base 11/19 loos-en-gohelle site de référence du développement

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base 11/19 loos-en-gohelle site de référence du développement
base 11/19 loos-en-gohelle
site de référence du développement durable
haute qualité environnementale
patrimoine
culture populaire
minier
créativité
développement durable
ressources
éco-entreprises
nature
Sur la commune
de Loos-en-Gohelle se
trouve un lieu à l’identité singulièrement forte : la
Base 11/19. Par beau temps, du haut des terrils
jumeaux à 186 mètres d’altitude, c’est toute la
Flandre que l’on peut y contempler, jusqu’au beffroi de Lille et au Mont des Cats. Les Loosois ont
encore en mémoire le bruit des berlines remontant
le terril pour y déverser le schiste, déchet de l’activité minière. Cette activité cesse en 1986, laissant
vide un lieu qui aura abrité, des décennies durant,
l’activité et la vie de milliers de mineurs et de leurs
familles. Malgré le sentiment d’abandon qui aura
plané là quelques années, c’était sans compter sur
les initiatives publiques et associatives qui oeuvrent
depuis avec pour objectif de sauvegarder ce lieu
de mémoire et les écosystèmes qui l’entourent.
L
Un patrimoine historique, culturel et naturel
La Base 11/19 a la particularité d’héberger en son sein des activités associatives qui ont fortement contribué à
remodeler l’image du patrimoine minier
depuis la fermeture des dernières mines
en région Nord-Pas de Calais : ainsi,
Culture Commune et le CPIE Chaîne
des Terrils, ont respectivement exploré
le thème de la mémoire au travers
de créations artistiques qui se veulent
aussi populaires, et de la faune et de
la flore, à de nombreux égards exceptionnelles, des terrils.
L’implantation du Louvre à Lens, confirmée par le gouvernement en novembre
2004, acte le principe de la reconversion économique d’une région qui ne
soit pas dictée par une vision étroite et
immédiate, mais bien par une vision
à la fois économique, sociale et culturelle. Par ailleurs, la volonté des promoteurs du Louvre d’associer l’image
de la pyramide du Louvre à celle des
terrils de la base du 11/19, milite
dans le sens d’une réhabilitation des
terrils et de l’histoire minière qui fait
le ciment du bassin et au-delà, de la
région Nord-Pas de Calais.
Le 11/19, bientôt patrimoine
mondial de l’humanité ?
La base 11/19 est l’un des sites emblématiques de la mono-industrie charbonnière. Il reste seulement quatre grands
sites majeurs présentant cette qualité
historique et patrimoniale : le 11/19,
Wallers-Arenberg, le 9-9 bis d’Oignies
et le site de la fosse Delloye à Lewarde.
Créée en septembre 2002, Bassin
Minier UNESCO a en charge le portage de la candidature du Bassin Minier
du Nord–Pas de Calais à l’Unesco pour
une inscription sur la liste du Patrimoine
mondial de l’Humanité. L’association
a effectué, en collaboration avec les
collectivités territoriales et les acteurs
locaux, un travail de recherche, d’inventaire et de collecte d’information, afin
de constituer un dossier de candidature
qui traduise la richesse patrimoniale,
historique et humaine de ce territoire.
Le dossier de candidature est remis à
l’État français en octobre 2005 : trois
années riches en animation et en mobilisation, caractérisées par la contribution et la participation des acteurs.
L’association continue de repérer, sensibiliser et rassembler, afin d’enrichir
le dossier de candidature et de développer ensemble des projets autour du
patrimoine industriel.
Faire connaître et valoriser l’étendue et
la qualité du patrimoine minier, mobiliser l’ensemble du territoire pour soutenir et défendre notre candidature, c’est
maintenant le challenge auquel doit
répondre l’association.
Rendez-vous
avec le monde du vivant
L’écopôle 11/19, en s’inscrivant dans
une volonté de démonstration et de
déclinaison opérationnelle d’un mode
de développement durable, est l’un des
premiers sites à s’inscrire dans le projet
de trame verte et bleue de la Région
Nord-Pas de Calais, par le maintien et
la création de zones naturelles et d’espaces verts ayant vocation de corridors
biologiques.
