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du 30 JUIN au 3 JUILLET Maxime Guyon Ariane Heuzé Lisa Hours Yann Lesvenan Adrien Mauduit David Scattolin Antoine Suarez-Pazos Festival des Ecoles du Théâtre Public au Théâtre de l’Aquarium Vous pouvez retrouver les comédiens issus des deux premières promotions de l’Epsad dans de nombreux spectacles présentés en région et hors région. Toutes les informations sont sur le site de l’Epsad : www.epsad.fr - rubrique Actualités En couverture : Yann Lesvenan Impression BFI. Photos Eric Legrand. Graphisme Jérôme Le Scanff 23-25 rue de Bergues 59000 Lille Métro Bois Blancs 03 20 00 72 64 [email protected] Les quinze jeunes acteurs de la promotion3 participent à la seconde édition du Festival des Ecoles du Théâtre Public organisé par le Théâtre de l’Aquarium à Paris, qui se déroulera du 23 juin au 3 juillet. Ils y présenteront un atelier travaillé cette année aux côtés de Stéphanie Loïk, qui a déjà donné lieu à deux présentations publiques en avril dernier, à la Maison Folie Beaulieu à Lomme (59) et à l’Académie, Ecole Supérieure Professionnelle de Théâtre du Limousin. LA SUPPLICATION Tchernobyl, chronique du monde après l’apocalypse de Svetlana Alexievitch Atelier dirigé par Stéphanie Loïk assistée de Véra Ermakova Avec les quinze élèves de la promotion3 de l’Epsad Le 26 avril 1986, à 1h12 du matin, une série d’explosions détruit le réacteur et le bâtiment de la quatrième tranche de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Cet incident est devenu la plus grande catastrophe technologique du vingtième siècle. Tchernobyl. Ce mot évoquait jusqu’alors une catastrophe écologique majeure. Mars 2011, Fukushima évoque à nouveau l’horreur nucléaire. D’une troublante façon, l’actualité rejoint l’histoire. Il est plus que jamais temps de parler de notre monde. Durée : 1h45 Jeudi 30 juin à 21h Vendredi 1er juillet à 21h Samedi 2 juillet à 21h Dimanche 3 juillet à 17h au Théâtre de l’Epée de Bois La Cartoucherie - Route du Champ de Manoeuvre - 75012 Paris Entrée libre sur réservation au 01 48 08 39 74 Plus d’infos : www.theatredelaquarium.com Promotion 2009-2012 Arnaud Agnel Aurélien Ambach-Albertini Clémence Azincourt Fanny Bayard Charlotte Bertoldi Anthony Diaz Marie Filippi Carine Goron RENDEZ-VOUS juin - juillet 2011 Promotion3 (2009-2012) Aperçus et toutes les actualités de l’Epsad sont sur www.epsad.fr L’Ecole professionnelle supérieure d’Art dramatique est subventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication, la Région Nord Pas-de-Calais, la Ville de Lille. Aperçus 11 La tragédie est scandaleuse Les carnets d’Andromaque La tragédie c’est quand vous êtes auprès d’une personne qui va mourir, et que vous essayez de capter ses derniers mots. L’acteur doit donner le texte avec cette force-là, sans psychologie, on n’a pas le temps pour cela. On doit tout de suite donner de la clarté, celle de la voix et de l’être humain. J’essaie d’inviter les jeunes acteurs à suivre cette démarche. Mais si ils n’y adhèrent pas, alors, comme le héros tragique, je ne discute pas. Le héros tragique s’éloigne, et il meurt. d’après Andromaque de Racine. Atelier dirigé par Anne Delbée Racine pose un terrifiant face à face entre deux êtres humains. Pyrrhus prend en otage Andromaque. Amoureux de sa captive, ce qu’il veut d’elle à tout prix, ce n’est pas la posséder, c’est probablement chose faite. Il désire obtenir le pardon pour ses crimes. Andromaque peut faire le choix d’aimer et de pardonner les crimes de Pyrrhus. En le pardonnant, elle sauverait toute l’humanité. Si elle décide au contraire de continuer à se venger, il n’y a pas de fin. C’est un problème contemporain épouvantable. Ici, Racine ose dire qu’au-delà du bien et du mal, il y a l’amour. Ce n’est ni l’amour chrétien, ni un code d’honneur, mais la seule question d’être à la hauteur de son Désir. C’est en cela que la tragédie est scandaleuse, parce qu’elle est au-delà de la loi humaine. Elle se tient dans le lieu mystérieux du désir. La tragédie, c’est avant tout un choix, au sens sacrificiel. Il s’agit d’avoir la force de dire « non », pour faire de sa vie une œuvre d’art. Pour avoir conscience de sa propre vie. Chez Racine, le héros tragique a une conscience aigüe de ses choix. Il me semble qu’aujourd’hui, en Occident, on fait tout pour anesthésier les questions, la douleur, la révolte et la mort. Lorsque vous commencez à réfléchir sur votre propre destin, sur votre conscience et votre responsabilité, vous accédez à la liberté. Si vous obéissez à votre intime choix, sachant qu’il inclut toute l’humanité, vous devenez dangereux pour le pouvoir. La tragédie est pour moi une école de conscience et de liberté. En tant qu’acteur, on ne peut pas tricher avec les mots des poètes. Que ce soient les mots de Rimbaud, de Sophocle, de Claudel, ou de Racine, ils sont irremplaçables. Ils peuvent causer la mort. A chaque réplique, à chaque vers chez Racine, la tragédie avance. Il faut accompagner le poète pas à pas. On peut comparer cela à la danse classique. On ne peut pas danser la partition du Pas de deux du Lac des Cygnes sans d’abord acquérir la technique des positions classiques. Il en va de même avec le vers. Si l’on ne se plie pas à sa technique, on joue faux. J’ai la conviction que plus un art exige de technique, plus il peut nous emmener loin. Si l’on s’appuie vraiment sur le vers, alors on est libre ! J’aime la tragédie parce qu’elle nous libère. Extraits d’entretien avec Anne Delbée Anne Delbée Oreste Mon innocence enfin commence à me peser. Je ne sais de tout temps quelle injuste puissance Laisse le crime en paix et poursuit l’innocence. Pyrrhus Peut-on haïr sans cesse ? et punit-on toujours ? Ci-dessus : Fanny Bayard, Maxime Guyon Ci-contre : Charlotte Bertoldi, Aurélien Ambach-Albertini Andromaque (…) Songe, songe, Céphise, à cette nuit cruelle Qui fut pour tout un peuple une nuit éternelle (…) Andromaque (…) L’amour peut-il si loin pousser sa barbarie ?