de l'UICN qui portent d'une part sur
l’intégration d’autorités gouvernementales régionales dans la structure de l’Union; d'autre part des
propositions d’amendement aux Statuts de l’UICN et aux Règles de procédure du Congrès mondial de
la nature et l’introduction des organisations des peuples autochtones dans la structure de l’Union.
Conformément aux objectifs assignés à cette participation de l’Afrique Centrale au Congrès, l’on peut
dire sans risque de se tromper que les résultats ont été largement atteints. La participation de la
COMIFAC a été un grand succès. Il a permis en effet d’assurer la promotion de l’institution et de
confirmer la place primordiale de la COMIFAC dans l’échiquier international des institutions œuvrant
efficacement pour la gestion durable et la bonne gouvernance forestière à travers les différentes
activités qu’elle a eu à mener au cours du congrès. C’est ainsi que plusieurs opportunités nouvelles de
coopération avec des partenaires au développement tels que les fondations œuvrant pour la
conservation de la nature ont été explorées, de même que des actions de communication menées ont
permis d’accroitre la visibilité de la COMIFAC à travers les médias internationaux présents au
Congrès. Par ailleurs, grâce au pavillon du bassin du Congo, la COMIFAC a fait connaitre ses
réalisations, mais aussi les défis à relever en matière de conservation et de gestion durable des
écosystèmes forestiers.
Au terme de ce Congrès, le Secrétariat Exécutif de la COMIFAC réitère sa gratitude à tous les
partenaires pour les appuis multiformes apportés ayant permis le succès de la participation de la
COMIFAC au Congrès Mondial de la Nature. Il s’agit particulièrement des partenaires et initiatives
suivants : l’IUCN, l’AFD, la facilitation de l’Union Européenne du PFBC, le FEM et la Banque
Mondiale à travers le projet régional REDD+, l’Union Européenne à travers le RAPAC, le programme
BIOPAMA et le projet d’appui à l’OFAC, la BAD à travers le programme PACEBCo.
Enfin pour capitaliser cette participation de la COMIFAC à ce Congrès et pour assurer une meilleure
participation aux prochains évènements, les recommandations suivantes sont formulées :
-
Mener le plaidoyer pour une plus grande participation des décideurs du bassin du Congo lors
des évènements internationaux ;
-
planifier dans les délais la participation de la COMIFAC au prochain congrès mondial de la
nature afin de permettre aux partenaires techniques et financiers de prévoir des appuis
conséquents pour soutenir cette participation. Cette approche permettra à la COMIFAC de
mieux se préparer pour sa participation à cet évènement ;
-
Assurer le suivi des opportunités de collaboration et de coopération avec les partenaires et des
contacts pris durant le Congrès dans le domaine de la conservation et la gestion durable des
écosystèmes forestiers en vue de l’établissement de nouveaux cadres de coopération.
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