En 1988, dans le cadre du contrat
de plan « Réhabilitation des Friches
Industrielles », la première démarche est
de végétaliser ; si les jumeaux sont laissés à l’état minéral, la plate-forme qui
les sépare et les terrains qui les entourent ont été plantés, de manière à réaliser une ceinture verte autour des terrils,
et ainsi à rehausser le caractère minéral
de ces derniers. Une partie du carreau
fait l’objet d’un préverdissement, tandis
que des parcelles sont réservées à l’expérimentation de plantations d’espèces
fruitières, florales et décoratives.
Le site dans son ensemble offre des
milieux particulièrement favorables au
développement de la flore sauvage,
à tel point que l’aubaine profite à des
espèces menacées : une végétation
pionnière, des pelouses rares, une
zone humide, ainsi que des zones en
combustion, côtoient des zones écologiques issues de plantations réalisées
en 1988...
Cette flore, dans sa diversité, accueillle
une faune remarquable : 75 espèces
d’oiseaux ont été inventoriées sur le
site, dont 55 sont protégées sur l’ensemble du territoire. Peuvent également
être rencontrés le lézard des murailles,
La préservation des édifices et leur transformation contribue
à la relation harmonieuse du bâti à son environnement. Les bâtiments
conservent ainsi leur allure du temps de l’exploitation minière
tout en connaissant une nouvelle destination et une nouvelle vie.
une espèce rare en région Nord-Pas
de Calais, ainsi que la crapaud calamite, espèce protégée au niveau national, la belette, la pipistrelle commune
(chauve-souris), des espèces de libellules ou de papillons peu communes...
Identité
• 1891-1894 : première construction de
la fosse n°11 et de la Cité St Pierre
• 1920 – 1924 : reconstruction de la
fosse n°11 et du chevalement métallique
à l’issue du conflit de la première guerre
mondiale. En 55 ans le puits 11 aura
extrait 15 millions de tonnes de charbon
• 1960 : fonçage du puits n°19 et
construction de la tour d’extraction. En 55
ans, le puits 19 aura extrait près de 55
millions de tonnes de charbon
• 1986 : arrêt de l’activité minière
• 1990 : préservation de la démolition
et acquisition du site par la commune de
Loos-en-Gohelle
• 1992 : inscription des chevalements 11
et 19 à l’Inventaire Supplémentaire des
Monuments Historiques
• 1994 : rachat du site par le SAMZAL
(Syndicat des communes du Liévinois)
• 2000 : transfert de la propriété du site à
la CommunAupole de Lens Liévin
• 2002 : inscription du site au titre de la
politique des grands projets commu­­nau­
taires pour la mise en oeuvre d’un Pôle de
Référence du Développement Durable
Le site du 11/19 se situe à Loos-en-­Gohelle,
commune de 7 080 habitants du Pas-deCalais, appartenant à la CommunAupole
de Lens-Liévin : 36 communes et plus de
250 000 habitants.
L’ensemble du site représente environ
110 ha, dont 95 de terrils. Soit 5 terrils,
dont deux cônes jumeaux, les plus hauts
d’Europe : 186 mètres d’altitude pour 36
­millions de m3 de stériles extraits du fond.
Le chevalet métallique du ”11” date de
1894 (démoli durant le conflit 14-18,
reconstruit en 1923), la tour en béton du
”19” de 1954, pour une mise en service
en 1960 (66 m de haut).
La diversité est au coeur même du
projet de requalification, le projet d’une
zone de développement économique
d’un caractère particulier, mixant économie, patrimoine et culture ; ou encore,
celui d’un tissu urbain d’un type nouveau.
Au coeur de ce projet, acteurs publics,
privés et associatifs ont une conscience
aigüe des enjeux de cette réhabilitation :
un changement d’image, le dynamisme
du territoire, le développement local, et
une reconnaissance mondiale...
