la tranchee

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LA TRANCHEE
DEATHWATCH
Titre original : DEATHWATCH
Autre titre : TRANCHEE, LA
Année : 2002
Nationalité : Angleterre / Allemagne
Acteurs : Jamie Bell, Ruaidhri Conroy, Laurence Fox, Dean Lennox Kelly, Torben Liebrecht, Kris Marshall,
Hans Matheson, James McAvoy, Hugh O'Conor, Matthew Rhys, Andy Serkis & Hugo Speer
Réalisateur : Michael J. Bassett
Scénario : Michael J. Bassett
Musique : Curt Cress & Chris Weller
En 1917, une petite section de soldats anglais trouve refuge
dans les tranchées allemandes. D´apparence abandonnée,
l´ambiance irréelle des lieux va s´insinuer dans leurs esprits,
induisant des visions horribles, et en conduire certains à la folie
meurtrière.
En 2002, le réalisateur anglais Michael J. Bassett signe son
premier long métrage qui est en quelque sorte son projet de
rêve et dont le scénario était écrit depuis longtemps. L´histoire
reprend le thème classique de la maison hantée tout en situant
l´action dans un endroit inattendu, en l´occurrence les
tranchées ennemies de la Première Guerre Mondiale. Comme
une bonne idée arrive rarement seule dans le monde
cinématographique, les anglo-saxons avait proposé deux autres
films au concept identique à l´époque : THE BUNKER et le
très injustement boudé ABÎMES qui poussait la claustrophobie
à son maximum en nous emmenant à bord d´un sous-marin.
Bien que THE BUNKER traite d´un sujet sensiblement
similaire à celui qui compose LA TRANCHEE, la différence la
plus notable est à trouver au niveau de l´écriture et des choix
de mise en scène. Le premier souffre de personnages
stéréotypés et d´un manque de suspense flagrant (voire de
plusieurs idées très mal exploitées) alors que le métrage de
Bassett démontre un certain effort au niveau de l´écriture qui
fait que les personnages sont attachants ou, au moins, ont des
motivations claires.
Et, justement, pour camper les héros de son film, Bassett
s´est entouré d´acteurs anglais de haut niveau. Le groupe de
survivants est mené par le capitaine Jennings, joué par
Laurence Fox que l´on aura vu dans le très bon THE HOLE,
son premier film. L´autorité du capitaine est rapidement mise à
mal, autant par les évènements que par ses propres hommes.
Jennings tente bien de résister et de préserver ses croyances
rationnelles mais verra sa vie voler en éclats de bien sombre
façon. Sous ses ordres se trouve le nouvel arrivant, Charlie
Shakespeare, campé par le jeune Jamie Bell qui en avait
impressionné plus d´un, à juste titre, dans BILLY ELLIOTT.
D´ailleurs, Peter Jackson ne s´est pas trompé non plus en lui
donnant le rôle de Jimmy dans son remake de KING KONG.
Shakespeare n´est en aucun point différent de n´importe quel
autre adolescent parachuté au milieu d´une guerre où il n´a pas
sa place. D´abord peureux au point d´être lâche, il finira par se
faire à sa nouvelle condition principalement parce qu´il n´a pas
le choix. L´acteur est absolument épatant de justesse, ses
émotions soulignées par son physique frêle et son regard perdu
et innocent.
Au casting, nous trouvons ensuite Andy Serkis dans le rôle
de Quinn, un homme intense et sans pitié. L´acteur a une
soixantaine de films au compteur mais s´est surtout fait un nom
reconnaissable depuis sa participation à la trilogie du
SEIGNEUR DES ANNEAUX de Peter Jackson en campant
l´inoubliable Gollum. Depuis, on l´aura vu également dans
KING KONG ou encore LE PRESTIGE. Serkis est un acteur
de méthode ce qui implique qu´il se lance corps et âme dans
son personnage, au point de s´oublier soi-même. C´est
particulièrement évident ici où il crève l´écran de par sa
présence graduellement menaçante avant de terminer dans une
explosion de cruauté qui lui sera payée au centuple. A côté de
ces trois protagonistes très expressifs, Hugo Speer (THE FULL
MONTY) joue un sergent Tate beaucoup plus introverti faisant
office de figure paternelle aux yeux de Shakespeare. Tout est
très subtil mais l´importance du personnage est non négligeable
et aura un rôle bien précis à jouer lors des affrontements finaux.
Malgré des seconds rôles aux personnalités bien distinctes,
Bassett a parfois du mal à les imposer comme c´est le cas pour
le caporal Bradford, un homme très religieux. Il se promène
avec sa bible et porte une croix autour du cou mais semble être
le seul à avoir une réelle croyance spirituelle. Ainsi,
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lorsqu´arrive certaines révélations, on a un peu de mal à croire
en ce qu´il représente du fait que la spiritualité de ses
compagnons n´est jamais évoquée. Ce traitement un peu
maladroit se retrouve aussi au niveau du rythme qui n´est pas
toujours constant mais qui, malgré tout, ne ralentit pas le film
au point de l'embourber complètement et infliger l´ennui.
