Echos BML 2014-01
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Echos BML 2014-01
• P 402014 • Trimestriel • No 1 • janvier – mars 2014 • Bureau de dépôt : Namur 1 • Ed. resp. : Pierre Hupez, s.j., Rue Fauchille, 6, 1150 Bruxelles • Echos BML 2014-01 - couv 30-01-14 14h33 Page1 Echos de la Compagnie de Jésus Province Belge méridionale et du Luxembourg Echos BML 2014-01 - couv 30-01-14 14h33 Page2 Echos • No 1 • JANVIER – MARS 2014 • Sommaire Edito Pierre Favre, frère aîné, Pierre Hupez, s.j. p. 1 Belgique méridionale & Luxembourg 90 jours dans la Province, Roland Francart, s.j. p. 3 Nos défunts p. 5 Jésuites nés après 1950, Paul Malvaux, s.j. p. 6 Les éditions jésuites, Pierre Sauvage, s.j. p. 8 Pierre Favre, saint p. 11 Jésuites français et écologie, Guy Cossée de Maulde, s.j. p. 12 Six Belges au pays de France, Charles Delhez, s.j. p. 15 Vie & Partenariat Deux concerts exceptionnels, Pierre Sauvage, s.j. p. 17 Rubrique Lessius, Nadège Guillaume p. 19 La Compagnie en Europe et dans le Monde Cura personalis, cura mundi, Bernard Peeters, s.j. p. 23 Dialogue interreligieux, Tommy Scholtes, s.j. p. 25 Nota bene p. 28 Le billet d’humeur Roland Francart, s.j. p. 32 Le dossier Rassemblement de la « famille ignatienne » p. A à L En couverture : Rassemblement de la famille ignatienne à Erpent, le 23 novembre 2013 (photomontage de Daniel de Crombrugghe, s.j.) Initiatives & Evénements Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page1 Editorial Pierre Favre, frère aîné C ’est devenu une rengaine bien entretenue, comme la conviction d’un bon nombre. Pour être connu, il faut faire parler de soi, quels que soient le contenu et l’objet des informations. S’il en était ainsi la Compagnie aurait remarquablement manœuvré à l’occasion de la canonisation de Pierre Favre en préparant de manière opportune la commémoration du deuxième centenaire du rétablissement de la Compagnie en 1814. En attendant, le poids de ces deux événements apparait peu significatif dans les informations du monde francophone. En dehors des médias catholiques, peu ont relayé la canonisation de Pierre Favre. Qu’en sera-t-il du deuxième centenaire du rétablissement de la Compagnie en 2014 ? À chaque événement revient une juste compréhension pour laquelle le P. Adolfo Nicolàs, préposé général de la Compagnie, donne quelques pistes. « Nous avons aujourd’hui bien des raisons de continuer à reconnaître Pierre Favre, avec une joie sereine, comme notre « frère aîné ». Sa manière d’être présent est une bénédiction pour nous ; il nous rappelle à l’humilité et au retour constant à notre « petite Compagnie » ; auprès de lui, nous nous éloignons des tentations de vain triomphalisme ou de présence toute-puissante. Favre exprime la vocation à « tenir le regard fixé d’abord sur Dieu », cherchant en tout à faire sa volonté en cet Institut qui est le sien (cf. Formule de l’Institut). Favre exprime la vocation à se soucier du Corps de la Compagnie, vocation de dialogue et d’ouverture inconditionnelle, de disponibilité obéissante et de remise de soi confiante. Auprès de Favre, les choses prennent sens : « Vous me l’avez donné : à vous, Seigneur, je le rends » (Lettre du P. Général, à toute la Compagnie, 17 décembre 2013). Ou encore : « Notre commémoration du Rétablissement — qui commence officiellement le 3 janvier, en la solennité du Très Saint Nom de Jésus en 1540, et se termine le 27 septembre, jour de la confirmation de la Compagnie en 1540 — doit éviter tout triomphalisme Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • 1 Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page2 Editorial ou orgueil. Cependant, même en utilisant des moyens simples et modestes, j’espère que toutes les communautés, Régions et Provinces de la Compagnie s’efforceront de commémorer cet anniversaire d’une manière marquante et significative aux niveaux tant personnel que communautaire » (Lettre du 14 novembre 2013, à toute la Compagnie). Ce numéro des Échos relate quelques événements qui ont marqué la vie de la Province au cours de ces derniers mois. Pour chacun d’entre eux, les frontières du Luxembourg et de Belgique francophone sont dépassées. « On dirait que Favre est né pour ne rester tranquille nulle part » (Monumenta Ignatiana, Epistolae I, 362). Pierre Hupez, s.j. Éditeur responsable 2 Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page3 Belgique méridionale & Luxembourg 90 jours dans la Province L e samedi 26 octobre 2013, une cinquantaine de membres des CVX (Communautés de vie chrétienne) belges francophones, étaient réunis à Namur pour écouter les trois délégués belges leur partager le rapport final de l’Assemblée mondiale qui s’est tenue, cet été, à Beyrouth, au Liban. Deux cents délégués (représentant les vingt mille membres répartis dans le monde) y étaient réunis malgré la situation à hauts risques. La famille dans toutes ses formes, la mondialisation et la pauvreté, l’écologie et les jeunes : voilà les thèmes qui feront l’objet de réflexion et orienteront les engagements de la CVX pour les quatre prochaines années. Ce mouvement laïc de la spiritualité ignatienne compte, en Belgique francophone, trois cents membres qui, en équipes de partage, essaient d’unifier leur vie au quotidien avec leur foi. Contact : [email protected] ou 081 22 99 28. Site : www.cvxbelgique.org Le 11 novembre, le P. Antonio Moreno, Provincial des Philippines adressait une lettre à sa Province dans laquelle il notait : « Des milliers de gens ont perdu la vie ; d’autres milliers, leur maison et leurs biens. Il a été reconnu que ce typhon est le pire cette année, et peut-être la pire catastrophe naturelle à frapper les Philippines. Selon certaines estimations, le nombre de morts dépasse 10 000. Le Conseil national pour la réduction et la gestion des catastrophes estime que près de 2 900 000 familles ont souffert du typhon, 24 000 habita- tions endommagées et d’importantes infrastructures détruites. Beaucoup de régions des Visayas sont encore privées d’électricité et de communications, d’eau, de nourriture, d’abris et d’autres nécessités. Se rendre dans certaines zones touchées ou en venir est encore impossible. » Le P. Provincial a demandé aux communautés de Belgique Méridionale et Luxembourg une solidarité financière. Le 30 novembre, le synode du diocèse de Tournai s’est clôturé par une célébration suivie par une assemblée fort nombreuse à la Collégiale Sainte-Waudru de Mons : les décrets ont été remis à chacun des participants et c’est un possible nouveau départ — même si les réflexions sont davantage tournées ad intra que vers le monde des pauvres. Charleroi reste la « capitale sociale » de la Wallonie, et bien des nationalités s’y côtoient : à l’occasion de la Noël, une exposition internationale de crèches de bien des pays s’est tenue à la Ville Haute (Saint-Christophe) où 111 crèches étaient rassemblées — beaucoup de passages… Le P. Pierre Mourlon a été invité par le doyen Lysy à animer deux récollections (Avent, puis Carême) à Erme- P. Pierre Mourlon Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • 3 Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page4 Belgique méridionale & Luxembourg ton, à l’intention des animateurs et animatrices en pastorale de la région carolorégienne. Le soir de Noël, la communauté a accueilli les confrères de Haine-Saint-Paul pour une soirée de détente et de fête ; le jour de l’an à midi, les dix compagnons d’ici ont partagé un sympathique repas « moules et frites » au restaurant ! Enfin, la soirée de prière œcuménique pour l’unité des chrétiens s’est tenue le 21 janvier à la chapelle du Sacré-Cœur sur le beau thème : « Le Christ est-il divisé ? » (1 Co 1, 13). Un prêtre anglican en a assuré l’homélie… Le 2 décembre, le P. Paul Detienne, de la communauté Saint-Claude-laColombière à Woluwe-Saint-Pierre, est parti à Calcutta jusqu’au 1er février 2014. Le Fr. Joseph de Pierpont est un nouveau membre de la communauté. P. Paul Detienne Il aide le P. Ministre. La communauté Notre-Dame-de-la-Paix à Namur a un nouveau membre, le P. Albert Huart (Calcutta). Après soixante années passées en Inde, où il fut notamment professeur à St Xavier et adjoint du P. Provincial, il rentre dans sa villez natale. Le 13 décembre, le conseil d’administration de Lumen Vitae a choisi M. Dominique Martens, exégète et professeur à Lumen Vitae depuis une dizaine d’années, comme futur directeur de l’Institut international. Il succède au P. Benoît Malvaux, appelé à la Curie Généralice de Rome comme Procureur Général. Le 17 décembre, la maison Pierre-Favre (30, rue du Grand Hospice, 1000 Bruxelles) s’est réjouie grandement de la canonisation du 4 Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • jésuite savoyard : invitation à nous laisser inspirer à neuf par l’exemple de disponibilité et la profondeur spirituelle de ce Compagnon de la première heure. Le P. Kénel Senatus, prêtre jésuite haïtien, nous P. Philippe Wargnies a rejoints en septembre. Il est bien entré dans son année de licence complémentaire en droit international (Droits de l’homme) à St Louis. D’octobre à décembre, nous avons accueilli Vincent Ploquin, étudiant français venu faire à Bruxelles un stage auprès de la Représentation française à l’Europe. Lors de notre récollection d’Avent, nous avons échangé avec fruit, en écho à la demande préparatoire au synode sur la famille, sur la question de la loi naturelle envisagée entre autres comme nous invitant à être en conscience « providence » pour nous-mêmes et pour autrui. Le visage de notre communauté changera grandement sous peu : en septembre 2014, Benoît Malvaux se transférera à Rome où il a été nommé Procureur Général de la Cie (traitement de situations canoniques spécifiques) ; quant à notre frère munichois Michaël Schöpf, qui a prononcé ses derniers vœux en octobre, il rejoindra sa Province en décembre 2014, au terme de son mandat comme directeur au JRS Europe (Service jésuite des réfugiés). Les autres compagnons de la communauté (Michel Bacq, Henri Lambert, Eric Vollen et Philippe Wargnies) continuent leur route dans leurs champs d’activité respectifs et dans le soutien de l’amitié fraternelle. Le 21 décembre, à la communauté SaintServais de Liège, le P. Pierre Janvier a fêté ses 90 ans. Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page5 Belgique méridionale & Luxembourg Le 23 décembre, s’est tenue à Namur l’assemblée générale constitutive des « Editions jésuites ». Elles vont regrouper les éditions Lumen Vitae, Fidélité et Lessius avec la participation des jésuites français. Le conseil d’administration de la nouvelle ASBL est composé des Pères Daniel Sonveaux (délégué des provinciaux), Charles Delhez, Richard Erpicum (président), Bruno Régent (jésuite français), Jacques Scheuer et M. Pier- P. Daniel Sonveaux re Pirson. Le 12 janvier, à l’initiative des communautés Arrupe (Flandres et Pays-Bas) et Saint-Benoît (Europe) et de la chapelle de la Résurrection, les communautés jésuites de Bruxelles et de Louvain-la-Neuve se sont rassemblées pour la traditionnelle rencontre du Nouvel An. Du 30 janvier au 15 février, le Fr. Roland Francart a exposé une collection « Philabulle – Timbres et BD » à l’office du Tourisme d’Angoulême dans le cadre du 41e Festival international de la BD. LE SEIGNEUR A ACCUEILLI DANS SA PAIX ◆ Le P. Henri Tihon, s.j. de la communauté Saint- Claude-la-Colombière, né le 14 mars 1920 à Woluwe-Saint-Lambert, est décédé le 8 novembre 2013 à Woluwe-Saint-Pierre. Il est entré dans la Compagnie le 23 septembre 1936 et a été ordonné prêtre le 24 août 1949. ◆ Le Fr. Maurice Arnould, s.j., de la communauté Saint-Claude-la-Colombière, né le 15 décembre 1926 à Corbion, est décédé le 25 novembre 2013 à Woluwe-Saint-Pierre. Il est entré dans la Compagnie le 7 janvier 1945 et il a prononcé ses derniers vœux le 2 février 1957. ◆ Le Fr. François Lehaire, s.j., de la communauté Saint-Claude-la-Colombière, né le 29 août 1921 à Marcourt, est décédé le 11 décembre 2013 à Woluwe-Saint-Pierre. Il est entré dans la Compagnie le 14 mars 1951 et il a prononcé ses derniers vœux le 15 août 1961. Roland Francart, s.j. avec l’aide des Supérieurs de communauté Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • 5 Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page6 Belgique méridionale & Luxembourg Jésuites nés après 1950 S elon une tradition désormais bien établie, le groupe des 1950 + s’est rencontré entre Noël et Nouvel An. 1950 +, qu’est-ce donc ? Simplement l’ensemble des compagnons jésuites de notre Province nés après 1950. Cette année, pas de longues délibérations ni de profonds discernements, mais un temps de pèlerinage, de Trois-Ponts à Trois-Ponts en passant par Farnières, la salésienne et Wavreumont, la bénédictine. Outre les étudiants des autres provinces présents en Belgique, se sont joints également quelques compagnons français, rapprochement entre Provinces oblige. Nous nous sommes donc retrouvés à la chapelle de Trois-Ponts le jeudi 28 décembre pour partager un temps de prière introductif et un pique-nique destiné à nous donner les calories nécessaires au départ. Premier tronçon jusqu’à la montagne Saint-Jacques — le chemin de Compostelle passerait-il par ici ? — et premier partage fraternel : « Qu’est-ce qui nous habite en cette fin d’année ? » Les derniers kilomètres se font dans la lueur déclinante du crépuscule et l’arrivée, dans la nuit déjà bien tombée, nous ne sommes pas fin décembre pour rien ! Une eucharistie chaleureuse introduira la soirée détente où ceux qui ont encore un peu d’énergie 6 Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • s’efforceront de découvrir les loups-garous qui déciment les villageois de Tiercelieu. Qui a dit que les jésuites ne savaient pas s’amuser ensemble ? Le lendemain, une vingtaine de kilomètres nous attendent à travers les collines et les forêts d’Ardennes jusqu’au monastère bénédictin de Wavreumont. Marche méditative et silencieuse pour commencer, dans le vent et la grisaille, mais pas encore dans la pluie. Dîner pique-nique dans une petite auberge refuge à Logbiermé, où nous réconforte la chaleur d’un poêle à bois et la soupe chaude qui va avec. Distribution de cartes topographiques ensuite car le groupe se divise selon les saisons des anniversaires de chacun pour continuer la route à la manière d’un parcours d’orientation. L’occasion de découvrir que nos dates Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page7 Belgique méridionale & Luxembourg de naissance sont loin de se répartir uniformément au long de l’année. L’automne semble particulièrement peu propice à l’éclosion de jésuites au contraire du printemps et de l’été. Faut-il y voir un signe ? Allez savoir ! Les anciennes bornes frontières séparant la Belgique de la Prusse à proximité de Wavreumont sont le lieu d’une petite explication historico-géographique dont les compagnons étrangers ne sont pas les seuls à profiter. Nous sommes enfin accueillis par la communauté bénédictine, d’abord pour les offices de Vêpres et de Complies, puis lors d’un partage informel autour de quelques bières. Pour les uns l’occasion d’évoquer, et pour les autres de découvrir, les liens innombrables qui réunissent nos deux communautés. La dernière matinée arrive trop vite. Direction Trois-Ponts via Stavelot et la vallée de l’Amblève, le long d’un parcours Ravel conseillé par le prieur du monastère. Nous éviterons ainsi les chemins gorgés de boue après la pluie diluvienne de la nuit. Quant à nous, c’est sans avoir essuyé une seule goutte que nous arriverons à destination où nous partagerons ensemble une dernière frite offerte par le provincial. Convivialité, partage fraternel et détente furent les maîtres-mots de ces trois jours de pèlerinage. Une manière d’expérimenter que le temps gratuit passé ensemble construit la fraternité mieux que bien des activités qui remplissent nos agendas. Avec aussi un petit goût d’aventure et de nature auquel certains se verraient bien revenir l’an prochain. Paul Malvaux, s.j. Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • 7 Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page8 Belgique méridionale & Luxembourg Les éditions jésuites F idélité, Lessius et Lumen Vitae regroupées au sein d’une même association sont devenues fin 2013 une œuvre commune de deux provinces : France et Belgique Méridionale & Luxembourg. La nouvelle association est composée de représentants des deux provinciaux et de représentants des trois éditions. En créant une nouvelle maison d’édition jésuite, fruit de la fusion de trois maisons belges mais aussi de partenariats nouveaux avec la Province de France, la Compagnie entend insuffler une nouvelle dynamique à la recherche intellectuelle, à la formation et à l’évangélisation. Un projet novateur et ambitieux Trois maisons au savoir-faire reconnu Depuis ses débuts, la Compagnie de Jésus a choisi d’investir dans le champ intellectuel, notamment par le biais de la formation des jeunes dans les collèges et la rédaction d’un grand nombre de publications. En France, depuis de très nombreuses années, les revues jésuites font autorité et l’expertise intellectuelle de la Compagnie est unanimement reconnue et appréciée. En Belgique francophone, la Compagnie a pour sa part fait le choix de soutenir plusieurs maisons d’édition, chacune ayant sa spécificité. L’union fait la force, dit-on. L’adage s’applique aux trois maisons d’édition de la Province belge méridionale et du Luxembourg, qui, par leurs productions respectives et leurs publics visés, affichent une complémentarité évidente. Toutes trois partagent une vision ignacienne de l’Église et du monde. Destinées essentiellement au grand public, les publications des éditions Fidélité sont bien connues en France depuis plus de vingt ans, et des auteurs prestigieux comme Stan Rougier, Guy Gilbert, le cardinal Danneels, Sœur [ 8 + Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • + lumen vitae ] Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page9 Belgique méridionale & Luxembourg Emmanuelle, le cardinal Martini, Olivier Le Gendre, Dom Louf et des dizaines d’autres lui ont fait confiance. Crée en 1998, la maison Lessius se situe dans la ligne de deux maisons antérieures, le Museum Lessianum (1922), de laquelle elle tire son nom, et Culture et vérité (1977), dont elle héberge le fonds. D’emblée, la maison a été reconnue pour ses publications de qualité et de haut niveau. Certains ouvrages ont été un succès commercial : L’événement Vatican II (O’Malley) ; Un Christ toujours plus grand (G. Martelet), Les énigmes du passé (J-L. Ska), L’évêque (C.M. Martini). Avec son format poche, la collection « La Petite Bibliothèque jésuite », est promise un bel avenir. Le savoir-faire des éditions Lumen Vitae en matière de catéchèse, de pastorale et de théologie pratique n’est plus à démontrer. Faisant partie du centre de formation international du même nom, cette maison publie, dès 1974, l’ouvrage de Gustavo Gutiérez, éologie de la libération, et le célèbre ouvrage de Dom Louf, Seigneur, apprends-nous à prier. Plus récemment, plusieurs ouvrages de Philippe Bacq, André Fossion et Henri Derroitte ont connu un beau succès. Comme union ne signifie pas unité, encore moins unification, chacune des maisons, au sein d’un ensemble plus vaste, restera identifiable et gardera une autonomie, garante d’une collaboration efficace et respectueuse. Des chantiers nouveaux S’appuyant sur les trois maisons précitées, les éditions jésuites ont l’ambition d’occuper une place de choix dans le paysage éditorial religieux francophone. Le regroupement des éditions Fidélité, Lessius et Lumen Vitae, qui suppose l’implantation dans un même lieu, L’implantation du regroupement se fera dans les actuels locaux des éditions Fidélité, à Namur permettra à la fois un partage des compétences favorables au professionnalisme et une économie de moyens. Conjugué au déploiement de synergies nouvelles avec le monde religieux français et belge, au sein et en dehors de la Compagnie, ce regroupement va immanquablement ouvrir de nouveaux champs d’action. De par son histoire, sa réputation et la médiatisation de sa création, cette nouvelle maison d’édition ne manquera pas d’attirer à elle des auteurs de renom, jésuites ou non, qui lui donneront assez rapidement une envergure nouvelle. Elle pourra également compter sur de nombreux réseaux qui lui garantiront une bonne diffusion, ainsi que sur des contacts internationaux avec d’autres maisons jésuites. De plus, chacune des maisons existantes pourra déployer des partenariats spécifiques. S’appuyant sur le renouveau de l’Apostolat de la prière en France, les éditions Fidélité seront par exemple à même de lui donner une diffusion plus grande grâce à l’édition d’ouvrages grand public sur des thèmes tels que la prière, la spiritualité ignacienne (déjà initiée grâce à une collaboration régulière avec les éditions Vie chrétienne), les saints jésuites… Des contacts fructueux pourront également être noués avec des organismes comme le Ré- Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • 9 Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page10 Belgique méridionale & Luxembourg seau jeunesse, le CEP et d’autres. L’expertise des éditions Lessius sera un atout considérable pour permettre à la prestigieuse collection « Christus » de retrouver sa pleine liberté éditoriale. Des partenariats pourront également être noués avec la revue Études et le Centre Sèvres pour développer de nouvelles collections sur des thématiques politiques et scientifiques dans un contexte de dialogue avec la culture contemporaine. Les collaborations internationales des éditions Lumen Vitae sont déjà nombreuses, notamment avec l’Institut supérieur de catéchèse et pastorale de Paris. La reconnaissance de Lumen Vitae dans les domaines de la catéchèse et de la pastorale inciteront sans nul doute des acteurs tels que le CEP, le Mouvement eucharistique des jeunes (MEJ), le Centre Sèvres et d’autres à initier de nouvelles voies de collaboration. Une équipe performante La mise en œuvre d’une maison telle que décrite ci-dessus repose essentiellement sur la compétence d’hommes et de femmes rompus aux différents métiers de l’édition. Pour ce faire, on compte sur le personnel des éditions Fidélité, Lessius et Lumen Vitae pour se mettre au service de ce projet ses qualités humaines et professionnelles. Il est aidé dans sa tâche par de nombreuses personnes compétentes, notamment issues des communautés jésuites, qui prennent en charge des activités de relecture de manuscrits et d’épreuves. Par ailleurs, les nombreuses synergies projetées avec la France réclameront rapidement l’engagement de plusieurs personnes (éditeur, attachée de presse…) parfaitement en phase avec la sensibilité française. Enfin, il convient que les Provinces de France et de Belgique, 10 Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • qui soutiennent ce projet, puissent exercer un droit de regard au niveau des instances décisionnelles et participer activement au processus de désignation des cadres de la maison d’édition. Des moyens adaptés Il est raisonnable de penser que, endéans trois ans, la nouvelle maison aura atteint son seuil de rentabilité. Pour y arriver, il sera sans doute nécessaire de recourir à des financements complémentaires qui, comme l’espèrent ceux qui portent le projet, pourront notamment provenir des Provinces belges et françaises. Les sommes investies le seront dans la plus grande transparence et un organe de contrôle permettra d’évaluer la bonne utilisation des fonds collectés. L’ambition, en créant cette nouvelle maison d’édition jésuite, est de fédérer les enthousiasmes autour d’un projet novateur. Certes, il ne faut pas faire fi des difficultés actuelles du marché du livre et du secteur religieux en particulier, mais on peut raisonnablement penser que l’engagement de la Compagnie couplé à un professionnalisme reconnu donnera à cette initiative toutes les chances d’aboutir. Pierre Sauvage, s.j. Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page11 Initiatives & Evénements Pierre Favre, saint P ierre Favre a été proclamé saint le 17 décembre. Le pape François a canonisé un des premiers compagnons d’Ignace, étendant son culte à l’Eglise universelle. Il s’agit d’une canonisation dite « équipollente », selon laquelle le Pape, de sa pleine autorité, étend le culte et la célébration liturgique d’un saint à l’Eglise universelle, une fois que les conditions jadis posées par le pape Benoît XIV (1675–1758) sont remplies. C’est une pratique connue dans l’Eglise, à laquelle le pape François a déjà recouru pour la canonisation de la bienheureuse Angèle de Foligno le 9 octobre dernier. Ses prédécesseurs Benoît XVI, Jean-Paul II, Jean XXIII, et d’au tres, y avaient aussi recouru. La canonisation du bienheureux Pierre Favre revêt une signification très particulière parce qu’il représente un modèle de spiritualité et de vie sacerdotale pour le pontife actuel et, en même temps, une des références importantes pour comprendre son style de gouvernement. A une époque qui a vu l’unité de l’Eglise sapée, Favre, tout en restant en apparence à l’écart des disputes doctrinales, a consacré son apostolat à la réforme de l’Eglise, devenant ainsi un pionnier de l’œcuménisme. Son exemple est enraciné dans l’horizon pastoral du pape François, comme l’illustre le portrait synthétique qu’il en trace dans l’entretien accordé à la Civiltà Cattolica, révélant certains traits essentiels de son caractère : « Le dialogue avec tous, même avec les plus lointains et les adversaires de la Compagnie ; la piété simple, une certaine ingénuité peut-être, la disponibilité immédiate, son discernement intérieur attentif, le fait d’être un homme de grandes et fortes décisions, capable en même temps d’être si doux… » La physionomie de Favre est celle d’un contemplatif en action, un homme attiré par le Christ, qui se consacre passionnément à la cause des frères, habile à discerner les esprits, dévoué au ministère sacerdotal avec patience et douceur, se donnant soi-même sans espoir d’une récompense humaine. Favre rencontre Dieu en toutes choses et en tous lieux, même les plus froids et hostiles. Dans son Mémorial, qui est l’un des principaux documents de la spiritualité des débuts de la Compagnie de Jésus, on voit combien sa vie est conçue comme un voyage, un voyage dans les différentes régions d’Europe, à l’instar du Christ : itinérant par obéissance, toujours attentif à faire non pas sa propre volonté, mais la volonté de Dieu. Ces aspects sont mentionnés dans une lettre du P. Adolfo Nicolás, Supérieur Général de la Compagnie de Jésus, écrite le même jour et adressée à toute la Compagnie. ■ Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • 11 Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page12 Initiatives & Evénements Jésuites français et écologie E chos à l’assemblée provinciale des 26–30 décembre 2014 au Châtelard 26 décembre 2013, 18 h 00. Dans l’espace arboré et aéré du Châtelard, sur les hauteurs de Francheville près de Lyon, quelque cent vingt jésuites — dont sept de Belgique Méridionale & Luxembourg — se retrouvent pour l’assemblée annuelle des Jésuites de la Province de France. Quinze laïcs s’y sont joints (six femmes et neuf hommes) ainsi qu’une religieuse. Trois jours et demi, qui allient avec bonheur rencontres fraternelles, repos et session de travail sur « l’écologie : enjeux pour la mission et la vie communautaire ». Avant d’exprimer quelques idées forces que je retiens à propos de cette question majeure pour notre temps, un mot sur l’organisation : 12 Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • le programme, bien conçu, n’était pas trop chargé et donnait place à une diversité d’activités qui soutenait l’attention. Un programme varié et consistant Trois exposés ont rythmé les journées. Tout d’abord, les constats : « Les données scientifiques » relatives au climat et à ses changements (Jean Bernard Baudin, directeur adjoint département de chimie à l’École nationale supérieure de Paris). Ensuite, les solutions : « Des actions possibles aujourd’hui », l’expérience d’un couple (Arthur & Gwendoline Darde) qui entend faire des choix de vie familiale en cohérence avec la prise de conscience des défis