somptueux - Cinematek

MOSQUITO
CINÉMA
DVD
Moustique 24-02-2016
COMÉDIE
PATTAYA
Réalisé par Franck Gastambide. Avec
Franck Gastambide, Malik Bentalha,
Anouar Toubali - 97’.
On peut ne vraiment pas goûter à cet humour
balourd, régressif, pipi-caca, ni au jeu archi-caricatural de ses interprètes. Il n’empêche que depuis
Les kaïra, Gastambide a trouvé le ton d’une comédie française inédite, quelque part entre les Nuls
et les frères Farrelly. Et ce trip thaïlandais où l’on
maltraite des nains - qui savent se défendre: ils
font de la boxe (de petite) thaïe! - avec l’accent
des banlieues fait rimer mauvais goût assumé
avec bon rire coupable. Précaution d’usage: planquez les cerveaux au vestiaire avant d’entrer dans
la salle. - T.V.W.
DRAME
THE ASSASSIN
Réalisé par Hou HsiaoHsien. Avec Shu Qi 105’.
Le maître de la
Nouvelle Vague
taïwanaise signe
un film de sabre
épuré et
soufflant.
SOMPTUEUX
Première incursion de Hou Hsiao-Hsien (Flowers Of Shanghai) dans l’univers épique des films d’arts martiaux
“wuxia”, The Assassin décline en tableaux à la fois obscurs et superbes l’histoire d’une justicière solitaire (l’actrice Shu Qi, égérie taïwanaise depuis l’hypnotique Millenium Mambo), déchirée entre devoir et sentiments dans
une province chinoise rebelle sous la dynastie Tang. Loin
de la débauche de figures de combat de Tigre et Dragon
d’Ang Lee ou du Secret des poignards volants de Zhang
Yimou, The Assassin fait dans l’épure arty, le saut de
l’ange, le combat mystique. La première partie, percluse
de complots, de trahisons et d’exils forcés, se regarde
comme un théâtre de cour frémissant. La deuxième
s’envole dans les montagnes chinoises et l’on reste
sidéré par la fixité majestueuse des plans qui justifient
à eux seuls la palme de la mise en scène au dernier
festival de Cannes. Pour les amateurs, notez que la
Cinematek sort un coffret DVD des trois premiers films
du maître taïwanais (Hou Hsiao-Hsien Early Works, dont
le culte Boys From Fengkuei, 25 euros). - J.G.
MÉLODRAME
BROOKLYN
Réalisé par John Crowley. Avec
Saoirse Ronan - 113’.
DRAME
Réalisé par Bouli
Lanners. Avec Bouli
Lanners, Albert Dupontel,
Suzanne Clément - 98’.
52
24/02/2016
LES PREMIERS, LES DERNIERS
Et si la fin du monde était imminente? C’est en tout cas ce qu’imaginent
Esther et Willy, deux êtres psychologiquement fragiles en marge de la
société. Les premiers, les derniers se déploie donc avec ses naïfs, ses
gentils, ses méchants et ses cow-boys. Comme Cochise et Gilou (Albert
Dupontel et Bouli Lanners), deux chasseurs de primes, bourrus mais
attachants. Qui croisent Esther et Willy, mais aussi quelques petits
loubards du coin. De ce choc de destins cabossés, il sort un film sombre,
intimiste jusqu’à l’os. Puisque Bouli Lanners ressemble trait pour trait au
personnage qu’il incarne. Et ce jeu de miroirs, rehaussé d’une mise en
scène au couteau et de décors tellement désespérés qu’ils en deviennent
somptueux, fascine du début à la fin. Exaltant! - F.V. Lire aussi p. 42.
Le réalisateur de Mistress America (pas encore sorti chez
nous) et Frances Ha, coscénariste de Fantastic Mr. Fox et
La vie aquatique de Wes Anderson, retrouvent ici Ben
Stiller à qui ils offrent un nouveau contre-emploi après le
COMÉDIE
dépressif de Greenberg. Comédie qui rappelle le Woody
Allen de Crimes et délits (on retrouve la figure du penseur
interviewé pour un documentaire que le héros n’arrive pas
De Noah Baumbach.
à finir), While We’re Young réussit de façon savoureuse le
Avec Ben Stiller, Naomi
mélange entre satire bobo (séance de vomissements
Watts, Adam Driver.
chez un chaman) parfois très drôle et mélancolie proVictory/Coming Soon - 93’.
fonde. Ce rythme indolent régalera les amateurs d’une
forme d’humour “intellectuel” new-yorkais. - G.K.