Bassett réussit à instaurer une vraie ambiance dans son film.
Dès les premières images assez impressionnantes, on est en
plein milieu des horreurs de la guerre avec ses explosions, les
fuites, la terreur devant l´inattendu et la peur de pouvoir mourir
à n´importe quel instant. La pluie constante rajoute au malaise
palpable qui domine dans la tranchée investie par les rats, où
tout n´est que boue épaisse et désespoir pesant. Physiquement
et moralement au bout du rouleau, les survivants doivent gérer
les situations inexpliquées comme ils peuvent et surtout,
prendre les bonnes décisions dont dépend la survie de chacun.
Evidemment, à tout cela s´ajoute l´horreur physique des
blessures par balle ainsi que celles, plus terrifiantes, infligées
par ce qui habite ce lieu désolé. Le film n´est en rien parsemé
de gore mais les quelques plans présents produisent un effet
certain, comme ce jeune soldat tellement dopé à la morphine
qu´il ne sent pas les rats lui bouffer les
jambes ou encore le final aux
barbelés, très HELLRAISER dans
l´esprit.
LA TRANCHEE ne se hisse pas
aux côtés de fleurons du genre « lieu
hanté » mais remplit plus que
honorablement son contrat, révélant
surtout un réalisateur dont le talent se
confirmera
avec
le
brutal
WILDERNESS.
Sur le DVD français, l´image est
proposée dans son format 2.35
d´origine et présente des problèmes de
compression, en particulier durant les
scènes d´action qui prennent un aspect
imprécis ce qui est vraiment dommage
au vu des efforts fournis au niveau de
la photo et de la mise en scène. Les
couleurs sont ternes, parfaitement
ajustées, et certaines images sont
franchement belles. Bassett sait
construire ses plans sans toutefois
innover et surtout nous faire croire à
son histoire ce qui reste le principal.
Les pistes sonores sont au nombre de trois, deux pour le
doublage français et une pour la version anglaise sous-titrée.
Le son a été mixé en Dolby Digital 5.1 dans les deux langues
avec un supplément DTS pour le doublage français. Le bruit
incessant de la pluie est tour à tour hypnotisant ou stressant et
les bruitages ont été bien travaillés de façon à compléter
l´ambiance surnaturelle voulue, le tout se répartissant
correctement sur toutes les enceintes. Un grand soin a
également été apporté au score de Curt Cress et Chris Weller,
évoquant la tristesse, l´isolation, la terreur ou l´appréhension
comme il se doit.
commentaire comme on aimerait en entendre plus souvent riche en anecdotes, en discussions sur tous les personnages, en
informations sur le tournage (très éprouvant), le budget limité
et les nombreuses coupes faites par le studio. Comme tous les
réalisateurs lucides, Bassett ne peut passer sous silence ce qu´il
considère comme étant des défauts, ainsi que de petits soucis
de continuité ou de présence à l´écran d'éléments qui ne
devraient pas y être alors que le budget ne permettait pas de les
effacer numériquement en post-production. Drôle, informatif et
agréable à suivre.
Sur le tournage est un module d´une petite quinzaine de
minutes présentant des images prises sur le vif durant le
tournage, donnant surtout une bonne idée des conditions
difficiles lorsque tout le monde, y compris Bassett, pataugeait
dans la boue et gelait par des températures en-dessous de zéro.
Le segment n´est pas commenté mais nous assistons à la
préparation ainsi que le tournage de quelques scènes
notamment l´introduction avec ses jolies explosions, et une
partie de la fin alternative dont parle Bassett sur le
commentaire audio.
Les scènes coupées sont au nombre
de cinq avec, en plus, l´essai de sept
minutes tourné par Bassett pour
convaincre les investisseurs de sa
capacité à réaliser le film. Le tout est
présenté en continu sur un peu plus de
seize minutes, chaque scène précédée
d´un carton explicatif de Bassett sur
les raisons de la coupe (budget,
rythme…). Mais le vrai bonus ici est
clairement l´essai aux images d´une
profondeur étonnante malgré des
couleurs quasi inexistantes, révélant la
passion du réalisateur pour son sujet et
ses capacités évidentes à le mettre en
scène de façon convaincante.
Les interviews durent presque seize
minutes et présentent le réalisateur
ainsi que les acteurs principaux
discutant de leur personnage ou des
relations sur le plateau. Nous
terminons par trois bandes annonces
dont celle du film avant d'éteindre le
lecteur avec le sentiment agréable
d´avoir regardé juste ce qu´il fallait
comme suppléments, sans ennui et répétition. Comme quoi, il
ne suffit pas de remplir la section des suppléments à ras-bord
pour que le contenu soit attractif.
Marija Nielsen
La section suppléments propose d´abord un commentaire
audio sous-titré avec Michael J. Bassett, Jamie Bell et
Laurence Fox qui débute dans la bonne humeur et continue
jusqu´à la dernière seconde du générique de fin où ils
remercient pour ainsi dire chaque personne mentionnée à
l´écran. Mise à part la très bonne ambiance, ceci est un
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