écologiques et qui — dans le cas de l’époux — s’est engagé professionnellement, d’une part, sur le captage et le stockage du CO2 et, d’autre part, sur l’économie d’énergie dans le bâtiment. Enfin, un exemple concret, celui des dominicaines de Taulignan qui ont décidé de s’engager dans ce qu’on appelle l’agroécologie (sœur Marie-Madeleine), convaincues qu’elles sont que « ne pas Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page13 Initiatives & Evénements respecter la terre mène à ne pas respecter l’homme et donc à ne pas respecter Dieu ». N’hésitez pas à faire un détour par leur site (www.dominicaines-taulignan.fr). Les deux premiers jours, pour compléter notre information et notre réflexion, nous avons chacun choisi deux ateliers parmi les onze qui portaient les uns sur le comprendre, les autres sur le faire (ah, le bon pain que nous avons ensuite goûté !). Le troisième jour, pour mieux apprécier des pistes d’action, chacun de nous a choisi deux des dix carrefours dont la visée variait des achats alimentaires à l’éducation… ou à la proposition d’une retraite écologique. Enfin, à deux reprises, nous avons tous participé à des petits groupes préconstitués qui nous ont permis d’échanger plus longuement sur nos questions, idées, voire expériences. Last but not least, la prière était bien présente. Nos journées commençaient par une prière incarnée : psalmodie et méditation — soutenue par de très beaux montages audiovisuels — nous incitaient à contempler Dieu présent en sa création et à nous laisser toucher par les défis de justice et de solidarité que nous sommes invités à relever sereinement et efficacement. Tous ont vivement apprécié ces prières matinales ainsi que les célébrations eucharistiques soigneusement préparées en phase avec la thématique du jour. Elles nous permettaient d’intérioriser nos démarches. Les aspects détente et festivité faisaient partie du programme. Suscitant joie et rire partagés… Outre la variété des activités, je tiens à souligner combien j’ai apprécié les moments « perso » figurant dans l’horaire, qui étaient autant de moments de respiration ! Quelques réflexions Impossible de faire état ici de ce qui a été dit et discuté tout au long de la session. Voici seulement quelques réactions de participant. En ce qui concerne les enjeux, ce sont surtout ceux du changement du climat et des économies d’énergie qui ont été traités. Le temps imparti ne permettait sans doute pas d’aborder d’autres enjeux de l’écologie qui sont de première importance et qu’il est essentiel de prendre en compte. Ainsi la biodiversité. Ainsi l’épuisement des ressources — je songe à la surpêche, pour ne prendre que ce cas. Ainsi l’exploitation minière qui, ayant en vue des intérêts particuliers immédiats, détruit durablement l’environnement et porte atteinte aux droits humains fondamentaux… Tout cela doit retenir notre attention si nous voulons être solidaires tant des générations futures que de nos contemporains. Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • 13 Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page14 Initiatives & Evénements Par-delà cette remarque générale, voici quatre points que je retiens plus particulièrement à l’issue de cette session. 1. La nécessité de nous référer à des données sérieusement établies. Cela conditionne la sérénité des débats et la qualité des choix. Lors de la session, l’exposé sur l’évolution du climat était un modèle à cet égard. Pour ma part, je ressens encore le besoin d’obtenir des renseignements corrects permettant d’objectiver la valeur des solutions techniques proposées (éolien, photovoltaïque, par exemple). 2. L’importance du temps. Tout d’abord l’appréhension correcte de nombreuses réalités écologiques requiert que nous tenions compte du temps long qui la caractérise. C’est notamment le cas du climat. Nous tronquons notre connaissance de son évolution si nous adoptons des vues de court terme — ce que n’hésitent pas à faire de nombreux « intérêts » particuliers… Mais il s’agit aussi de tenir compte de notre temps personnel et de redécouvrir une maîtrise de ce temps. Comme le disait un participant : si je ne m’y prends pas à temps, je ne pourrai pas utiliser le bus plutôt que la voiture pour rejoindre telle destination… Et, comme le remarquait un autre : je découvre que l’être humain se réapproprie lorsqu’il retrouve le temps de la nature… 3. La dimension spirituelle de notre démarche est essentielle : elle donne sens — et espérance — à ce que nous avons à vivre. C’est dire la nécessité de développer à neuf une théologie de la création : comme le disait sœur Ma- 14 Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • rie-Madeleine du monastère dominicain de Taulignan, l’homme ne peut se penser sans la création : il y vit en interdépendance avec la nature, œuvre de Dieu, où Dieu est à l’œuvre. « Reconnaître Dieu en toutes choses », disait Ignace de Loyola. 4. À l’issue de la session ma conviction est confirmée que nous avons à agir — selon nos capacités — à tous les niveaux : personnel, communautaire, et également collectif, autrement dit politique (notamment européen). En ce qui concerne le politique, rappelons le rôle que peut et doit jouer la société civile, dont nous faisons partie à bien des égards… Pour avancer dans nos communautés, il a été plusieurs fois rappelé combien il serait précieux de nous plonger ou nous replonger dans le document « Guérir un monde brisé », publié par le Secrétariat pour la Justice sociale et l’écologie dans Promotio Iustitiae no 106, 2011/2 (www.sjweb.info/documents/sjs/pjnew/PJ106FRA.pdf). Bon travail à tous… Guy Cossée de Maulde, s.j. Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page15 Initiatives & Evénements Six Belges au pays de France « Quelle arche nous sauvera des eaux qui montent ? » S ix compagnons (Laurent Capart, Guy Cossée de Maulde, Charles Delhez, Pierre Ferrière, Roland Francart et Daniel Sonveaux) ont représenté dignement la BML à l’« assemblée de Province » de France. Cette tradition de nos voisins du sud, déjà ancienne, consiste en une rencontre de près de quatre jours, au centre spirituel « Le Châtelard » (Lyon), autour d’un thème précis, dans une ambiance fraternelle et détendue. Cette année : L’écologie : enjeux pour la mission et la vie communautaire. L’homme voulait rivaliser avec les dieux, comme Prométhée, et le voilà maintenant plus proche de Noé. Évocation. Ceux qui étaient « climato-sceptiques » sont certainement revenus du Châtelard convaincus qu’il fallait faire quelque chose, si petit soitil, à l’image du colibri de Pierre Rabhi si souvent cité. La session-vacances a commencé fort, par l’exposé scientifique, mais tout à fait abordable pour les profanes, de Jean-Bernard Baudin. De multiples exemples ont fait percevoir qu’une mutation écologique était bel et bien en cours. Un petit symptôme parmi d’autres : en 1943, les vendanges débutaient le 28 septembre ; aujourd’hui, le 10 du même mois. Pour ceux qui ne sont pas encore nés C’est à partir de 1950 qu’on peut observer un décrochage. Des signes indiquent clairement que quelque chose ne va plus. Il ne s’agit pas de romantisme… Certes, les papillons sont moins nombreux, la diversité des espèces est menacée… Mais c’est surtout l’avenir de l’humanité qui inquiète. En consommant trop et sans discernement, en puisant aveuglément dans les sources d’énergie, ce sont les générations à venir qui sont en danger. La prédiction est difficile, le climat étant un système très complexe où les facteurs sont multiples. Il faut dès lors faire appel à la prévoyance, au principe de précaution. C’est en effet devant ceux qui ne sont pas encore nés que nous sommes responsables. Nous sommes héritiers d’une planète qu’il faut maintenir habitable pour des gens que nous ne connaissons pas encore, mais qui seront nos descendants. La foi chrétienne parle de la « communion des saints », cette solidarité entre tous les vivants. Il y a ceux de la terre, ceux du ciel, mais encore ceux des générations à venir, connues et inconnues. Une des conséquences les plus inquiétantes, en effet, est la montée des eaux de l’océan, à cause notamment à la dilatation de l’eau due au réchauffe- Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • 15 Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page16 Initiatives & Evénements ment. Si l’on ne fait rien, la croissance pourrait être de 60 cm d’ici 2100. Les premières victimes seront les populations des côtes et des deltas. Il y avait aussi du concret. Les échanges en groupe, les ateliers de compréhension et ceux ou l’on pouvait faire du pain par exemple ou une observation de la faune et de la flore du Châtelard. Et des témoignages. Ainsi celui d’Arthur & Gwendoline, un jeune couple engagé de manière radicale dans le sens de l’écologie, le mari étant lui-même un professionnel de la chose. Ou encore celui de sœur MarieMadeleine, dominicaine de Taulignan, dans la Drôme, évoquant la réorientation de sa communauté dans le sens de la culture bio des plantes aromatiques (achetez la tisane Saint-Ignace !). Pour la culture bio, a-t-elle confessé, il faut « de l’eau, de la terre, du courage, et une bonne dose de foi ». À la racine de cette démarche, il y a un changement de regard. Il s’agit en effet de recevoir la Terre comme un don de Dieu. Mais sans le soin du frère, le soin de la Terre perdrait tout son sens. Un des défis de la Compagnie La Compagnie s’est sentie concernée dès la 34e Congrégation générale, en 1994, qui a vu les premiers postulats sur le développement durable arriver à Rome. Mais c’est la 35e Con Grégation qui a placé la question écologique parmi les défis de notre mission. Quant à la revue Promotio justitiæ, elle lui a déjà consacré plusieurs numéros, dont le récent de 2013, « Une spiritualité qui nous réconcilie avec la Création ». Le P. José Ignacio Garcia, du site EcoJesuit, a pu témoigner des initiatives jésuites dans le monde. « La question écologique est un défi pour notre foi ainsi que pour notre compréhension de la justice », a-t-il affirmé. 16 Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • L’atmosphère était au questionnement, chacun évoquant le style de vie de sa communauté, les « pères ministres » se sentant particulièrement concernés. Il faut en effet poser des actes concrets, sans attendre d’être absolument certain d’avoir tout compris et tout maîtrisé, car viendra un moment où il sera trop tard. Les petits gestes concrets circulaient dès lors dans toutes les conversations ! * Des vacances, ai-je dit. Eh oui, on pouvait aller au cinéma ! Un film sur Pierre Rabhi nous invitait, au nom de la terre, à une autolimitation, à la sobriété. Un autre, où Michel Serrault est tellement présent à l’écran, une Hirondelle a fait le printemps, nous a plongés dans la solitude de la montagne et les affres de la nature, tout autant que dans sa poésie. Mais, pour les petits Belges que nous étions, ce fut aussi l’occasion de rencontrer, notamment lors des repas, les confrères français et aussi de goûter à leur humour lors de la gaudiosa, le grand moment de détente du dernier soir. Bien sûr, nous y avons apporté notre touche, appréciée. D’un sujet aussi sérieux que l’écologie, on peut se rire, et cela fait du bien, à condition que l’on n’oublie pas qu’il faudra se retrousser les manches pour mettre les mains à la terre. Charles Delhez, s.j. « Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. » Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 PageA LE DOSSIER Rassemblement de la “famille ignatienne” Erpent, le 23 novembre 2013 DOSSIER RÉALISÉ PAR VINCENT DELCORPS, AVEC LA COLLABORATION D’AGNÈS GRANIER ET DES PÈRES DANIEL DE CROMBRUGGHE, GUY DELAGE, CHRISTOPHE RENDERS ET MICHEL ROGER | PHOTOS : DANIEL DE CROMBRUGGHE L a CVX (Communauté de Vie chrétienne) de Belgique francophone et du Luxembourg, des congrégations religieuses ignatiennes (Religieuses de l’Instruction chrétienne, du SacréCœur, de Saint-André, de l’Enfant-Jésus de Nivelles…), le Réseau Jeunesse ignatien, le Centre spirituel ignatien de La Pairelle, les SEPAC, le JRS Belgique (Service jésuite des réfugiés), Lumen Vitae, la Communion de La Viale, le Secrétariat ignatien des retraites, l’IET, le MEJ (Mouvement eucharistique des jeunes), le Centre AVEC, ESDAC, les éditions, les collèges et les anciens, Botassart, l’Université de Namur, le Chemin Neuf… ont rassemblé au collège d’Erpent quelque deux cents participants parmi lesquels trentesix membres de notre province et deux de la province de France dont le coordinateur de la famille ignatienne française, le P. Michel Roger. À l’image d’une rencontre de famille dont les membres viennent de partout sans se connaître nécessairement, cette journée à a été l’occasion de découvrir ce qui leur est commun et d’établir des ponts à partir des expériences de vie de Saint Ignace et de sa spiritualité. Bénéficiaires et acteurs contemporains d’une tradition spirituelle, toutes et tous ont participé à la fondation de cette « famille ignatienne » de Belgique francophone et du Luxembourg : « découvrir Dieu en toutes choses et toutes choses en Dieu ». L’équipe organisatrice était formée de Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • LE DOSSIER A Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 PageB Vincent & Marie Delcorps-Tempels, Sœur Agnès Granier, r.s.a., Franck Janin, Bernard Peeters, sœur Françoise Schuermans, s.s.m., Etienne Vandeputte. Le Récit du pèlerin a été une bonne entrée en matière. Ce récit en a engendré d’autres réalisés à partir de ce que chacun et chacune a pu découvrir dans ses engagements. La présentation de témoignages sous la forme d’interviews a donné lieu à un autre temps fort. Se sont ainsi croisés une sœur de Saint-André, responsable d’une unité pastorale à Bruxelles, un enseignant du supérieur, diacre et membre de l’équipe ESDAC, une maman infirmière et membre des CVX, le directeur du Centre AVEC, une enseignante du secondaire, responsable de l’animation pastorale dans son établissement et membre du Réseau jeunesse, une jeune psychologue, membre du Réseau jeunesse et de la CVX, coorganisatrice du rassemblement. Avant l’eucharistie de clôture, tous ont pu s’exprimer sur l’avenir de la « famille ignatienne » dans nos régions et au Luxembourg. Une video de la journée est visible sur www.jesuites.be/Video-Flashe-de-lajournee.html Famille ignatienne Le 23 novembre, 200 personnes se sont rassemblées à Erpent pour la « journée B Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • LE DOSSIER de la famille ignatienne ». Au programme : relectures, échanges, témoignages, célébration. Surtout, les participants ont pris le temps d’imaginer l’avenir de leur famille… Au commencement, était le rêve. Celui de rassembler, de tisser des liens, de bâtir des ponts. Avant tout, de se connaître. Pour le plaisir, certes. Mais aussi pour semer. Mieux semer. Et semer longtemps. Car telle est la responsabilité des héritiers. A ceux qui ont reçu, il sera demandé de donner. Et c’est une certitude : la spiritualité ignatienne est un trésor. Puis, il y eut la journée du 23 novembre. Attirés par une lettre enthousiaste et l’odeur du café, les participants étaient nombreux — 200 ! — et curieux. Ils étaient venus pour voir — « Venez et voyez » — sans savoir. Mais ils avaient le meilleur : l’a priori favorable. Et l’humble désir de se mettre au service. Très vite, ils se sont retrouvés en terrain (plus ou moins bien) connu, invités à retracer la vie d’Ignace. Avant de se réunir devant une auberge espagnole à la hauteur de leurs attentes, et à la mesure de ce qu’ils avaient apporté. Après avoir été stimulés par le témoignage de quelques ignatiens enthousiastes, ils eurent à mettre les mains dans le cambouis. En petits groupes, rêver la famille : comment est-ce que je l’imagine ? Que suis-je prêt à y apporter ? Enfin, célébrer, remercier et se tourner vers l’Au-delà de tout. Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 PageC LE DOSSIER 3 questions à Franck Janin, provincial • Peux-tu nous dire dans quel contexte est née l’idée de cette journée ? En réalité, plusieurs événements ont rassemblée la famille ignatienne en Belgique ces dernières années. En 2006, à l’occasion des anniversaires ignatiens (450e anniversaire de la mort d’Ignace, 500e anniversaire de la naissance de François Xavier et de Pierre Favre), 700 personnes s’étaient réunies à La Pairelle. Ce fut une journée importante, de grande communion. On a exprimé alors le souhait de rééditer ce genre d’événements car il est bon de vivre cette fraternité ensemble. En 2010, nous avons reçu la visite du père général Adolfo Nicolás. Bon nombre d’ignatiens se sont retrouvés à cette occasion à Saint-Michel. Ce fut une rencontre forte : le père général s’est adressé à la famille. Ces deux rassemblements ont nourri la réflexion. Ils ont aussi accru le désir d’établir véritablement cette famille, mais pas uniquement autour d’événements ponctuels. Par ailleurs, à la suite de 2006, la famille ignatienne s’est aussi structurée dans plusieurs pays voisins, et particulièrement en France. Nous nous sommes aperçus que ces initiatives portaient du fruit. Nous avons vu des ponts et des synergies se créer. • Tu décides alors de structurer cette famille dans la province BML. Premier défi : constituer une petite équipe… Je dois dire que je portais vraiment ce désir dans le cœur : pour moi, il fallait absolument qu’on forme cette famille ignatienne ! De fait, j’ai alors constitué une petite équipe. Je voulais que celle-ci soit représentative de la famille. Mixte, avec des plus anciens et des plus jeunes… J’ai contacté quelques personnes avec qui j’avais aussi un lien personnel. • Avec le recul, considères-tu que cette journée fut un succès ? Oui, un grand succès ! Tout d’abord par la réponse des gens, par leur enthousiasme. On sait bien que la famille ignatienne compte plus de 200 personnes mais c’est un très bon point de départ. Et puis aussi par l’atmosphère. On a pu sentir l’esprit de famille. Cette famille existe ! Elle a besoin de se rassembler, de se connaître. L’esprit ignatien nous unit ; on est heureux de le vivre, de le célébrer. C Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • LE DOSSIER Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 PageD Fiat familia, et familia fuit La journée du 23 novembre ne fut qu’une journée. Et ce ne fut qu’une étape. Mais ce fut la première. Elle avait du goût et elle a donné faim. Les organisateurs n’avaient pas caché leur souhait d’être des bâtisseurs. Leur objectif n’était pas de créer la famille ignatienne mais de la rendre visible, concrète, incarnée. Soudain, elle apparut. Fiat familia, et familia fuit. Fastoche ? Non, pas fastoche. Car les défis restent à l’horizon. Il y a du plaisir à initier ; il n’y a de joie profonde que dans ce qui dure. Déjà, la douce urgence se fait sentir. L’heure vient et elle est là. Battre le fer tant qu’il est chaud. Profiter de l’enthousiasme suscité. Se montrer créatif et audacieux. Jeter des ponts et larguer les amarres. Toutes les bonnes volontés seront nécessaires. Il s’agira de s’exercer à l’art délicat de la rencontre. Jeunes et vieux, les pèlerins sont invités à se mettre debout, à se saisir de leur bâton et à oser. Oser des collaborations concrètes et des échanges véritables. Unis dans le Seigneur, parta- D Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • LE DOSSIER ger des adresses, des listings, des bons plans, des photos, des conseils… Des prêts sans autre intérêt que celui de faire famille. Les acquis ne seront jamais définitifs. Mais chaque petit pas sera savoureux. Ainsi, elle vivra longtemps et tous verront que cela est très bon. Paroles de témoins Lors de la journée du 23 novembre, six personnes, engagées de diverses manières, ont partagé leur témoignage et leurs attentes pour la famille ignatienne. Extraits. • Anne Peyremorte, sœur de Saint-André et responsable d’unité pastorale à Bruxelles « A Saint-André, ce qui m’a touché, je crois, c’est une simplicité joyeuse. Pas une exubérance simpliste ! Non, une joie simple. La simplicité, qui permet une forme de créativité. […] Aimer, c’est exigeant, et c’est ça qui est intéressant. S’il y avait une fois par an, au printemps, des soldes de l’amour (« On aime ici à bas prix »), ça ne m’intéresserait pas ; je n’ai pas envie d’aimer à bas prix, je veux aimer pleinement. […] On ne peut pas être ignatien en l’air, par une structure d’esprit, un rêve ou une imagination. Non, ça doit s’incarner. Etre envoyé dans un territoire bien défini me permet de faire un mouvement descendant d’incarnation. » Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 PageE LE DOSSIER • Willem Kuypers, père de famille, diacre, engagé dans ESDAC « Est-ce que je me sens membre de la famille ignatienne ? Oui et non. Oui, parce que je suis né dedans et je chemine depuis tellement de temps dans cette spiritualité. […] Depuis longtemps, on se dit : pourquoi n’y a-t-il pas quelque chose qui se passe ? Je suis très content d’être là mais j’attends surtout la suite pour appartenir encore bien plus à la famille ignatienne. […] J’ai fait les 30 jours à La Viale et je retiens une chose : […] je ne sais pas si Dieu existe, mais je l’ai rencontré. » Parfois j’agis beaucoup, je me disperse et je m’aperçois que je suis loin de moi, de ce que je veux vraiment. Et loin de Dieu. […] Ce n’est pas l’un ou l’autre ; c’est l’un dans l’autre ! » • Vincent Sohet, enseignant au collège Notre-Dame d’Erpent : • Marie Tempels, CVX et Réseau jeunesse ignatien « Je suis rentrée dans plusieurs projets ignatiens par des personnes. Je suis entrée par la porte de l’amitié. J’ai pu développer des amitiés vraies, authentiques, fidèles, et ça, c’était quelque chose de très important pour moi. […] J’aime beaucoup l’idée « compagnon » de Jésus. Je me sens également proche de la spiritualité ignatienne par son ouverture sur le monde. […] Ce que j’aime beaucoup aussi, c’est la pédagogie, la méthode. En tant que personne, cette méthode me rassure dans une manière de vivre la foi qui ne soit pas irrationnelle ou dans les nuages. […] Et alors, j’aime beaucoup aussi le côté contemplation dans l’action. « Les écoles sont des lieux extraordinaires parce qu’on est aux frontières. […] A Erpent, il y a beaucoup de possibilités : des retraites, une matinée de solidarité, des célébrations… Il y a de nombreux espaces disponibles. Je trouve aussi qu’il y a beaucoup d’ouverture, tant de la part des élèves que des profs. […] La question : qu’est-ce qu’on apporte dans cet espace disponible ? Et là, je trouve que nos moyens sont parfois pauvres. Nous avons des outils. Mais ils sont où ? Comment les mettre en pratique dans ce contexte-ci ? » • Marie-Claire Beaudelot, membre de l’ESN de la CVX et accompagnatrice d’équipe « Fondamentalement, je suis venue dans la CVX parce que c’est un lieu où je n’ai plus besoin de faire des tiroirs. Je peux unir ma vie de laïc engagée dans le monde et ma vie de foi. C’est l’expérience de Dieu qui s’intéresse à toutes les dimensions de ma vie : pas seulement le travail et la famille, mais les loisirs, la santé… Dieu nous rejoint dans toutes ces petites Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • LE DOSSIER E Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 PageF choses. […] Je n’ai pas prévu de suivre Ignace ; ce que j’ai eu envie de faire, c’est de suivre le Christ à la manière d’Igance, et avec ses outils. » • Frédéric Rottier, directeur du Centre AVEC : « A partir du moment où l’on regarde l’Evangile, où l’on essaie de rentrer dans la scène, on se rend compte qu’il n’y a pas qu’une histoire purement spirituelle. Il y a aussi une réalité humaine et sociétale. […] Il n’y a pas que le boulot-dodo-famille dans la vie ; on doit avoir un engagement vis-à-vis de la société. Et cela peut se faire de diverses formes. » audacieux. Ils ont été contactés par Franck Janin. Ils n’ont pas tous bien compris dans quoi ils se lançaient. Mais ils ont perçu un enthousiasme. Une espérance. Alors, ils ont dit oui. Dès l’entame, Franck insiste : l’idée est d’organiser une journée fondatrice d’un réseau. Poser des jalons et non pas organiser une grande kermesse. Il précise : pour le moment, le leadership de l’initiative est assuré en fait par la Compagnie mais l’objectif est bien d’élaborer la chose en famille. Place aux idées. Et aux questions. Qui invite-t-on ? Les enfants et les plus âgés trouveront-ils leur place ? Nous concentrons-nous sur les personnes activement engagées ou sur l’ensemble des membres ? Comment va-t-on lancer les invitations ? Et puis, que va-t-on faire durant cette journée ? On parle déjà de témoignages, de récit, de chants et d’eucharistie. « Une famille presque parfaite » Toutes les vidéos sont disponibles sur : www.anciens-eleves-jesuites.be/2013/12/journee-ignacienne-a-erpent/ Dans les coulisses de l’organisation… La petite équipe de préparation s’est rencontrée à plusieurs reprises, entre La Pairelle et Bruxelles, pour organiser la journée. D’abord, l’imaginer. Puis, la mettre sur pied. Enfin, la faire connaître. Le tout vécu dans un véritable esprit de fraternité. 15 décembre 2012. La Pairelle est déjà plongée dans l’obscurité quand y débarquent, au compte-gouttes, les quelques F Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • LE DOSSIER L’hiver n’a pas disparu et il fait toujours noir quand l’équipe se retrouve pour sa deuxième réunion. Nous sommes le 2 février, rue Fauchille cette fois. Des premières décisions sont entérinées : la journée aura lieu le 23 novembre à Erpent. Les objectifs se précisent, le procès-verbal de la réunion en atteste : « Apprendre à se connaître », « nouer des collaborations », « marquer un premier pas », « prendre conscience de la responsabilité que nous avons à transmettre », peut-on lire. On cherche aussi un slogan. Les esprits chauffent, les idées jaillissent. Des plus prophétiques (« I have a dream »), aux plus poétiques (« To be or not to be ignatien »). Des moins humbles (« Une Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 PageG LE DOSSIER famille presque parfaite ») aux moins drôles (« Tu connais Ignace ? »). Avant la perle : « Se connaître pour mieux semer ». Les importants détails pratiques ne sont pas négligés. L’idée d’une auberge espagnole est retenue. « Apéro et desserts offerts », lit-on encore sur le PV. Finalement, seul l’apéro subsistera… « Nécessité de relancer notre campagne » 22 avril : c’est dans 7 mois. On lance la comm ». Affiches, cartes postales, lettre, mail, web. Les tâches deviennent concrètes. Il faut inviter, rédiger, corriger, demander des prix, finaliser (déjà !). On parle de responsabilités et de suivi personnel des tâches. Les choses deviennent sérieuses. Ce qui ne fait pas disparaître l’enthousiasme et la convivialité. Le 17 septembre, le programme de la journée devient détaillé. Marie et Franck feront le mot d’entrée ; Vincent a 3 témoins sur 6 pour ses interviews. On sait déjà que des graines de tournesol seront distribuées à la fin de la journée. Reste cette question, centrale : prévoit-on de la soupe pour le midi ou pas ? La question, trop technique, est provisoirement laissée en suspens. Le 23 octobre, c’est au cœur de Namur, à la coordination des collèges jésuites, que l’équipe se réunit. Pour l’heure, il y a 80 inscrits. « Pas encore d’inquiétudes mais nécessité de relancer notre campagne », indique le PV de la réunion. L’équipe « musique » est pratiquement au complet – bravo Françoise ! La liste du matériel est établie : papiers collants, ciseaux, matériel enfants, 3 fauteuils en paille, fleurs… L’heure fatidique est fixée : c’est à 7 h 45 que l’équipe organisatrice se retrouvera le jour J. Enfin, la décision tombe, cruelle : il n’y aura pas de soupe à midi. La suite, c’est un travail souterrain. Des coups de fil, des mails, du stress nocturne jusqu’au dernier jour… Et surtout, de multiples coups de main offerts à gauche et à droite, par nombre de participants. Enfin, une confiance, une amitié, une joie. L’esprit de la journée aura été celui dans lequel elle a été préparée. Un véritable esprit de famille. Mais qu’en pensent les jésuites ? « Une ambiance de joie captée à travers l’œil de la caméra » Daniel de Crombrugghe