WESTERN
JANE GOT A GUN
Réalisé par Gavin O’Connor.
Avec Natalie Portman, Joel Edgerton,
Ewan McGregor - 98’.
Ce petit western vaut plus par son élégante facture que par
son scénario: l’héroïne demande à son ex de la sauver, elle
et son mari blessé, des hors-la-loi qui les menacent... Le
trio amoureux, intéressant, est sous-exploité. Mais les
acteurs y croient: Ewan McGregor méconnaissable en
méchant gominé. Et Miss Portman, visage de porcelaine,
qui se transforme en gun woman le temps de quelques
scènes épiques. Pour les fans du genre! - F.V.
DRAME
Sensation irlandaise du festival de Sundance
2015, bien positionné dans la prochaine course
aux Oscars, Brooklyn se regarde moins comme
un récit d’émigration aux États-Unis (Ellis quitte
son Irlande natale pour l’Amérique fifties) qu’un
savoureux portrait de jeune fille doublé d’un
émouvant récit d’initiation sentimentale. Porté
par le jeu subtil de Saoirse Ronan, le film poursuit
les étapes d’un jeune cœur soudain privé de ses
racines (sa mère, sa sœur, ses amies) vers l’éclosion d’une personnalité, à travers le déchirement
amoureux entre un Italien de New York (très bon
Emory Cohen) et un Irlandais trop parfait. Adapté
avec finesse par Nick Hornby (Une éducation),
voici un beau mélo existentiel et féminin sur
comment apprendre à larguer les amarres. - J.G.
WHILE WE’RE YOUNG
THE END OF THE TOUR
Réalisé par James Ponsoldt.
Avec Jesse Eisenberg, Jason Segel,
Anna Chlumsky - 110’.
L’histoire d’une rencontre-fleuve entre David
Lipsky, reporter au magazine Rolling Stone, et le
romancier acclamé David Foster Wallace. Qui se
déroule juste après la publication du bouquin révolutionnaire Infinite Jest. Il en sort un (trop) long
métrage, verbeux, et mis en scène sans assez
d’audace pour tenir sur la longueur. Dont on sauvera la prestation habitée d’Eisenberg. Pour le
reste, direction la bibliothèque! - F.V.
DRAME
DRAME
COMÉDIE
TOUS LES CHATS SONT GRIS
De Savina Dellicour. Avec Bouli
Lanners, Anne Coesens, Manon
Capelle. OBrother/Twin Pics - 93’.
LOW DOWN
De Jeff Preiss. Avec John
Hawkes, Elle Fanning, Glenn
Close. Universal - 110’.
NOS FUTURS
De Rémi Bezançon. Avec Pio
Marmai, Pierre Rochefort.
Magritte du meilleur premier
film et meilleur second rôle
féminin pour Anne Coesens,
voici une jolie surprise dans
le cinéma belge qui ne nous
gâte pas toujours en
termes de scénarios et de
suspenses. Thriller intimiste,
le film montre effectivement
une cinéaste à suivre et offre
un beau rôle à Bouli Lanners.
En bonus, un court métrage
de la réalisatrice et de brefs
modules de making of
étrangement sponsorisés
(condition sans doute
indispensable pour pouvoir
les financer dans un marché
restreint). - G.K.
Comme Sweet And Lowdown
de Woody Allen, Low Down
dresse le portrait d’un
musicien méconnu, le
pianiste Joe Albany. Mais
celui-ci n’est pas fictif et est
vu à travers les yeux de sa
fille, Amy-Jo. Elle en a fait
un livre qu’Anthony Kiedis et
Flea des Red Hot Chili
Peppers ont aidé à
transformer en film, ce
dernier jouant d’ailleurs
dedans, aux côtés de Lena
Heady et Peter Dinklage. On
a même droit à un making of
intéressant pour ce film
sensible et mélancolique
inédit dans nos salles. - G.K.
Le réalisateur du Premier jour
du reste de ta vie et Un
heureux événement retrouve
à nouveau son acteur fétiche
Pio Marmai et se lance
dans un exercice périlleux:
une comédie avec un twist
final. Plutôt agréable à
regarder, le film ne prend
tout son sens que lorsqu’on
a compris ce qu’il raconte
vraiment, le twist expliquant
ce qui paraissait parfois
caricatural. Mais le
dispositif est à double
tranchant et laisse parfois
perplexe. Audacieux à défaut
d’être pleinement
convaincant. - G.K.
Victory/Coming Soon - 97’.
53