Bisse d`Ayent - Nouvelliste 23 juin 2008

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Bisse d`Ayent - Nouvelliste 23 juin 2008
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DOSSIERS
LE BISSE D’ AYENT: UN MUSÉE À CIEL OUVERT
23 juin 2008 - JOËLLE ANZÉVUI - 1 ? 's' : '') : 'Aucun commentaire'; ?>
Le bisse d’Ayent témoigne de prouesses techniques
impressionnantes: passages en encorbellement et
chenaux à flanc de falaises...
Le bisse d’Ayent, construit vers
1446, irrigue actuellement 590
hectares de prairies et 300
hectares de vignes sur les
territoires
d’Ayent
et
de
Grimisuat. Il quitte les gorges de
la Lienne par les Follés, et rejoint
au bout d’une quinzaine de
kilomètres, les Mayens ensoleillés
d’Arbaz. On raconte que les
Ayentôts ont autrefois accepté de
«céder» leur eau à Grimisuat,
deux jours par semaine (les
dimanche et lundi). Un droit
dûment monnayé, assorti en
outre d’une exigeante obligation: l’entretien de la partie la plus périlleuse du bisse,
depuis Samarin jusqu’à sa source. Ces fervents catholiques, qui n’entendaient pas
arroser le jour du Seigneur, auraient donc, délibérément, concédé le jour dominical
à leurs voisins. Généreux, les Ayentôts? Quoi qu’il en soit, on ne peut que les
remercier aujourd’hui pour le cadeau qu’ils offrent aux randonneurs: un bisse
parfaitement entretenu, dans un panorama extraordinaire.
Cordes dans la paroi
Depuis la construction en 1957 du barrage de Tseuzier et son exploitation
hydroélectrique, la partie supérieure du bisse d’Ayent est asséchée. Une galerie
souterraine amène désormais l’eau jusqu’à Samarin. Qu’importe, même sans eau, le
bisse en encorbellement, taillé directement dans la falaise avec un à-pic de 200
mètres, est époustouflant. Passé le cap de ce passage périlleux et vertigineux dans
le lit même du bisse, le marcheur poursuit sa route vers une ravine, la biennommée «grande ruine». Le bisse descend brutalement, en raison très
certainement des éboulis à hauteur du «Pas-de-la-Mate». Mais la légende véhicule
sa propre version des faits: cette perte d’altitude du bisse était intentionnelle, afin
de priver d’eau l’un des propriétaires terriens du cru, dont la fille avait éconduit le
constructeur du bisse...
La prudence reste de mise même si la traversée de ces falaises suintantes est
facilitée par des systèmes de cordes vissées dans la paroi. Le coeur palpite toutefois
quand le pied dérape et quand la caillasse se fracasse plus bas. D’alpin, le bisse
redevient forestier dans son dernier tronçon, juste avant la route du Rawyl, à
Samarin.
Chenaux vertigineux
Dès Samarin, le bisse est en activité, de la mi-juin à la fin août. Une très courte
période qui ne permet pas à la faune aquatique de se développer, mais le clapotis
rafraîchissant de l’eau suffit au bonheur du marcheur. Quelques ponts plus loin, se
profilent soudain les chenaux de bois accrochés à la falaise abrupte de TorrentCroix. Réaménagés dans les années 90 par le consortage du bisse d’Ayent, ces
chenaux permettent au visiteur, d’imaginer le travail invraisemblable des ouvriers
de l’époque, travaillant sur des poutres en porte-à-faux dans le vide. Les poutres en
bois (les «boutstets») arrimées dans un trou creusé directement dans le rocher,
supportent les planches qui forment le chenal. L’accès étant interdit, les marcheurs
empruntent, à cet endroit, un tunnel éclairé par l’électricité solaire (il faut presser le
bouton). Longue de 95 mètres, cette galerie a été percée en 1831 par des mineurs
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italiens, à la main et avec de la poudre noire. Depuis lors, l’eau du bisse ne
contourne plus la roche mais la traverse. De graciles pins sylvestres rythment
désormais la marche.
FICHE TECHNIQUE
Itinéraire: Départ en voiture ou en car depuis le barrage du Rawyl (1778 m).
Arrivée: Mayens d’Arbaz (1310 m arrêt de bus). Durée: environ 3 h 30 de
marche (avec passages très escarpés, déconseillé aux personnes sujettes au
vertige). Version plus courte et plus familiale (2 h 15) depuis Samarin (sur la
route du Rawyl): pas d’arrêt de bus officiel mais le chauffeur s’arrête volontiers.
Il est également possible de monter jusqu’au Rawyl avec le bisse de Sion et de
redescendre avec le bisse d’Ayent.
Manger et dormir: Restaurants du Lac à Tseuzier et Mayens d’Arbaz. La balade
est ponctuée de bancs et d’un coin pique-nique. A Tseuzier: l’étape de Lourantse
(dortoir et yourtes),
D’autres intérêts: Le site sauvage du Rawyl et les sources de la Lienne, le tour
du lac de Tseuzier, et la visite du mur du barrage.
Infos: Tél. 027 399 28 05.
Lien(s)
www.rawyl.ch
www.anzere.ch
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