murder set pieces

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MURDER SET PIECES
Titre original : MURDER SET PIECES
Autre titre : GIRLS WANTED
Année : 2004
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Sven Garrett, Tony Todd, Cerina Vincent, Gunnar Hansen, Edwin Neal & Jade Risser
Réalisateur : Nick Palumbo
Scénario : Nick Palumbo
Musique :
parviennent pas à jouer sur le bouche à oreille pour valoriser la
diffusion du film : MURDER-SET-PIECES est rejeté par la
plupart des festivals d´horreurs et les magazines spécialisés de
référence boycottent purement et simplement le métrage suite à
sa violence «douteuse». Même Bill Lustig, que Palumbo espère
avoir comme «parrain», est outré par le résultat. Lustig juge
que le film va trop loin et que le jeune cinéaste devrait en avoir
honte. Mais ce dernier ne se démonte pas. Avec le matériel à sa
disposition, il remonte le film et livre un Director´s cut en
DVD. Alors en procès avec ses producteurs, Palumbo se rend
coupable de la sale blague de trop en remplaçant le nom de ses
anciens associés par celui d´officiers nazis. Une boulette qui
lança une violente polémique sur le net où MURDER-SETPIECES peinait déjà à faire parler de lui.
A Las Vegas, un homme (dont nous ne connaîtrons jamais le
nom) est photographe le jour et serial killer la nuit. D´origine
allemande, fils d´officier nazi, Il séduit des femmes avant de
les tuer sauvagement.
Daté de 2004, MURDER-SET-PIECES est précédé d´une
réputation exécrable et haineuse. Alors qu´il désirait tourner
une sorte de remake hardcore du MANIAC de William Lustig,
son auteur et réalisateur Nick Palumbo se voit traîné dans la
boue et accusé d´anti-sémitisme et de misogynie. Il faut dire
qu´avec MURDER-SET-PIECES, Palumbo pousse le bouchon
très loin en mixant images du 11 septembre et imagerie nazi,
sexualité et brutalité, tortures de femmes et meurtre d´enfant, le
tout sous des trombes de gore «réaliste». Le metteur en scène
voulait choquer, c´est réussi. Tellement bien réussi d´ailleurs
que le pauvre bougre du en chier des ronds de chapeau pour
que son œuvre voit le jour. Tourné en 35mm, ce sont tout
d´abord les différents laboratoires qui refusent catégoriquement
de développer le film pensant avoir affaire à des images non
intégralement simulées. Pour couronner le tout, les labos
préviennent la police qui fait arrêter l´un des producteurs.
Le film enfin terminé, il est purement et simplement banni
en Angleterre, en Irlande ainsi qu´en Norvège. Il finira par
sortir aux Etats-Unis en 2008, mais allégé de 23 minutes (un
record) pour le rendre présentable selon la classification
américaine. Entre-temps, Palumbo et son équipe ne
Bien, bien, bien… C´est donc avec fébrilité que l´on s´attend
à découvrir la «chose» en espérant faire preuve d´objectivité.
Premier constat : MURDER-SET-PIECES est un spectacle
effectivement bien dégueulasse à ne pas mettre sous n´importe
quels yeux. Mais, contrairement à la nuée de productions
débiles simulant du snuff en vidéo, le film de Palumbo a pour
lui d´être un film de cinéma. Doté d´un budget de plus de deux
millions de dollars, MURDER-SET-PIECES a les moyens de
ses ambitions. Si les comédiens sont dans l´ensemble
médiocres, la photographie est de qualité et la mise en scène
plutôt inventive. Palumbo ne tire finalement pas ses scènes
chocs en longueur et use de petites trouvailles (comme des
inserts sur des poupées) pour créer un peu d´ambiance durant
les scènes de sévices. Le réalisateur veut clairement se
rapprocher des classiques des années 70/80 ayant bousculé
l´opinion et multiplie les clins d´œil à MANIAC, à
MASSACRE A LA TRONCONNEUSE (comme cette
ouverture au flash sur un cadavre) ou encore le roman
American Psycho de Bret Easton Ellis. Cinéphile, Palumbo
s´offre quelques apparitions de trognes (oubliées) du
fantastique comme Tony Todd (éternel CANDYMAN), ou
encore Gunnar Hansen et Edwin Neal (respectivement
Leatherface et l´autostoppeur du MASSACRE A LA
TRONCONNEUSE version 74).
La polémique, si réelle polémique il y a, serait plutôt à
chercher du côté «mauvais goût» de MURDER-SET-PIECES.
Les textes contenus dans ce document sont la propriété de DeVil Dead ( www.devildead.com - [email protected] )
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Car, quitte à choquer, Palumbo et son équipe se permettent un
peu tout et n´importe quoi sans pour autant sembler assumer
quoi que ce soit. L´imagerie néo-nazi est à ce titre
particulièrement crétine. Non prévue dans le script à l´origine,
Palumbo décide de l´intégrer au chausse-pied quand il se rend
compte que son comédien principal (Sven Garrett) est
d´origine allemande. Car un serial killer, ça fait déjà peur. Mais
un serial killer qui parle allemand quand il est en colère, c´est
ce qu´on appelle en marketing un «plus produit». Toute la
provocation du film est dans le même ton : impulsive, non
maîtrisée, dotée d´aucun propos. On a donc du mal à prendre
MURDER-SET-PIECES au sérieux tant certains dérapages
(comme le meurtre de la fillette) sont trop grossiers et puérils
dans leurs objectifs de «choquer le bourgeois».
A tester connement les limites, Palumbo se sera cassé les
dents. C´est dommage, car débarrassé de quelques couches de
stupidité,
MURDER-SET-PIECES
est
un
spectacle
extrêmement efficace. On suit la routine de notre serial killer
dans une position inconfortable, entre passivité et rejet. A
quelques instants, on ressent le réel malaise qui était le ciment
des piliers du genre comme MANIAC ou encore HENRY,
PORTRAIT D´UN SERIAL KILLER. Dommage que le
metteur en scène, trop fasciné par le trash, ait négligé ce qui
faisait réellement la force de ces classiques : le côté tragique
des tueurs, premiers prisonniers de leurs atrocités. Palumbo
pense juste s´en sortir avec une psychologie de bazar lorgnant
du côté de la petite enfance. C´est finalement bien léger pour
un film voulant nous traumatiser.
Eric Dinkian
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