L
De la sauvegarde monumentale à l’urbanité
Le développement durable, dans une
conception patrimoniale et respon­
sable du monde, constitue le ciment du
projet de développement de la Base
du 11/19 et des terrils :
• le patrimoine minier / la mémoire
• le spectacle vivant / l’avant garde
• l’environnement / l’économique.
Il s’agit ici de proposer une vision
­globale du développement urbain
durable, voire, de faire l’ébauche d’un
écosystème urbain soutenable :
• contribuer au développement du territoire par des actions écono­miques,
écologiques, sociales, culturelles
pour aujourd’hui et demain,
• explorer les voies d’un dévelop­
pement nouveau tant par les activités accueillies que par le mode de
fonctionnement du site,
• créer un lieu de référence, largement
ouvert, symbole de la transformation
de toute une région.
Mobilisation des acteurs
autour du projet de
requalification
En 1996, le grand projet base 11/19
franchit un point de non-retour, à l’occasion du lancement effectif de la ­pre­mière
tranche d’aménagement. L’État, la
Région, la Communauté Européenne,
le SAMZAL, le Département du Pas de
Calais, le District de Lens-Liévin, la ville
de Loos-en-Gohelle, s’engagent pour
cette première tranche à hauteur de ­
27 millions d’euros. Des protocoles
sont également souscrits auprès d’investisseurs privés à hauteur de 15 millions d’euros.
Les travaux sont engagés en 1997 :
clos et couvert des bâtiments, ouverture
d’un lieu d’accueil pour le public, aménagement des terrils et de ses abords.
À l’issue de cette première phase,
16 000 m2 de bâtiments sont désormais protégés et peuvent accueillir les
premières activités de la base.
L’Établissement Public Foncier (EPF)
intervient sur les terrassements et la
préfiguration des nouvelles voies et
réseaux permettant de circuler sur le
site ; en parallèle, la CommunAupole
se mobilise pour la réalisation des
­routes, espaces de stationnement et le
traitement paysager définitif.
Les bâtiments, jusqu’alors inoccupés,
bénéficient d’une requalification :
bains/douches (ou salles des pendus) anciens bâtiments administratifs
et ateliers, bâtiment des condensateurs... L’approche urbanistique vise
à réintégrer ces bâtiments, sous forme
de place ouverte sur les quartier proches : une manière de rappeler le
rôle central de la mine dans la vie et
le quotidien des habitants du bassin
minier.
La rénovation du carreau de fosse
permettra ainsi l’implantation de la
jardinerie SA Delbard, ainsi que celle
La préservation des édifices et leur
transformation contribue à la relation
harmonieuse du bâti à son environ­
nement. Les bâtiments conservent ainsi
leur allure du temps de l’exploitation
minière tout en connaissant une nouvelle destination et une nouvelle vie.
Perspectives d’aménagement
et de développement du site
• Aménagement de l’espace central du carreau de fosse et des accès
Ouest et Sud,
• Réhabilitation des anciens ateliers de la fosse 19 en pépinière
­d’accueil de la filière éco-entreprises,
• Étude de définition et de programmation pour la mise en lumière du
site et des quartiers voisins,
• Étude relative à l’accessibilité et à la valorisation patrimoniale de la
tour d’extraction du 19 et de ses bâtiments recettes,
• Appel à projet Aire de Coopération Métropolitaine Urbanisme
Durable, qui vise à définir un écosystème urbain soutenable permettant
l’articulation des problématiques urbaines, économiques, sociales et
environnementales transposable à l’échelle de l’aire métropolitaine.
durable
du CD2E, Création Développement
Éco-Entreprises, et celle du GIP Centre
Ressource du Développement Durable
(Cerdd), qui viennent rejoindre au
tournant du siècle les résidents historiques du site, à savoir la scène nationale Culture Commune, qui a investit
la très symbolique salle des pendus,
et le CPIE Chaîne des Terrils.
