La chasse à l`arc en Europe

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La chasse à l`arc en Europe
FFCA - Plaisirs de la Chasse - Toujours plus près - Wild L - 2008-11.doc
La chasse à l’arc en Europe
(Plaisirs de la Chasse, novembre 2008, Laurent WILD)
Depuis plusieurs années la FFCA affiche l’expression : « Toujours plus près ». Aujourd’hui, la plupart des archers se
sont appropriés cette devise qui est devenue la devise de la FFCA. Si cette devise parait désormais évidentes aux
chasseurs à l’arc, elle est loin d’être anodine car elle incarne notre mode de chasse et la façon dont nous le
pratiquons.
« Chasser à l’arc » : autre chose que « chasser avec un arc »
La chasse à l’arc est encore un mode de chasse émergent... Son introduction en France a commencé de façon
organisée dans les années 80, par le dynamisme des archers et de leurs associations regroupées au sein de leur
fédération. Ainsi, de quelques dizaines de pratiquants dans les années 60, nous sommes plusieurs milliers en 2008,
avec une croissance du nombre de pratiquants qui reste soutenue : de 15 à 20 % par an.
Mais du fait de cette réintroduction récente, il n’existe pas de tradition ancienne ni de pratique codifiée au fil des
décennies - ou des siècles - qui serait propre à la chasse à l’arc et auxquelles tout un chacun pourrait se référer.
Dans le même temps, la chasse à l’arc est réapparue en France dans un milieu cynégétique fort de 1,5 million de
pratiquants et aux traditions diverses, anciennes et très fortement codifiées par le temps et les terroirs. La chasse à
l’arc doit s’intégrer dans ce paysage cynégétique français : à la fois s’immerger dans les modes de chasses existant
et les terroirs, et garder ses spécificités et sa nature, qui font les raisons de son succès : engagement physique,
esthétique, efficacité, osmose avec la nature.
On ne chasse pas n’importe comment à l’arc : « Chasser à l’arc », c’est autre chose que « chasser avec un arc ».
Notamment dans le cas du grand gibier, il est évident qu’on ne peux le chasser sans un entraînement régulier au
tir, sans la mise en œuvre de techniques de chasse adaptées, en somme sans respecter des règles particulières.
Car s’il est désormais prouvé et connu que la flèche tue très efficacement (vite et bien), c’est à la condition de
toucher un organe vital avec une lame de chasse adaptée.
La chasse à l’arc un mode de chasse qui a des règles
De fait, choisir de chasser à l’arc implique le respect d’exigences particulières. A défaut, nous nous exposons à
l’échec, à sa répétition puis à l’abbandon … et au passage nous risquons de dénaturer l’acte de chasse, de nuire à
la chasse elle-même . Par exemple, l’archers qui « s’amuse » en action de chasse à vider systématiquement un
carquois rempli en « tentant » des tirs plus ou moins difficile … et plus ou moins hasardeux, tout en se disant que
« ça finira bien par tomber » rentre en opposition avec l’éthique de tout chasseur de grand gibier digne de ce nom
qui vise à réduire le nombre de blessé . Mais aussi , porte préjudices à l’image de la chasse l’arc et aux autres
chasseurs car l’expérience nous montre qu’une flèche malheureuse impacte plus l’imaginaire collectif qu’une
même balle malheureuse.
A agir sans repère, pour son bon plaisir, sous la seule justification de faire du tableau et de passer un momment
convivial on finit par perdre l’intérêt et l’essence même de la chasse à l’arc, ainsi que les raisons de son succès.
Alors l’image des archers se brouille, les territoires se ferment la chasse à l’arc disparait en se diluant ….
La chasse à l’arc une chasse de contact
L’existence de règles fait de la chasse un art pour certains, un sport pour d’autres, disons une activité humaine qui
se rattache à la société et à la civilisation : tuer à tout prix n’importe quoi, n’importe comment fait un barbare, ou un
tueur et non un chasseur. En choisissant la chasse à tir, la vénerie… ou la chasse à l’arc, on opte pour un mode de
chasse pour lequel la manière importe autant sinon plus que le résultat. Quand on opte pour l’arc, on choisit une
arme dont la portée est réduite : une arme de contact. Ce choix doit être assumé par le respect de règles
particulières qui consistent à « tirer près », à créer les conditions d’un tir facile, au plus près de la bête. Le mieux est
que ce soit les archers eux-mêmes qui définissent et les codifient les règles qu’ils choisissent de s’imposer.
Toujours plus près, c’est une façon de chasser… un mode de
chasse
Ces règles sont donc conditionnées par le fait que l’arc est une arme de contact. En situation de chasse, le rayon
efficace de l’arc est limité. C’est une contrainte que le gibier lui-même nous impose, si l’arc en tant qu’arme de
guerre autorisait des tirs à 45° mortels à une portée excédent 500 mètres, à la chasse le tir doit être tendu pour être
précis. De fait, sa portée est amoindrie. De plus, du fait de la faible vitesse de la flèche (60 à 80 mètres secondes
contre 800 mètres secondes pour une balle) et pour éviter le phénomène « de saut de corde » par le gibier, l’archer
ne peut tirer au-delà d’une certaine distance qui est de l’ordre de 20 mètres et ce quelque soit le type d’arc et ses
accessoires. L’art de chasser à l’arc devient l’art de tirer près. La pratique de la chasse à l’arc moderne, école de la
vie et de la maîtrise de soi, devient l’art d’être et de tirer « toujours plus près » du gibier. L’accent est alors mis sur
la chasse, plus que sur le tir, sur l’art d’approcher, de se poster, de se fondre dans la nature, de connaître les
animaux et leur territoire. Pour se focaliser sur l’action de chasse, le chasseur à l’arc doit « oublier » l’arc, celui-ci
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doit devenir une part de lui-même, pour oublier le tir le chasseur doit être parfaitement entraîné… au tir. Au point de
le pratiquer de manière sûre et maîtrisée de façon à garantir « une mort à coup sûr avec une flèche certaine ».
« Toujours plus près », une devise qui décrit l’essence même de
la chasse à l’arc
Tout chasseur, et a fortiori tout chasseur à l’arc, peut s’approprier la devise des archers français : c’est celui qui
privilégie la chasse au tir, qui cherche les conditions d’un tir utile. Cette devise valorise le comportement du
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chasseur à tir en général , indépendamment du type d’arc (ou d’arme) employé. C’est pour cela que la FFCA
rassemble et défend sans ambiguïté les chasseurs à « l’arc moderne ».
Pour autant, la FFCA rassemble également les chasseurs qui ont choisi délibérément un parcours particulier et
alternatif au tout technologique. Elle rassemble aussi ceux qui n’attendent pas automatiquement de la technologie
toutes les réponses aux difficultés qui se présentent à la chasse et qui cherchent à développer en eux les capacités
nécessaires pour jouer efficacement avec les éléments naturels et déjouer les ruses du gibier…
Ainsi dans un deuxième temps, notre devise, suivie à l’extrême, veut dire très, très près : c’est l’essence même du
chasseur à l’arc qui, choisissant une arme simple, mise résolument sur l’acte de chasse pour faire un tir utile, et
pour qui chaque mètre gagné sur l’animal est, bien plus qu’un challenge, une véritable source d’émotions et de
bonheur.
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