Couleurs, mouvements, chants, sourires, rencontres… Je ne sais où tourner le regard de ma caméra : pour rendre Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • LE DOSSIER G Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 PageH compte de ce qui se vit, il faudrait filmer simultanément toutes ces tonalités. Ce que l’œil de la caméra peut capter, c’est une ambiance de joie, des retrouvailles, des rencontres, tout cela porté par les chants dans lesquels nous entraîne une jeune chorale. J’apprécie l’enchaînement harmonieux et la diversité des animations : l’accueil chaleureux, le jeu d’Ignace pour nous aider à nous rencontrer et partager, le montage « diapo » sur Saint Ignace ou la méditation, six interviews menées de main de maître et déployant quelques facettes de la famille ignatienne, l’eucharistie, le repas en auberge espagnole… Je ne peux que remercier les organisateurs pour cette belle journée. « A l’été 2015 : tous ensemble sur le camino ignaciano » Christophe Renders Cet été, j’étais à l’Assemblée mondiale de la Communauté de Vie chrétienne (CVX) au Liban. Impressionnant de voir rassemblés, venus d’horizons si divers, des hommes et des femmes vivant au jour le jour de la spiritualité ignatienne et animés par le même désir de la mission, avec une question : « Comment aller de nos racines aux frontières ? » Une interpellation qui vaut aussi pour la famille ignatienne en Belgique. Invitation à traverser les frontières de nos « secteurs » bien cloisonnés. J’ai la chance H Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • LE DOSSIER de le vivre aujourd’hui : après de belles années de mission avec les réfugiés au sein du JRS, je viens de rejoindre le centre spirituel de La Pairelle. Quelle fécondité quand on ose faire se rencontrer spiritualité, éducation, engagement social, réflexion théologique, activités avec les jeunes, dynamiques communautaires… ! Mon parcours dans la Compagnie m’a aussi donné de traverser des frontières linguistiques et culturelles : Irlande, Congo, Espagne, Mexique, Tchad… Alors, tout naturellement notre famille ignatienne, je la rêve pas trop à l’étroit : belge, luxembourgeoise, française bien sûr… mais sans crainte de voir plus loin. Aujourd’hui les défis qui nous appellent sont européens et internationaux. Tout cela en prenant soin de nos racines. Alors je lance une idée pour l’été 2015 : nous mettre dans les pas du Pèlerin, avec son récit en main, de Loyola à Manrèse, sur le camino ignaciano ouvert par nos amis espagnols (caminoignaciano.org). Des candidats ? « Que la famille ne forme qu’un seul corps » Guy Delage Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 PageI LE DOSSIER Dimanche 23 novembre 2013, dans la grisaille de ce matin d’automne une étrange agitation vient perturber le calme dominical qui règne habituellement dans le collège d’Erpent. Il y a forte affluence à l’entrée. Ce ne sont pourtant pas des élèves en mal de cours, ni des enseignants à la recherche d’heures supplémentaires. Le fléchage indique qu’il s’agit d’une réunion de famille. Une « cousinade » sans doute. Mais non. A part quelques couples, tous ont des noms différents que chacun a collé sur son cœur. La famille est nombreuse : presque 200 personnes. Et diversifiée aussi : il y a même des cousins que je ne connais pas. La journée dans son ensemble fut conviviale, fraternelle, vivante et joyeuse. Le point fort en fut le temps de partage par groupes à partir d’un extrait du « Récit du pèlerin ». En partant, j’ai fait un rêve : que la famille ne forme qu’un seul corps au service de la mission du Christ. C’est bien le moins que l’on puisse attendre d’une famille ! L’expérience de la France Par Michel Roger En France, à la suite du jubilé de 2006, une association s’est créée en vue de soutenir l’élan de la famille ignatienne. Michel Roger porte ce beau projet. Il nous partage son expérience. Et nous invite à le suivre… A l’occasion de la très belle et joyeuse journée de la Famille Ignatienne de Belgique Francophone, on m’a demandé ce qui existait d’approchant en France… De fait, au terme d’un long cheminement, nous venons de créer en France une association 1901. Son objectif : soutenir dans la durée la dynamique née du jubilé de 2006 (rencontres des centres spirituels ignatiens et rencontres de travail sur le livret des Exercices tous les deux ans, rencontre de tous les acteurs ignatiens de toutes les régions tous les trois ans). Cette association est née en mai dernier sous l’impulsion de quatre membres fondateurs, la Communauté Vie chrétienne, les sœurs de la Retraite et du Cé- Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • LE DOSSIER I Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 PageJ nacle, et la Province de France. Elle prend la responsabilité des divers événements dont j’ai parlé ci-dessus. D’ailleurs, vous, nos amis belges, participez déjà à ces rencontres, notamment celles des quinze centres spirituels ignatiens. C’est le rôle de l’équipe nationale mandatée par l’association « Le pas ignatien » de les organiser ; elle poursuit ainsi plus officiellement ce qui se faisait donc depuis quelques années. De Lille à Marseille, de Brest à Strasbourg… Le but de tout cela : se reconnaître avec nos diversités et nos complémentarités, prendre conscience de notre force apostolique (nous sommes certainement plus d’un millier et demi d’animateurs), même si elle reste modeste, se former et reflechir aux questions du monde d’aujourd’hui, faire croître le désir chez tous de pratiquer davantage les Exercices, de les J Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • LE DOSSIER donner, pour davantage être au service de l’Évangile dans le monde, et ainsi mieux faire connaître l’Amour de Dieu pour l’homme. Comment nous efforçons-nous de traduire concrètement ce désir : par la mise en place des retraites, en centres ou dans la vie quotidienne, par les semaines de prière accompagnée, par les sessions ou retraites de discernement communautaire, les journées ou week-ends « marche et prière » ou « déserts », les formations à l’accompagnement sous ses diverses formes, la messe qui prend son temps, les fêtes régionales et pas mal d’autres propositions… Ainsi, pour « marcher, édifier, confesser », comme le pape nous y invite, au service des petits et des pauvres, nous voilà implantés dans une cinquantaine de villes, de Lille à Marseille, de Brest à Strasbourg, de Nice à Bayonne, bref, un peu partout, de manière assez inégale en quantité…, mais Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 PageK LE DOSSIER A la découverte d’Ignace… Par sœur Agnès Granier la foi et l’espérance. Cette confiance, cette affection et cette espérance, c’est en Dieu seul qu’il voulait les mettre, et ce qu’il exprimait ainsi correspondait bien aux sentiments de son cœur. E) Peu de temps après vint la SaintRemi, qui se fête le premier octobre. Il entra au cours des Arts, sous un maître appelé Jean Pena, et il le fit avec le désir de garder les compagnons qui avaient décidé de servir le Seigneur, mais de ne plus en recruter d’autres, afin de pouvoir étudier plus commodément. F) A la fin, le Seigneur accordant son secours, nous avons conclu non pas à la majorité des voix, mais sans que personne soit d’un avis contraire : pour nous, il convenait davantage et il était plus nécessaire de rendre obéissance à l’un d’entre nous, pour que nous puissions réaliser mieux et plus exactement nos premiers désirs d’accomplir en toutes choses la volonté divine, ensuite pour que la Compagnie soit conservée plus sûrement, et enfin pour qu’on puisse pourvoir correctement aux affaires particulières qui se présenteraient, tant spirituelles que temporelles. G) Tous ses compagnons, voyant clairement l’impossibilité de la défense, étaient d’avis de se rendre contre promesse de la vie sauve ; mais il fit valoir tant de raisons près de l’alcade qu’il le persuada de résister, malgré le sentiment de tous les officiers ; ceux-ci, grâce à son énergie et à ses efforts, reprirent courage. H) Les neuf compagnons arrivèrent à Venise au début de 1537. Là, ils se séparèrent pour servir dans divers hôpitaux. Après deux ou trois mois, ils s’en allèrent tous à Rome recevoir la bénédiction pour le voyage de Jérusalem. ■ Réponses : A : en Espagne – B : à Manrèse – C : vers Rome – D : Vers Jérusalem – E : à Paris – F : délibération des premiers Pères – G : à Pampelune – H : à Venise. Le 23 novembre, par petits groupes, les participants eurent à retracer le chemin du pèlerin. A votre tour de jouer : dans quel ordre se sont succédées ces différentes étapes de la vie d’Ignace ? Les réponses se trouvent en bas de la page. A) Dans cet hôpital, il entretint les nombreuses personnes qui venaient le visiter des choses de Dieu et, par sa grâce, il fit beaucoup de fruit. Dès son arrivée, il prit la résolution d’enseigner chaque jour le catéchisme aux petits enfants ; mais son frère y répugnait beaucoup, affirmant que personne ne viendrait. Il répondit qu’un seul enfant lui suffirait. Mais, dès le début, beaucoup de gens vinrent l’écouter, y compris son frère. Outre le catéchisme, il prêchait aussi les dimanches et jours de fêtes pour être utile aux âmes qui venaient de plusieurs milles afin de l’entendre et pour les aider. B) A cette époque cependant, il s’entretenait quelquefois avec des personnes spirituelles qui lui faisaient confiance et recherchaient sa conversation ; car, bien qu’il n’eût aucune connaissance des choses spirituelles, il montrait toutefois dans sa façon de parler beaucoup de ferveur et une grande volonté d’aller de l’avant dans le service de Dieu. C) Témoignage de Lainez : « Il me dit qu’il lui semblait que Dieu le Père avait gravé dans son cœur ces mots : « je vous serai propice à Rome »…. Puis une autre fois, il me dit qu’il lui semblait voir le Christ chargé de sa croix et à côté de lui le Père qui disait : « je veux que tu le prennes comme compagnon ». Et Jésus accueilli la demande te dit : « Je veux que tu nous serves ». Ce qui lui donna tant de dévotion au Nom de Jésus qu’il voulu nommer son groupe « Compagnie de Jésus ». D) Bien que certains se fussent offerts à l’accompagner, il voulut voyager sans compagnon, car l’essentiel pour lui était d’avoir Dieu seul pour refuge… Il désirait en effet pratiquer trois vertus : la charité, Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • LE DOSSIER K Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 PageL pas en dynamisme : cet élan et le vôtre, nous le partageons déjà ; et si cela vous tente, venez le partager davantage encore avec nous à Lourdes en septembre prochain ! Et maintenant ? L’équipe d’organisation a pris le temps de relire la journée du 23 novembre et son organisation. Elle envisage à présent la suite. Avec déjà quelques idées très concrètes… Ils se sont retrouvés le 19 décembre. Avec un peu plus de légèreté que d’habitude. Un relâchement ? Une grande joie ! Ils savent qu’un premier jalon a été posé et sentent que celui-ci l’a bien été. Pour fêter ça, Agnès a apporté des clémentines et Franck a dressé une table de fête. Pain, Piedbœuf, fromage et pâté sont au menu : la simplicité joyeuse. Tour de table. Chacun partage ses impressions, relit son ressenti. Le (très) positif domine. Sont ainsi relevés l’esprit de famille, la qualité du groupe musical, la convivialité, la richesse du dialogue intergénérationnel, la simplicité. « Les gens se sont reconnus : le réseau existe », relève l’un. Des points négatifs ? L’équipe aurait sans doute aimé voir un peu plus de jeunes. Est aussi relevée la lourdeur de la préparation. Lourdeur légère, sans doute, mais lourdeur quand même. A présent, il convient de se tourner vers l’avenir. Plusieurs membres de l’équipe sont prêts à continuer mais il semble important de renouveler aussi les effectifs, en vue d’impliquer de nouvelles per- L Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • LE DOSSIER sonnes et de faire croître la conscience. Oui, mais pour faire quoi ? Les idées sont là, nombreuses. Elles ont été lancées par tous les participants de la journée du 23 novembre, rassemblés en petits groupes. Monter un flash-mob, créer un site web, organiser une journée annuelle, mettre sur pied une retraite ignatienne, favoriser les rencontres, faire récit des expériences positives de synergie, se mettre à l’écoute des besoins de l’Eglise et de la société… Des lignes de force dominent. Deux en fait. D’une part, élaborer un outil de communication. Car il importe de faire circuler les infos et de diffuser les contacts, au service des rencontres véritables. Et puis, prévoir de nouvelles retrouvailles. Ce serait pour septembre 2014. On parle de La Pairelle… De nouveaux rêves germent. Appel est fait aux rêveurs… et aux bâtisseurs. ■ Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page17 Vie & Partenariat Deux concerts exceptionnels La force d’une tradition vivante L es 11 et 13 novembre derniers, l’ensemble Moxos s’est produit respectivement dans l’église Saint-Loup, à Namur, et dans l’église du collège Saint-Michel, à Bruxelles. Si les assistants ont été conquis par la prestation, les jésuites, qui étaient parmi eux, ont été particulièrement touchés par cette musique composée au temps des réductions du Paraguay, c’est-à-dire du xviie et xviiie. Quelques repères historiques. Fondée en 1609, la première réduction est située dans la province jésuite du Paraguay qui, outre le Paraguay actuel, couvre une partie de l’Argentine, l’Uruguay, le Sud-Ouest du Brésil, l’Est de la Bolivie. Les jésuites développent leur action dans deux misions principales : celle des Guaranis, dans le bassin des fleuves Parana et Uruguay ; et celle de la Chiquitana (qui comprend les Chiquitos et les Moxos), dans la Bolivie actuelle. Les réductions disparaissent en 1768, date de l’expulsion des jésuites de ces territoires. A ce moment, on dénombre 150 000 habitants. L’ensemble des réductions, qui sont au nombre d’une trentaine, se présente comme une fédération de cités. Le terme réduction, qui signifie « rassemblement », désigne un système où l’autochtone, est civilisé, évangélisé et protégé contre les colons espagnols. Chacune des réductions compte de deux à sept mille habitants. Bâtie sur un plan similaire, chaque réduction possède une organisation propre sous l’autorité de deux ou trois jésuites. Si les jésuites exercent l’autorité suprême, l’autorité immédiate revient aux chefs autochtones, suivant une hiérarchie bien définie. Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • 17 Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page18 Les réductions sont le champ d’une expérience humaine et religieuse originale. Les jésuites sont parvenus à greffer les principes et les éléments modernes, provenant de l’Europe, sur les traditions autochtones. Ils ont réussi un métissage culturel, dont la musique est une manifestation qui a traversé les âges. Dès le début des réductions, les missionnaires constatent une disposition particulière des autochtones pour la musique et le chant. Aussi très tôt, des jésuites musiciens sont envoyés dans ce vaste territoire. Les instruments modernes sont joints aux instruments traditionnels et le répertoire classique de l’Europe se marie à la musique ancestrale. Parmi ces musiciens, le plus célèbre est Domenico Zipoli (1688–1726). Avant son entrée dans la Compagnie, il était considéré comme l’étoile montante au firmament musical de Rome, comme Vivaldi l’était à Venise L’ensemble Moxos, composé de seize jeunes musiciens, est le gardien privilégié de cette longue mémoire musicale. Il provient de San Ignacio de Moxos, village de vingtcinq mille habitants situé dans la région Nord de la forêt amazonienne de la Bolivie. Le nom du village doit son origine à la réduction fondée en 1689 qui portait le nom du fondateur de la Compagnie de Jésus. C’est là qu’en 2001 a été fondé l’Institut supérieur de Musique d’où provient l’ensemble Moxos. Dans cette institution est dispensée une éducation musicale gratuite à environ deux cent jeunes. Dans ce lieu a été créé un dépôt d’archives de 18 Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • Photo : TS Vie & Partenariat musique baroque où sont conservées plus de cinq mille partitions datant de l’époque des réductions. Gardiens de la mémoire, l’Institut supérieur et donc l’ensemble, veulent être aussi les défenseurs de l’identité indigène face à tous les risques de disparition de leur peuple. Leur musique dessine leur espace de liberté. En vue de récolter de l’argent pour leur Institut , l’ensemble a effectué une tournée de trois mois en Europe, de la mi-septembre à la mi-décembre. Il s’est produit dans huit pays : France, notamment au siège de l’UNESCO, Luxembourg, Belgique, Pays-Bas, Suisse, Allemagne, Tchéquie, Espagne. L’ensemble sera de retour dans deux ans. Ils seront invités par la communauté dominicale du Christ-Roi, animée par les jésuites du Luxembourg, qui est jumelée avec la paroisse San Ignacio de Moxos. Un rendez-vous à ne pas manquer. Si vous souhaitez en savoir plus sur cet ensemble, il suffit de consulter Facebook « Ensamble Moxos » (sic). Pierre Sauvage, s.j. Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page19 Vie & Partenariat Rubrique Lessius L es éditions Lessius ont mis la Compagnie à l’honneur ! Que ce soit sous les traits de biographies, d’ouvrages sur les théologiens jésuites, sur l’histoire, ou encore à travers les réflexions de jésuites sur la foi… Il y a quelques mois déjà, nous avons eu la joie de publier Passion pour une terre délaissée. Nicolas Kluiters, jésuite au Liban. Dans cet ouvrage, Carole Dagher — dont les livres ont été couronnés par de nombreux prix — met tout son talent à nous faire vivre au côté de cette très belle figure de la Compagnie. Très tôt, Nicolas Kluiters voulut être peintre, puis il est finalement devenu prêtre, choisissant de « peindre avec les hommes ». De sa naissance aux Pays-Bas à son apostolat dans la plaine de la Békaa, au Liban, où il sera victime de la guerre qui ravage le pays, il a suivi un chemin de pasteur. Le pape Jean-Paul II lui a rendu hommage en ces termes : « Un nouveau témoin dans le sang, dans la longue rangée de jésuites qui, durant les dernières années, avaient été tués pour leur dévouement pour la foi et la justice. » En effet, le P. Kluiters était la sixième victime jésuite tuée depuis le début de la guerre au Liban (1975–1990). Il s’inscrivait dans la droite lignée des pères missionnaires qui, depuis leur arrivée au Liban au xixe siècle, avaient pris des risques et choisi des régions difficiles d’accès et dénuées de tout, pour y apporter leurs talents ainsi que leur engagement pour l’édu- cation et la catéchèse, pour le développement social et sanitaire. Au xixe comme au xxe siècle, les pères jésuites ont laissé des martyrs dans ces lointaines contrées, tous des bâtisseurs et des pionniers. Lire la biographie du P. Kluiters, c’est se replonger dans les premières années d’une guerre que les Libanais désignaient sous le vocable prude d’« événements de 1975 », se refusant à utiliser le mot guerre, mais c’est surtout suivre le cheminement d’une vie afin de voir comment elle a laissé son impact sur d’autres vies, comment elle s’est donnée et comment elle s’est dépassée pour faire prévaloir la paix sur la guerre. Au fil des pages se déroule la vie inspirante et authentique d’un homme de Dieu de nos jours. Une véritable réflexion sur la foi et le sens de l’engagement dans le monde d’aujourd’hui. Dans son Ignace de Loyola. Légende et réalité, le P. Pierre Emonet relève avec brio le défi qui consiste à répondre à cette question : Que connaît-on vraiment d’Ignace de Loyola ? Comme tout un chacun, l’homme a eu sa part d’ombres et de lumières, et c’est ce que ce livre entend révéler, sans tabou, en dix-neuf courts tableaux. La tâche n’est pas aisée quand il s’agit d’un homme comme Loyola. Sur son compte se sont forgées bien des légendes, dorées ou noires, cautionnées par des Compagnons, des hommes de pouvoir, des philosophes, des grands penseurs et des auteurs Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • 19 Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page20 Vie & Partenariat au-dessus de tout soupçon. Les uns voient en lui l’homme providentiel qui a introduit l’Église dans la modernité, les autres l’accusent d’y avoir introduit le ferment des hérésies modernes qui menacent ou du moins affaiblissent la foi catholique. Pour passer au-delà de ces miroirs déformants, un retour aux sources s’impose : recueillir les témoignages de ses contemporains, écouter ses confidences orales et scruter les pages sorties de sa plume. Il s’en dégage une personnalité complexe, impressionnante, et très attachante. Vous vous en souvenez certainement, en 2011, les éditions Lessius ont publié l’Événement Vatican II qui a connu un très grand succès en librairie. Ce succès n’était en rien usurpé, car John W. O’Malley, s.j., possède le talent rare de faire revivre l’histoire dans sa complexité et sa vérité. En 2013, nous avons fait paraître un second ouvrage de l’auteur, à nouveau sur un concile : le Concile de Trente. Ce qui s’est vraiment passé. Ce concile (1545–1563) a fait date dans l’histoire de l’Église et ses orientations ont marqué le monde catholique jusqu’à nos jours. Pourtant, aucun livre n’en présentait une vue d’ensemble. Cette lacune est ici heureusement comblée. Pour permettre de saisir le sens de cet événement unique et particulièrement complexe, John O’Malley situe dans leur contexte les questions abordées, les enjeux, les solutions adoptées. Il n’oublie jamais qu’un concile est aussi une affaire d’hommes et de réseaux. Au fil du récit, il parvient à dégager la logique qui sous-tend des décisions apparemment sans liens entre elles. De la sorte, il montre que Trente présente un système cohérent et, au passage, il ne manque pas de ré- 20 Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • gler leur compte à quelques mythes qui ont circulé et circulent encore à propos de ce concile. Très récemment, nous venons de publier, dans la « Petite Bibliothèque jésuite », un troisième ouvrage du P. O’Malley, Histoire des jésuites. Dans quelques dizaines d’années, la Compagnie de Jésus fêtera les cinq cents ans de sa fondation en 1540 et l’histoire de ces bientôt cinq siècles d’existence s’avère riche, complexe et souvent tumultueuse. Autant admirée que vilipendée, la Compagnie échappe d’emblée aux classifications faciles. À l’origine, elle n’est qu’un ordre religieux de rite catholique romain parmi les autres, et ses adhérents prononcent les vœux traditionnels de pauvreté, chasteté et obéissance. Tout comme les membres des autres ordres, les jésuites s’engagent dans les ministères traditionnels : ils proclament l’Évangile et administrent les sacrements. Comme beaucoup d’autres également, ils partent en mission et s’aventurent dans des terres lointaines où ils côtoient des peuples inconnus. « Le monde est notre maison », dira Jérôme Nadal, un compagnon de la première heure dont l’influence s’avérera extrêmement importante. Quelque dix ans après la fondation de la Compagnie, les jésuites ouvrent leurs premiers collèges à des élèves laïques, une innovation qu’aucun autre ordre religieux n’a jusqu’alors mise en œuvre de manière systématique. Les compagnons se démarquent aussi des autres ordres parce que leurs collèges les mettent en contact avec bien des facettes de la culture séculière. Les jésuites deviennent ainsi poètes, astronomes, architectes, anthropologues, hommes de théâtre et bien d’autres choses encore. Ils paraissent largement appréciés. Mais ils sont également craints et détestés, jusque dans les milieux catholiques. Pendant des siècles, les histoires qui circuleront à leur sujet reflèteront cette dualité : ils se trouveront tantôt sanctifiés, Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page21 Vie & Partenariat tantôt diabolisés. Bien sûr, des appréciations plus mesurées circulent depuis toujours mais cela fait seulement une vingtaine d’années que les historiens ont créé l’événement en posant sur eux un regard d’avantage impartial et neutre à partir de la question de savoir qui ils sont tout simplement. Et afin de mieux cerner qui ils sont justement, le P. Michel Fédou propose, dans les éologiens jésuites. Un courant uniforme ? une brillante synthèse sur les théologiens jésuites du xvie siècle jusqu’à nos jours. N’est-il pas d’emblée évident que les courants qu’ils représentent sont multiformes ? Cet ouvrage le montre avec précision : la distance apparaît considérable entre les controverses d’un Bellarmin et les réflexions sur le dialogue œcuménique ou interreligieux ; entre les traités d’un Suárez sur la Somme théologique et les écrits d’Henri de Lubac ou de Karl Rahner ; entre les problèmes agités dans le cadre de la crise janséniste et ceux qui l’ont été à l’époque de Vatican II ; entre l’apologétique des xviiie et xixe siècles et les ouvertures à la culture moderne et à la mondialisation ; entre les questionnements européens, américains, africains et asiatiques… Sans doute faut-il chercher l’inspiration commune des théologiens jésuites dans les Exercices spirituels. D’où l’importance qu’ils ont donnée aux débats sur la grâce et la liberté, ainsi qu’à la réflexion sur le Christ. Et puis, dans la diversité même de leurs expressions, ces théologiens ont toujours voulu œuvrer « avec l’Église » et « dans l’Église ». Comment pourrions-nous passer sous silence Défis d’une évangélisation renouvelée. Les apports de Pierre Teilhard de Chardin, un PHILIPPINES Tandis que les jésuites aux Philippines continuent à distribuer des secours aux victimes du typhon Haiyan (appelé là-bas « Yolanda »), des chercheurs de leur Université de Davao (Philippines méridionales) préparent une trousse de survie qui aidera les gens à rester en vie plus longtemps, chaque fois que se produiront à nouveau de semblables catastrophes. Forte de l’expérience acquise à la suite du typhon Haiyan et des autres événements dramatiques survenus précédemment, la faculté d’ingénierie de l’Université de Davao a mis au point une trousse de survie comprenant une lampe à énergie solaire, un chargeur pour téléphone portable et un purificateur d’eau. L’Université a été fondée par les jésuites en 1948. SYRIE Le père Frans van der Lugt, un jésuite hollandais qui vit dans la ville syrienne assiégée de Homs, a écrit récemment une lettre où sont décrites en détail les conditions extrêmes auxquelles sont soumis tous ceux qui vivent encore dans la ville. Selon ses propos, les syriens manquent de nourriture et de carburant, et dans les maisons qui ont été abandonnées les vivres sont épuisés. « La maladie a frappé certains d’entre nous et frappe à la porte d’autres personnes. Depuis plus de 15 mois aucun aliment n’est arrivé dans notre région ; pendant des mois nous avons pu compter sur des réserves locales mais celles-ci sont désormais vides », écrit le P. van der Lugt. Celui-ci décrit le manque de ravitaillement en Syrie de manière très précise et désolante. « Nous survivons grâce au peu de nourriture qui reste encore dans nos maisons mais qui, rapidement, se réduiront à de la semoule de blé dont nous verrons également vite la fin. Nous remercions Dieu que chacun de nous reçoive encore 1 kg de farine par semaine, mais nous ne savons pas combien de temps cela pourra durer. » Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • 21 Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page22 Vie & Partenariat livre sous l’égide de l’Association des Amis de Pierre Teilhard de Chardin, qui fait suite au colloque international de 2012, à la Grégorienne. Ce colloque a réuni des spécialistes de Pierre Teilhard faisant autorité dans plusieurs champs du savoir — scientifique, théologique, philosophique, spirituel, socio-politique — et qui tous, montrent la fécondité de la pensée de Pierre Teilhard de Chardin pour le temps présent. En effet, se mettre à son écoute est toujours stimulant, plus spécialement au moment où, cinquante ans après l’ouverture du concile Vatican II, l’Église promeut un renouvellement de l’évangélisation pour la transmission de la foi. Homme d’une foi profonde, passionné de recherche, Pierre Teilhard a contribué à rendre toute sa vitalité à la foi chrétienne en faisant confiance au monde, attitude fondamentale de la constitution Gaudium et Spes. Aujourd’hui, il peut encore aider à relever les défis que rencontre le christianisme contemporain. 