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Racines259_sept2014_Mise en page 1 19/08/14 15:27 Page48
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CULTURE
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ENTRETIEN AVEC UN ARTISTE
Jeanne Cherhal
de Nantes aux Francos
La Nantaise Jeanne Cherhal était aux Francofolies de La Rochelle
en juillet dernier pour présenter son dernier album Histoire de J.
Rencontre dans sa loge quelques heures avant son concert…
Lors de votre dernière tournée, vous
jouiez avec “La secte humaine”, les musiciens nanto-vendéens de Philippe Katerine. Là encore, votre batteur est Éric
Pifeteau, un ex Little Rabbits, comment
avez-vous rencontré ces loustics ?
J’ai adoré la tournée Robots après tout
de Katerine. En sortant de son concert,
je me suis dit : “Je veux jouer avec eux !”
On ne s’était jamais croisés à Nantes et
tant mieux, car ma musique, à l’époque,
ne les aurait certainement pas intéressés !
Éric est inventif et humainement, c’est
un type extra, gentil et généreux.
À quel moment la jeune étudiante
nantaise que vous étiez s’est-elle mise à
écrire des chansons ?
C’est arrivé totalement par hasard. Je
faisais de la danse et j’ai dû arrêter à cause
d’une tendinite. C’est en écoutant l’album
Sheller en solitaire de William Sheller que
je suis tombée amoureuse de la sonorité
du piano. Je m’y suis donc mise et, ensuite,
la volonté de me produire sur scène est
arrivée comme une évidence. J’avais une
vingtaine d’années à cette époque et mon
premier concert, je m’en souviens très
bien, c’était au TNT (Terrain neutre théâtre) à Nantes, la petite salle sur le quai
Baco qui doit toujours exister.
Histoire de J est votre cinquième
album. J pour Jeanne… Est-ce un album
un peu plus personnel que les autres ?
J’ai toujours chanté des choses qui me
sont proches mais ce que j’ai réussi à faire
sur cet album – et je suis heureuse d’y
être arrivée – c’est de mettre un peu moins
de distance. J’ai franchi un pas en parlant
d’amour sans mettre de l’ironie ou du
second degré. Je parle du sentiment
amoureux en me dévoilant plus, c’est vrai.
Votre album découle de celui de Véronique Sanson, sorti en 1972, Amoureuse.
Quelle est la filiation avec cette grande
artiste ?
Ah oui, une grande artiste ! Je suis
allée la voir en concert à Paris en 2011,
c’était la première fois. Lors du rappel,
ses musiciens sortent et elle joue seule
au piano. Et alors là, la claque ! Je me
suis dit mais comment ai-je pu passer à
côté de Véronique Sanson autant d’années ? En rentrant chez moi, j’ai commandé toute sa discographie. L’année
d’après, je décidais de reprendre l’album
Amoureuse sur scène. Après cette expérience artistique unique, quand j’ai commencé à écrire mon album, cette filiation
est venue comme une évidence, cette
envie de retrouver le piano. Les chansons
de Véronique m’ont permis de faire évoluer ma façon de jouer.
| 48 | RACINES | Septembre 2014 |
La scène nantaise est particulièrement active… Je pense à C2C, Von
Pariahs ou Christine and the queens,
est-ce que vous suivez ce qu’ils font ?
Pas assez mais avec Christine and the
queens, on fait beaucoup de promo
ensemble, en ce moment, et à chaque fois
qu’on se croise, on est fières de revendiquer notre Nantes Power !!! En plus,
j’aime beaucoup ce qu’elle fait. Une artiste
qui bouscule les codes, c’est rare et unique.
Propos recueillis par Delphine Blanchard
“Histoire de J”
Barclay/Universal. 11 titres. 14,99 €. En tournée
jusqu’en avril 2015.
Toutes les dates sur
www.jeannecherhal.fr.