dangerous seductress

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DANGEROUS SEDUCTRESS
Titre original : DANGEROUS SEDUCTRESS
Année : 1992
Nationalité : Indonésie / Philippines
Acteurs : Tonya Lawson, Kristin Anin, Joseph Cassano & Amy Weber
Réalisateur : John Miller (H. Tjut Djalil)
Scénario : Darto Juned & H. Tjut Djalil
Musique :
Après un vol, des malfrats sont pris en chasse par la police.
La poursuite se conclut par un accident où l´un des malfrats
perd un doigt qui échoue dans une sorte de bijou qui ressemble
à une boîte à maquillage. Cet événement va initier la
résurrection de la reine noire. Dans le même temps, à Los
Angeles, Suzy arrive à fuir son petit copain qui essaye de la
violer. Elle prend le premier avion pour rejoindre sa sœur qui
est mannequin en Indonésie…
Après avoir sorti LADY TERMINATOR, Mondo Macabro
nous propose un nouveau film indonésien qui s´avère de plus
du même réalisateur. Car si le film est signé par John Miller,
c´est bel et bien H. Tjut Djalil qui orchestre cette nouvelle
variation sur le thème du folklore indonésien passé à la
moulinette américaine. D´ailleurs, le réalisateur ne s´en cache
pas et explique que DANGEROUS SEDUCTRESS, tout
comme LADY TERMINATOR, est un film qui avait dès le
départ des vues quant à une distribution internationale. C´est
d´ailleurs pourquoi le film a été tourné en version anglaise et
qu´un coach apparaît au générique pour les dialogues. Dès
qu´il s´agit des acteurs principaux, certains étant de toutes
façons anglophones, cela ne pose pas de problème mais pour
les seconds rôles, on s´aperçoit que l´élocution anglaise leur
pose quelques soucis. Mais après tout, cela n´a rien de gênant
puisque l´action du film se déroule en grande partie en
Indonésie !
LADY TERMINATOR fonçait à toute allure entre
séquences délirantes et fusillades au-delà des limites du bon
sens. Son emballage n´était pas toujours d´un grand sérieux
mais cette généreuse profusion d´action avait au moins le
mérite de combler un récit trop américanisé. DANGEROUS
SEDUCTRESS ne prend pas la même voie puisqu´il ne s´agit
pas d´un film d´action. Si LADY TERMINATOR suivait les
traces du film de James Cameron qu´il n´est pas la peine de
citer, DANGEROUS SEDUCTRESS lorgne plutôt vers le film
d´horreur et suit plus particulièrement pas mal d´idées
développées dans HELLRAISER de Clive Barker. La
résurrection de la Reine noire n´est pas sans évoquer le retour à
la vie de l´Oncle Frank alors que Suzy, comme Julia dans
HELLRAISER, doit attirer avec ces charmes des hommes pour
amener le sang nécessaire à terminer une transformation.
L´issue du film lorgne même du côté de POLTERGEIST ou
alors une mort violente n´est pas sans évoquer celle du
professeur sous la douche dans LA REVANCHE DE
FREDDY. H. Tjut Djalil pond donc ici encore un film très
influencé par le cinéma américain et l´argument purement
folklorique est encore plus transparent que celui de LADY
TERMINATOR. Ainsi, on notera bien une Reine noire en
costume plus ou moins traditionnelle ou ses apparitions sous
forme de simple tête volante ce qui n´apporte en réalité rien du
tout à l´histoire.
L´exotisme de DANGEROUS SEDUCTRESS n´est pas
vraiment à trouver dans le folklore fantastique indonésien. Et
même si le récit s´inscrit dans un décor purement indonésien, il
faut préciser que les grandes villes du pays n´ont pas de
grandes différences avec celles d´autres pays. Reste donc les
seconds rôles bien typés qui apportent un côté « autre » à
DANGEROUS SEDUCTRESS. Cela s´avère franchement bien
peu puisque le film se traîne en longueurs et pour une séquence
horrifique, il faudra s´enfiler des scènes de boîtes de nuit ou de
bars où notre héroïne s´essaye à la séduction en dansant sur du
disco ou en bougeant tant bien que mal son corps. N´oublions
pas non plus les passionnantes séances photos de la sœur partie
poser pour des maillots de bains à Bali avec une musique
tendance… à l´époque !