22 Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • Pour prolonger votre réflexion sur les défis actuels posés au christianisme, nous vous suggérons la lecture de ce très beau livre, Cyberthéologie, aux accents teilhardiens. Son auteur, le P. Antonio Spadaro, est directeur de la revue Civiltà Cattolica où il traite des questions surgissant à propos des nouvelles technologies de communication. En effet, nous devons nous interroger : Internet change-t-il notre mode de pensée ? Les nouvelles technologies digitales ne sont plus des instruments complètement étrangers à notre corps et à notre esprit. Le Web n’est plus un instrument, mais un « milieu » dans lequel nous vivons. Et si le Web change notre mode de vie et de pensée ne changera-t-il pas (… et déjà il la change) également notre manière de penser et de vivre la foi ? Si les chrétiens réfléchissent à internet, ce n’est pas seulement pour apprendre à bien « l’utiliser », mais parce qu’ils sont appelés à aider l’humanité à comprendre le sens profond du Net lui-même dans le projet de Dieu : non comme instrument à utiliser, mais comme milieu à « habiter ». Dans le développement de la communication, l’Église voit l’action de Dieu qui mène l’humanité vers son accomplissement. Internet, avec sa capacité d’être du moins potentiellement, un espace de communion, fait partie du chemin de l’homme vers cet accomplissement… Sur ce chemin, nous vous souhaitons de très belles lectures ! Nadège Guillaume, Promotion et communication aux éditions Lessius Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page23 La Compagnie en Europe et dans le monde Cura personalis, cura mundi Rencontre européenne des directeurs des écoles fondamentales T ous les trois ans, le JECSE (Jesuit European Committee for Secondary and Primary Education) organise un séminaire qui réunit les directeurs des écoles fondamentales (maternel et primaire). En ce mois d’octobre 2013, après Loyola (2007) et Porto (2010), nous étions une centaine venant de neuf provinces jésuites européennes à nous retrouver à l’Escorial, près de Madrid. En conclusion du séminaire, Marie-érèse Michel, présidente du JECSE, nous a offert une synthèse percutante dont je reprends les éléments ci-dessous. A partir des exposés et des expériences vécues sur place elle a identifié plusieurs appels, qui nous projettent dans l’avenir. Vous pouvez trouver le texte complet (en anglais) de son intervention sur le site du JECSE (www.jecse.org). Partant de la tradition ignatienne, le P. Patxi Alvarez, s.j. (secrétariat de la Compagnie pour la Justice sociale et l’écologie) nous a invités à développer une « sensivité » nouvelle, fondée non sur la volonté, mais sur la proximité : se faire plus proche, développer une connaissance intérieure des élèves, des éducateurs, des parents, mais aussi du mon- de frappé par les dommages écologiques et ce pour prendre soin de la création. Il nous invitait aussi à ouvrir les yeux et les oreilles en accueillant et développant les intelligences multiples, l’approche artistique, la célébration… Tout cela pour développer davantage la conscience de la rude réalité de la pauvreté et des inégalités dans et autour de nos écoles et pour promouvoir la justice à travers le service, la relecture et un pas à pas d’actions qui donnent prise sur la réalité et ouvrent l’espoir. De son côté, le P. John Dardis (président de la conférence des provinciaux européens), se demandait si nous avions des rêves pour l’Europe : « If your dreams don’t scare you, they are not big enough » (« Si vos rêves ne vous effrayent pas c’est qu’ils ne sont pas assez grands »). Face a une situation de crise (famille, guerres et flux migratoires, finances, sécularisation), quelle vision développer ? Jésus, à travers sa proximité, annonce un Royau- Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • 23 Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page24 La Compagnie en Europe et dans le monde me radicalement nouveau. Et dans nos écoles, où est la nouveauté ? Comment apprenonsnous à nos élèves à être « world friendly » et à repérer les signes de la présence de Dieu au travail ? Sans doute s’agit-il moins de parler de Dieu que de permettre de faire l’expérience de Dieu. Comment ouvrir à la liberté dans un discernement des idéologies qui la tuent ? Comment intégrer la dimension mondiale ? Tout cela demande de développer sans cesse profondeur et créativité à partir d’un regard confiant posé sur chaque élève et en lui donnant d’expérimenter, de goûter, de relire, de s’engager. Chacun de ces développements a été l’occasion d’échanges d’expérience en petits groupes. Ils permettent de découvrir les convergences par-delà des systèmes scolaires très différents allant de l’école privée à l’école publique. Comme à chaque séminaire organisé par le JECSE, nous avons été invités à vivre un temps d’exercices spirituels. Sous la forme d’une marche méditative dans les splendides jardins autour de l’Escorial, nous avons cheminé avec les disciples d’Emmaüs, nous laissant rejoindre sur nos routes respectives. La détente aussi fut de la partie avec une très belle animation réalisée par une équipe de directeurs des écoles de la Province. Pour terminer, je reprends les paroles 24 Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • mêmes de Marie-érèse Michel : « A présent, il est de votre responsabilité de trouver des manières d’agir nouvelles dans votre propre contexte, avec vos différentes équipes, parce que nous avons entendu la nécessité urgente de prendre soin de notre monde, de mieux gérer la diversité, de renouveler notre approche si nous voulons être de vrais agents de transformation. […] si nous nous engageons davantage, si nous célébrons davantage ensemble et si nous construisons davantage nos communautés scolaires, alors l’espoir (pas l’optimisme) sera au rendez-vous et nous rendra plus vivants, offrant au monde alentour de nouveaux signes. » Bernard Peeters, s.j. Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page25 La Compagnie en Europe et dans le monde Dialogue interreligieux Voyage du 17 au 21novembre 2013 M gr De Kesel et Mgr Lemmens, le grand rabbin Guigui et des imams de Belgique accompagnés de chrétiens, de juifs et de musulmans se sont rendus au Maroc. But de la visite : voir comment la cohabitation religieuse s’y passe entre les trois religions monothéistes. 1re étape : Casablanca. Nous y avons visité l’église Notre-Dame, la prestigieuse mosquée Hassan II, et le musée Juif. En soirée, le rabbin Guigui introduisait le groupe auprès du président des communautés juives du Maroc. Tous les intervenants ont fait part de la tolérance effective et du respect de la mémoire juive. Lors du dîner au cercle juif, l’émotion était palpable quant au caractère exceptionnel de la rencontre. différentes nationalités. Aucun n’est Marocain. Chaque dimanche, environ trois cents fidèles (d’origine sub-saharienne ou expatriés européens) se réunissent pour l’eucharistie. Il n’y a pas de chrétiens marocains. S’il n’existe pas de contacts officiels avec la communauté musulmane, Mgr Landel insiste cependant sur le vivre ensemble et la rencontre avec les marocains, tous musulmans. L’archevêque fait partie du protocole officiel du Maroc. Une fois par an, une réception officielle est offerte par le roi Mahommed VI. Mgr Landel sera de ceux qui peuvent saluer personnellement le roi. Quant aux questions délicates, comme par exemple les mariages isla- Ce qui compte, c’est le vivre ensemble 2e étape : Rabat. Nous y avons été reçus à la cathédrale Saint-Pierre par Mgr Vincent Landel, archevêque. Il est de nationalité française. L’archidiocèse compte trente prêtres, de La mosquée Hassan II, à Casablanca Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • 25 Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page26 La Compagnie en Europe et dans le monde mo-chrétiens, Mgr Landel explique qu’il s’agit surtout d’accompagner, sans aucune volonté de prosélytisme. Mais il ne célèbre guère de baptêmes, ni de mariages de crainte d’être accusé de prosélytisme. Quand cette question est posée, il propose que le mariage ait lieu à l’étranger… Dans la toute petite boutique du fond de l’église cathédrale, se trouvent quelques chapelets, quelques images du pape François. Mais des bibles en vente ? il y a un exemplaire. Si elle est vendue, on ira en chercher une autre au bureau…. Pas de prosélytisme. La délégation s’est ensuite rendue au conseil supérieur des Oulémas (théologiens musulmans). Véritable référence, c’est ce conseil qui dit le magistère et oriente les manières de faire et de parler des imams du pays. Au niveau hiérarchique, il est juste en dessous du Premier ministre et du roi Mohammed VI, qui a aussi le titre de « Commandeur des croyants » Mohammed Youssef, secrétaire général du L’église Notre-Dame de la Route, à Casablanca conseil des Oulémas du Maroc, nous dit que le jour est mémorable. Quatre femmes théologiennes s’occupent principalement de l’activité pastorale qui concerne les femmes. La prière, selon le rabbin Albert Guigui La mosquée Hassan II, à Rabat (intérieur) 26 Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • 3e étape : Fez, ville impériale, pour un temps de visite et partage à la synagogue. Le rabbin Guigui y donne la parole à chaque religion avant de synthétiser ce qu’est pour lui la prière : un temps de proximité avec Dieu, un moment de paix intérieure. Visite ensuite de la bibliothèque de l’Université Al Quaraouiyine et de sa mosquée, considérée comme la plus ancienne université du monde islamo-arabe. Le dernier soir, nous avons encore rencontré le professeur Mohamed Amine Smaili, professeur d’études islamiques à l’Université Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page27 La Compagnie en Europe et dans le monde Hassan II. Pour lui, « le Maroc est une terre de tous les croyants, et nous faisons ensemble un travail pour que nous nous sentions unis. La famille d’Abraham a beaucoup de problèmes mais nous sommes tous de la même famille ». « Les défis en Europe sont nombreux » Une parole qui doit trouver son écho en Belgique. Les Marocains et qui sont domiciliés en Belgique se sentent belges, mais leurs valeurs culturelles et religieuses sont marocaines, et donc musulmanes. Le recteur de la mosquée Al Buraq de Malines organise régulièrement une « mosquée portes ouvertes ». A Malines, 20 % de la population sont musulmans. Pour le rabbin Guigui : « Nous avons vécu un dialogue plus fraternel dans l’unité. C’est ce message qui doit nous accompagner. Les défis en Europe sont nombreux. Chaque religion seule ne pourra les relever à elle seule. Notre défi est d’être unis dans la diversité. » Un défi que travaillent justement à relever les animateurs du KMS (Kerkwerk Multicultureel Samenleven) qui étaient du voyage. Ils vivent déjà ce « vivre ensemble » dont Mgr Lemmens a pu rappeler combien il était partagé par les participants à ce périple. Un participant au voyage, Tommy Scholtes, s.j. Mgr De Kesel, Mgr Landel et Mgr Lemmens Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • 27 Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page28 Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene LA PAIRELLE Centre spirituel ignatien 25, rue Marcel Lecomte 5100 Wépion 081 46 81 45 & 081 46 81 11 [email protected] www.lapairelle.be ◆ Après-midi « Pause arc-en-ciel ». Durant le temps pascal, prendre un après-midi de pause pour lire un texte de l’écriture et vivre un moment d’intériorité et d’expression artistique. Possibilité de participer à 1, 2 ou… après-midi. Mardi : 1er avril, 29 avril ; 20 mai, 10 juin de 14 h 00 à 17 h 30 avec Dominique Bokor-Rocq, aquarelliste, et Sr Renée Parent, s.s.m.n. . ◆ Week-end ados « Let’s go ». Pour les 12–17 ◆ « Comment faire des choix dans sa vie ? » 18–30 ans. Du 14 (20 h 00) au 16 (17 h 00) mars avec Marie-Pierre et Denis Latour, P. Eric Vollen, s.j. ◆ « Une lettre pour un temps de crise de foi… » L’épître de Jacques du 14 (18 h 30) au 16 (17 h 00) mars avec le Fr. Dominique Collin, o.p., auteur de Mettre sa vie en paraboles et de plusieurs ouvrages. ◆ Week-end en famille « Jonas ». Week-end d’approfondissement pour les couples ayant déjà fait un week-end Jonas. Nous y approfondirons des éléments propres à Esdac qui aident à discerner et décider du 21 (20 h 00) au 23 (14 h 00) mars avec Sr Françoise Schuermans, s.s.m.n. et le P. Daniel de Crombrugghe, s.j. ◆ Nous préparer au mariage : « Aimer, c’est choisir » du 21 (20 h 00) au 23 mars (17 h 00) avec le P. Xavier Léonard, s.j., Bernadette et Baudouin van Derton. ◆ « Monothéismes, athéismes : quelle place pour le divin aujourd’hui ? » Samedi 22 mars 2014 de 9 h 30 à 17 h 00 avec le P. Paul Valadier, s.j., philosophe français et auteur de nombreux ouvrages. ◆ « Les Psaumes, prières pour notre temps » du 28 (18 h 30) au 30 (17 h 00) mars avec Christine Pellistrandi, théologienne, diplômée d’hébreu, attachée à l’institut d’Histoire des textes (CNRS). ◆ « Comment cheminer au long terme ? » Pour couples de moins de 10 ans de mariage. Les enfants sont les bienvenus. Du 28 (18 h 30) au 30 (17 h 00) mars avec le P. Tommy Scholtes, s.j., conseiller spirituel national des Équipes Notre-Dame, avec l’aide de couples des END. 28 Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • ans du V. 4 (18 h 30) au D. 6 (17 h 00) avril avec le P. Daniel de Crombrugghe, s.j., Sophie Materne, et Sr Françoise Schuermans, s.s.m.n. ◆ « La solitude dans la vie de couple » du V. 4 (18 h 30) au D. 6 (17 h 00) avril avec Brigitte et Pierre-Paul Van Parijs, et le P. Pierre Ferrière, s.j. ◆ « Environnement et justice sociale : invita- tion à une spiritualité engagée » du V. 4 (18 h 30) au D. 6 (17 h 00) avril avec Claire Brandeleer, Claire Wiliquet, P. Jean-Marie Faux, s.j. du Centre Avec, centre de recherche et d’action sociales des jésuites, et le P. Etienne Vandeputte s.j., directeur de La Pairelle. ◆ « Suivre Jésus non-violent, un défi