DEAD END - Devildead

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DEAD END
Titre original : DEAD END
Année : 2003
Nationalité : France / Etats-Unis
Acteurs : Ray Wise, Alexandra Holden, Lin Shaye, Mick Cain, Amber Smith & Billy Asher
Réalisateur : Jean-Baptiste Andrea & Fabrice Canepa
Scénario : Jean-Baptiste Andrea & Fabrice Canepa
Musique : Greg De Belles
Le jour de Noël, les Harrington prennent la route en direction
du traditionnel réveillon familial. Mais le père décide
d´improviser en prenant un raccourci qui leur sera fatal !
La genèse de DEAD END nous renvoie directement à un
triste constat quant à l'état de la production cinématographique
française et plus généralement de la fuite de talents vers
l´étranger. Quand de jeunes cinéastes décident de faire un
premier long métrage éloigné du spectacle réduit à ses acteurs
et à un décor de chambre à coucher (ne vous méprenez pas, on
ne parle pas de porno), ils ne peuvent que galérer pour
n´aboutir le plus souvent qu´à une impasse. Coup de bol pour
Jean-Baptiste Andrea et Fabrice Canepa, ils vont trouver une
oreille plus amicale qui les enverra à l´étranger de manière à
réaliser leur propre film en coproduction. Pas d´impasse pour
eux même si leur film se titre à l´arrivée DEAD END. Il n'en
reste pas moins que le métrage du duo de réalisateur et
scénariste français se base pour beaucoup sur ses personnages
même si l´action se déroule sur une route quelque part hors du
temps. Car, pour un film d´horreur, DEAD END va surtout
s´intéresser à l´éclatement d´une famille moyenne où tout le
monde a ses petits secrets qu´il fait toujours bon de sortir avant
de crever sur le bord de la route.
Maniant l´ironie et l´humour noir avec aisance, JeanBaptiste Andrea et Fabrice Canepa s´amusent à gratter le
vernis de leurs personnages jusqu´à l´os. Mais le trait féroce
des scénaristes ne manque pourtant pas d´une certaine
tendresse envers les personnages. DEAD END n´est pas une
parodie haineuse mais juste «l´amusant» portrait craché d´une
famille, très vraisemblable, qui va droit dans le mur. Une
peinture ludique qui tourne souvent à l´absurde jusqu´aux
situations les plus scabreuses : pignole en forêt, orgasme
mortel (donnant au passage une définition particulière à
l´amour cérébral)… Les acteurs assurent d´ailleurs le spectacle
avec en tête la mésestimée Lin Shaye qui est, lors de certaines
séquences, proprement hilarantes. A ses côtés, on citera encore
le vétéran Ray Wise accompagné d´acteurs qui ont moins de
bouteille (Alexandra Holden et Mick Cain). Enfin, Amber
Smith interprète une glaçante femme en blanc, de prime abord
détonateur des étranges événements. Un personnage inspiré par
la légende urbaine assez connue du spectre auto-stoppeur.
Généralement, une femme en blanc est ainsi prise en auto-stop
avant de disparaître au lieu présumé de sa mort. Cette figure
légendaire s´inscrit plutôt bien dans l´intrigue de DEAD END
où elle fait plus figure de prédateur, de témoin ou de guide.
Avec peu de personnages et malgré son action restreinte à
quelques rares décors dont le plus utilisé est une voiture et ses
abords, DEAD END réussi le tour de force de ne pas ennuyer.
Jean-Baptiste Andrea et Fabrice Canepa ont en effet bien serré
les boulons de leur film. L´exercice n´a rien de facile et il suffit
de se taper une grande partie de la production horrifique à
petits budgets pour s´en convaincre. Ici, le film est pensé de
bout en bout, chacune des idées est développée sans
l´abandonner en chemin… Alors, on pourra chipoter sur
quelques facilités comme cette fumette en sous-bois qui semble
hors contexte ou bien voir à redire aux petits intermèdes
musicaux qui ponctuent par endroits DEAD END et qui ont
certainement été mis là de manière à dynamiser l´ensemble. De
petits défauts qui n´handicapent nullement ce premier film
réellement savoureux. Pas plus que le dénouement
extrêmement prévisible de l´histoire ne sera un frein à
l´enthousiasme que provoque ce sympathique DEAD END.
Après des passages remarqués lors de différents festivals,
DEAD END va trouver acquéreur un peu partout dans le
monde. Il sera ainsi diffusé en salles dans certains pays et
exploité directement en vidéo dans les autres. Mais il faudra
plusieurs années avant que la France ne voit enfin sortir le
film… en DVD. Une attente qui rappelle encore une fois que le
film n´intéressait pas les financiers français ! Même après sa
réalisation DEAD END semblait donc avoir un problème avec
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la France. Cela s´avère enfin réglé. Entre-temps, ce n´est pas
en France que Jean-Baptiste Andrea va continuer à tourner
puisqu´il réalisera BIG NOTHING, avec David Schwimmer et
Simon Pegg, hors de nos frontières. Il faut croire que les Anglosaxons ont plus de facilités à reconnaître le talent !
Alors qu´il est déjà disponible un peu partout dans le monde,
DEAD END fait donc sa sortie en DVD chez Studio Canal. Le
DVD propose un transfert au format cinéma et en 16/9. Sans
faire spécialement d´étincelles, l´image se montre plutôt
honnête ce qui n´était pas forcément gagné d´avance. En effet,
le déroulement de DEAD END prend place, dans sa majeure
partie, de nuit. La retranscription de l'image est donc
naturellement sombre mais hormis quelques petits soucis
numériques anodins ou quelques approximations dans les
parties en basse lumière, le rendu est satisfaisant.
Evidemment, si on attend plusieurs années pour sortir un
film, on serait prêt à croire que c´est pour réaliser un sans
faute. Malheureusement, il y a quand même une méchante
bourde en ce qui concerne le son. Le doublage français, contre
toute attente plutôt réussi, offre une piste en Dolby Digital 5.1
ce qui est appréciable. Mais ce que l´on apprécie beaucoup
moins, c´est justement l´absence d´une piste multi-canal pour
la version originale anglaise. Il faudra donc se contenter d´une
piste en stéréo surround qui ne donne certainement pas le
même rendu même si elle s´avère de qualité.
La bonne nouvelle, c´est que la partie supplémentaire est
bien fournie. Ainsi, on peut se lancer dans l´écoute d´un
commentaire audio où Jean-Baptiste Andrea et Fabrice Canepa
se renvoient la balle tout au long du film. L´occasion de
découvrir quelques anecdotes ou précisions sur la création de
DEAD END. Si ce n´est pas le meilleur commentaire audio
entendu jusqu´ici, il s´avère plutôt agréable bien que, comme
souvent, il est aussi redondant avec les informations données
au travers des autres suppléments. En tout cas, on suppose que
l´enregistrement de ce commentaire audio est spécifique à
l´édition française puisqu´il a été enregistré dans notre langue.
Ce ne sera pas le cas du Making Of où les deux cinéastes
français s´expriment en anglais. Cette fois, par l´image, on peut
assister à diverses séquences de tournages ainsi qu´à des
interventions des acteurs.
Toujours spécifique à l´édition française, on pourra encore
consulter des interviews des deux réalisateurs ainsi que des
producteurs, le tout enregistré durant un festival. De quoi
donner des informations supplémentaires avec toujours l´écueil
de la redondance dans ce qui y est exprimé. Le DVD donne
encore l´occasion de voir deux scènes coupées, présentées en
anglais par les réalisateurs, ainsi que la bande-annonce.
Antoine Rigaud
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