La seule idée vraiment surprenante n´est à vrai dire que bien
peu exploitée. Plutôt que ramener ses victimes jusqu´à la Reine
noire, Suzy, au nom prédestiné, se transforme en vampire avec
canines proéminentes et suce le sang des infortunés mâles
jusqu´à la dernière goutte. Une fois rentrée à la maison, il ne
lui reste plus qu´à déglutir le précieux liquide. Dit ainsi, cela
paraît attrayant mais cela n´est explicité visuellement que lors
de très courts passages.
Si cela n´apparaissait pas clairement dans LADY
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TERMINATOR, la vision de DANGEROUS SEDUCTRESS
nous permet en tout cas de découvrir que H. Tjut Djalil n´est
pas dupe quant à la possibilité de rivaliser avec les grandes
machines américaines. Plusieurs séquences se voient ainsi
parées d´idées humoristiques en complet décalage avec le
sérieux de l´entreprise. Par exemple, l´un des malfrats au début
du film frappe son acolyte à la manière d´un running gag ou
bien encore pendant la résurrection, passage horrifique et
sérieux, un chien passe par-là et ne trouve pas mieux que
choper l´os de la jambe de la reine noire comme s´il s´agissait
d´une friandise.
bien du mal à convaincre et ne s´appréciera que dans le
contexte d´une curiosité cinématographique en provenance
d´Indonésie.
Christophe "Arioch" Lemonnier
Outre un tournage entièrement en anglais, DANGEROUS
SEDUCTRESS s´est payé les services d´un spécialiste
américain des effets spéciaux. A vrai dire, Steve Prouty n´était
pas une vedette dans le domaine du maquillage et, même
encore aujourd´hui, il s´avère quelque peu anonyme comparé
aux autres ténors du genre. En tout cas, l´idée était d´offrir des
effets spéciaux digne des productions américaines. On retrouve
d´ailleurs Steve Prouty parmi les suppléments où il raconte la
façon qui l´a amené à prendre l´avion pour l´Indonésie et
travailler sur DANGEROUS SEDUCTRESS. Il livre au
passage une étonnante révélation à propos du fait que la
production était prête à décapiter un véritable chien pour une
séquence du film. Heureusement, le maquilleur américain a
réussi a imposer une fausse tête fabriquée rapidement par ses
soins ce qui a permis de sauver l´animal !
Quoi que l´on puisse penser du film, Mondo Macabro
propose en tout cas un transfert 16/9 d´assez bonne facture où
l´on discernera surtout pas mal de défauts sur la pellicule. Pour
un film indonésien que vous ne trouverez pas à tous les coins
de rue, il faut bien reconnaître que le boulot a été très bien fait.
Le tournage entièrement en anglais du film a déjà été évoqué
et c´est donc la piste originale qui nous est proposée sur ce
DVD. En stéréo d´origine, elle s´avère plutôt réussie dès qu´il
s´agit de retranscrire les passages musicaux ou les effets
sonores mais pose parfois quelques soucis pour la
compréhension des dialogues surtout en ce qui concerne les
acteurs non anglophones. En fait, il est difficile de voir là un
défaut technique. Bien entendu, puisque la version originale est
anglaise, Mondo Macabro ne propose aucun sous-titrage étant
donné que ce DVD est à destination du marché américain.
MYSTICS IN BALI et LADY TERMINATOR partageaient
le même petit documentaire sur le cinéma fantastique
indonésien. Un recyclage supplémentaire aurait été un peu trop
voyant et ce documentaire n´est pas repris sur le DVD de
DANGEROUS SEDUCTRESS. A la place, l´éditeur propose
une interview du réalisateur H. Tjut Djalil où le cinéaste vient
confirmer, entre autres, que ses films ne sont pas à prendre au
sérieux. En plus, Mondo Macabro a donné la parole à Steve
Prouty, le maquilleur, pour une interview ainsi qu´un
commentaire audio. Si l´interview est plutôt sympathique, le
commentaire audio fait dans la redite et n´est pas très soutenu.
Cela n´est pas très grave puisque la durée de ce commentaire
est en fait réduite à la seule séquence de la résurrection. En
complément, l´éditeur ajoute quelques pages de textes et des
filmographies ainsi qu´un clip des titres déjà sortis et à sortir
chez Mondo Macabro.
DANGEROUS SEDUCTRESS n´est peut être pas le
meilleur reflet du cinéma indonésien puisque son récit mais
aussi sa mise en forme sont standardisés pour réussir à
s´exporter sur le marché international (ce qui ne se fera pas
vraiment). Dénué de l´exotisme nécessaire, de moyens
conséquents et d´un rythme soutenu, le film de H. Tjut Djalil a
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