quoti- dien ! » découvrir dans l’évangile selon Marc le chemin de non-violence que Jésus nous a ouvert du L. 7 (18 h 00) au D. 13 (14 h 00) avril avec Benoît & Ariane Thiran, formateurs au sein de l’ASBL « Sortir de la Violence ». ◆ « Les films bibliques annoncent-ils bien la Parole ? » du V. 11 (18 h 30) au D. 13 (17 h 00) avril avec Luc Aerens, diacre permanent, professeur à l’institut Lumen Vitae. ◆ « Célébrer les jours saints » du Me. 16 (18 h 30) au D. 20 (10 h 00) avril avec le P. Christophe Renders, s.j., Natalie Lacroix et Sr Fiona Maguire, r.s.a. . ◆ « Je suis venu apporter le glaive et non la paix » du V. 25 (18 h 30) au D. 27 (17 h 00) avril avec Dominique Martens, professeur de théologie biblique à l’institut Lumen Vitae et le P. Etienne Vandeputte, s.j. ◆ « Entre rêves et réalités » Jeunes couples – jeunes familles (moins de 10 ans de mariage). S’aimer au fil du temps, donner un nouvel élan à notre amour, vivre plus de complicité. Du No Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page29 ne Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene S. 26 (9 h 30) au D. 27 (17 h 00) avril avec Didier & Bénédicte Tierens, et le P. Eric Vollen, s.j. ◆ « Le défi d’un nouveau souffle » Autour des 25 ans de mariage. S’aimer au fil du temps, donner un nouvel élan à notre amour, vivre plus de complicité du S. 26 (9 h 30) au D. 27 (17 h 00) avril avec Bernadette et Baudouin van Derton, et le P. Guy Vanhoomissen, s.j. ◆ Journée de La Pairelle : « Femmes appelées à témoigner du Christ ». Samedi 3 mai de 9 h 30 à 17 h 00 avec Mary Ellen Dolan, prêtre de l’Église épiscopale (États-Unis et Europe), infirmière en psychiatrie, études de théologie dans une université catholique romaine et au séminaire anglican. ◆ « Prier, discerner, s’engager ». Week-end pour nous laisser rejoindre par le Seigneur sur la route de notre quotidien. Du S. 3 (9 h 30) au D. 4 (16 h 30) mai avec Rita Dobbelstein et Sr Alice Tholence, r.s.a. ◆ « Si tu savais le don de Dieu » du Me. 14 (9 h 30) au Me. 21 (17 h 00) mai avec le P. Claude Flipo, s.j., Michel Danckaert et Bernadette van Derton. ◆ Blocus : s’encourager à étudier dans un lieu propice à l’étude aide lorsque les examens approchent ! entre le V. 16 (20 h 00) mai et le D. 1er (16 h 00) juin . ◆ Journée de La Pairelle : « Que faisons-nous exactement quand nous dialoguons » ? Samedi 24 mai de 9 h 30 à 17 h 00 avec Dennis Gira, auteur du Dialogue à la portée de tous… (ou presque). Spécialiste du bouddhisme et du dialogue interreligieux, théologien, chercheur et écrivain. ◆ « Fonder ma vie en Christ ». Retraite de gué- rison intérieure accompagnée du J. 29 mai (9 h 30) au D. 1er juin (17 h 00) avec le P. Pierre Depelchin, s.j., le P. Paul Favraux, s.j., Cécile Deneyer, Sr Christiane Dupuis, Béatriz Gaillet, Françoise-Marie Mineur, José Mpongo, l’abbé Jean-Claude Soyeur et Anne Verhaegen. ◆ « Trouver Dieu en toute chose » : retraite de l’École de prière contemplative du V. 6 (18 h 30) au D. 8 (17 h 00) juin avec Thérèse Crispin et Cécile Gillet. ◆ « Laisser passer le souffle ». La retraite alter- nera travail de la voix et contemplation biblique. Du Ma. 10 (9 h 30) au S. 14 (17 h 00) juin avec Elisabeth Goethals, soprano, professeur de chant diplômée du Conservatoire royal de Bruxelles, formée en Anatomie pour la voix et Cinétique respiratoire ; et Sr Sigrun Gross, r.s.a. ◆ « Présence du Seigneur, force de nos âmes, douceur de charité, tendresse de Dieu ». Au rythme des Exercices spirituels laissons la lumière du Christ guider notre vie sur le chemin de l’offrande et du don. Du Ma. 17 (18 h 30) au J. 26 (9 h 00) juin avec le P. Robert Huet, s.j. et Rita Dobbelstein. ◆ « Souffler… prier… mûrir un choix… » Re- traite à la carte. Pour les 18–35 ans. Entre le Ma. 24 (19 h 00) juin et le J. 3 (9 h 00) juillet avec le P. Xavier Léonard, s.j. et une équipe de La Pairelle. ◆ « Écouter la Parole à la suite du Christ ». Ini- tiation aux Exercices spirituels de saint Ignace du V. 27 (18 h 30) juin au Me. 2 (17 h 00) juillet 2014 et du J. 17 (18 h 30) au Ma. 22 (17 h 00) juillet 2014 avec Michel Danckaert, Sr Alice Tholence, r.s.a., P. Etienne Vandeputte, s.j., et Bernadette van Derton. ◆ « Venez et vous verrez » (Jn 1, 39) Retraite de l’École de prière contemplative du V. 4 (18 h 30) au L. 7 (18 h 00) juillet 2014 avec le P. Daniel de Crombrugghe, s.j., Cécile Gillet, Joëlle et Michel Desmarets. ◆ « Saint Paul, évangélisateur ». Session bi- blique organisée par la Fondation Jacques Loew et ouverte à tous. Du S. 5 (10 h 00) au J. 10 (17 h 00) juillet 2014 est ouverte à tous. Intervenants : Mgr Claude Ducarroz, Prévôt (Fribourg) ; P. Philippe Hennebique, m.o.p.p. ; Fr. Masseo Caloz, capucin, bibliste. ◆ « Prier l’église » du V. 11 (18 h 30) au Ma. 15 (17 h 00) juillet 2014 avec Mgr Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg. ◆ « Marcher et prier ». Une expérience de re- traite : 3 jours de marche (env. 15 km par jour) entrecoupés de 2 jours à la Pairelle du V. 11 (18 h 30) au Me. 16 (18 h 00) juillet 2014 avec le P. Philippe Marbaix, s.j., Alix Crassaert. Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • 29 Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page30 Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene COMMUNAUTÉ DU CHEMIN NEUF LIÈGE Carmel de Mehagne 27, chemin du Carmel 4053 Embourg 04 365 10 81 [email protected] BRUXELLES Communauté du Chemin Neuf 3, avenue Arthur Dezangré 1950 Kraainem 0472 435 425 [email protected] LOUVAIN-LA-NEUVE Chapelle des Bruyères 14, rue René Magritte 1348 Louvain-la-Neuve 0472 435 425 www.chemin-neuf.be Charles Schaller, 1160 Auderghem, 0472 674 364, « Matinée Net for God », vendredis 21 mars, 25 avril, 23 mai, 20 juin 2014 à 10 h 00. Rencontre, prière et formation à partir d’un film vidéo, diffusé dans 66 pays, 700 points net et en 20 langues. Le thème du film nous aide à reconnaître l’œuvre de l’Esprit Saint dans le monde, œuvre de paix et d’unité. ◆ LG : Exercices spirituels, du dimanche 2 au dimanche 9 mars 2014. Retraite en silence selon les Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola. Pour ceux et celles qui désirent se situer sous le regard de Dieu, reconnaître l’appel du Christ pour eux et choisir d’y répondre. Enseignements, prière personnelle et communautaire, accompagnement quotidien. ◆ LG : Anamnèse, du mercredi 30 avril au di- manche 4 mai 2014. Retraite en silence de 4 jours pour accueillir la lumière de Dieu sur son histoire. Enseignements, prière personnelle et communautaire, accompagnements quotidiens. GROUPES DE PRIERE ◆ LG : Journée FOI (Fraternité œucuménique ◆ LG + BXL : tous les mardis à 20 h 30 pour tous. Une heure de prière et de louange, à l’écoute de la Parole et de l’Esprit Saint, afin d’accueillir Dieu dans notre quotidien. ◆ LG : Mardi de désert « Huit personnes de la Bible qui nous montrent un chemin », mardis 1er avril, 6 mai et 3 juin 2014 de 9 h 30 à 15 h 00. Journée de ressourcement à l’écoute de la Parole de Dieu et de l’Esprit Saint. Prendre le temps de s’arrêter et se laisser rejoindre par Dieu dans le silence. Enseignement, prière silencieuse, eucharistie, repas simplifié, écoute spirituelle. ◆ LG : Week-end jeunes, du samedi 19 avril (15 h 00) au lundi 21 avril (14 h 00) 2014. Un week-end international pour les 18–30 ans aux Pays-Bas pour fêter ensemble le Christ ressuscité. ◆ LG + BXL + Louvain-la-Neuve (Chapelle des Bruyères, 14 rue René Magritte, 0477 228 182) + Namur (rue Henri Lecocq 126, Salzinnes, 0497 800 788), « Soirée Net for God », mardis 25 mars, 22 avril, 20 mai, 24 juin 2014 (à 20 h 30, LLN à 20 h 15). Bruxelles, 23 Avenue 30 Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • internationale) dimanche 8 juin 2014. Vivre la Pentecôte ensemble : « Recevez l’Esprit Saint ! » Pour les couples et les familles de la mission Cana, les jeunes 18/30, les JCN (jeunes du Chemin Neuf), les fraternités missionnaires et tout le réseau Net for God. NOTRE-DAME DE JUSTICE 9, avenue Pré-au-Bois 1640 Rhode-Saint-Genèse 023582460 [email protected] TRIDUUM PASCAL ◆ M. Thérèse Puissant-Bayens et Dominique Dubbelman, P. Xavier Dijon, s.j. et Sr Odile Lambert, s.c.m. : les 3 jours saints sont une véritable catéchèse nous introduisant au mystère du Christ mort et ressuscité pour que nous ayons la vie en abondance ; seront proposés des introductions à la prière et à la liturgie du jour, des temps de silence et de partage, de chants et d’expression artistique ; No Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page31 ne Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene offices du Triduum à 20 h 15, chemin de croix le Vendredi saint à 15 h 00 et Messe de la Résurrection le dimanche à 10 h 30 ; du jeudi 17 (10 h 00) au dimanche 20 avril (12 h 00). Dieu », les dimanches 30 mars, 18 mai et 29 juin de 9 h 30 à 17 h 30. ◆ Chemin de prière contemplative selon saint ◆ « La maison des familles », Bénédicte Ligot, Ignace. Joëlle Desmarets-Mariage, Yvan de Menten, formés à l’école de prière contemplative à La Pairelle et Sr Cécile-Marie Raths, s.c.m., « contempler comment à travers sa Parole Dieu nous rejoint chacun là où nous sommes » une merveilleuse façon d’entrer dans la prière, les jeudis 20 mars, 24 avril, 22 mai et 19 juin de 19 h 15 à 21 h 30. Norbert & Pauline de Hemptinne, et P. Alain Mattheeuws, s. j, l’abbé Philippe Néouze du diocèse de Paris, pour fiancés ou couples mariés qui veulent enraciner leur amour dans l’Amour et découvrir ou vivifier la grâce de leur sacrement de mariage : 3 axes de la liberté humaine : unité, fidélité, fécondité, les dimanches 23 mars et 27 avril, de 9 h 15 à 17 h 30. FAMILLES REPARTIR DU CHRIST ART ET VIE SPIRITUELLE ◆ Bénédicte Ligot, Annalisa Orsini, Isabelle Prost, Marie-Thérèse Puissant-Baeyens, Sr Cécile-Marie Raths, s.c.m., P. Gabriel Gérard, o.m.i. : « une journée par mois de ressourcement » : lire, prier, partager la Parole pour en vivre, avec possibilité d’accompagnement, les mardis 25 mars, 29 avril et 27 mai de 9 h 00 à 15 h 00. ◆ Marcher-prier en forêt de Soignes, Béatrice Petit, Cécile Cazin, Christine Gaisse, Sr Paule Berghmans, s.c.m. « Marcher dans la beauté et le silence de la forêt, méditer, prier, chercher ◆ Atelier-rencontre : « Parole, prière, pein- ture », Joëlle Desmarets-Mariage, enseignante et artiste, un temps de rencontre pour exprimer et partager la Parole biblique par l’expression artistique qui ouvre le cœur pour accueillir pleinement l’amour de Dieu, un chemin de foi et de guérison afin de vivre « comme est bon le Seigneur », les jeudis 20mars, 24 avril, 22 mai, 19 juin, de 14 à 16 h 30 ; pas d’aptitude artistique particulière, mais un peu d’audace et de lâcher-prise. Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • 31 Echos BML 2014-01 30-01-14 14h39 Page32 Le billet d’humeur ROLAND FRANCART, S.J. ABÉCÉDAIRE 2014 A. ANNIVERSAIRES : Grande Guerre (100 ans), Canal de Panama (100 ans), Naissance de Jijé (Joseph Gillain) (100 ans), Rétablissement de la Compagnie de Jésus (200 ans). B. BITCOIN : De 10 à 1000 $, cette monnaie virtuelle, sans banque centrale, mais avec une « ambassade » à Montréal a fluctué en 2013. Menace ou opportunité en 2014 ? C. COMPAGNIE : Fête à Saint-Michel pour les jésuites français et belges et leurs collaborateurs, avec la participation du Père Général, du 15 au 17 août. D. DIRECTOIRE LITURGIQUE : Projet d’un livret commun avec la France, le Proche-Orient, l’Afrique Occidentale, le Québec, sous la supervision du P. Bernard Sesboué. E. ECHOS : De meilleures photos, des articles plus attrayants, des nouvelles abondantes de nos communautés, un calendrier des retraites et haltes spirituelles. G. GELUCK ET DIEU : mauvais plan pour une relecture de la Genèse. Jean Effel avait fait beaucoup mieux avant. J. JUBILÉS : 50 ans de vie religieuse pour les Pères Claude Jeukens (La Colombière), Paul Gilbert et Jean-Louis Ska (Rome) et 100 ans du P. André Folon (La Colombière). L. LA COLOMBIÈRE : 20 ans d’existence et deux centenaires, les Pères Marcel Hondermarq et André Folon. M. MZEE MUNZIHIRWA : 18 ans de l’assassinat de l’archevêque de Bukavu, ancien Provincial d’Afrique Centrale. N. NOUVEAU PATRON DE LA COMPAGNIE : saint Joseph, fêté le 19 mars. P. PIERRE FAVRE , savoyard (comme moi), nouveau saint, fêté le 2 août. Q. QUIZZ : cherchez l’intrus entre Pierre Piret, Xavier Dijon, Guy Vanhoomissen et Paul Favraux ! R. RE V U E S J É S U I T E S : Fidélité, Lessius et Lumen Vitae, œuvre commune des Provinces de France et Belgique Méridionale & Luxembourg. Roland Francart, s.j. 32 Echos • no 1 • janvier – mars 2014 • Echos BML 2014-01 - couv 30-01-14 14h33 Page3 s • Editeur responsable Rédacteur en chef Secrétaire de rédaction Comité de rédaction Maquette et mise en page Impression Routage Site Internet PIERRE HUPEZ, S.J. Rue Fauchille, 6 – 1150 Bruxelles Compte Missions-Œuvres des Jésuites 210-0905176-24 BIC : GEBABEBB – IBAN : BE81 2100 9051 7624 avec la mention : « Soutien aux Échos » TOMMY SCHOLTES, S.J. ROLAND FRANCART, S.J. Service Communication BML Bd Saint-Michel, 24 – 1040 Bruxelles tél. : 0478 26 97 28 – [email protected] JEAN BURTON, S.J., ROLAND FRANCART, S.J., ROBERT MYLE, S.J., DANIEL DE CROMBRUGGHE, S.J. JEAN-MARIE SCHWARTZ BIETLOT, 6060 Gilly DIPROMÉDIA, 5000 Namur www.jesuites.be Les derniers numéros des Échos sont consultables sur le site www.jesuites.be. Ceux qui souhaitent déposer des informations (sous forme d’article, nouvelle, récit, etc.) dans les Échos ou sur le site peuvent le faire via [email protected]. © BML, MMXIV Echos BML 2014-01 - couv 30-01-14 14h33 Page4 fidélité Nouveautés aux éditions Fidélité Collectif Cinq minutes pour Dieu Charles Delhez Cheminons ensemble vers Pâques • 14,5 × 21 cm • 48 p. 3,50 € ISBN 978-2-87356-586-2 • 12,5 × 20 cm • 48 p. 1,75 € ISBN 978-2-87356-587-9 Jean Vanier Chemin de Croix Pape François Evangelii Gaudium • 24 × 17 cm • 48 p. 9,95 € ISBN 978-2-87356-590-9 • 14 × 21 cm • 208 p. 10,00 € ISBN 978-2-87356-594-7 www.fidelite.be • P 402014 • Trimestriel • No 1 • janvier – mars 2014 • Bureau de dépôt : Namur 1 • Ed. resp. : Pierre Hupez, s.j., Rue Fauchille, 6, 1150 Bruxelles • les éditions