Exemplarité et
éco-aménagement
Exemplaire, appropriable et reproductible... : l’exemplarité de la démarche
s’inscrit en particulier dans le parti-pris
d’un éco-aménagement, qui se traduit
par la recherche d’une qualité environnementale à chaque stade de l’opération d’aménagement, tant, pendant
la réalisation, que pour la gestion des
futurs équipements.
Le site s’affiche désormais comme site
de référence d’éco-aménagement et
d’expérimentation, in fine, une vitrine
du développement durable qui se
veut pertinente à l’échelon régional :
le champ expérimental doit être suffisamment qualifiant pour avoir une
pertinence régionale, et ainsi aider la
CommunAupole Lens-Liévin, ainsi que
d’autres collectivités ou organismes,
à définir les conditions et le cadre de
leur politique lié à un développement
urbain durable.
Une charte d’éco-aménagement,
intégrant les thématiques eau, énergie, déchets, bruit, matériaux, déplacements, a permis de formaliser
cette démarche de réflexion urbaine,
­d’études et de réalisation, qui prenne
en compte les spécificités de la Base
11/19 et de son territoire en matière
d’urbanisme, de social, d’économique, d’environnement.
Les orientations et prescriptions définies
dans la charte font écho aux cibles de
la Haute Qualité Environnementale :
• confort et santé des usagers et
­riverains : l’éclairage naturel est
favorisé, de même que l’emploi de
matériaux sains
• gestion des eaux pluviales : l’eau de
pluie est récupérée, puis canalisée à
l’intérieur des bâtiments et stockée,
avant d’alimenter les WC
• maîtrise des consommations d’énergie : l’éclairage artificiel est assuré
par des lampes à induction, à faible
consommation d’énergie. La production de chaleur est alimentée par une
chaudière gaz à condensation et à
haut rendement.
• maîtrise des eaux usées et rejets
liquides
• maîtrise des grands équilibres
écologiques
• maîtrise des déchets d’activité
• qualité environnementale du bâti
• chantiers verts, à faible impact
environnemental
• déplacements urbains et transports.
L
Un site de référence du développement
durable !
1986 signe la fin de l’exploitation minière sur le site 11/19 qui
restera pour tous comme une empreinte indélébile de l’histoire
de l’exploitation du charbon. Ce lieu est alors chargé d’histoire
et s’apprête à rejoindre la longue liste des friches industrielles en
région Nord Pas-de-Calais...
Cependant à l’aube du 21ème siècle, commence à souffler intensément un besoin de développement durable.
C’est à partir de ce site 11/19, reflétant le gigantisme de la mine
et symbolisant un développement qui a certes créé des richesses,
mais aux dépens de l’homme et de la nature, que nous souhaitons
démontrer les nouvelles voies possibles pour un développement
harmonieux et porteur d’avenir. C’est la transformation progressive
de cette friche qui symbolise le passage vers une ère nouvelle, ce
sont ces transformations et ces nouveaux acteurs que nous vous
invitons à découvrir.
Les institutions publiques et la CommunAupole Lens-Liévin participent au développement du site 11/19, et l’ont notamment inscrit
comme « grand projet d’agglomération » et « Pôle de Référence du
Développement Durable ».
Sur ce site 11/19, vous découvrirez les approches liées au développement durable dans leurs dimensions économique, sociale et
environnementale : certains agissent pour influencer de nouvelles
filières économiques (éco-entreprise) ou pour nourrir notre culture
populaire grâce à la création et la formation artistique, d’autres
agissent pour l’éducation à l’environnement ou la diffusion de
ressources sur le développement durable. Le site 11/19 évolue
et d’autres projets émergent à leur tour (Bassin Minier Unesco,
Villavenir) et témoignent de la vitalité permanente de ce site.
Au delà des activités et projets particuliers des acteurs du site, le site
11/19 devient un lieu d’interprétation et d’appropriation collective
pour un développement durable au service du Nord-Pas de Calais.
Michel Vancaille
Président de
la CommunAupole Lens Liévin
Jean-François Caron
Président du Cerdd
Maire de Loos-en-Gohelle
Vice-Président de
la CommunAupole Lens Liévin

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